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Boston Médical Library
in the Francis A. Countway
Library of Medicine --'Boston
ART
DES
ACCOUCHEMENS
TOME PREMIER.
•
Digltized by the Internet Archive
in 2010 with funding from
University of Ottawa
Iittp://www.archive.org/details/lartdesaccouchern001baud
R T
DES
ACCOUCHEMENS,
Par M. Baudelocq^ue, Membre
du Collège & Adjoint au Comité
perpétuel de V Académie Royale de
Chirurgie.
TOME PREMIER.
Prix y Us deux volumes reliés , iz liv.
■J'—
-*...„ ,.^--..-,- -_ ^,^^
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A P A R I Sy
Chez MÉQUIGNON l'aîné, Libraire, rue des
Cordeliers, vis-à-vis i'églife de S. Corne»
M. D C C. L X X X I.
AVEC APPROBATION , ET PRIVILEGE DU ROI.
EXTRAIT DES REGISTRES
de l'Académie Royale de Chi-
rurgie.
Du ib Février lySu
iVx E s s I E u R s C hop art & Default qui
avoient été nommés Commiffaires pour
l'examen d'un Ouvrage de M. Baude-
locque y intitulé : l'Art\ des Accouche-»
mens , ayant dit dans leur rapport que
ce Traité renferme un corps de doftrine
complet fur la partie opératoire de l'Art
des Accouchemens , dont les préceptes
font expofés avec méthode & clarté y la
Compagnie a confirmé cette Approba-
tion, & permis à M. Baudelocquc de
prendre à la tête de cet Ouvrage , le
titre d'Adjoint au Comité perpétuel de
l'Académie Royale de Chirurgie : ai
a 3
foi de quoi, je lui ai délivré cet Extrait
des Regiftres, que je certifie véritable.
A Paris ^ le 21 Février 1781.
Signé , LOUIS, Secrétaire
perpétuel de tAçad, Royale de Chirurgie.
N
Vlj
INTRODUCTION.
JVIalgré les progrès éclatans que n'a ceffé
de faire l'art des Accouchemens depuis la fin
du fiecle dernier , & les ouvrages multipliés qui
ont paru fur cette matière , nous avons penfé
qu'il reiloit encore quelque chofe à faire pour
fon avancement , & en faveur des jeunes
gens qui fe deftinent à le cultiver. C'eil à la
Sollicitation réitérée du grand nombre de ceux
qui ont fuivi nos Cours & qui les fuivent au-
jourd'hui 5 que nous avons entrepris ce travail.
Nous nous y fommes livrés d'autant plus vo-
lontiers, qu'après avoir bien médité les ouvrages
ccJnnus , nous nous trouvions embarralTés
dans le choix de celui qui leur convenoit le
mieux pour fe préparer à nos leçons , ou fe
rappeller les chofes efîentielles qui échappent
toujours à la mémoire. Quoique tous ces ouvra-
ges ne foientpas également bons, ils contiennent
néanmoins des chofes utiles : mais aucun ne
renferme un corps de doftrine com.plet fur
la partie de l'art dont il s'agit , qui regarde
l'opération , quoique la plus effentielle. Il fau-
droit fe les procurer tous , pour avoir la chaîne
des principes qui conftituent cet art ; & encore
reileroit-il quelque chofe à deûrer. L'erreur y
eft , dans la plupart , ii voiiine de la vérité ;
& les préceptes s'y trouvent prefque toujours
enveloppés d'un nuage fi épais , ou donnés
a 4
vîi j Introduction,
avec tant d'ambiguïté, que leurs auteurs fem-
blent n'avoir écrit que pour eux. Ajoutez qu'il
n'y a aucun de ceux-ci ^ qui foit parfaitement
d'accord avec lui-même ; qu'on ne trouve
vingt fois en contradidion avec fes principes ;
qui ne foit arrêté à chaque pas ; & qui
ne s'écarte de la route qu'il a tracée , ou
voulu tracer.
L'art des Accouchemens eft cependant un
art de pratique ; un art dont les principes
font certains , &: dont toutes les opérations
peuvent être portées prefque à la certitude
géométrique : l'Accouchement^ en effet , efl-il
autre choie qu'une opération méchanique fou-
mife aux loix du mouvement ? C'eft fous ce
point de vue que nous l'avons coniidéré : fi
les Lévret & les Smellie ne fuifent partis du
même principe , cet art n'auroit fait aucun
progrès entre leurs mains.
« Il s^en faut peu , difoiî un favant Méde-
» cin , il y a près de vingt ans , que l'art d'ac-
» coucher n'ait atteint fa perfeé^ion , &: que
» les opérations qu'il faut faire dans l'exercice
» de cet art , ne foient portées prefque à la
» certitude géométrique : &: il ne faut pas
» en être furpris, ajouîoit-il ; car, après tout ,
» l'art d'accoucher fe réduit au problême de
» méchanique fuivant : une cavité cxunjîbU
» cVune certaine capacité étant donnée , en tirer
» un corps flexible d'une longueur & dune grojjeur
» données , par une ouverture dilatable jufquà
»> un certain point {a) », Ce problême auroit
{a) AJlmc , l'Art d'Ace, réduit à fes principes.
Introduction. ix
fans doute été plus jufte , fi l'on eût dit à tra-
vers un canal oiTeux , d'une forme , d'une di-
redion , d'une largeur données , ÔC incapable
d'aucune efpece de dilatation ; au lieu de
mettre par une ouverture dilatable jufquà un
certain point, C'eil à ce but auquel M. Aftruc
croyoit que l'art des Accouchemens étoit par-
venu de fon temps, que nous nous fomm,es effor-
cés d'atteindre , en raffemblant & en fixant les
principes de cet art. Si la ledure des auteurs
nous a été d'un grand fecoiu*s , l'on remar-
quera que la nature nous a été beaucoup plus
utile : ce rit^ qu'après l'avoir étudiée long-
temps que nous avons entrepris ce travail.
Nolis penfons qu'il étoit au-deffus de la
portée de ceux, que l'expérience n'a pas en-
core mis en état de diflinguer l'erreur des hom-
mes , dont la vogue & une érudition plus
ou moins brillante , ont fouvent fait tout le
mérite , d'avec les vérités fondamentales éta-
blies par d'autres qui ont joui d'une moindre
réputation. C'eit le défaut qu'on remarque
dans ces ouvrages de cabinet , qui ont pré-
cédé le premier pas de leurs auteurs dans la
pratique de l'art dont il s'agit ; & ce n'eft
que par de femblables écrits que la doftrine
d'Hippocrate fur ce qui concerne cet art, s'eft per-
pétuée pendant plus de deux mille ans , quoique
beaucoup inférieure à celle de la plupart des Ac-
coucheurs du fiecle dernier, qu'on ne cite aujour*
d'hui qu'avec une forte de regret. Laifier agir la
nature quand l'enfant fe préfente bien ; ra-
mener celui-ci à cette pofition dans tous
les cas oii il fe préfente différemment \ lui
X Introduction'.
ouvrir le crâne , le démembrer dans le feîn
de fa mère & l'en arracher avec des crochets ;
voilà en quoi confifte cette dodtrine tant de
fois promulguée ; & quel étoit encore à-peu-
près l'état de l'art des Accouchemens au temps
du célèbre Ambroife Paré. Si ce grand homme
n'y a pas ajouté beaucoup , au moins a-t-il
réveillé , & même excité , en faveur de cet
art y l'émulation des Chirurgiens François , à
qui il étoit prefque uniquement réfervé de le
porter à fa perfe£ï:ion.
Mauriceau eft le premier dont les écrits
portent l'empreinte d'un homme vraiment
Accoucheur , & pour le temps ils peuvent
être comparés à ceux des Sindlu 6c des Li-
vret. Formé dans le fein de la pratique même ,
Mauriceau en a connu toutes les difficultés :
s'il n'a pas fu les furmonter toutes également ^
c'eil que l'art ne pouvoit être l'ouvrage d'un
leul homme. Après lui parurent Viardel ^Feuy
Portai; enfuite D éventer y Amand ^ de la Motte
& beaucoup d'autres ; en£n les Smellïe & les
Livret : c'eft à ce dernier temps que commence
l'époque la plus brillante de l'art des Accou-
chemens. Le forceps récemment connu , mais
à peine ébauché , ayant reçu une nouvelle
forme des mains de ces deux hommes célèbres 5
& fur-tout de celles de M. Lévret , changea
pour ainii dire la face de cet art ; en faifant
rejetter les crochets & autres inflrumens de
cette efpece , qu'on fe voyoit fouvent dans la
triile nécefîité d'employer pour extraire du
fein de la mère , le malheureux enfant qu'on
ne pouvoit épargner , qu'en la facrifiant. Si
Introduction. x)
ces inflrumens font encore en iifage aujour-
d'hui , au moins l'homme inftruit ne les em-
ploie-t-il que dans le cas où il ne lui refte
aucun doute fur la mort de l'enfant.
C'efl en vain que des perfonnes fans ex-
périence s'efforceront de publier que le for-
ceps a été plus funefle qu'utile à la fociété :
il eft réfervé aux Accoucheurs qui favent
l'employer avec difcernement & méthode , à
le bien juger. Ce feroit même à regret que
nous combattrions ici le paradoxe d'un Mé-
decin , qui a annoncé depuis peu que cet
inilrument devoit être banni de l'art des Ac-
couchemens {a) , s'il ne pouvoit en réfulter
un grand bien. On l'a vu , il y a quelques années,
lui prodiguer des éloges , l'appeller un inflru-
rmnt heureux , un injirument précieux , ôc con-
venir que V humanité en avoit retiré les plus grands
avantages (^). Maintenant pour appuyer fa
nouvelle fidion, il avance que Smellie ne l'a
pas employé dix fois dans l'efpace de trente
années ; que Deventer ne s'en eft jamais fervi ;
& que lui-même ne l'a mis en ufage que
deux fois depuis douze ans ; encore ajoute-t-il
que plus inftruit à préfent , il ne l'eût pas fait.
Ell-il donc étonnant qu'un homme auffi peu
occupé de la pratique des Accouchemens , n'ait
employé le forceps que deux fois dans le cours de
fixou fept années, &: non de douze ? QueZ>e-
(tî) Alph, le Roy, Obferv. & réflexions fur Topé-
ration de la fymphyfe & les Accouchemens labor. 1780.
(J>) Le même , întroduélion hiflorîque à l'étude & à
la pratique des Accouchemens , 1776.
xîj In troduction.
yenur , de l'ouvrage duquel la première édi-
tion latine eft de 1701 , & la féconde de
1725 , ne fe foit jamais fervi de cet inftru-
ment , qu'il n'a pas dû connoâtre ; puifque , de
l'aveu du critique même , & de plufieurs au-
teurs plus fidèles dans leurs dates & leurs ré-
cits, il n'a été bien connu qu'en 1734 &: même
en 1735 , lorfQue Chapman en fit part au pu-
blic ? Quant à Smdlk^ bien loin qu'il ne l'ait
pas employé dix fois ^ nous trouvons dans
ion recueil d'obfervations qu*il l'a fait au moins
quarante - cinq fois , &: nous y remarquons
que fouvent il a regretté de ne pas s'en être
fervi davantage. Perfonne n'y a eu plus de
confiance que Smellie , perfonne n'en a rendu
Fufage plus général , & ne s'en eft fervi plus
méthodiquement.
Que le forceps ait coûté la vie à plufieurs
eniàns , ce dont perfonne ne fauroit difcon-
venir ; que beaucoup d'autres enfans qui ont
été tirés du fein de leur mère par ce moyen ,
aient pu naître naturellement , ce qui eft éga-
lement vrai 5 s'enfuit-il que ce foit un infiru-
ment meurtrier ou inutile ? Cela prouveroit
tout au plus qu'il n'efi pas toujours nécef-
faire ; qu'il ne convient pas dans tous les
cas où la femme ne peut fe délivrer feule ; que
chacun ne fait pas apprécier les circonfiances
dans lefqueiles il faut y avoir recours , ni la
manière de l'employer ; & que bien des gens
« en un mot , font le métier des autres. En ac-
cordant que Devenier ne l'ait jamais mis en
ufage ; que Smellie ne s'en fût pas fervi dix
fois , au lieu de quarante-cinq ; ÔC que le
Introduction. xii)
Médecin qui le profcrit , ne l'eût employé que
deux fois dans des occaiions oii , de Ion aveu ,
il auroit pu s'en paffer , feroit-ce donc là des
raifons pour le bannir entièrement de l'art
des Accouchemens ? Que feront de mieux
que cet instrument, ces moyens médicinaux
par lefquels ce médecin prétend ramener L'art
à fa première jimplïcité , prévenir les crifes qui
font fpeciacle , & dans lefquelles cet art ne peut
plus fe manifefer que par la violence ou par la
defruBion ? Que feront ces fridions avec des
linges chauds fur le ventre de la femme , qu'il
recommande tant pour fortifier le plan externe
des fibres de la matrice , dont Vaclivité doit pré"
dominer le plan interne , pour que l'Accouche-
ment s'opère ? Que feront , dis-je , tous ces
moyens , dans le cas d'enclavement ; dans celui
où la tête eft arrêtée au détroit inférieur ,
parce que its dimensions excédent celles de
ce détroit ; dans ce cas d'hémorrhagie fou-
droyante , en même temps que la tête eil trop
bafle pour qu'on puifle la repoufler & re-
tourner l'enfant ; enfin quand la tête , engagée
au même point , comprime fortement le cor-
don ombilical , dont une anfe plus ou moins
longue pend au-dehors ? &c. 6cc. Laiffons au
temps à difliper la prévention qui a diûé
une pareille profcription.
Nous ne rendrons aucun compte ici des
ouvrages qui ont paru fur l'art des Accou-
chemens : un volume entier fufiiroit à peine
pour en faire le catalogue , & ce que nous
aurions à dire de ceux qui font le plus connus ,
excéderoit de beaucoup les b(^.nes d'une in-^i
Xiv î N TRODUCTION.
trodu£tion. Plufieurs perfonnes ont déjà pu-
blié l'hifloire de cet art ; mais il feroit diffi-
cile d'y reconnoître parfaitement celui qui a
réuni les deux premiers anneaux de la chaîne
des principes qui le conflituent , ceux qui y
en ont ajouté de nouveaux, & qui ont le
mieux mérité en cela. Nous remarquons
dans ces effais hiftoriques , qu'on a fouvent
prodigué des éloges à ceux qui en méritoient
le moins ; qu'on n'a pas affez diftingué le
véritable Accoucheur de celui qui n'en avoit
que le nom ; enfin que les auteurs de la plu-
part de ces effais n'étoient pas ce qu'il fal-
loit être pour mettre à leur place , les Mau-
riceau y les Smdlk &c les Lévret ^ &C les écarter
de la foule des Viardd ^ des Pe« , des Portai^
des Devemer , des Amand , & d'une infinité
d^autres , dont les oiivrages ne font cependant
pas à rejetter.
On trouvera peu de citations dans celui que
nous publions. Si nous n'avons pu nous dif-
penfer d'en faire quelques-unes , nous aurions
voulu avoir également à louer fur tous les
points les auteurs que nous y avons nommés :
mais relever leurs erreurs & les faii'e con-
noître , ce n'étoit pas travailler moins utile-,
ment pour l'art. Il étoit néceffaire d'en pré-
ferver l'efprit des élevés , pour qui le brillant
du faux a fouvent plus d'attrait que la vé-
rité qu'ils cherchent. Nous ferions fâchés que .
quelqu'un s'en trouvât ofFenfé , 6c l'imputât à
un fentiment de critique ; quoique tout homme
s'y dévoue en écrivant publiquement : notre
amour propre ne k, croiroit pas bleffé fi
Introduction. xv
d'autres prenoient la peine de relever celles
qui ont pu fe glifler dans cet ouvrage. Mais
qu'on le critique ou non , nous prévenons que
nous n'y répondrons pas : nous profiterons en ii-
l^nce des obfervations utiles qu'on pourra y
feire , & nous mépriferons tout ce qui portera
l'empreinte de l'ignorance , de l'envie ou de
la méchanceté. Ce n'eft qu'à nos élevés à qui
il nous importe de prouver la folidité de nos
principes ; puifque c'eft pour eux , & d'après
leurs infiances que nous les publions.
Si beaucoup d'hommes , en fe perpétuant
par leurs écrits fur l'art des Accouchemens ,
le font rendus utiles à leurs femblables ; il en efî:
un grand nombre d'autres , dont le favoir à
été pour ainfi dire enféveli avec eux ; &: à
qui la fociété n'auroit pas été moins redevable ,
li des occupations trop multipliées , ou une
mort prématurée ne les enflent empêchés de
publier le fruit de leur travail & de leur ex-
périence. Il efl: un de ces derniers dont le fou-
venir perpétuera fans ceflTe nos regrets , & à
la mémoire duquel nous paierons toujours
avec plaiflr le tribut de reconnoiflance qu'il
s'étoit juflement acquis fur nous. Solayres (a)
{a) Solayres de Renhac , Doâeur en Médecine &
en Chirurg. de la Faculté de Montpellier, 3c de la
Société Royale des Sciences de la même ville , après
y avoir long-temps profeffé l'Anatomie & la Chirur-
gie avec autant de favoir que de fuccès, vint à Paris,
où il fut notamment accueilli par M. de la Martïniere ^
qui l'engagea de s'y faire recevoir au nombre de ceux
qui compofent le Collège Royal de Chirurgie ; qui fit
même les frais de ceue réception, & défigua le Pvéd'
XV j Introduqtîon.
eft celui dont nous parlons. C'eft moins l'homme
qui nous eflimoit que nous regrettons aujour-
d'hui, que la perte de fon profond lavoir fur l'art
dont il s'agit, qu'il a profeffé parmi nous avec la
plus grande diflinôion. Ce que j'ai pu re-
cueillir de fa doâïine ne faurôit diminuer le
prix de cette perte ; parce que l'homme n'a pu
me tranfmettre fon génie avec les connoiflances
qu'il avoit déjà acquifes.
Solayrks n'a laiffé que quelques lambeaux
d'écrits qui n'avoient rapport qu'à l'anatomie
du baflin & des parties de la femme : ce qui>
nous refte de lui d'ailleurs eil conligné dans
une thèfe , qui devoit fervir à fon aggrégation
-au collège royal de chirurgie , & qui a pour
titre : Dïjfmatio de, Rartu viribus maiernis abfo-*
luto (a).
Cette thèfe eft un traité complet fur l'Ac-
couchement naturel , dont le méchanifme juf-
ques alors n'avoit été développé qu'imparfai-
tement : elle pourroit pafler pour un chef-
d'œuvre fur cette partie , aux yeux des per-
fonnes moins attachées à la didtionlatinequ'àla
doftrine qu'elle xenïerme.Solayrhs en avoit fou-
tenu une autre aux écoles de médecine de
Montpellier en 1766 , qui dénote beaucoup
moins l'Accoucheur , que l'homme le plus
propre à le devenir.
Ami de Solayûs pendant le peu d'années
piendaire pour être Profefleur de l'Ecole pratique , en
attendant qu'il pût récompenfer fon mérite par une
place plus éminente.
{a) A Paris , chez D'Houry, Impr. de Mgr le Duc
d'Orléans, 177 1.
qu'il
Introduction. xvij
qu'il a profefîe l'art des Accoiichemens , &
ayant même continué fes leçons , pendant le
cours d'une maladie de fix mois , dont le
premier fymptome fut la perte prefque totale
de fa voix , plufieurs perfonnes , après fa mort ,
m'engagèrent à rédiger & à publier ce que
j'avois pu recueillir de fa doûrine , foit dans
fes leçons , foit dans nos entretiens particu-
liers , &: le peu de cahiers qu'il m'avait lai iTés,
Je m'y livrai d'autant plus volontiers ^ que
c'étoit la première occaiion de rendre hom-
mage à la mémoire d'un homme dont le fou-
venir m'étoit cher , & que quelqu'un vouloit
publier, fous fon nom, des lambeaux d'écrits mal
alTortis qu'il avoit empruntés des mains de, plu-
fieurs élevés : mais l'imperfsftion de ce tra-
vail , quoiqu'approuvé avec éloges par M.
Raulin , Cenleur Royal ^ ne me permit pas de
le rendre public.
En rendant hommage ici à la mémoire de
Solayrls , je ne puis m'empêcher de me plaindre
d'un jeune Médecin {a) qui rechercha mon
amitié^ dans le temps que je m'occupois de
la rédaûion dont je viens de parler & à qui
je l'accordai fans réferve. Des affaires mul-
tipliées ne me permettant pas de faire une copie
affez nette de ce que je préparois , pour paÔer
fous les yeux du cenfeur , j'acceptai les offres
qu'il me lit de fa plume ; & je lui livrai les
cahiers à mefure qu'ils fortoient de la mienne.
Je n'imaginois pas alors qu'il ne cher choit qu'à
{a) M. Alfh, le Roy , alors Bachelier de la Faculté
de Médecine,
Tome /, ^
xviij Introduction.
fe parer des dépouilles du mort, ou pour me
fervir de fes propres expreflions , qu'il ne
cherchoit qu'i tirer du miel des plantes îfieme les
plus vénéneufes ; enfin qu'il publieroit un jour
que , par enthoujiafme pour la mémoire de V auteur y
il avoit rédigé la dodrine de Solayres , &
l'avoit mife en état de foutenir le jour , fur quel-
ques dejjeins au trait que je lui en avois
donnés.
Ce n'eft pas fur quelques defleins au trait que
ce Médecin a travaillé : il n'a été que copiile , §i
encore fi mauvais copifle , en cette occalion ,
qu'il n'a fu m'épargner les frais d'une troi-
fieme copie , la fienne n'étant pas plus en
état de paroître que la mienne : ce que je
puis afTurer avec d'autant plus de liberté , que
j'offre d'en convaincre quiconque en auroit
des doutes , par la confrontation des trois
manufcrits que j'ai entre les mains. Ce n'e^
pas non plus par enthoufiafme pour la mé-
moire de Solayres , qu'il s'efl livré à ce tra-
vail ; mais par le defir de s'inftruire d'un art
qu'il ignoroit alors entiérennent &: qu'il vou-
loit cependant profefTer. J'aurois gardé le plus
profond filence fur toutes ces chofes ^ fi ce
Médecin ne m'eût provoqué , en publiant qu'il
avoit rédigé la doctrine de Solayres , fur
quelques dejjeins faits au trait ; que l'ouvrage qui
lui avoit tant coûté de peine, & auquel il
s'étoit livré avec tant ^ enthoujiajme pour la
mémoire de l'auteur , après avoir paffé depuis
par plujieurs filières , lui paroiffoit être tombé dans
les mains de M, Dufot^ Médecin àSoiffons ^o\\\ en
avoit donné un extrait fous laproteûion du Gou-
In TRODUCTION. XÎX
vernement (a) ; enfin s'il ne m'eût paru fe ré-
ferver le droit , par ce moyen , de revendi-
quer celui que je publie aujourd'hui.
Pour que perfonne ne nous taxe d'être pla-
giaire, nous déclarerons de nouveau, avec au-
tant de plaifir que de reconnoiffance , que nous
avons puifé dans toutes les fources qui nous
font connues ; mais que nous devons plus au^
leçons de Solayrh , &: , après lui , à l'obferva-
tion 5 qu'à tout autre. La féconde Partie de cet
ouvrage , qui traite fpécialement de l'Accou-
chement naturel, n'eil, pour ainii dire, que la
tradu(^ion de la thèfe , dont nous avons déjà
parlé , qui a pour titre : Dlffenatio de Panu vin-
bus maurnis abfoluto. Si l'on y remarque quel-
ques changemens , ils font le fruit de notre ex-
périence particulière , &; de dix années d'ob-
fervations : l'Auteur les auroit faits lui-même ,
. {il) Ce Caréchirme , dont Tédition a été épuifée en
moins d'une année , malgré la précaution que j'ai eue d'en
retenir un grand nombre d'exemplaires pour mes élevés ,
n'étolt pas plus l'extrait de l'ouvrage rédigé avec enthou-
Jiajme par M. Alph. le Roy ^ que celui-ci n'en eft le
commentaire. L'un & l'autre , ainli que les manufcrits
qui font entre mes mains , comparés à certains ouvra-
ges qui ont paru fous le nom de ce Médecin , prou-
veront aux moins connoiffeurs qu'ils ne peuvent être
le fait d'une même plume. Le ilyle de ces derniers
eft fleuri , ampoulé , & fouvent trop cadencé ; le
nôtre au contraire efl fimple, & peut-êt-re trop uni-
forme. Nous en demanderions grâce au Leâeur , fi
nous avions prétendu lui donner un traité d'éloquence
au lieu d'un traité fur l'Art des Accouchemens. Nous
le prions aufli de vouloir bien fuppléer aux petites
fautes typographiques échappées à notre attention , dans
la correâion des épreuves.
hz
XX Introduction.
s'il eût vécu plus long -temps ; car il n'avoit
que la nature pour maître. Nous aurions cité
Solayrïs plus fouvent , ainfi que bien d'autres
Auteurs , fi la crainte de détourner l'attention
des jeunes gens ne nous en eût empêché. L'Art
des Accouchemens n'eft pas l'ouvrage d'un feul
homme , & ne pouvoit l'être ; fi nous en avons
raffemblé les principes, pour les préfenter avec
plus d'ordre & de clarté , nous ne croirons pas
pour cela qu'il nous foit plus redevable qu'à
tous ceux qui l'ont cultivé ; & nous ne publie-
rons jamais en avoir renverfé les colonnes ,
pour en élever d'autres fur leurs débris. Per-
fonne n'avoit plus de droit à cette faufTe pré-
tention , que les Smellie & les Lévret , puifque
perfonne n'en a reculé les bornes davantage ;
cependant ces deux hommes , également célè-
bres 5 ont avoué qu'ils avoient eu des maî-
tres : ce n'eil qu'à l'aide de leurs ouvrages,
qu'ils font parvenus à les furpaffer. Heureux
Il nous pouvions les imiter , & tracer de même
quelque fentier nouveau à ceux qui entreront
dans la même carrière après nous !
Plan général de cet Ouvrage,
Pour expofer avec plus de méthode & de
clarté tout ce qui concerne la partie chirurgi-
cale de l'Art des Accouchemens , ou cet Art
proprement dit , que nous avons diftingué de
la partie médicale , qui a fpécialement pour
objet les maladies des femmes & des enfans (^),
{a) Plufieurs Auteurs ayant affez bien traité de
In troductiojN* xx)
nous avons divifé cet ouvrage en quatre par-
ties. La première renferme les connoiffances
anatomiques & phyfiologiques effentiellement
néceffaires à l'Accoucheur. La féconde traite
du méchanifme de l'Accouchement naturel , &
de la délivrance , ainii que des premiers foins
qu'on doit à la mère & à l'enfant. La troifieme
a pour objet l'Accouchement contre-nature ; &
la quatrième le laborieux , avec ce qui a rap-
port à la groiTeffe de plufieurs enfans , aux
fauffes-groSeffes & à l'avortement : cette der-
nière partie forme le fécond volume.
Plan de la première Partie,
Le premier chapitre traite des parties de la
femme , qui ont quelque rapport à l'Accouche-
ment : mais nous les conlidérons beaucoup
moins en Anatomifle qu'en Accoucheur. Cet
objet nous paroît avoir été trop négligé par les
Auteurs , quoiqu'il renferme en quelque forte
les connoiÔances fondamentales de l'Art. De
ces parties les unes forment le canal deftiné
au paffage de l'enfant , & ce n'efl que par
raâ:ion des autres que cet enfant eft contraint
de fortir. Mais la facilité ou les difficultés de
l'Accouchement dépendent bien moins de la
force ou de la foiblefle de cette aâ:ion , que du
rapport des dimenfions du canal dont il s'agit ,
avec celles du corps qui doit le traverfer.
cette dernière partie , on pourra les confulter. Nous
hafarderons par la fuite de publier nos réflexions à ce
fujet : mais nous attendrons qu*une plus longue expé-
rience les ait fuffifammeiu confirmées,
^3
:xxij Introduction*
Quand ce rapport eft favorable, rAccoiiche-
îBent en général s'opère avec peu de difficulté ;
foit qu'il fe falTe naturellement , foit que des
circonflances accidentelles nous portent à le
terminer : il efl au contraire toujours difficile
& laborieux, même quelquefois impoflible par
cette voie naturelle , lorfqu'il y a défaut de
rapport entre ces mêmes dimeniions. Ces vé-
rités , admifes de tous les Accoucheurs , nous
ont déterminé à infifler fur cette partie connue
fous le nom de haffin ; & pour ne rien îaiffer
à deiirer, nous l'avons d'abord confidéré dans
l'état fec , & enfuite dans fon enfemble avec
les parties molles , qui le recouvrent de toutes
parts.
Après avoir confidére chacun des os dont il
efl formé, nous examinons comment ils font
aifemblés , & de quels moyens la nature s'efl
fervi pour les lier entre eux ; li leurs fymphyfes
fe relâchent toujours dans la groffeife, au point
d'en permettre l'écartement; & li ce dernier efl
néceflajre pour le paffage de l'enfant , comme
bien des gens le penfent encore aujourd'hui.
Enfuite nous faifons connoître les dimenfions
de cette efpece de canal offeux ; les vices de
conformation qui peuvent laiFefter , leurs prin-
cipaux degrés, & les obilacles qu'ils apportent
à l'Accouchement ; enfin les moyens de s'aiTii-
rer li cette partie eft bien ou mal conformée ,
&: quelle eil l'étendue de i^s diamètres dans
tous les cas.
Le fécond article du même chapitre traite
des parties molles de la génération. Nous y
examinons d'abord la matrice dans l'état de
Introduction. xxiij
vacuité , & enfuite dans l'état de grofTeffe.
Nous indiquons les changemens que celle-ci
détermine dans le volume & la forme de ce
vifcere , dans fon tiflii même , & dans fa fitua-
tion. C'eft là où nous parlons de fon obliquité,
des caufes qui y donnent lieu , de fes fignes &
de (qs elîets généraux, relativement à l'Accou-
chement ; fi nous en faifons mention d'ailleurs
dans le cours de cet Ouvrage , c'ell qu'on ne
pouvoit renfermer, dans une feule fedion, tout
ce qui a rapport à cette obliquité , (qs Q^Q.ts
étant difFérens félon les circonftances.
Les règles , ce qui regarde la fécondité & la
fîérilité, ainfi que l'expofition des fignes d'a-
près lefquels on juge communément du viol ,
& qu'une femme , accufée de fuppreffion de
part 6c d'infanticide , eif réellement accouchée^
font le fujet du fécond chapitre.
Dans le troifieme , nous expofons fuccin£f e-
ment les dilférens fyflêmes concernant la gé-
nération : c'étoit moins pour les difcuter que
nous en avons parlé , que pour les indiquer.
Nous fommes entrés dans de plus grands dé-
tails fur la grofTeife & fes fignes , qui font éga-
lement le fujet de ce chapitre. C'eft là oii nous
développons l'art du toucher , & où nous fai-
fons connoître toute fon importance & fes dif-
ficultés.
Le quatrième chapitre traite du produit de la
conception , ou des fubilances qui forment la
groffeffe. Après avoir parlé des rudimens du
fœtus , du temps où il efl entièrement ébau-
ché , de fa groffeur dans les deux ou trois pre-
miers mois de la groifeffe , & de la rapidité d^
^4
Xxiv I N T R O DUC T I O N.
fon développement dans la fuite , nous en aiïl-
gnons la longueur 6c la pefanteur la plus ordi-
naire, au terme de la naiffance ; & nous nous
occupons de fon attitude, ainfi que de fa fitua-
tion dans le fein de la femme. Enfuite le con-
sidérant plus fpécialement en Accoucheur qu'en
Naturalifte , nous examinons la iîru£î:ure de fes
parties principales , telles que celle de la tête &
de la poitrine; ainii que les changemens que
ces parties peuvent éprouver «,. foit dans leur
forme & leur volume , lors du paffage de l'en-
fant à travers le baffin ; puis nous en établiffons
les dimenlions , & nous en indiquons le rap-
port avec celles de ce dernier. Le refle de ce
chapitre a pour objet la defcription àa placenta^
des membranes & du cordon ombilical. Nous
y parlons auffi des eaux qui baignent la furface
du fœtus ; de la manière dont celui-ci fe nour-
rit pendant la groffeife ;. des fluides que la mère
lui tranfmet ; de la circulation qui lui eft com-
mune avec celle-ci ; des changemens que les
efforts de l'Accouchement déterminent dans
cette circulation , & de ceux qui fe font chez
l'enfant même au moment de fa naiilance , où
il commence en quelque forte à jouir d'une vie
nouvelle.
Plan de. la féconde Partie,
Nous établirons d'abord trois ordres d'Ac-
couchemens , relativement à la manière dont
ils s'opèrent : i°. les Accouchem-ens naturels ,
ou qui peuvent s'opérer par l'aftion feule des
organes de la femme ; 2^. les Accouchemens
Introduction. xxv
contre-nature , qui exigent les fecours de la
main ; 3 ^. les laborieux qu'on ne peut termi-
ner qu'à l'aide de quelques inftrumens. En-
fuite nous faifons connoître ce qu'ils ont de
commun entre eux, & nous expofons les caufes,
foit déterminantes ou efficientes , de ceux du
premier ordre , ainii que les phénomènes qui
en accompagnent le travail.
Pour développer avec plus de précision &
de clarté, le méchanifme des Accouchemens de
ce premier ordre, nous en diUinguons de quatre
genres : i?. ceux oii l'enfant préfente le fommet
de la tête ; 2^ les pieds ; 3"". les genoux; 4^ les
feffes. L'obfervation nous ayant prouvé plus
d'une fois , que la femme pouvoit accoucher
feule dans tous ces cas , & que les fecours de
l'art n'étoient pas eifentiellement néceffaires
dans les derniers , nous a porté à faire cette
diilinftion. La même obfervation nous ayant
également appris que ces diverfes parties de
l'enfant ne fe préfentoient pas conftamment de
la même manière fur l'entrée du baffin ; que
quelques-unes de leurs pofitions étoient plus
favorables à l'Accouchement que les autres ; &
que l'enfant n'exécutoit pas les mêmes mouve-
mens en fe dégageant , quoique la nature les
dirige avec tant de fagefTe , que le plus grand
diamètre, foit des épaules ou de la tête , ne fe
préfente jamais au plus petit des détroits du
baffin , nous avons jugé à propos d'établir plu-
sieurs efpeces d' Accouchemens pour chaque
genre dont il s'agit. Nous les avons fixées au
nombre de lix pour le premier, & de quatre
feulement dans les trois autres. On en verra
xxvj In t r 0 d V c t I o n.
les raifons dans la partie de l'ouvrage , dont
nous traçons le plan.
Le développement du méchanifme de ces
différentes efpeces d'Accouchemens pourra pa-
roître fuperflu , ii l'on ne juge ce point de doc-
trine , que d'après le peu d'utilité qu'on retire
de nous dans l'Accouchement naturel , où nos
fondions fe réduifent prefque toujours à celles
de iimple fpeûateur ; mais le Praticien inftruit
en penfera bien différemment. Par la leûure
réfléchie de tout ce chapitre , on découvrira
les principes fondamentaux de l'Art des Ac-
couchemens ; on verra difparoître la majeure
partie de fes difficultés ; on reconnoîtra com-
bien il faut peu pour maintenir la nature dans
fes droits , la rappeller à fa marche ordinaire ,
lorfqu'elle s'en eft écartée, ôc l'on conviendra
que l'accouchement qui lui a coûté tant de tra-
vail, ainfi qu'à la perfonne prépofée pour l'ai-
der 5 n'avoit fouvent que l'ombre des difficultés
qu'on croyoit exiflantes , & auroit pu être ter-
miné avec beaucoup moins de peine. Tous les
obflacles qu'elle rencontre ne font pas de cette
efpece , à la vérité ; mais l'homme parfaitement
muni de ces premières connoifTances , parvien-
dra bien plus facilement qu'un autre à les fur-
monter.
Dans le troifieme & le quatrième chapitres
de cette féconde partie de l'ouvrage , nous dé-
taillons les foins & les fecours qu'on doit don-
ner à la femme fpendant le travail de l'Accou-
chement 5 ainfi qu'à l'enfant nouveau-né. La dé-
livrance & la manière de gouverner la femme
après l'Accouchement , font le fujet du cin-
In TRODVCtlÔN^ xxvîî
quîeme. La délivrance fur-tout y eft traitée
dans tous les détails dont elle étoit fufceptible :
fans croire , ainfi que le fait le public , que
^Accoucheur foit effentiellement néceflaire
dans tous les cas pour l'opérer , & que fans
lui la femme ne pourroit fe délivrer , nous re-
gardons cet article comme un des plus impor-
tans de l'Art. La délivrance , quoique plus
{impie en apparence que l'Accouchement pro-
prement dit , a fes difficultés aufli bien que
celui-ci : s'il faut moins de forces pour les fur-
monter , elles exigent tout autant de favoir ÔC
de dextérité.
Plan de la troijiemc Partie»
Cette partie renferme tout ce qui concerne
les Accouchemens du fécond ordre , vulgaire-
ment appelles contre-nature ; c'eft-à-dire , qui
exigent les fecours de l'art , mais que la main
feule peut cependant opérer. En coniidérant
les caufes multipliées qui peuvent exiger ces
fecours étrangers , ôc en r^ffemblant les exem-
ples de la variété des mauvaifes positions dans
lefquelles l'enfant peut fe préfenter à l'égard de
l'entrée du baffin , nous avons vu que tous ces
Accouchemens étoient fufceptibles d'être ran-
gés fous vingt-trois genres ; & que chacun de
ceux-ci pouvoir en renfermer de quatre ef-
peces. C'efl l'ordre que nous avons fuivi pour
les expofer plus méthodiquement.
Les Accouchemens où l'enfant préfente les
pieds conftituent le premier genre ; ceux où il
offre les genoux , le deuxième genre j les feffes
xxviij Introduction.
le troifieme ; le fommet de la tête le qua-^
trieme (a) ; la face le cinquième ; la partie an-
térieure du col le lixieme ; la poitrine le fep-
tieme ; le bas-ventre le huitième ; le devant
du bafîin & des cuifles le neuvième ; la région
occipitale le dixième ; le derrière du col le on-
zième ; le dos le douzième ; les lombes le trei-
zième ; les parties latérales de la tête le qua-
torzième & le quinzième ; les côtés du col le
feizieme & le dix-feptieme ; la faillie des épau-
les , le bras de l'enfant étant engagé dans l'ori-
fice de la matrice , & la main fortie ou autre-
ment difpofée , le dix-huitieme & le dix -neu-
vième ; les côtés de la poitrine le vingtième
&; le vingt-unième : enfin les Accouchemens oii
l'enfant préfente l'une des hanches , le vingt-
deuxième &: le vingt-troifieme genres.
Quant aux efpèces que comprend chacun de
ces genres d'Accouchemens , elles ont été dé-
duites des différentes pofitions dans lefquelles
les régions énoncées peuvent fe préfenter à
l'orifice de la matrice : pofitions que nous
avons déjà obfervées à l'égard de quelques-
unes de ces régions.
Quelques perfonnes s'élèveront fans doute
contre cet ordre, & s'effraieront du mot de
genre & d'efpece , fi peu ufité dans les Traités
d'Accouchemens ; d'autres condamneront cette
m I ■ Il III <
(a) Ces quatre premiers genres d'Accouchemens ne
font pas effentiellement contre -nature , puifque la
femme peut accoucher feule quand l'enfant fe préfente
ainfi : les circonftances accidentelles qui peuvent fur-
venir dans le temps du travail les rendent feulement
4els.
Introduction. xxix
multiplicité de pofitions , qu'Hyppocrate , &
plufieurs après lui , avoient bornées à trois
principales ; celle où le fommet de la tête fe
préfente ; celle où les pieds viennent les pre-
miers , & celle où l'enfant efl placé en travers.
C'efl: à cet égard fur -tout que quelques-uns
vont croire que nous n'avons cherché qu'^
remplir nos cafés ^ pour grofîir le volume. L'on
n'y trouvera cependant rien qui ne foit dans
les ouvrages connus : ii le tout ne fe trouve pas
dans le même , c'efl parce que le même Auteur
n'a pas tout vu, ni tout rencontré dans fa pra-
tique. C'efl en les étudiant tous qu'on verra ,
ce que nous avons déjà annoncé , qu'aucun
d'eux ne renferme un corps de dodrine com-
plet , & que nous n'avons , pour ainii dire ,
formé celui-ci que des matériaux qu'ils nous
ont fournis.
Comme plulieurs de ce grand nombre d'ef-
peces d'Accouchemens ont plus ou moins de
rapport entre elles , foit relativement à la poû-
tion de l'enfant qui les conflitue , foit relative-
ment à la manière dont nous devons opérer,
après avoir indiqué en quoi elles différent , ÔC
ce qu'elles exigent de particulier dans le ma-
nuel de l'opération , nous avons renvoyé pour
le refle à celles qui ont été décrites précédem-
ment, afin d'éviter quelques répétitions.
Plan de la quatrième Partie»
Cette quatrième Partie , qui forme le fécond
volume , ôc que l'abondance des matières nous
a obligé de féparer des trois premières , traite
XXX Introduction.
fpécialement des Accouchemens laborieux ;'
c'eft-à-dire, de ceux qu'on ne peut opérer à
l'avantage de la mère ou de l'enfant , fans le
fecours de quelques inftrumens : nous y avons
ajouté un chapitre concernant la groiTeffe ÔC
l'accouchement de plufieurs énfans , les fauffes
grofTeifes & l'avortement, qu'on appelle ordi-
nairement faujje-couche.
Dans le premier chapitre , nous expofons
les caufes générales qui exigent l'application
des inftrumens , mais particulièrement du for-
ceps. Nous y infiflons fur l'enclavement , que
les Auteurs ont fouvent confondu avec l'état
où la tête eft iimplement arrêtée au paffage ;
& nous faifons connoître en quoi il en diffère :
nous en affignons les efpeces , les caufes , les
fignes & les accidens , ainii que les indications
que prefcrit cet état , relativement à la manière
d'opérer l'Accouchement. Nous terminons ce
chapitre par l'examen de la manière d'agir du
forceps de Lévret , de fes avantages & de {qs
inconvéniens ; ainfi que par l'analyfe de la mé-
thode des Roonhuifiens , Auteurs du levier, fi
long-temps fecret parmi eux , mais dont les
avantages ont , en quelque forte , difparu avec
le myftere qu'on failoit de cet inftrument.
Dans le fécond chapitre nous indiquons les
cas oii le levier en général peut être de quel-
que utilité , ainii que la manière de s^qïï fervir
dans chacun d'eux.
Le troisième chapitre , qui traite de l'appli-
cation du forceps , eft beaucoup plus étendu ;
parce que l'utilité de cet inflrument eil bien
plus générale que celle du levier , ôc les cir-
1 N T R O D U€ T I 0 N. XXXJ
conftances où l'on doit s'en fervir bien plus
variées &: plus multipliées. Le forceps le trouve
entre les mains de tous les hommes qui fe mê-
lent d'accoucher ; mais un très-petit nombre
favent l'employer à propos , & comme il con-
vient. De-là le peu de fuccès qu'on en retire ,
l'abus qu'on en fait journellement, les meurtres
dont on l'accufe d'avoir été l'inflrument , &: le
difcrédit où on veut le plonger. On verra que
la manière de s'en fervir n'eft pas arbitraire; &
que les règles qu'on doit fuivre en cela doivent
être déduites de la forme de l'inilrument même
& de (qs effets ; du rapport des dimenfions du
bafîin avec celles de la tête de l'enfant ; de la
pofition de celle-ci , & de la direction qu'elle
doit fuivre pour fe dégager, conformément aux
loix du méchanifme de l'Accouchement natu-
rel , 6cc, Nous avons fait graver iix planches ^
pour l'intelligence des principes que nous éta-
blilTons à ce fujet ; il auroit fallu fans doute les
multiplier davantage , mais des raifons parti-
culières nous en ont empêché.
Le quatrième chapitre renferme tout ce qui
a rapport aux Accouchemens qu'on ne peut
terminer qu'au moyen des crochets ou de tout
autre inftrument tranchant, applicable fur l'en-
fant renfermé dans le fein de fa mère. Nous indi-
quons les caufes qui exigent l'emploi de pareils
moyens ; les cas où les crochets conviennent
préférablement à tout autre ; ceux où il faut
ouvrir le crâne de l'enfant pour donner lieu à
fon affaiffement ; la conduite que doit tenir
l'Accoucheur quand la tête , féparée du corps,
eil retenue dans la matrice ^ ainli que dans le
xxxij Introduction.
cas oii , la tête elle-même ayant été arrachée
après fa (ortie , le tronc fe trouve arrêté aux
détroits du bafiin ; enfin ce qu'il faut faire lorf-
que l'enfant eft hydropique au point de ne
pouvoir fortir , ck quand fa conformation
monftrueufe met les mêmes obftacles à fa naif-
fance.
Dans le cinquième chapitre , nous expofons
les caufes qui rendent l'Accouchement impof-
fible 5 fans le fecours de l'inftrument tranchant,
& la divifion de quelques-unes des parties de
la femme. Nous les rangeons fous trois chefs ;
I ^. les vices de conformation ^ foit naturels
ou accidentels , des parties molles qui fervent
à former le paiTage deiliné à l'enfant; 2^. les
vices de conformation du baffin ; 3^. les con-
ceptions 5 ou les groffeffes par erreur de lieu ;
c'efl-à-dire , dans lefquelles l'enfant fe trouve
renfermé dans la trompe ou la cavité abdomi-
nale. Nous indiquons les opérations qu'exigent
ces diverfes caufes , ÔC nous détaillons la ma-
nière de pratiquer au moins les principales.
Après avoir fait connoître le peu de refTource
que la nature trouve en elle , dans le cas de
mauvaile conformation dubafîin; le peu d'a-
vantage 5 & l'impoiTibilité même d'extraire l'en-
fant par les pieds , ou avec le forceps ; ainfi
que le danger inféparable de l'ufage des cro-
chets en pareil cas , nous examinons fi le ré-
gime que la femme pourroit obferver pendant
le cours de la grofiTefie , de même que l'Accou-
chement prématuré , propofés par quelques-uns
dans les vues d'éviter la nécefilté de l'opération
céfarienne , feroient de quelque utilité. Cette
opération >
In t r 0 d u c t 1 0 n. xxxîij
opération , de même que la kùÀQn de Ta fym-
phyfe à\\ pubis , beaucoup plus nouvelle ^ mais
importante , fous quelque point de vue qu'oa
puiffe la confidérer , y forment deux artides
très-détaillés & fort longs. Nous avons fait gra-
ver deux planches pour répandre plus de jour
fur ce qui concerne la dernière , dont la né-
ceflité èc le produit ne peuvent être bien dé-
terminés qu'avec le compas & la règle en main ,
puifqu'elle a pour but de faire ceiTer la difpro-
portion qui exiile entre les dimeniions du baÏÏin
mal conformé , & celles de la tête de l'enfant ,
qui ne peut alors le traverfer.
Si les planches font néceffaires pour faciliter
l'étude de certains arts , leur utilité ne nous paroît
pas moins évidente dans les ouvrages qui ont
pour objet celui d'accoucher : parce qu'on peut,
à l'égard de bien des cas , y montrer, en quelque
forte, la nature à découvert; l'on n'en trouvera
cependant que quatorze dans le Traité que nous
publions. Cinq ont rapport au bafîin , elles font
répandues dans le premier volume : fix autres
concernent l'application du forceps , une feule
l'ufage du levier , 6c deux la feûion de la fym-
phyfe du pubis. Toutes celles-ci , de même que
l'explication que nous en donnons , fe trouvent *
à la fin du fécond volume. Ces planches ont
été deffinées fous nos yeux , par M. Chaiili ,
Elevé de f Académie de Peinture , dont les ta-
ie ns ont devancé l'âge ; &: gravées par M. Avril^
déjà connu par la beauté &: l'exadlitude de fon
burin. Si nous avions fait exécuter toutes
celles qui nous ont paru néceffaires pour la
plus grande utilité de cet ouvrage , le recueil
rxxiv
In
TRODUCTION.
en auroit été immenfe ; & beaucoup d'Etudians
n'auroient pu fe le procurer. Nous y Sup-
pléons dans nos leçons par l'ufape des phan-
tômes 5 fur lefquels nous démontrons & nous
faifons exécuter à nos Elevés , les opérations
qui font relatives à l'Art des Accouchemens ,
autant qu elles font fufceptibles de l'être fur de
pareilles, machines : car il en eft qui fom de na-
ture à ne pouvoir être exécutées , même fur le
cadavre, fi ce n'eft fur celui de la femme en-
ceinte ; telles par exemple que l'opération cé-
farienne, ô^c.
XXXV
Il ■ ■■l»ll II I
TABLE
DES CHAPITRES, ARTICLES
ET Sections contenus dans ce
Volume. •
PREMIERE PARTIE.
JL/ E S connoljjances anatomiquzs , phyJi"ilogt^
ques , &c. relatives à l* Accouchement, Page l
CHAPITRE L Des parties de la femme qui
ont quelque rapport à l^ Accouchement, 3
Art. I. Du hajjin de la femme , conjidiré relcL'
tivement a r Accouchement, idem.
Seft. I. De Vos iliiim, 5
Se£t. IL De Vos ifchium,. 9
Se£l. III. De Vos pubis, 10
Seâ:. IV. De V union des os ilium ^ ïfchium 6»
pubis ; des parties communes qui rèfultent dû
cette union , 6* des dimenjions naturelles de Vos
ïnnominè dans Vâge adulte, 13
Se£î:. V. De Vos facrum, i J
Seâ:. VI. Du coccix. 17
SqB:, VII. De l'union des os du haJjin. 18
Explication de la première Planche* 25
Se 61. VIII. De Vicartement des os du bajjin dans
l'Accouchement, ^J
xjrxvj TABLE.
Se£î:. IX. De la divijion du hajjin ^ & de fis
dimenjions naturelles, 3 1
Explication de la ficonde planche, 36
Explication de la troijîeme planche, 37
Seâ:. X. Des vices de conformation du hajjîn ,
conjidirés relativement à V Accouchement, 3 8
Explication de la quatrième planche, 45
Explication de la cinquième planche, 47
Seû. XL Des parties molles qui ont quelque rap-
' port au bajjin , 6* de Vutilité qicon peut retirer
de ces connoijjances, 48
Se£i:. XII. De V examen nêceffaire pour iajfurer
Ji le hajjin ejl bien ou mal conformé, 54
'Art. II. Des parties molles de la femme qui fer^
vent à la génération & k V Accouchement, 5 8
Seâ:. I. Des parties externes, idem.
Seâ:. IL De la matrice, 64
Seù. III. Des parties dépendantes de la matrice, 70
Art. IIL De la matrice conjidérée dans Vétat de
groffeffe. 78
Seû* î. Des changemens que la groffeffe produit
dans le volume & la figure de la matrice ^ ex^
pofés filon l'ordre dans lequel ils fi manififlent*
79
Se£î:. IL Des changemens que produit l^ groffsffc
dans le tiffu même de la matrice, 8?
Seâ:. ÎIL De P action de la matrice, 88
Se6i:. ÎV. Des changemens que produit la groffeffe
TABLE. xxxvîj
dans lajituation de la matrice^ ou de r obli-
quité de ce vifcere, 91
CHAP. II. Des règles^ de la fèœnditi & de la
Jiérilité ; des Jignes du viol^ & de ux d^a^
près lefquels on juge communément qu une femme
ejl accouchée, îOO
Seû. I. Des règles, idem.
Se£t. II. De la fécondité & de la Jîérilité. 109
Sed. III. Des Jignes du viol, & de ceux qui
indiquent que V Accouchement a eu lieu, iiz
CHAP, III. De la génération , de la conception
& de la groffeffe, 116
Seû. I. De la génération, idem,
Se£t. II. De la conception, 120
Sed. III. De la grojfeffe & de fes Jignes, m
Seâ:. IV. Du toucher, - 123
CHAP. IV. Du produit de la conception , ou
des fubjlances qui forment la grojfejfe, 138
Seâ:. I. Du fœtus, idem.
Seâ:. IL De l'attitude de l'enfant renfermé dans
le fein de Ça mère, 143
Seâ:. III. De la Jituation de r enfant dans le fein
de fa mère, 1 44
Seâ:. IV. Divijîon de C enfant, 14-7
Seâ:. V. Des fecondines ^ & en particulier du
placenta, \<k
Seft. VI. Des membranes du fœtus, 1 62
Se^. VII. Du cordon ombilical, 165
cy
xxxviij T A B L Eo
Seâ:. VIIL Des eaux de tamnios. î6S
Seâ:. ÏX» De la manière dont V enfant fe nouV"
rit durant la grojfejje. iji
Seâ:. X. Z)e la circulation dufangdans le fœtus»
-Se£t. XL Des changemens que produit r Accou-
chement dans la citculation du fang qui fe fait
réciproquement de la mère à V enfant ^ & de
ceux qui dépendent de la refpiration au mo^
ment de la naiffance de ce dernier. 177
SECONDE PARTIE.
De V Accouchement naturel & de fes fuites, 184
CHAP. L Divifion de V Accouchement , de fes
caufes 5 de fes fignes , &c. idem.
Art. J. Se£^. I. Des caufes déterminantes com-
munes de r Accouchements 187
Seft. IL Des caufes efficientes naturelles de VAc"
couchement» 189
Seâ:. IIL Des caiifes efficientes communes & ac-
ceffoires de V Accouchement, 192,
Art. il De quelques phénomènes principaux du
travail de V Accouchements 195
Seft. L De la douleur, idem.
Se£i:. IL De la dilatation du col de la matrice» 19S
Se£i:. IIL Des glaires fanguinolentes qui découlent
du vagin, 2.0Q
TABLE. xxxiK
SeB:» IV. De la poche des eaux, 20 1
Seù, V. Expojitïon des phénomènes priccdens ^&
de quelques autres^ félon l^ ordre général dans
lequel ils fe fuccedent, 205
Seâ:. VI. Des phénomènes du dernier temps du
travail de r Accouchement. 20 8
CHAP. il De r Accouchement naturel & de fes
différences. 213
Art. I. Accouchemens naturels du premier genre ^
ou dans lefquels t enfant pr^' fente la tête, 215
Se^t. I. Signes caractérifiques du premier genre
J! Accouchemens naturels^ & de fes différentes
efpeces, ^ idem.
Sed:. II. Du méchanlfme de l"* Accouchement natu^'
rel de la première efpece où t enfant préfente le
fommet de la tête. 219
Seû. III. Du méchanlfme de r Accouchement na-
turel de la féconde efpece , oîi V enfant préfente
le fommet de, la tête. 225
Se£l:. IV, Du méchanlfme de L'Accouchement natu-
rel de la trolfieme efpece^ où V enfant préfente
le fommet de la tête, 227
Seâ:. V. Du méchanlfme de V Accouchement natu-
rel de la quatrième efpece ^ où le fommet de la
tête fe préfente. 229
Seâ:. VI. I)u méchanlfme de V Accouchement na-
turel de la cinquième efpece , où le fommet de
la tête fe préfente^ 232
C4
si T A B L E.
Sed:. Vlî. Du méchanifme de r accouchement na^
turel de la Jixieme efpece^ où le fommet de la
tête fe préfente, 2^34
Seft. VIIÏ. Remarques fur ce premier genre d'Ac'
couckemens , ou F enfant préfente le fommet de
la tête, 236
Art. il Des accGuchemens naturels du fécond
genre , ou de ceux dans lefquels V enfant pré-
fente les pieds, 238
Seâ:. I. Des fignes qui annoncent que Venfant
préfente les pieds, 239
Seô. II. Du méchanifme de V Accouchement na-
turel de la première efpece , ou V enfant préfente
les pieds, 241
Seft. III. Du méchanifme de V Accouchement na-
turel de la féconde efpece , oîi V enfant préfente
les pieds, 2,45
Seâ:. IV. Du méchanifme de V Accouchement na-
turel de la troifieme efpece^ où C enfant pré-
fente les pieds, 246
Seft. V. Du méchanifme de V Accouchement na-
turel de la quatrième efpece , où t enfant préfente
les pieds, 247
Seft. VI. Remarques fur ce fécond genre d^Accou-
chemens , où V enfant préfente les pieds, 250
Art. III. Des Accouchemens naturels du troi-
fieme genre , ou bien dans lefquels V enfant pré-
fente les genoux^ %%%
TABLE. xlj
Art. IV. Des Accouchcmens naturels du qua^
trieme genre , ou bien dans lefquels V enfant pré"
fente le fiege ou les feffes, 254
Seft. I. Du michanifme de V Accouchement natu-
rel de la pretniere efpece où t enfant préfente les
feffes. 256
Se6l. IL Du méchanïfme de t Accouchement na^
turel de la féconde efpece , où V enfant préfente
les feffes. 257
Se£î:. IM, Du méchanifme de V Accouchement naturel
di la troifieme & quatrième efpeces , où V enfant
préfente les feffes. , 258
CHAP. III. Des foins que V Accoucheur doit don-
ner à la femme pendant le travail de V enfan-
tement. 260
Seâ:. I. Des foins qu'exige en général Vétat de
la femme dans le premier^ temps du travail. 262
Seft. IL De la fîtuation que doit prendre la
femme pendant le travail de V enfantement, 267
Seft. III. De la manière de préparer les parties
de la femme à V Accouchement. 270
Se£î:. IV. Des moyens de ranimer les douleurs
languiffantes de V enfantement. 272
Seft. V. De V ouverture de la poche des eaux, 274
Sed. VI. De ce que doit faire V Accoucheur après
V ouverture de la poche des eaux, ^jj
Seft. VIL De quelques précautions particulières
relatives à chaque pojition de la. tête ^ ou à
xlij TABLE.
(Tautrcs clrconjiances qui rendent quelquefois
/^Accouchement naturel plus dïffxïle. 282
CHAP. V^ .Des foins qiton doit donner à V enfant
nouveau-nL 287
SqOl, I. Des foins quon a coutume Raccorder à
renfant , né fans accidens, idem.
Se£i:. IL Des fecours qi^on doit donner à Ten-^
fant qui naît dans un état morbifique quel*
conque, 292
Se6t. III. Suite des foins quon eji dans l'ufags
de donner aux enfans nouveaux-nés, 297
Seâ:. IV. De V emmaillottement des enfans nou*
veaux-nés y & du régime qu^on doit leur faire
ohferver, 29B
Seft. V. Des chofes qui caraciérifent une bonne
nourrice, 306
CHAP. V. De la délivrance & du régime des
femmes en couches, 308
Art. I. De la délivrance, 309
Seâ:. 1. De la délivrance naturelle* 310
Seâ:. II. Des fîgnes qui indiquent le moment dû
coopérer à la délivrance ^ & de la manière £y
procéder dans le cas le plus ordinaire. 313
Seft. III. Des chofes accidentelles qui doivent nous
engager à délivrer la femme plutôt ou plus tard y
& à varier la manière £ opérer, 3^5
Seâ:. IV. De la manière £ opérer la délivrance dans
h cas de perte^ 317,
TABLE. xliij
Seft. V. T>ci obJlacUs à la délivrance provenans
de Vimrth de la matrice^ & du rejjcrrermnt
fpafmodiquù ou naturel de fon col , ainjî que
de ce quHl faut faire en pareil cas , 31^
Seâ:. VI. Des ohflacles à la délivrance provenans
des adhérences contre-nature du placenta ^ &
de ce qiiil faut faire alors, 3 20
Seft. VIL De la rétention d'une portion de pla*
centa , & des caillots de fang dans la ma^
trice y ainji que des précautions qiiilfaut pren-^
dre en pareil cas, 329
Seû. VIII. De la délivrance dans le cas où le
placenta eft chatonné, 331
Seâ:. IX. De la délivrance dans le çfls où le pU"
centa ejl attaché fur le col de la matrice. 334
Seâ:. X. De la délivrance à la fuite de Uavor-
tement, 340
Seâ:. XI. De la délivrance a la fuite de V Accou-
chement de plufîeurs enf ans, 345
Art. IL De la manière de gouverner les femmes
en couches. -346
Seâ:. I. De ce qiùil faut faire immédiatement après
la délivrance , & pendant le temps que la femme
doit refier fur le petit lit, idem
Seâ:. IL De Vhahillemmt & de la garniture de
la femme nouvellement accouchée, 351
Seâ:. lîl. Des principaux phénomènes qui fe ma-
nifeflent dans le temps des couches, 356
xlîv T A B L E.
Sed. rV. Du régime des femmes en couches* 3^^!
TROISIEME PARTIE.
Des Accouchemens du fécond ordre ^ vulgairement
appelles contre-nature, - 37Ï
CHAP. I. Caractères de V Accouchement contre--
nature en général , & de ceux qui le diflinguent
du laborieux, idem.
'Art. I. Se£t. \,DîviJion des Accouchemens contxe-
nature , ou du fécond ordre, 373
Seâ:. IL Des caufes qui peuvent rendre r Accou-
chement contre-nature, 374
Seâ:. m. Des accidens confédérés comme caufe dAc"
couchemens contre-nature , & des indications
quils préfentent, 377
Se£î:. IV. Des fignes de V Accouchement contre-
nature en général, 386
Sedl:. V. Des indications que préfentent les Ac-
couchemens de cet ordre, 387
Art. il Des préceptes généraux , relatifs aux
Accouchemens contre-nature, 38a
Se£i:. L De la fituation qu^il convient de faire
prendre a la femme dans t Accouchement contre-
nature, 391
Seâ. IL Préceptes généraux ^ relatifs a la- manière
d^introduire la main dans la matrice , & d^o^
pérer les Accouchemens de cet ordre, 395
TABLE, xlv
CHAP. IL Art. L Accouchemcns contre-nature,
du premier genre y ou dans lefqueU t enfant prl*
fente les pieds. 40 1
Seâ:. L Des indications générales que nous offrent
les Accouchemens où V enfant préfente les pieds *
405
Seâ:. II. J9é la manière £ opérer V Accouchement
contre-nature de la première efpece , ou V enfant
préfente les pieds. 41S
Seft. III. Accouchement contre^nature de la féconde
efpece y ou U enfant préfente les pieds ^ & de la
manière de V opérer, 422
Seâ:. IV. Accouchement contre-nature de la troi-
Jieme efpece , oà P enfant préfente les pieds y &
de la manière de l'opérer, 424
Seâ:. V. Z)e la quatrième efpece d'Accouchement
contre - nature , ou V enfant préfente les pieds ,
& de la manière de V opérer, 428
Art. III. Des Accouchemens contre-nature dufe^
cond genre , ou dans lefquels V enfant préfente.
les genoux, 43 J
Seft. I. Des caufes qui rendent difficile ou contre-
nature Û Accouchement ou Venfant préfente les
genoux, idem*
Sed. H. Différences effentielles des Accouche-
mens 5 ou H enfant préfente les genoux ; de
. leurs caractères & des indications quils nous
offrent. 43(5
slvj T A B LE.
Art. IV. Des Accouchemêns contre^nature dn
troijiemc genre ^ oîf- dans Itf quels Û enfant pré-
fente les fejfes. 441
Seâ:. I. Des caufes qui peuvent rendre difficiles
eu contre-nature y Us Accouchemens dans lef"
quels V enfant préfente les feffes : des dijfféren'^
ces effentielles de ces Accouchemens ^ & de leurs
caractères diflinciifs, 442
Seâ:. IL Des indications générales que nous of
frent les Accouchemens oie V enfant préfente les
feffes, 444
Seâ:. III. Des caractères de la première efpect
d^ Accouchement ^ où t enfant préfente les feffes ^
& de la manière d'aller prendre les pieds alors.
450
5e â:. IV. Des caraUeres de la féconde efpece dAc"
couchemem, où V enfant préfente les feffes ^ &
de la manière de V opérer. 451
Seâ:. V. Des caractères de la troifieme efpece d^Ac-
couchement y ou V enfant préfente les feffes y&
de la manière <$ opérer dans ce cas, 452
Seû. VI. Des caractères de la quatrième efpece
£ Accouchement oîi V enfant préfente les feffes ,
& de la manière de V opérer, 454
Art. V. Des Accouchemens contre-nature du qua-
trième genre , ou dans lef quels V enfant préfente
le fommet de la tête à t orifice d^ la matrice, 456
Seft. I. Des caufes qui rendent contre-nature ^ ou
TABLE. xlvij
dlficiUs Us Accouchemcns dans lefquds V&n^
faut -prif^nu h fommu de la têu, idem.
Seû. IL Des indications que nous offrent les
Accouchemens où P enfant préfente le fommet d&
la tête , quand le travail eft compliqué de queU
ques-unes des caufes afjignées, ^cg
Se^. IIL De la mauvaife Jituation que la tête
prend quelquefois en s^ engageant dans le baffîn,
laquelle pofition rend contre-nature rAccouchi"
ment où le vertex fe préfente, 462
Se61:. IV. Des moyens de prévenir & de corriger la
mauvaife Jituation dont il s'agit, ^fi J
S eft. V. De la manière de retourner t enfant en
général , pour 1^ amener par les pieds , & en par-
ticulier quand il préfente le fommet de la tête,
Sed. VL Des Jignes caraBérifliques de la première
efpece d^ Accouchement contre-nature ^ ou le fom^
met de la tête fe préfente y & de la manière
de retourner V enfant dans ce même cas, 475
Seft. Vn, Des caractères de la féconde efpece c^Ac*
couchement contre-nature , où V enfant préfente
le fommet de la tête y & de la manière de le
terminer, ^jj
Seft. VIIÏ, Des caractères de la troijieme efpece
£ Accouchement contre-nature ^ où V enfant ^ pré-'
fente le fommet de la tête^ & de la manière de
r opérer* 479
xlvîij TABLE.
S éd. IX. Des caractères de la quatrième & cin^
quieme efpeces (T Accouchement contre-nature ^ où
r enfant préfente lefommet de la tète^ & de la
manière d^ opérer dans Vun & Vautre cas, 48 1
Sett. X. Des caractères de lajixïeme efpece (^Ac^
couchemens contre-nature^ dans lequel Venfant
préfente le fommet de la téte^ & d& la manière
d^ opérer alors, 483
Art. VI. Des Accouchemens contre-nature du
cinquième genre , ou dans lef quels Venfant pré-
fente la face, 485
Seft. I. Des caufes^ des Jignes & différences des
Accouchemens dans lefquels Venfant préfente
la face, 486
Seâ:. II. Des indications générales que nous of
frent les Accouchemens où Venfant préfente la
face, 488
Seâ:. lîl. Méthode £ opérer V Accouchement de la
première efpece^ ou V enfant préfente la face, 4^1
Seâ:. IV. Méthode d^opérer V Accouchement de la
féconde efpece y où Venfant préfente la face, ^<^tl
Seâ:. V. Méthode, d^ opérer V Accouchement de la
troifieme efpece , où Venfant préfente la face, 40)4
Seâ:. VI. Méthode ^opérer V Accouchement de la
quatrième efpece^ où Venfant préfente la face, 495
Art. VII. Des Accouchemens contre-nature du
Jîxieme genre ^ ou bien dans lefquels Venfant
préfenù^
TABLE. xlîx
prèfcnte U devant du col^ vul^air&ment appelle
la gofge, 496
Seâ:. I. Des caufes , des fignes & des différences
des Accouchemens ou r enfant préfente le devant
du col ^ ainji que des indications quils nous
offrent, 497
Sed. II. Méthode d!' opérer r Accouchement de la
première efpece , ou t enfant préfente le devant du
col, <oo
Seâ:. III. De la manière d'opérer t Accouchement
de la féconde efpece^ ou V enfant préfente le de^
vant du col, joi
Seâ:. IV. De la manière d opérer C Accouchement
de la troifieme & quatrième efpece^ où le devant
du col fe préfente, C04
Art. VÎII. Des Accouchemens contre-nature du
fcptieme genre ^ ou dans lefquels t enfant pré-
fente la poitrine^ • cq^
Seâ:. I. Des caufes, des figues & différences des
Accouchemens oit ^ enfant préfente la poitrine,
506
Seâ:. II. Des différentes méthodes d opérer les Ac-
couchemens y oh V enfant préfente la poitrine, 508
Art. IX. Se£l. I. Des Accouchemens contre-na-
ture du huitième genre , ou dans lefquels C enfant
préfente le bas-ventre à V orifice de la matrice -
de leurs caufes , de leu^s fîgnes ^ & de leurs
Tome L d
I TABLÉ.
différences, tu
Sê^. II. Des indications que nous offrent les
Accouchemens où V enfant préfente U bas-ven-^
tre. 513
Seft. III. Méthodes particulières d^ opérer les Ac-
couchemens de la première & de la féconde ef
peceSyOÙ V enfant préfente le bas-ventre, 514
Sedè. IV. De la manière d^opérer les Accouche-
mens de la troijieme & quatrième efpeces ou V en-
fant préfente le bas-ventre, 516
Art. X. Seft. I. Des Accouchemens contre-nature
du neuvième genre y ou dans lef quels V enfant pré-
fente le devant des cuiffes & du haffin ; de
Ittirs caufes y de leurs ffgnes & de leurs diffé-
tences, 517
Seft. IL De la manière £ opérer les Accouchemens
dans lefquels Venfant préfente la région des
parties fexuelles & le devant d^s cuiffes, 519
CHAP. III. Des Accouchemens où Venfant pré-
- fente à F orifice de la matrice^ les différentes
régions de fa furface pofiérieure, 520
Art. L Des Accouchemens contre-nature du dixie-
7ne genre , ou dans lefquels t enfant préfente la
région occipitale à t orifice de la matrice, 521
Seâ:. I. De leurs caufes , de leurs caractères , de
leurs différences & des indications générales
qiiils nous offrent, idem.
TABLE. Ij
Se£î:. IL De la manière ^opérer t Accouchement
de la première efptce , oîi 1^ enfant préfente la
région occipitale, ^24
Seft. m. De la manière d'opérer r Accouchement
de la féconde efpeçe , où d enfant préfente la
région occipitale. -52-5
Seft. IV. De la manière £ opérer t Accouchement
de la troijîeme efpecCy ou t enfant préfente la
région occipitale, 526
Seft. V. De la manière d^opérer r Accouchement
de la quatrième efpece, où. V enfant préfente Ut
région occipitale, <2j
Art. II. Des Accouchemens contre-nature du
07i,:^iemc genre , ou dans lefquels Û enfant pré-
fente le derrière du col ^ vulgairement appelle la.
nuque, 51S
Seft. L De leurs caufes , de leurs fignes ^ de leurs
différences & des indications générales qiiils
nous offrent, idem.
Seft. IL De la manière d^ opérer t Accouchement
de la première efpece^ où V enfant préfente le
derrière du col ou la^ nuque, 531
Seû. III. De la manière £ opérer V Accouchement
de la féconde efpcce y où t enfant préfente la
. ni^ue, 533
Se£i:. \y. De la manière d^ opérer V Accouchement
dsç la troificm^e efpece ^ où V enfant préfente lu
d %
lij TABLE.
derrière du col, j^j
Seâ:. V. De la manière ^opérer t Accouchement
de la quatrième efpece^ ou la nuque fe préfente.
Art. liai. Des Accouchemens contre-nature du dou-
^ie?ne genre ^ ou dans lef^uels V enfant préfente
le dos à r orifice de la matrice, 538
Sedh I. De leurs caufes^ de leurs Jignes ^ de leurs
différences & des indications qu*ils noîis offrent,
idem.
Se£t. IL De la manière d'opérer r Accouchement de
la première efpece , où V enfant préfente le dos. 5 40
Se<^. III. De la manière £ opérer l'Accouchement
de la féconde efpece , ou r enfant préfente le dos,
542
Se8:. IV. De la manière £ opérer V Accouchement
d.ela troijîeme efpece ,, ou Venfa7it préfente le dos,
543
Se£l:. V. De la manière d'opérer r Accouchement
de la quatrième efpece^ où V enfant préfente le dos,
544
Art. ÎV. Des Accouchemens contre-nature du
trd^eme genre ^ ou bien dans lefquels V enfant
pré fente la région lombaire, 546
Seft. L, De leurs caufes^ de leurs Jignes ^ de leurs
différences & de leurs indications ^ relativement
à la manière d'opérer. Idem.
TABLE.
Seâ. IL De, la manière {Topérer Us Accouchemens
ou V enfant préfente les lombes, 549
CHAP. IV. Des Accouchemens où Venfant pré-
fente les régions de fes furfaces latérales. 550
Art. I. Des Accouchemens contre^nature du qua-
tor'^eme & du quinzième genres , ou bien dans
lef quels ? enfant préfente le côté droit ou le côté
gauche de la tête, 552
Seft. I. De leurs caufes^ de leurs Jignes ^ de leurs
différences y & des indications quils nous of<-
fient, idem.
Seft. IL De la manière $ opérer les Accouchemens
de la première efpece , où Venfant préfente un
des côtés de la tête, 555
5e cl. ÎIÏ. De la manière d'opérer les Accouchemens
de la deuxième efpece y où Venfant préfente un
des côtés de la tête, 557
Seft. IV. De la manière d'opérer les Accouchemens
de la troifieme efpece ^ où Venfant préfente Vun
des côtés de la tête, 558
Se<^. V= De la manière d*opérer les Accouchemens
de la quatrième efpece^ où Venfant préfente un
des côtés de la tête, 561
Art. IL Des Accouchemens contre - nature du
feizieme & du dix - feptieme genres ^ ou bien
dans lef quels Venfant préfente un des côtés du
cah 564
liv TABLE.
Seâ:. I. f)çs Cfiufcs , des Jigms & des diffirencts
de ces Accouchemms, idem.
.Stfy, n. Des indications que nous offrent CfS
deux genns d'Accouchemens , & de la manière
. 4e les opérer, 566
.-^RTé III. jyes^ Acçouchemens contre-nature du, dix^
huiti^m^^ ^ dy^ dix-neuvieme genres , ou bien
dans lefquels V enfant préfente Vune ou Vautre
épaule, ^ùj
Seft. I. Des caufesy des fgnes & différences de
ces deux genres d^ Acçouchemens ^ ainji que des
indications quils nous offrent, idein*
Seâ:. II. De la manière d^ opérer les Acçouchemens
de la première efpece^ ou V enfant préfente V épaule,
569
Se^. IIL De la manière d^ opérer les Acçouchemens
de la féconde efpece^où V enfant préfente V épaule,
57a
Seâ:. IV. p-e ta manière d'opérer les Acçouche-
mens de la troifieme efpece , où U enfant préfente
î! épaule, 57^
Se£k. V. De la manière de t-erminer les Acçouche-
mens de la quatrième efpece ^ où V enfant pre-
fente (^ épaule. 573
Se 6:. VI. Des Acçouchemens où la main de V en-
fant fe préfente la première» 575
Art. IV. Des Acçouchemens contre-nature du.
TABLE. Jv
vlngticrm & ving-unicmc genres , ou bien dans
lef quels V enfant prlfenu un des cotés de la poi-
trine. 594
Seft. I. Des caufes y desjignes, & des différences
de ces deux genres £ Accouchemens ,' aihji quz
des indications quils nous offrent, idem.
Seft. II. De la manière d'opérer les Accoucherhens
de la première efpece , ou V enfant préfente un
de fes côtés proprement dit. 596
Seft. III. De la manière d^opérer les Accouche-
mens de la féconde efpece^ où V enfant préfente
un de fes côtés. 598
Seft. IV. De la manière d* opérer les Accouche-
mens de la troifieme efpece^ oîi Venfant pré-
fente un de fes côtés. 599
Seft. V. De la manière £ opérer les Accouchemens
de la quatrième efpece y où l* enfant préfente un
de fes côtés. 60 1
Art. V. Des Accouchemens contre-nature du
vingt-deuxième & du yingt-troifierhe genres , ou
bien dans lefquels Venfant préfente l'une ou
Vautre hanche a V orifice de la matrice. 603
Seft. I. Des caufes , des fignes & des différences
de ces deux genres d" Accouchemens y ainfi que
des indications qu'ils nous offrent, idem.
Se£l. IL De la manière d'opérer les Accouchemens
de la première efpece ^ où Venfant préfente la
îvj TABLE.
hanch&, 6o&
Seû. III. De la manière d'opérer les Accouche-*
mens de la féconde efpece , ou V enfant préfenu
la hanche. 6o8
SeO. IV. De la manière dopérer les Accouche--
mens de la troifieme & quatrième efpeces , ou
V enfant pr If ente la hanche* 6o^
#
Fin de la Table du Tome premier.
L'ART
^«ir:ïr:pf:^++4»+t'-i--J^^+w-4--i-+-H-i-4»-7^-^'^4'+'i--i«'i*-<"-*«-f-i--i'^
4-
i-
L^ 4'H^«f''V'f''V^H'^*f4«'^*f'>!"f; 't. »f>'f-«f>«f't->v«^'»f'4^>»t*«f' ■>!"<* *V'^'^'^'f"»'>£}I
• V ART
DES
ACCOUCHEMENS
♦«^^
t^tS-^S^^Ty^2dii>A,
=p
PREMIERE PARTIE.
Des connoiffances anatomiques , phyjiolo-*
gi(]uesy &c. relatives à HArt des Accou^
chemens.
§, I. %^^^^;^ 'Accouchement eft la forde Définition
^'^^^m^ j 1» r « j . . r de l'Accou-
yUiW^ de l'enfant & de toutes les .u^,^,
TO^#0^(> dépendances, du fein de la
i^-^i^^y* femme, qui les renferme.
2. Cette opération purement méchanique >
foumife aux loix du mouvement , s'exécute
le plus fouvent par les feules forces des or-
ganes de la femme ; mais aucune autre fonc-
tion de l'économie animale n'exige une aftion
Tome U A
1 VA R T
auiîi puijSante. Sa facilité dépend toujours du
concours de pluiieurs caufes , dont une ve-
nant à manquer , elle devient plus ou moins
difficile & laborieufe , fouvent dangereufe poiu:
la mère & l'enfant , & même impoffible fans
les fecours de l'art.
Des con- 3. Si le miniftere de l'Accoucheur fe ré-
noiff^ces j^^^^ ^ cém de limple fpeâ:ateur dans le cas
à l'Accou- ^^ cette fonction fe fait conformément à l'in-
cheur. tention la plus ordinaire de la nature , il
devient néceffaire dans tous les autres. Quel-
quefois il efl: à propos de modérer l'aQion
des puiffances de la femme , qui s'efforcent
de porter l'enfant au-dehors ; d'augmenter
cette adion ou d'y fuppléer ; d'aifoiblîr la
réfiftance des parties qui forment le paflage,
de rendre celui-ci praticable à l'enfant ou de
lui ouvrir une autre iffue , &:c. Mais que de
connoiflances font néceifaires pour diftinguer
du domaine de l'art celui de la nature, afin
de la laiffer agir ou l'aider à propos ! Il
faut connoître , fous tous les rapports poiîibles ,
les parties de la femme qui fervent à cette
importante fon£i:ion , la manière dont celle-ci
s'opère, les conditions qui y font née effaires,
les caufes qui peuvent la rendre difficile , ou
s'y oppofer ^ & les indications qu'elles pref-
crivent.
DES ACCOUCHEMENS.
irilllUlyUIIIHIB— B»—— mHIHHIIHB»!
CHAPITRE PREMIER.
Des parties de la femme qui ont quelque
rapport à C Accouchements
4. 1 ARMi le grand nombre des parties de Des parties
la femme , qui ont quelque rapport à l'Accou- . ^
diement , les unes fervent à expulfer l'enfant ^ à l'Accou-
& les autres forment feulement le canal def- chement,
tîné à fon pafTage ; ce qui nous engage à les
difringuer en aûives & en paffives. Celles-ci
comprennent le balîin & les parties molles qui
le recouvrent ; les autres font la matrice , les
mufcles abdominaux , &Cr
ARTICLE PREMIER.
Du hajjin de la femme , conjidérè relativement à
Û Accouchement,
5. Le bafîin, confidéré relativement à l'A c- Dvibairm^
Gouchement, eft une cavité oiTeufe, irrégu-
liere , que des parties molles tapiiTent &
recouvrent de toutes parts. Il eft fitué au-def-
fous de l'épine dont il forme la bafe , & au-
deffus des extrémités inférieures avec lefquelles
il eft articulé. C'efl toujours du rapport, plus
A2
4 U A R T
•ou moins favorable , de its dimenfîons avec
celles de la tête de l'enfant , que dépend 1^
facilité de f Accouchement , ôc d'où provien-
nent les plus grands obUiacles qui s'y oppofent»
Des os qui 6. Cette cavité , dans l'a dulte , n'efl formée
forment le q^g ^^ quatre pièces principales , favoir , des
os des iles , ou innominés , qui en conftituent
les côtés & le devant , de l'os facrum & du
; . coccix , qui en font la partie poftérieure. On
en remarque un bien plus grand nombre dans
le fœtus & l'enfance : chaque os des iles étant
alors compofé de trois autres ; de Vilium pro-
prement dit 5 de Vifchium & àxi pubis : \e facrum
de cinq , connus fous le nom de faujjcs verte-
'hres 5 & le coccix de trois , ainli que dans
l'adulte.
7. La plupart de ces parties font fouples
& flexibles dans le fœtus ; quelques-unes
sétant encore cartilagineufes , & le bord des
autres incrufté d'une pareille fubftance. Ce
n'eil qu'avec le temps qu'elles acquièrent
la folidité qui conftitue l'elTence de l'os. Cet
état eil ordinaire au terme de la naiflance , oii
l'homme , pour ainfi dire , eft à peine ébauché ;
la nature fuit par-tôut la même marche dans
le développement des parties qui doivent for-
mer la charpente de l'édifice. Ceux qui ont cru
trouver, dansJa^iuJt^Uâtides os qui forment
nES ACCOUCHEMEN s. Ç
lé baffin du fœtus , des difpofitions favorables
à fa naiflance , &: qui ont avancé que ces os
éprouvoient , au moment de l'Accouchement ,
les mêmes déplacemens ou les mêmes chan-
gemens que ceux du crâne , fe font fait illu-
fion ; leur opinion efl: auiTi peu d'accord avec
la raifon , qu'avec l'expérience (^ ).
Section première.
De l'os ïlïum»
S. L'os ïlium eft la plus grande àts trois Derosdcs
pièces qui compofent l'os des iles dans le '
fœtus ; il eil placé fur les côtés du bafîin. C'eft
celui qu'on appelle vulgairement l'os des han-
ches. Sa forme , à-peu-près triangulaire , per-
met d'y confidérer deux faces , dont une fait
partie de l'intérieur du baffin , & l'autre efl: en
dehors ; trois bords , favoir ^ un fupérieur , un
antérieur , ôc un poilérieur ^ a;inii que trois
angles,
( <2 ) a Dans le fœtus , dit un Accoucheur des plus
» modernes , le baffin eft fouple & flexible ; ce qui
» facilite les différentes attitudes qu'il prend dans la
« matrice , favorife l'Accouchement par le fiege & par
j» les pieds: dans l'un ou l'autre cas, les différentes
M pièces dont il efï compofé , font , par rapport à
j) leur flexibilité , ce qu'exécutent les os du crâne dans
» l'Accouchement naturel ». M. DsUum , nouy. éd. §. 8.
A 3
9. Une efpece d'angle, ou de ligne, affez:
tranchante dans les deux tiers poilérieurs de
fon étendue , ou environ , & plus arrondie
dans le reile de fa longueur , coupe un peu
obliquement de. haut en bas , & de derrière en
devant , la face interne de Vilium , & la divife
en deux parties , dont une fupérieure , plus
large , & légèrement excavée , forme ce qu'on
nomme fojjl illaque; l'autre, qui eft au-def-
fous 5 préfente d'abord en arrière , une forte
de tubérofité , à laquelle s'attachent plulîeurs
faifceaux tendineux & ligamenteux; un peu
plus en devant une empreinte cartilagineufe
& articulaire , dont la figure a quelque rap-
port à celle d'un croiffant , ou du pavillon de
l'oreille ; elle répond à une femblable facette
qui fe remarque fur les côtés du facrum. Voyez
§.35. Le reile de la face interne de Vilium fait
partie de la marge & de la cavité du baiîin ,
& décrit une très-petite portion d'arc.
10. La face externe de Vilium eil aufîî peu
régulière que l'interne ; mais bien moins im-
portante à connoître , relativement à l'Accou-
chement. Elle fe trouve recouverte par les
mufcles fefïiers , qui y font attachés.
1 1 . Le bord fupérieur de Vilium , autrement
appelle la créu de. l'os des iles , efl contourné
à-peu-près comme VS italique. Il eil cartilagi-
DES ACCOUCHEMENS. 7
iieux dans l'enfance ; & d'une épaifTeur irré-
guliere dans l'adulte. On y affigne deux lèvres
& une interftice , pour déterminer plus exac-
tement l'attache de certains mufcles , dont il
fera fait mention par la fuite. La levre interne
forme une efpece d'angle plus ou moins obtus ,
à-peu-près vers le tiers poftérieur de fa lon-
gueur , auquel vient s'inférer un ligament >
attaché de l'autre part à l'apophyfe tranfverfe
de la dernière vertèbre. Voye:^ §. 41. La lon-
gueur de la crête de l'os des iles , dans une
femme de taille ordinaire y efl d'environ fept
à huit pouces.
12. Le bord antérieur de Vilium efl: beau-
coup plus court : une apophyfe , qui s'élève
au milieu , y fait paroître deux échancrufes
affez fuperfîcielles , dont lune ne donne paf-
fage qu'à quelques petits cordons nerveux , &
l'autre fert comme de poulie au tendon du
mufcle pfoas & de Viliaque, La rencontre de
ce bord avec le fupérieur forme un angle
prefque droit y qu'on appelle ipinçfupirieure &C
antérieure de l'os des iles , pour le diftinguer
de l'apophyfe , dont il eft parlé ci-deiTus , qui
a reçu le nom d'épine inférieure. Elles fervent
l'une & l'autre à l'infertion de plufieurs muf-
cles.
ij. On voit à-peu-près la même difpofitiarî
A4
8 L' A R T
dans le bord poflérieur de l'os illum : un pro-
longement ofîeux y fait paroître également
deux échancriires , dont la plus grande ne
forme que le fommet d'une autre beaucoup
plus confidérable , placée de chaque côté du
baiîin & un peu en arrière, qu'on nomme
facro ' ifchiatiquc, La réunion de ce même
fa^rd avec le fupérieur , décrit un autre
angle , appelle épine pojîérimre & fupérkure de
i'os des iles.
14. Le troifieme angle de l'os ilium eft formé
par la rencontre du bord antérieur avec le
postérieur ; il eft beaucoup plus épais & plus
obtus que les deux précédens , connus fous le
nom d'épines ; ce qui fait que pluiieurs Anato-
iTîiiles l'ont regardé comme la bafe de l'os. On
y remarque trois empreintes cartilagineufes ;
une affez grande , un peu cave , dont le bord
fupérieur forme une efpece de croiffant : elle
fait à-peu-près le tiers de la cavité cotyloïde,
qui fert à recevoir la tête de l'os fémur, C'efl
par les deux autres facettes que l'os iliurn s'unit
& fe foude à Vifchium &c au pubis : comme
on le verra dans la fuite.
«
X)ES ACCOUCHEMENS. 9
Section II.
De Vos ifchaim.
15. L'os ifchium eil fitiié prefque perpendi- De l'os ap-
culairement au-deflbus de Vilium. Comme fa pelle i/cAi«»7z,
figure irréguliere rend en quelque forte fa divi-
iion arbitraire , nous y diilinguerons trois par-
ties , dont l'une paroît en former le corps , 6c
les autres les extrémités.
16. La première eil triangulaire : des faces
qu'on Y remarque , une regarde l'intérieur du
bafîîn , une autre le dehors de cette cavité , &
c'ell fur la troifieme ^ qu'on appelle tubêrojiti
ifchiatlque ^ que porte le tronc quand on eft
aiîis. Des angles du corps de Vifchium , deux
bordent fa tubéroiité , intérieurement & exté-
rieurement ; & l'autre , dont la forme efl femi-
lunaire , fait partie du trou ovalaire.
17. Une longue apophyfe un peu applatie ,
affez large dans fon principe , & plus étroite à
fon fommet , termine l'os ifchium en devant :
on la nomme branche afcendante ; l'un de {qs
bords concourt à la formation du trou ova-
laire , &: l'autre à celle de l'arcade , ou de la
grande échancrure , qui fe voit au bas du baiîin
antérieurement. La pointe de cette apophyfe
fe foude à une femblable produftion de l'os
10 L' A R T
pubis y au moyen d'un cartilage, qui difparoît
avant l'âge de maturité.
i8. L'os ïfchium préfente de l'autre côté une
mafîe irréguliere & plus volumineufe que fon
corps , fur laquelle on peut néanmoins diftin-»
guer cinq faces , d'une largeur inégale , avec
un bien plus grand nombre de bords & d'an-
gles 5 que nous n'entreprendrons pas de dé-
crire. De ces faces, trois font cartilagineufes &
deflinées aux mêmes ufages que celles qu'on
voit fur l'angle inférieur de Vilium ; c'eil-à-
dire , qu'une d'elles fait partie de la cavité
cotyloïde , &: que les deux autres fervent à
l'union de Vifchium avec le pubis 6c Vilium, La
quatrième face de la maffe dont il &'agit regarde
l'intérieur du bafîin , & la cinquième le dehors.
Cette dernière jette en arrière , &C un peu
V , obliquement en en-bas , une production offeu-
fe , afîez aiguë , de la longueur de cinq à fix
lignes : c'eft ce qu'on nomme épine ifchiatique.
Section II L
De l'os pubis,
Derospu- 19» L'os pubis , vulgairement appelle os
bis. barré ^ forme avec fon femblable la partie anté-
rieure du baflin ; le corps de cet os efl pref-
que triangulaire dans fon milieu , applati vers
DES ACÇOUCHEMENS. II
l'endroit de Ton union avec celui de l'autre côté,
& affez épais à l'extrémité , qui répond à la
cavité cotyloïde , dont il fait partie.
20. La face fupérieure de l'os pubis y large
en arrière , & étroite en devant , eft légère-
ment cave entre fes extrémités : elle fert comme
de finuolité aux vaiffeaux cruraux à leur fortie
du bas-ventre. La face interne & la face exter-
ne , préfentent quelque légère différence; elles
font larges en devant , & étroites vers l'extré-
mité cotyloïdienne. L'angle fupérieur & interne
du corps de l'os pubis efl tranchant : il fait
partie de la marge du bafîin. L'angle externe
eft arrondi , & l'inférieur femi-lunaire. Ce
dernier forme une portion du trou ovalaire.
2 1 . La groife extrémité de l'os pubis offre
deux facettes, un peu alongées , par lefquelles
elle s'unit à ^ilium Se à Vifchium , au moyen
d'un, cartilage qui s'offifie infenfiblement & dif-
paroît après plufieurs années. On remarque
auiîi fur cette extrémité une autre facette ,
beaucoup plus étendue , cave , & recouverte
d'une lame cartilagineufe , très-mince ; nous
l'appelions cotyloldimm , en ce qu'elle fait par-
tie de la cavité cotyloïde.
22. Sur l'extrémité antérieure de l'os pubis ,
fe voit une empreinte cartilagineufe & lig^"
menteufe , longue de quinze à dix-huit lignes ^
^^
12 L' A R T
& large de fix : elle fert à runîon de Tos
pubis avec celui du côté oppofé; fadireftion
eft prefque verticale , lorfque le bafTin eft
appuyé fur les tubérofités ifchiatiques , & la
pointe du coccix ; mais fon extrémité infé-
rieure efl plus ou moins inclinée en arrière ^
quand la femme efl: debout. Le bord interne
de cette empreinte eil recouvert d'un cartilage
très-lilTe , comme le font toutes les extrémités
des os joints par articulation mobile.
23. Cette empreinte , llgamcnto-canilagi-
neufs. , avec la face fupérieure du corps de l'os
pubis , forme un angle prefque droit ; & c'eft
le point de leur réunion qu'on doit appeller
angU du pubis, Au-deiTus & un peu à côté de
lui , paroit une efpece de tubéroiité , plus ou
moins faillante, qui fert à l'infertion du mufcle
droit du bas-ventre , ainfi que du pyramidal
& du pilier externe & inférieur de l'anneau
inguinal.
24. Une produ£lion , longue de fept à huit
lignes, defcend de l'extrémité antérieure du
corps de l'os pubis , & paffe communément
pour la branche de cet os : elle eft applatie ,
affez large fupérieurement , & plus étroite vers
fon extrémité : elle fe trouve comme torfe
fur elle-même , mais de l'intérieur du baffin
au-dehors, de forte qu'un de fes bords eft
DES ACCOUCHEMMNS. IJ
prefque antérieur, & l'autre poftérieur. Celui-
ci fait partie du trou ovalaire , &: celui-là , de
cette large échancrure , qui fe remarque dans
le devant du bafîin , connue fous le nom dW-
cade du pubis,
.' 25. La branche du puhis ne defcend pas
perpendiculairement à l'horifon : elle s'incline
vers le trou ovalaire , oc beaucoup plus dans
la femme que dans l'homme , ce qui rend ,
chez elle , l'arcade du puhis bien plus large
vers fon fommet , &; favorife autant l'Accou-
chement ; que la difpoiition contraire pourroit
y apporter d'obilacles.
SectionIV.
Dt t Union des os ïlium , ifchium , & puhis ; des
parties communes qui réfultent de cette union ,
& des dimenjions naturelles de Vos innominé
dans Vâ^e adulte,
26. Ces trois pièces ofleufes, deftinées à Del'unloa
n'en former qu'une feule après l'enfance, font des trois par-
• ^ j «A t 15 ties qui for-
unies 5 dans ce premier âge , par le moyen d un j, .
cartilage affez épais , mais d'une nature bien nominé dans
diiférente de ceux qui conllituent , en partie , l'enfance,
les fympkifes facro-iliaques , & celle du puhis ;
puifqu il eft de fon efîence de s'olîifîer , & que
ceux-ci ne le font qu'accidentellement. Cette
îiï V A R T
foudiire fe fait à-peu-près vers le milieu de
la cavité cotyloïde , & avec tant de régularité ,
qu'on a peine à diftinguer dans la fuite le lieu
de lajonftion de ces trois pièces, fi ce n'eft
cependant au-deffus de la cavité dont il s'agit ,
oii l'on remarque une ligne plus ou moins
faillante , que les Anatomiftes appellent lï^m
ilio-pecllnée ^ parce qu'elle eft formée par la
réunion de l'os ilium , & de l'os pubis.
27. Il arrive prefque toujours , chez les
enfans affeftés du rachitis , que les trois pièces
qui forment la cavité cotyloïde, font poufTées
par la tête du fémur , vers l'intérieur du baffin ^
ce qui en rétrécit l'entrée , & la rend irrégu-
liere , au point que fouvent il en réfulte , dans
la fuite 5 les plus grands obftacles à l'Accou-
chement.
Des par- 28. La jonâ:ion de la branche du pubis avec
. , celle de l'os ifchium , fe fait é2:alement par un
nés qui re- j i & r
fuitent de Cartilage qui s'oiîifie après pluiieurs années,
l'union des j)^ rapport de ces deux os fe forme cette
trois osdont , 1 . • r -^ i 1
îi s'agit grande ouverture ovalaire qui le voit de cha-
que côté fur le devant du bafîin , de même que
cette échancrure qui fe trouve au bord anté-
rieur de la cavité cotyloïde.
' Desdîmen- 2C). Uos innominé ^ dans une femme adulte,
ions e os g^ d'une taille ordinaire , a fix pouces de lar-
mnomine , , .
dans l'âge geur OU environ , coniidérée de l'épine anté-
adulte.
DES ACCOUCHEMENS. IJ
Heure & fupérieure à l'épine poftérieure &
fupérieiire. Sa hauteur eft de fix pouces &
demi , prife de l'épine antérieure , au bas de
la tubérofité ifchiatique ; & d'un pouce plus
étendue , ii on la prend du milieu de la crête
de l'os des iles. Elle peut fervir à faire connoî-
tre Ja profondeur de la cavité du baffin laté-
ralement, depuis le détroit fupérie.ur jufqu'à
l'inférieur. Voyc:^ §• I30•
S E c T i o N V.
De Vos facrum,
30. Le facrum repréfente une efpece de De l'os fa-
pyramide renverfée , applatie , & un peu ^^^^*
recourbée en dedans. On doit en considérer la '
bafe , la pointe , les faces & les bords.
3 1 . La bafe, un peu plus large antérieurement
que poftérieurem ent , reffemble aiTez bien à un
cône tronqué : on y voit au milieu une em-
preinte cartilagineufe d'une iigure oblongue, &
taillée très-obliquement de devant en arrière.
Deux petites maiTes articulaires , adoffées au
bord poftérieur de cçtte empreinte , près fes
extrémités, forment avec elle des gouttière
qui logent la cinquième paire de -nerfs lom-
baires, à leur fortie du canal vertébral ; c'eft par
ces trois endroits que le facrum s'unit à l'épine.
lé L' A R r
32. La pointe du facrum préfente aiiffi une
très-petite facette cartilagineufe , tranfverfale-
ment oblongue , inclinée à contre-fens de celle
qu'on remarque fur la bafe ; à cette petite
facette s'unit le coccix.
33. La face antérieure du facrum décrit une
courbure , de la profondeur d'environ un
demi*pouce. On y remarque quatre lignes tranf-
verfales , terminées de chaque côté par autant
de trous , d'une largeur différente , pratiqués
très-obliquement dans l'épaiffeur de l'os. Leur
ufage eft de donner paffage aux nerfs facrés.
34. La face poftérieure eu convexe & hérif-
fée d'un grand nombre de tubercules , dont
les uns répondent aux apophyfes épineufes
des vertèbres , 6c les autres aux éminences
obliques & tranfverfes. On y voit auffi huit
trous , placés fur deux rangées , dont l'ufage
eu de donner paflage à quelques filets de nerfs
& à plufieurs vaifleaux fanguins. Au-delTus &
au-delTous des tubercules épineux fe remar-
quent deux autres ouvertures , d'une figure à-
peu-près triangulaire , dont l'une forme l'en-
trée , & l'autre la fortie du canal facré. De.
Textrémité de ce canal defcendent deux petites
produdions , en forme de flilet , qui s'unifient ,
au moyen d'un ligament, à la partie fupérieure
& poilérieure du coccix^
35«
DES ACCOV CHEM.EN $. \^
35. Chaque bord du facrum préfente fupé-
rieurement une grande empreinte cartilagi-
neufe , parfaitement femblable à celle des os
ilhim 5 avec lefquels il fe joint. Le reile de ces
mêmes bords eft arrondi & un peu échancré
à fon extrémité.
Section VL
Du coccix,
36. Le cocdx a la même figure que le Ducocdîc,
facrum , au bas duquel il eft fitué : il n'eil corn-
pofé que de trois pièces , qui , fe fondant
enfemble. avec l'âge , ou accidentellement ,
n'en forment afîez fouvent qu'une feule. La
prem.iere reiTemble à la dernière fauiTe vertè-
bre àii facrum; fa bafe offre une facette oblon-
gue 5 & fa pointe une petite tête , recouverte
d'une lame cartilagineufe , très-mince , qui
étant reçue par la féconde pièce , dans une
foifette également revêtue , forme une efpece
d'arthrodie 5 dont le mouvement fe conferve
très- long-temps. Quant à la troiiieme pièce
du coccix , elle eu. plus alongée , 6c fe termine
par une tubéroiité , prefque femblable à celle
des dernières phalanges des doigts.
Tome /, B
i8^ r A R T
Section VIL
De l'union des os du hajjin.
De îa jonc- 37. Les OS pubis (ont joints entre eux par le
tion des os j^oyç^ d'une fubftance . qu'on a de tout temps
pubis entre ,,/ , ^ .
ciix. deiignee fous le nom de cartilage ; elle en
diffère cependant ainii que du ligament. Cha-
que os pubis , félon quelques-uns , eft revêtu
de fon cartilage , & leur jonâ:ion n'efl pas une
vraie fynchondrofe , mais une articulation
ferrée qui ne permet que des mouvemens in-
fenfibles.
38. Il m'a paru qu'ils étoient unis par une
fubilance commune , cela paroît fur-tout en
devant, où elle a beaucoup d'épaiiTeur; l'on
voit même que fes fibres , pour la plupart
îranfverfales 5 paffent d\in pubis à l'autre; elles
deviennent de plus en plus courtes , à mefure
que les lames fe rapprochent de l'intérieur du
baffin , où les deux os dont il s'agit paroiffent
fe toucher immédiatement ; là , on remarque
deux petites facettes cartilagineufes très-liffes ^
qu'hume£i:e un peu de fmovie.
3 9, Ce premier moyen d'union , quelle qu'en
foit la nature , ne fuffifoit pas pour donner à
la jondion des os pubis la fermeté néceflaire
au libre exercice des fon&ions auxquelles le
DESACCOUCHEMENS. lO l
bafïîn efl deftiné ; il falloit que des trouffeaux •
ligamenteux & aponévrotiques , que nous n'en- ;
treprendrons pas de décrire , vinfTent la re-
couvrir &: la fortifier de toutes parts. Nous I
remarquerons cependant que l'expanfion trian-
gulaire qui remplit le haut de l'arcade du i
/?/^^/5 5 paroît avoir d'autres uiages que celui de \
iervir à lier les os. ^
40. Vos facrurn eu. engagé , comme un coin , De la jonc- '
entre la partie poftérieure des os innominés *^^" ^" ^^'
1 -1 n • f crum avec
auxquels il eit uni , comme le prétendent i^^ ^^ ^es: .
quelques-uns , ainfi que le font les os pubis iles, :
entre eux; mais l'Anatomie y découvre une l;
grande différence., car chaque facette articu- !
laire s'y trouve être revêtue d'une vraie lame \
cartilagineufe ; & on y voit, de part & d'au*
tre , des inégalités qui fe reçoivent mutuelle-
ment : or rien de femblable dans la jondion !
des os pubis, ^ {
41. Ces articulations , que nous nommerons {
{oiivent Jympkifes facro'iliaques , tiennent tonte ^
leur force du grand nombre des ligamens qui i
les entourent, La plupart de ces ligamens font ' ;
très-courts , & ne s'étendent pas au-delà du bord ■
des facettes articulaires ; les autres plus longs :
fe remarquent fupérieurement , inférieurement, i
& poilérieurement à ces fymphifes. j
42. Les fupérieurs defcendent en partie des ]
B 2. I
20 L' A R T
apopbyfes tranfverfes de la dernière vertèbre
lombaire , au bord fvipérieiir de la facette
articulaire du facrum , & de l'os des îles ; d'au-
tres vont de la pointe de ces mêmes apophyfes
à l'angle que fait en dedans la crête de Vilium ,
d'où ils s'avancent un peu en devant , & for-
ment une efpece de petite faulx au-delTus de
la foffe iliaque.
43. Les ligamens inférieurs, connus fous
le nom de facro-ifckiatiques , naiffent de quel-
ques-unes des inégalités de la partie pollérieure
du facrum , du coccix , & même de l'os des
Ucs : ils font larges &: minces en arrière , mais
ils fe rétrécirent & deviennent plus épais en
fe portant en devant ; vers le milieu de l'échan-
crure ifchiatiqae , ces ligamens fe partagent en
deux branches , dont la plus courte fe termine
à l'épine de Vifchium , ôc la plus longue à fa
tubéroiité , en donnant un prolongement qui
fe continue dans toute l'étendue de fa lèvre
interne. Ces deux bandes ligamenteufes laiiTent
entre elles un efpace triangulaire que traver-
fent quelques nerfs & le tendon de l'obturateur
interne.
44. Les ligamens poilérieurs , plus nom-
breux & plus courts 5 mais plus forts & plus
tendus que ces derniers , vont des os ilium
aux tubercules du facrum , qui , par leur fiîua-
DESACCOVCIÎEMENS. 1% \
tîon , repréfentent les apophyfes obliques de la ;
deuxième , troifieme Se quatrième fauffes ver-
tèbres dont cet os étoit originairement formé»
45. he facrum n'eft pas feulement articulé De la jonc- |
aux os des iUs , il l'eft encore à l'épine &; au. ;
' A crum avec
coccix. Sa jonftion avec l'épine fe fait dans la dernière \
trois endroits diffirens ; i^. il eft uni, par vertèbre. ^
cette empreinte cartilagineufe,tranfverfalement I
oblongue , qui fe remarque au milieu de fa . j
bafe , à une femblable empreinte du corps de ■
la dernière vertèbre lombaire , au moyen d'une
fubïlance capable de reffort ; -l^, par les deux '
petites malTes articulaires, qui font comme
adoffées au bord portérieur de cette première ^ \
empreinte , & qui répondent à de pareilles de i
la vertèbre dont il s'agit. \
46. La fub fiance élailique , qui unit le milieu
de la bafe àiifacrum à l'épine , eu entièrement
femblable , par fa nature , à celle qui fe voit ;
entre le corps de toutes les vertèbres. Elle eu
très-épaifTe en devant , & très-mince en arriè-
re ; ce qui rend plus obtus l'angle qui devoit j
néceffairement réfulter de la difpofition des ]
facettes articulaires de ces deux parties. Cette ]
jondion facro-vertébrale eu. entourée d'une i
infinité de ligamens , dont les uns font à l'exté- j
rieur, & les autres cachés dans le canal de l'épine. ^
47. Tout mouvement neû point interdit à i
B3 :
ii L' A R T
cette efpece de jonftion ; mais comme il ne
dépend que de la compreilion de la fubilance
intermédiaire , il ne peut être que très-petit.
Si le baiîin en exécute un plus grand fur le
tronc , il ne faut le regarder que comme un
compofé de celui qui fe paffe entre chaque
vertèbre lombaire & les dernières du dos (^),
48. La jondion du coccix avec lefacrum^ eft
De la jonc- entièrement femblable à celle qu'on nomme
tion u coc- r^^^g^y^f^^i^^^i^ Q^i égard aux moyens qui la
cix avec le*^ ^ a y x
iacrum. conflituent ; elle permet à cette appendice de
fe mouvoir , & de céder plus ou moins à la
preiîion qu'elle éprouve , en différentes cir-
conflances. Cette mobilité , extrême dans la
îeuneffe , s'afFoiblit infenfiblement & fe perd
avec l'âge. Diminue-t-elle , ou efl-elle perdue
avant l'époque qui rend la femme inféconde ;
il en réfulte dans certains cas des obilacles à
l'Accouchement.
De la con- 49. Le bafîin a des connexions avec les
nexion du extrémités inférieures , qu'il n'eit pas aulîi
baffin avec
les os des "
cuifles. (a) Ce feroit une erreur de croire, comme quelqu'un Ta
penfé , que la faillie formée par l'union du facrum & de la
dernière vertèbre, puiffe être augmentée ou diminuée,
par ce mouvement; & cette erreur pourroit tout au moins
conduire à priver la femme d'un moyen qui la foulage ,
pour l'ordinaire, de l'importunité des douleurs de reins,
qui fs font fentir dans rAccouchement. F, le §, 569,
DES A C COU en E M EN S. ij
Important que l'Accoucheur connoifTe , qu'on
s'eft efforcé de le perfuader. Leurs vices ne
peuvent troubler l'ordre naturel de l'Accou-
chement , quand le baflin eft bien fait, & le
plus fouvent ils ne font que la fuite de la
mauvaife conformation de celui - ci. Ces
articulations font des énarthrofes profondes
qui permettent des mouvemens en tout fens.
Explication de la première Planche,
Cette figure repréfente un bafîin bien con-
formé 5 dont toutes les parties font réduites
à la moitié de leur grandeur naturelle.
AyAyA^A^ les os ilium proprement dits.
aa^ les foiTes iliaques.
hb yhh^ l'angle qui divife tranfverfalement &
obliquement de derrière en devant , la face
interne de l'os ilium en deux parties ÔC
qui fait portion de la marge du balîln,
c c ^ c c ^ la crête des os des iles.
dd ^ les épines fupérieures & antérieures des
os des iles.
c 5 e , les épines antérieures & inférieures des
os des iles.
//, l'angle que forme la lèvre interne de la
crête de l'os des iles vers l'extrémité de
fes deux tiers antérieurs , &; où vient s'at-
tacher un ligamçnt inféré de l'autre part à
B 4
24 L' A R t
rapophyfe tranfverfe de la dernière ver-â
tebre lombaire.
g, g, angle inférieur des os lllum , qui fait
partie de la cavité cotyloïde.
B ^ B y les os ifchhim,
h y h^ les tubérolités des os ifchium.
i, i 5 les branches des os ifchium.
kj k , la partie poilérieure des os ifchium y
qui fait portion de la cavité cotyloïde.
Cy C , le corps des os pubis,
l^ li l'angle des os pubis,
m^ m^ extrémité poflérieure des os pubis , qui
fait partie de la cavité cotyloïde.
n^ Tiy la branche defcendante des os pubis ^
qui s'unit à celle des ifchium,
D yD f DyVosfacrum,
I. 2, j, 4, le§ trous facrés antérieurs»
o, o, o, la bafe du facrum„
p^p, les côtés du facrum.
^ 5 la pointe du facrum,
E y le coccix,
F , la. dernière vertèbre lombaire.
r^r, les apophy fes tranfverfes de la vertèbre
dont il s'agit.
s^ s , ligament qui va de l'apophyfe tranfverfe
de la dernière vertèbre à l'angle de la lèvre
interne de la crête des os des iles , indiqué
par les lettres ff
rremcere /^ùmcAe
l'a.y
'f-
.„rJ...rJ
r>ES A ce OV C H E ME N s. 2J
iyty autre ligament qui defcend de ces mêmes
apophyfes au bord fupérieur des {ymphifes
facro-iliaques.
G ^ G y le fémur , ou l'os de la cuiffe.
V^ V^ la tête du fémur reçue dans la cavité
cotyloïde.
u^u^ les trous ovalaires.
Symphifes des os du bajjin,
H y \?L fymphife des os pubis,
1 y I y les fymphifes facro-iliaques,
iÎL, la fymphife facro-vertébrale.
Section VIII.
De rècartement des os du hafjin dans
V Accouchement,
50. Quoique les 05 du baffin , dans l'état De l'écar*
naturel , foient liés affez étroitement pour tement des
1, ., , . os du baffin,
que i œil n y apperçoive aucun mouvement ,
ils deviennent néanmoins î\ mobiles , quelque-
fois y que la progreilion en elt empêchée , ou
ne s'exécute qu'avec beaucoup de peine.
51. Le relâchement des fymphifes, produit Des caufes
par l'infiltration de la férofité jufques dans prédifpofan-
le tiffu intime de leurs parties les plus cachées , ,
^ ^ ' ecartement,
eil la caufe de cette mobilité. Ce relâchement ,
qui perm.et aux os du baffin , non-feulement
±6 V A R T
de fe mouvoir , mais encore de s^cloigner uis
peu dans l'Accouchement , étoit déjà connu
du temps de Severin Pineau , pour la vraie
caufe de l'écartement des os dont il s'agit {a) ;
mais le méchanifme de ce dernier n'a été par-
faitement développé que de nos jours (^).
Opinîons ^2. Tous les Auteurs n'ont pas eu la même
es Auteurs ^j^^ j^ l'écartement des os du bailin. Les uns -
a ce lujet.
admirateurs zélés des reffources de la nature ,
dans l'Accouchement , n'y ont trouvé qu'un
effet digne de fa prévoyance , entièrement
occupée de la confervation de la mère & de
l'enfant ; d'autres l'ont regardé comme un état
morbifîque , & pluiieurs en ont contefté la
poffibilité.
5 3 . Telle a été , de tout temps , la variété
des opinions fur ce point. Il eft bien certain
que les os du bafîin peuvent s'écarter dans
l'Accouchement , mais cela n'arrive pas auiîi
fouvent qu'on l'a cru. L'expérience démontre
que cet effet , au contraire , eff affez rare ^ &
qu'il n'efl pas plus ordinaire à la fuite d'un
Accouchement laborieux , qu'après un autre ,
ni chez la femme dont le bafîin efl vicié , que
chez celle qui Ta bien conformé.
^ (^) Sever, Pin. Opufc. d'Anatomie & de Phyriol.
( ^) Differt. fur récartement des os du baflin, par
M. Louis , Mém. de TAcad. royale de Chirurgie.
DES ACC 0 U C H E MEN S. IJ
54. En fe trompant fur le principe de cet Erreur de
écartement , on a dû néceffairement errer ^^ f''^'^'''
^ . des Auteurs
dans les conféqiiences qu'on en a déduites, f^^ récarte-
On s'eft tellement imaginé qu'il avoit lieu dans ment des os
t A 1 9 'M ,, du baffin,
tous les Accouchemens , qu on a cru qu il y
étoit abfolument néceffaire. « Ce feront en
» vain , dit Severin Pineau , que le col de la
♦> matrice & les autres parties molles fe dila-
» téroient ^ fi les os ne pouvoient s'écarter ;
» autrement , ajoute Paré , l'enfant ne pour-
» roit' paffer par vme voie aufîi étroite ».
5 5 . S'étant ainû abufé fur la néceiîité & les
prétendus avantages de cette diduûion , il a
fallu compter parmi les caufes de l'Accouche-
ment difficile & laborieux , la réfiilance natu-
relle des fymphifes, & fur-tout la féchereffe
&: la rigidité que l'âge y apporte néceffaire-
ment. D'après ces idées , on a recommandé de
les humeâ:er & de les relâcher par l'ufage des
bains , des cataplafmes , des linimens , des
fomentations , &c. ; mais qiae peuvent de pareils
moyens , quand le canal du baffin trop étroit
s'oppofe à l'Accouchement ?
56. Quelqu'un , de bonne foi, oferoit-il
affurer avoir obtenu de ces moyens l'effet qu'il
en attendoit , & avoir ainli favorifé des
Accouchemens qui n'auroient pu être terminés
«que par l'opération céfarienne ? On verra
2§ L A R r
bientôt ce qu'on devroit penfer d'une pareille
affertion , en fuppofant d'ailleurs que les
moyens dont il s'agit puiffent procurer le relâ-
chement des fymphifes du baiîin.
De ram- t^j, Les OS pubis ne peuvent s'éloigner que
P lation que ^^ circonférence du baffin n'en foit augmentée :
peut donner o
récartement c'eft un fait bien pofitif Si cette circonférence
des os du étoît parfaitement ronde , chaque diamètre
qu on y pourroit imaginer , recevroit un tiers
de cette ampliation; mais comme l'entrée du
baffin eft en général d'autant plus elliptique.,
qu'il s'éloigne plus de fon état naturel , il fuit
delà que fes diamètres ne s'accroiffent pas dans
les mêmes proportions , & qu'il n'y a , pour
ainli dire , que le tranfverfal qui devienne plus
grand.
5 S. L'augmentation du diamètre y de devant
en arrière , fe réduit prefque à zéro j quand
récartement eft médiocre ; & des expériences
fuivies ont fait voir que les os pubis dévoient
s'éloigner au moins d'un pouce , pour procurer
deux lignes dans cette direûion , tandis que
le diamètre tranfverfal s'accroît de fix lignes
& même plus.
Des cas où 59. Le bafîin de la plupart des femmes étant
cet écarte- (^^j^ p|^s \arge qu'il ne le faut, flridement
ment paroi- ^^^^^^ Dour l'Accoucliement ; récartement
troit avoir 1 ' i^
quelque uû- dcs OS , à caufe de la mobilité qui en eft infé«
lité.
î> ES ACCOUCHEMENS. t^
parable , loin de favorifer cette fondion , ne
pourra que la rendre plus pénible. Si on devoit
en attendre quelque avantage réel, ce ne feroit
donc qu'à l'égard des femmes dont le baffin
, ' eu vicié , Se feulement de celles où le défaut
de largeur, qui rend l'Accouchement impoiîi-
Me , n'eft que de deux lignes au plus , puisqu'un
pouce d'écartement ne peut procurer que deux
lignes d'accroiffement au petit diamètre du dé-
troit fupérieiu: (^Foyei le §. 58), qui eu prefque
toujours celui qui apporte le plus d'obUacle
à la fortie de l'enfant.
60. Mais en fuppofant que l'art puifîe pro-
curer un écartement d'un pouce , entre les os
pubis , fans divifer leurs fympkifes , quel eft le
Praticien qui oferoit aiîlrmer avec certitude ,
que le volume de la tête ne furpaife que de
deux lignes , l'étendue du petit diamètre du
détroit fupérieur ?
61. On voit très-clairement , d'après ces Opinion
réflexions , ce qu'on doit perifer des moyens ^^ °" °^
' i- A •' avoir des
propofés par Severin Pineau, dans les vues moyenspro-
de favorifer l'ampliation du baiîin , ainfi que P^^és pour
,"■'.. 1 . . . • 1 M' ' favorifer cet
aes Accoucheurs qui croiroient avou" délivre , ^
i écartement»
par le fecours de ces moyens , certaines fem-
mes qui n'auroient .pu l'être que par l'opéra-
tion céfa tienne.
62. La profcrlption. de la feclion de la fym-
3^ L' A R T
phife du puh'is , quoique pratiquée depuis peu
avec tout le fuccès que fou Auteur pouvoit
délirer , paroît une conféquence inévitable de
ce que nous venons d'expofer; elle ne peut
avoir pris nailTance que de l'opinion qu'ont em-
braffée des perfonnes trop crédules , touchant
les prétendus avantages de l'écartement fponta-
îiée des os pubis, Voy. la fuite de cet ouvrage.
63. Si nous avons clairement démontré
l'inutilité de la didudion des os du baffin dans
l'Accouchement , combien de fois l'expérience
n'en a-t-elle pas fait connoître le danger ? ôd
quand même il feroit au pouvoir de l'art de
-la procurer 5 {qs fuites ont-elles toujours été
ajffez heureufes pour nous y autorifer ?
Des fuites ^4. Lorfque cette diduftion s'eft faite bruf-
de ladlduc- , , . ... , 1 i-
tion des os <ï^i^î^^i^t , les ûouleurs aiguës , dans les lieux
du baffin , & qui fe font entr'ouverts , l'impoiîibilité de mar-
des moyens ^l^gj. ^ & quelquefois même de remuer les
curatifs qui , . • . ^/. iv n • \ r
conviennent extrémités inférieures , 1 inflammation , la ne-
en pareil cas. vre , les dépôts , la carie , enfin la mort même
en ont été fouvent les triiles effets.
65. Quand elle ne vient que du relâchement
des fymphifes , les fuites en font bien moins
graves ; une marche chancelante & doulou-
reufe eil tout ce qui l'accompagne. Les topi-
ques aftringens , les bains froids , les fumiga-
tions aromatiques , font les chofes qui con-
G ES ACCOUCHEMENS. 3!
Tiennent le mieux dans ce cas , pour redonner
aux fymphifes la force qu'elles ont perdue ;
mais on ne doit en commencer l'ufage qu'après
le temps des couches , crainte de fupprimer
les évacuations. En attendant on prefcrit le
repos 5 & on ^no^ les os du baflin par un ban-
dage convenable. .
Section IX.
De la div'ijion du baffin & de fis dimenjîons
naturelles,
66, Un rebord , rarement circulaire , fou- Divifion
vent elliptique , Se quelquefois d'une autre du baflin.
£gure j mais toujours plus ou moins incliné
de derrière en devant , divife la cavité du baiîin
en deux parties ; dont une en forme le bord ,
& l'autre le fond,
67. La première eil évafée fur les côtés , & du grand
très-échancrée en devant. Sa largeur , prife de ^^^'^ ,^ ^^
i>/ . ' / • o r r • 19 , fes dimen-
1 epine antérieure oc lupeneure d un os des ^^^^^
îles à celle de l'autre , qû communément de
huit à neuf pouces 5 & fa profondeur de trois
à quatre. On y voit , en arrière , la faillie des
vertèbres lombaires , & fur les côtés les foffes
iliaques. On la nomme affez ordinairement le
grand bafnn.
68.. La féconde partie du baffi|i forme une j^^^^ ^°^^^
*^
32 . L A B. T
efpece de canal , dont l'entrée & la fortie ont
\\n peu moins de largeur que le milieu , ce
qui fait qu'on y a diilingué deux détroits §C
une excavation.
Du détroit 69. Le détroit fupérieur 5 ell: ce rebord dont
tante , ainfi qu'on l'a déjà remarqué. Sa pente
de derrière en devant, qu'un Accoucheur du
premier ordre a fixée de trente-cinq à quarante
degrés , ne peut être connue au juile , parce
qu'elle varie dans chaque fujet.
Defesdi- yo. Pour déterminer plus exaâ:ement l'éten-
men-ons. ^^^ du détroit fupérieur 5 il eft néceflaire d'y
remarquer plufieurs diamètres. Le plus petit ,
dont la longueur eft en général de quatre
pouces , s'étend du milieu de la faillie àufacrum
à la partie fupérieure de la fymphife du pubis.
Le plus grand pafTe d'un côté à l'autre du
détroit, & il a pour l'ordinaire un pouce de
plus que le précédent. Les autres , au nombre
de deux principaux , tiennent le milieu par
rapport à leur longueur ; ils s'étendent diago-
nalement d'une cavité cotyloïde , à la jonc-
tion facro-iliaque oppofée : on les nomm.e dia^
metus obliques. Les deux premiers coupent le
bafîin à angles droits , &: ces derniers divifent/
ces angles en aigus.
Différen- 71, La longueur relative de ces diami êtres ^
confidérée
DES ACCOUCHEMENS, 33
confidérée par rapport à rAccouchement, n'eil ces qu'y ap-
pas telle que nous venons de l'indiquer , les P<^^^^"^ ^"
1? ' r 1 11/^ parties mol-
parties molles qui le trouvent dans le ballin y j^g intérieu-
apportant quelques changemens. S'ils perdent res.
tous également de leur longueur , à caufe de
l'épaiffeur du col' de la matrice , il n'en efl: pas
de même par rapport aux mufcles. Le grand
diamètre , ou le tranfverfal ^ eil prefque le
feul que les pfoas diminuent dans leur trajet»
Si ces mufcles font perdre quelque chofe aux
diamètres obliques du côté de leur extrémité
poftérieure , cela n'empêche pas qu'ils ne
foient les plus longs , 6c qu'on ne doive les
confidérer comme tels , relativement à l'Ac-
couchement : excepté dans quelques baiîins
viciés.
72, Le détroit inférieur, en général plus Dudétroiç
petit Se plus irrégulier que le fupérieur, n'efl inférieur.
pas entiéreinent fonné de parties offeufes.
Son bord , que trois larges &C profondes échan-
crures rendent inégal , eil complété en arrière
6c fur les côtés par les ligamens facro-ifchia-
tiques 5 & forme en devant une efpece de
ceintre , z^^ûXé arcade du pubis.
73 . On y doit remarquer autant de diamètres ^e fes di^
que dans le détroit fupérieur ; leur longueur menfions,
commune efl d'environ quatre pouces. Quoi-
que le diamètre tranfverfal foit fouvent un peu
Tome /. ~ Q
34 U A R r
plus étendu que celui qui va de devant en
arrière , celui-ci doit cependant palTer pour
le plus grand , parce qu'il s'augmente dans
FAccouchement , en proportion égale à la
rétroceiîion de la pointe du coccix.
De leur ^^^ j| ^^ très-utile , d'après cette obferva-
celles du dé- "^^^^ ? de le rappeller que ce grand diamètre
troit fupé- efl: parallèle au plus petit du détroit fupérieur ,
rieur. ^ croife le plus grand de ce même détroit à
angle plus ou moins aigu.
De l'exca- yj. La partie moyenne du baiîin eft un peu
vation du i ■• i i • i
baffin & de P ^^^ large de devant en arrière , que ne le
fa largeur, font les détroits ; & cette difpofition , qui
provient de la courbure du facrum , efl autant
favorable à l'Accouchement, que l'excès ou
le défaut de la même courbure peuvent lui
être contraires. Si , d'un côté , elle diminue les
frottemens que la tête de l'enfant auroit nécef-
fairement éprouvés fans elle , de l'autre , elle
n'eft pas moins utile , en prévenant les e^Qts
de la longue & forte prefîion des nerfs facrés ,
que la forme applatie du facrum auroit rendus
inévitables pendant tout le trajet de la tête.
De fa hau- r^(^^ L^ cavité du bafîin n'efl pas également
teuroupro- ^ . \. ., ,. .
fondeur. pîotonde par-tout ; elle a pour 1 ordinaire
quatre à cinq pouces de profondeur en arriè-
re , trois pouces & demi ou environ fur les
côtés, & tout au plus dix-huit lignes en devant.
DES A C C OU C H EM EN S. 35
77. L'arcade du puhis , eft arrondie dans De l'arcade
fa partie fupérieure , & large de quinze à vingt ^" P^^^^'
lignes , d'où elle s'augmente infenfibkment en
defcendant , de forte que fes jambes font écar-
tées de plus de trois pouces , en en bas. Sa
hauteur efl d'environ deux pouces.
78. L'axe du baflîn efl difficile à déterminer , ' ^" ^'^^®
parce qu une même ligne ne peut traverier le
centre des deux détroits, & que d'ailleurs
celle qu'on afîigneroit ne pourroit être exade-
ment la même dans chaque fujet , ni dans
toutes les attitudes du corps.
79. L'axe du détroit fupérieur paroît pref-
que autant incliné de devant en arrière , que
ce détroit l'eft en fens contraire : une de (es
extrémités paffe au-deffous de l'ombilic , ôi
l'autre vers la partie inférieure du facrum.
L'axe du détroit inférieur , relativement à
l'Accouchement, doit être confidéré comme
paflant au centre de l'ouverture du vagin,
dilatée par la tête de l'enfant : fa dire£i:ion eft
alors tellement inclinée de derrière en devant ,
que fon extrémité fupérieure traverfe le bas
de la première fauffe vertèbre du facrum , &
qu'il croife celui du premier détroit , en for-
mant un angle très-obtus.
2i
jS L A R T
Explication ds. la deuxième Flanche,
Cette figure repréfenîe Tentrée , ou le dé-
îroit fupérieur d'un bafîin bien conformé
f éduit à la moitié de fes dimenlions natu-
relles.
a^ a^ les fofîes iliaques,
(^,) l'angle facro-vertébral ou la faillie du
facrum.
(c,) la dernière vertèbre lombaire.
(W,^,) les parties latérales de la bafe du
facrum.
(e,e,) les fymphifes fa cro -iliaques.
{^fyf^ ) 1^ deffus des cavités cotyloïdes.
g, la fymphife du pubis,
(Les lignes indiquent les diffèrens diamètres
du détroit fupérieur^,
ÇJ^By) diamètre antéro-poilérieur , ou petit
diamètre.
( C, Z> 5 ) diamètre tranfverfal , ou grand dia-
mètre.
-(EjF,) diamètre oblique, qui s'étend de la
cavité cotyloïde gauche à la jondion facro-
iliaque droite.
^G^ H y ) diamètre oblique , qui va de la ca-
vité cotyloïde droite à h fymphife facro-
iliaque gauche.
)
Ti n
Pua ,i(P.
TrcLficim P/j„c/ic
Ihj. .-?•
a 'I
, ..„.,/.,..„/,
DES ACCOUCHEMEJStS. '^J
Explication de la troijicme Planche»
Cette figure repréfente le détroit inférieur
d'un bafîin bien conformé réduit à la moitié
de fa grandeur naturelle.
a^a^ la face externe des os des iles.
^ , ^ , les épines fupérieures & antérieures des
os des iles.
c^c y les épines antérieures & inférieures des
os des iles.
dy d^ les cavités cotyloïdes.
e, e, les trous ovalaires & les ligamens ob-
turateurs.
/, f, les tubérofités ifchiatiques,
gy g ^ les os pubis,
hyhy les branches des os pubis & ifchium réunies*
i 5 i , le facrum,
^5 le coccix.
ly ly les ligamens facro-ifchiatiques*
772, la fymphife des os pubis,
n^ Tîj l'arcade des os pubis,
( Les lignes indiquent les diamètres du détroit
inférieur^,
{^A ,A y^ le diamètre antéro-poilérieur , ou
grand diamètre.
(^B,B,) k diamètre tranfverfal 5 ou petit
diamètre.
{€,€,) {DjD y) diamètres obliques.
3^ L' A R T
Section X.
Des vices de conformation du bajjin , conjîdêris
relativement à V Accouchement,
De îa îîîau- §q^ Lç5 différens états du bafîîn qui peuvent
formation ^^^^^^"^ l'ordre naturel de l'Accouchement 5
du baffîn , & & le rendre plus ou moins difficile , doivent
de fes ef- p^jfTer pour autant de vices à l'égard de Qt\X^
fonâ:ion ; ils confiftent tous dans l'excès ou le
défaut de largeur de cette cavité.
81. Ces vices principaux peuvent alFeder
toutes les parties du baiîin, ou une feule ^ &:
fouvent l'un eil une fuite de l'autre , ou pro-
vient de la même caufe. Leurs nuances font fî
multipliées , que ce fer oit à tort qu'on fe pro-
mettroit de les diflînguer toutes par le toucher.
Nous ne parlerons ici que des plus effen-
tielles à remarquer.
Excès de 82. Il femble d'abord que l'Accouchement
hJiln^^ ^^^^ ^^^^ d'autant plus heureux que le baffin eil
plus large ; mais on a fouvent obfervé le con-
traire ; car les femmes qui jouiffent de Q^tX.<t
difpoiition , favorable en apparence j font plus
expofées que les autres aux effets de l'obliquité
de la matrice &: à fa defcente , fur-tout dans
le temps de l'Accouchement , oii ce vifcere ,
déjà chargé du poids de l'enfant, eft fournis à
baffin.
DES Ac C OU CH E MEN S. 39 i
la force expultrice des mufcles abdominaux. ;
83.1leftaifé5 à la vérité, de prévenir ce Moyens de j
dernier accident & de remédier aux autres. ^^^^^^1' ^^ ■
effets de ce \
Pour empêcher que la matrice ne forte en premier
partie dans le moment de l'Accouchement, on vice, ou d'y ,^
fait garder une pofition horizontale à la fem- ^^^
me ; on lui recommande de ne pas faire valoir \
fes douleurs ; c'eft-à-dire , de ne faire aucun •>
effort ; on foutient le bord de l'orifice de la j
matrice , jufqu'à ce que la tête en foit fortie , j
& l'on prend garde que ce vifcere ne foit ]
entraîné par les épaules de l'enfant.
84. Quand le col de la matrice , chargé de 1
la tête de l'enfant , efl tellement defcendu au- \
deffous de la vulve , que cette tête paroît en- \
tiérement hors du bafîin , il faut commencer
par extraire l'enfant avec les précautions con- \
venables , pour ne point aggraver le mal déjà ]
exiilant ; &: alors la matrice diminuant de vo- , .
lume rentrera aifément. Quand les chofes font
moins avancées , après avoir repouffé ce qui ^\
efl forti 5 on fe conduit comme il eil dit au §•
précédent.
85. L'étroitefTe du bafîin , par rapport à Défaut de |
l'Accouchement , eil relative ou abfolue : la grandeur dir
première vient du volume extraordinaire de ^ * •
la tête de l'enfant, & la féconde tient à la \
conformation même du baiîin. Pour fixer au
C4
4^ E A R T
jiîfte les degrés variés de l'une & de f autre
efpece , & déterminer les fuites qu'elles peu-
vent avoir , il fau droit qu'on pût reconnoître
exaûement l'étendue du baflin qui en efl:aiîeâ:é,
& le volume de la tête qui doit y paiTer , ce
qui efl impoiîible , quant à ce dernier , que
nous ilippofons ordinairement, de trois pouces
iix lignes d^une protubérance pariétale à l'autre.
Défaut de g 5^ L'étroiteiFe abfolue , de laquelle nous
argeur a - p^|.|gj.Qj^5 feulement ici , fe rencontre rarement
folue , & de i^
la manière dans toutes les parties du baffin , en même
dont il affec- temps ; le plus fouvent ce vice n'afFede qu'un
détroit 5 & affez communément , dans ce cas ,
l'autre eft un peu plus grand que de coutume.
Il eil plus fréquent dans le détroit fupérieuç
que dans l'inférieur; &: l'on remarque qu'il
exîfle prefque toujours de devant en arrière ,
quelquefois d'im feul côté, & très-rarement
félon le diamètre tranfverfal. Le contraire
s'obf^ve à regard du détroit inférieur; car
ordinairement ce font les tubérofités ifehiati-
ques qui font trop rapprochées.
Premier 87. En faifant attention au rapport de l'épaif-
degré de ce f^^^j- ^q \^ tête de l'enfant, avec le plus petit
^ T ^ diamètre d'un baffin de grandeur ordinaire ,
contorma- ^ ■'
tion. on voit que celui-ci pourroit être un peu plus
étroit, fans néanmoins ceffer d'être bieh fait
pour l'Accouchement; de forte qu'on ne doit
DES ACCOUCHEMENS. 4I
fixer le premier degré d'étrokefle qu'à trois
pouces & demi de largeur dans la diredion du
diamètre dont il s'agit ; &: les autres , depuis
cette largeur jufqu'à la plus petite.
%%, La difficulté de l'Accouchement 5 toutes Second
chofes étant bien difpofées d'ailleurs , eil: d'au- ^^'^^^
tant plus grande , que l'étroiteffe du baffin eft
plus confidérable. Quand ce vice ne laiffe que
trois pouces & un quart de vliide , l'Accou-
chement en devient d'autant plus long , que
les frottemens , que la tête doit, éprouver en
paffant à travers cette partie , font plus multi-
pliés & plus forts.
89. Les difficultés de l'Accouchement font Troifieme
encore bien plus grandes , quand le baffin n'a , ^"^^'^^^"^®
. . . degrés.
que trois pouces de petit diamètre ; il peut
cependant , malgré cet obftacle , fe faire natu-
rellement 5 même dans le cas oii ce diamètre
n'auroit que trois pouces moins un quart,
comme nous l'avons obfervé pluiieurs fois ;
mais ces Accouchemens , à la vérité , ne doi-
vent être coniidérés que comme des exceptions
à la règle : les os du crâne de l'enfant jouilTant
alors d'une foupleife peu commune à ce terme ;
ce qui a favorifé l'alongement de la tête , & le
changement néceffaire à fon paiTage.
90. Quand le baflin eft reiferré , au point Dernier
qu'il ne lui reile pas deux pouces & demi de «i-g'^é de
41 r A R r
fflauvaîfe ^^-^ diamètre , la fortie de l'enfant à terme
conforma- * r r - . , , , .
tion. ^^ P^^^ ^^ idiiXQ, par cette voie. L opération
céfarienne , la fe£l:ion du pubis , & l'Accou-
chement prématuré , ont été recommandés
dans ce cas. La première eft la feule , jufques
ici , que la Chirurgie ait autorifée : on verra
par la fuite ce qu'on doit penfer de la féconde.
Quant à l'Accouchement prématuré , les loix
le profcrivent entièrement.
Effets de 9 1 . Si la femme peut fe délivrer feule , lorfque
la mauvaife \^ J^afîin , reiferré , a au-defîlis de deux pouces &
conforma- , . , - t •, n • r
tion du baf- ^^^^ ^^ ^tt\\. diamètre , ce n elt pas toujours ians
fin. danger pour elle ni pour fon enfant ; d'un
côté , les parties molles , qui tapilTent le baiîin ,
étant foumifes à une forte preiîion , s'enflam-
ment , deviennent douloureufes , &: font quel-
quefois menacées de gangrené : d'un autre
côté 5 les os du crâne de l'enfant , paiTant les
uns fur les autres , compriment le cerveau ,
donnent lieu à fon engorgement & à des épan-
chemens intérieurs , fouvent mortels.
Tems où 92. Ces eifets s'annoncent plutôt ou plus
ils fe mani- ^^^^ ^ {tXoï). Gue c'efl le détroit fupérieur ou
feftent. ^, . ^ . . , i m 1 r
l'inférieur qui elt vicie ; quand ils le lont tous
deux, fouvent les forces expultrices s'épui-
fent tellement contre les difficultés que leur
oppofe le détroit fupérieur, que la tête s'y
arrête, ou qu'ayant été pouffée dans la cavité du
DES Ac COU C H EMEN S. 43
ba/îîn , elle ne peut avancer au-delà , qu'elle y
refte comme emboîtée jjufqu'à ce que les forces
affoiblies fe foient fufîifamment réparées pour
l'en expulfer , ou que l'an vienne au fecours.
93. Dans ce dernier cas , la tête fe trouvant Suite d«
dans un efpace plus large que le détroit qu'elle ^^^ ^ ^^^*
a déjà franchi , & n'y éprouvant plus la même
prefîion , fe reftitue plus ou moins dans fon
état naturel ^ & s'éloigne d'autant de la forme
qu'elle avoit acquife dans le premier temps , &:
qui lui efl: encore nécelTaire pour traverfer
le détroit inférieur : c'eft alors que les effets
ci-deffus s'étant annoncés , pour ainfî dire , en
même temps que les premières douleurs , fe
diilîpent plus ou moins , mais pour reparoître
& s'accroître de nouveau.
94. Quand le détroit fupérieur feul efl ref- '^^^^^ ^^
ferré , la tête de l'enfant avance d'abord très- conforma-
difncilement ; mais une fois que les protubé- tion du dé-
rances pariétales ont pafîe ce détroit , les au- ^^^" ^"P^"
tres parties du bamn étant relpectivement ou ^-^^^^^
abfolument plus grandes , la tête les franchit
avec tant d'aifance , que quelques douleurs
fuififent fouvent pour terminer l'Accouche-
ment.
95. On obferve le contraire quand le dé- Eftets de
troit inférieur efl vicié, le premier étant d'une ^^ "^auvaiie
largeur ordinaire : la tête s'engage aifément ^^^^ ^^ j^.
44 r A R T
troît infé- dans le fond du baiTm 5'd'oii elle ne peut fortîf
neur , le fg^s vaincre des obflacles qui ralentilTent fa
luperieur ^
étant dans marche 5 la rendent difficile & laborieufe , &
l'état natu- donnent lieu aux effets dont il vient d'être
parlé ; mais ils fe manifefîent plus tard que
dans le cas précédent.
96. L'Accoucheur , qu'une longue expé-
rience n'a pas encore mis en état d'apprécier
les forces de la nature , peut facilement fe
tromper dans les cas dont nous venons de
parler , en~ jugeant impofîible , dans le pre-
mier , l'i^ccouchement qui eft prêt à fe termi-
ner , &: en l'annonçant comme facile dans le
fécond , lorfque des difficultés que l'art feul,
fouvent 5 peut furmonter 5 s'y oppofent , ou du
moins le rendent des plus pénibles.
Vices de 97. Très-rarement la partie moyenne du
l'excavation £^ baffin fe trouve plus reiferrée que les
du petit baf- , , . . . . w T '
fin^ détroits ; mais ce vice , qui ne peut dépendre
que de quelque exoftofe , ou du défaut de
courbure du facrum , ne fauroit produire d'au-
tres effets que ceux qui viennent d'être décrits.
98. Il n'en efl pas de même du défaut de
profondeur , dont la trop grande courbure du
facrum efl la caufe la plus ordinaire : outre que
ce vice efl plus fréquent que le précédent , c'efî
qu'il nuit bien davantage à l'Accouchehient ;
non-feulement parce que les détroits du baffin ea
nES Ac C 0 U C H E M ENS. 4J
font généralement rétrécis , mais par rapport
à ce que la tête fç trouve arrêtée dans fa mar-
che par la partie inférieure à\\ facriun ^ avant
que l'occiput ne foit /aflez defcendu pour s'en-
gager fous l'arcade du pubis,
99. La trop grande étendue de la fymphife Vices de
du pubis , le défaut d'élévation , &: le peu de ^^^^ ^ , ^
^ ^ ? r pubis , des
largeur de l'arcade de ces mêmes os , la Ion- épines if-
gueur &: la direâ:ion , contre nature , des chiatiques&
, . . f, , . . . /. tri ' ^' du coccix,
épines ijchiatiques , ainli que la loudure intime
du coccix , avec la pointe du facrum , peuvent
aufîi rendre l'Accouchement difficile , de la
même manière.
100. Nous remarquerons ici qu'on ne peut Remarque
louer le précepte donné par quelques-uns , à "^ ^ ^}^^
l'ocçafîon du dernier de ces vices (^)5 fans
expofer la plupart des perfonnes qui exercent
l'art d'accoucher à en abufer ; car le plus fou-
vent on attribue à cette foudure du coccix , ce
qui n'eft qu'un pur effet de la réiiftance des
parties externes.
Explication d& la quatrième Planche.
Cette figure repréfente un baffin mal con«
(<z) Ce précepte confifte à repouffer le coccix en
arrière , lorfque la tête defcendue dans le bafTm «e
peut s'en dégager facilement.
46 L^ A R T
formé 5 dont toutes les parties font réduites à
la moitié de leur grandeur naturelle.
^5^5 les os ilïum,
b ^ b y les OS pubis.
c y c y les os ifchium,
dy d^dyles dernières vertèbres lombaires.
€, la faillie du facrum,
/, /, les fymphifes facro-iliaques.
g y la fymphife du /7«^i5.
hy k^ les trous o valaires.
ip i, les branches des os pubis & ifchium qui
forment l'arcade antérieure du baiîin.
A: , Â: 5 les cavités cotyloïdes.
(^Les lignes indiquent les diamètres du détroit
fupérieur de ce bajjin ).
A ^ A^ le diamètre antéro-poilérieur ; fa lon-
gueur naturelle eft de quatorze à quinze
lignes.
B ^ B ^ diamètre tranfverfal ; fa longueur natu-
relle eil de quatre pouces dix lignes.
C, (7 , diflance de la faillie du facrum , au point
de la marge, qui répond au bord antérieur
de la cavité cotyloïde gauche , treize lignes.
D y D ^ diftance du même point du facrum à
. celui de la marge , qui répond à la partie
antérieure de la cavité cotyloïde droite ,
vingt lignes.
Nous confervons un autre baffin , qui ne pré-^
Qju7/ric/m f/anc/ii'
Fj<7 ■ ^i,' ■
a-'Ji'it •J'C'Ui
C4/iipaenu
FlM.-Ae
Hu,. ^/.v
ti"ni ./-oui
DES ACCOUCH EMEN S. 47
fente qu'un demi-pouce d'ouverture dans la
direftion de cette dernière ligne , & un pouce
& demi du milieu de la faillie du facrum à la
fymphife au pubis.
Le détroit inférieur , dans l'un & l'autre de
ÇQS bafîins , eft très-grand.
Explication de la cinquième Planche,
Cette figure repréfente un baffin mal con-
formé , dont toutes les parties font réduites à
la moitié de leur grandeur naturelle.
a y a^ les os ilium,
h y b y les os pubis,
Cy Cy les os ifchium,
dy dy dy les dernières vertèbres lombaires.
e , la faillie du facrum,
/, /, les fymphifes facro-iliaques.
^ , la fymphife du pubis,
hyhy les trous ovalaires , vus en raccourci,
i 5 i 5 l'arcade du pubis , vue de même.
/: , Â: , les cavités cotyloïdes.
( Les lignes indiquent les différentes dimenjîons
du détroit fupérieur ).
A\ A y du pubis à la faillie du facrum , dans
l'état naturel de ce baffin, deux pouces deux
lignes.
B y B y la largeur tranfyerfale , trois pouces
huit lignes,
48 L' A R r
C^ C 5 de la partie moyenne & latérale gauche
de la faillie du facrum , au fond de la cavité
cotyloïde de ce côté , fix à fept lignes.
D,I) yàeh partie moyenne & latérale droite
de la faillie du facrum , au fond de la cavité
cotyloïde droite , un pouce deux lignes.
Ce baiîin a été tiré du cabinet de M. Rkl,
Le fujet étoit une femme de vingt-fept ans.
Section XL
Des parties molles qui ont quelque rapport
au bajjîn.
Des parties j q j ^ L'Accoucheur n'auroit qu'une connoîf-
tapiffent & ^^^^e imparfaite du baffin , fi après l'avoir
recouvrent examiné en particulier , il ne le conlidéroit
lesosdubaf- ^^^^ ^^^ enfemble avec les parties molles qui
néceffité de l'environnent. Quelques-unes de ces dernières
les connoî- y apportent en effet des cliangemens remar-
^"^^^ quables ; la fituation , le rapport &; les ufages
de plulieurs 5 leurs déplacemens ou la gêne
qu'elles éprouvent dans le cours de la grof-
, feffé 5 répandent le plus grand jour fur la caufe
de la plupart des phénomènes qu'on obferve
pendant ce même temps & celui de l'Accou-
chement.
La cavité lo^.. Le bafîin , fal£ant partie de la cavité
du baffin abdominale, n'eft borné fupérieurement que
par
DES ACCOUCHEMENS. 49
par le diaphragme ; en arrière par la colonne n'eft que la
vertébrale , les mufcîes quarrés des lombes &: p^"^ p^^^^®
partie de
autres ; en devant &: fur les côtés par les muf- celle de l'ab-
cles abdominaux. domen.
103. De ces derniers ^ au nombre de dix, Des muf-
huit font attachés à la poitrine & au bord ^^^^ ^^'^°"
fupérieur du baiîin. Les obliques & les tranf-
verfes s'étendent des dernières vraies côtes ,
^ de toutes les fauffes à la crête des os inno-
minés , en formant trois plans très-diftinds
par la diredion de leurs fibres. Ils ont en
devant une large aponévrofe , qui leur efl
commune dans le milieu, à caufe de l'entre-
croifement des ^hxQS d'un côté avec celles de
l'autre.
104. Les mufcles droits , au bap defquels
fe rembarquent les pyramidaux , defcendent
parallèlement de la partie antérieure & infé-
rieure de la poitrine au pubis , étant placés
entre les feuillets de l'aponévrofe des pre- **
miers , comme dans une efpece de gaine.
105. L'efpace qui fépare ces deux mufcles peîaijcna
fe nomme ligne blanche^ c'efl-là où les fibres blanche,
aponévrotiques des deux côtés s'entrelacent
&: fe confondent. Sa largeur augmente toujours
dans la groffeffe , & quelquefois elle devient
même confidérable,fionla confidere d'unmuf-
cle droit à l'autre,
Tom& /, D
50 U A R T
Divifion 1 06. Piûfque nous parlons de la cavité abdo-
de la cavité u^i^ale , nous penfons qu'il efî: néceiTaire de
abdominale. • 1 i 1 / .
rappeiler au moins le nom de chaque région
principale qu'on a coutume d'y obferver , &
celui des vifceres qui y font renfermés. Ces
régions font au nombre de trois , une fupé-
rieure , nommée épigajlrique ; une moyenne ,
ombilicale ; &c une inférieure , hypogajlrique,
Enuméra- . loy^L'eftomac^lefoie^larate^rinteftin^z^Oiafe*
tionaes yi - ^^^ \q pancréas, occupent la première de ces
ceresdubas- , . ^ . - n-
ventre , & fegions.La plus grande partie des inteitins grêles,
leur iîtua- le colon & l'épiploon prefqu'en entier ; les reins
& leurs dépendances font iitués dans la deuxiè-
me. L'autre renferme l'inteflin cœaim , une
portion de l'iléon &: du colon ; quelques-unes
des parties de la génération , & d'autres , qui
ayant un rapport plus imm.édiat.avec le bailln ,
exigent un détail particulier.
Des muf- 108. Deux mufcles 5 pour l'ordinaire , fe
des pfoas & trouvent de chaque côté ; l'un , dont les fibres
^ia^ues. £^^^ comme rayonnées , recouvre la foffe
iliaque ; & l'autre defcend de la partie latérale
de la colonne lombaire , pafle fur le côté du
détroit fupérieur, & au-deiTus de la cavité
cotyloïde , pour fe rendre au petit trochanter.
Ce mufcle fe nomme pfoas , il rétrécit un peu
l'entrée du baiîin tranfverfalement.
Desneifs J09, C'eft derrière 6c dans l'épaiffeur de ce
DES ACCOU CHEMEN S* 5I
mufcle que fe trouvent les nerfs qui forment cruraux &
l'obturateur , & le crural , deilinés aux extré- obturateurs»
mités inférieures ; ainfi que d'autres branches ,
qui^ en fuivant une marche diiférente , viennent
fe perdre vers l'arcade crurale , aux tégumens
des aines Se des environs.
1 1 0, Au-devant de la dernière vertèbre lom- Des vaif-
baire , fe remarque la bifurcation de l'aorte & ^^^^'^ ^'^'^^''
T 1 . , ri ' o 1 • A V ques & de
de la veme cave mterieure ; oc bientôt après j^^,. ^^^j,
la divifion de chacune de ces branches en fion,
deux autres , dont l'une , en fuivant le mufcle
pfoas , fe porte aux extrémités inférieures ,
pendant que la féconde s'enfonce dans le bafiin
pour fe relever enfuite du côté de la veille &
de l'ombilic , en formant une courbure 5 d'oii
naiffent les vaiïTeaux obturateurs , les feiliers ,
les fciatiques & honteux communs.
111. L'inteftin recium n'efl pas la partie la Deflntefr.
moins notable parmi celles dont nous nous ^^"^ rectum,
fommes propofé de parler. Sa iituation fur le
côté gauche de la faillie du facrum , celle de
rS romaine du colon dont il eil la fuite, & le
volume qu'il acquiert par le féjour des excré-
mens, produifent des effets qu'on a fouvent
attribués à des caufes qui n'y concouroient
en rien.
m. Cet inteftin ell: lié à X os facrum par un Des vaif-
îiffu cellulaire très-lâche , dans lequel fe re- ^^^"^ ^^^^^^
D2
52 L' A R T
& Kémor- marquent les vaiffeaux facrés 6c hémorrhoi-
irhoïdaiix. daux ^ les extrémités des grands nerfs fympa-
thiques , &: fur-tout les nerfs facrés.
Des nerfs ^ ^ 3 ' ^^^ derniers ^ au nombre de cinq pai-
facrés. res ^ fortent du canal de l'os facrum , par les
trous qui ont été remarqués à fa partie anté-
rieure. Les trois premières paires , avec un
cordon des deux dernières lombaires , font
prefque entièrement employées à former les
nerfs fciatiques 5 qui fe diilribuent dans toute
l'étendue des extrémités inférieures. La qua-
trième & la cinquième paires vont feulement
aux parties renfermées dans le baiîin , ainfi
qu'à pluiieurs des mufcles qui l'entourent , ÔC
aux parties externes de la génération.
Effets de 114. C'eil: à la ccmpreffion de ces cordons
la compref- ^erveux qu'il faut attribuer les crampes dou-
fion de ces
nerfs. loureufes 5 & . le tremblement convulfif des
extrémités inférieures ^ qui tourmentent quel-
quefois fi cruellement les femmes , dans le
temps de l'Accouchement ; de même que le
fentiment de ilupeur & de foibleiTe qu'elles
éprouvent fouvent dans ces parties.
Des niuf- 115. Sur les côtés du baiîin & en arrière
ciespyrami-fg rencontrent les deux mufcles pyramidaux
co'ccii'ens " ^^^ cuifTes , les ligamens fa cro-ifchia tiques &
& autres, les mufcles ifchio-coccigiens. Un peu plus en
devant font les releveurs de l'anus , qui em^
DES ACCOU C HEMENS. JJ
braffent le col de la veiTie par leur bord anté-
rieur 5 & rextrémité de l'inteftin reciiim par en
bas. Enfin l'on y trouve les mufcles obtura-
teurs internes.
Il 6. Derrière les os pubis efl la veiHe uri- situation
naire & le canal de l'urethre ; fouvent fur la ^^ la vefae.
fin de la groffeffe elle fe trouve au- deffus de
ces os , 6c l'urethre eil alors parallèle à leur
fymphife.
1 17. Au milieu du bafîin eft fiîuée la matrice Situation
avec fes dépendances , dont nous parlerons deiamatnce
. . s o ^ T ^ r . & de fes dé-
bientôt 5 & le tout eit recouvert du peritome. pendances.
I î8. Un très-grand nombre de mufcles , Despanies
dont les uns appartiennent aux cuiffes & aux molles qui
ïambes , les autres au dos , aux lombes &: aux ^^\ ^^pporu
•' ' ' ^ .3^ baffin ex*
bras, s'attachent à l'extérieur du baffin ; ils térieure-
peuvent , félon les circonilances , en Tentraî- '^^^^*
nant , tantôt d'un côté , & tantôt de l'autre ,
changer un peu la direQion de fon axe, relati-
vement à celui du corps.
1 19. Les tégumens & le tiffu cellulaire , plus
ou moins chargé de graiffe , félon l'embon-
point de la femme , forment une enveloppe
commune à l'enfemble des parties dures &: des
parties molles que nous avons comprifes fous
le nom de bajjîn,
D3
54 L' A R T
SectionXIL
De Vexamcn nécejfaire pour s'ajjunr Ji le haffï/z
^ efl bien ou mat conformée
De rim- ï xo. On ne peut être pénétré de certaines
portance de y^rités fondamentales de fart d'accoucher ^
cet examen. ^ ^
lans connoitre toute i importance d un pareil
examen ; mais fes difficultés ne font apperçues
que des perfonnes obligées de faire ces recher-
ches ; & l'expérience acquife par un exercice
fréquent fur le cadavre y peut feule applanir
ime partie des obflacles qu'on y rencontre.
121. Si les. Accoucheurs s'étoient livrés
davantage à cet examen , & fi toutes les fem-
mes contrefaites , à quelques égards , s'y étoient
foumifes à propos , nous ignorerions peut-
être encore ces triiles reflburces de notre
art ( tz ) qui ont eu tant de viâ:imes , pour
quelques mères ou quelques enfans, qu'elles
ont fauves d'un péril certain.
L'infpec- 12-2. L'iofpeâiion de la colonne dorfale &
tîon de la des extrémités inférieures de la femme , ne
colonne ^^^^ répandre que très-peu de jour fur l'état
vertébrale ■«■ i i •»■ '
& des extré' ^ .. ^ .
mités infé- r n- i i r
rieures eft \^^ L'opération céfarieniie, la lection de la iym-
auiïï propre P^i'^^ du ]puhïs ^ & celie de Tsiifant dans le fein de fa
à nous in- mcre.
DES ACCOUCHEMENS. 55
intérieur du bafîin : car les difformités de ces duire en tp^
parties n'influent pas toujours fur celui-ci d'une ^^^^ ^'^^.
*■ . nous ml-
nianiere contraire à l'Accouchement , & fou- truire.
vent nous voyons ces mêmes difformités de
l'enfance , difparoître dans l'adolefcence , pen-
dant que le baiîin, feul , conferve les em- .
preintes ineffaçables 6p. rachitis qui les avoit
produites. /
123. La forme extérieure du baffin peut Caraaeres
nous fervir beaucoup dans l'examen de cette ^^^^'^^^"''^
^ ^ ^ ^ de la bop.ne
partie. La rondeur des hanches , leur égalité , conforma-
tant en hauteur qu'en largeur , la convexité du tion du baf-
pubis; la partie fupérieure & poftérieure du ^"'
facriim fuperficiellement enfoncée ; vme éten-
due de quatre à cinq pouces du même point
à l'extrémité du coccix ; une épaiffeur de fept
à huit pouces , chez les femmes d'un embon-
point médiocre , depuis la pointe du tubercule
épineux de la dernière vertèbre lombaire ,
jufqu'au milieu du mont venus ; huit à neuf
pouces d'écartement 5 entre les épines fupé-
rieures & antérieures des os des iles , carac-
térifent la bonne conformation du bafîin.
1 24. Toutes les fois que le détroit fupérieur Cara^eres
eil refferré de devant en arrière , le pubis eil ^^^^"^^-^
. . \, , de l'etroi-
plus applati & la châu des reins plus enfoncée 5 ^^^^ \^ pius
parce que la bafe du facrum eil portée en de- ordinaire du
dans , & fa pointe plus en dehors. ^^'^^^^ "^^'
D 4
5 6 L' A R T
.Premier iij. L'épaiffeur des os dubaffin étant pref-
moyen de ^^^^^ |^ même dans toutes les femmes , contre-
connoître ^ . ^
l'étendue de la^^es OU non ^ on peut apprécier , à une ou
ce vice de deux lignes près , de combien le détroit fupé-
con orma- j-j^^jj. ç^ vicié dans le fens indiqué , en mefu-
rant l'epaiffeur de la femme, du milieu du
pubis à la pointe de l'épine de la dernière ver-
tèbre lombaire , comme il efl: dit plus haut ,
& en déduifant trois pouces de cette épaif-
feur 5 chez les femmes qui font maigres , &; un
peu plus dans les autres : l'épaiffeur de la bafe
âiifacrum^ & des os pubis en devant, n'étant
que de trois pouces.
Caraûeres 126. Quand ce même détroit efl vicié tranf-
exterieurs yerfalement , la région du pubis qû faillante ,
de l'etroi- ^^ ^
teffe , qui af- au lieu dette applatie , comme dans le cas
feue le dé- précédent ': la partie antérieure du baffin for-
troit upe- ^^ ^^^ angle obtus , & non ce ceintre arrondi
neur tranf- ^ ^ ^ \
verfaie- qiû caratlérife le baiîin bien conformé. Si l'on
m.^Ttu j^ge pli^is difficilement de l'étroiteiTe qui n'af-
fede qu'un feul côté de ce détroit 5 auiîi eft-
elle moins nuifible à l'Accouchement que celle
dont nous venons de parler.
De la ma- j2y. Quand les cuifTes & les jambes font
niere de iu- 1. , 1 r • n 1? t
, „ / pliees , ou aue le iuiet eit , comme Ion dit
ger de letat r ' t ) . .
du détroit Vulgairement , accroupi , on diilingue affez
inférieur. \^\^^ ^ p^j. \q ^^^^ ^ \q^ tubérofités ifchiaîiques ,
la pointe du coccix & la partie inférieure de
DES ACCOUCHEMENS. 57
la fymphife du pubis , pour eftimer leur dif-
tance , & juger de l'étendue du détroit infé-
rieur^ avec la précifion nécefîaire pour éviter
de commettre des fautes grofTieres dans la
pratique.
128. Toutes les lois que l'état du fujet qu'on Autre ma-
examine 5 permet de porter le doigt dans le i^i^^'-^^P^^'
vagin , on ne doit point y manquer : on pour- .i^^^ion de
roit même y introduire toute la main, fi cela la largeur du
étoit néceffaire , &: fi les circonftances étoient ^^"^^'
affez favorables pour le permettre , comme ,
par exemple , au moment de l'Accouchement.
Ces procédés nous conduifent plus fûrement
encore à la connoiiTance du bafîîn , en ce
qu'ils nous mettent dans le cas de découvrir
des chofes qu'on ne peut appercevoir en exa-
minant fimplement le dehors de cette partie ,
telles font les exoilofes qui l'afFeûent quel-
quefois 5 &c.
129. On peut aufîl, par ces mêmes procé"
dés , reconnoître , à quelques lignes près , la
longueur des différens diamètres dubaffin, &
fur-tout celle du petit diamètre du détroit
fupérieur ; mais pour cela il faut une certaine
habitude , qu'aucun précepte ne peut donner,
130. La profondeur du baffin, en arrière , Desmoyens
fe mefure par la longueur àwfacrum : fur les Reconnoître
côtés 5 par la moitié de la hauteur dç Tos des deu/du pe^
on
58 r A R T
tit baffin , & ^|ç5 ^ depuîs fon épine antérieure & fupérieii
teur de l'ar- ^^ ? jufqu'à la tubérofité de Vifchium ; enfin 01
cade du pu- connoît Cette profondeur , en devant 5 par
^^■*^* l'étendue de la fymphife du pubis,
131. Il eft aifé de trouver l'élévation ou la
' hauteur de l'arcade du pubis , en déduifant la
longueur de la fymphife fur la profondeur des
côtés du baffm. Par exemple , fi la première
ell de quinze à dix-huit lignes , & la profon-
deur latérale du baflin de trois pouces & un
quart , ou trois pouces ôc demi , la hauteur de
l'arcade fera de deux pouces.
ARTICLE IL
Section première.
Des parties de la femme qui fervent cl la génération.
& à l^ Accouchement»
Des parties 132. Parmi les parties de la femme qui
molles qui paroiffent avoir quelque rapport à la généra-
_^_ '^ ^ tion & à l'Accouchement , les unes fe voient
fans aucune difledion , & les autres , profon-
dément cachées , ne fe découvrent que par ce
moyen ; ce qui les a fait diilinguer en exter-
nes & en internes.
133. Les premières font le mont de venus ^
les grandes lèvres , la fente , appellée vulve ,
les nymphes , le clitoris ^ le méat urinaire ,
VES Accouchemens. 59
l'orifîca du vagin , rhymen dans les vierges ,
les caroncules myrtiformes dans les femmes , le
frein ou la fourchette , oC la fofle naviculaire ;
les internes font la matrice &: fes dépendances.
134. Le mont de venus ou le péniL eft cette Despartîes
, . 1 M /• ' i_ j externes du
région couverte de poils ^ lituee au bas du ^^^^ ^^ ^^^
ventre &: au-devant du baffin : fon élévation nus.
ou fa rondeur , eil plus ou moins grande ,
félon la forme du détroit fupérieur , & l'em-
bonpoint de la femme. Les tégumens , au-
deffous de cette partie , fe partagent comme en
deux colonnes , qui fe portent parallèlement
au-devant de l'anus , & forment ce que l'on
appelle les grandes lèvres,
135. Celles-ci font plus fermes & plus Desgran-
épaiiTes dans les vierges &: dans les jeunes "*
femmes , que dans les autres. Leur face inter-
ne , toujours humide , efl vermeille chez les
premières , & pâle au contraire chez celles
qui ont eu des enfans. Leur face externe fe
garnit de poils à l'âge de puberté. On trouve
dans leur épaiffeur des lames de tiflii cellu-
laire , qui paroiffent defcendre des branches
de l'arcade du pubis ; il y a peu de graifle
ordinairement , & beaucoup de glandes féba-
cées. La grofîeffe y détermine des changemens ,
fouvent favorables , mais aufH quelquefois
nuifibles à l'Accouchement,
6o L' A R T
13 e. Les grandes lèvres , dans l'état natu-
rel , ne laiffent erxtr'elles , qu'une efpece de
fente affez étroite ; mais quand on les écarte ,
on Y voit une foiT? plus ou moins grande ,
qu'on déiigne fous le nom de vulve , & dans
laquelle fe trouvent les autres parties ex-
ternes.
Desnym- 137. Les plus apparentes font les nymphes;
^^^* fouvent dans les jeunes filles, & fur-tout au
moment de la naiflance , elles débordent un
peu les grandes lèvres. Elles reifemblent affez
bien , par leur forme , leur grandeur & leur
couleur , aux crêtes qu'on remarque fous le
gofier de certaines poules. L'âge & les Accou^
chemens y apportent les mêmes changemens
que dans les premières , leur ilruâ:ure étant
à-peu- près la même.
138. Les nymphes font étroites & très-
rapprochées vers leur origine ; mais elles
s'élargiiTent ôc s^éloignent en fe portant en
arrière. Elles fe relâchent, deviennent pen^
dantes , & excédent tellement les grandes
lèvres , chez certaines femmes , que le frotte-
ment qu'elles éprouvent alors les durcit , &:
même les ulcère. On a été plufieurs fois obligé
d'en faire l'exciiîôn.
139. Si leur ufage principal efl de diriger
les urines en en-bas , au moment que la femme
DES ACCOUCHEMENS. 6î
s^en débafraiTe, on ne peut leur refufer aufîi
celui de fournir à l'ampliation de l'entrée du
vagin, dans l'inflant de l'Accouchement, oii
on les voit difparoître , pour l'ordinaire , foit
çn partie ou en entier,
140. Au-deiTus des nymphes on apperçoit du clito^
un repli , un peu plus que fe mi-lunaire , formé "s.
par la membrane interne des grandes lèvres ,
ôc fervant comme de prépuce à un tubercule ,
qui s'en dégage de lui-même fur la femme
vivante, pour le peu qu'on l'irrite en le re-,
cherchant. Ce tubercule fe nomme vulgaire- ,
nient clitoris , quoiqu'il ne foit que l'extrémité
de celui-ci.
141. Il efl d'une fenfibilité fi exquife, qu'il
eft regardé , par pluiieurs , comme le iiege des
plaiiirs vénériens. Quelquefois la Chirurgie
s'eft cru obligée de le retrancher à des enfans
confumés de marafme , & prêts à fuccomber
aux évacuations excitées par l'irritation mé^
çhanique & continuelle de cQtiQ. partie : ainfi
que chez d'autres femmes ; mais poiu: des vues
différentes.
142. La portion du clitoris qui efl apparente,
a peu de longueur & de volume , ii ce n'efl
dans quelques femmes , où elle égale le bout
du petit doigt, le pouce, & même la verge
de l'homme. Ce corps prend naiflance , de
6i r A R T
chaque côté , du bord antérieur de la branché
du puhls; il eft caverneux & fufceptible d'érec-
tion. Ses jambes font recouvertes par l'extré-
mité des mufcles ére£î:eurs , ou ifchio-caver-
neux , qui lui font propres : il a un liga-
ment fufpenfeur , & des vaiiTeaux de tout
genre.
Du méat 143. En écartant les nymphes on découvre
urmaire. j^ méat uriuaire ; cette ouverture , plus longue
que large ^ eft entourée d'un bourlet , aux
environs duquel fe remarquent plulieurs petites
lacunes , qui verfent dans cet endroit l'hu-
meur filtrée par les glandes auxquelles elles
répondent.
144. Le canal de Turetre , dont cette ouver-
ture forme l'extrémité , efl plus court dans la
femme que dans l'homme ; & li fa flrufture eft
peu différente dans ces deux individus , il n'en
efl pas de même de fa diredion , qui change
d'ailleurs pendant la groiTeiTe. Voye^ §. 116.
De l'ori- 145. Au-defîous du méat urinaire fe ren-
fice du va- contre l'entrée du vagin. Cette ouverture ,
gin. / .
naturellement plus étroite dans les vierges ,
que dans les femmes , eil bordée , dans celles-
ci j de plufieurs petites crêtes , nommées ca-
roncules myniformes ; 6c dans celles-là , d'une
efpece de croifTant membraneux , qu'on regar-
de comme le fceau de leur virginité , quoiqu'il
DES ACCOUCH EMENS. 6j
n'en foit fouvent qu'une marque bien équi-
voque, i
146. La membrane kymen n'eft pas chimé- De l'hy* i
rique , comme quelques-uns l'ont penfé ; fi "^^^' ".
elle n'exifte pas dans toutes les jeunes perfon- I
nés , au moins la rencontre-t-on dans la plu- •
part ; mais fa figure n'eft pas confiante. Si le \
plus fouvent elle eft femblable à un croiffant, !
quelquefois aufîi elle repréfente une efpece l
d'anneau , ou bien elle ferme tout-à-fait l'en- 1
trée du vagin. On l'a vue , à caufe de fa du- !
reté & de fon épaiffeur , former obftacle à ■
l'union conjugale , & même à l'Accouchement -.
chez les femmes qui avoient conçu malgré
rimpojfîibilité de cette union intime , ce qui a
obligé de l'incifer.
147. Quand V hymen ferme complettement i
l'entrée du vagin , le fang des règles , au temps '
de puberté , ne pouvant s'écouler de ce canal ]
èc de la matrice , donne lieu à des accidens
fâcheux 5 qui ne ceffent qu'après la diviiion de
cette membrane.
148. Les caroncules myrtiformes , plus Descaron- j
apparentes dans les nouvelles mariées, que <^^i^s*"y"i^ ■
dans les femmes qui ont eu beaucoup d'enfans , ^^"^^^' i
font regardées comme les débris de l'hymen. \
Leur nombre varie ; il s'en trouve quatre ^ Se ]
fouvent trois feulement. Semblables ^ en quel- 1
' 64 L' A R T
que façon aux nymphes , elles difpafoiiïent &é
même au moment de l'Accouchement.
Du frein 149. Au-devant , & un peu plus bas que
de la vulve 17z7/;2ê/z 5 fe voit un autre repli femi-lunaire ,
oudeiafour- j^f^gj^^ fous le nom de fourchetu : il efl: infîni-
chette,
ment rare de le trouver après l'Accouche-
ment ; mais fa rupture , prefque inévitable lors
du paffage de la tête de Tenfant , n'a rien de
défagréable, quand elle ne s'étend pas au loin
fur le périnée.
Delafoffe ijo* C^ft entre ces deux replia membra-
naviculaire. neux , V hymen ôc la /c?z^rc/zé^/e , qu'on remarque
la folTe naviculaire , dans laquelle on ne trouve
rien de particulier.
Du périnée. i5i' L'efpace compris entre la vulve &
l'anus , eft le périnée. Son étendue eft d'envi-
ron deux travers de doigt , dans l'état naturel ;
mais il peut s'étendre confidérablement dans
le moment de l'Accouchement. L'efpece de
•couture qui règne dans toute fa longueur ,
s'appelle raphê,
SectionIL
De la matrice.
De la ma- M^-- ^-à matrice ell l'organe dans lequel
s'accomplit, prefque toujours , l'ouvrage im-
portant, de la génération. Ce vifcere charnu,
membraneux
De fa for-
DES Accouchements, 6^
membraneux & vafculeiix , eft fitué dans îe
bafîîn y entre rinteflin rccium 6c la vefîie uri-
naire , avec lefquels il a des connexions.
153. Sa figure eft affez femblable à celle
d une petite caleballe applatie. Sa longueur eft dimenfions.
de deux pouces & demi ou environ; fa lar-
geur de dix-huit à vingt-quatre lignes , &C fon
épaifteur de dix à douze feulement.
154. On y diftingue fon fond , fon corps Sc Defes par^
fon col : le premier comprend tout ce qui eft ^^^^'
au-deflus de l'infertion des trompes de Fallope.
/^oye^ le §. 18 1. Le fécond eft au-deftbus 6c
s'étend jufqu'à l'endroit , le plus refterré de cet
organe , où commence le col : celui - ci fe
termine dans le vagin, en formant une eipece
de mufeau de tanche.
155. La macrke préfente auffi deux faces
légèrement arrondies , 6c deux bords qui re-
gardent les côtés du baiîin. Le péritoine lui
fournit une enveloppe qui lui eft fi adhérente ,
qu'elle lui par oit propre.
156. On ne peut abfolument déterminer, Defafiruc
hors le temps de la groftefte , quel eft l'ordre ture.
& l'arrangement des fibres utérines , à caufe
de leur entrelacement inextricable. Il feroit
alors tout aufti difticile d'en connoître la na-
ture , fi leurs propriétés communes avec les
mufcles ne l'euflent fouvent décelée , dans le
Tome /, ' E
66 L" A R T
moment de l'Accouchement. Ces fibres font
plus pâles & beaucoup plus rapprochées dans
le col de la matrice , que dans les autres par-
ties de cet organe , où elles paroiffent plus
molles, plus rougeâtres , &: moins ferrées.
Cette difpofition n'efl: pas ce qu'on doit le
moins admirer dans la ftrudhire de la matrice.
Epaiffèur 1 57. En ouvrant la matrice dans toute fa lon-
du tiffu de la gueur 3 foit antérieurement ou poflérieure-
înatnce, j^^ent , on découvre fa cavité , & on peut efti-
mer TépaiiTeur de fes parois , qui n'eil: en gé-
néral que de trois à quatre lignes ; la fubflance
en paroît fpongieufe du côté du fond , c'eft le
contraire vers le col , 011 elle eft plus denfe &
plus ferrée : ce qui vient fans doute de la dif-
tribution des vaiffeaux qui y ferpentent.
De ïa ca- ^5^' ^^ cavité de la matrice , diflinguée de
vké de la celle du col , contiendroit à peine une fève
matrice. ^^ marais. Sa figure ell triangulaire ; elle fe
termine en haut & fur les côtés, par deux
orifices très-petits , qui forment le commence-
ment des trompes de Fallope ( Foye^ §. 181),
& en bas par un autre plus large , qu'on appelle
orifice interne de la matrice,
159. Cette cavité eil tapifiee d'une mem-
brane très-mince , qui eil auiîi adhérente au
tiffu utérin , que le péritoine , qui le recouvre
extérieurement, Ce n'eÔ pas cette membrane
JDES ACCOUC HEMENS. 67 j
qui s'exfolie à la fuite de rAccouchement , &
qu'on a apoellée deddua ; celle-ci n'eft qu'une j
fauffe lame du chorion, \
160. La membrane interne de la matrice
préfente tant de porolités , qu'elle en paroît
comme réticulaire. Les plus coniidérables '
conduifent à des cavités tortueufes , appellées
finus utérins ; les autres à des follicules ou '
glandes , qui fourmiTent cette humeur mu- \
queufe & glaireufe , qui enduit la matrice ; &
les plus petites ne font que des extrémités de |
vaiffeaux exhalans ou inhalans. Celles-ci font j
également répandues par-tout ; les premières \
font plus nombreufes du côté du fond de la
matrice , & les fécondes vers le col. ;
161. La cavité du col de la matrice eft un Cavité du
canal long d'un pouce ou environ , & un peu ^^^ ^^ ^^ ^^' \
plus large dans fon milieu que vers fes extré- ^ * ?
mités ; elle efl tapiffée de la même membrane i
que la cavité du corps de cet organe. On
y voit de plus que dans cette dernière , des ,
Tides 5 qui ne paroiffent pas feulement formées \
par la membrane dont il s'agit , mais auiîi par '
les fibres utérines.
162. Ce canal s'ouvre dans le vagin par Orifice ex-
une petite fente tranfverfale , qu'on nomme ^^'^'^^ ^^ ^*
orifice externe de la matrice ; c'eft cette fente qui
donne à la portion du col utérin , qui fait
E %
matrice.
6S r A R T
faillie dans le vagin , la figure du mufeau d\ine
tanche , & qui lui en a mérité le nom.
Du mufeau 163. Celui-ci eft long de quatre à cinq
de tanche, jjgnçs en devant , & un peu plus en "arrière ;
fon épaiiTeur eft à-peu-près d'un pouce , & il
efl légèrement applati. La fente dont il efl
parlé n'ell: pas exaftement à fon extrémité ,
mais un peu en arrière , ce qui en fait paroître
le bord antérieur plus épais que l'autre.
164. La grolTefle efface tellement ces carac-
tères 5 que cette partie eil tout-à-fait ditférente
dans les femmes qui ont eu des enfans. Elle
eft en effet plus grofle & plus ronde ; & le bord
de fon orifice , alors prefque toujours béant,
. eft inégal dans la plupart. D'autres caufes peu-
vent cependant y produire les mêmes alté-
rations.
Vice de 1 6 5 . Il arrive quelquefois que la matrice efi:
conforma- (Jouble , OU que fa cavité eil partagée par une
matrice, cloifon longitudinale. Les exemples d'une pa-
reille conformation , aifez rare à la vérité ,
peuvent faire admettre la pofiibilité de la fu-
perfétation , mais feulement chez les femmes
ainfi conflituées.
Des vaif- 166. Les arteres qui fe diflribuent à la
féaux de la ^^,^^^^-^^ ^ viennent des fpermatiques & des
jnatrice. hypogaftriques ; c'efi: fur les côtés qu'elles en
pénètrent le tiffu , d'où leurs branches fe por-
DES AC COU CHEMEN S. 6^9 \
tent en avant & en arrière , en faifant des i
contours , auffi variés que multipliés 5 fur elles^ ■
mêmes. i
167. Ces artères forment , là comme par- i
tout ailleurs , un grand nombre d'aréoles : j
celles d'un côté communiquent non-feulement I
entre elles ^ mais encore avec celles du côté \
oppofé. Les unes répondent aux veines qui les \
accompagnent , &: les autres fe rendent dans |
un genre de vailTeaux particuliers , connus j
fous le nom à^Jinus^ \
168. Ceux-ci forment' comme autant de Des fînus |
réfervoirs j oh le fang ^ c^épofé par les artères , ^^^'^"'^' ]
eil repompé par des veines qui le reportent '
dans le torrefit de la circulation ^ à l'exception \
d'une partie qui s'en écoule périodiquement , \
pendant un certain temps de la vie , par les \
orifices qui fe remarquent dans la matrice, ;
169. Cette diilribution nous offre l'explica- j
tion d'un grand nombre de phénomènes , qui 1
s'obfervent, tant en fanté qu'en maladie, & \
dans la groHeffe. On ne doit pas la perdre ode j
vue dans la circonilance- où l'opération çéfa-j '
tienne efl indifpenfable.. \
170. On ne peut douter de Fexixlence des Des vaîf- -\
vaiiTeaux lymphatiques utérins ; mais leur ^^^^^ ^y^^° j
r o t 1 r ' rr- phatiques ;
lource oC leur marche ne lont pas amii par- utérins ^
faitement connues que celles des premiers. i
' - E3 \
JO L A R'T
Des nerfs 171. Les nerfs de la matrice, tirent leur orl-
liîérins, gi^g Jes plexus rénaiix & hypogaftriques , à^s
grands nerfs intercoflaux & des facrés ; d'après
cela doit-on être étonné dii rapport î\ fingu-
lier qu'a cet organe avec toutes les parties du
corps 5 & de la variété des fymptomes que
produifent les maladies qui l'aifedent ?
Section II L
Des parties dépendantes de la matrice.
Des îiga- lyi. Les parties dépendantes de la matrice
mens de la ^^^^ j^^ ligamens , les trompes . les ovaires &
matrice. ' .
le vagin.
Des Iiga- 173. Les ligameris , au nombre de quatre
mens larges, principaux , font diftingués en larges &: en
ronds. On ne peut avoir une idée bien claire
des premiers , qu'en fuppofant un repli du
péritoine , qui divife tranfverfalement la cavité
du baffin , & dont les deux lames écartées
dans le milieu , renferment la matrice ; rappro-
chées au contraire fur les côtés de cet organe j
elles lui forment comme deux ailes , qui font
les ligamens larges.
174. Leur bord fupérieur forme lui-même j
dans toute fa longueur , deux replis parallè-
les ;, que les Anatomiftes nomment ailerons ,
Xi ES ACCOUCHEMEN S. 7I <
dont l'un contient la trompe de Fallope , & i
l'autre l'ovaire. '
175. L'ufage principal des ligamens larges Ufagedes ;
n'ell pas de fixer la matrïu , puifqu'elle jouit ligameaslar- j
d'une aulH grande mobilité que la cavité du î
petit baffin peut le permettre. Le péritoine, j
dans ces deux replis , eft comme en réierve j
pour le temps de la groffeffe , où nous voyons
qu'ils s'eiïacent preique entièrement pour re-^ ;
couvrir la matrice , qui devient alors beaucoup \
plus volumineufe. ^ ;
176. C'efl dans le tilïu cellulaire , qui unit \
les deux lames de ces ligamens , que ferpen- 1
tent les vaiiTeaux fanguins qui vont à la mU'* . \
trïu 5 & que fe forment la plupart des engorge- \
mens & des dépôts laiteux. ' i
177. On y remarque aufli deux cordons, un Des Y^g^^ \
de chaque côté , appelles ligamens ronds : ils "^^^* ro^as, ■
defcendent des angles fupérieurs de la matrice , \
au-devant , & un peu au-deffous du principe '
des trompes , &: fe recourbent enfuite vers les ]
os pubis / pour fortir par les anneaux des muf-
clés obliques ; ils vont ie perdre , en fe divir ;
fant en pluiieurs branches , dans le tifTu cellu- I
laire , & aux tégumens des . environs àt^ ;
aines. ' ;
178. Ces cordons paroifïent autant vafcu- "^^ î^uï
kux que ligamenteux. Les artères qui entrent ^ ^^^* j
E4 . . ■ i
72 n A R T
dans leur compbiition , viennent des fpermatî-
ques 5 & un filet de nerf des plexus rénaux
les accompagne. Ces mêmes cordons s'accroif-
fent pendant la grofTefîe , & s'engorgent affez
fouvent", c'eft plutôt à leur engorgement qu'on
doit rapporter les douleurs des aines ^ qui
tourmentent certaines femmes , qu'à leur dif-
tention & à leur tiraillement.
Autres h- jy^^^ Outre ces quatre ligamens principaux,
eamens de . j ' ^ ^ i
f . on en voit encore deux autres , en écartant la
la matrice. _ ^
matrice de Finteftin recium ; ce font des replis
femi-lunaires du péritoine , qu'on nomme
petits iigamcns ronds pojiirieurs ; comme ils
vont fe perdre vers les régions lombaires , on
attribue communément à leur diilention , les
douleurs qui fe font fentir de ce côté , dans
les derniers temps de la groiTefîe , &: dans
l'Accouchement.
i8o. Deux autres replis femblables fe re-
marquent entre la matrice &c la veilie , mais ils
font un peu plus petits. L'ufage des uns 6c des
autres paroît le même que celui des ligamens
larges. Foye^ §.175.
Destronv 181. Les trompes font deux conduits longs
pes de Fal- j^ quatre à cinq travers de doigt , mais tor-
^ ' tueux 5 qui naiHent des parties latérales 8c
fupérieures de, la matrice ; leur nom en défigne
parfaitement la figure. Ils font fi étroits du
jdes Accou chemens. 75
côté de la matrice^ que leur orifice admet à
peine un très-petit ililet ; ils s'ëlargiiTent infen-
fiblement jufques vers leur milieu , où ils fe
rétreciffent un peu , pour fe dilater enfuite de
nouveau, &: fe terminer par une efpece de
pavillon, dont le bord efl: garni de plufieurs
languettes charnues , qui lui ont fait donner
le nom de morceau frangé» Cette extrémité eft
flottante.
182. La flru£l:ure des trompes paroît abfo- De leur
lument la même que celle de la matriu ; comme ^'^^^"^^^
celle-ci , elles font enveloppées du péritoine :
Voye:^^. 174. Elles ont plufieurs ordres de
fibres , & font capables d'extenfion & de
contradion.
'183. Une des franges charnues, qui bordent
le pavillon dès trompes , efl attachée fur
l'ovaire ; les autres dilatent le pavillon & l'ap-
pliquent étroitement à ce corps , pour en rece-
voir ce que la femme doit fournir à la géné-
ration. ^.,.
1 840 D'après la flruûure des trompes , &
le rapport qu'elles ont avec les ovaires , leur
fonQion , telle qu'elle foit , paroîtra toujours
des plus admirables , & ne pourra s'expliquer
qu'en accordant à ces conduits un mouvement
vermiculaire , qui s'oppofe à la rétrogradation
du premier produit de la conception.
74 r A R T
185. Les trompes établiffent une communi-
cation de la cavité même du péritoine avec
celle de la matrice , & par conféquent à Tex-
térieur , oii s'ouvre le vagin j auquel celle-ci
aboutit.
Des ovaires, i%(). Les ovaires font deux corps blanchâ-
tres , du volume 6c à-peu-près de la figure
d'une grofle fève de marais.' Ils font placés de
champ dans l'épaiffeur de l'aileron poilérieur
des ligamens larges , ôc attachés par ime
efpece de cordon ligamenteux aux parties
fupérieures & latérales de la matrïu , derrière
l'origine des trompes.
187. Les ovaires font plus gros dans l'âge
floriflant , que dans la vieilleiTe , oii ils fe flé-
trifTent &: fe deffechent , en quelque forte ; ils
font un peu bolTelés pendant le temps que la
femme eft féconde ; & on y remarque , dans
la fuite 5 félon quelques-uns , autant de petites
cicatrices que les femmes ont eu d'enfans.
De leur jgg. On ne connoît parfaitement , ni la
ra ,ure. -^J.^^£).^J•e , ni Tufage des ovaires ; on fait feu-
lement qu'ils font abfolument néceflaires à la
génération , &: qu'il fuffit d'en priver les ani-
maux pour leur ôter les facultés de fe repro-
duire. Le développement du fœtus s'y efl fait
quelquefois , & l'efpece de rocher oiTeux ,
garni de dents , que j'y ai trouvé , quoique
DES AeCOUCHEMENS. 7J
l'exemple n'en foit pas unique , n'offre point
un phénomène moins furprenant. V, §. 1869.
189. Les Anciens donnoient à ces organes
le nom de tejllcuks , parce qu'ils croyoient
qu'il s'y filtroit une liqueur prolifique , comme
celle de l'homme. Les modernes y ayant ren-
contré conflamment un certain nombre de
petites vefïicules , qu'ils ont regardées comme
autant d'œufs , ont cru que ces corps n'en
étoient que les réfervoirs , &: les ont nommés
ovaires,
190. L'idée qu'on a eue des ovaires a été
le germe des diverfes opinions , qui fe font
élevées fur le myflere impénétrable de la
génération : celle qu'en avoient les Anciens ,
a donné lieu au fyflême du mélange des deux
femences ; & celle des Modernes au fyilême
des œufs.
191. Les trompes , les ovaires , &: les liga- Vaiffeaux
mens de la matrice , font arrofés par les vaif- ^^' "^ ^^^^^"
leaux ipermatiques ^ qui forment , par leur di- trompes »
vifion , dans la femme , comme dans l'homme , aux ovaires
une efpece de corps pampiniforme , d'où les ^/"^ ,"^^'
différentes branches vont à leur deilination. matrice.
192. Le vagin eil un canal membraneux, Du vagin,
naturellement étroit dans les vierges ; Se tou-
jours affez court pour qu'on puiiTe toucher
facilement ^ du bout du doigt <, h coi de la
7^ L' A R T
matrice ; mais fes dimeniîons varient félon les
circonilances.
193. La partie antérieure du vagin efl beau-
coup plus courte c(ue la poilérieure , parce
que ce canal eft un peu recourbé du côté du
vuhis , & que {qs deux extrémités font coupées
en bifeau. Une de celles-ci embraffe le col de
la matrice , environ cinq ou fix lignes au-deffus
de l'orifice^externe, d'où la membrane inté-
rieure de ce canal paroît fe réfléchir fur le
mufeau de tanche , pour fe continuer dans la
matrice même.
194. L'autre extrémité du vagin en forme
l'entrée; elle eil entourée d'un plexus vafcu-
laire très-confidérable , & embraiTée par deux
bandes charnues , qui montent du fphinûer
de l'anus au clitoris. La pléthore & le gonfle-
ment du premier, joints à la contraftion de
ces dernières , rétreciffent plus ou moins cette
partie du vagin.
195. Au milieu du réfeau vafculaire dont iî
s'agit, fe trouvent deux glandes, de la grof-
feur d'une petite fève de haricot , dont le canal
excréteur , long de plufieurs lignes , vient s'ou-
vrir fur les côtés de l'orifice du vagin , & y
jette quelquefois avec force la liqueur filtrée
par ces glandes.
Deîaflruc. 196. L'on ne connoît pas bien exaâ:ement
DES ACCOUCHEMENS. 77
la flmôure intime du vagin ; les uns lui don- ture du va-
nent une tunique charnue , &: les autres ne lui §'"•
reconnoiffent que deux membranes , dont l'in-
terne, beaucoup plus étendue, àc d'un tiflii
plus ferré, forme une infinité de replis ou de
rugofités 5 qui diminuent fmguliérement la
capacité de ce canal.
197. Ce font ces mêmes replis , que la na-
ture a mis auiîi comme en réferve pour le
temps de l'Accouchement , qui permettent au
vagin de s'alonger & de s'élargir félon le
befoin.
Ï98. Entre les deux membranes du vagin
ferpentent des vaiiTeaux fanguins , &: fe trou-
ve un très-grand nombre de glandes qui
préparent l'humeur muqueufe , dont l'intérieur
de ce canal eil toujours enduit.
199. L'axe du vagin n'efi pas le même que De îa dî-
celui de la matrice : ces deux parties forment ^^^]°^ ^"
un coude plus ou moins coniidérable , qui doit
être bien obfervé dans certains cas.
200. Le vagin n'efl: point ifolé au milieu du
bailin : il a des connexions très-étroites , au
moyen du tiiTu cellulaire , avec le canal de
Turetre , une partie du bas-fond de la velîie &
l'inteilin rectum.
201. Ses vaiffeaux naiffent des artères &: Defesvaifr
des veines honteufes communes , qui en
78 r A R T
envoient de même aux parties externes de îa
génération. Ses nerfs viennent de la plupart
des fources qui en fourniffent à la matrice.
Foyei §. 171.
Vices de 2.02. On a remarqué pluiieurs fois des cloi-
con orma- ^^^^ tranfverfales dans le vagin : & on a vu
tion du va- ^ ^
gin, ce canal s'ouvrir dans le recium , chez des
femmes dont les parties externes de la géné-
ration manquoient , fans que cette conforma-
tion vicieufe les ait rendues abfolument ftériles.
A R T I C L E I I L
De la matrice , conjïdirée dans F état de grojfejfe,
203. Si , dans le premier période de la vie ,
la nature femble oublier la matrice pour tra-
vailler à la perfeûion des autres parties , pref-
que uniquement occupée de ce vifcere pendant
îa groffeiTe , & des merveilles qui s'y opèrent
alors , elle y produit les changemens les plus
furprenans.
204. Quelques-uns de ces changemens fe
remarquent dans le volume & la figure de la
matrice , & les autres dans fa ftrudure même ,
& dans fa fituation.
des accouchemens. 79
Section première.
Des changemens qm la grojfejje produit dans h
volume & la figure de la matrice,
205. L'on n'apperçoit pas évidemment ce Deschan-
qui fe pafTe dans la matrice , au moment de la g^^^^^s que
/^ , , . la matrice
conception , m même dans les premiers temps éprouve
de la groiTeffe : il y a grande apparence que dansfonvo-
fes orifices entr'ouverts d'abord , pour l'entrée ^""^^ ^ ^*
du germe , fe referment auiîi-tôt pour le rete- dantiagrof-
nir ; mais la cavité utérine fe contra â:e-t-elle feffe,
pour embrafler ce germe plus étroitement ,
comme quelques-uns l'ont penfé ? Aucune ex-
périence ne peut répandre de clarté fujr cet
objet.
206. L'augmentation de la matrice eft peu
fenfible , d'un mois à l'autre , dans le commen-
cement de la groiTeffe ; mais elle devient fi
grande par la fuite , qu'on a peine à concevoir
comment cela peut s'opérer.
207. Jufqu'au troisième mois 5 la matrice Etat de îa
refte affez petite pour être contenue dans la matrice
cavité du bafîin ; & ce n'efl généralement qu'au ^^^^ ^ ^^^^
i3 i- fieme mois»
quatrième que fon fond déborde un peu le & depuis ce-
détroit fupérieur. Dans le cinquième mois il^"^"^ v^^"
monte jufqu'à deux doigts de l'ombilic, qu'il ^ï^^" "^^*
iiirpaffe d'autant à la fin du fi;xieme. Au fepîie-
8o n A R T
me il entre dans la région épigafti-ique , dont
il occupe une bonne partie au huitième ; mais
fouyent il fe trouve au-deffous à la fin du neu-
vième mois.
Proportion 2o8. Quoique la matrice s'accroiffe en tous
de l'accroif- {q^^^ pendant la groffeiTe , &: qu'elle le faiTe en
dimenfions ^^^^^^ ^^ l'augmentation du produit de la
deîamatrice conceptlon , toutes fes dimeniions ne s'éten-
relative- ^^^^ p^g ^^ même proportion dans tous les
îiient à ellcS"
mêmes & au tcmies , foit par rapport à elles-mêmes , foit
fœtus, pen- par rapport au foetus. L'axe longitudinal , par
dant les dif- exemple , s'accroît beaucoup plus du troisième
ferens ter- . . "■ ^ . .
mes de la ^^ ûxieme mois , que de celui-ci au neuvie-
groffeiTe. me ; tandis que les autres s'augmentent bien
moins dans les premiers temps que dans les
derniers, où la cavité s'arrondit évidemment
de toutes parts , fans néanmoins perdre en-
tièrement cette figure ovoïde qui lui paroît
naturelle.
209. Ces diîFérences , peut-être minutieufes
en apparence , mais importantes quant aux
vues de la nature, viennent uniquement du
développement fucceffif de toutes les parties
de la matrice ^ félon l'ordre indiqué ci-après.
Ordre du 210. Les fibres du fond & du corps de cet
développe- ^j-^^j^ç naturellement plus difpofées au déve-
ment des di- ^ ' * ^ ^
verfes par- loppement que les autres , fourniiïent prefque-
tiesdeiama- feules à l'ampliation néceffaire avant le fixieme
trice»
mois
DES Accouche M EN S. 8x
mois de la groffeffe ^ de forte que jufqu'à ce
terme la matrice ne femble rien emprunter de
. fon coL Ce v^ei^. qu'à cette époque que les
libres de cette dernière partie commencent à
fe développer ôc à contribuer avec les pre-
mières à la dilatation convenable pour loger le
fœtus & fes accefîbires. Toutes ces fibres dès-
lors s'étendent , fe déploient dans les mêmes
proportions , & continuent de le faire pen-
dant quelque temps ; mais fur la fin de la grof-
feffe , la dilatation de la matrice fe fait prefque
entièrement aux dépens des fibres de fon col ^
parce que celles du fond réfiflent davantage ,
&: qu'il n'exifle plus un équilibre parfait dans
la réaâiion de ces deux parties.
2 1 1 . Aufîi-tôt que cette efpece d'équilibre
efl entièrement rompue , les fibres du corps ,
ôç fur-tout celles du fond de la matrice , com-
~ mencent à faire effort pour expulfer le produit
de la conception , comme on l'obferve , par le
toucher, en portant alors le bout du doigt
fur les membranes du fœtus. Voye^ §.388.
112. Les fibres du col de la matrice^ dans ce
temps 5 fupportent non-feulement tout l'eifort
des agens intérieurs qu'elles partageoient ci-
devant avec celles du fond , mais encore l'effet
de la réaâ:ion de celles-ci fur c^s mêmes agens ;
ce qui les contraint de fe déployer fi rapide-*
Tomi /. F
82 L' A R T
ment , cy.i'en moins de deux mois le col iitériiî
eft entièrement efFacé.
1113. Si la cavité de la matrice acquiert encore
plus d'étendue après ce temps , ce n'eil qu'aux
dépens de ces mêmes fibres , devenues plus
foibles ; d'abord elles fe diftendent , puis elles
paroiflent fe ranger à côté les unes des autres ;
ce qui rend les parois du globe utérin fi min-
ces en cet endroit , que fou vent elles n^ont
d'épaifîeur , au bord de l'orifice , que celle
d'une double ou triple feuille de papier ordi-
naire.
214. C'eil par le même méchanifme que la
dilatation de l'orifice de la matrice commence
à s'opérer , & que les douleurs de l'enfante-
ment fe déclarent.
Le terme 21 5. Si la fin du neuvième mois de la grof-
de TAccou- fç^'ç çf]- prefque toujours l'époque de ces dou-
varier ^^^^^^ 9 ^'^^ ^^^ l'ordre du développement de
félon Tordre la matrice , tel que nous venons de l'expofer 5
dans lequel ^^ prefque immuable ; car il ne peut varier ,
pent les di- ^^^ ^^ terme de l'Accouchement > qui en pa-
verfes par- roît l'effet naturel , n^v). foit avancé ou re-
216. Toutes les fois que les fibres du fond
& du corps de la matrice , réfiflent trop au
développement- dans les premiers temps de la
grofTeffe , celles du col étant obligées de fe
DES ACCOUCHEMENS, 83
déployer prématurément, rAccouchement fe
fait avant terme , & tout aufîi naturellement
qu'au neuvième mois.
2.17. Il arrive plus tard au contraire dans
les femmes , dont le col de la matrice ne fe dé-
veloppe pas dans le temps affigné par la natu-
re , foit que les fibres des parties fupérieures
foient plus extenfibles qu'à l'ordinaire ou
autrement. ,-.
2 1 8 . Cette (te'tfbîê aflertion n'efl pas , comme
On pourroit l'imaginer , le fruit d'une iimple
fpéculation , qu'on a voulu faire cadrer avec
la théorie établie ; mais une vérité que l'expé-
rience & robfervation ont déjà plus d'une fois-
démon|rée.
S E C T I O N I I.
JDes changemcns que produit la grojjejje dans le
tijju même de la matrice»
219. Quand on compare la 7?2^mVe aux Dlfféren-
approches de l'Accouchement , avec ce qu'elle ^^^ ^^^ p*"^;
, . , rr rr • r fente l'orga-
etoit avant la groileue , on voit que Ion ex- nifation de
teniion efl: moins l'effet d'un fimple dévelop- la matrice
pement, que d'une efpece de génération, ou ï*^^^^"' ^*
tout au moins d accroiliement , qui ne le tait
pas toujours fans altération pour les autre$^
parties, , ;
F 2
84 L' A R T
2iô. La matrice, en effet , ne s'étend pa$
comme la velHe iirinaire, en acquérant plus
de capacité, fi (es parois ne confervent pas
toute leur épaiffeur naturelle , du moins en
perdent -Celles fi peu , que plufieurs Accou-
cheurs ont même penfé que cette épaifTeur
augmentoit à proportion que la cavité utérine
devenoit plus grande ; mais leur opinion n'efl
pas plus jufle que celle de Mauriccau ôc autres
qui afTuroient le contraire.
Epaiffeur 221. Ces derniers n'ont fans doute jugé de
î " matr'c ^^^^^ épaifTeur , qu'après l'évacuation des
pendant la eaux de l'amnios , ou bien ils fe feront con-
groiTeffe. tentés d'examiner feulement le lieu de l'atta-
che du placenta , fans être prévenus que cette
épaifTeur augmente dans l'Accouchement , à
proportion que la cavité utérine fe rétrécit 9
- & qu'elle efl toujours plus confidérable. dans
la région du placenta que par-tout ailleurs.
222. Ce furcroît d'épaiffeur dans le lieu oii
le placenta s'efl en quelque forte greffé , a fait
dire à plufieurs Accoucheurs que cette partie
de la matrice fe développoit moins que le
refle (^) ; mais en les fuivant pas à pas , on
efl tenté d'embraffer l'opinion contraire , &
( tf ) M. Levret , Elém. fur l'art d'accoucher , aphor«r
278. Obferv. fur la caufe des Accouchemens lab.
DES ACCOU C HEMEN S. Sj
^e croire , avec D éventer , que cette portion .
utérine s'étend plus que les autres.
223. Quand on connoît la réfiftance natu- Méchanif-
relie des parois de la matrice , on ne peut, fans medeiadiia-
étonnement , les voir céder dans la groffelTe , ^jatrice.
& permettre au foetus de fe développer au
milieu d'elles ; plus cette réfiflance eft grande ,
plus la nature nous paroît admirable dans fon
ouvrage.
224. La cavité de la matrice étant aflez
grande pour contenir le produit de la con-
ception dans les premiers jours , la nature ne
femble employer ce temps qu'à relâcher les
fibres qui doivent prêter d'abord : en n'atta-
quant ainfi que les plus foibles , dans le com-
mencement, elle fe ménage plus de temps
pour foumettre les autres , & les difpofer à
remplir les mêmes vues. Toujours économe
dans fes moyens , pour opérer tous ces t^QtSy
elle n'emploie que des fluides.
225. Les fibres utérines, non-feulement fe Change-
dé veloppent & s'alongent pendant la groffefie , "^^^^ '^'^^^'
1- 1 • /i , ., prouventles
mais elles deviennent aufii plus molles , plus fibres utéri-v
fpongieufes & plus rougeâtres; de forte qu'à «^es pendant
la fin on leur reconnoît par-tout le caraftere ^^^S^offeiTe»
, . oc après
exteneur des fibres mufculaires , étant d'ail- l'Accouche-
leurs , comme celles-ci , très-irritables , & ca- «^««*
pables de coiitraâ:ion*
F3
26 L A R T
2,16, Si la groffeffe détermine tous ces chan-
gemens dans les fibres de la matrice , TAccou-
chement &: i^s fuites font remarquer le con-
traire. Ces rrrêmes fibres fe froncent & fe
raccourcirent pendant l'expulfion de l'enfant
& de i^s dépendances ^ puis elles deviennent
plus denfes & plus pâles à mefure que leur
dégorgement a lieu.
Change- 2.27. Les vaiffeaux de la matrice ne font
mens qui ar- point exempts des cfFcts de la groffeffe : liés
rivent aux r^ 5-1 r , o '^ >
■rr , aux libres quils arrolent , oc entrâmes par
vailleauxde T. ^ r
la matrice elles daus Icur développement, ils fe déploient
pendant la çj^ même temps 5 & leurs contours multipliés
s'effacent ; étant d'ailleurs moins ferrés par les
fibres qui les environnent, quelques-uns par-
viennent à un degré furprenant de dilatation.
228. Si cette dilatation n'arrive pas dans
toutes les parties de la matrice où il y a des
vailTeaux fenfibles , au moins la remarque-t-on
conflamment dans l'étendue qu'occupe le pla-
centa , oii tous les Accoucheurs favent que les
finus , dont il eil parlé au §. 168, devien-
nent afîez grands pour contenir le bout du
V doigt.
229. Les changemens que la grofiefie apporte
dans la diredion & le diamètre des vaiffeaux
utérins , n'annoncent-ils pas ceux que la cir-
culation doit y éprouver ? Les artères , moins
DES A C C 0 U CH EM EN S. 87
tortueufes & moins ferrées , offrent moins
d'obflacles au fang , dont le mouvement y
devient plus libre ; ce qui fait qu'elles en re-
çoivent alors une plus grande, quantité , &
qu'elles en tranfmetteiit auiîi davantage dans
les veines , &: dans ces efpeces de fmus ou
réfervoirs qui communiquent avec le placenta,
Voye^ §. 228.
23.0. Si ces premiers phénomènes font autant
d'effets naturels du développement de la ma-'
tr'ice pendant la groffeffe , fa contraftion , au
moment de l'Accouchement , n'en produit pas
de moins intéreffans à connoître , puifqu'ils
peuvent nous diriger vitilement dans la pra-
tique.
231. A mefure que la cavité de ce vifcere Deschan-
diminue , les vaiffeaux dont il s'asit fe replient g^^^^s que
^ / . lAccouche-
& deviennent tortueux , comme ils etoient ^^j^^ ^ f^^
avant la groffeffe ; 6c ils éprouvent une com- fuites appor-
prefÏÏon d'autant plus forte , que le corps ren- ^^^\. ^"^ f^
* ^ :' T. r vameaux de
fermé dans la matriu réfiffe davantage , ou que la matric^.
celle-ci fe rapproche plus de fon état naturel,
232. Pendant ce temps le fang parcourt les
artères plus difficilement , & aborde plus len-
tement dans les iinus , qui , en en recevant
moins , fe rétreciffent infenfiblement , 6c eri
tranfmettent moins dans les endroits indiqués.
Voyi7^ §• 2,2,9.
F4
233. C'eft fur ces obfervations qu'ell fondé
le précepte qui rend à jamais mémorable le
célèbre Pu^os , & la pratique raifonnée , qu'iî
a fagement fubftituée à la routine aveugle &
meurtrière , que fuivoient avant lui la plupart
des Accoucheurs , dans le cas de perte abon-
dante (^).
234. On y voit aufli une théorie lumineufe
fur l'origine & la ceffation naturelle de lo-
chies fanguines & féreufes , avoc l'explication
de plufieurs autres effets que nous expoferons
dans la fuite.
Section III,
De V action de la matrice,
235. La matrice^ très-fenfible & très-irrita-
ble 5 jouit 5 de même que les mufcles , d'une
aQion de reffort & de contraftion. C'eft par la
première qu'elle tend continuellement à reve-
nir fur elle-même , qijand elle efl diilendue ;
mais c'eft de la dernière , qu'elle emprunte les
forces nécefîaires pour vaincre l'obflacle qui
s'oppofe prefque toujours à ce retour & pour
fe délivrer des corps qui la gênent & l'in-
commodent.
(^) Voyez l'ouvrage pofthume de Puios y Mémoire
fur les pertes de fang.
DES A C COV C H E ME N S. 89
2,36. Le reffort de I^l matrice peut s'affoiblir Deradlion
tellement à la fuite des grandes hémorrhagies , /''^ ^" ®
c) ^ la matrice,
qu'il s'anéantit en quelque forte ; & parce que & de riner-
alors les parois de cet organe reftent molles & tie de ce vif-
fans aâion apparente , l'on a dit qu'il étoit
dcinsV inertie (^a^.
237. La même chofe arrive quelquefois à la
fuite des Accouchemens très-prompts ; la ma-
trice fe vuidant tout-à-coup , tombe dans une
efpece de ilupeur qui pourroit avoir des
fuites fâcheufes , ii on ne l'en relevoit aulîi-
tôt 5 en follicitant vivement fon adion.
238. L'inertie peut afFe£î:er toutes les parties
de la matrice , ou une feule ( ^ ) ; quelquefois
on ne l'obferve que dans le fond & le corps
de cet organe ; d'autres fois elle n'en attaque
que le col , ce qui n'efl: pas également à crain-
dre pour les fuites.
239. Dans cet état, l'irritabilité & la fenfi-
bilité de la matrice fe trouvent tellement affoi-
blies 5 que ce vifcere fupporte fans peine la
(û) L'aâion de reffort de la matrice fiibfifle quelque
temps après la mort de la femme. La contraâion de ce
vifcere fur lui-même , fi l'on vient à en extraire l'en-
fant , & les Accouchemens qui fe font alors opérés natu-
rellement ,fourniffent autant de preuves de cette vérité.
{h) Voyez l'excellent Traité fur les pertes utéri-
nes , par M. k Roux , Chirurg. de Dijon.
ço L A R t.
préfence de la main , & que les liqueurs ftimu-
lantes qu'on y injede , ne peuvent le forcer à
fe contraûer.
240. Ce cas efl le plus déplorable de tous
pour l'homme de l'art , que des gens injuftes
rendent garant des événemens ; car malgré
fon aûivité & ïes foins , il a prefque toujours
le défagrément de voir la femme fuccomber
à l'hémorrhagie.
De la con- 24 1. La contra£i:ion eft une aûion bien plus
traûion de pulf^ante que celle de reflbrt: elle efl produite
la matrice. V, . . . n •
par une caufe irritante qui nous eft inconnue ,
& qui n'eft pas foumife à la volonté de la
femme , comme celle de la plupart des mufcles,
242. Toutes les parties de la matrice fe con-
traûent en même temps, malgré l'opinion
contraire de quelques-uns ; mais il eft vrai
que cette contraûion n'efl point égale par-
tout , autrement l'Accouchement ne pourroit
fe faire. Si elle eft plus forte , dans ce qu'on
appelle vulgairement \e fond de. la matrice , que
dans le col , c'eft que les fibres ne font pas
également difpofées ni aulîi nombreufes dans
ces deux parties.
243. La matrice vivement irritée contre les
obftacles qui lui réfiftent dans les Accouche-
mens difficiles , fe contrafte avec tant de
vigueur , que fouvent elle , épuife fes forces ,
DES Ac COU C H EM EN S. ^l
Se tombe dans l'inertie , ou elle fe déchire &
pouffe l'enfant dans la cavité abdominale.
Section IV.
Des ckan^cmens que produit la grojfejje dans la
fituaùon de la matrice,
244. Il eff rare de trouver , dans les der- L'obliquîté
niers temps de la ^roffeffe , l'axe longitudinal ^'\ ^^ "^^-
de la matrice , parallèle à celui du balîin , ,
parce qu'il eff prelque impoffible que le
fond de cet organe s'élève à une certaine hau-
teur 5 parmi les inteftins , fans s'incliner
d'un côté ou de l'autre ; c'efi: cette déviation
qu'on "appelle obliquité,
245. Les Auteurs qui ont parlé de l'obli- De diffé-
quité de la matrice , en ont établi quatre efpe- ''^^^'^y ?^'
ces générales; 1°. l'obliquité en avant, 2^. quké.
celle en arrière, 3°. celle du côté droit, 4*^.
celle du côté gauche. Un des plus célèbres
d'entre eux en diffingue aufîi. des moyennes ,
qu'on pourroit en quelque forte multiplier à *
l'iniini.
246. Après l'obliquité latérale droite , c'efl
l'antérieure qui eft la plus ordinaire ; celle du
côté gauche efl affez rare , & on peut douter
de la poiîibilité de l'obliquité pofférieure.
247. La déviation de la matrice étoit connue
trice
92 U A R T
avant D cv enter ; de Graaf ^ Bartholïn ^ Amand ^
Mauriceau & d'autres , en fournifîent des
exemples. Mais fi ces Auteurs fe font moins
expliqués fur cet objet que Deveater , aucun
d'eux n'en a déduit d'auffi faufles confequen-
ces. Les Modernes n'ont fait que le copier.
Opinion 248. On a cru d'abord que l'obliquité de la
f^. . matrice étoit l'efFet de fa mauvaife conforma-
fur la caule
de l'obiiqui- tion , du relâchement de quelques-uns d^ î^s
té de la ma- ligamens , & de la contradion des autres, ou
de certaines tumeurs des parties voiiines. On
V a auiîi penfé qu'elle pouvoit provenir de l'ha-
bitude où font certaines femmes , de ne fe
coucher que fur un côté ; mais la plupart des
Auteurs 5 de nos jours, l'attribuent à l'attache
du placenta , dans une autre partie que le
fond de la matrice.
^4^, En confultant les ouvrages de ces der-
niers , on voit qu'ils ne font pas toujours
d'accord avec eux-mêmes fur cette matière ;
ce qui vient fans doute de la difficulté qu'ils
ont rencontrée à faire cadrer leur opinion
avec l'obfervation journalière.
250. On conçoit aflez bien comment, par
exemple , une mafîe , telle que le placenta ,
attachée un peu au-deffous du fond de la ma--
trice &c du côté droit , peut l'entraîner de ce
côté-là j mais on ne voit pas auffi clairement
D ES Ac cou C H EMEN s. 95
comment cette mafle peut déterminer la même
cfpece d'obliquité , quand elle s'efl greffée fur
le col ou fur le côté gauche.
251. L'obliquité de la matrïcz paroît une Caufes dé-
fuite néceflaire de la rondeur qu'elle acquiert terminantes
en fe développant , de la figure & de la fitua- ^^ ^ç. j^ j^^,
tion de quelques-unes des parties qui l'entou- trice.
rent , de la mobilité des autres , & des chan-
gemens que leurs fondions y déterminent ;
mais quelle efl la caufe qui l'oblige à s'incliner
plutôt d'un côté que de l'autre ?
252. On ne peut méconnoître dans la direc-
tion de l'axe du bafîin , la caufe qui déjette
en devant le fond de la matrice , &: qui déter-
mine l'obliquité antérieure. Il feroit bien plus
difficile d'expliquer , pourquoi cette obliquité -
n'exiile pas conftamment , fi l'on connoiflbit
moins la réfifiance naturelle des enveloppes
du bas-ventre , par lefquelles la matrice, efi:
toujours foutenue immédiatement après les
premiers temps de la groiTefîe.
253. Il paroîtra peut-être plus difficile d'affi-
gner la véritable caufe des obliquités latérales.
Nous penfons qu'elles font déterminées par le
rapport de la matrice avec Fintefiin rccium , &
rS romaine du colon. La convexité antérieure
de la colonne lombaire , & la fituation que
prennent les inteilins grêles , relativement à
94 L' A R T
la matrice qui les foiileve , à mefure qu'elle
s'avance dans la cavité abdominale , favorifent
enfuite ces efpeces d'obliquité.
254. Le rapport de toutes ces parties , en
effet y eft tel que les excrémens , en defcendant
dans le recium , où ils féjournent quelque
temps , exercent une preiîion plus ou moins
' forte fur un des côtés de la matrice , qui oblige
fon axe à fe détourner de celui du baffin , &
à s'incliner du côté où il y a le moins de réiif-
tance. Roedcrer avoit à-peu-près cette idée (^ ) ,
c^xeM, Solayres a clairem.ent développée (^).
255. Cette preffion fe faifant prefque tou-
jours du côté gauche , & ne pouvant avoir
lieu autrement , à moins qu'il n'y ait vice de
tranfpoiition de l'S romaine du colon , on ne
doit pas être furpris de ce que le fond de la
matrice s'incline fi fouvent du côté droit , & fi
rarement fur l'autre.
Temps où 256. C'eil Ordinairement du troifieme au
Tobliquité ^ • « r c ' ^ • 1
deiam " q^^^trieme mois que le tait appercevoir le pre-
coramence. niier degré d'obliquité latérale , parce que (^^^i-
là le temps où le corps de la matrice occupe
le détroit fupérieur.
( û ) Roederer, Elém. art. obf. §.450.
(^) Solayrcs ^ Dijfert. de partu , viribus maternis ah'
foîuto, %,X\.De uiero obliqua, . . A Paris , chez d^Houry,
DES ACCOU CHEMEN S* 95
257. Le fond de ce vifcere , alors déjà lé- ;
gérement incliné , ne peut s'élever par la fuite
dans la cavité abdominale , qu'en y parcou- j
rant un trajet oblique, de forte que les intef- -i
tins grêles font obligés de s'en écarter , & de
fe porter du côté gauche , vers lequel , d'après
la difpofition même du méfentere , ils femblent \
avoir une pente plus naturelle.
258. La convexité de la colonne lombaire , Caufesac- \
favorife beaucoup l'obliquité latérale. La ma- ceflbires de j
» 1-/V 1 1 1 N r l'obliquité j
trice s arrondiflant de plus en plus , a melure ^j^ j^ ^^^ !
que la grofTefle augmente , ne peut , à caufe trice. j
de fon extrême mobilité , demeurer appuyée '
fur cette colonne , qui lui offre , de chaque ;
côté , des efpaces bien plus conformes à fa ;
259. L'atfâche du placenta , fur un des côtés
de la matrice , l'habitude de certaines femmes i
de fe coucher toujours fur le même côté, ne <
font que des caufes acceffoires à celles que «
nous venons d'expofer , & indépendamment \
defquelles l'obliquité latérale peut avoir lieu ; :
puifqu'on Ta fouvent remarquée du côté oppo-
fé à celui vers lequel ces mêmes caufes au- |
roient dû la déterminer , d'après les Auteurs
qui en ont fait mention.
260. C'eft en examinant & en palpant le signes de
ventre de la femme , qu'on peut juger {vire- l'obiicpii«« ;
96 r A R T
ûe la ma- nient de robliquité de la matnctr^ car la fitua-
trice, tion dii col de ce vifcere peut induire en
erreur. Pluiieurs fois nous avons trouvé l'ori^
fice exaftement appliqué contre les os pubis ,
chez des femmes , dont la matrice étoit telle-
ment inclinée en devant , que le ventre avoit
befoin d'être foutenu par une efpece de fuf-
penfoir. Nous avons fait bien plus fouvent la
même remarque, à l'occafion de l'obliquité
latérale droite , chez des femmes où elle ne
laiffoit pas que d'être confidérable , quoique
l'orifice fut fitué auprès de Vifchium du même
cote.
261. L'obfervatlon prouve d'ailleurs qu'on
peut à volonté , changer la fituation du fond
de la matrice , en faifant prendre à la femme
une position différente , pendant que le col de
ce vifcere refte appuyé contre le même point du
baffin , fi au moyen du doigt porté dans l'ori-
fice , on ne l'entraîne d'un autre côté.
262. En déplaçant Id.^ matrice , comme il
vient d'être dit , on lui fait fubir une très-légère
torfion 5 vers l'union de fon col avec le vagin.
C'efl cette torfion , quelquefois remarquable
au toucher , que des Accoucheurs ont pris
pour le caradere des obliquités moyennes
entre les latérales & l'antérieure ; mais ils fe
font fait illufion. Cette torfion n'efi point un
figne
DES ACCÙUCHEMENS, 97
(igné plus certain de l'implantation dé i'ail'iere-
faix , entre Tor^ginè d'une trompe & le milieu
de la partie antérieure de la matrice, ^ comme
le prétendoit M. Lcvrct,
263. L'obliquité de la fnaîtïu efl en gêné- EilTets dé
rai bien moins fâcheuie qu'on le dit commu- ,° ^^'^^'^
^ de la ma-"
hément. Quand elle n'eft que légère , &: même trice,
médiocre , fouvent loin de nuire à l'Accou-
chement , elle fembl(è le favorifer t l'obliquité
extrême peut feule y devenir contraire 5 mais
il efl toujours ii aifé de là corriger ( Voye:^^ §.
753), qu'on pourroit , avec raifon , en attri-
buer les effets ^ autant à l'ignorance de l'Ac-
coucheur , qu'à l'obliquité même. Il ne feroit
peut-être pas moins dangereux d'ailleurs ,
pour la mère & pour l'enfant , que l'Accou-
cheur fuivît à la rigueur tous les préceptes
di^lés , pour fe mettre en garde contre c^%
mêmes effets , qiie s'il les attendoit pour les
combattre ; car parmi ces préceptes il en eil
dont les fuites peuvent être fâcheufes.
264. On peut 5 avec Roedcrer , regarder
l'obliquité de la matrice , comme la caufe de
quelques-unes de ces douleurs incommodes ^
que les femmes éprouvent dans les derniers
temps de la groifeife , fans cependant croire
que ces mêmes douleujrs ne puiiTent avoir
d'autres caufes,
Tom& L G
98 E A R r i
265. Quand l'obliquité eft confidérable , le '
col de la matrice , appuyé contre un point des I
parois du bafîin , s'ouvre beaucoup plus diffi- 1
cilement que s'il répondoit au centre de cette i
cavité 5 parce que les forces qui tendent à \
l'ouvrir , font alors dirigées de manière qu'el-
les viennent fe perdre en partie fur le point
du bafîin dont il s'agit ; ce qui rend l'Accou-»
chement plus long & plus laborieux. \
x66. Dans ce cas , les membranes venant à J
fe rompre de bonne heure , fi l'adion des j
puiiTances auxiliaires de la matrice efl alTez ^
forte 5 & le baffin afTez grand , la tête de ■
l'enfant vient fe préfenter à la vulve recou- \
verte d'une portion de la matrice même , ;
qu'elle a forcée de s'étendre & de defcendre j
au - devant d'elle , pendant que l'orifice fe ;
porte de plus en plus en arrière. j
267. Chez les femmes dont le bafîin efl un
peu refTerré , la tête ainfi recouverte s^Qn- '
gage beaucoup moins que dans les autres ; :
mais dans toutes , comme les efforts qui ten-
dent à pouffer cette tête en avant , agiffent i
perpendiculairement fur le centre de la por- \
tion utérine qui la recouvre , cette portion fe ,
diflend, s'enflamme & fe déchire, fi Ton ne
prévient ces effets , en ramenant l'oriiice au '
centre du bafîin , 6c en l'y maintenant j> jufqu'à i
ce que la tête y içit çngagée. -j
Ï)ÉS A C C OU C H EMEN Se 99
%G%, L'axe longitudinal de l'enfant , toujours
parallèle à celui de la matrice , ne peut l'être
en même temps avec celui du bafîin , dans les
grandes obliquités ; ce qui ofïre un autre genre
d'obilacles à l'Accouchement. Dans l'extrême
obliquité en devant , par exemple , c'eil le
plus fouvent un des côtés de la tête qui fe
préfente au détroit fupérieur ; l'oreille étant
appuyée au-deffus du pubis , & la future fagit-
taie, dirigée félon la longueur de la bafe du
facrum. Dans les obliquités latérales , tantôt
c'ell le front , & tantôt la face ou la nuque
qui fe préfente ; comme on le verra dans la
troifieme partie de cet ouvrage.
269. Outre ces effets généraux de l'obliquité
de la matrice , elle peut en déterminer d'au-
tres , que nous expoferons , en traitant de
Fefpece d'Accouchement auquel ils auront
rapport.
4^ © %
G%
ioo L A R T
C H A P I T R E I I.
Des Règles , de la fécondité & de la
Jlérïlité ; des fignes du viol^ & de ceux
diaprés lesquels on juge communément
qu'une femme ejî accouchée*
Section première.
Des Règles,
Des règles. 170. J_j A matrice 5 avant l'âge de puberté ,
ne paroît recevoir que le fang néceffaire à fa
nutrition & à fon accroiffement ; mais depuis
cette époque , jufqu'à 1 âge de quarante-cinq
ou de cinquante ans , elle éprouve périodi-
quement une pléthore fanguine , fuivie d'un
dégorgement plus ou moins abondant, qu'on
déiigne communément fous le nom de réglés.
Des éva- 27 1. Prefque toutes les femmes fontfujettes
cuationspe- ^ cette évacuation , dont le dérangement ou
qui ont fou-^^ fupprefîiôu , tiors le temps de la groiTeffe 6c
ventfuppiéc celui de l'alaitement, manque rarement d'alté-
aux règles, ^^^ jg^j. fa^té : s'il fe rencontre des femmes à
à l'égard de r r/ 1? iv. f 1 /
la fanté des ^^^^ 1^ nature a reiuie 1 avantage a êtres réglées ,
femmes. il en efl peu qui n'éprouvent périodiquement
DES Accouche M EN S. loi
une autre évacuation , qui tient en quelque
forte lieu de la première , à l'égard de leur
fanté : chez les unes , il fe fait une excrétion
fanguine par le nez : chez les autres , par les
points lacrymaux , par les oreilles , par les
mammelles , ôcc. Nous avons connu une
femme de quarante-cinq à quarante-huit ans ,
qui , depuis l'âgç de quinze ans , éprouvoit
périodiquement , chaque mois , un dévoie-
ment , dont la durée étoit de trois ou quatre
jours.
272. La première & la dernière apparition Temps de
des restes fe fait plutôt ou plus tard , félon ^^ f^'^'^''^
'^ ^ ^ ^ . ^ , ' _ ôî de la aer-
la conflitution du fujet , fa manière de vivre, niere appa-
le pays qu'il habite , & une infinité d'autres ri"»!^ ^^^
circonflances. Dans le climat tempéré où nous ^^S'^^*
vivons , cette évacuation s'annonce vers la
douzième ou la quatorzième année , & cefîe
entre la quarante-cinquième 6c la cinquan-
tième.
273. Ce n'eft cependant pas un phénomène
abfolument rare , de rencontrer des femmes
qui ont été réglées plutôt, ou qui ont cefîe - ^
de l'être plus tard. Chez quelques-unes , les
règles ont paru , pour ainfi dire , dès l'enfance ;
&; chez d'autres , elles ont continué jufques
dans une extrême vieillefîe.
274. Dans une femme bien conflituée , la Durée de
102 L' A R T
chaque éva- durée de cette évacuation & de (qs périodes
cudtion pe- ^^ prefque invariable ; mais on y remarque
des différences dans chaque individu. Chez
quelques femmes , en efFet , le iang coule pen-
dant iix ou huit jours ; & chez d'autres ,
durant trois ou quatre feulement , & même
moins. Pareillement un certain nombre font
réglées tous les vingt-fept à trente jours ; d'au-
tres le font deux fois le mois , & plusieurs
enfin toutes les fix femaines ou deux mois ,
& même plus rarement encore : mais il s'en
trouve bien peu , s'il en exifte , qui, fembla^
blés à celle dont parle D éventer^ n'éprou-
vent cette évacuation que pendant leur grof^
{t& {a),
Delaquam- ly^. H eft impoffible de favoir au jufte la
tite u iang q^^j^^^^^ ^e fang que les femmes perdent cha-
des règles. ^ ^ a ^ i
que mois 5 parce que ÇQttQ quantité n'eft pas la
même dans toutes , & qu'un grand nombre
de caufes peuvent d'ailleurs la faire varier :
on Feftime , en général , de trois à quatre
onces.
Defaqua- 2y6. îl eft plus aifé de Juger de la nature de
ce fang ; il n'a pas les qualités mal-faifantes ,
que quelques-uns lui ont attribuées : s'il ne
paroît pas toujours aufîi pur que celui qu'on
{a) Devenîer , fur l'Art des Accoiich. chap* XV.
r>ES Ac COUC H EM EN s. ÎO3
tîreroit d'une autre partie du corps , c'eil: qu'il
fe mêle aux humeurs du vagin , qu'il fe
corrompt, en féjournant dans ce canal, ou
dans les linges dont les femmes fe garniffent.
277. Les règles ne s'annoncent pas toujours
en rouge ; quelquefois elles commencent par
un flux féreux , &: finiffent de même. Souvent
aufîi , dans les filles , elles font précédées de
douleurs aiguës , dont le iiege & la nature
feroient penfer qu'elles font femblables à celles
qui fui vent l'Accouchement , & qu'on nomme
vulgairement tranchées utérines,
278. La foiu-ce du fang des règles eft bien Des vsif.
connue aujourd'hui: on fait qu'il diilille de ^^^^^ 'î"^ ^^
, , fourniffent.
ces ouvertures , qu on remarque dans toute
l'étendue de la cavité de la matrice , de celle
de fon col , & peut-être du vagin. S'il refle
encore des doutes à ce fujet , c'efl à l'occafion
de l'efpece de vaifTeaux qui le laiiTent échap-
per ; car les uns foutiennent que ce fang fort
des artères , &: les autres , au contraire , aiiu-
rent qu'il vient des finus utérins ou des veines.
Nous penfons qu'il découle des finus utérins.
279. Nous ignorons la caufe du retour pé- Delacaufe
riodique des règles, La plupart des Auteurs, en ^"''^^o^'^P^-
1, -1 X 1 1 / 1 11 • riodique des
1 attribuant a la pléthore de la matrice , nous ^e^^ies.
ont laifié autant à defirer , que ceux qui
l'avoient rapporté à une autre caufe ; puif-
G4
I Q4 U A R T
qu'ils n'ont pas déterminé ce qui donnait lieu
à cette pléthore , ni pourquoi elle revenoit fi
çonftamment au même terme. Dipendroit^elle
de la iituation de la matrice , de la diftribution
de {^^ vaiiTeaux , ôcc, comme pluneurs l'a-'
voient imaginé ?
280. Il n'eil pas moins furprenant de voii:
cette évacuation manquer tout-à-coup , pour
ne plus reparoitre , foit à l'époque naturelle ,
ou plutôt, fans que la fanté des femmes en
foit altérée ; pendant au contraire que fes
moindres dérangemens , avjant ce terme 5 don?
nent lieu quelquefois à tant d'açcidens.
Deîacef- 2,8 1. La ceiTation des règles , malheureufe^
(jàxxon 4es j^Q^i ^ n'arrive pas toujours ainfi: le plus fou-
vent elles fuivent une marche trèsrirréguliere ,
avant d'arriver à ce terme ; tantôt elles font
abondantes , &: tantôt elles fluent en fi petitç
quantité , que les linges qui le§ reçoivent en
font à peine marqués ; fouvent aufîi elles re^
paroiffent deux fois le mois , & retardent en-
fuite de fix femaines ou plus,
%%%, C'êft à jufte titre qu'on nomme le
temps de la cefTatioii des reg^ks , le tejnps cri-
tique des femmes ; car un très-grand nombre,
accablées alors d'infirmités , ne traînent , après
ççxx.^ époque 3 qii'une vie miférable &; lan=*
gVliffante?
DES ' A C cou CHEMEN s. IO5
283. On a vu les règles reparoître pendant
pliifieurs mois de fuite chez des femmes fexa-
génaires , &: ramener, en quelque forte , l'efpoir
d'une nouvelle fécondité. Nous avons obfervé
ce phénomène fur une femme de foixante-cincj
ans : la fupprefiion de ces nouvelles nghs
donna lieu à plulieurs accidens , qu'on prit
pour fymptomes de grolTeiTe ; & la femme ,
depuis cinq à fix mois , vivoit dans cette illu-
fion , que l'augmentation du ventre fembloit
d'ailleurs favonfer , lorfqu'on reconnut qu'elle
, étoit hydropique.
284. La ftérilité des femmes qui font entié- De îané-
rement privées de leurs règles , & qu'on nomme ^^ "^ ^}^^
hréhaignes , la fuppreiîion de cette évacuation femme foit
pendant la grofleffe & l'alaitement , annon- réglée.
cent affez qu'elle n'eft point une dépuration ,
mais un fimple dégorgement , 6c que ce fang
avoit une deilination bien plus précieufe : il
eil en effet fi néceflaire au développement du
fœtus pendant la groffeiTe , & à la fecrétion
du lait après l'Accouchement , qu'on a tou-
jours pris les règles , dans ces deux états , pour
^ne évacuation contre nature,
285. L'ex-périence a prouvé que les enfans Remarques
des femmes réglées pendant la grofTeffe , ^ *^^ ^"^^^' ^
étoiçnt toujours plus foibles & plus valétudi-
Ï06 VA R T
naires que ceux des autres ( ^ ) ; & le public ,
encore aujourd'hui , regarde comme très-mau-
vaife, la nourrice fujette à cette évacuation ;
mais il feroit intérelTant de le retirer de cette
erreur , au moins à l'égard de quelques-
unes.
286. Parmi les femmes qui font réglées
pendant leur grolTeffe , les unes ne le font
qu'une fois , les autres pendant les trois ou
quatre premiers mois , & rarement plus tard.
' La plupart de ces dernières font très-fanguines ^
& perdent beaucoup habituellement , ou bien
elles font d'une conftitution molle & délicate;
ce qu'il ell eflentiel de remarquer. Ce dégor-
, gement eu falutaire aux premières , dans le
commencement de la groflefTe , où le fœtus ne
confomme que très-peu de fluide ; ce n'efl: pas
l'évacuation qui eu à craindre , mais la plé-
thore utérine dont elle eu précédée, qui
s'étendant jufqu'au placenta , peut en procurer
le décollement , & donner lieu à une hémor-
rhagie plus ou moins dangereufe.
Précaution 287. Cette raifon doit engager les femmes
que aoivent
obierver les
. rtg.ees ^^ jBurton , trad. de rAnel. fur les Accouchemens ,
pendant la "^ •
DES ACCOUCHEMENS. IO7
à fe priver d'un peu d'alimens , lorfqu^elles
éprouvent les fymptomes qui avoient coutume
d'annoncer les règles avant la grofTefle , à
prendre quelques boiiTons tempérantes , à
garder le repos , êc en un mot , à éviter ce
qui pourroit augmenter la force du fang vers
la matrice.
288. Quoique les règles n'aient pas lieu,
pour l'ordinaire , pendant la groiTeffe;, le temps
en eil cependant marqué par le gonflement du
fein 5 & un peu de pefanteur dans les mem-
bres , 6cc. ; ç'eil ce moment qu'il faut choifir
peur faigner les femmes dont nous venons de
parler , fi l'on veut prévenir les effets , foit de
la pléthore utérine , foit de la pléthore générale.
289. Quant aux femmes délicates , qui font
réglées pendant les premiers temps de la grof-
feffe , on doit plutôt chercher à les fortifier ,
qu'à diminuer la maffe du fang.
290. Quelques Accoucheurs penfent qu'il
eft bien important de diftinguer cette efpece
d'évacuation , de celle qu'on a coutume de
défigner fous le noni de perte ; nous en conce-?
vons diiîiciiement la raifon. Pourquoi fe met-
tre en peine 5 en effet , de faire cette difândion,
il , comme ces Accoucheurs l'annoncent , l'une
& l'autre évacuation font alors contre le vœu
de la nature }
îo8 r A R T
DhTéren- 201. On ne peut d'ailleurs fe tromper furie
ces des re- caractère de ces deux évacuations , que dans
fa^perte^qu^i ^^^ premiers mois de la groffelTe. Les règles
peut avoir arrivent au temps ordinaire , elles coulent en
lieu pendant petite quantité 5 &: ne font annoncées que par
de légers fymptomes ; enfin la femme fe trouve
mieux à mefure que le dégorgement s'opère.
292. La perte fe déclare dans un temps in-
déterminé ; quand elle n'ell pas l'effet d'une
caufe externe , d'une paillon violente , &c. ,
elle eft la fuite d'une pléthore univerfelle ou
locale ; & pendant fa durée , la femme eft
atteinte de légères foibleiTes , de maux de
reins , d'un fentiment de pefanteur à la matri-
ce 5 &c. Le fang des règles , dit un Auteuj"
moderne , eu toujours plus fluide , au lieu que
celui de la perte eu plus épais Si fe coagule
«. . facilement. Dans le premier cas , il vient des
vaiiTeaux du vagin 6c du col de la matrice ; &
dans le fécond, il découle des finus utérins,
^ que le décollement d'une portion du placenta
a mis à découvert.
293. Quand le fang coule en -petite quantité,
le repos , la diète , les boifTons tempérantes Ôc
incraffantes fuffifent toujours pour l'arrêter ;
mais ces mêmes moyens font fouvent infruc-
tueux, lorfque la perte eu plus abondante;
c'eil pourquoi on a recours à de plus puiffans ,
jDes Ac cùuc n e men s, 109
parmi lefquels on a grand foin de ne pas ou-
blier la faignée du bras , quoiqu'il s'en faille
de beaucoup qu elle convienne dans tous les
cas.
SectionII.
De la fécondité & de la flérïlïté,
294. \jdi fécondité eft l'aptitude de la femme De la fé-
à concevoir & à devenir mère. condké.
295. La femme ne jouit communément de Du tempy
cet avantage , que lorfqu'elle efl bien réglée ; °^ ^^^ ^^"^*
^ yi . / „ ,. . , - mes font fé-
OL en eit privée , pour 1 ordmaire , après la j,Qjjdes
celfation totale de cette évacuation pério-
dique.
296. Quelques-unes ont cependant donné
des marques de fécondité avant d'être réglées ,
mais elles étoient fûrement difpofées à l'être
bientôt , & la nature avoit déjà fans douts
opéré la révolution néceifaire à ce fujet. L'on
ne connoît que peu d'exemples de conception ,
furvenue après la ceffation totale des règles.
297. Cette heureufe aptitude à la concep- Desfignes
tion , dépend du concours de plulieurs caufes, qui annon-
qu'il eil il difficile de connoître, que la srof- *^°"V^^ ^^"
feffe eit feule capable de nous faire diftinguer
parfaitement la femme qui en jouit, d'avec
celle qui en eft privée.
298. Il n'eft pas plus aifé de prononcer , ^^ ^^ ^^^"
rilité.
îîô L'A n T
dans bien des cas , fur rimpuiilance abfolue
ou l^fiirilité des femmes^qui, de tous les temps^
a été regardée comme un fujet de répudiation
&: de diffoîution de mariage.
Defescau- 290. La mauvaife conformation des parties
externes de la génération , le défaut de quel-
ques-unes , même de toutes , les tumeurs qui
les afFeûent , les brides , les cicatrices , les
duretés , & les calloiités qui rétreciifent le
vagin & en défendent l'entrée ; Qn^n , l'obtu-
ration prefque totale de fon oriiice-par la
membrane hymen , n'ofirent que des marques
incertaines de Jlinlitè,
300. On peut en dire autant de quelques
maladies de la matrice , de fes trompes , ôc
des ovaires ; de la fituation contre nature du
mufeau de tanche , de l'abfence des règles ou
de leur trop grande abondance ; des fleurs
blanches , de l'embonpoint exceilif , du dé-
goût qu'éprouve la femme pour l'ade véné-
rien , &c.
301. Quand même on ne connoîtroit point
d'exemples de femmes qui aient conçu , quoi-
que afFedées de quelques-uns des vices dont
nous venons de faire l'énumération , on ne
devroit pas encore regarder ces vices comme
autant de caufes d'impuiffance abfolue ; puifque
la plupart peuvent être détruits ou corrigés
DES Ac COUC H EM ENS. III
par le fecotirs de la Chirurgie & de la Mé-
decine.
302. N'a-t-on pas vu plulieurs femmes deve-
nir groii'es, malgré l'étroiteiTe naturelle ou
accidentelle du vagin ; d'autres , dont l'orifice
de ce canal s'ouvroit dans le rectum , les par-
ties extérieures manquant entièrement ? &: com-
bien de fois n'a-t-on pas incifé l'hymen trop
denfe , les duretés &; callofiîés du vagin ;
élargi ce canal 5 &: enlevé les tumeurs qui s'op-
pofoient au vœu de la nature ?
303. Il n'y a de caufe apparente d'impuif-
fance chez la femme , que l'obturation totale
du vagin ou de l'orifice de la matrice ; mais
elle n'efi: point incurable.
304. Quand on confidere le grand nombre
de femm.es à qui la nature femble refufer le
doux titre de mère , quoiqu'elle ait ajouté en
elles 5 au noble defir d'avoir des enfans 5 les
difpofitions les plus favorables pour cela , on .
efî: contraint d'admettre des caufes cachées
qui s'y oppofent , &: qui paroiflent impénétra*
blés aux lumières de laraifon.
305. Ces caufes peuvent dépendre du mari
Ou de la femme ^ ou tout au moins provenir
d'un certain défaut de convenance dans le
tempérament de l'un & de l'autre. Tel homme
en effet qui a palTé pour inhabile à la généra^
ii2 JOA R f
tion avec une femme , a eu des enfans ayeê
une autre , & vice ver/a,
S E C T I O N I I ii
J^es fi^nes du viol y & de cetix qui ind^uent que
r Accouchement a eu lieu,
Desfignes ^^^^ l^^ zûmes de viol , d'infanticide ÔÊ
cent qu'une ^^ fupprellion de part (^) , ont paru fi abo^
femme a été minables , que la juile févérité des loix a tou-^
violée. jours puni de mort les perfonnes qui en ont^
été convaincues ; mais comme le plus fouvent
ces fortes de forfaits manquent de témoins ,
les juges 5 avant de prononcer ^ ordonnent la
vifite de celle qui fe dit violée , & de la femme
accufée d'avoir détruit fon enfant au moment
de fa nailTance , foit de defïein prémédité , foit
en l'expofant à la rigueur des faifons , fous un
prétexte quelconque*
307. L'Accoucheur a befoin ici de beaucoup
de connoiiTance & de difcernement , pour ne
(^) La fupprefîion de part, eft lorfqu'une filie, oai
femme, cache la naiiTance de Ton entant ou le fait
périr auffi-tôt qu'il e/t né, foit en le fiiftbquaht , foit
en le jettant dans un puits, dans une rivière, ou tout
autre endroit, pour en dérober la connoifTance au pu-
blic , &c. DiBionn. des Sciences & Arts , tom. XY ,
pag. d^Q^
point
JDES ACCOUCH EMENS, IIJ
point expofer la vie de l'innocent , ou faire
abfoudre le coupable. Si la fonction dont il ell
chargé élevé l'homme fage &: TaiTocie en quel-
que forte à celle de juge , elle peut dégrader
l'ignorant & le couvrir d'opprobres.
308. Les fignes négatifs de îa virginité ne
font pas des preuves convaincantes de viol ;
la contufion & la déchirure même de quelques-
unes des parties externes de la génération,
n'étant pas toujours l'effet de ce crime.
309. Souvent la membrane de l'hymen efl
entière dans les perfonnes déflorées , & dé-
truite dans d'autres , qui confervent encore
cette pureré &: cette vertu morale , connue fous
le nom de virginité.
310. Souvent auffi les défordres récens qu'on
remarque aux parties de la génération , font l'ef-
fet des manœuvres d'une femme mal intention-
née , & l'accufé n'efl peut-être coupable que
d'un refus envers elle : n'a-t-on pas vu d'ail-
leurs des filles fe mutiler les parties ^ eny
introduifant un corps étranger ou autrement ;
eniinte crier au viol, dans l'intention de fe
venger d'un amant timide , ou de fe défaire
de celui pour qui elles n'avoient aucune incli-
nation ?
3 1 1. Il paroît prefque impoiîible qu'un feul
homme--puifîe effeduer le vjol , à moins qu'il
Towx Z» PI
1Ï4 L' A R T
n'y ait une grande difproportion d'âge , ou
qu'il n'ufe de quehjue artifice , comme de faire
prendre des narcotiques ou autres chofes fem-
blables.
Desfignes 3 12. Dans Certains cas il efl aufli difficile de
qui peuvent prononcer fur la réalité de l'Accouchement ,
faire connoî- i^ r c \ r n* ^
tre 11 une ^ ^^^ temme acculée de luppreiuon de part ,
femme a eu que fur la Certitude du viol ; car dans le pre-
des enfans. niier cas , il faut que l'examen des parties fe
faffe dans les premiers jours , finonles traces
de l'Accouchement devenant communes à d'au-
tres caufes 5 ne fourniflent , à la rigueur , que
des preuves douteufes &: incertaines.
313. La flaccidité des mammelles, la laxité
des tégumens du ventre , le^s vergetures , les
taches blanchâtres & luifantes qu'on y remar-
que 5 peuvent être en effet la fuite d'un embon-
point exceffif 5 de l'hydropifie afcite , de Thy-
dropifie de matrice^ Scc , comme de la/groffeiTe
6c de l'Accouchement.
3 14. La préfence du lait dans les mammelles
n'en efl: point un figne plus certain, fi , comme
le rapportent quelques Auteurs , des femmes
en ont rendu à la faite d'une hydropifie de
.matrice , comme après l'Accouchement natu-
rel, & fur-tout û quelques-unes en ont fourni à
,1'occafion d'une fimple fupprefîion de règles Ça),
{a) Hyppocrats , . Dodonccus ^ die.
DES ACCO UCHEMEN S, IIJ
315. L'état des parties , tant internes qu'ex-
ternes de la génération , n'efl pas plus décifif.
L'altération du col de la matrice & de fon ori-
fice 5 l'augmentation du volume de ce vifcere
même , l'amplitude du vagin , les lacération^;
des parties extérieures , peuvent dépendre
d'une autre caufe qu^ de l'Accouchement.
D'ailleurs , combien de femmes en qui on ne
trouve aucune de ces traces , huit jours après
l'inilant où elles font devenues mères ?
316. Il faudroit , pour décider affirmative-
ment qu'une femme , accufée de fuppreiîion dé
part 5 eft accouchée , outre l'enfemble de tous
les fignes expofés , la préfence des lochies ordi-
naires 5 ce qui ne fe peut bien diflinguer que
dans les huit ou dix premiers jours de cou-
ches : après ce temps cette humeur fe rappro-
che trop du caradere des fleurs blanches ,
auxquelles beaucoup de femmes font Tujettes ,
pour qu'on puifle , fans craindre de fe trom-
per 5 attribuer les fignes dont il s'agit , plutôt
à une caufe qu'à une autre.
Hi
ii6 L'A
R T
CHAPITRE III.
JDe là génération ^ de la conception &
de la g^ojjejfe.
Section première.
De la génération.
De la ge- ^^j^ ^ E T T E Opération générale de la natu-
nératioii* , , . ,. . , -
re , par laquelle un individu quelconque pro-
duit fon femblable , s'appelle génération. Chez
les animaux elle efl toujours l'efFet de l'union
des deux {exes , & ne peut s'opérer fans elle ,
fi ce n'eft peut-être dans quelques-uns qui jouif-
fent des facultés de fe reproduire d'eux-
mêmes.
318. Mais cette reprodudion n'eft-elle que
le développement d'un animal préexiftant ?
celui-ci vient-il du père ou de la mère , ou fe
forme-t-il des principes fournis par l'un & l'au-
tre ? Dans ce dernier cas , quels font ces
principes , & comment fe raifemblent-ils ? Ce
font autant de queflions impoffibles à réfou-
dre 5 ou tout au moins fur lefquelles nous
ne halarderons aucune conjedure.
Des diffé- 3 19. Nous ne perdrons pas le temps à ana-
r>ES ACCOU C HEMENS. l\J
lyfer les difFérens fyflcmes établis fur la gêné- rens fyflê-
ratlon ; nous nous bornerons à les expofer "^" erabiis
fur Is ££Î1Ê*
très-brièvement : on peut les réduire à deux ^^^^^^^
principaux , celui du mélange des deux femen-
ces 5 & celui des œufs.
320. Le premier étoit celui des Anciens, Syftême
qui imaginoient que la femme répandoit , dans ^^^ anciens,
le temps du coït , une liqueur prolifique ,
comme celle de l'homme. Ce fyûeme , quoi-
que généralement adopté, a eu fes détrac-
teurs ; & quelques - uns , même parmi ces
Anciens , ont foutenu que la liqueur dont il
s'agit n'étoit que l'humeur filtrée par les glandes
du vagin ; en effet , fi elle venoit des ovaires ,
comment 6c par où s'échapperoit-elle pendant
la grofleffe ?
•321. A en juger par le fentiment de volupté ,
& cette efpece d'orgafme que la femme éprouve
du côté des trompes , à l'inflant où elle fe
livre aux plaifirs de l'hymen, il paroît vrai-
femblable qu'il découle quelque fluide des ovai-
res vers la matrice ; car cette fenfation ne peut
être excitée par la liqueur que la fem.me répand
au dehors , puifqu'elle a lieu chez le plus grand
nombre , indépendamment de cette émiffion.
322. M. de Bulibn n*a fait qu embellir ce pre- Syftême
mier fyflême. Selon ce favanî naturaliile , l'hom- ^- ^ï- ^'
me ôc la femme fourniffent également à la gé/ié- ^ '
H3
ii8 U A R T
ration : leur femence , dit-il , n'efl qu'un enfem-
ble de molécules organiques extraites de tou- '
tes lés parties du corps , dont elles forment j
comme avitant d'abrégés. '
313. Ces molécules organiques , qu'il appelle ;
vivantes & actives , à raifon de leur mouvement
continuel, ^ont figurées de manière qu'elles ne ;
peuvent s'unir & s'identifier qu'avec celles qui
ont été renvoyées des mêmes parties , c'efl-à-
dire , que les molécules fournies par les yeux j
de l'homme , ne peuvent s'accrocher &: s'unir !
qu'aux molécules fournies par les yeux de la
femme , ainii du refle. ;
324. La formation des parties fexuelles , fi 1
différentes dans les deux individus , ne pouvant
s'expliquer par ce fyflême ingénieux, l'efprit de '
l'Auteur y fuppléa en imaginant que la réunion
des molécules émanées des parties d'un fexe
feulement 5 formoit la bafe de tout Fédifîce, de
forte qu'il en réfulte un garçon ou une fille ,
félon que ces molécules appartiennent à l'hom-
me ou à la femme.
Syftême 32-5* Le fyflême des anciens s'efl foutenu ■
des moder- dans toute fa vigueur , jufqu'à la découverte ;
^^^' des véficules dont les ovaires des femmes fe ■
trouvent parfemés à l'âge de puberté. Mais à \
cette époque on a commence a croire que /
l'homme ôc tous les autres animaux venoient i
DES ACCOUCHEMEN S. IÎC>
d'un œuf 5 & que la diiTérence entre les vivipa-
res & les ovipares , coniiftoit en ce que les uns
ayant couvé leurs œufs en dedans , dépofoient
leurs petits vivans , au lieu que les autres ne
les couvent qu'après les avoir pondus.
326. Dans ce iyflême adopté de la plupart
des modernes, l'œuf fécondé defcend dans la
matrice , au moyen des trompes de Fallope ;
mais quelqu'un l'a-t-il vu ? on pourroit en dou-
ter 5 d'après les expériences multipliées d'un
favant qui a fait l'admiration de fon fiecle («).
3 27. Le fyftême des œufs a aufii {qs hypo- Kypothe»
thefes. Dans l'une , le fœtus eft tout formé dans^^^^^'^^^^y^"
Tœuf, &: il n'a befoin que d'y être vivifié par ^^^^
l'efprit féminal du mâle: dans l'autre, ces œufs
ne font que des efpeces de nids deflinés à rece-
voir un de ces petits animalcules qu'on a cru
découvrir dans la femence , par le moyen du
microfcope.
328. Mais l'infufîifance de tous ces fyfîêmes
pour l'explication des phénomènes furprenans
de la gêniratioji^ ne laifTe que trop apperce-
voir' la profondeur de l'abîme où la raifon de
l'homme s'efl fouvént égarée , faute de connoî-
tre les bornes que la natiu-e même avoit pref-
crites à fon intelligence & à fes recherches.
{a) M. le Baron de Halkr,
, H4
I20 U A R T
Section IL
De la conception.
De la con-
3 20. L'union des principes fournis à la géné-
ception. . , ^ ^ '^
ration par lun & l'autre iexe , fe nomme con-
ception 5 à l'égard de Fefpece humaine.
Dulieuoù 330. Si cette union ne fe fait pas toujours
elle fe fait, j^j^^ l'ovaire 5 on conviendra du moins qu'elle
s'y fait quelquefois^ puifqu'on y a trouvé des
débris de fœtus ^ même des fœtus entiers.
33 î. Ceux qu'on a trouvés dans les trom-
pes , annoncent que la conception peut s'y
faire , ou tout au moins que ces conduits fer-
vent à tranfmettre dans la matrice le corps
qui en eil le produit.
332. Les ^viÏ2ins trouvés dans la cavité abdo-
minale 5 la trompe ou l'enveloppe étant rom-
pue 5 en fournirent des preuves évidentes.
333. Si la chute de ces enfans dans l'ab-
domen a le droit de nous furprendre ? il y a
de quoi s'étonner bien davantage , quand on
connoîî la firuâiure des trompes ^ & leur rap-
port avec les ovaires , de ce que cet accident
n'arrive pas plus fouvent.
Signes de 334- Quelques femmes conrïOi^^^VLt ^ pour
la concep- ^infi dire , l'inilant oii elles conçoivent, par les
tion. . , . ,11/ 1-
mouvemens intérieurs qu elles éprouvent^ tandis
DES ACCOU CHEMEN S. lîl
que la plupart ne foiipçonnent qu'elles ont
conçu , que d'après la fupprefiion des règles. Il
feroit cependant à defirer qu'on pût, en beaucoup
de cas , en avoir une connoiffance certaine ,
dans un temps moins avancé , afin de ne point
attribuer à d'autres caufes les incommodités qui
accompagnent fréquemment la grofTeiTe jians
fes comrnencemens , & de ne point em.ployer
des remèdes non-feulement inutiles 9 mais quel-
quefois nuifibles.
SectionIÏI.
De U gropjfe.
335. L'état où fe trouve la femme qui a Deiagtof-
conçu 5 s'exprime par le mot de grojjejje; cet'^^'^^-
état dure depuis le premier inftant de la con-
ception 5 jufqu'au moment de la fortie du corps
qui en efl réfulté.
336. On peut diilinguer deux efpeces gêné- bz fes ef-
raies de groffejfe^ relativement à la nature de ce P^^es geaé-
corps, une vraie & une faufîe. La première
efî: formée par un ou plufieurs enfans , & la
féconde par une môle , qui tantôt eft comme
charnue ^ & tantôt véliculaire 5 &c.
337. La groiïeffe vraie a reçu différentes Ddaisror-
dénominations félon le lieu qu'occupe l'enfant, feiic vraie,
Elle fe nomme g^ojfeffe utérine , toutes les fois ^^^ ^^''"'^
1 2 2 L A R r
feffes extra- qu'il ell renfermé dans la matrice , g^ojfeffe
utérines. tuhak , des ovaires ou abdominale , lorfqiie
l'enfant fe développe dans la trompe , dans
l'ovaire ^ ou la cavité du has-ventre. Ces trois
dernières efpeces font aufli déiignées fous le
nom de grojjejfe extra-utérine.
De la grof- 3 3 8. La grojjejje utérine n'eft le plus fouvent
feffe fimpie formée que d'un feul enfant , &: quelquefois
&compofée. t.^ -i-r-j /ri
de piulieurs , ce qui lui a tait donner aulii le
nom de gfojfejfe jimple ou compofée. On peut
encore l'appeller grojffljffe compo/ée^QURtià Y en-
fant eu accompagné d'une môle 5 ce qui eu -
infiniment rare.
Desfignes 339. Ces différentes efpeces de groffejfe ont
communs de ^^^ fignes communs , & d'autres qui font par-
toutes ces . . ^ . ^
efpeces de ticuliers a chacune d elles. Les premiers lont
groffeiTe. le dégoût que la femme éprouve pour certai-
nes chofes 5 les appétits fmguliers , le ptialifme ,
les naufées &: vomiffemens , la fuppreffion des
règles , le gonflement & la tenfion du fein , &:c,
340. Ces fymptomes , qu'on appelle Jignes
rationels de grojfejje , ne la caradérifent que
d'une manière d'autant plus équivoque , qu'on
les a fouvent vu dépendre d'une fimple fuppref-
iion de règles. Le défaut de cette évacuation
n'efl: pas un figne plus certain de grojfejfe ,
comme fa préfence n'efl pas toujours une
preuve négative de cet état, plufieurs femmes
DES ACCOVCH EMENS. 1 23
étant réglées pendant les deux ou trois pre-
miers mois.
341. Si la plupart de ces fymptomes réunis
ou féparés , ne nous offrent tout au plus que
des probabilités fur l'état de la femme qui les
éprouve , il n'en efl pas de même de lignes
particuliers; ils nous mettent à même de la
reconnoître après les premiers mois, de juger
de fon efpece, de {qs différens termes, &;c.
C'ell par le toucher qu'on découvre toutes ces
chofes.
Section IV.
Du toucher.
342. Le toucher ne fe borne pas à l'intro- Du toucher.
dudion du doigt dans le vagin ^ mais il s'en-
tend aufli de l'application d'une main fur le
bas-ventre de la femme ; fi par le premier pro-
cédé on reconnoît l'état du col de la matrice , fa
Situation , &c. c'eft par le dernier que nous
jugeons du volume de ce vifcere , de la hauteur
de fon fond , de fon obliquité , &:c.
343. Le toucher eft un point des plus diffi-
ciles &: des plus effentiels de l'art d'accou-
cher. Si D éventer &C Pu^os, qui ont donné des
préceptes importans fur cet objet, paroiffent
avoir laiffé beaucoup de chofes à defirer , c'eil
124 U A R T
qu'ils ont reconnu que rien ne pouvoit dans ce
cas fuppléer à l'exercice.
De rutîiité 3 44. L'Accoucheur n'a prefque jamais d'autre
du toucher, g^i j^ q^^g l'organe du taâ: : il doit iiippléer à
la vue , qui ne pourroit lui fervir que dans très-
peu de cas , oii la pudeur des femmes femble
d'ailleurs lui en interdire l'ufage ; mais ce ntÇi
qu'après une longue expérience qu'on a le droit
d'attendre cet avantage du toucher,
345. L'occaûon de le pratiquer fe préfente
r fréquemment. Souvent de iimples doutes que
la femme veut diiiiper^ la déterminent à s'y
foumettre, tandis que d'autres fois ces recher-
. ches intérelTent l'honneur , la fanîé & la vie
même de pluiieurs individus.
346, C'efl par le toucher ç^i on découvre cer-
taines afFedions des parties cachées de la géné-
ration ; qu'on juge de la grandeur du bafîm &:
de fes vices ; c'eft par lui qu'on reconnoît la
groffeffe , fes diiférens termes & les approches
de l'accouchemeat ; qu'on diflingue les vraies
douleurs des fauffes , la partie que l'enfant pré-
{tnl^y fon volume & la marche qu'il fuit en
defcendant , &:c.
Des con- 347. Pour /oz/cA^r avec fruit dans la plupart
nojffances jg ^,^5 ^^^ ^ ^ fur-tout dans celui où l'on fé
lîcceffaires
pour exer- p^'Opofe de découvrir une groffeiTe doiiteuf:^
cer îe tou- dans les premiers temps ^ il faut d'abord s'ha-
DES ACCOUCHEMENS. I25
bituer à juger , par ce moyen , de l'état natu- cher avec
rei de la matrice : car ce font les fignes négatifs f»^uif«
de cet état qui nous conduifent à la connoif-
fance des autres.
348, Il faudroit pour cela commencer à
toucher fur le cadavre , où l'on peut redli-
fîer fes connoiiTances , &: corriger fes erreurs.
Enfuite toucher des femmes non grolTes ^ en
grand nombre , &; dans différentes attitudes,
afin de juger plus exa (bernent du volume de
la matrice, de la figure & de la fituation de fon
col , de fa pefanteur & de fa mobilité.
349. Soit qu'on pratique le toucher fur le Précau-
cadavre ou fur la femme vivante , il faut met- ^^^"^ ^^ ^^^"
^ ves au tou-
tre les mufcles abdominaux dans le relâche- cher.
ment, évacuer les urines àl les gros excré-
mens , afin que l'on puiffe plus aifément dé- -
couvrir la matrice , & juger de fon état. Ces
précautions font nécefiaires fur-tout quand on
veut s'afilirer d'une grolTeffe commençante.
3 50. Il n'eil pas moins efîentiel de bien graif-
fer le doigt qui doit fervir dans cette occa-
lion. Cette précaution en rend Fintrodudion
moins douloureufe pour la fem-me , &: met fou-
Vent l'Accoucheur à Tabri de l'imprégnation^
de certains virus dont la fubtilité efl allez s^ran*
de pour s'introduire par les pores , ou tout
au moins par la plus petite ulcération.
ii6 L' A R T
, On doit 351. Cefl: du doigt index dont on fe fert en
toucher du pareil cas ; mais il faut favoir toucher indif-
doigt index. ^, 1 1 • o 1 ^ 1
leremment du droit oC du gauche. De Ion extré-
mité 5 on écarte doucement les grandes lèvres ,
on cherche l'entrée du vagin , & on le plonge
dans ce canal , dont on fuit la direftion natu-
relle 5 jufqu'à ce qu'on rencontre le mufeau
de tanche.
Recher- 352. Après avoir parcouru la furface de
ches necef- cette partie 5 pour avoir une idée de fa for-
juger de la ^^ "> ^^ ^^ longueur , de fon épaiiTeur , de fa
groffeiTe. deniité ^ & de l'état de fon orifice , on agite un
peu la matrice, afin de juger de fa pefanteur
&: de fa mobilité : puis on tâche de la fixar
entre le doigt dont il s'agit, & l'autre main
appuyée far le bas-ventre , pour en connoître
à-peu-près la longueur.
353. Pour parvenir à prendre ainli la ma-
trice , on la repouffe en en-haut au moyen
du doigt introduit dans le fond du vagin , pof-
térieurement air mufeau de tanche , tandis que
de l'autre main on déprime les enveloppes
du bas - ventre , au-deffous de l'ombilic, en
obfervant d'écarter de droite & de gauche les
inteftins grêles du fond de la matrice , par une
preiîion & des mouvemens convenables , juf-
qu'à ce qu'on rencontre un corps folide qui
réponde au premier doigt. Ce corps eil celui
DES ACCOU C HEMEN S, l IJ
de la matrice dont on eftime aflez aifëment
la longueur , foit par habitude , foit par
fon approximation de la fymphife du pubis.
354. Ce procédé efl: affez facile dans les
femmes maigres , & plus encore dans celles
qui ont eu des enfans ; mais il eil fi difficile
'dans celles qui font charnues & qui ont beau-
coup d'embonpoint , que rarement on par-
vient à faifir la matrice , comme on l'a dit
plus haut.
355. La tenfion naturelle des mufcles du
bas-ventre , leur tenfion volontaire chez les
femmes qui ont intérêt de cacher leur état,
, la fenfibilité du fujet qu'on examine , la plé-
nitude des intedins & de la veiîie ajoutent
encore à ces difficultés.
356. Dans ces derniers cas, on parvient
plutôt à renverfer la matrice dans le baffin ^
qu'à la fixer félon fa longueur ; ce qui permet
également à l'Accoucheur de juger de fon état ,
en parcourant de^ l'extrémité du doigt toute
la face pofiérieure de cet organe ; ou autre-
ment , s'il y efi exercé.
357. Aucun des procédés indiqués ne doit
être employé fur les femmes afihmatiques ou
hydropiques , parce qu'on ne peut les toucher
couchées ôc dans la fituation prefcrite. Ce
n eil que par la mobilité & la pefanîeur de
Î2§ V A R T
la matrice qu'on peut Juger fi elle efl: en va-
cuité ou non; il faut toucher ces femmes debout,
le corps un peu courbé en-devant, & les cou-
des appuyés fur le dos d'une chaife.
Remarques 3^8. Les Accoucheurs qui ont recommandé
desAuîeurs, j^ touckcr dans les vues de découvrir la grof-
de la grof- ^^^^ Commençante , ont confeillé de ne le
feiTe où l'on mettre en ufase au'anrès le troiiieme mois.
Oit prati- p^j.^ç qu'ils fe font imagines qu'il étoit impof-
quer le toii- ^ ^ a a • J
clier. fi^-- ^^ ^^ reconnoitre plutôt. S'il qè. vrai que
le toucher , pratiqué avant ce terme , ne nous
fourniiTe que des conjedures , ces conjec-
tures 5 jointes aux autres chofes qui font foup-
çonner la groffelTe , la caraélérifent ajfTez pour
faire fufpendre radminiflration àes rem^edes
qui pourroient en troubler l'ordre 5 & devenir
nuifibles à la mère & à l'enfant.
Opinica ^^c). PluHeurs AccOucheurs Ont penfé qu'on
^^^',"'^'^7' pou voit reconnoitre la groiTeiTe en examinant
fîir l'état du ^ - ^ ^
col de la ri a- le col de la matrice ^ qui ^ félon eux, efl plus
trice dans le gros & plus dur ; aiïiirant^en outre, qu'il y
' ■ , , a plus de chaleur , aue ion crince interne
ment de la ■'^ ^
groiieiTe. eil fermé & litué plus haut ou plus bas. Mais
on fait déjà ce qu'on doit penfer de la plu-
part de ces chofes , qui d'ailleurs ne fe mani-
feftent que dans un temps oii , pour l'ordinaire ,
la grofTciTe n'cft plus équivoque.
Des chçfes ^(Sq, Ceft le corps de la matrice , en effet ,
qui
DES ACCOUCMEMEN S. I 29
iqiû fubit les plus grands changemens dans les qui peuvent
fix premiers mois de la grofTeffe ; & le col nousfairere-
ne fe développe que dans les deux derniers. Ce groffeffe.
font donc les changemens fuccefTifs de ces
parties qui peuvent nous inftruire de la grof-
fefle & de (es différens tei'mes ; mais comme
ils peuvent dépendre d\ine autre caufe , fur-
tout ceux des premiers temps, il n'y a, abfo-
lument pariant, de lignes certains de grofleffe,
que les mouvemens de l'enfant.
361. Ces mou/emens font de deux efpeces : Les mou-
les uns dépendent de l'aftion mufculaire des ^^^^^^ ^^
\ \f r 01 r l'enfant font
parties de 1 enfant , oL les autres font des mou- le - n-^nes les
vemens de ballottement dans lefquels il eft P^^^ certains
entièrement paffif. f^^" ^^'^^^
^ ^ lelle.
362. Dans les premiers , tantôt c'efl la d^ temps
tête , &: tantôt ce font les bras ou les jambes où ils fe ma-
qui fe meuvent. Ces mouvemens ont lieu dès ^^^^^^^^^^^
1 ri • ^ r I rr ' femme &
que les mulcies ont acquis la force neceilaire ^ i'Accou-
poiu* les produire ; mais ils ne fe font fentir , cheu^.
pour l'ordinaire , à la mère , qu'aux environs
du quatrième mois & demi de groiTeffe.
363. Avant cette époque, ces mouvemens
font très - foibles , & les membres du fœtus
trop peu développés , pour que , en s'alon-
geant, ils puiflent heurter contre les parois
de la ^ matrice , qu'une aifez grande quantité
d'eau tient alors éloignées d'eux.
Tome /, I
I JO V A R T
364. Les femmes fenfibles & nerveufes
peuvent cependant diflinguer ces mouvemens
plutôt 5 comme l'on en rencontre d'une conf-
titution difFérente qui ne s'en apperçoivent
que beaucoup plus tard.
Du ballot- ^(^ç. Le ballottement du fœtus eft indépen-
emen ^^^^ ^^ ^^^ adion mufculaîre : il exifte après
fœtus. \ ^
fa mort comme auparavant ; il paroît même
alors plus incommode à la femme , qui fe
plaint de ce qu'une efpece de boule ^ plus ou
moins pefante , femble lui tomber fur le côté
où elle fe couche. Cette efpece de mouve-
ment tient à celui de la matrice & de la
femme , & peut être excité par l'Accoucheur,
366. Ce ballottement commence ^ pour ainli
dire 5 avec la grolTeffe ; mais il eft ii foible
dans les premiers temps , à caufe de la grande
légèreté du fœtus , que l'Accoucheur ne peut
le découvrir , malgré its plus exaftes perqui-
iitions 5 avant le troifieme & même le qua-
trième mois.
367. Après ce terme , il eft aifé de le recon-
noître , pourvu cependant qu'on s'y foit pré-
paré , en le recherchant fur des femmes plus
avancées dans leur groffeffe. Pour exciter &
diftinguer ce ballottement , on avance l'extré-
mité du doigt , introduit dans le vagin 5 Un-
ie corps de la matrice , près la bafe du col ,
nES ACCOU CHEMEN s. 131
foit en devant , foit en arrière ; on applique
l'autre main au-deffus du pubis ^ afin de fixer
le fond de ce même vifcere ; on l'agite alter-
nativement de l'une & de l'autre part , c'efl-
à-dire du doigt ôc de la main , jufqu'à ce
qu'on diilingue le mouvement dont il s'agit ,
en obfervant toutefois de rre pas prendre celui
de la matrice agitée par ces fecouffes , pour
celui de l'enfant qu'elle renferme.
368. Dans un temps de la groiTefTe plus
avancé , la fecouffe communiquée par la main ap-
pliquée fur le ventre , n'efl plus néceffaire pour
découvrir ce mouvement de ballottement y
parce que l'enfant étant plus pefant , retombe
plus vite fur le point de la matrice, d'où le
doigt introduit dans le vagin l'avoit éloignent
369. La femme doit être debout pendant
toutes ces recherches ; car la fituation hori-
zontale en augmenteroit les difficultés , le
corps de l'enfant s'éloignant alors du col de
la matrice , en raifon de ce que la poitrine
de la femme devient plus baffe relativement
au bafiin.
3 70. Le ballottement intérieur ne cara6lérife
pas moins la vraie groffeffe , que les mouve-
mens provenans de la force mufculaire de
l'enfant. Mais il ne fait pas connoître , comme
ces derniers , fi l'enfant , qui eil abfolument
la
132 L' A R T
paflif dans ce ballottement , jouît de îa vie ^
ou s'il en efl privé.
Delafluc- 371. La flu£luation devroit aufîi être un
tuation des ^prne de gro fTeffe , puilque l'enfant efl toujours
nios. entoure dune certaine quantité d'eau : cette
fluduation exifle. en effet , mais , comme il
s'en faut de beaucoup qu'elle foit aufîi {^n-'
fible que plufieurs l'ont dit , qui ofera fe
flatter de la reconnoître dans les premiers
mois ?
372. Nous n'avons donc , avant les mou-
vemens de l'enfant , que des conjeftures plus
ou moins fondées , dont la force augmente eil
raifon de ce que nous pouvons réunir un plus
grand nombre de ces fymptomes rationnels
qui ont fait naître des doutes fur l'état de la
femme.
Signes des 373 . Les fignes que le toucher nous découvre
deux pre- ^Q^yent toujours être déduits de l'état de la
miers mois • tx 1 1 • • i 1
de la grof- Hiatrice. Dans les deux premiers mois de la
î&^Q, grofTefTe , le corps de ce vifcere s'arrondit &
paroît s'enfoncer un peu dans le bafîin ; ce
qui porte fon orifice en avant &; en bas : le
ventre de la femme change alors fi peu , que
le vulgaire penfe même qu'il s'âpplatit, loin
de prendre plus de volume.
Signes du 374. Au troifieme mois , le fond de la ma^
troifieme ^j.jçç ^ p^j^ volujîiineufe , commcnce à refou-
mois.
DES ACCOUCHEMENS. I33
1er les inteftins vers l'abdomen , & à fou-
lever la région hypogaftrique.
375. A la fin du quatrième , cette même Signes du
partie de la matrice déborde le détroit fupé- q^^^'^i^"^^^
A , ^ du cuiquie-
rieur de plufieurs travers de doigt. Elle monte j^^ mois,
jufqu'à un pouce ou deux de l'ombilic dans
le cours du cinquième , 6c le col , en s'éloi-
gnant de plus en plus de la vulve , fe porte
en arrière & en haut.
376. Au fixieme mois, la matrice s'élève Signes
au-delTus de l'ombilic, lequel paroît moins ^u fixieme
^ ^ * ^ . mois,
enfoncé ; fon col commence à s'élargir du
côté de fa bafe , & femble un peu plus fouple
qu'avant.
377. Dans le feptieme, ce dernier fe raccour- Signes
cit davantage , il devient moins acceiîible au ^ . ^P^^^°^®
taû , parce qu'il s'éloigne de la vulve à mefure
qu'il fe développe ; l'ombilic eft plus faillant ,
&: le fond de la matrice aypifme alors la région
épigaflrique.
378. C'eft à ce terme que le vulgaire croit
que l'enfant fe retourne : ii cela arrive une
fois par hafard , on ne peut difconvenir que
cet enfant ne fe foit déjà retourné bien des
fois avant ce moment. Cette erreur populaire
eil une fuite de ce que la plupart des Accou-
cheurs ont publié fur la culbute.
379. Quand on confulte ces auteurs, on
13
mois.
î 3 4 L A R T
diiliîigue avec peine fur quoi eft fondée leuf
affertion ; quelques-uns s'étant contentés d'ad-
mettre ce mouvement , fans examiner s'ils
avoient raifon ou non ; les autres en en don-
nant des preuves li foibles , qu'elles ne peu-
vent fubjuguer que les efprits déjà prévenus,
380. Ce qui nous paroît avoir contribué
le plus à accréditer cette erreur, eft la diffi-
culté de, reconnoitre la tête au détroit fupé-
rieur dans le lixieme mois de la grofTeffe ,
tandis qu'on la diftingue ii aifément au fep-
tieme & plus tard. Mais combien de fois ne
l'avons-nous pas rencontrée avant ce premier
temps {a) }
Signes du 3 8 1 . A la fin du huitième mois de la grof-
iiumeme fgfTg ^ {^ matrice , dans certaines femmes , fe
rapproche tellement du creux de l'eftomac ,
qu'il eft difficile de juger exaftement jufqu'à
quel point elle s'étend. Son col eu prefque
toujours effacé , d>c fon orifice eft ii loin ,
qu'on peut à peine le toucher.
382. Pour y parvenir , on eft obligé , le
plus fouvent , de porter le doigt prefque à la
hauteur de la fymphife facro-iliaque , droite
ou gauche. La main étant placée de champ
{a) Voyez ce que nous penfons de la culbute aux
§. 416 & fuivant.
DES ACCOU CHÈMENS, I35
entre les cuifTes de la femme ; à mefure que l'on
introduit l'index dans le vagin , on applique le
bord radial du médius le long du périné &: du
coccix , le pouce contre le pubis , de forte que ces
trois doigts foient à la fin très-écartés.
383. En fe conduifant ainfi, on rencontre
des avantages qu'on ne pourroit obtenir d'ail-
leurs ; le doigt du milieu étant appuyé fur ,
l'extérieur du périné &: du coccix , les déprime
du côté du baiîin & diminue d'autant la pro-
fondeur de ce dernier ; ce qui permet à l'extré-
mité de l'index de s'approcher beaucoup plus
près du détroit fupérieur , qu'en portant la
main de toute autre manière.
3 84. Quelques Accoucheurs recommandent
de faire coucher la femme , pour la toucher
dans les derniers temps , afin de ramener le col
de la matrice au centre du bafHn, en dimi-
nuant l'obliquité de fon fond ; mais oiî
ne doit rien efpérer de cette précaution ;.
il vaut mieux faire tenir la femme de-
bout , en lui recommandant de fe renverfer
en arrière , & d'appuyer les épaules contre
quelque corps qui réMe. On eft fouvent obligé
d'agir de même dans le neuvième mois , li
Ton veut obferver ce qui fe pafTe du côté de
l'orifice de la matrice.
385. Dans ce dernier temps de la groiTeffe , signes dit
14
j}6 L' A R T
neuvième le col Utérin acheve de fe développer; le
ariOis. bord de l'orifice , dans quelques femmes , ne
conferve que peu d'épaiffeur , & il paroît en
acquérir dans d'autres : ce qui vient alors de
l'engorgement œdémateux qui s'y form.e.
386. Il eil: rare que l'Accouchement tarde
pluiieurs jours à fe faire , quand ce cercle
utérin fe trouve très-mince & très-fouple : au
lieu qu'il eil encore fouvent éloigné d'un mois ,
& même de fix femaines , dans les femmes
en qui ce cercle eft dur & épais , quel qu'en
foit le diamètre.
* ^ 387. Combien de fois, en effet , l'Accou-
cbeur n'a-t-il pas trouvé , dès le feptieme mois
& demi de la groffeffe , & même plutôt , l'ori-
^ £ce interne de la matrice affez large , pour lui
permettre de porter le doigt fur les membranes ,
quoique la femme ne foit accouchée qu'au
terme ordinaire ? Mais il n'eft pas d'exemple
que l'Accouchement ait tardé fi long-temps
dans les autres.
Signes qui ^gg. L'état des membranes , fur l'orifice de
annoncen ^^ matrice , nous inflruit bien plus fiirement
que le terme ^ i ,
de i'Accou- du terme de l'Accouchement. On doit toujours
chement jç regarder comme très-prochain , lorfque ces
éioigné!'^^ membranes fe tendent & fe relâchent alterna-
tivement.
389, Ces changemens doivent même pafTer^'
JDES ACCOUCHEMENS. I57
ftn£l:ement parlant , pour les fymptomes du
premier temps du travail , puifqu'ils proviennent
des efforts que la matrice fait pour fe déli-
vrer du corps qui la gêne ; mais ce travail
efl alors fi léger , que la matrice ne paroît
agir que pour effayer fes forces , diiîiper l'en-
gourdiffement de fes fibres , & les préparer à
une aâ:ion plus violente.
390. Si ces derniers changemens annoncent
toujours les approches de l'Accouchement , ils
n'indiquent pas auflî conilamment l'époque du
neuvième mois : pour juger de celle-ci , il faut
faire attention au temps de la fuppreffion des
règles & des premiers mouvemens de l'enfant,
au volume de la matrice , à la groffeur & à
la dureté de la tête qu'on diïlingue au tou^
cher ^ &c.
391. Les douleurs que la plupart des femmes
éprouvent du côté des reins , vers le fonde-
ment , & dans la matrice même , la pefenteur
incommode que les unes reffentent fur 1&
fiege , l'affaiffement du ventre , les envies fré-
quentes d'uriner , l'écoulement d'humeiu* glai-
reufe , aqueufe , fanguinolente ou non , carac-
térifent moins la ^n de la grofTefle que les
fymptomes énoncés ci-deffus.
392. Nous ne dirons rien ici des fignes qui
appartiennent exçlufivement aux autres efpeces
138 LA R T
de groffefles que nous avons annoncées aux
§. 336 & fuivans j non plus que de l'utilité du
toucher dans un grand nombre d'autres circonf-
tances ^ nous réfervant d'expofer toutes ces
chofes ailleurs , pour ne point interrompre
la chaîne des vérités qui tiennent au même
fujet.
CHAPITRE IV.
Du produit de la conception ^ ou des
fubjtances qui forment la grojfejfe»
De la na- 393. JL E produit de la conception eu tou-
turedupro- jours fi peu de chofe dans le commencement^
conception ^^'^^ ^^ P^^^^ abfolument diflinguer ce qu'il
deviendra. Ce n'eft qu'en fe développant qu'il
prend une forme & un caraûere déterminés.
Si le plus fouvent il en réfulte un enfant avec
fes dépendances , quelquefois aufli il s'en forme
deux 5 ou feulement vme maffe rougeâtre qu'on
appelle môle.
Section première.
Du Fœtus,
Des rudi- 394. Les rudimens du fœtus ne fe montrent
DES Ac COUCHEMEN S. I39
d'abord que fous l'afpe^l d'un nuage mucila- mensdufœ-
gineux , au milieu d'une petite veflie remplie ^"^*
d'eau claire & tranfparente ; encore n'efl: - ce
qu'après quelques femaines qu'il fe trouve
ébauché de la forte.
395. L'illuftre baron de Haller affure n'avoir ^^ temps
rien obfervé de femblable fur la brebis avant où il paroît
le dix-feptieme jour , & que ce n'eit qu'au ^ ^^^"^*
dix-neuvieme qu'il a rencontré un fœms mu-
queux , de la groffeur d'un petit ver , courbé
en manière de croiffant ; ce qui lui avoit fait
penfer que le fœtus humain ne fe formoit pas
plutôt. Les obfervations que la pratique m'a
donné occalion de faire , s'accordent alTez
avec ce fentiment.
396. J'ai examiné avec foin plulieurs em- Voiume
bryons dont le volume égaloit au plus celui du fœtus au
d'une fourmi ; ils étoient recourbés , comme ^^^^^ "^
le dit M. de Haller , & enveloppés d'un nuag^
muqueux ; ils m'ont paru , coniidérés à l'œil
nud 5 avoir plus de reflemblance avec cet offe-
let de l'oreille , connu fous le nom de mar-
teau , qu'avec toute autre chofe ; ayant comme
lui une groffe extrémité Se une autre très-
déliée. Parmi les femmes qui ont rendu ces
embryons , les unes fe croyoient groffes d'un
mois feulement , 6c les autres de cinq fe-
maines.
mois.
140 L^ A n T
Volume 397* J'ai vu un plus grand nombre àefœtuSy de
du fœtus au \^ grofleur de ces mouches , connues fous le
terme de fix j >i i a r • i i i
femaines. ^^^ ^^ guepes : leur tête lormoit plus de la moi-
tié de leur maffe : les yeux & la bouche étoient
très-marqués ; les mains &les pieds paroiffoient
attachés immédiatement au tronc , les bras , les
cuiffes &: les jambes étant à peine vifibles : les
uns avoient iix femaines , & les autres fept , au
rapport des femmes.
De la cap- 30)8. Tous CQS fœtus étoîent renfermés dans
u e qui e ^^^^ efpece de capfule tomenteufe extérieure-
renfermé, ^ ^ ,
ment; celle des premiers approchoit affez de la
gro fleur d'un moyen œuf de poule ; celle des
autres qu'on jugeoit du terme de lix à fept fe-
maines , étoit plus grofle.
399. Ces efpeces d'œufs font formés de
deux membranes ; une externe plus épaifle, de
la furface de laquelle s'élève le tommtum dont
il s'agit ^ c'efl: le chorion ; l'autre interne , mince
& tranfparente , laiflant voir , au milieu des
eaux limpides qu'elle contient, le corps du
fœtus ; c'efl: l'amnios.
400. Ces membranes font moins adhérentes
enfemble au commencement de la groflefîe,
que l'extérieur ne l'efl: à la matrice ; aufli voit-
on aflez fouvent dans les avortemens qui fe
font dans les premiers temps ^ ces membranes fe
féparer l'une de l'autre , ôcfortir à des termes
DES ACCOUCHEMENS. I4X
difféf ens : le chorion fe déchire fréquemment ;
alors fur l'orifice de la matrice , & l'amnios , con-
tenant les eaux & \q fœtus ^ s'échappe d'abord ,
tandis que le premier n'efl expulfé que quel- j
que temps après» , !
40 1 . Dans ce cas , la femme ne rend qu'une ;
efpece d'œuf membraneux , fur lequel on ne ^
voit pas le moindre tomcntum ; &: quand la ]
membrane qui en eil garnie vient à fortir , fi j
on ne l'examine attentivement , on ne la prend i
que pour un caillot de fang ; parce qu'elle efl 1
recouverte d'une couche de ce fluide. i
402. Ce font , fans doute , de pareilles ob- ^ \
fervations qui ont fait croire à quelques-uns \
que l'œuf n'étoit pas tomenteux d'abord ,6^ ,:
que la tache lanugimufe ne paroifToit qu'au !
temps où il avoit acquis le vohime d'un \
œuf de poule, 6c que le fœtus égaloit la grof- |
feur d'une mouche à miel.
_ 403. Le développement du fœtus efl filent Des pro- •
dans le commencement , & fi rapide enfliite , ^^^^ ^^'°^ \
que la nature ne femble éprouver de difîi- ^^^^ je dé- '
cultes que dans l'arrangement des premiers veioppe- i
iinéamens. Dès qu'il efl ébauché , fon accroif- "^"^' ^^ ^*^ ^
. tus,
fement efl fi fenfible d'un mois à l'autre , même
de quinzaine en quinzaine , qu'on y remarque l
des différences confidérables. !
404. Ces différences ne font cependant pas |
i4i' L* A R T
abfolument les mêmes dans tous les individus.
On remarque , par exemple , autant de variété ,
toutes chofes étant égales d'ailleurs , dans la lon-
gueur, la groffeur & la pefanteur d'un cer-
tain nombre de fœtus de cinq mois , que dans
un pareil nombre parfaitement à terme ; de
forte qu'on ne peut déterminer exaâ:ement le
temps de la groffeiTe , par les dimenfions & le
poids de l'enfant , comme quelques-uns , mais
à tort, l'ont avancé.
De la Ion- 405. La longueur ordinaire d'un enfant de
gueur u œ- j^g^f j^Q^g çf^ ^q dix-huit à vingt pouces , &
tus a terme, ^ ^ , ^ . ,
& de fa pe- ^^^ deux extrêmes de ieize a vingt-deux , oC
fanteur. même vingt-trois pouces. Leur pefanteur , véri-
fication faite des tables de Roederer , eft de
iix à fept livres & demie , j'en ai vu deux de dix
livres moins un quart , & un autre de treize
livres.Celui-ci avoit plufieurs dents : fon volume
étoit fi énorme , que j'ai peine à croire qu'il en
ait exifté de vingt-cinq, & même de quinze
livres , comme on l'entend débiter par de
bonnes femmes.
406. D'après ces observations , on doit con-
clure qu'il y a des enfans de huit mois aufli
gros que d'autres de neuf, & vice verfâ : mal-
gré cela , l'Accoucheur inftruit par l'expérien-
ce , ne les jugera pas du même terme. Il y a
toujours dans l'extérieur àwfmus de huit mois ,
DES AcCOUCHEMENSf. I43
quoique plus gros qu'un autre parfaitement à
terme, un caraftere d'immaturité qui ne fe voit
pas dans ce dernier.
Section IL
De L'attitude de V enfant renfermé dans le fcln
de fa mère,
407. Le fœtus , dans prefque tous les cas i y De l'atti-
eft courbé fur fa partie antérieure , ayant la «ude du fœ-
tête penchée fur la poitrine , les bras plies ^ ^^^*
les cuiffes & les jambes dans la plus parfaite
flexion , les genoux écartés , les talons rap-
prochés l'un de l'autre & appliqués contre
les {eK^s,
408. Cette attitude n'eil pas l'elFet de la gêne
que le fœtus éprouve de la part des parois
de la matrice , puifqu'on Tobferve dès les
premiers temps , où l'embryon , très-petit, n'oc-
cupe 5 pour ainfi dire , qu'un point de cette
cavité. Elle paroît tenir à l'individu même :
c'eft à-peu-près celle de l'homme adulte &:
des animaux en repos.
409. Le fœtus ainli replié forme un corps De la for*
à-peu-près ovoïde , dont le plus grand dia- "^^ " °!^"*
mètre eil de dix pouces , ou environ , & le plus lui-même ,
petit, qui s'étend d'une épaule à l'autre, de &defesdia.
tre pouces oc demi à iix pouces. Cette
! 44 V A R T
figure qui avoit donné lieu à Hyppocfate de
comparer l'enfant à une olive renfermée dans
un flacon , eH des plus intéreiTante à connoître.
410. En même temps qu'elle nous apprend
qu'une des extrémités du grand diamètre de
ce corps ovoïde doit fe préfenter à l'orifice
de la matrice , pour qu'il puiffe en fortir , elle
nous fait connoître la principale caufe des
Accouchemens contre nature , & nous montre
ce qu'on doit faire en pareil cas.
Etendue 411. On n'auroit cependant qu'une connoif-
des connoif- fance bien imparfaite de l'enfant, relativement
doit avoir ^ l'Accoucliement , û elle fe bornoit à ces
i'Accou- premières notions. Il faut de plus être inftruit
cheur rela- jg j^ ilrudure & des dimenlions de toutes
tivement au , . ... in/- i
foetus. ^^^ parties prmcipales de 1 entant-, des mou-
vemens dont elles font fufceptibles , & s'ha-
bituer fur-tout à en diftinguer les différentes
régions , en les parcourant de l'extrémité du
doigt 3 il on veut fe mettre en état de les
reconnoitre lorfqu'elles fe préfentent dans l'ac-
couchement.
Section II I.
' De la Jituatïon de Venfant dans Icfcin de fa mère.,
Deîafitua- ^j2. La petitefle de l'enfant, relativement
tu dans le ^ ^^ quantité d'eau qui l'entoure, &C à l'étendue de
fcin de la la cavîté de la matrice dans les premiers temps
in.ere. jg
DES A C COU C H EMEN S. 145
de la gfoffeffe , femble nous annoncer qu'il
n'a pas alors de fituation ^xq , & qu'il pré-
fente à l'orifice de la matrice tantôt une région
de fa furface , & tantôt une autre. <
413. Dans l'ordre naturel, dit un Accou^
cheur qu'on a regardé long-temps comme le
flambeau de fbn art , {a) l'enfant , après le qua-
trième mois de la groffeffe , a le plus fouvent
la tête en haut , les feffes en bas & le ventre
en devant ; tandis que , dans les derniers mois ,
on obferve le contraire.
414. Telle a été l'idée des anciens fur la Opinion
pofition de l'enfant , & telle eft encore auiour- <,^^ , anciens
* ^ ^ •' & des mo-
d'hui celle de la plupart des modernes. Si,deraes, fur
comme quelques-uns le penfent , il n'y a pas ^^ fituation
d'inconyéniens à admettre le mouvement qu'ils ^^ J^ ^^^^
ont nommé culbute , nous en trouvons bien bute.
moins à le rejetter. Nous imaginons que l'oubli
de cette erreur, trop accréditée par les gens
de l'art, pourra conduire à des chofes plus
importantes.
415. On trouve de quoi combattre l'opi-
nion commune à ce fujet , dans ce que fes
partifans même en ont dit. En réfléchiffant
fur la pofition qu'ils font garder à l'enfant
Jufqu'au moment de cette culbute , on verra
{a) M. Levret,
Tome L K
146 E A R T
bientôt que , non-feulement cette pofitlon eiï:
la plus incommode que Tenfant puiffe prendre ,
mais qu'elle eft contraire à la ftrufture & aux
rapports des parties.
La culbute 41 6. La raifon & l'expérience d'ailleurs s'ac-
n'a pas conf- ^Qj-jgp^^ \ prouver qu'il n'y a point de cul-
lieu. h\xXQ. telle qu'on l'a fuppofée ; que la fituation
de l'enfant varie à l'infini dans les premiers
temps de la groiTeffe , &: qu'elle devient fixe
& confiante à mefure que celle-ci augmente.
On doit cependant en excepter le cas 011 la
matrice contient beaucoup d'eau. Chez ces
femmes en effet , l'enfant , confervant toujours
la mobilité qu'il avoit dans les premiers temps
de fon exiftence , peut fe retourner de diffé-
rentes manières , même pendant le travail de
l'Accouchement ; mais il ne prend cependant
pas la pofition indiquée ci-defTus , parce qu'il
lui efl d'autant plus difHcile de la conferver ,
qu'il efl alors environné d'une plus grande
quantité d'eau.
Situation 417. La fîtuation la plus naturelle de l'en-
ordinaire du f^nt efl d'avoir la tête en bas , placée diago-
^^'"^' nalement fur l'entrée du baffm , l'occiput
répondant à l'une des cavités cotyloïdes , &:
le front à la jon£lion facro - iliaque oppofée.
Dans cet état , les feffes , les cuiffes , les
jambes & les pieds font en haut , & inclinés
DESACCOUCHEMENS. I47
vers le côté de la femme oii le fond de la
matrice s'eil porté , de forte que fon grand
diamètre coupe la colonne lombaire à angles
aigus.
Section IV.
Dïvïjion de V enfant,
418, La furface de l'enfant, coniidérée rela- Divlfioa
tivement à notre objet, pourroit être divifée du foetus,
en trente-quatre régions que nous réduirons
cependant à vingt-trois. Si quelques-unes , au *
commencement de l'Accouchement , ne fe pré-
fentent que rarement à Torifîce de la matrice ,
elles n'en exigent que plus de foin de la part
de l'Accoucheur , qui , moins habitué à les
reconnoître par le Xzdi , pourroit les confondre
avec d'autres , & errer dans les conféquences
qu'il en tireroit.
419, Comme il eil effentiel & même indif-
penfable d'expofer en détail ces différentes
régions dans la troifieme partie de cet ouvrage,
o\\ nous traiterons des Accouchemens contre
nature , nous n'en dirons rien ici , afin d'évi-
ter quelques répétitions qui pourroient paroître
ennuyeufes.
420, De toutes les parties principales de Deiafiruc-
l'enfant , la tête non - feulement eil: la plus ^^^^ ^^ ^^
dure , mais la plus volumineufe ; la poitrine '
Kz
I48 V A R T
poitrine du étant confidérée dans l'état de la rédiiftioa
fœtus. qu'elle peut éprouver : car fa ftruÛure eft
telle 5 qu'elle s'accommode toujours affez faci-
lement à l'efpece de filière que lui préfente
le baffin par où elle efl obligée de paiTer.
421. On remarque bien quelque chofe de
femblable dans la fl:ruâ:ure de la tête ; ainû
que la poitrine , elle eft compofée d'un affez
grand nombre de pièces offeufes , qui , n'étant
unies que par des parties membraneufes , peu-
vent fe rapprocher ou s'écarter un peu félon
les circonilances : ce qui , joint à la flexibi-
lité de ces mêmes os , permet à la tête , dans
certains Accouchemens difficiles , de fe mou-
ler en quelque forte à la figure du baffin.
Mais il faut obferver qu'en diminuant dans un
fens , elle augmente prefque toujours dans un
autre. _
Dîvlfion 422. Quoique la tête de l'enfant , confidérée
de la tête du ^^^ moment de la naiffance , foit comme ovoïde,
fœtus. 1 ,.^. . / .
on peut cependant y diltmguer cmq régions ,
deux extrémités , quatre diamètres &: deux
circonférences.
Defesré- 423. Des cinq régions de la tête, deux en
glons. forment le fommet & la bafe ; les trois autres ,
les côtés & la face.
De fes ex- 4-4* L'une des extrémités de la tttQ eft
trémités. fupérieure 6c poftérieure , nous l'appelions
DES A C C 0 U CH EM EN s. 149
occipitale; l'autre eft inférieure & antérieure, '\
c'efl le menton. La première eil: plus épaiffe i
& plus arrondie ; la féconde plus étroite & '\
plus alongée.
415. Le plus grand des diamètres de la Defesdia- ■
tête , dont la longueur eil de cinq pouces &: "^etres. ,
vm quart , pour l'ordinaire , paffe obliquement '
de la fymphife du menton à l'extrémité pofté- ,
rieure de la future fagittale : le moyen , qui i
eft d'environ im pouce plus court , s'étend j
du milieu du front au haut de l'os occipital :
le troifieme traverfe la tête du fommet à la ;
bafe du crâne : & le quatrième d'une pro- I
tubérance pariétale à l'autre. La longueur de ;
ces derniers eft affez eonflamment de trois . ,
pouces & quatre à lix lignes. Il eft bon de i
remarquer que la largeur de la tête efl: moindre i
au-deffous des oreilles que dans le trajet indi- ^
que {a). ^ j
416. La plus grande circonférence de la Des cir- j
tho, efl à-peu-près de quatorze à quinze pouces ; conférences ■
l'autre n'eil que de dix à onze. Celle-ci paffe fœtus. ^
tranfverfalement fur le fommet & la bafe du I
crâne , ainfi que fur les boffes pariétales : la
(<z) Nous appellerons dorénavant le premier de ces
diamètres, oblique; le deuxième, longitudinal; le troi-
fieme , perpendiculaire ; & le quatrième , tranfverfal ou
petit diamètre^
K3 i
ÎJO L A R T
première fur les deux fontanelles , la face^
le menton , le trou occipital ëc le tubercule
du même os.
427. Quand la tête s'alonge dans l'Accou-
chement , c'eft toujours félon fon diamètre
oblique ; de forte que la pointe du cône qu'elle
repréfente alors , eft au-deffus de l'angle pof-
térieur des pariétaux: elle ne peut éprouver
cet effet fans diminuer d'épaiffeur d'un côté
à l'autre , ôc fouvent du fommet à fa bafe.
Des change- 428. Ces changemens ^toujoursfavorables &
mensqu'eile {q^^^^^^ néceffaires à l'Accouchement , ont des
éprouve
dans l'Ac- bornes qu'ils ne peuvent paiTer fans danger
couchementî pour l'enfant ; mais elles font individuelles ,
& elles différent félon le degré de foupleffe
dont jouiffent les os du crâne , la largeur des
futures & des fontanelles , de forte qu'on ne
peut les apprécier.
Etat des ^ic). Les futures dans le fœtus , plus mul-
^Litures ans ^jp^j^^^ q^^ ^^^^ l'adulte , n'offrent , pour
ainii dire , rien de ce qu'elles doivent être
dans la fuite : les os du crâne , bien loin de
fe recevoir alors par ces efpeces de queues
d'aronde entrelacées que nous voyons à Tâge
de perfedion , ne font point par-tout dans un
contad: immédiat, laiffant entre eux plufieurs
efpaces membraneux , dont quelques-uns font
nommés fontanelles.
rieure.
DES ACCOU CHEMENS. I5I
. 43 o. Les futures les plus notables dans le
fœtus font la coronale , la fagittale qui s'étend
jufqu'à la racine du nez , la lambdoïde & les
temporales ou écailleufes.
431. La fontanelle la plus remarquable fe Delafon-
voit à l'union de la future coronale & fagit- candie ame-
tale : on la déiigne fous le nom de bregma ou
de fontanelle antérieure. Sa figure eft à-peu-
près celle d'un lofange. On a cru fort long-
temps 5 & quelques-uns le penfent encore au-
jourd'hui, qu'elle étoit douée d'un mouvement
pulfatif ; mais il n'exifte rien de femblable
avant la naifTance.
43 2. Quand bien même on trouveroit quelque
mouvement dans cette fontanelle fur les enfans
nouveaux-nés , on ne devroit pas en conclure
qu'il exiftoit avant la naiffance , à caufe de la
manière d'être dans ces deux états ii difîërens.
L'enfant qui vient de naître, refpire , jette des
cris plus ou moins aigus , & exerce des mou-
vemens de fuccion prefque continuels ; d'un
côté le refoulement du fang vers le cerveau ,
& de l'autre, l'aiftion desmufcles crotaphites
fur les os du crâne , dont les angles abou-
tiflent à la fontanelle , peuvent bien y pro-
duire quelque teniion alternative , & un mou-
vement pulfatif qui n'ont certainement pas lieu
fur le fœtus caché dans le fein de fa mère.
K4
152 L A R T
Delà fou- 433. Nous appellerons aufli fontanelle l'en*
taneiie pof- jj-oit oii fe joignent les futures fagittale &
lambdoïde , quoiqu'il n'y ait prefque jamais
d'efpace membraneux , comme à la première.
Elle diffère d'ailleurs de celle-ci , en ce qu'elle
n'eft formée que de trois angles offeux , tan-
dis que l'antérieure l'efl de quatre : ce qui
nous les fait diflinguer aifément au tou-
cher {a),
Desfonta- 434* On voit à chaque extrémité des fu-
neiies laté- tures coronale &: lambdoïde , d'autres efpeces
de fontanelles : celles qui fe trouvent au bas
de la dernière de ces futures font très-appa-
rentes au ta£t ; celles de la future coronale
font cachées profondément dans les foifes tem-
porales , & couvertes par les mufcles cro-
taphites.
De Tarti- 435. L'articulation de la tête avec le tronc,
cuiatioîi de f^ fituation naturelle & fes mouvemens ne font
de fes m - P^^ moiîis Utiles à connoître que les chofes
yemens. précédentes.
436. La première eil une efpece de gin-
glyme qui ne permet que de très-petits mou-
vemens : il la tête en exécute de plus grands ,
{a) On rencontre quelquefois, mais bien rarement^
un quatrième angle à la fontanelle poftérieure , parce
que celui de l'occipital eft alors partagé en deux.
nES Ac COV C H EMEN s. I53 ;
Us dépendent du mouvement combiné de
toutes les vertèbres cervicales.
437. Ces mouvemens , quoique plus libres
dans le fœtus que dans l'adulte , ont cepen- j
dant des bornes qu'il eft effentiel de bien con-
lioître 5 fur-tout celles du mouvement de pivot ,
qui dépend prefque entièrement de la tor- 1
fion du col. Il eft tel que la face ne peut i
décrire qu'un quart de cercle.
438. La fituation naturelle de la tête du Delafima- 1
fœtus , ou de l'enfant nouveau-né , eil telle ^ ^^ ^^ \
que le menton eft beaucoup plus bas que tête du fœ- j
l'occiput , & que l'axe du tronc paffe un peu ^^^ , & de ,
au-devant de la fontanelle poftérieure. dontl'axedu I
439. En rapprochant les connoiffances éta- corps la tra- ^
blies iufques ici , tant à l'égard du baftin de v^'^^^-
-, r 1 1 ij r • 1 • Utilité de j
la femme , que du corps de 1 entant qui doit ^^^^^^ ^^^
naître , on y découvre les principes fonda- connoiffan- |
mentaux de l'art d'accoucher ; on y entrevoit ^^^'
la marche de la nature dans le travail admi- l
rable de la naiftance ; & on y apperçoit les
règles que nous devons fuivre dans bien des i
cas , pour l'aider , ou pour opérer ce qu'elle j
ne pourroit faire fouvent fans danger pour la
mère & l'enfant.
440. L'Accoucheur , qui a bien compris
toutes ces chofes , faura non-feulement qu'un I
enfant à terme ne peut fortir du fein de fa ]
154 r A R T
mère , dans l'ordre naturel , qu'en préfentant
une àes extrémités de fon grand diamètre à
l'orifice de la matrice , mais encore comment
ces parties doivent fe placer , & comment
elles doivent avancer pour que l'Accouche-
ment fe faffe plus facilement.
441. Pour que l'Accouchement s'opère ainfî ,
la tête doit fe préfenter diagonalement à l'en-
trée du bafîin , l'occiput derrière l'une ou
l'autre cavité cotyloïde , & le front devant
l'une des fymphifes facro - iliaques : elle
doit defcendre en olFrant de plus en plus la
fontanelle poftérieure : l'occiput doit venir
enfuite s'engager fous l'arcade du pubis , pen-
dant que le front fe portera du côté àM/acrum^
&c. Les épaules doivent fubir le même dépla-
cement 5 en paiTant du détroit fupérieur à l'infé-
rieur , parce que leur largeur eft plus grande que
le petit diamètre de ces détroits n'a d'étendue.
442. Dans les Accouchemens où l'enfant
vient par les pieds , les épaules &: la tête
doivent fe préfenter de même aux ouvertures
du baffin , c'efl-à-dire de manière que leurs
diamètres foient toujours dans le même rap-
port avec ceux de cette cavité. Mais fi dans
le premier cas la tête doit s'engager par fort
extrémité poftérieure , dans ce dernier elle
doit le faire par le menton.
DES ACCOUCHEMENS. IJJ
443. Cette marche , dictée par le rapport
des dimenlions du baflîn de la femme avec
celles du corps de l'enfant , efl aufîi celle que
fuit la nature dans les Accouchemens confiés
à fes foins , comme on peut s'en affurer par
l'obfervation.
Section V.
Des Secondines ou Arrierc-faix ^ & m particulier
du Placenta,
444. Sous le nom de fccpndines ou barrière- Des fecon-
faix , on comprend le placenta , les membranes ^^^^^ ^, ^"
^ :J . . temps ou el-
& le cordon ombilical ; on pourroit y ajou- j^s ^g ^^j..
ter les eaux. inent.
445. Ceft improprement qu'on a défigné
ces fubftances fous ce nom générique ; puif-
qu'elles font formées avant le fœtus , ou du
moins qu'elles ont déjà acquis une certaine
perfeftion dans un temps où l'ébauche de ce
dernier eft à peine commencée : on doit cepen-
dant en excepter le cordon ombilical , qui ,
comme on le fait , n'eil qu'une produftion des
vailTeaux hypogaftriques du fœtus. Quoi qu'il
en foit 5 nous leur conferverons ce nom , en
nous conformant à l'ufage.
446. Si l'ordre du développement des fiibf-
tances qui compofént la groffeife , efl conf-
156 U A R T '
tamment tel ; fi les fecondines exiftent avant
que le fœtus ne tombe fous nos fens ; ii on
les rencontre fquvent fans lui , & qu'il n'ait
jamais lieu fans elles ^ an ne peut douter
qu'elles ne foient faites pour lui , & qu'elles
n'aient à fon égard des fondions importantes
à remplir.
447. D'après cette vérité , il eft démontré
que toutes ces parties ne fe nourrilTent que
de fucs qui leur font tranfmis par les vaîf-
feaux de la matrice , au moins dans les pre-
miers temps de la groffefTe oii elles n'en re-
çoivent nullement du fœtus ; mais ces fluides
doivent être très-tenus d'abord j car ce n'eft
qu'après un certain temps que le fang de la
mère peut arrofer ces mêmes parties.
De la na- ^^g^ Lçg focondlnes , dans les premiers mois
turc des iC"
condines ^^ ^^ groffeiTe , ne font pas telles que nous
les trouvons à la fin : ce n'eft , dans les pre-
mières femaines , qu'une efpece de veiîie mem-
braneufe , qui devient , bientôt après , tomen-
teufe extérieurement , au point que les mem-
branes ne paroiffent plus pendant quelques
mois. Voye^^ §. 398»
Du placenta, ^^.c). Ce tomcntum qui les recouvre par-tout
alors , fe ramafle , par la fuite , dans une éten-
due déterminée , & forme cette efpece de
gâteau parenchimateux , que nous connoiffons
DES ACCOU CHEM.EN S. I57
fous le nom de placenta , de forte qu'au terme
de l'Accouchement , il ne couvre au plus
qu'un quart du chorion.
' 450. Cette malTe fpongieufe & vafculeufe
a dans ce temps fept à huit pouces de dia-
mètre 5 & douze ou quinze lignes d'épaiffeur
dans fon centre ; ce qui varie cependant un
peu félon la conftitution de la femme , la force
de l'enfant &: le lieu dé la matrice où cette
maffe s'étoit en quelque forte greffée,
■ 451. \.Q placenta eft toujours formé de plu- Delaftruc
fieurs lobes, unis par un tiffu cellulaire li fin & ii ture du fa.-
délicat , qu'il fe déchire avec la plus grande
facilité. Il fuffit de plier cette maffe fur elle-
même pour en féparer les lobes , ôc faire
paroître fa furface extérieure très -inégale &:
lobuleufe ; au lieu que , dans l'état naturel ,
on y voit feulement des filions tortueux , cou-
verts d'une lame membraneufe très-fine , &
qui ont en cela une certaine reffemblance avec
les anfraétuofités du cerveau. ^
" 452. Prefque tous les anatomiftes ont penfé d^s rap-
que des mammelons vafculaires Avl placenta ^ons au pia-
s'engaeeoient dans l'embouchure des fmus uté- ""^'^^^^'^ ^
° ° . , ^ . matrice,
rins 5 pour y pomper les fluides néceffaires au
développement du fœtus. Ce que j'ai vu de
plus remarquable fur la furface externe de ce
corps fpongieux , font des cavités contiguës y
centa,
- \
158 r A R T
au moyen d'un tilTu cellulaire très -fin, 2li\x
orifices de ces mêmes finus utérins ; mais ces
Cavités ne paroiffent bien que quand on les
fépare de ces derniers ; car leur bord s'afFaifle
aufîi-tôt , 6c elles n'offrent plus qu'une efpece
de déchirure.
453. C'eft par ce rapport que le fang uté-
rin paffe dans les cellules du placenta , où les
veines ombilicales viennent puifer de ce
fluide , ce qui eft propre au développement
de Tenfant ; car l'expérience n'a pu démontrer
encore que ces mêmes veines s'avançafient
jufques dans les finus de la matrice.
Des vaif- 454. La fiirface interne du placenta eft tou-
feauxdup/^- JQ^j.^ tapiffée du chorion & de l'amnios. On
y voit un plexus admirable d'artères & de
veines , dont le centre fe trouve tantôt au
milieu de cette furface , & tantôt fur un point
de fa circonférence , ou fur un autre , fans
qu'on puifie abfolument afiigner la caufe de
cette variété.
- 455. On a peine à imaginer ce qui a fait
dire à un Accoucheur du premier ordre , que
la réimion de tous ces vaifleaux fe faifoit au
centre du placenta , toutes les fois que ce
même centre répondoit à celui du fond de la
matrice , & fur fon bord inférieur lorfqu'il
occupe une autre région de ce vifcere. L'ex-
centa.
DES ACCOUCHEMENS. I59
périence a mille fois prouvé le contraire de
cette affertion.
456. Le /7/e;r/^5 vafculaire dont il s'agit, fert
de bafe au cordon ombilical. Chaque ramifi-
cation forme comme autant de racines infi-
niment petites qui fe plongent , en s'éloi-
gnant , dans la fvibftance même du placenta;
tandis que les branches , en fe réuniffant ,
donnent naiffance à trois troncs , favoir à une
veine & à deux artères qu'on appelle vaif-
fêaux ombilicaux, Voyc:^ §.478 & fuiv.
457. Les racines veineufes fortent de lafubf-
tance même àx\ placenta ; & les artères, qui font
la continuation àes hypogaftriques du fœtus ,
viennent s'y plonger & s'y perdre après avoir
formé nombre d'aréoles entre elles , & avoir
communiqué par quelques-unes de leurs bran-
ches avec les veines. On ne trouve point de
valvules dans celles-ci , mais on en rencontre
quelquefois dans les artères.
' 4<^S, Le placenta Tpré^ente affez fouvent àes Des varié-
variétés dont les unes ont rapport à fa confor- tés qu'on ob-
mation , les autres à l'infertion du cordon om.- j^ ^^^^^ ^^
bilical 5 & au nombre d'enfans qui compofent placenta,
la groflefie.
459. Plufieurs des lobes dont nous avons
•parlé au §.451 , font quelquefois éloignés de
la maffe principale avec laquelle ils ne com-
ïnuniquent qu'au moyen des vaiffeaux & des
ï ^O L' A R T
membranes. J'ai vu deux petits placenta pour \6
même enfant : j'en ai trouvé un autre affez fem-
blable à la forme des reins ; le cordon étant in-
féré au milieu d'une échancrure, comme le font
les uretères,
. 460. Quand le cordon s'implante au' bord du
placenta , n'importe de quel côté , on donne à
ce dernier le nom de placenta en raquette. Si
l'on pouvoit reconnoître cette variété, ainli
que les précédentes , avant que de procéder
à la délivrance , on éviteroit fouvent quelques-
unes des difficultés qu'on rencontre à opérer
celle-ci.
J^xx placenta. 46 1. Daus le cas de jumeaux, on trouve
esjumeaux. quelquefois autant de placenta qu'il y a d'en-
fans ; d'autres fois ils font unis dans une cer-
taine étendue de leurs bords , & ne paroiflent
en faire qu'un feul : mais bien rarement leurs
vaiffeaux fe communiquent , ce qui peut avoir
fes avantages.
462. Les jumeaux ont cependant prefque tou-
jours quelque chofe de commun dans le pre-
mier cas 5 étant enveloppés d'un même chorion ,
qui unit ii étroitement les deux maffes du pla-^
centa^ quand elles font diftinûès , qu'on ne peut
extraire l'une fans l'autre (à)*
{a) Voyez l'art, des Jumeaux, à la fin de cet ouvrage.
4^3v
DES ACCOUCHEMENS. l6l
463. lut placenta peut s'attacher indiftin^le- Lieu où
ment fur tous les points de la matrice : le plus ^'attache A^
- ., - , . placenta^
iouvent 11 en occupe les régions moyennes ,
rarement le milieu du fond, & plus rarement
encore la partie inférieure , ou le deffus de l'o-
rifice. Il m'a paru conftamment plus petit
dans les femmes chez lefquelles il étoit atta-
ché fur cette dernière région de la matrice ,
fans qu'on pût attribuer cette différence au
fang qui s'en étoit écoulé avant l'Accouchement.
464. Tous les praticiens conviennent aujour-
d'hui des premières vérités contenues au para-
graphe précédent ; mais la plupart en ont fait
la bafe d'une multitude d'erreurs plus ou moins
préjudiciables aux progrès de l'art,
465. Ce n'efl pas en effet l'adhérence du
placenta à telle ou telle région de la matrice
qui détermine l'obliquité de ce vifcere , ni les
mauvaifes portions de l'enfant. Cette maffe
n'apporte pas davantage de changement dans
la figure de la matrice , & la forme extérieure
du ventre , comme quelques-uns l'ont prétendu.
466. Aucun figne ne peut nous inftruire
avant l'Accouchement du lieu qu'occupe le
placenta , fi ce n'eft lorfqu'il eil fur le col de
la matrice , ou tout-à'fait dans le voifinage , &
que le doigt peut nous le découvrir ; mais
après la fortie de l'enfant, il çil facile de jugçr
Tom^ /» L
i6i L' A R T
de la fîtuation de cette maffe fpongieufe, en
fuivant le cordon jufqu'au-deffus de l'orifice de
la matrice, & en obfervant s'il defcend de la
partie antérieure ou poftérieure de ce vifcere ,
ou bien de l'un de i^^ côtés. Ce n'efi: qu'après
la fortie du placenta même qu'on peut évaluer
de combien il étoit éloigné de l'orifice.
Des moyens 467, Le placenta n'eft attaché à la matrice que
d'union du p^j. ^^j^ |.j^^ cellulaire très-fin, & fouvent très-
la matrice, ^^^il^ ^ détruire : 1 on n y voit rien de fem-
blable à ces efpeces d'engrenures dont quel-
ques-uns ont parlé.
Section VL
Des membranes du fœtus,
Delamem- 468. Des deux membranes dont efi: formé
brane appel- jg f^^ ovoïde qui renferme l'enfant , la première
ou le chorion , efi: celluleufe extérieurement ,
& fur- tout dans le voifinage du placenta ^ oii
l'on trouve même affez fouvent un peu de
graifle qui la rend plus épaifle, & en quel-
que forte opaque.
469. Quoique le chorion paroifife extérieure-
ment hériffé d'une efpece de duvet très-fin ,
on n'efi: point en droit de penfer que chaque filet
foit autant de vaifiTeau lymphatique. Il y a plus
d'apparence que ce duvet n'efi qu'un tifiîi cellu-
r>ES ACCOU CH EMEN s. 1(3 5
îaire par lequel cette membrane étoit liée à la
matrice , fans qu'on puiffe cependant nier qu'elle
n'ait quelques vaiffeaux du genre dont il s'agit.
470. Le chorion ne forme point une gaîne au
placenta , il paiTe par-deflbus cette maffe , qui , à
proprement parler , pourroit être regardée
comme l'expaniion du tiffu cellulaire de cette
membrane , û ce n'ell que les fibres qui for-
ment les lames dans celle-ci , différemment
diflribuées dans le placenta , y conftituenî une
efpece d'épongé , que les vaiiTeaux ombilicaux
font paroître plus organifée que le refle.
471. L'amnios efl une membrane mince & Deiamem.
par-tout tranfparente. Sa face interne très-liffe, ^''^^^^ ^pp^^"
1 . , , . . lée amnlos,
touche immédiatement aux eaux qui entourent
l'enfant , tandis qu'elle eil unie au chorion
dans toute l'étendue de fa face externe; de
forte cependant que (es adhérences font moins
ferrées à l'endroit du placenta qu'ailleurs.
472. Ces deux membranes fe réfléchiffent
fur le cordon ombilical , & l'enveloppent
dans toute fa longueur, l'amnios formant
toujours y du côté de fa bafe , un repli en
manière de petite faulx. Quelques-uns ont ima-
giné que cette dernière membrane fe bornoit
à deux doigts de-là: , comme l'épiderme du
fœtus le fait près de l'ombilic ; mais fi on ne
peut la fuivre plus loin y c'efl: qu'elle efl inti-
L a
î64 L A R T
mement unie & confondue avec le chorionr
473. Il ne paroît pas impoflible que ces
membranes puiffent fe défunir & s'écarter dans
une certaine étendue , pour former, comme la
plupart des Accoucheurs le penfent , une efpece
de poche qui fe remplit alors dune liqueur
qu'ils appellent y^/(^^ eaux ; mais cela arrive
bien rarement.
Vices des 474. Les membranes font tantôt d'un tiffu très-
membranes denfe & très-ferré 5 tantôt d'un tiflii très-fin &
, " très-délicat , ou très-lâche. Dans le premier cas
ment a lAc- ^ ^
couchement. elles peuvent retarder l'Accouchement, enréfif-
tant trop long-temps aux efforts de la matrice ;
dans le fécond 5 en fe déchirant trop tôt , elles
peuvent le rendre plus pénible & plus labo-
rieux ; non pas ^ comme le penfe le vulgaire ,
parce qu'il fe fait à fec , mais pour d'autres
raifons qu'on déduira dans la fuite.
475. L'extrême ténuité des membranes peut
donner lieu à l'Accouchement prématuré chez
les femmes dont l'orifice de la matrice s'ouvre
de très-bonne heure ; parce que ces membra-
nes trop foibles alors pour fupporter le poids
de la colonne de fluide qui prefle dans cet
endroit , fe déchirent & lui permettent de
s'écouler.
De la mem- 476. On trouve dans les animaux , dont l'ou-
hrane aiian- r^q^e eft ouvert dans toute fon étendue , une
toïde.
DES ACCOUCHEMENS» l6^ \
troifieme membrane placée entre celles dont ;
nous venons de parler ; on la nomme allan- \
toïdc: fon ufage eft de fervir de réfervoir à |
l'urine de ces animaux , jufqu'au moment de ;
leur î>^ffance. ^
47^7. On ne voit rien de femblable dans le
fœtus humain , quoique plufieurs Anatomiftes ■
aient afluré avoir trouvé 6c préparé cette mem- i
brane : quelques exceptions ne détruiient pas \
la règle générale. A quoi une pareille poche , i
en effet , y ferviroit-elle , fi au terme de la naif- \
iance , & même long-temps avant , l'ouraque i
n'efl que ligamenteux ? Voyci §.482. '
's
\
SectionVII, j
Du cordon omhïlïcaL \
■ "^
478. Le cordon ombilical eil connu de tout stru^ure \
le monde, mais fa flrudure ne l'eft pas éga- ^^ cordon ,
lement. Il eft formé de deux artères & d'une °"^^^^^"^*
veine , dont le diamètre eft plus confidérable \
que celui des premières. Cet ordre n'efl cepen-
dant pas immuable, puifqu'on n'a trouvé qu'une
feule artère dans plufieurs cordons. j
479. Ces vaiffeaux dont l'origine eft déjà
connue d'après le §. 454 & fuivans , fe con- \
tournent l'un fur l'autre , à-peu-près comme |
les brins d'ofier qui forment l'anfe d'un pa- \
L3 i
î66 L A R T
nier ; tantôt les artères rampent autour de la
veine , comme la branche de lierre fur le tronc
de l'arbre , & tantôt la veine en fait autant à
l'égard des artères. Souvent cette veine fe
replie fur elle-même , & forme des efpeces
de nœuds fujets à devenir variqueux. Ces
vaifTeaux font étroitement liés par le tiflli cel-
lulaire du chorion,& ne jettent aucune bran-
che dans la longueur du cordon.
480. Ils fe divifent & fubdivifent fur la face
interne du placenta , pour former ce plexus
dont nous avons parlé au paragraphe 454 ; &
ils s'écartent l'un de l'autre à la partie poflé-
rieure de l'anneau ombilical : la veine monte ^
en fuivant la grande faulx du péritoine , vers
la fciffure du foie , pour fe plonger dans le
linus de la veine-porte : les artères defcendent
vers les parties latérales du bas-fond de la
vefîie.5 d'où elles fe recourbent du côté des
artères hypogailriques , dont elles font pref»
que toujours la continuation.
Du canal 48 1 . La veine ombilicale, en s'approchant du
vemeiix, £nus de la veine-porte , fe divife quelquefois en
deux branches , dont l'une, connue fous le nom
de canal veineux ^ va fe rendre dans la veine-
cave inférieure. Quand cette bifurcation ne fe
fait pas ainii , le canal veineux dont il s'agit 5
prend naiffance du fmus même de la veine^ porte.
nES ACCOU CH EM ENS. 167
4S2. Vno. autre efpece de cordon s'élève du Derourai
fommet de la vefîie vers l'ombilic àwfœtus oii *ï"^*
il fe termine ; c'efl l'ouraque , dont nous avons
déjà parlé : prefque toujours il efl par-tout liga-
menteux , & n'offre aucune cavité.
483. On ne découvre point de nerfs dan? Le cordon
le cordon , non plus que dans le placenta &C n'a poiat de
les membranes , ce qui fait qu'aucune de ces ^^^ ^'
parties n'eft fenfible.
484. Le chorion & l'amnios fournirent une Du Heu où
gaine commune aux trois vaiffeaux ombili- ^^ cordon fe
eaux, & la peau du. fœtus s'avance furie cor- i^e^fant
don d'environ un travers de doigt, mais en après fa naif-
s'aminciffant de plus en plus. C'efl toujours ^^^^^'
dans l'endroit où elle fe borne que le cordon
fe détache de l'ombilic , n'importe à quelle
diftance il en ait été lié.
485. La longueur du cordon varie beau- De la ion-
coup , elle eft communément de vingt à vingt- ^"^"^ ^^^
deux pouces. Les deux extrêmes que j'y ai
remarqués , ont été de fix à quarante-huit pou-
ces. On a vu depuis un autre cordon de cin-
quante-fept pouces , formant fept tours fur le
col de l'enfant (a).
486. Quand le cordon eft beaucoup plus
{a) M, L'héritier, M* en Chirurg. a été témoin
du fait à THôtel-Dieu de Paris.
L 4
i68 L A R T
long qu'à l'ordinaire , non-feulement il peut fé
contourner fur le col de l'enfant ou fiu* d'au-
tres parties, mais il peut encore fe nouer flir
lui- même , comme on l'a obfervé nombre de
fois, fans que ces nœuds cependant puifTent
occaiionner la mort de l'enfant, ainfi que plu-
iieurs Accoucheurs l'ont avancé.
487. Le peu de longueur du cordon, foit
naturelle , foit dépendante de {on entortille-
ment fur le col ou d'autres parties de l'enfant ,
ne peut produire aucun obftacle à l'Accou*
chement , quoique jufqu'ici on ait penfé le
contraire. Voye^ le §. 607.
De lagfof- 488. L'épaiffeur du cordon varie beaucoup :
feurducor- quelquefois^ il eil très-grêle , & d'autres fois
très - gros , ce qui vient dans ce dernier cas
de l'engorgement de fon tiffu cellulaire. Ce
même tiffu peut fe putréfier fans nuire au bien-
être de l'enfant , pourvu que les vaifTeaux
ombilicaux foient exempts de cette corruption.
L'exemple des enfans qui font nés avec le cor-
don putréfié, n'a donc rien de furprenant.
Section VIIL
Des eaux de Vamnîos,
Des eaux 489. Les eaux renfermées dans la cavité de
qui entou- ^amniosy font pour l'ordinaire claires ôc fans
DES Ac COU C H EMEN S. l6()
odeur défagréable , quelquefois blanchâtres , rent le fœ-
comme laiteufes , & chargées de flocons d'une '"^*
matière qui paroît cafeufe.
490. Dans l'état naturel , ces eaux ont tous De leur na-
les carafteres de la liqueur du péricarde , de la ^^^^'
plèvre & du péritoine, étant comme cette der-
nière , lymphatique &: féreufe. Elles exudent
des membranes par un méchanifme abfolument
femblable à celui par lequel l'humeur péricar-
dine eft verfée dans cette poche où on la 1
trouve.
491. Il eft fans doute bien moins raifonria- De leur
ble de croire que ces eaux viennent de la tranf- ^^"^^^^
piration du fœtus ^ & qu'elles contiennent une
partie de fes urines , que de fuppofer des glan-
des dans \q placenta pour les filtrer , ou des anaf-
tomofes entre les vaifTeaux lymphatiques uté-
rins & ceux du chorion , quoiqu'aucune de ces
fources ne les fburnifTe.
492. Ce qui prouve le plus que les eaux de
Yamnios ne viennent pas du fœtus , c'eft qu'on
en trouve avant qu'il foit apperçu, & qu'elles
font déjà très-abondantes dans un temps oii
il eft encore très-petit. Ajoutez à cela que le
fac membraneux qui tapifte la plupart des moles,
en eft toujours rempli.
493. La couleur de fafran qu'on leur a
remarquée dans une femme qui avoit fait ufage
170 VA R 7
de celui-ci {à) , & la propriété quelles ont de
blanchir le cuivre dans celles qui ont reçu des
friéHons mercurielles pendant la grofleiTe , dé-
montrent qu'elles font fournies par la matrice.
Des vraies 494. La plupart des Accoucheurs diftin-
&desfauiresgygj^^ jg^^^ efpeces d'eaux: les unes qui font
contenues dans Vamnios , les autres qui s'amaf-
fent entre cette membrane & le chorion. Ils
appellent ces dernières fauffes couches; ce font
elles 5 difent ces Accoucheurs , que certai-
nes femmes rendent quelque temps avant l'Ac-
couchement; mais ils nous paroiiTent dans l'er-
reur. Les eaux dont il s'agit ne viennent pas
de ces kiftes particuliers qu'on a fuppofés, mais
bien de la cavité de Vamnios : elles s'écoulent
par tranfudation à travers les pores de cette
membrane & du chorion.
49 5 • Quoique la fource des eaux de Vamnios
ne fe tarifle dans aucun temps de la groffefTe ^
elles font moins abondantes relativement au
volume de l'enfant , dans les derniers mois ^
qu'au commencement.
De la 496. Rien ne varie davantage que la quan-
quantité des ^[^^ abfolue de ce fluide : quelques femmes en
£aux
verfent à peine une chopine , même un demi-
feptier , au moment de l'Accouchement , tan=
(^) M. le Baron de Halkr, Traité phyfiol. fur la génér.
DES Ac COUC H EMENS. IJl '
dis que d'autres en répandent plufieurs pintes. i
497. Ces eaux , pour l'ordinaire , nuifent !
beaucoup moins , foit à la mère , foit à l'en-
fant , par leur abondance que par leur défaut; \
car en général les groffeffes les plus doulou-
reufes & les plus incommodes , font celles oîi '
ce fluide manque.
498. Elles font un de ces inftrumens dont Del'ufage '
la nature fe fert pour opérer la dilatation de ' ;
la matrice pendant la grolTefTe, 6c en ouvrir i
l'orifice dans l'Accouchement. Ces eaux, par ■
rapport à leur qualité lymphatique ^ ont paru \
propres à la nutrition du fœtus (^Voyc^ §. 500 )
& le fuivant ) ; elles facilitent d'ailleurs fes \
mouvemens , les rendent moins incommodes à ]
la mère 5 & diminuent pareillement l'impreffion ;
trop violente des corps extérieurs fur l'enfant, \
Enfin un Auteiu: moderne les regarde (<2) comme 1
un des agens de la première inspiration , & ]
penfe qu'elles fervent à rafraîchir le fang àwfœ- ■■
tus^ ce qui eftaffez difiicile à comprendre. j
SectionIX. 1
Dt la manière dont V enfant fe nourrît durant la
groffeffe, ^
499. Si tous les phyfiologiftes conviennent Opinions j
,. ^ des Auteurs, •
(a) M, David, Traité fur la nutrition. -fur la ma- J
iji U A R T
niere dont aujourd'hui que le fœtus tire fa nourri tuf e def
l'enfant fe f^ mère , ils ne font pas d'accord ni flir la
nourrit dans t n • t î'i • «ri
le fein de fa ^^^^ure des tluides qu 11 en reçoit, ni fur la ma-
nière, niere dont elle les lui tranfmet. Les uns pen-
fent que ces fluides ne font que des fucs blancs^
& les autres, que c^eft du fang,
Oa a cru jqq. Le penchant de l'enfant nouveau-né
T^ • j pour la fuccion , & la faculté qu'il a de l'exer-
liiçoit dans Jl ' t ^
le fein de fa cer , avoient fait croire à quelques-uns parmi
^^^^' les anciens , qu'il fuçoit certains tubercules de
la matrice ; mais l'analogie qu^on a cru trou-
ver entre la liqueur contenue dans l'eftomac
de ces enfans , & les eaux de l'amnios , a fait
penfer depuis qu'ils fe nourriflbient de celles-ci.
Quelques- 501. Les partifans de cette dernière opinion
uns ont pen- j^g conviennent pas unanimement de la ma-
îoi^Ls eaux ^^^^ ^^^^ Fenfant reçoit cette nourriture ; les
de l'amnios, uns afllirent que c'eft par la voie de la dégluti-
d'autresqu'ii ^'^^^ . ^^^ autres par celle de l'intus-fufception
boit. ^^ ^ ^^^ ? ^^^ ^^^ homme célèbre , dont le
nom fera tranfmis à la poftérité la plus recu-
lée, de croire que le fœtus puiffe fe nourrir
par les pores , & de nier qu'il avale la liqueur
de Vamnios ( ^ ) ; tandis qu'un autre , dont
l'autorité peut également être citée, affure
qu'il eft permis de douter de la réalité de cette
(tf) M. le Baron de Haller,
DES ACCOUC H EMEN S. I73
dernière fonftion , & qu'on ne peut s'empê-
cher d'admettre i'intus-fucefption (^) : qui
croira-t-on ?
502. Il efl bien plus certain que le fœtus Le fœtus
tire fa nourriture par le cordon ombilical , ^^!^ ^^ "°"f'
*^ . ^ riture paf le
que par un autre endroit; mais la même va- cordon,
riété d'opinions exifte fur la nature des fluides
qui lui font tranfmis.
503. La difficulté de faire pafîer les injec-
tions les plus tenues des vaifleaux utérins,
dans ceux du placenta , ôc vice verfd , l'humeur
laiteufe qu'on a vue s'écouler des cotylédons ,
qui tiennent lieu de plaunta aux animaux
ruminans , ainii que l'extrême délicateffe des
vaiffeaux de l'embryon dans les premiers
temps , ont fait croire au plus grand nombre
que ^l'enfant ne recevoir de fa mère que des
fucs blancs.
504. C'efl le fœtus , dans cette opinion ,
qui forme fon lang , comme on le voit dans
k poulet. En admettant que celi fe fafle ainii ,
à l'égard du fang qui circule dans les propres
vaiffeaux du fœtus , parmi lefquels nous
comptons ceux du placenta , d'où vient ce
fang abondant qui remplit les cellules de cette
maffe dans les premiers temps de la groffeffe ,
(tf) M, Ztfvm,EIém. fur Tart d'accoucher, §. 320;
174 V A R T
où le fœtus n'ell encore qu'une efpece de gelée
tendre & délicate , à peine fenfible , ainfi que
celui dont on trouve cette même maffe fi gor-
gée , dans les cas où on lui donne le nom de
mole ? Ce font fans doute de pareilles ré-
flexions qui ont fait croire à plufieurs que le
placenta étoit l'organe de la fanguification chez
le foetus 5 & à d'autres , que la mère lui tranf-
mettoit ce fluide tout préparé.
505. On ne peut raifonnablement nier le
paffage du fang des iinus utérins dans les cel-
lules du placenta ; mais il eft permis de douter
qu'il parvienne jufqu'au fœtus dans les pre-
miers temps de fa formation ; à caufe de la
grande difproportion qui doit exifler alors en-
tre les racines de la veine ombilicale 5 & le
volume des globules rouges.
Réfervoir J 06. C'efl dans le placenta même que ces raci-
oùlesveines nes veineufes viennentpuifer les fluides néceffai-
ombilicales ^ o ^ ■* r t > r-'
puifent les ^^^ ^^ lœtus , oL non dans les unus uterms. Si
fluides defti- elles n'y pompent d'abord que des fucs blancs &
nés a la nu- ténus , par la fuite elles y puifent le fang chargé
trition du , a r • -r i
fœtus. ^^ ^^^ mêmes lues nutritifs , comme les veines
honteufes & fpléniques , reprennent le fang
épanché dans le tifTu caverneux de la verge &
de la rate.
507. Il eft bien vrai que le fang de la mère
ne paffe point immédiatement des artères uté-
DES ACCOU CHEMEN S. I75
îines dans les veines ombilicales , & que celui
du fœtus , rapporté par les artères , qui accom-
pagnent ces veines ^ ne fe rend pas plus direc-
tement dans les veines de la matrice. Il n'y a
point d'anaflomofe entre ces deux genres de
vaiffeaux , mais il s'y rencontre des cavités oii
le fang arrive de part ôc d'autre.
508. Ces réfervoirs font les iinus utérins ,
contigus aux cavités celluleufes du placenta ,
dont nous avons fait mention plus haut. Les
artères utérines y verfent le fang de leur côté,
comme les artères ombilicales le font du côté
du placenta ; & les veines du même nom vien-
nent l'y reprendre , les unes pour le reporter
dans la maffe générale des humeurs de la fem-
me 5 6c les autres pour le conduire au fœtus.
Section X.
De la circulation du fang dans k fœtus,
509. Le fang de la veine ombilicale , dépofé De la dr-
dans le finus de la veine-porte . après en avoir cuiation du
parcouru les différentes branches , fe rend , avec ^^^^
celui que cette veine a reçu d'ailleurs , dans
la veine-cave inférieure , & delà dans l'oreil-
lette droite du cœur, oii celui des autres par-
ties du corps arrive en même temps.
510. Cette oreillette , par fon action , pref-
176 L A R T
fant enfuite ce fluide , l'oblige de paffer en
partie dans l'oreillette gauche , au moyen du
trou de botal , & en partie dans le ventricule
droit , duquel il eft encore contraint de fortir
bientôt, pour pénétrer dans la grofle artère
qui y répond. Là , il fe diviie en trois colon-
nes , dont la plus confidérable le rend dans
l'aorte inférieure , au moyen du canal artériel ,
& ajoute un certain degré de vîtelTe au mou-
vement du fang que cette aorte a reçu du ven-
tricule gauche.
511. Les deux autres colonnes , après avoir
parcouru le fyftême vafculaire du poumon ,
fe rendent dans l'oreillette & le ventricule gau-
che 5 pour être enfuite dillribuées, avec lefarzg
qui y a pafle de l'oreillette droite, à toutes
les parties du corps.
512. Le cercle du fang^ porté par l'aorte
inférieure du fœtus , s'étend au moins jufqu'au
placenta ; puifqu'une partie de ce fluide y efl
portée par les artères ombilicales , . lefquelles
après en avoir tranfmis une quantité , plus ou
moins grande , dans les veines du même nom ,
au moyen des communications immédiates
qui exiflent entre elles , verfent le refle dans
les cellules Aw placenta , & dans les cavités con-
tigués aux linus utérins. Là , s'étant mêlé avec
celui de la mère, cefang fubit la loi déjà connue»
513-
nES ACCOUCHEMENS. I77
5,13. La circulation àwfang^ de la matrice
au placenta , de celui-ci au fœtus , & vice verfd ,
fe fait ainfi jufqu'au moment de l'Accouche-
ment ; mais elle éprouve alors des chan-
gemens furprenans , dont les uns dépendent
de la contraction & du refl'errement de la ma-
trice ; les autres , de la refpiration qui s'établit
chez l'enfant aufli-tôt qu'il eft forti du fein de
fa mère.
SectionXL
Des changemens que produit l^ Accouchement dans
la circulation du fang , qui fe fait réciproque-
ment de la mère à Vcnfant ^ & de ceux qui
dépendent de la refpiration , au moment de la
naijfance de ce dernier,
5 14. La compreffion qu'éprouvent les arte- Deschan-
res de la matrice , le changement qui arrive gemens quî
dans leur direâ:ion , pendant que ce vifcére ^"^^^^"^«f^
Q3nS 13 cir—
fe contracte & fe reflerre fur lui-même , font cuiadon ré-
que le fang arrive en plus petite quantité , & ciproque de
par un mouvement beaucoup plus lent dans ^^ '"^^^ ^"
* , . o fœtus pen-
les fmus uterms , & que ceux-ci en tranfmet- dant le da-
tent moins dans les cellules A\\ placenta , alors ^^^^ dei'Ac-
afFaiffées par la preffion que cette maife fubit '^^'^'"^'"'•
elle-même contre le corps de l'enfant.
515. La diminution des hémorrhagies uté- Du pre-:
Tome I, M
I7S V A R T
«lier temps n^es ^ après l'évacuation des eaux de ram-
du travail. xi\os , kur ceffation après l'Accouchement ^
lorfque la matrice fe refferre par fon aûion de
reffort , confirment affez cette vérité impor-
tante , pour nous difp enfer d'en rapporter
d'autres preuves.
Dans le fe- 5 1 6. L'afFaiiTement des cellules du placznta ,
cond temps (Jeyenant plus confidérable après l'évacuation
des eaux de l'amnios , & dans la même pro-
portion que la matrice fe contrafte , ne permet
plus bientôt au fang de les pénétrer & de s'y
épancher, foit qu'il vienne de la mère, foit
qu'il vienne de l'enfant. Celui de la mère , qui
aborde difficilement alors dans les iinus utérins 5
en eil repris par les veines qui y communiquent ;
& celui de l'enfant, qui avoit coutume d'être
verfé dans les cellules du placenta ^ paiTe des ar-
tères dans les veines ombilicales , au moyen de
leurs communications , & revient à cet enfant
pour la première fois , tel qu'il en étoit forti ;
c'eû'à-dire, fans s'être mêlé de nouveau avec
le fa/zg utérin.
Dans le 5 !?• L'adion de la matrice venant encore à
troifieme augmenter, (es effets ne fe bornent plus à
temp^ atra- ^^^^{{^qj;^^^^ des cellules du placenta , & à ce
qui vient d'être dit. La comprefîion qu'en
éprouve cette maffe s'étend bientôt jufqu'au
plexus vafcuiaire qui couvre fa face interne ,
vail.
DES ACCOUCHEMENS. I7.9
& même jufqu'au cordon ; ce qui y ralentit
la circulation & l'intercepte enfuite ; comme
cela arrive quand ce cordon eft entraîné par
les eaux , & fe trouve comprimé contre le
bord du baiîin.
518. De-là vient qu'à la fuite des Accou-
chemens laborieux & longs , des enfans naif-
fent avec la face tuméfiée & livide , avec des
épanchemens fanguins dans l'intérieur du crâ-
ne , & à l'extérieur; qu'ils paroiiTent dans un
état apopledique , très-voiiin de la mort , &
fouvent même étant déjà privés de la vie.
519. On trouve toujours le cordon très*
plein oC fans pulfation , chez les premiers :
quand on l^coupe à plufieurs travers de doigt
de l'ombilic , il n'en fort que quelques gouttes
de fang , &: encore efl-on obligé , le plus fou-
vent , de les en exprimer,
510. Ceferoit en vain qu'on fe flatteroit de
rappeller ces enfans à la vie & de les fecourir,
en laiffant le cordon entier. On ne doit at-
tendre leur falut que de la feûion de ce cor-
don , & du dégorgement qu'on obtient par
cette voie. La ligature, avant cette précau-
tion , achevé de les précipiter dans le tom-
beau.
521. Dans ce même cas , Thémorrhagie
n'eft pas plus à craindre du côté de la mère
M2
\
i§o L' A R T
que du côté de l'enfant. La veine ombilicale^ j
diviiee , verfe au plus une ou deux cuillerées
de fang ; & quand même le placenta fer oit :
entièrement détaché de la matrice , il ne s'en
échapperoit pas beaucoup plus par l'orifice \
de celle-ci. \
522. On voit le contraire à la fuite de ces \
Accouchemens très-prompts , dans lelquels j
Tenfant eft , pouf ainfi dire , entraîné par le ;
flot des eaux. La perte n'efl Jamais plus à
craindre qu'en pareil cas : elle efl fouvent
même fi abondante , quand le placenta fe dé- j
tache aulîi-tôt après la fortie de l'enfant, qu'elle \
laifie à peine le temps à la femme de nous en \
prévenir. Lorfque le placenta conferve toutes I
fes adhérences à la matrice , les pulfations du ;i
cordon fe fontfentir plus long-temps que dans
le cas précédent : {1 on coupe ce cordon , le \
fang du fœtus s'élance alors avec rapidité des
artères , jufqu'à ce que la refpiration fe fafie
librement : celui de la mère s'écoule par la
veine ombilicale , qui defcend du placenta ,
pendant tout le temps que la matrice refi:e en j
inadion (^). ^
i^a) Dans une circonftance femblable à celle qui |
Vient d'être énoncée, nous ne fimes la ligature du
cordon qu'après avoir reçu environ deux palettes de |
fang de la veine ombilicale, & enfuite nous retira; ;
DES ACCOUCHEMENS. l8l
513. Dans l'ordre naturel, l'enfant étant à
peine forti du feln de fa mère , qu'il com-
mence à refpirer, & la matrice fe réduifant
prefque aufïi-tôt à un très-petit volume , il
s'écoule peu de fang des deux extrémités du
cordon divifé , & ce n'eft qu'im très-petit dé-
gorgement de part & d'autre»
524. La ceffation prefque fubite du paffage Deschan-
du fang dans les artères ombilicales , eft fans gemensqu'e-
, ^ j prouve la
doute un de ces phénomènes lurprenans de circulation
l'économie animale , dont il efl difficile de dans le foe«
donner une explication fatisfaifante. L'obfer- ^"^* aw^^o-
vation nous apprend qu'il dépend de la refpi- naiffance.
ration , puifque le fluide dont il s'agit coule
librement dans ces artères , jufqu'à ce que
cette fondion foit bien établie ; qu'il cqKq
alors d'y pafler , & qu'il y reprend fon cours ,
ïi cette nouvelle fonftion vient à être fitfpen-
due peu de minutes après la naiflTance.
525. Dans ce dernier cas, files artères du
cordon , coupé à quelques pouces de l'ombi-
lic , font libres , le fang s'en échappe avec
rapidité ; quand elles font liées elles fe remr
plifient au-defîiis de la ligature , & battent
mes im placenta dont les vaifTeaux étoient aufli pleins
que fi on Içs eût injectés. Cette obfervation n*eil: pas.
la feule de cette efpece que nous puiflions citer..
M3
î82 L' A R T
avec alTez de force pour agiter le bout de cor-»
don renverfé fur le ventre.
526. Si l'obilacle qui s'oppofe à la refpira-
tion continue , l'enfant ne tarde pas à en être
la viâ-ime : il éprouve une hémorrhagie plus
ou moins dangereufe & même imortelle , fi
les artères ne font pas liées , ou bien il tombe
dans un état apople£lique & de fuffocation ^
lorfque la ligature de ces artères eil alTez ferrée
pour réfifler à l'effort du fang.
5 27. On n'ignore pas en effet que àts en-
fans font morts d'hémorrhagie par le cordon ,
& qvi'on les a trouvés couverts d'une croûte
de fan^ dans leur maillot, fen ai fecouru deux
très-utilement dans un état contraire , peu de
minutes après leur naiffance. Un maillot trop
ferré , dans l'un , avoit donné lieu au gonfle-
ment livide de la face , &: avoit jette cet enfant
dans un état apopledique , tandis que des
cris aigus ôc perçans y avoient précipité l'au-
tre ; je n'ai pu les arracher des bras de la moit
qu'en leur faifant perdre du fang par le cordon ,
que je déliai aufîi-tôt.
528, D'après de femblables obfervations ,^
ne feroit-on pas fondé à croire que le placenta,
tient en quelque forte lieu de poumons au
ioetus 5 puifque le fang ne peut pafTer libre-
ïiient dans l'un ^ que fon mouvement ne
DES ACCOUCHEMENS. 183
fe ralentiffe , & même ne ceffe entièrement
dans l'autre ? Il ne faudroit cependant pas
imaginer que le principal ufage du placenta
fût de fervir comme de divcrticulum au fang
du fœtus , jufqu'à ce que la refpiration fe fafle
aifément.
519. Il n'eft aucun des phénomènes que nous
venons d'expofer fur la circulation du fang
dans le fœtus , qui ne puiffe fournir une fource
de réflexions , auffi curieufes qu'utiles dans la
pratique.
M4
i84 V A R T
SECONDE PARTIE.
De l'Accouch ehîent naturel^
et de ses suites,
CHAPITRE PREMIER.
Divijîon de l^ Accouchement , de fes
caufes 5 de fes figues , &c*
Différence 530» L* A divifion générale de la groffefTe ^ en
de l'Accou- vraie & en fauffe , ainfi que Fufage , exigent ,
c ement ^^^^^ doiite , que nous diflinsuions l'Accou-
davec la .
fauffe -cou- chement proprement dit , de l'expuliion d'une
che. môle ou d'un autre corps femblable. .
531. Quoique la dénomination de faufîe-cou-
che ne convienne que pour défigner la fortie de
ces dernières fubilances , on l'emploie cepen-
dant auffi pour exprimer celle de l'enfant avant
le terme de fa viabilité , au lieu du mot avor-
Umcnt , qui conviendroit beaucoup mieux.
Terme où 532- Quand on fait attention à la grande
l'enfantpaffe difproportion qui fe rencontre dans plufieurs
DES ACCOUCHEMENS. iSj
fœtus du même terme de la groflefTe , on ne communé-
peut s'empêcher de convenir que les uns ne '"^"^ P°"*^
r ' • t 1 < A o 1 1 1 ^^^^ Viable.
loient viables plutôt , oc les autres plus tard ,
félon leur force 6c leur conftitution ; mais en
général , ils le font tous d'autant plus , qu'ils \
naiffent dans un temps plus voifm de celui de
leur parfaite maturité.
533. Les caufes qui déterminent la naiiTance
de l'enfant , avant le temps iixé par la nature ,
peuvent auffi influer fur fa viabilité. Celui de
fept mois , par exemple , qui vient naturelle-
ment, offre plus d'efpoir que celui de huit
mois , dont la naiflance n'eft que l'effet d'une
caufe violente & accidentelle.
534. L'époque la plus ordinaire de l'Ac- Epoque où
couchement efl la fin du neuvième mois de l'Accouche-
la grofTeffe ; mais elle n'efl pas invariable. On "^'^,' ^^ ^f
^ leplusordi-
peut naître plutôt ou un peu plus tard. Des nairement.
femmes accouchent naturellement à fept mois
ou à huit 5 & d'autres ont porté leurs enfans
au-delà du neuvième , fans qu'on puifTe foup-
çonner d'erreur dans leur calcul.
535. L'Accouchement a reçu différentes dé- Dénomi-
nominations , félon le temps de la grofTeffe où "avions de
il fe fait , & félon la manière dont il s'opère. r ^
^ r ment , lelon
On le nomme faujfc-couche y avant le feptieme îe terme de
mois ; Accouchement prématuré depuis cette ^^, gfofTeffe
, . ^ , , . . . p 1 • o où il fe fait,
époque julqu au huitième mois oc demi ; oc
iS6 r A R T
Accouchement à terme toutes les fois qu'il ne
fe fait qu'à la fin du neuvième.
Selon la 53^' ^^^ rapport à la manière dont il s'ope-
manière re , on l'appelle naturel , contre nature , & laho-
dont il s'o- ^^-^^^ ^ ^^^ ^çg diftin6lions fcholaftiques étant
arbitraires , nous confidérerons les Accouche-
mens fous trois ordres principaux; i^. les
Accouchemens qui fe font naturellement ;
2^. les Accouchemens qui exigent les fecours
de l'art , & qu'on peut opérer de la main
feule ; 3^. les Accouchemens qui ne peuvent
fe faire qu'à l'aide des inilrumens , ou dans
lefquels il efl utile de les employer.
537. Si dans c^s derniers cas, l'adion des
organes de la femme ne fufîit pas pour opérer
l'expuliîon du fœtus , elle en commence au
moins le travail , ce qui fait que tous les
Accouchemens ont des caufes communes &:
des caufes particulières , que l'on peut encore
diflinguer en déterminantes & en efficientes.
Les Accou- 538. Les caufes com^munes , que nous allons
chemensont j^ig^tôt développer , fuffifent pour opérer les
communes Accouchemens du premier ordre. Quant aux
& de parti- caufes particulières , comme elles font difFé-
Guheres. rentes 5 non-feulement dans chaque ordre ^
mais encore dans chaque efpece d'Accouché-
mens , il n'en fera traité que dans la fuite.
VES ACCOUCHEMENS. I 87
ARTICLE PREMIER.
Section première.
Des caufcs déterminantes communes de ï? Accou-
chement,
539. Les caufes déterminantes communes Caufesdé-
de l'Accouchement , font toutes les chofes ^^"y^"^"^®^
' de lAccou-
capables d'exciter la matrice à fe contraûer , chement.
pour fe délivrer des fubilances qui forment la
groffeffe. Les imes font accidentelles & pro-
duifent l'avortement ou l'Accouchement pré-
maturé : les autres paroiffent naturelles , en
ce que leur effet a prefque toujours lieu au
même terme , ôc rarement avant la fin du neu-
vième mois.
540. Les Physiciens ont penfé différemment opinions
de ces dernières , les uns les attribuant au ^^^ Auteurs
r 01 \ 1 -AT àcefujet.
lœtus 5 ck: les autres a la matrice même. Les
premiers ont cru que l'enfant excité par le
manque de nourriture , le befoin de refpirer ,
le poids incommode du méconium fur le canal
inteftinal , Sic. , foUicitoit fa fortie , & s'effor-
çoit de franchir les obflacles qui s'y oppo-
foient. Les autres ont penfé que la matrice
n'étoit invitée à fe contracî:er , que par l'acri-
monie des eaux de l'amnios , ou la diilention
i88 r A R 7
violente qu'elle éprouve à la fin de la grof-
feffe : ces opinions ont été {i vidorieufe-
ment réfutées , que nous ne devons pas nous
en occuper.
De la vraie 541. La vraie caufe déterminante de TAc-*
caufe deter- cQuchement à terme , réfide certainement dans
minante de
l'Accouche- la matrice : Cette caufe nous paroît agir conftam-
anent, ment pendant la grofleffe, quoique les effets pour
l'ordinaire n'en foient feniibles qu'à la fin du neu-
vième mois. A chaque inftant les fibres utéri-
nes diilendues s'efforcent d'expulfer les corps
qui les affeâent défagréablement. Si elles n'y
parviennent pas dans les premiers temps , c'eft
qu'elles n'y font pas alors également follici-
tées , qu'elles ne fe développent pas toutes en
même temps, & que l'aftion des unes eft contre-
balancée par la réfiftance naturelle des autres»
542= La ftriifture de cet organe eft en effet
telle que le col réfifte dans les Çrx. ou fept pre-
miers mois de la groffeffe , pendant que les
fibres du fond & du corps obéiffent aux agens
qui les diftendent , & fe développent ; mais fur
la fin , les fibres du col s'étant un peu relâ-
chées , fourniffent, pour ainfi dire, feules à
l'expanfion néceffaire , de forte qu'en moins
de deux mois cette partie s'efface & s'affoiblit
tellement 5 qu'elle ne peut foutenir plus long-
temps Teffort des autres.
DES ACCOUCHEMENS. 189
543.Cefl alors que l'aûion du fond de la
Tnatrice fe fait fentir : (1 elle n'efl pas encore
douloureufe pour la femme , fes effets fe mani-
feftent au doigt de l'Accoucheur, introduit à l'o- ,
rifîce & appliqué fur les membranes ( Foye:^
§. 3B8): c'efl le premier degré du travail de
l'Accouchement 9 quoique l'on ne reconnoiffe
ordinairement d'autre époque de fon commen-
cement que celle des douleurs ^ &: fouvent
même des fortes douleurs.
544. Cette dernière époque , qui , félon nous,
pourroit pafTer pour celle du deuxième temps
de l'Accouchement , n'eft pas éloignée de la
première. La contradion de la matrice fuccede
bientôt à cette efpece de prélude , qui ne dé-
pend , pour ainfi dire, que de l'adion de reifort
de ce vifcere même , & les douleurs ne tar-
dent pas à fe faire fentir.
Section IL
Des caufes efficientes naturelles de ? Accouchement,
545. Le vulgaire croit que l'enfant eft le caufesef-
principal agent de fa naiffance , qu'il ouvre par ficientes de
des efforts redoublés les parties de la femme , ^-^^^^^^^®'
& furmonte les obflacles qui s'oppofent à fa
fortie. C'efl d'après cette idée qu'on entend
répéter fouvent que fa foibleffe & fa mort
ment.
men
190 r A R T
rendent toujours l'Accouchement plus long 8^
plus pénible ; mais cette opinion ne peut être
que celle des perfbnnes peu inftruites des phé-
, nomenes que préfente la nature dans l'Accou-
chement.
L'aaionde 546. La fortie de l'enfant eft une fondion
la matrice naturelle dépendante de la force des oro^anes
paie caufe ^^ 1^ femme. Deux fortes d actions y concou-
efficiente de rcnt ; Celle de la matrice & celle des mufcles
1 Accouche- ^^ forment l'enceinte de la cavité abdominale.
La première eil la principale 5 la féconde n'efl
qu'acceffoire : celle-ci, prefque dans tous les
temps du travail , eft foumife à la volonté de la
femme , au lieu que l'aftion de la matrice en
eft abfolument indépendante.
547. Cette dernière fe nomme contraôion :
fembîable à celle des mufcles , elle dépend d'un
ftimulus quelconque, & peut être excitée par
* une irritation méchanique.
548. Les contrariions de la matrice , tou-
jours très-foibles dans le commencement du
travail , augmentent infeniiblement , & devien-
nent très-fortes. On nomme celles des pre-
miers temps 5 préparantes , & celles des der-
niers , dkzrminanus ou expultriccs. Mais au lieu
du mot contradion, qui n'efl entendu que des
gens de l'art , on emploie généralement celui
de douleur^ '' ;*
DES ACCOUCH EMENS. I9I
549. Le relâchement qui fuit toujours la con-
tradion de la matrice, ou le calme qui fuc-
cede à chaque douleur , préfente autant de dif-
férences que ces douleurs même. Il efl: ordi-
nairement très-long dans le commencement du
travail, & à peine dure-t-il trois ou quatre
minutes fur la fin.
5 50. Ces différences d'ailleurs ne font pas les
mêmes chez toutes les femmes , ni chaque fois
qu'elles accouchent. De-là dépend en général
la durée plus ou moins longue du travail : fa
violence au contraire eft toujours en raifon des
obflacles qui s'oppofent à la fortie de l'enfant.
551. Le refferrement qu'éprouve l'orifice de
la matrice dans le commencement du travail,
& la roideur de fon bord , pendant la douleur
même , prouvent bien que la contradion de ce
vifcere eft générale , & qu'aucune de ks par-
ties , dans l'ordre naturel , n'eil en repos , pen-
dant que les autres agiiTent^ comme quelques-
uns l'ont penfé.
552. L'effet de la contraâ:ion de la matrice ,
eft d'enrefferrer la cavité en tout fens. Or, ii
l'enfant eff contraint d'en fortir , ce n'efl que
parce qu'étant preffé de toutes parts , la réiif-
tance qu'il éprouve n'efl pas égale par-tout :
il s'échappe toujours par l'endroit qui lui en
offre le moi^s.
1^1 L^ A R T
553. Si l'orifice eft prefque toujours cette
voie 5 c'eft parce que les fibres font plus rares
dans fon voifmage que par-tout ailleurs ; qu'il
efl diamétralement oppofé au centre qui fert
comme de point d'appui à toutes celles dont
eft formée la matrice ; qu'il fe trouve à la par-
tie inférieure , & fur le vuide du bafîin , où il
n'efi: en aucune manière fortifié par les par-
ties ambiantes , comme le font les autres ré-
gions de la matrice ; & que tous les efforts de
l'Accouchement font dirigés vers ce point.
554. Quand l'orifice ne peut s'ouvrir , fi tou-
tes les parties de la matrice réfiftent également,
la nature s'épuife en vain , & le travail cefle à
la longue ; mais fi un point de cet organe fe
trouve plus foible , il fe déchire^ & l'enfant
pafie en totalité ou en partie dans l'abdomen,
Foyc^ l'article fur la rupture de la matrice.
Section III.
Des caufes efficientes communes & accejjolrcs
' de r Accouchement,
Un grand 555. Ce feroit ignorer les principales fonc-
nombre de tions des mufcles abdominaux & du diaphrag-
mufclescon- ,1 r r 1 ^ \ \t
courent par ^^ ' ^^ ^^ ^^^^ refufer quelque part a 1 ex-
leur aaion à pulfion du fœtus. Ce feroit même fermer les
l'cxpuifion yg^^ ^ 1^ lumière de l'expérience & de l'ob-
fervation ;
DES ACCOUCHEMENS, I93
fervation ; car la preuve qu'ils y participent du fœtus ,
efl ft évidente , que perfonne ne peut la mé- ^ "r-tout
ceux ClC i 3.D*
connoitre, domen.
556. Exciter les efforts de la femme , lui
recommander à chaque douleur de preffer vive-
ment en en-bas , n'eil-ce pas avouer en eifet
la nécefîité & l'efficacité de la contraftion de
tous ces mufcles ? S'il en falloit d'autres preu-
ves , elles fe trouveroient dans l'exemple de
ces femmes <> dont la matrice chargée de l'en-
fant a été expuifée prefque en totalité de la ca-
vité du bas-ventre.
557. Ces efforts font en tout femblables à
ceux que fait la femme dans un état de confli-
pation, pour aller à la garde-robe. Ils déter-
minent la fortie des urines ô^ des excrémens ,
produifent le refoulement du fang vers les par-
ties fupérieures , donnent lieu à la rougeur de
la face , à la pefanteur de la tête ;, ôcc. Ces
efforts paroiffent foumis à la volonté de la
femme dans les premiers temps de l'Accouche-
ment 5 puifqu'elle peut alors les fufpendre ou
les accélérer ; mais elle y efl entraînée comme
par un penchant irréiiilible dans les derniers
momens , de forte que fouvent on a de la peine
à lui faire entendre qu'il feroit avantageux de
les modérer , pour donner plus de temps aux
parties externes de fe dilater ôc éviter par-là
Tome l N
194 V A R T
des déchirures , dont les fuites font quelquefois
tres-défagréables.
558. Par ces efforts , les mufcles abdominaux
& le diaphragme ne contribuent pas feulement
à l'expuliion du fœtus, mais devenant en quel-
que forte contigus à la matrice qu'ils preffent
pour atnfi dire de toutes parts , foit médiate-
ment , foit immédiatement , ils lui fervent en-
core comme d'arc-boiitant , & la mettent , dans
beaucoup de cas , à l'abri de la rupture , qui
fans cela auroit été bien plus fréquente qu'on
ne l'a obfervé.
559. Ces mufcles n'agiffant jamais plus effi-
cacement fur la matrice & fur les autres vif-
ceres du bas-ventre y que lorfque les parties
offeufes auxquelles ils font attachés font fixes
&: immobiles , la contradion d'un grand nom-
bre d'autres mufcles , devient aufîi néceffaire
à l'Accouchement ; mais elle n'y coopère que
-d'une manière indire de.
560. Pendant que les mufcles flerno-mafloï-'
diens , les fcalenes , les grands &: les petits pec-
toraux , les dentelés & autres , retiennent alors
la poitrine, &; l'empêchent d'obéir à Vzdiion des
mufcles abdominaux, la plupart de ceux qui font
deflinés aux mouvemens des cuilTes & des
jambes en font autant à l'égard du bafîin.
5 6 1 . En jettant les yeux fur une femme livrée
DES ACCOV CHEIAENS. I95
à elle-même dans les^ierniers temps du travail,
il eil facile de reconnoître que la contraâiion
de tous ces mufcles a lieu. Dès que la femme
éprouve le refTerrement intérieur qui lui an-
nonce la douleur, elle cherche à s'appuyer les
reins , elle renverfe en arrière le tronc & la
tête , elle s'arc-boute des pieds & des mains con-
tre les premiers corps folides qu'elle rencontre,
& fe roidit en pouffant de toutes fes forces.
A R T I C L E I I.
Dsr quelques phénomènes principaux du travail de
F Accouchement,
561. Nous croyons qu'il eft à propos d'ex*
pofer en particulier quelques-uns des principaux
phénomènes de V Accouchement , tels font la dou-
leur, la dilatation de l'orifice de la matrice ,,
la fortie des glaires fanguinolentes , & la for- '
mation de» ce qu'on appelle vulgairement la
poche des eaux ^ avant d'indiquer l'ordre dans
lequel ils fe manifeftent , ainii que pluiieurs
autres , dont il fera parlé dans la fuite.
Section première.
Delà douleur.
563, La douleur eft le premier phénomçnç Peladou-
N2
i9(S r A R T
leur de l'en- fenfibie du travail de l'Accouchement: c^efï:
fantement , q\\ç. qui i'annonce , & aucune femme ne peut
&defescau. ^^^^^^^^ ^^^,3 l'éprouver.
564. Elle paroît être l'efret immédiat de la
.contraûion de la matrice ;mais iLfaut que cette
aftion ait déjà pafle par plufieurs degrés pour
qu'elle fe faffe fentir. Dans le commencement y
cette contradion eil fi légère 5 que la femme
n'en éprouve qu'une efpece de fenfation inté-
rieure affez femblable à celle du tenefme.
565. La violence des douleurs de l'enfante-
ment eft toujours proportionnée à la force des
contrariions qui les déterminent. Comme ces
dernières font très-foibles dans le commence-
ment du travail , les douleurs font alors ii légè-
res 5 qu'il eil paffé en ufage de les déiigner fous
le nom de mouches. Si elles font plus aiguës fur
la fin 5 c'eft que l'adion de la matrice eil: plus
forte, que les fibres de ce vifcere font plus
tendues , qu'elles font devenues plus fenfibles ,
& qu'elles agiffent fur un corps qui leur réfifle
davantage. La violence qu'éprouve alors le bord
de l'orifice , n'en efl qu'une caufe acceffoire.
De la ma- 5^^- ^^^ douleurs de l'enfantement ne fe
niere dont fe font pas toujours fentir de la même manière.
font fentir j^j^^^^ ^^^^ Commencent du côté des reins ,
les douleurs /- , a n r
de l'enfante-^ vont fe perdre en en-bas; tantôt elles le
ment. font fentir vers l'ombilic ou d'autres parties
rems.
r>ES ACCOU CHEMEN s. I97
du bas-ventre , &; paffent du côté des lombes ,
011 elles tourmentent cruellement les femmes.
Les meilleures font celles qui portent fur l'ori-
fice de la matrice , ou vers le fondement.
567. C'efl: avec raifon que les femmes redou- Des dou-
tent ce qu'elles appellent douleurs de reins , ^^^^ ^
bien plus que celles qui preiTent vivement en
en-bas ; parce qu'elles avancent moins le tra-
vail, &: qu'elles traînent toujours à leur fuite,
non ce calme fatisfaifant qui fuccede aux der-
nières 5 mais un mal-aife & un accablement
qui les rendent moins fupportables , & qui en
font craindre la récidive.
568. Ces douleurs de reins s'annoncent fou-
vent dès le commencement du travail. D'au-
tres fois un peu plus ^ard, mais rarement elles
continuent jufqu'à la fin. Il eil difficile d'en
affigner la vraie caufe : les uns ont affuré qu'el-
les dépendoient du tiraillement des ligamens
ronds poilérieurs de la matrice ,& les autres ,
de l'obliquité de ce vifcere. Il m'a paru qu'elles
étoient plus ordinaires chez les femmes, dont
le placenta étoit attaché à la partie poilérieure
de la matrice que chez les autres , fans cepen-
dant qu'on ne puiffe les attribuer à d'autres
caufe s.
569. On 4 cherché de tout temps à calmer
ces fortes de douleurs : la faignée &: les lave»
N3
ïçS L' A R T
mens émolliens ont quelquefois réufli ; mak
le plus fouvent ces moyens ont été employés
inutilement , fi on ne fait attention qu'à l'efFet
dired: qu'on en attendoit : ce qui a paru juf-
qu'ici Je plus propre à foulager les fem.mes
^ en pareil cas, eft de les foulever pendant cha-
que douleur , au moyen d'une ferviette rou-
lée 5 paffée fous les lombes.
Desfauffes 570. Il eft un autre genre de douleurs, qui
douleurs, méritent à jufte titre le nom àefaujfes douleurs ,
relativement à l'Accouchement , parce qu'elles
y font étrangères. Le plus fouvent ce font des
douleurs intellinales ; &c plufieurs fois elles ont
trompé les femmes , parce que leur effet prin*
cipal fe paiToit du côté du fondement.
Section IL
De la dilatation _ du col de la matrice,
Deladila- jyi, L'orifîce de la matrice eil prefque tou-
taaon e o- jq^j-^ cntre-ouvcrt avant le terme de l'Accou-
rifice de la '
matrice , & chement : on en voit la raifon en fuivant pas
defescaufes. à pas la marche naturelle du développement
de ce vifcere , & en faifant attention à tout ce
qui fe pafTe de ce côté dans les derniers temps
de la groflefTe.
572. La caufe de ce premier degré de dila-
tation, étant bien connue , jette le plus grand
DES ACCOV CHEMEN S, I99
jour fur le méchanifme de celle qui s'opère
dans le temps de l'Accouchement , & nous
fait voir qu'elle n'efl pas l'effet immédiat de
l'efpece de coin que préfentent à l'orifice les
fubilances foumifes aux contrarions de la
matrice,
573. Quoiqu'aucune partie de l'enfant, dans
bien des cas , oii les eaux s'écoulent prématu-
rément 5 ne puiffe s'engager dans l'orifice de la
matrice , celui-ci ne laiffe pas que de s'ouvrir ;
d'oii l'on voit que l'aftion feule de cet organe
funit pour opérer cette dilatation. Il paroît
même qu'elle l'opérera d'autant plus facile-
ment 5 que la matrice fera plus diftendue , &
que le corps qu'elle renfermera fera plus
folide.
574. Il faut cependant avouer que le con-
cours de toutes ces caufes rend cette dilatation
plus aifée , &: qu'il faut alors moins de dou-
leurs pour l'opérer ; car , outre la violence
qu'exerce la poche des e^ux dans l'orifice ,
quand elle peut s'y engager , la comprefîion
molle & graduée qu'elle fait dans tous les
temps fur les parties voifines , y détermine
un engorgement qui favorife leur développe-
ment , & le rend moins douloureux.
575. Il faut, en général, plus de temps & Remarque
plus de travail pour ouvr-ir l'orifice de la ma^ ^"^ ^^^ P^°'
grès de la àx-
N4
200 L' A R T
ïatatîon de trice de la largeur d\in petit écu , que pour
l'orifice de Q^^^ex enfuite le reile de la dilatation nécef-
la matnce, ^ . ^ i, . , •
faire a 1 Accouchement, Les jeunes Praticiens
ne doivent jamais perdre cette remarque de
vue 5 pour la jufleffe de leur pronoflic fur
la durée du travail , & pour ne point expofer
certaines femmes à accoucher feules , dans
l'idée que le moment de leiu: délivrance eil
encore éloigné ^ lorfqu'il eil très-prochain.
576. Les progrès de la dilatation dont il
s'agit 5 ne font d'ailleurs jamais les mêmes
chez toutes les femmes , ni dans tous les
Accouchemens. Tantôt l'orifice eil plus ouvert
au commencement du travail , qu'il ne Teil
d'autres fois après douze ou quinze heures de
fortes douleurs ; ce qui tient à certaines cir-
conftances que la pratique fait bientôt con«
noître.
Section î I L
Des glaires fangulnoUntes qui découlent du vagin^
ï>es glaires
fanguinoien- 577. Lcs parties de la femme , naturellement
tes, & des humides , ne le font jamais plus que dans les
qu'onentire ^^^^^^^^^ temps de la groifeiTe , & pendant
l'Accouchement. Les glandes du col de la ma-
trice & du vagin préparent alors une plus
grande quantité de mucus , &: il fe fait d'ail-
DES AcCOUCHEMENS. 201
leurs une efpece d*exfu dation des eaux de
l'amnios à travers les pores des membranes.
578. Chez quelques femmes , ce mucus
glaireux devient fanguinolent aux approches
de l'Accouchement , & chez la plupart dans
le cours du travail feulement. On regarde com-
munément ces glaires colorées comme une
preuve que la dilatation de l'orifice eil bien
avancée , & comme le préfage d'une déli-
vrance prochaine ; ce qui n'eft pas toujours
bien vrai.
579. Aucunes femmes ne marquent plutôt Du temps
que celles dont le travail fe déclare brufque- °^ ^^^ §1^1-
X o r rescomraen-
ment , ou augmente tout-a-coup , oc lur-tout ^^^^ ^ ^^ ^q_
que celles dont le placenta occw^q le voiiinage lorer.
du col de la matrice ; ce qui pourroit faire
préfumer que le fang qui colore ces glaires
vient de la rupture de quelques-uns des vaif-
feaux de cette même partie , ou du chorion.
Section ÏV.
De la poche des eaux,
. 580. A mefure que l'orifice de la matrice Delafor-
fe dilate , les membranes s'y préfentent & s'y nation delà
engagent, en formant ;, du côté du vagin, une ^^^^^^ ^^^
tumeur plus ou moins large , & tendue dans
le moment de la douleur; c'efî: ce qu'on appelle
la formation de la poche des eaux.
202 V A R T
581. Il efl rare que cette tumeur déborde
beaucoup le cercle de l'orifice , avant qu'ail ne
foit affez large pour l'Accouchement ; ce qui
fait dire , quand cela fe rencontre y que la po-
che des eaux efi: bien formée.
De fa fi- 582. Toutes les fois que l'orifice de la ma-
gure. ^j-j^g répond au centre du bafiin , qu'il fe dilate
également , & que les membranes font d'une
texture ordinaire , la poche des eaux eft arron-
die ; mais quand l'orifice efi: appuyé contre
un des points du bafiin 5 ou qu'il ne peut s'ou-
vrir circulairement , cette poche prend la mê-
me figure : enfin elle s'alonge en manière de
boudin , lorfque les membranes font d'un tifiii
lâche & peu ferré , fans que pour cela l'en-
fant préfente une main ou un pied ^ comme
quelques-uns l'ont avancé.
Du temps 583. La portion des membranes qui for-
ge de len- ^^^ j^ poche des eaux , ne peut pas tou-
droitoùelle . ,^^ ^ -,. . . . - ,
fe déchire. ]^^^^^ renlter a 1 impuiîion violente de ce
fluide , pouffé par l'adion de la matrice ; elle
s'affoiblit infenfiblement & fe déchire ; mais
cette crevaffe ne fe fait pas confi:amment dans
le même temps , ni fur le mêm.e point de l'ori-
fice .de la matrice : tantôt elle arrive dès le
commencement du travail , & tantôt à la fin.
Quelquefois elle fe fait au centre de l'orifice ,
6c d'autres fois au-deffus de fon bord ; ce qui
JDES ACCOUCHEMENS. 2O3
préfente des phénomènes différens , que nous
expliquerons dans la fuite.
584. Les membranes fe déchirent prefque Effets de
toujours au commencement du travail , quand la rupture
elles font d'une texture délicate ; ce qui rend "^I^^^^^^^l^^
fouvent alors l'Accouchement plus long &: des eaux.
plus difficile ; non pas , comme le penfe le vul-
gaire , parce que les eaux qu'elles contenoient
s'étant écoulées prématurément , l'Accouche-
ment fe fait à {qc ; mais parce qu'une des cau-
{qs qui dévoient coopérer à la dilatation de
l'orifice vient à manquer , avant que cette
dilatation foit faite; car les eaux ne mouil-
lent & n'humeftent jamais davantage les par-
ties de la femme , que quand elles s'écoulent
lentement.
585. Lorfque les membranes ne fe déchi- ^ff^js ^^
rent que pendant la violence du travail , les cette ruptu-
eaux pouffées par l'impulfion de la douleur ^f, ' ^"^"
^ . r , . elle ne le fait
s'échappent avec rapidité , & par un jet pro- que dans la*
portionné à l'étendue de la crevaffe. La matrice violence du
déjà vivement irritée , ne tarde pas ^ dans ce cas, ^'^^^^^ *
à fe relever de l'efpece d'inertie , dans laquelle
l'a plongée cette évacuation fubite , & elle fe
contrade enfuite, avec plus de force qu'apara-
vant. Les chofe's ne fuivent pas la même marche
dans le cas qui fait le fujet.du paragraphe pré-
104 L A R T
cèdent : il eft alors très - ordinaire de voir
les douleurs fe ralentir pour un temps plus
ou moins long , parce que la matrice , encore ,
pour ainli dire , dans cette efpece d'engour-
diiîement qui accompagne la groffeffe , fe
trouve foulagée , à chaque infiant, par la fortie
d'une nouvelle quantité d'eau.
Effets de ^g(^^ Quand la poche s'ouvre au milieu de
Touverture 15 -rr i i • 1 1 15
de la poche ^^^"^^ de la matnce , tout le volume d eaai
des eaux , contenu au-deffous de la tête , s'écoule auffi-
quand elle ^^^ ^ ^ jg travail continue d'augmenter ; mais
nefefaitpas ,, ^ . , ,^ , • 1 r 9 n r 1 /
au milieu de ^^^^ ne le vuide qua demi lorlquelle le de-
l'Qriiice. chire vers l'un de {es côtés, près le cercle de
l'orifice dont il s'agit, ou même au-deffus :
cette poche conferve , dans ce cas , affez d'eau
pour fe durcir pendant les douleurs , comme
elle le faifoit avant fa rupture , & le refle
du fluide ne s'écoule , pour ainli dire , que par
exfudation ; ce qui fait naître fouvent dans le
travail l'efpece de langueur dont il eft parlé
dans la fuite. Foyc'^ §. 767.
587. Si l'on, ne déchire cette poche, ou û
la rupture ne s^Qn fait une féconde fois d'elle-
même 5 la tête de l'enfant , en s'y engageant ,
quand l'orifice efl aifez large , fait refluer les
eaux qu'elle contient encore vers la crevaffe
ou vers la cavité de la matrice ; elle vient
DES ACCOU CREMEN S. 205
s'appliquer immédiatement fur les membranes,
& les pouffe au-devant d'elle , de forte que
Tenfant , comme on le dit vulgairement, vient
au monde cotffc.
K%%, L'ouverture des membranes ne fe fait , ^ ^^, ^„^
1 des eaux ne
pas toujours d'elle-même : quelquefois on a s'ouvre pas
vu , dans certains cas , 011 elles étoient très- toujours
y \ c c ' r I \ r d'elle.même,
dures , le lœtus lortir , renierme dans les en-
veloppes , & entraîner avec lui fon placenta ,
comme dans les avortemens des premiers
temps de la groiTefle, Cette manière 'de naître ,
qui 5 à beaucoup près , n'ell pas ordinaire au
terme naturel , peut avoir des fuites trop défa-
gréables pour qu'on ne les prévienne pas , en
déchirant les membranes au temps indiqué.
V^ §• 769.
Section V.
Expojztion des phénomènes précidens , & de quel-
ques autres , félon l'ordre général dans lequel
ils fe fuccedent,
589. L'Accouchement s'annonce prefque De Tordre
toujours par des changemens feniibles dans ^^"^ lequel
■Kt I ■ ' • 1 ' '\ r ^ \' iV ^^ manifef-
1 économie animale : mais ils lont difterens , ^ .>
' ' tent lesphe-
pour ainfi dire , dans chaque individu. A ces nomenes du
fymptomes fuccedent bientôt de légères dou- ^'^vaii de
ieurs , du cote des lombes , accompagnées de
la dureté du globe utérin , & d'une efpece de
ment.
2o6 ' V A R r
refferrement intérieur , que les femmes ont
peine à exprimer.
Phénome- jc)0. Le toucher nous découvre , dans ces
u pre- j^^j^çg inftans de douleurs , que Torifice de la
inier temps ^ ^ ^ ^
du travail, matrice fe rétrécit un peu , que fon cercle fe
roidit, & que les membranes qui le recou-
vrent, fe tendent plus ou moins. Tous ces
effets augmentent dans les progrès du travail ,
excepté le premier ; car l'orifice , loin de fe
refferrer , eft forcé de s'élargir dans la fuite à
chaque douleur. !
Du fécond ^c)i. Dans le fécond temps du travail, les
temps. douleurs deviennent plus fortes & plus fré-
quentes ; l'orifice de la matrice s'élargit , fon
bord fe développe , & ne conferve fouvent
que très-peu d'épaiffeur; la poche des eaux
devient plus confidérable , & à chaque dou-
leur la tête de l'enfant paroît remonter , de
forte qu'elle n'efl: jamais plus éloignée du doigt
que dans ce moment. La femme éprouve une
pefanteur en en-bas , qui l'invite à faire de
légers efforts , pareils à ceux qui ont lieu dans
le tenefme. Enfin le col de la matrice femble
defcendre un peu , parce que cet organe lui-
même eil pouffé vers le bafiin, par l'adion des
mufcles abdominaux.
592. Après la douleur, les chofes rentrent
dans le même état où elles étoient avant , le
DES ACCOU CHEMEN S. lOJ
bord de l'orifice fe détend , la poche des eaux
devient flafque , la tête de l'enfant redefcend ,
en écartant les eaux fur les côtés , ôc s'appli-
que aux membranes.
593. Dans le troifieme temps du travail, Du trol-
qui eft celui de fa force & de fa violence , les ^'^^^^ temps
douleurs fe fuccedent plus rapidement; elles
font plus aiguës & plus longues ; les femmes
font follicitées plus vivem^ent à les faire va-
loir 5 & elles les fupportent mieux qu'aupara-
vant. Si le calme qui renaît après chaque dou-
leur , eft plus court , au moins paroît-il plus
doux & plus parfait , n'étant troublé , pour
l'ordinaire , par aucune de ces^ inquiétudes ,
que traînent fouvent à leur fuite les premières
-douleurs. L'orifice de la matrice augmente
tellement , que bientôt il égale , pour ainii
dire , la largeur du baiîin.
594. Les follicules glanduleux, répandus
par tout le vagin & le col de la matrice , ex-
priment dans ce temps une plus grande quan-
tité de mucus , &; c'eil: alors que cette humeur
fe colore plus ou moins du fang que laiffent
échapper les petits vaifleaux rompus ; de forte
que c'eft-là le moment du travail, ou quelques
fem.m.es marquent le plus , &: celui où la plu-
part commencent à le faire.
595. C'ell aufîi à cette époque que s'élèvent
208 L' A R T
un grand nombre d'autres fymptomes , & que
les premiers acquièrent plus de force & d'in-
tenfité. Le pouls devient plus fréquent & plus
dur ; mais , prefque toujours , il eil irrégulier ;
le vifage fe colore , les yeux s'enflamment ; &C
la chaleur fe répand de toutes parts ; enRa
, l'ébranlement de la machine devient fi géné-
ral, que toutes les fonctions en paroifTent
dérangées.
596. La rupture des membranes vient à
propos calmer cette agitation univerfelle , par
la détente que produit l'évacuation des eaux ;
mais ce temps de repos efl pour l'ordinaire de
courte durée ; des douleurs encore plus fortes
viennent bientôt le troubler ^ & donner lieu à
de nouveaux phénomènes.
Section VI.
Des phénomènes du dernier temps du travail de
r Accouchement,
Phénome- 597. La matrice appliquée immédiatement
nés du qua- ^^^ j^ corps de l'enfant , après l'évacuation
trieme&der- ^ a 1 •
nier temps ^^^ ^'à\x^ , le contracte puis Vivement qu au-
du travail, paravant. La tête s'engage dans l'orifice & fe
rapproche de la vulve , de forte que , quand
tout efl bien difpofé d'ailleurs , l'Accouche-
ment fe termine en très-peu de douleurs ; mais
tous
r>ES Ac COUCHEMEN s. 2O9
tous ces efforts font infruûueux, lorfque l'en-
fant eft en mauvaife lituation , ou le bafîin
mal conformé.
598. L'orifice de la matrice, dans le pre- .
mier cas , continue de defcendre & de s'ëlar-^
gir pendant la douleur , jufqu'à ce que l'épaif-
feur de la tête , comprife entre les protubéran-
ces pariétales l'ait traverfé ; alors il s'éloigne
tout-à-coup , quoique la douleur perfifte , il
fe refferre un peu , & fon bord s'épaiffit.
599. Le moment où la tête commence à Re:r.ar-
remplir le vagin , n'eft pas toujours celui oii ^"^ i^^por-
elle parvient dans le fond du baiîin : elle peut tains égardj.
féjourner long-temps dans cet endroit , Ôi
même paroître en quelque forte à la vulve ,
quoiqu'enveloppée du col de la matrice ; mais
elle ne peut être complettement dans le vagin ,
fans occuper en même temps la cavité du
bafîin. On reconnoîtra plusieurs fois , dans la
fuite 5 l'utilité de cette remarque.
600. Lorfque la tête eft volumineufe, re- Temps où
lativement au bafîin , & fur-tout quand le ^^ femme ed
facrum efl un peu applati , la compreiîîon ^^ P^"^ ^"î^*^'
ri r r t teauxcram-
qu elle exerce fur les nerfs facres , donne lieu pes.
à des crampes douloureufes , dans la partie
poflérieure des cuifTes, & quelquefois à des
engourdilTemens ou à des tremblemens qu'on
a beaucoup de peine à calmer.
Tçin^ h O
IIO n A R T
60 ï. Rarement ces effets fe font fentir dans
les deu^x cuiffes en même temps ^ parce qu'il
n'eil pas ordinaire que la tête comprime éga-"
lement les nerfs facrés des deux côtés. Tantôt
ils affeâ:ent la cuifle droite , & tantôt la cuilfe
gauche , fuivant la pofition de la tête &: fes
rapports avec les nerfs dont il s'agit.
602. Ces mêmes effets fe font fentir quel-
quefois dans la partie antérieure & interné
des cuifTes ; mais ils arrivent alors un peu plu-
tôt , & prefque toujours avant que la tête ne
foit entièrement dans le fond du baflin.
Effets de 603. Beaucoup de femmes, dès le moment
la preffioii ^^ |^ ^^^^ ^^ parvenue dans cet endroit, fe plai-
qu'eserce la .
tête de l'en- g^ent du befoin d'aller à la garde-robe 5 &
fant , fur quelques-unes retenues par la honte de laifTer
1 anus de la échapper leurs excrémens fur le lit , n'ofent
plus fe livrer entièrement aux efforts qu'elles
exerçoient avec tant de fuccès auparavant , &
auxquels elles font alors li vivement follicitées :
ce qui retarde plus ou moins leur délivrance,
604. Ce befoin n'efl fouvent qu'illufoire : fi
on permettoit à toutes les femmes qui l'éprou-
vent , de fe placer fur leur chaife , on auroit
le défagrément d'en voir accoucher dans cette
attitude ; ce qui pourroit d'ailleurs avoir des
inconvéniens , foit pour elles-mêmes ;, foit
pour leurs enfans.
mère.
DES Ac COU C H EME N S. 211
605. Quand le périnée cède facilement, on Effets du
le voit , à chaque douleur , fe développer fur dernier mo-
la tête de l'enfant , qui le pouffe en dehors ; la ^.^
vulve fe dilate de même , &: bientôt l'Accou^
chement fe termine : mais lorfqu'il efl épais
& folide 5 que toutes ces parties refirent ,
comme dans un premier Accouchement, le
terme de la délivrance eft encore fouvent
éloigné de plulieurs heures.
606. Si , dans ce dernier cas , le périnée fe
développe & fe porte en dehors pendant la
douleur , il s'affaiffe aufîi-tôt après , & la tête ,
qui s'étoit montrée à la vulve , rentre dans le
bafîîn. Ces effets fe répètent dans le même ordre,
jufqu'à ce que les protubérances pariétales fe
foient engagées au-deffous de la partie anté-
rieure des tubéroûtés ifchiatiques ; car dès-lors
le périnée reffe diffendu,ÔC latête qui en paroît
prefque entièrement enveloppée ne remonte
plus après la douleur,
^07. Les Accoucheurs ont attribué la rentrée Opinioa
de la tête , après chaque douleur , à l'entortille- fj^^a^^^"'
ment du cordon ombilical fur le col de l'enfant, trée de la
& ont propofé divers moyens pour faciliter l'Ac- ^^^^ •> ^P^^*
couchement. Il paroîtra peut-être étonnant que ^ ^" ^^'
nous nous élevions contre tant d'autorités ,
& que nous n'affignions d'autre caufe à cet
effet , que l'élafficité du périnée , & celle des
O2
212 E A R T
OS du crâne même : comme la raîfon & Tex*
périence s'accordent à prouver qu'il en dépend
entièrement. Voyc^^ §. 1045 ^ fuivans,
608. Quand la tête eft parvenue au point
de ne plus remonter après la douleur ^ le péri-
née très-mince alors & très-diftendu , ne pou-
vant feul fupporter les elForts réunis de la
matrice & des mufcles abdominaux , eft dans
le plus grand danger de fe déchirer : ce qui
devroit engager la femme à fufpendre ou à
modérer une partie de ces efforts , tandis que
l'Accoucheur foutiendra le périnée de la pau-
me d'une main , pour contre-balancer les
autres , jufqu'à ce que les parties extérieures
foient fufSfamment dilatées pour le paffage
de l'enfant.
609. Dans le moment où la plus grande lar-
geur de la tête fe préfente à la vulve ^ les caron-
cules myrtiformes difparoiflent , les nymphes
diminuent , & le frein , pour l'ordinaire , fe
déchire (^). A cet inftant, le plus douloureux de
l'Accouchement, fuccede im calme, jufqu'alors
inconnu à la femme ; & ce calme fe mêlant à
(a) La rupture du périnée ne commence pas tou-
jours au milieu de fon bord antérieur , pour s'étendre
du côté de l'anus. On a vu cette partie ^'ouvrir dans
fon centre , & donner paffage à l'enfant , tandis que le
frein , ou la fourchette, étoit refté inta<ft.
DES ACCOV C H EM E N S. 21j
la joie qu'elle éprouve d'être mère , lui rend
ce dernier moment des plus agréables.
6 10. Mais bientôt de nouvelles douleurs
viendroient troubler cet infiant de délices , fi
l'Accoucheur abandonnoit rexpulfion du tronc
de l'enfant & du placenta , aux foins de la na-
ture ; car la fortie fpontanée de l'un ôc de l'au-
tre, ne peut s'opérer, fans que la matrice ne
fe contrade plufieurs fois.
6 11. Ces douleurs, fouvent,^fe répètent en- Des trar^
core pendant les premiers jours des couches. ^^^^^ ^^^"^^^
Elles font alors excitées par la préfence des
caillots quife forment dans la matrice, ou par
l'engorgement des vaiffeaux de cet organe : on
les nomme tranchées utérines^. Si le premier
Accouchement eft en général le plus long &
le plus douloureux , les femmes en font en
quelque forte dédommagées par fabfence de
ces tranchées , alors bien moins ordinaires qu'à
la fuite des autres Accouchemens..
C H A P I T R E I I.
De L'Accouchement naturel ^ & de fes
différences»
6i2. i^I Ton comprend dans îa clafTe des _.,..
1 Dift'éren-
Accouchemens naturels tous ceux qui peuvent ces diea^
214 L A R T
tieiies de s'opérer par les feules forces de la mère, on
l'Accouche- pourra en diilinguer quatre efpeces générales ,
ment natu- • r 11 a t • i-
^^^ qui en renrerment elles-mêmes de particuliè-
res, 1°. l'Accouchement dans lequel l'enfant
préfente la tête ; 2^. celui où il vient par les
pieds ; 3'^. l'Accouchement 011 les genoux fe
montrent les premiers ; 4*^. enfin , celui oii l'en-
fant vient en offrant les fefles.
Des con- ^H* L' Accouchement naturel dépend tou-'
ditions né- jours du concours de plulieurs caufes , dont
ceffaires j^^ wxi^s proviennent de la femme , & les
pour que r \ ai
l'Accouche- ^^^tres de l'enfant. Il peut être plus ou moins
ments'opere facile OU difficile, felon que ces caufes y con-
naturelle- courent en plus grand nombre, ou que quel-
ment. 19 11 • \
ques-unes d eues viennent a manquer.
614. La bonne conformation du baffin , des
forces fuffifantes, lafituation direde de la ma-
trice 5 &: des difpofitions favorables à la dila-
tation , tant de fon col que des parties exter-
nes , font du côté de la femme, les conditions
requifes à l'Accouchement naturel.
615. De la part de l'enfant, fon volume ne
doit pas furpafler l'étendue des ouvertures du
balîin , & il doit préfenter à l'orifice de la
matrice, l'une des parties indiquées , c'efl-à-
dire , la tête , les pieds , les genoux ou les
fefTes.
DES ACCOV CKEMEN S. 215
ARTICLE PREMIER.
AccoucJumcns naturels du premier genre , ou dans
lef quels V enfant préfente la tête,
616. Par ce terme générique d'enfant pré- Aécouche-
fentant la tête , nous avertifTons que nous ne "^^"^ "^f""
parlons que de cette région appellée vertex , &
s: ^ on 7 niier genre.
non des autres, nous réfervant de faire voir
ailleurs ce qu'on doit en penfer.
617. Cette première efpece générale d'Ac-
couchement 5 qui efl: la plus naturelle à tous
égards, offre elle-même des différences efîen-
tielles par rapport à la manière dont la tête le
préfente au détroit fupérieur. Parmi les pofi-
tions variées que la région du vertex eft fufcep-
tible de prendre , nous n'en diflinguerons que
fix , qui conflitueront autant d'efpeces particu-
lières d'Accouchemens.
Section première.
Signes caraciérifiiques du premier genre d'Accou^'
chemens naturels^ & de fes différences, /'
618. Une tumeur ronde , d'une certaine kxoxi- De fes ca-
duc & affez folide , fur laquelle on diftingue ra<^eres &
pluiieurs futures & fontanelles , cara£i:érife le ^.^^ aunom-
vertex ^ ou la partie fupérieure de la tête. bredefix.
O4
ii6 r A R T
6i^. Cefl: pareillement la direction de ces
futures 5 & la fituation reipedive des fonta-
nelles à l'égard du baffin, qui nous font juger
de la poiition dans laquelle cette région fe pré-
fente. Il fuiEt fouvent pour cela de toucher
lune ou l'autre des fontanelles.
620. Dans la première pofition , la future
fagittale coupe le baflin obliquement de gauche
à droite , & de devant en arrière. La fontanelle
poflérieure eil: iituée derrière la cavité coty-
loïde gauche , & l'antérieure au-devant de la
fymphife facro-iliaque droite.
621. Dans la deirxieme pofition^ la future
indiquée traverfe aulîi le bafîin diagonalement ;
mais en allant de la cavité cotyloïde droite à la
fymphife facro-iîiaque gauche , de forte que la
fontanelle antérieure eft au-devant de celle-ci ,
& la postérieure derrière celle-là.
612. Dans la troifieme poiition , la fonta-
nelle poftérieure répond à la fymphife au pubis ^
la fontanelle antérieure au facrum, &C la fu-
ture fagittale eu. parallèle au petit diamètre
du détroit fupérieur.
623. Dans la quatrième poiition , cette future
efl: dirigée comme dans la première, avec cette
différence , que la fontanelle antérieure répond
à la cavité cotyloïde gauche , &C la fontanelle
poilérieure à la fymphife facro-iliaque droite»
DES ACCOU CH EMEN S. llj
624. Dans la cinquième , la future fagittale
eftauffi dirigée obliquement à l'égard dubaflîn ;
la fontanelle antérieure étant fituée derrière la .
cavité cotyloïde droite , & la poftérieure vis-
à-vis la fymphife facro-iliaque gauche. , .
625. Dans la fixieme enfin , la première de ces
deux fontanelles eil derrière la fymphife du
pubis , & la féconde au-devant du facrum ; la
future fagittale étant dirigée comme dans la
troifieme pofition.
626. On pourroit multiplier davantage les
pofitions de la tête; puifque cette partie peut
en prendre de moyennes entre celles que nous
venons d'expofer : peut-être quelques-uns le
feront-ils , lorfque d'autres trouveront que
nous les avons déjà trop multipliées. La fuite
fera connoître à ceux-ci que nous ne pouvions
en établir un plus petit nombre , & aux pre-
miers que ces fix portions fuffifent pour l'in-
telligence du méchanifme de l'Accouchement
dans toutes les autres.
627. Ces diverfes pofitions ne fe rencontrent Du rapport
pas aufîi fréquemment les unes que les autres. ^^ cesdifîe-
T, , 1 1 -i • X rentes efpe-.
Il m a paru que le rapport de la première a ^^^ d'Accou-
l'égard de la deuxième , étoit comme fept font chemens ,
à un ; & à l'égard de la quatrième & de la ^^^"' ^ ^'^^
o A fréquence.
Cinquième , comme quatre - vingt , oc même
cent font à un : quant aux deux autres pofi-
2 1 8 L* A R T
tions , elles font on ne peut plus rares , quoi-
que la plupart des Accoucheurs aient cru , &
croient encore , que la troifieme eft la plus
ordinaire.
Des pofi- 628. Ces fix pofuions n'étant pas également
tions de la f^yorables à la fortie de l'enfant, on peut les
tête , qui ^ ^
font ^es plus ^™"g^ier en bonnes & en mauvaifes. Pour
favorables, que -la tête foit bien iituée y il faut qu'elle fe
préfente diagonalement au détroit fupérieur,
6^ de manière que l'occiput puiiTe aifément fe
tourner fous l'arcade du pubis , dès qu'elle fera
defcendue dans le petit baflin.Les deux premières
pofitions font les meilleures , la troiiieme peut
auffi paffer pour telle, quand le baiîin efl d'une
grandeur naturelle; mais les autres méritent le
plus louvent, à juile titre, le nom de mauvai-
fes pofitions ; car fi la tête n'efl: alors très-pe-
tite à l'égard du baiîin , elle ne s'en dégage
qu'avec beaucoup de peine , comme on le
remarquera dans la fuite.
629. Les meilleures pofitions de la tète à
l'égard du détroit fupérieur , ne font pas telles
à l'égard du détroit inférieur; car elle n'en
peut prendre une plus favorable fur ce der-
nier , que celle où l'occiput répond à l'arcade
du pubis. La tête peut d'ailleurs s'engager dans
le baiîin , de manière à y rencontrer les plus
grands obilacles à fa fortie , quoique s'étant
DES Ac C O U C H E M EN S. 1\^
d'abord préfentée de la façon la plus avanta-
geiife : ce qui dépend du concours de plufieurs
caufes , dont la préfence ajoute toujours fi iin-
guliérement aux difficultés naturelles de TAc-
couchement , même dans les pofitions favora-
bles , qu'on efl fouvent obligé de le terminer.
630. Il faut donc , pour la plus grande faci-
lité de l'Accouchement, que la tête, outre les
conditions énoncées , fuive une marche déter-
minée 5 ôc différente à quelques égards, dans cha-
cune des iix pofitions que nous avons établies.
Section IL
Du méchanifmc de. F Accouchement naturel de la
première efpece , ou V enfant préfente le fommet
de la tête,
631. Si l'on fait attention aux caractères de Accouche-
la pofition de la tête qui conflitue cette efpece ^^^^ "^^"*
. ^ . rel de la pre-
d'Accouchement , il fera facile de fe repréfen- ^^^^^^ gfpg-
ter celle du tronc & des autres parties de l'en- ce du prp-
fant dans la matrice, & de voir que le dos & ""'" ^^^^^*
le derrière de la tête répondent à la partie
antérieure & latérale gauche de ce vifcere ; la
face , la poitrine & les genoux à fa partie
poflérieure &: latérale droite ; les pieds & les
it^QS étant fitués au-deffous de fon fond.
632. Cette pofition diagonale de la tête.
iio V A R r
n'eil pas l'effet des premières douleurs de Fen-
fantement, qui, comme l'a prétendu un des
plus célèbres {a) Accoucheurs de ce fiecle ,
prelTant le front contre la faillie facro-verté-
brale , l'obligent de s'en détourner : elle exifte
long-temps avant cette époque, & pour peu
qu'on fe rappelle la figure de la tête & fes
rapports avec les parties ambiantes, on verra
qu'il lui étoit difficile de prendre une pofition
plus commode.
De la di- 633. Dans le premier moment du travail 9
feaion que ç^^^ ^^g^ fouvent la partie moyenne de la
fuit la tête f, ^-19 T
de l'enfant ^^-^^ure lagittaie qu on rencontre au centre du
en defcen» bafîln ; mais ce point s'en écarte à la fin pour
<i3nt, £^g place à l'une des fontanelles , &: prefque
toujours à la poftérieure ; qui a coutume de
defcendre & de fe préfenter en avant.
634. Dans l'ordre naturel , les premières
contrarions utérines , après l'évacuation des
eaux, font fléchir la tête fur la partie antérieure
du tronc , jufqu'à ce que le menton foit appuyé
fur le haut de la poitrine. Pendant ce temps,
la fontanelle poilérieure fe rapproche plus ou
moins du centre du balTin , &: la tête dans cet
état de flexion , continue de defcendre , en fui-
(^) M. Levret ^ fuite des Accoucliemens laborieux 3.
édit. 4^, psg. 290, &c.
JDEIS ACCOV CKEMEN S. 221
Tant l'axe du détroit fiipérieur, jufqii'à ce qu'elle \
foit arrêtée par la partie inférieure àwfacmm , |
le coccix & le périnée; les boffes pariétales \
^paffant, l'une au devant de la fymphife facro-
iliaque gauche, & l'autre derrière la cavité - J
cotyloïde droite.
63 5. Le toucher nous découvre qu'un peu
plus du quart poiîérieur & fupérieur du pa- ■
riétal droit, répond alors à l'arcade du pu-^
his ; que la branche droite de la future lamb- :
doïde eil prefque parallèle à la jambe gau- j
die de cette arcade ; & que l'autre branche i
de la même future fe porte vers l'échancrure
ifchiatique gauche. 1
636. La tête ne refte pas long-temps dans Direaion '
cet état : preffée par de nouveaux efforts , & ne ^"^ ^^^ ^^ ;
pouvant plus fuivre fe première direûion , elle ^^^^'^^ ^ ^ 1
tr î: r j gageant q|i
fe porte en-devant au moyen du plan incliné baffiiu ,
que lui offrent \e facrum ^ le coccix^ le périnée ■
& les côtés du bafîin ; mais de manière qu'en \
defcendant ainfi, l'occiput fe tourne comme '\
par une efpece de mouvement de pivot fous '
l'arcade du puhis , avec laquelle il a les plus |
grands rapports , foit du côté de fa forme , ;
foit du côté de (es dimenfions. * ;
637. Ce mouvement de pivot par lequel ]
l'occiput fe tourne fous le puais , n'eft dû qu'à
JijL tQrfion du col de l'enfant : on peut l'éva-
111 L' A R T
luer à-peu-près à un fixieme , ou à un huitième
de cercle. Il efl bien effentiel d'obferver que
pendant ce mouvement de la tête , le tronc
n'exécute rien de femblable dans la matrice.
638. Après ce mouvement de rotation, la
fontanelle poftérieure fe trouve vers le milieu
de l'arcade du pubis ; d'où la future fagittale
fe porte en arrière, en montant obliquement
vers la faillie àii facrum , au-deflbus de laquelle
eft alors iituée la fontanelle antérieure. Cha-
que branche de la future lambdoïde croife de
fon côté la branche commune de Ylfchium
& du pubis , & la bafe du col , ou la nuque
eft appuyée contre le bord inférieur de la
fymphife.
639. Le menton étant reflé en quelque fortfe
appliqué fur la poitrine , commence à s'en
écarter à cette époque du travail ; pendant
que l'occiput s'engage fous le pubis , & s'a-
vance au dehors , en fe relevant au devant du
mont de venus , ou en fe renverfant en arrière,
û l'on n'a égard qu'à l'enfant.
640. Dans ce dernier temps , la tête décrit
prefque un quart de cercle en roulant fur le
bord inférieur de la fymphife àii pubis , comme
une roue fur fon efîîeu. Dans ce mouvement,
dont le centre eil à la nuque de l'enfant, l'occi-
put parcourt peu de chemin, en fe relevant
DES A C COU C H E MEN S. 22}
vers le pubis de la mère ; pendant que le men-
ton décrit en arrière une ligne courbe très-
étendue , en paffant fuccefîivement au-devant
de tous les points d'une autre ligne , qui divi-
feroit en deux parties égales , & félon leur
longueur , lefacrum , le coccix , & le périnée,
641. Le menton eu. à peine forti de la vulve, Direûion
que la face fe tourne vers l'une des cuiffes de T-^e prend la
la lemme; mais prelque toujours vers la droite , j^ forde.
& rarement vers la gauche ; ce qui dépend de
l'efpece de toriion qu'a fubie le col dans le
temps indiqué au §. 636.
641. Dans cette efpece d'Accouchement , Direaioa
les épaules s'étant engagées obliquement dans dans laquelle.
le détroit fupérieur , viennent fe préfenter ,^ egagem
, . , . les épaules»
différemment à l'inférieur : l'épaule droite fe
tourne du côté A\\ pubis ^ & la gauche vers le
facrum , de forte que leur plus grande largeur
répond à celle de ce même détroit. Dans cet
état l'épaule gauche continue d'avancer , vers
le bas de la vulve , où elle paroît avant que
la première ne fe dégage de deffous le pubis,
643. Les épaules étant au-dehors , le refte
du tronc fort de la matrice avec la plus grande
facilité , par rapport à fa forme conique &
alongée.
<344. En fuivant pas à pas la marche que Ren^arque
nous venons de tracer , d'après l'obfervation , chanifmrdê
114 V A É. r
èétte efpece on remarquera ; i°. que la tête ne préfente au
d'Accouché- i,afîin , dans tous les temps du travail , que it^
' * plus petits diamètres , & qu'elle le traverfe ,
en n'y offrant que fa plus petite circonférence :
2.^. qu'elle exécute trois mouvemens différens ;
celui de flexion en avant dans le premier
temps 5 celui de pivot dans le deuxième temps ^
& enfin celui de flexion en arrière dans le
moment où elle fe dégage de deflbus le
pubis,
645. La nature ne peut s'écarter de cette
marche ^ que l'Accouchement n'en devienne
plus long 6c plus diflicile ; même fouvent im-
poflible fans les fecours de l'art.
646. La tête , en effet , ne peut defcendre
autrement qu'elle ne préfente ïes pkis grands
diamètres au baffin ; qu'elle ne fe renverfe fur
le dos en s'y engageant ; &: qu'elle ne vienne
préfenter le front , ou la fontanelle antérieure,
au centre du détroit inférieur : ce qui ne lui
permet alors , ni d'exécuter le mouvement de
pivot 5 dont il a été parlé , ni de fe dégager ,
même quand le baffin efl: des plus fpacieux.
Foyc^ §. 1 2 1 3 & fui vans o
647. Ceux qui auront bien compris ce que
nous avons dit, du rapport des dimenfions
de la tête de l'enfant avec celles du baffin , &
de la manière dont fe propagent les forces
expultrices
DES AC C 0 U CHEM.EN S. 22J
expiiltrices de la matrice , connoîtront bientôt
la fource de tant d'obftacles , & verront qu'il
eft aiifîi aifé de les prévenir, qu'il eft quel-
quefois difficile de les furmonter , quand ils
ont lieu. Voyc^^ les §. indiqués à la fin du
précédent.
SectionïIL
Du michanîfmc de l'Accouchement naturel de ÎA
deuxième efpect ^ ou V enfant préfente le fommet
de la tête^
648. La pofition de la tête qui cara<9'érife Seconde
cette efpece d'Accouchement ( ^qye^ §. 621 ) , efpeced'Ac-^
paroîtra tout aufli favorable à la fortie de ^^^^^..\ ^^
l'enfant que la première , fi l'on ne fait atten- premier gea-
lion qu'au rapport des dimeniions de cette partie "^^^
avec celles du baiîin.Dans l'une & l'autre de ces
poiitions la future fagittale^ en effet, eft dirigée
ielon un des diamètres obliques du détroit fupé-
rieur , & l'occiput fe trouve également diilant
de la fymphife à\x pubis , âu-deiTous de laquelle
il doit fe porter par la fuite.
649. La nature trouve cependant, aflez îj^escaufes.
fouvent , dans cette deuxième pofition , des dentfouveiit
obflacles qu'elle ne rencontre que très-rare- un peu plus
ment dans la précédente. L'obliquité latérale ^^^'^'^'^ ^"®
1 • 1 t • -ni- \ r > ^3 première*
droite de la matrice , qui eit bien plus fréquente
Tçme /, P
ii6 E A R T
que l'obliquité latérale gauche; la fituatioa
de l'inteftin ncium à l'égard du facrum , &, les
matières diu"cies qu'il contient fouvent , en
paroiiient les fources principales. La première
de ces caufes fait que la tête , en s'enga géant
dans le baiîin , iiiit cette marche défayanta-
geufe indiquée au §. 1214; & la féconde rend
plus difficile le mouvement de pivot, par
lequel l'occiput doit fe tourner fous le pubis ,
dans les derniers temps ; l'inteftin recium , fur
le côté gauche duquel le front eft alors appuyé ,
empêchant ce dernier de fe porter librement
dans la courbure an facrum.
650. Au refte , le méchanifme de l'Accou-
cette fecon- chement 5 la matrice n'étant point déviée , &C
de efpece les autres chofes étant bien difpofées d'ail-
d'Accouche- Yq^^^^ q{^ en tout femblable à celui de la pre-
ment natu- . . » r ^ \
jei. miere efpece. L occiput s enfonce de même
dans la cavité du petit baiÏÏn ; il vient fe pla-
cer fous l'arcade du pubis , & fe dégage en fe
contournant fur la partie inférieure de la fym-
phife > pendant que le menton décrit en arrière
une ligne courbe très-alongée , comme il efl
dit au §. 640.
651. Dès que la tête eft fortie , la face fe
tourne vers la cuifTe gauche de la mère , com-
me elle s'efl portée vers la cuiffe droite à la
fuite de la première poiition : l'épaule gauche
Du mécha-
DES Accouche M EN S. iij
?.uffi-tôt fe place fous le pubis , & la droite va
du côté du facrum , pour avancer dans l'ordre
indiqué au §. 642.
Section IV,
Du michanifjm de ^Accouchement natura de la.
troijïcme efpece y où le fommet de la tète fe
préfente,
652. La plupart des Accoucheurs imaginent Oplmon
encore aujourd'hui que la tête fe préfente ^-^ Auteurs,
, 1 y • / r^ ^ fur la pofi-
communément dans cette polition. (^ roye^ ^. ^j^^^ ^^ ^^
622, ) On ne voit pas trop quelle eil la fource tête , qui
de leur erreur , fi ce n'eil un attachement trop ^^^^'^^^ue la
t 1 o • T 1 A T troiiîeme ef-
aveugle pour la doctrme de leurs maîtres. La p^^e d'Ac-
nature nous fournit tous les jours des preuves couchement
du contraire de ce qu'ils avancent ; car très- "^^'^'^^^•
rarement on trouve la tête dans cette fituation
au commencement du travail.
653. Cette troifieme pofition paroîtra peut- Condition
être moins avantageufe que les deux pré ce- néceffaire
dentés , parce que le diamètre longitudinal ^g^^g efpâce
de la tête efi: parallèle au plus petit du détroit d'Accouche-
fupérieur : mais pour peu qu'on fe rappelle ^^^^ ^'^^^
que ce dernier a le plus louvent quatre pouces j^jg ^^ jes
d'étendue , & que celui de la tête , dont il précédentes.
s'agit, n'avance prefque jamais de front, on
P %
2.28 L'A R T
verra que rAccoiichement peut être auilî facile
dans ce cas que dans les autres.
Du mécha- ($ ^4. Quand la matrice n'eft inclinée d'aucun
nume par e- ^^^^ |^ ^ a^^ s'engaee dans le baffin en fuivant
quel la tête ^^ . .
traverfe le les loix Ordinaires ; l'occiput defcend derrière
baffin, la fymphife du pubis , tandis que le menton
fe relevé du côté de la poitrine , de forte que
la tête ne préfente , pour ainfi dire , que fa
hauteur ou fon diamètre perpendiculaire au
petit diamètre du détroit fupérieur.
655. Dès que le fommet eu parvenu fur la
partie inférieure du facrum , l'occiput fe trouve
placé fous l'arcade dn pubis à laquelle il ré-
pond naturellement dans cette polition , & la
tête fe dégage comme dans les deux pre-
mières. Foyei §.639 & 640.
656. Après fa fortie 5 les épaules viennent
fe préfenter au détroit inférieur , comme il eu
dit au §. 642 ; mais tantôt c'eft l'épaule droite
qui fe porte en arrière , & tantôt c'efl: la gau-
che , au lieu que dans les autres politions leur
marche eu prefque confiante.
Deschofes (^^y. L'obliquité antérieure de la matrice
qui peuvent ^^^^^ ^^^^ fréquente , & l'attitude que prend la
rendre cette t- ' ^ .
efpece d'Ac- femme , avant que la violence du travail ne
couchement p^j^ljgg ^q {q coucher , pouvant encore la
1 "^^' favorifer , fi la tête fe préfentoit toujours
dans la troiiieme poiition , fouvent elle defcen-
DES Ac COU CH EM ENS. 11^
droit en fe renverfant fur le dos , & viendroit
offrir le front au centre du détroit inférieur :
ce qui rendroit l'Accouchement des plus diffi-
ciles , & même impoffible , fans les fecours
de l'art. Voyc:^ §. 12 14 & fuivans.
Section V.
Du mèchanîfme de l* Accouchement naturel de la.
quatrième efpece , où U fommet de la tête fi
préfente,
658. Dans cette efpece d'Accouchement la De laqua-
pofition de la tête ( Voye^ §, 623 ) efî: telle ^
trieme ef-
que le plus fouvent fa fortie devient très- couchement ^
difficile 5 quand le baffin n'eft pas très-large , naturel du |
relativement à fon volume ; parce que la face P'^^^^^^^g^'^* 1
fe tourne infeniiblement en-deifus ^ 6c que le j
front vient fe préfenter à l'arcade du pubis, ]
659. Quand tout eft dans l'ordre naturel^ i
l'occiput s'enfonce dans le petit baffin , en i
pafTant au-devant de la fymphife facro-iliaque
droite , jufqu'à ce que la partie poflérieure &: ]
fupérieure du pariétal droit, foit appuyée fur ,
le bas du facrum. Dans ce moment ^ la tête '
étant forcée de tourner fur fon pivot, l'occiput \
pafTe dans la courbure àxxfacrum , & le front, i
en fuivant le plan incliné que lui offire le côté
gauche du baffiji , fe porte fous le pubis, '
P3 \
lyo L' A R r
Cette ef- ^^o. Il amve cependant quelquefois , maîs
pece fe ré- trop rarement pour le bonheur des femmes ,
uefois^àV ^^ ^^ ^^^^ ' ^^ defcendant , fe rapproche de
deuxième, la deuxième pofition , de forte que l'occiput fe
tourne en devant au lieu de fe porter du côté
du facrum,
661, Ces exemples de quatrième polition ,
réduite comme fpontanéement à la deuxième ,
& de-là à celle qui efl la plus ordinaire au
détroit inférieur , nous indiquent ce que nous
devons faire , pour épargner à la femme les
plus grandes difficultés de fon travail ; car en
s y prenant de bonne heure, l'Accoucheur peut
toujours déterminer la tête à fuivre cette direc-
tion favorable.
De îa di- 66z. Le front s'étant placé fous le puhls ,
reaion que comme il efl dit au §. 659 , on trouve la fon-
fuit la tête .. , . -i- t <» 101
en fortant. ^^^^^^^ antérieure au milieu de 1 arcade , &: la
poflérieure au-deiTus de la pointe du facrum»
Pendant que cette dernière continue de fe
porter en avant, en fuivant la pente du coccix
& du périnée , le front , placé vis-à-vis Tarcade
du pubis 5 ne pouvant s'y engager , comme le
fait l'occiput dans les premières positions , eft
contraint de remonter derrière la fymphife ,
au bord inférieur de laquelle la fontanelle
antérieure s'applique alors fortement , jufqu'à
ce que la poilérieure paroiffe au bas de la vulve.
DES A CCOU CHEMENS. 23Ï
^3. Dans ce dernier inftant, le bord anté-
rieur du périnée , diUendu beaucoup plus que
dans l'Accouchement de la première efpece ,
ne pouvant refter fur le fommet du plan in-
cliné & très-gliiTant , que lui préfente alors la
région occipitale de l'enfant , fe retire en
arrière ôc vers la bafe de celle-ci. Là , ce même
bord devient comme le point d'appui fur lequel
va rouler le derrière de la tête , en fe déga-
geant du baîTm,
664. L'occiput , en fortant , dans cette qua-
trième efpece d'Accouchement, fe renverfe fur
le périnée , ou vers l'anus de la femme , pen-
dant que la face fe dégage de deffous lepuBis ,
& que le menton décrit une ligne courbe , de
l'étendue de celle qu'il parcourt en arrière ,
dans les trois premières efpeces , avant de
paroître au bas de la vulve ; mais en (ens con-
traire. A peine , dans celle dont il s'agit , le
menton paroît-il au-dehors , que la face fe
tourne à demi vers la cuilfe gauche de la mère ,
comme poiu: regarder l'aine de ce côté. L'épaule
gauche , pendant ce temps , vient fe placer
fous le pubis 5 & la droite fe porte vers le
facrum pour fe dégager la première.
665. Cette efpece d'Accouchement , tou- Deschofes
jours bien plus difficile que les précédentes ^ qui peuvent
de fon eflence même , peut la devenir bien ^^^ ^^a'T^
P4 *'"'
232 L' A R T
couchement plus encore par les circonftances variées , qui
plus difficile, j^g compliquent que trop fouvent le travail 5
& fiir-tout à Foccafion de l'obliquité latérale
droite de la matrice.
Section VI.
Du méchanifme de F Accouchement natufcl de la
cinquième efpece , ou U fommet de la tête fe
préfente.
Cinquième 666. Le rapport des dimenilofis de la tête
efpece d'Ac- (J^ fœtus , &c du bafîîn de la mère , dans la
couchement .^ > . ► n* • • r
naturel du IK^^^^^ ^^^ comtitue Cette Cinquième elpece
premiergen- d'Accouchement ( Foye7^ §. 624 ) 5 étant abfo-
*^* lument le même que dans la précédente , le
méchanifme y par lequel s'opère la fortie de
l'enfant, doit , toutes chofes égales d'ailleurs ,
en être aufli parfaitement le même,
Direaion 66^, L'occïput , en effet , fe plonge le pre-
que fmt la j^^j^j. ^^^^ ][g fonà du baiîin 5 en paffant au-
tête en def"
cendant. devant de la fymphife facro-iliaque gauche,
comme il le fait dans la quatrième efpece au-
devant de la fymphiie facro-iliaque droite : il
fe tourne enfuite vers le milieu du facrum ,
tandis que le front vient fe placer fous le pu--
bis , en fuivant le plan incliné que forme le
côté droit du bafixn ; après quoi le tout fe
paiTe félon l'ordre indiqué au §. 66z & fui-
DES ACCOUCH EMEN S. 2'^%
vant ; fi ce n'eft cependant que la face , étant
fortie , fe tourne obliquement vers l'aine droi-
te ; que l'épaule droite fe glifle fous le pubis ,
& la gauche au-devant du facrum , pour fui-
vre , en fortant , la marche qui leur a été afîi-
gnée. ^
668. Quelquefois le derrière de la tête , cette ef-
dans cette cinquième efpece d'Accouchement , pece d'Ac-
loin de fe tourner vers \q facrum , fe rappro- ^^"'^ ^"^^"^
che infenliblement de la cavité cotyloïde gau- quelquefois
che 5 à mefure que la tête fe plonge dans le à la premie-
baffin ; de forte que cette efpece d'Accouché- ^^'
ment fe réduit infenfiblement à la première. Sî
la nature , par fes efforts , ne ramené pas
conflamment la tête à cette pofition avanta-
geuse, dans le cas dont il s'agit, elle nous trace
au moins la route que nous devons lui faire
fuivre , pour procurer à la femme cet avan-
tage , fouvent inappréciable.
669. Quelquefois aufîi, cette efpece d'Ac- Deschofes
couchement , le plus fouvent difficile par elle- q^i peuvent
même , à caufe de la tendance qu'a la face à \ ^^ J^.,
^ _ ^ plus dimcile
fe placer fous le pubis , à mefure que la tête qu'elle ne
s'enfonce dans le baiîin , le devient bien plus ^'^^ ^^^^-
^ ' ri ' tiellement,
encore 5 par rapport aux circonitances acci-
dentelles du travail , &: fur-tout à caufe de
l'obliquité latérale gauche du fond de la
matrice.
134 L A R T
Section VIL
JDa michan'ifmc de P Accouch&ment naturel d^ la
Jixiemc efpcce , ou le fommet de la tête fc
prefente. Voyez §. 62i»
Delafixie- ^ q^^^ efpece d'Accoiichement eft la
jne efpece *
d'Accouché- p-^s rare de toutes celles que nous venons
ment natu- d'expofer ; ce qui vient fans doute de ce que
re u pre- j^ derrière de la tête étant arrondi & très-
jnier genre.
liffe, ne peut , à caufe de la mobilité dont
jouit l'enfant , jufqu'après l'évacuation des
eaux, refter appliqué contre la faillie de la
dernière vertèbre lombaire , qui lui offre fur
les côtés des efpaces plus conformes à fa
iigure.
671. On feroit dans l'erreur , ii l'on croyoit
que la tête s'eft ainfi préfentée avi détroit fupé-
rieur ,. toutes les fols que, fur la fin du travail,
on voit la face fe dégager de deffous le pubis :
^ car cette pofition n'eft le plus fouvent que
l'effet du mouvement de pivot , que la tête
exécute en defcendant , quand elle fe préfente
diagonalement , foit dans la quatrième ou la
cinquième polition , que nous venons de
décrire.
Oplnîon 5y2. Si cette efpece d'Accouchement , dans
qu on a eue |^q^ç|jç j;^ f^^g vient en deffus , efl, de Faveii
DES ACCOUCHEMENS. 235
de tous les Accoucheurs , la moins favorable de cette ef-
des fix, elle eft auffi très-heureufement , la P^^^ ^^^'
plus rare. Ses difficultés dépendent bien moins
de ce que la longueur de la tête fe préfente
d'abord parallèlement au petit diamètre de
l'entrée du baffin , comme on pourroit peut-
être le penfer , que de la préfence inévitable
de la face fous le pubis , dans le dernier
temps.
673. L'occiput dans cette lixieme pofition Direaion
de la tête , le bafîin étant bien conformé , ^^^ i^ tête
s'enfonce au-devant àii facrum^ ainli qu'on l'a ^ /^ ^T
-^ . verfant .le
VU defcendre au-devant des fymphifes facro- baffin.
iliaques dans la quatrième & cinquième efpe-
ces. La fontanelle poftérieure , que nous pre-
nons toujours pour guide , paffe fucceffive-
ment fur tous les points de cette ligne courbe ,
dont il eft parlé au §. 640 , pour venir fe
montrer au milieu du croifTant que forme le
bas de la vulve , lorfque le périnée eil bien
diflendu. Dans ce moment , ce croiflant ou
bord antérieur du périnée , fe retire vers l'anus
de la femme , & vers la bafe du col de l'en-
fant, comme on le remarque au §. 663 ;
l'occiput commence auffi-tôt à fe renverfer du
même côté, & la face fe dégage de defTous le
pubis ^ en fuivant le trajet indiqué au §. 664.
674. A peine le menton eil-il au-dehors ,
2.3<> L A R T
que la face fe tourne vers l'une des âmes de
la femme , mais affez indifféremment vers la
droite , ou vers la gauche , fans qu'on puiffe
en afîigner la caufe particulière.
675. Les épaules , auffi-tôt après , préfentent
leur plus grande largeur , félon la longueur de
la vulve ; Tune d'elles fe tournant vers le pubis ,
& l'autre vers le facrum , pour fe dégager
comme dans les cinq premières efpeces d'Ac-
couchemens que nous venons de décrire.
676. Si l'Accouchement de la feieme efpece
efl conflamment plus difficile que les précé-
dens , lorfque les chofes fe paffent félon l'or-
dre le plus favorable , à combien d'obilacles
la nature ne fe trouve-t-elle pas en butte,
quand quelques-unes des conditions énoncées
viennent à manquer , ou que d'autres circonf-
tances compliquent le travail ^
Section VII L
Remarques fur ce premier genre d* Accouchemens y
où V enfant prefente lefommet de la tête.
Remarques ^77* La tête peut , fans doute , fe préfenter
fur quelques à l'entrée dubaffm de la femme , d'une manière
portions du aifFérente de celles dont nous venons de faire
lommetdela
tête, qui ont mention. La future fagittale ne fuit pas tou-
rappon à '^qx\x^ exaftement les direâions aflignées. La
DES AC COUC H EMEN S. 1}J
fontanelle poftérieure répond quelquefois à celles dont
Tun de ces efpaces intermédiaires aux points nousvenons
du détroit fupérieur qui caraâ:érifent les fix ^
positions établies ; de forte qu'on pourroit
encore en diflinguer fix autres , qui en renfer-
meroient auili d'intermédiaires.
678. Cette diilinâ:ion feroit non-feulement
inutile & fuperflue , mais elle pourroit en-
core jetter de la confuiion dans les idées : il
n'eft , en effet , aucime de ces poiitions moyen-
nes , qui ne puiiTe être rapportée à Tune des
fix premières ; & chacune d'elles doit , avec
d'autant plus de raifon , être délignée fous le
nom de celle , parmi ces lix , dont elle fe rap-
proche le plus , que le méchanifme de l'Accou-
chement en eft parfaitement le même.
679. Ces pofitions intermédiaires doivent
être rapportées aux trois premières , toutes les
fois , par exemple , que la fontanelle pofté-
rieure répond à l'un des points que comprend
la demi - circonférence antérieure du bafiin ;
parce que cette fontanelle fe tourne infenfible-
ment du côté de la fymphife du pidis , au-
deffous de laquelle l'occiput vient fe placer
dans la fuite.
680. La tête fuit même quelquefois cette
direction , quoique la fontanelle , dont il s'agit ,
foit placée vis-à-vis l'une des fymphifes facro:
238 LAr t
iliaques , au début du travail ; mais quand elle
eft plus en arrière , &: qu'elle répond à l'un
des points compris dans le tiers, poftérieur du
détroit fupérieur , l'occiput fe tourne contam-
inent en defcendant vers le facrum , & le front
vient fe placer fous le puhis ; ce qui fait que
ces pofitions doivent être rapportées à l'une
des trois dernières , c'eft-à-dire , à la quatriè-
me , à la cinquième , ou à la iixieme.
A R T I C L E I I.
Dts Accouckemens naturels du fécond genre ^ ou
de ceux dans lefquels V enfant prifente les
pieds.
Du fécond 68 1. Quoique l'obfervation ait déjà prouvé
couch ^' ^^"^^^^ A^ ^*^is que la femme pouvoit fe
naturels. délivrer naturellement d'un enfant préfentant
les pieds , on eft encore dans l'ufage de claiTer
ces fortes d'Accouchemens parmi ceux qu'on
nomme contre nature 5 & de les traiter comme
tels. Nous n'examinerons pas fcrupuleufement,
fi l'on a raifon ou non ; considérant , pour le
moment , purement & Simplement , comme
naturels , les Accouchemens où l'enfant pré-
fente les pieds. Nous nous réfervons de dire
ailleurs ce qu'ils indiquent de particulier félon
les circonilances.
JDES A C COU C H EMEN S. 239
Section première.
JDcs Jlgncs qui annoncent que V enfant préfentê
les pieds^
682. Les Accouchemens où l'enfant pré- Carafteres
fente les pieds à l'orifice de la matrice ^ s'an- ^^ *^®' ^^'
t / / , o, 1 1 , couchemens^
noncent comme les precedens , oC les pheno- g^. ^^ ^^^^^
menés du travail en font les mêmes jufqu'à efpeces.
l'ouverture de la poche des eaux.
683. Il eil, en général, fi facile de recon-
noître les pieds , que nous croyons devoir
nous difpenfer d'en indiquer les caradleres ;
mais il n'eft pas toujours également aifé d'en
faifir la véritable pofition , & de juger par-là ,
de celle du tronc & de la tête de l'enfant
dans la matrice , à caufe de l'extrême mobilité
des jambes , des cuifles , & même des pieds,
A la vérité on ne doit pas ^qïï mettre beau-
coup en peine , avant que ces derniers & les
feifes mêmes, ne paroifTent au-dehors , puifque
les plus grandes difficultés de l'Accouchement,
en pareil cas, ne proviennent que du volume des
épaules & de la tête , ou de la manière dont
ces parties fe préfentent à l'entrée du baiîîn.
684. Relativement à ces dernières parties , ç^ ^^^^^
nous diilinguerons quatre pofitions principa- d'Accouché-
24<^ L! A R T
mentenren-les, auxquelles l'on pourra rapporter toutes
ferme qua- j^g autres. Ccs quatre pofitions conflitueront
autant d'efpeces d'Accouchemens.
685. Dans la première pofition des pieds ^
les talons, répondent au côté gauche du bafîin ,
.& un peu en devant; les orteils du côté droit
& en arrière 9 à-peu-près vis-à-vis la fympliife
facro-iliaque , au-deiTus de laquelle font pla-
cées la poitrine & la face ^ tandis que le dos
eft fitué fous la partie antérieure & latérale
gauche de la matrice.
é'èG. Dans la deuxième pofition y les talons
regardent le côté droit du baiîin , & les orteils*
le côté gauche , un peu en arrière. Le tronc
^ & la tête font fitués de manière que la poitrine
& la face répondent à cette partie de la ma-
trice qui eil au-deffus de la fymphife facro-
iliaque gauche , &; le dos à la partie antérieure
& latérale droite de ce vifcere. ^
687. Dans la troifieme pofition, les talons
font tournés vers le pubis ^ &c les orteils vers
lefacrum. Le dos de l'enfant eil fous la partie
antérieure de la matrice , 6c fa poitrine répond
à la colonne lombaire de la mère.
688. La quatrième pofition efi exaâ:ement
oppofée à la troifieme , puifque le dos de l'en-
fant Se les talons regardent la partie pofiérieure
de la matrice ^ tandis que les orteils , la face
JJES ACCOUCHEMEN S, I4I
& la poitrine font au-deflbiis de ia partie an-
térieure de ce vifcere.
SectionII.
I}u méchunîfme de, V Accouchement naturel de la
première efpece , où V enfant préfente les pieds»
689. Dans cette efpece d'Accouchement^' Première
comme dans les trois autres du même genre , efpece d'A.c-
les pieds ne peuvent defcendre qu'autant qu'ils *;°"^^'^^'"^"'
r rr> r ^ du fécond
font pouffes par les feffes de l'enfant , fur lef- genre,
quelles ils font appuyés. Ils avancent quelque-
fois difficilement , parce que les jambes, en^Q
çroifant indifféremment dans le baffin , y appor-
tent des obffacles.
690. Une fois qu'ils font au-dehors , les De la ma*
feffes ne tardent pas à paroître à la vulve : ï^ie'^e«iontf&
déffsse Is
elles s'y préfentent prefque toujours diagona- troncdel'ea-
lement , la hanche gauche , dans cette première fant.
efpece , répondant à la jambe droite de l'arcade
du pubis y & la hanche droite au ligament facro-
ifchiatique gauche/Les feffes continuent d'avan-
cer^ans cette direâiion, & en fe relevant un peu
vers le mont de Vénus , à mefure que le tronc
fe dégage ; parce qu'il eff forcé de fe recour-
ber légèrement fur l'un de î^^ côtés , pour
s'accommoder à la courbure du baffin.
691. Pendant que les chofes fe paffent ainli, p^ jg ^|^
Tome /, Q
141 V A R T
reaion que fous nos yeiix , à l'égard du tronc , foit dans
prennent les cette première pofition des pieds, foit dans
^^^' les trois autres , les bras de Tenfant fe relèvent
vers les régions latérales de la tête ; en fuivant
une marche qu'il eft aifé de fe repréfenter ,
pour peu qu'on fe rappelle leur lituation natu-
relle , fur les côtés de la poitrine.
691. Bientôt les aiffelles venant à rencontrer
le rebord du détroit fupérieur , y feroient
arrêtées à caufe de la faillie des bras , & le
tronc cefferoit de defcendre , ii les épaules ,
quoique placées félon un des plus grands dia-
mètres du baffin , n'étoient auifi mobiles
qu'on l'obferve , & ne pouvoient diminuer
de largeur ; mais au moyen de ces difpofitions
favorables , elles s'accommodent à la figure
du baffin , & s'y engagent moyennant quelques
efforts de plus de la part de la matrice & des
puiffances auxiliaires.
De la di- 693. La tête ne tarde pas enfuite à fe pré-
reftion que {^^it^x au détroit fupérieur , & de manière que
&'de^lam^a- l'occiput réponde au-deffiis de la cavité coty-
niere dont loïdc gauche , & la face à la fymphife facro-
f""^!f^^^^Mliaque droite.
le baffin, ^ _ , i,
6c)4, Le menton , naturellement appuyé liir
la poitrine ^ s'engage prefque toujours avant
l'occiput , de forte même qu'il eil déjà très-bas
quand celui-ci vient à rencontrer le rebord du
DES ACCOU CHEMENS. 24}
baffin; qui, le retenant encore 5 favorife la
marche & la defcente du premier.
695. Si la tête s'engage diagonalement dans
le détroit fupérieur , elle ne tarde guère à
changer de dire£):ion. A peine a-t-elle franchi
ce détroit, qu'elle décrit un mouvement de
pivot , affez femblable à celui dont il efl parlé
au §.636, au moyen duquel le front fe tourne
vers le milieu du facrum , dont la courbure ,
s'accommodant mieux à fa forme arrondie ,
lui offre plus d'efpace ; de forte que la face fe
trouve enfuite couchée le long du coccix &
du périnée ; la nuque , ou la bafe du col ,
étant appuyée contre le bord inférieur de la
fymphife du pubis ,. derrière laquelle l'occiput
efl alors caché.
696. Le menton , déjà très-près delà vulve^
y paroît à la première ou à la féconde dou-
leur ; la bouche , le nez , le front , la fonta-
nelle antérieure , & le fommet de la tête s'y
préfentent enfuite; de forte qu'on les voit
paffer fuccefîivement au-devant du frein , ou
le bord antérieur du périnée ; pendant que la
nuque fe tourne feulement un peu fur le bord
inférieur de la fymphife du /^^i-/^, comme au-
tour d'un axe.
697. Dans ce dernier temps du travail , les
efforts 3 prefque toujours fournis à la volonté
244 L' A R T
de la femme , & auxquels elle eft alors fi puif-
famment excitée , paroiiTent feuls néceffaires
à l'expuliion de la tête : les contractions de la
matrice y coopérant bien peu dans ce mo-
ment. Cette remarque devroit engager la
femme à pouffer de toutes fes forces ; &: l'Ac-
^ coucheur , encore plus , à ne pas tirer incon-
fidérément fur le tronc de l'enfant , pour en
achever l'extraftion ; comme on le pratique
fouvent y dans la fauffe perfuaiion où l'on
eft qu'on ne fauroit trop tôt faire fortir la
tête.
Delà for- 5^3^ 5- [^g jjj-^g ^q l'enfant 5 arrêtés par les
, ' coudes fur le rebord du balîin , fe relèvent du
côté de la tête 5 & deviennent prefque paral-
lèles à la longueur du col , à mefure que le
tronc & les épaules defcendent ; à peine celles-
ci font-elles au-dehors , & la tête parvenue
dans le fond du baffin , que ces extrémités fe
dégagent d'elles-mêmes.
Remarque 699. En obfervant foigneufement la marche
fur cette ef- de l'enfant , danjs cette première efpece d'Ac-
^"^"^^ ^'^*^" couchement , on voit avec quelle fageffe la
couchement. ' ^ 1 «-^
nature en a dirigé tous les mouvemens , pour
que le plus grand diamètre ^ foit des feffes ,
des épaules ou de la tête , ne fe préfente jamais
parallèlement aux plus petits diamètres du
kfliô i ^ pour quç la tçte tr^vçrfe cette ca-
s
/
DES ACCOUCIÎEUENS. 245
vîté , en n'y offrant que la plus petite de fe
deux circonférences.
Section III.
Du michanifmc de V Accouchement naturel , de la
féconde efpece ou V enfant préfente le^ pieds,
700. On ne peut fe rappeller les caraâieres Deladeu^
de la pofition des pieds qui conilitue cette ce^d'Accou-
efpece d'Accouchement , fans remarquer entre chement du
le fœtus &c le baflin de la mère , le même rap- Second g.eri-
port de dimenlions que dans la pofition précé-
dente , &: fans être convaincu que le mécha-
nifme de l'expulfion de l'enfant doit être le
même dans ces deux cas.
70 1 . Les pieds defcendent en effet dans celui De la ma-
dont il s'agit, comme dans le premier; les ^^^"^^ °"^!^
<^ ^ . . tronc & la
feffes traverfent le baffin dans une diredion têtefedéga-
diagonale ; les épaules s'y engagent de même , g^^^^ ^^ns
& leiu- largeur devient enfuite parallèle à la ^,f "^ ^ ^!^°
•-' A dAccoucao^
longueur de la vulve ^ôc la tête préfente fa plus ment.
grande étendue > félon un des diamètres obli-
ques du détroit fupérieur ; mais de forte que
Focciput répond à la cavité cotyloïde droite ^
& la face à la ]onù.ïon facro-iliaque gauche ;
d'où elle fe tourne enfuite vers le milieu du
facrum , pour continuer d'avancer , en fuivant ^
la courbiure commune de cet os du coccix &
Q3
24^ L' A R T
du périnée ; pendant que la nuque ou le der-
rière du col femb-e fe contourner fur le bord
inférieur de la fymphife du puhis comme au-
tour d'un axe. Voye^ §. 695 & le fuivant.
S E C T I O N I V.
Du michanifme de r Accouchement naturel de la
troijieme efpece , où l enfant préfente les pieds»
Voyez §. 687,
Deîatroi- yoi. La pofition des pieds qui caraftérife
f.eme efpece ^^^^-^ efpece d'Accouchement , a toujours paffé
a Accouche- \ t r > i
mçm natu-P^'-^^ ^^ P^^^^ favorable des quatre que nous
rei du fe- avons aiîignées , & le paroîtra encore , à
cond genre. ^^^^^^ ^^^ ^^ jferOjnt attention qu'au rapport
des diamètres de^a poitrine & des épaules de
l'enfant , avec les diamètres du détroit fupé-
rieur feulement ; fur-tout à l'égard de certaines
femmes , dont le baflin eft un peu reiferré
dans la dîredl:ion du puhis zvifacrum : mais on
en penfera bien différemment ii l'on confidere
les rapports des dimenfions de la tête avec ce
même détroit.
De la ma- yoj. Les pieds &: le tronc de l'enfant peu-
mere dont y^j^t fortir dans cette efpece d'Accouchement,
efp^ec^e d'Ac- ^^ confervant leur pofition primitive à l'égard
couchement. de la femme ; mais on feroit dans l'erreur , il 5
en voyant defcendre ainfi ces parties 5 on
DES ACCOUCKEMENS. lj\J
îiîiaginoit que le front de l'enfant fuit la
même direftion. Sa forme arrondie & la mobi-
lité de la tête annoncent au moins qu'il eft
difficile qu'il defcende parallèlement au-devant
de la colonne lombaire , pour s'arrêter au-
defllis de l'angle formé par la bafe du facruii? ;
ou pour paffer directement au-devant , en s'en-
fonçant dans le petit bafîin.
704. Quoique le dos de l'enfant fe dégage
quelquefois , diredement de deiTous le pubis ^
l'obfervation prouve que le front fe détourne
prefque toujours de la colonne lombaire, &
fe déjette de côté ; de forte que la tête vient
fe préfenter diagonalement au détroit fupé-
rieur , comme dans la première ou dans la
féconde poiition , pour franchir ce détroit , ainii
que le refte du bafîin , de la manière qui a
été décrite au §. 694 & fuivans.
Section V.
De V Accouchement naturel de la quatrième efpece ,
où r enfant préfente les pieds. Voyez ^. 6SS, ^
705. La quatrième efpece d'Accouchement De laqua-
naturel , où l'enfant préfente les pieds , eu ^''^^'^f ^^^^'
^ ^ ^ ce dAccou-
généralement regardée , par les Accoucheurs, chementna-
comme la moins favorable. Ils ont penfé ^^^^^ ^^ ^e-
que, la face de l'enfant venant en-deffus, ^°" ^.^"'^^'
^ ^ •' opinion
Q4
24S L' A R T
des Accou- le menton devoit s'accrocher au rebord dif
cheurs à ce pubis y & s'oppofer à la fortie de la tête :
tujet, ^ l'obfervation a quelquefois prêté fon appuî
à cette opinion , le plus fouvent elle a démon-
tré que la crainte de c^t accident étoit mal
fondée , &: que les précautions recommandées
pour le prévenir 5 n'avoient fouvent fait que
le favorifer.
De la ma- -706. Il eft cependant bien certain que l'Ac-
niere on couchement s'opère avec un peu plus de diffi-
s opère cette ^ ^ .
cfpece d'Ac- culté , dans cette quatrième poiition des pieds ,
couchement. que dans les trois autres ; ce qui vient de ce
y que la face ne trouve pas au-defîbus du pubis ^
le même efpace , pour fe dégager , que vers le
facriim,
707. Quand on laifTe agir la nature fans
contrainte , & que fous prétexte de l'aidier ,
on ne fait aucune manœuvre capable de la
trouHer dans fa marche , il eft rare que le
tronc de l'enfant ne change pas de direâ:ion
en defcendant ; que la poitrine ne fe détourne
pas de deffous le pubis; & que les feifes , ainfî
que les épaules ^ ne s'engagent pas oblique-
ment dans les ouvertures du baffin ^ à-peu-près
comme nous l'avons obfervé dans les premie-»
res pofitions des pieds.
708. Indépendamment de ces changemens
ordinaires , le menton fe détourne le plus fou-
DES ACCOUCHEMENS. 149^
vent de defTus la fymphife du pubis j avant
que d'y arriver ; parce que l'occiput , à caufe
de fa forme arrondie , & de l'extrême mobi-
lité de la tête , ne peut defcendre en fuivant
exaâ:ement le milieu de la convexité de la
colonne lombaire , pour s'arrêter & fe fixer
au-deffus de l'angle facro-vertébrale. S'il ne fe
place pas conftamment fur l'un des côtés de
cette colonne , au moins le fait-il prefque tou-
jours ; de forte que la bafe du crâne vient
encore fe préfenter diagonalement à l'entrée
du bafîîn; mais de manière que la face ré-
pond à l'une des cavités cotyloïdes , &: l'oc- W
ciput à la fymphife facro-iliaque oppofée.
709. La tête , s'étant ainfi placée , s'engage De la di-
& traverfe le baiîin , en fuivant les mêmes ^^^'^^''^ ^^^
, . , , . . ^ , fuit la tête,
loix que dans les trois premières elpeces de ce ^^ ^^ ^^
genre d'Accouchement. Le front s'engage éga- géant dubaC
lement avant l'occiput ; mais au lieu de defcen- ^^^'
dre en arrière , vers l'une des fvmphifes facro-
iliaques , & de fe tourner eniuite vers le milieu
du facrum , il s'enfonce derrière l'une des ca-
vités cotyloïdes , pour venir ù placer auiîi-tôt
fous l'arcade du pubis,
710. Après ce mouvement, la partie poflé-
rieur e du col de l'enfant fe trouve appuyée
fur le bord antérieur du périnée , ou le bas de
la vulve ; &: ce même bord devient alors
250 L' A R T
comme une efpece d'axe , autour duquel îa
tête , en fe dégageant du bailin , va fe contour-
ner de devant en arrière ; comme on l'a vu
décrire un quart de cercle autour du bord in-
férieur de la fymphife du pubis dans les pre-
mières pofitions 5 mais en iens^ contraire, l^^oyc^
§, 696.
711. Pendant que la tête de l'enfant décrit
ce circuit de devant en arrière , la. partie pof-
térieure du col fe renverie de plus en plus vers
l'anus de la femme , & l'on voit le menton 5
le nez , le front , le bngma & le vertex , fe dé-
^ gsg-r fucceiîivement de deiTous le pubis : mais
, tout cela s'opère bien plus difficilement , fi le
bailin n'eft très grand , que lorfque ces parties
defcendent vers lefacrum; parce que l'arcade
du pubis eu plus étroite dans fa partie fupé-
rieure , que le front de l'enfant 6c la région du
venex ne préfentent de largeur.
Section V L
Remarques fur ce fécond genre d* Accouchement , '
dans lequel r enfant préfente les pieds,
Remgt-que 71^. On auroit pu multiplier les efpeces
fur le fécond d'Accouchemens où l'enfant préfente les pieds ,
couch'-m'=nt ^^^^"^ ^^ celles du premier genre, & en établir
deux de plus , à l'occafion de la pofition par-
DES ACCOU CHEMEN S. 25I
tîculiere que prend la tête à l'égard du détroit
fupérieur , quand la poitrine defcend derrière
le pubis ; puifque l'occiput , en fe détournant
de la colonne lombaire , le porte alors indifFé-
remment vers l'une ou l'autre fymphife facro-
iliaque , & la face vers la cavité cotyloïde
oppofée. Mais nous avon^. cru devoir les fixer
à quatre principales ; d'autant que la théorie
& le méchaiiifme de l'Accouchenîent , dans
toutes celles quon pourroit remarquer d'ail-
leurs 5 fe trouvent développés dans ce que
nous venons d'expofer, concernant ces pre-
mières.
7 1 3 . Il n'eil pas nécelTaire que les deux pieds De TAc-
de l'enfant fe préfentent enfemble , pour que ^^^^^^^^^^^
•rr 5 / 11 o^ l'enfant
1 Accouchement puiiie s opérer naturellement, ^g préfente
Cette circonflance le rend feulement un peu qu'un pied,
plus facile : il peut fe faire de même , quand
un feul pied fe préfente , pourvu que l'autre
extrémité foit difpofée de manière à s'alonger
vers la poitrine de l'enfant , à mefure que la
première s'engagera.
7Ï4. L'occiput ou le menton , dans tous ces
cas 5 s'arrête bien rarement au-deiTus de la
faillie diifacmm^ de forte que la longueur de
la tête fe préfente parallèlement au petit dia-
mètre du détroit fupérieur ; mais comme cet
accident 5 loriqu'il arrive , change plus ou moins
1^1 r A R T
la marche naturelle de l'Accouchement , &
exige le plus fouvent les fecours de l'art ,
nous ne dirons que dans la fuite ce qu'il faut
faire , foit pour le prévenir ou pour y re-
médier.
ARTICLE I U.
Des Accouchcrmns naturels du troijîeme genre ^
ou bien dans lefquels Venfant préfente les
genoux.
Accouche- 715. Pour peu qu'on fe rappelle les dimen-
mens natu-^jQn3 refpeaives au fœtus & du baffin de la
fiçjjjçgçn^g femme, & qu'on ait compris le méchanifme
des Accouchemens , qui font le fujet de l'ar-
ticle précédent , on ne fera point furpris de
nous voir compter ici , celui oii l'enfant pré-
fente les genoux , parmi les Accouchemens
naturels ; parce qu'on verra qu'il peut fe faire
par les feules forces de la mère. Si par la fuite
nous le considérons autrement, c^tii qu'il fe
rencontre le plus fouvent des circonflances
qui le rendent contre-nature , c'ej(l-à-dire ^ im»
polîible fans le fecours de l'art.
716. L'enfant n'offre prefque toujours qu'un
feul genou à l'orifice de la matrice ; l'autre
xefle appuyé & comme arc-bouté contre le
rebord du bafîin , de manière qu'il s'oppofe à
DES ACCOUCHEMENS. 255
i'Accouchement , ou le rend au moins très-
pénible , quand on rLtn prévient pas les dif«
fîcultés.
7 1 7. Il n'eft pas facile de reconnoître au tou- caraàeres
cher le genou qui fe préfente feul à l'orifice decetroifie-
de la matrice , à caufe de fa reïTemblance avec "^f ^^"!'
d Accouche-
<i 'autres parties , dont on ne peut d'abord par- ment.
cqjtirir du bout du doigt qu'une très-petite
étendue. Il n'en efl: pas de même quand les
deux genoux s'engagent également. Le paral-
lélifme de deux tumeurs femblables les dénote
affez bien , pour qu'on ne foit point obligé ,
comme dans le premier cas , de recourir à des
carafteres qui font encore alors éloignés de
Ja portée du doigt.
718. Il futfit, pour l'intelligence du mécha- Dlfferen-
nifme des différentes efpeces d'Accouchemens ^^s efpeces
naturels , où l'enfant vient en offrant les se- ^^^^^ ^'
^ mensdutroi-
noux, d'en diftinguer quatre principales , com- fieme genre.
me on l'a fait à l'égard des pieds ; parce que
toutes celles qui fe pourroient . rencontrer
d'ailleurs , y ont parfaif rapport.
719. Dans la première efpece, les jambes
de l'enfant-, toujours fléchies, quand les ge-
noux s'engagent dans le baîîin , répondent au
côté gauche de la mère , 6c les cuifTes au côté
droit.
720. Dans la féconde , Us çuifTes. regardent
2 < 4 L! A R T
•»
le côté gauche du bafFm , & les jambes le côté
droit.
721. Dans la troiiieme efpece , la partie
antérieure des cuilTes eft tournée vers \ç.facrum
de la mère , & les jambes font au-deflbus du
pubis,
722. On obferve le contraire dans la qua-
trième efpece, les cuiiTes de l'enfant étant der-
rière le/z/^i^ de la mère , &les jambes appuyées
contre le facrum,
Méchanif- 72-3. Dans chacun de ces cas , la fituation
me des Ac- de l'enfant 5 à l'égard de la matrice qui le
couc emens ç^^^p^^^^ ç^ abfolument la même que dans
naturels du ^ ^ ^
troifieme Tefpece d'Accouchement du genre précédent ,
genre, indiquée fous le même nom numérique. Le
méchanifme de ces deux genres d'Accouche-
mens, efl auffi parfaitement femblable : on
peut confulter l'article ci-devant,
ARTICLE IV.
Des Accouchemens naturels du quatrième genre ,
ou bien dans lefquels V enfant vient en préfen'-
tant lejiege ou les fejfes.
Accouche- 7^4' ^^ Vulgaire cefferoit d'être étonné de
mens natu- ce que tant de femmes fe font délivrées natu-
rels du qua- reiien^ent ^ quoique l'enfant fe fut préfenté pai-
re, le fiege , ou en double , félon l'expreffion ordi-
DES ACCOUCHEMENS. ICÇ \
naire , s'il CQnnoiffoit mieux le rapport des
dimenfions de cette partie avec celles du baiîln i
de la rnere , &: s'il faifoit attention que les
feffes de l'enfant étant molles ^ peuvent céder
à une prelîîon convenable , &: fe mouler en j
quelque forte à la forme de ce dernier. Avec l
ces connoiffances , quelques Praticiens n'au- 4
roient pas recherché dans ces mêmes Accou- .'
chernens un argument en faveur de leur opi-
nion fur l'écartement des os pubis,
725. L'Accouchement peut, en général , fe i
faire tout aufîi naturellement 5 quand l'enfant i
préfente les ïq^qs , que s'il olfroit les pieds j
ou les genoux ; excepté cependant , qu'il eiî, ' •
toutes chofes d'ailleurs égales , un peu plus ;
long & plus difficile ; parce que l'enfant^^ie
forme pas alors un coin aufîi régulier & auiîi \
alongé que li les extrémités inférieures étoient i
développées. \
'jid. Une tumeur affez large , à laquelle on Caraaeres
ne reconnoit , ni la dureté de la tête , ni la ^^^ ^ccou-
r ^ (v \ ni ' r ^ \ chemens du j
fouplene du ventre , elr le premier figne de la quatrième i
préfence des feffes. Un fillon affez profond , genre,
au milieu duquel on trouve l'anus & les i
parties fexuelles, achevé de les caraclériier. \
L'ifTue du méconium , dès que les membranes \
font ouvertes , peut avant tout faire préfunier ;
2^6 L' A R T
fortement que les feïîes de Fenfant fe préfen-
tent à l'orifice de la matrice.
727. S'il eft prefque toujours difficile de
bien diftinguer cette partie de l'enfant avant
l'ouverture de la poche des eaux , il efl pref-
que impoffible de s'y tromper par la fuite ,
& de ne pas en reconnoître la Situation , à
l'égard du baiîin , avec la plus grande pré-
cifion.
Ce genre 7x8. On pourrolt encore multiplier les po-
dAccouc c-gtions que le {ieo;e de l'enfant peut prendre à
mentenren- ./» 1 1 • \ t
ferme quatre 1 orifice de la matrice , au-delà de ce que nous
cfpeces. avons multiplié celles des régions qui confli-
tuent les Accouchemens des deux genres pré-
cédens ; mais nous n'en diftinguerons que
quatre principales ^ comme nous l'avons fait à
l'égard àç.s pieds.
Section première.
Du méchanifmc de, /^Accouchement naturel de la
première efpece , ou U enfant pré fente lesfeffes.
Cara^eres 72c). Dans Cette efpece d'Accouchement
de la pre- j^^ {q^^qs, fe préfentent à l'entrée du balîîn ,
Tniereeroece
d'Accouché- ^^ ^^rte que le dos de l'enfant regarde le
mentduqua- côté gauche de la mère , & un peu en-de-
tneme gen- ^^^^ . ^^^^ ^ mefure qu'elles defcendent , leur
plus
DES ACCOUCH EMENS. 257
plus grande largeur devient parallèle au dia- re, & de la
mètre antéro-poflérieur du détroit inférieur ; n^aniere
la hanche gauche fe plaçant fous le pubis , &:
la droite au-devant du facrum. Celle-ci fait
d'abord plus de chemin que l'autre , en conti-
nuant de s'avancer fuivant la pente commune
du facrum , du coccix , oC du périnée , pendant
que la hanche gauche ne fait , pour ainii dire ,
que fe contourner fur le bord inférieur de la
fymphife du pubis , comme nous l'avons fait
obferver ci-devant à l'égard de rocciput.
730. On voit d'abord paroitre cette même
hanche à la vulve ; enfuite ce font les feiîes
qui fe dégagent 5 en fe relevant un peu
vers le mont de Vénus ; de forte que le
tronc de Tenfant , fe recourbe légèrement ,
en fortant , dans ce même fens. Lorfque les
f^ifes font affez defcendues , les pieds qui
s'étoient alongés vers la poitrine de l'enfant
fe dégagent d'eux-mêmes , & le refte de l'Ac-
couchement s'opère comme dans la première
efpece du fécond genre. Foye^ §.691 &c
fuivans.
SectionII.
Du méchanifme de l^ Accouchement naturel de la
féconde efpece , où V enfant prifente les fijfes.
731. Dans la deuxième pofition des i^Kts \ cara^eres
Tome /, R
258 L A R T
de la féconde leur pliis grande largeur eu également parallèle
efpece d'Ac- à Tun des diamètres obliques de l'entrée du
couci ement }^^^^^ j^^jg j^ manière que le dos de l'enfant
du quatrie- ^ ^
me genre , eit tourné vers le côté droit de la matrice &
&defonmé-en devant. Les ïqKqs s'engagent par le même
méchanifme que dans la première efpece ; &
elles avancent de même, ii ce n'efl que la
hanche droite , au lieu de la gauche , vient fe
placer fous l'arcade du/'///'i5. La hanche gauche,
s'étant tournée vers le facruni , continue de
defcendre , en fuivant la courbure de cet os
& du périnée , tandis que la hanche droite fe
contourne feulement vm peu fous la fymphife
du pubis. Le tronc de l'enfant fe dégage en fe
recourbant aufîi légèrement de ce côté. Quand
les pieds font fortis , les chofes fe paffent
comme dans la deuxième efpece d'Accouche-
ment 5 où ces parties fe préfentent naturelle-
ment à l'orifice de la matrice, /^loy^^ §. 70 1 .
Section I I L
Du méchanifme de V Accouchement naturel de la
troijîeme & quatrième efpeces 3 où r enfant pré^
fente lesfeffes,
Caraaeres y^2. Dans la troifieme efpece d'Accouche-
^„ /^ ' ment, où l'enfant vient en offrant le fieee, il
me eipece ■' o ?
d'Accouché- efl placé de manière que fon dos eil: en-deiTus,
D ES ACCO UCH EMEN s. f.5^
& fon ventre en-deffous. Il eft rare qu'il def- mentduqua-
cende dans cette pofition , & plus rare encore ^'"^-"^s gen-
que le front ne fe détourne dans la fuite du chanifmepàr
milieu de la faillie que forme la bafe du fa- lequel elle
crum; ce qui fait que la tête fe préfente dia- ^'opere.
gonalement au détroit fupérieur , & fe place
comme dans la première ou la féconde efpece
d'Accouchement dans lequel l'enfant préfente
les pieds,
733, Les chofes fe paffent à-peu-près de Cara^eres
même dans la quatrième pofition des feffes , ^ ^<ï^^^"^-
■•■ ^ 'me eipece
où le ■ventre de l'enfant efl en-defîiis , & le d'Accouché-
dos vers la partie poilérieure de la matrice. "^^'^'^^^"^*
Si leur largeur d'une hanche à l'autre eil ^^^î^^^r"'
o re , oc de ion
d'abord placée tranfverfalement à l'égard du méchanifme»
détroit fupérieur , elle devient infenfiblement
parallèle à l'un de fes diamètres obliques ^ &
enfuite au plus grand diamètre du détroit infé-
rieur ; de forte que là longueur de la tête fe
préfente de même , à l'un & à l'autre ; mais
un peu différemment que dans les deux pre-
mières poiitions , puifque c'eft l'occiput qui
efl: en-deifous , & que la face répond à l'une
des cavités cotyloïdes.
734. Ces deux dernières pofitions des fefTes
font bien plus rares que les autres ; & la qua-
trième l'eft encore plus que la troifieme. Celle-
ci a été regardée , par la plupart des Accou-
R2
i6o V A R T
cheiirs , comme la plus ordinaire & la mell-
ieure ; mais il s'en faut de beaucoup qu'elle foit
telle. La quatrième a tovijours pafTé pour la
moins favorable , parce que le ventre de l'en-
fant fe trouve naturellement en-deffus. Dans
l'une &: l'autre , quand les feffes , en defcen-
dant 5 ne fubiffent pas les changemens dont il
eil parlé aux §. 732 èl 733 , leur fortie ne
peut, en général^ qu'être pénible & laborieufe.
tahiTidBikiiiJfei&^rfflÉ'MWhMnyi'-i^'iHM^^ i^li'll ilillil
C H A P I T R E I I I.
Des foins que l' Accoucheur doit donner
CL la femme pendant le travail de
1^ enfantements
Devoirs 7^^, J-j A plupart 'des femmes, livrées entié-
de 1 Aecou- j-^j^^j^^ ^ elles-mêmes pendant le travail de
cheur en- i m-
vers la fem- l'enfantement , le delivreroient feules : cette
me qui doit vérité , puiféc dans la nature , n'a pas befoin
accouc er. ^^ nouvelles preuves : mais ces mêmes fem-
mes , étant aidées à propos , ne fe délivre-
roient-elles pas plus fûrement, &: fouvent avec
moins de peine ? C'efl ce que nous allons
examiner.
736. Parmi les Açcouchemens qui s'opèrent
DES ACCOV CHEMENS. 261
naturellement , les uns fe font fi promptement ,
que la grande & prompte déplétion de la ma-
trice devient quelquefois la fource de plufieurs
accidens mortels , ou très-graves ; &; les au-
tres font û longs & fi laborieux , que les fuites
n'en font pas moins à craindre : d'où l'on voit
qu'il peut être auiîi falutaire de ralentir la
marche des uns , que d'accélérer celle des
autres.
737. S'ilell: des obftacles dans l'Accouche-
ment, dont la nature fait triompher tôt ou
tard y il en eil beaucoup aufîi contre lefquels
la femme fuccomberoit infailliblement , ^
l'on ne venoit à fon fecours..
738, Les fondions de l'Accoucheur doivent
donc bien rarement fe réduire à celle de iimple
fpe£lateur : la patience , qu'on lui recomman-
de , comme fa principale vertu 5 doit avoir des
bornes : l'excès de confiance dans les reflbur^
ces inconnues de la nature , que quelques-uns
nous vantent avec une forte d'alTurance , n'étant
pas moins condamnable que les manoeuvres
inconiidérées de ces hommes ignorans , à
qui la témérité femble tenir lieu de connoifc
fances.
te
vail
i6i U A R T
Section première.
Des foins qu exige en général tétat de la femme
dans le premier temps du travail,
Deceque 739» Les femmes, prefque toujours incer-
doiî faire xzvciQS du terme de leur grofîeiTe , prennent
î'Accou- 11
ciaeur dans lo^-^vent , pour le Commencement du travail de
îe premier l'enfantement , des douleurs qui y font fort
mpsdutra- étrangères ; mais dont la marche eft quel-
quefois telle 5 que les femmes même qui
ont déjà eu plusieurs enfans , peuvent s'y
tromper.
740. L'Accoucheur , après avoir obfervé
pendant quelques inflans l'effet de ces dou-
leurs 5 doit tâcher d'en diftinguer le véritable
cara£l:ere , & d'en reconnoître la caufe ; afin
de favorifer celles qui ont rapport à l'Accou-
chement , & d'oppofer les remèdes convena-
bles à celles qui y font étrangères ; crainte
qu'elles n'y donnent lieu par la fuite , comme
il arrive fréquemment.
741. Le toucher feul peut nous faire diftin-
guer 5 avec certitude , ces deux efpeces de
douleurs , quelquefois très-femblables dans
leur marche & la manière dont elles fe font
fentir , mais toujours très-différentes par leur
caufe.
DES ACCOUC HEMEN S. 16"^
741. La dureté qui furvient au globe utérin , Caraaeres
la roideur du cercle de fon orifice . & ladiilen- *î^?^ '^'"^'"
^ douleurs de
tion des membranes , pendant la douleur, aulli penfante-
bien que la détente 6c le relâchement de toutes ment.
ces parties , à mefure qu'elle diminue , carac-
térifent d'une manière invariable les douleurs
de l'enfantement.
743. Les efFets des faufles douleurs font au Caraderes
contraire très-variés par rapport à la diverfité , , ^ ^
^ . . couleurs.
de leur caufe , de leur complication , 8c des
parties qui en font le fiege. Tantôt ces douleurs
dépendent de la pléthore fanguine , foit géné-
rale ou particulière ; tantôt elles proviennent
des matières indigeftes & putrides , contenues
dans les premières voies ; d'une pierre dans
les reins , dans les uretères , ou dans la vefîie ;
& quelquefois de plufieurs de ces caufes en
même temps. On n'obferve jamais , pendant
les fauffes douleurs , aucun des effets dont il
eft parlé au §. précédent, à moins qu'elles
n'aient déjà donné lieu aux contrarions de
la matrice , 6c aux vraies douleurs de l'en-
fantement.
744. Après avoir bien reconnu le caraftere
de celles-ci , dont la récidive fréquente , &C
l'augmentation , plus ou moins prompte , conf-
tituent ce qu'on appelle ordinairement le
travail de l'enfantement , l'Accoucheur doit
R4
164 L' A R T
s'alTiirer ii la femme efl parfaitement à terme
ou non, afin de ne pas favorifer un travail
accidentel , qu'il auroit fouvent pu calmer ,
s'il en eût recherché la vraie caufe. Il faut
donc , dans ce moment , fe rappeller les lignes
carattériftiques des différens termes de la
grofleiTe. Foye^ l'article du toucher.
Des cîio- 745* Quand ces douleurs ne fe font fentir
fesauxquel- qu'au temps de la maturité du fœtus , il faut
. , , avoir éQ;ard à leur fréquence & à. leur intenfi-
Bvoir égard, ^ ^
quand les té ; à la largeiUT de l'orifice de la matrice , &
douleurs de ^ j^ dureté de fon cercle ; afin de juger , à-peu-
Hi-nt ont P^^^ ' quelle fera la durée du travail , & pré-
lieu, voir l'inflant où fe terminera l'Accouchement.
On ne doit pas oublier , pour la juftefTe
du prognoflic , que le premier Accouche-
ment eu en général plus long que les autres ;
& que la dilatation de l'orifice de la matrice
n'eil jamais plus lente que dans le commence--
ment du travail. Voye^ §. 575.
. 746. On doit s'afliirer auiîi par le toucher ,
de la conformation du bafiin , fur-tout lorfque
c'efl un premier Accouchement ; de la fituation
de l'orifice , & de l'obliquité du fond de la
matrice , ainfi que de la partie que l'enfant
préfente &: de fa pofition ; afin de prefcrire
de bonne heure à la femme , la fituation qui
convient le mieux à fon état.
DES ACCOU CHEMENS. l6^ .
747. Toutes les femmes ne doivent pas fe Des ail-
conduire de la même manière dans le cours du "^^"^^^^°"
peut donner
travail,parce que les circonftances n'en font pas à la femme
les mêmes. Ce qui eft utile aux unes , pourroit pendant le
devenir contraire aux autres. On ne doit , par
exemple , donner que du bouillon à celles
dont le travail eft dans fa violence , ou prêt
à fe terminer , quand elles ont befoin de quel-
que peu d'alimens ; mais on pourra accorder ..
des nourritures plus folides à celles dont le
travail ne fait que commencer , & doit durer
long-temps , afin de foutenir leurs forces.
748. La boifTon qu'on doit permettre à la Delaboif-
femme en travail , n'eft pas plus indifférente ^-^^^^
que la nature des alimens qui lui conviennent, dant le tra-
Les chofes échauffantes, telles que le vin chaud , ^^^^*
avec le fucre & la cannelle , ou les liqueurs
fpiritueufes , encore fi en ufage aujourd'hui
parmi les femmes du peuple , ne font guère
indiquées alors , fi ce n'efl à l'égard de quel-
ques-unes de ces femmes, à qui l'on peut en
accorder , comme potion cordiale , quand il
en eil befoin. L'eau fucrée , l'eau de grofeilles,
la tifane de chienrdent , ou d'orge , une légère
limonnade , &c. font les boiifons qui convien-
nent le mieux. Beaucoup de femmes préfèrent
l'eau rougie avec le vin ; mais elle donne
des aigreurs ^ êc provoque fouvent le vo-
i66 L A R T
mifTement, fur -tout quand elle efl: chaude.
De l'utilité 749- Les lavemens ne doivent pas être né-
des lave- gligés ; UH feul fuffit pour évacuer les gros
mens pen- / . •
dant le tra- ^^^^^^"^^^^s , qui pourroient ajouter un peu aux
vaii. difficultés naturelles de l'Accouchement ; mais
il faut en faire prendre pluiieurs quand le tra-
vail dure quelque temps , que les douleurs fe
font fentir vers les lombes, & qu'il. y a de la
chaleur dans les entrailles. On préfère alors la
déco£i:ion de quelque plante émolliente , ou
de graine de lin , à l'eau fimple.
Derutliité 750. La faignée du bras n'efl: pas moins
deîafaignee y^-]g ^^^^ \yi^xv des cas : en diminuant la plé-
pendant le - . . ^
travail. thore chez certames femmes , elle augmente
d'un côté la force & l'énergie des contrarions
de la matrice , tandis qu'elle détend & relâche
les parties molles qui forment le paflage. Elle
eil falutaire , fur-tout aux femmes qui fe plai-
gnent de douleurs de tête , & d'un fentiment
de pefanteur dans les membres ; à celles dont
les yeux font rouges , le vifage enflammé , les
vaifTeaux extérieurs gonflés , ou qui font me-
nacées de coup de fang , de convulfion , d'hé-
morrhagie , d'inflammation de matrice , &:c.
De l'utilité 751* Les bains , les demi-bains , les fomen-
des bains, tations émollientes , & les fumigations humi-
des 5 peuvent aufîî , très-fouvent , être em-
ployés avec fuccès. Ces moyens ne font jamais
DES ACCOUCHEMEN S. iGj
mieux indiqués que quand les années ont déjà
enlevé aux parties qui fervent à l'Accouche-
ment 5 cette ibupleffe naturelle du premier
âge , fi néceffaire à la facilité de cette opé-
ration.
Section IL
De la Jituat'ion de la femme pendant le travail de
Venfantement,
752. La fituation de la femme n'eft paSc
toujours arbitraire ; elle doit être variée
félon les circonflances & le temps du tra-
vail. Lorfque celui-ci ne fait que commen-
cer, qu'il n'efl compliqué d'aucun accident,
& que tout ce qui a rapport à l'Accouche-
ment fe préfente bien , la femme peut choifir
la fituation qui lui paroît la plus commode.
753. Les femmes menacées de defcente de La fituation
matrice ou d'hémorrhagie ; celles qui font *^^ ^^ ^^"^*"^
très-foibles , ou dont la matrice eu fituée obli- ^^ travail
quement, doivent fe tenir couchées depuis le doit être va-
commencement du travail jufqu'à la fin. On ^^^^'
obfervera , dans le dernier cas , de les faire
coucher fur le dos , dans les grandes obliqui-
tés de matrice en-devant , & fur l'un des côtés
dans les obliquités latérales, mais fur celui
qui eu oppofé à la dé viation ; afin de ramener
i6S L A p^ T
l'axe de la matrice , à-peii-près , parallèlement
à celui du balîin.
Deiaficua- 754. Quoique la fituation que les femmes
non que q^^ coutume de prendre , au moment où l'Ac-
prennentles . ^ . . .
femmes au couchement va le termmer , ne ioit pas plus
moment de indifférente , fouvent , que celle des premiers
i Accouche- ^enips , elle n'èft cependant pas la même chez
toutes les nations.. On confulte > prefque- tou-
jours 5 moins la raifon &: la commodité des
femmes , à ce fujet , que l'ufage. Dans quelques
pays y comme en Flandre , en Hollande , en
Efpagne , &c. les femmes ont des chaifes
particulières à cet effet; prefque par toute l'An-
gleterre , elles fe placent fur le bord d'un lit ;
elles y font couchées fur le côté , le derrière:
tourné vers l'Accoucheur ; les cuiffes , les
jambes étant à demi fléchies , &: les genoux
écartés au moyen d'un oreiller.
De îafitua- 755» Dans quelques-unes de nos provinces y
tion qui eft les femmes accouchent étant agenouillées furuH
ap us avo- ^^j-j-^^^ ^ §^ \^^ coudes appuyés fur une chaife.
Dans d'autres , elles fe tiennent debout, ou bien
elles font afîifes fur les genoux d'une perfonne
qui les foutient ; mais de toutes cqs pofitions ,
aucune ne convient mieux que celle qui eil adop-
tée parmi nous. Roédcrer avoue que la meil-
leure des chaifes, deftinées à l'Accouchement,
efl bien moins commode que le petit lit qui eâ
JOES ACCO U CHEMENS, l6^
en ufage en France (^). On conftruit ce lit de
la manière fuivante.
756. Au défaut d'une couchette ordinaire ,
de la largeur de deux pieds & demi, à trois
pieds au plus , &: garnie de fa paillafîe ; on
prend un lit de fangles , fur lequel on étend
également deux matelas ou un feul. On place
fous le milieu de ceux-ci , un couiïin de crin ,
ou de paille, pour qu'ils s'enfoncent moins ,
&: que les lombes de la femme y foient plus
appuyées. On garnit ce lit convenablement ;
on le recouvre de draps & de couvertures ,
félon la faifon , ôc on y place des oreillers.
757. Il vaudroit mieux replier le fécond ma-
telas , de manière qu'il ne couvrît que la moi-
tié de la longueur du lit , que de l'étendre ,
comme il vient d'être dit : les femmes n'en
feroient que plus commodément pour la fortie
de l'enfant. Dans le premier cas, elles font
couchées à plat, ayant les feffes fouvent en-
foncées dansTépaiffeur dulit, malgré la précau-
tion indiquée; de forte que le périnée & la
vulve font cachés. Dans le dernier lit , le bas \
de leur tronc étant appuyé fur le bout diK
fécond matelas replié , toutes ces parties font;,
:U\\.}[-1 ', —
(.2) Rûéde ferler 2X\({\\o\i les Accouch^mens chez une
aatl©n où la chaife étoit fort à la mode.
270 IS A R T
pour ainfi dire , à découvert , &: fe dévelop-
pent bien plus aifément ; les femmes ne font
pas obligées , comme fur le premier , de fou-
lever le fiege , en s'appuyant des talons &; des
épaules, au moment de la douleur , jufqu'à ce
que l'enfant foit forti.
758. On a coutume d'attacher à l'extrémité
du lit dont il s'agit , une traverfe de bois ,
pour arc-bouter les pieds de la femme dans
le temps de la douleur , &; favorifer fes
efforts.
Section II I.
De. la majiure de préparer les parties de la femme
à r Accouchement»
Deîamau- 759» La plupart des matrones, ou fages-
vaife prati- femmes , font encore dans la mauvaife habi-
ll^L^artdes ^^^^^ ^^ ^^^^^ placer la femme fur le petit lit ,
fages-fem- àhs que les douleurs fe fuivent &: fe foutien-
lïies àce fu- ^^^^ ^j^ p^^^ ^ deffein de commencer de bonne
jet
heure ce qu'elles appellent /^ /^r^p^r^^/o/z , ou
pour les gens qui n'entendent pas ce langage,
la dilatation des parties. Souvent elles le font ,
fans favoir fi la femme qu'elles traitent ainfi
eft pour accoucher ou non , & même quelque-
fois fans être affurées qu'elle foit grolTe ; ce
que i'aurois peine à croire^ fi plufieurs fois
. je n'en avois été témoin.
DES ACCOUCHEMEN S. IJ l
760. Ces manœuvres , qu'elles qualifient du
nom de dilatations préparatoires y produifent
fouvent un efFet contraire à celui que ces fem-
mes en attendent ; car en privant toutes les
parties, qu'elles touchent avec fi peu de mé-
nagement 5 de l'humeur muqueufe , que la na-
ture n'y fournit alors abondamment que pour
les relâcher , elles les irritent & les defiechent
au point , qu'elles ne tardent pas à s'enflammer
& à devenir douloureufes.
761. S'il efi: quelquefois nécefîaire de pré- Delama-
parer ces parties à l'Accouchement , & même "'^^^ ^^ ^^^"
de commencer ces préparations des les der- parations.
niers temps de la grofi^efîe , il faut y procéder
bien différemment. Les bains entiers , ou de
fauteuil , les vapeurs émollientes, & l'appli-
cation réitérée des corps gras ou mucilagineux ^
font alors utilement employés. Les injeâ:ions
émoUientes , comme celle de mucilage de
guimauve , ou de graine de lin , ne feroient
pas moins favorables ; mais elles ont quelque
chofe de fi dégoûtant , qu'elles révoltent la
plupart des femmes.
762. Nous ne profcrivons pas toutes dilata-
tions opérées par l'introdudion des doigts ;
parce qu'affez fouvent elles font utiles 6c mê-
me nécefîaires , foit à l'égard de l'orifice de la
matrice , ou feulement des parties externes : il
17 2 V A R T
faut donc les faire , mais à propos , &C comme
il convient.
Opinion 763. Ces mêmes préparations , il l'on ajoute
tie quelques £ç- ^ ^^ ^j-^p ^veugle Crédulité de quelques
Auteurs, fur /* 1
ces prépara- Accoucheurs , ne doivent pas le borner aux
tions. parties molles : elles doivent s'étendre jufqu'au
bafîin même. Ne s'eft-on pas flatté , en effet ,
d'augmenter la largeur de cette efpece de ca-
nal 5 en relâchant les fymphifes des os dont il
eil formé , & en procurant l'écartement de
ceux-ci ? mais de pareilles rêveries ne peuvent
tourner à l'avantage de l'art.
764. La rétropuliion du coccix , recomman-
dée par tant d'Accoucheurs à defïein de favo-
rifer TifRie de la tête de l'enfant , feroit une
de ces dilatations préparatoires , qui ne doi-
vent pas être négligées ^ fi le coccix formoit
autant , & aufîi fouvent obflacle à l'Accouche-
ment qu'on fe l'efl perfuadé; mais ces obfla-
cles , attribués au coccix , ne viennent la plu-
part.du temps, que de la rigidité des parties
molles externes.
Section IV.
Des moyens de ranimer Us douleurs languijjantes
de V enfantement »
Marche 76 5 , Rien n'efl moins confiant que la marche
des
DES AcCOUCHEMENS. 273
des douleurs de l'enfantement ; tantôt elles que fulveirt
augmentent tout-à-coup , tantôt elles dimi- ^^^ douleurs
nuent , s'éloignent , & ceffent même pour ^i^ej^çnt
un temps : ce qui peut dépendre de pluiieurs
caufes , dont chacune préfente une indication
particulière.
766. Beaucoup de perfonnes , fans y avoir oes moyens
égard, ne prefcrivent, pour ranimer ces dou- deiesprovo-
leurs, que des remèdes irritans. Les uns don-?^^'^'^^
^ , . , , les ranimer.
nent une décoftion de féné en lavement, &
d'autres la font prendre en boifTon. Mauriceau
ajoutoit à ce breuvage, le jus d'une orange
aigre. Prefque toujours le temps efl le meilleur
remède en pareil cas.
767. Quand [la^^ lenteur du travail ne vient
que de la foibleffe & de l'épuifement de la
femme , le repos , les bons reftaurans , un peu
de vin d'Alicante ou d'autre femblable , font les
chofes les mieux indiquées. Lorfqu'elle dépend
au contraire de la roideur des fibres de la
matrice , de l'engorgement , ou de l'inflamma-
tion de ce vifcere , la faignée , les bains , les
fomentations émollientes , & les boiiTons dé-
layantes , peuvent feules ranimer les douleurs ;
mais fi la lenteur de ce même travail n'efl
que l'effet de l'écoulement prématuré , &
comme goutte à goutte des eaux de l'amnios ,
ainfi qu'il a été dit plus haut , il faut attendre
Tomi L S
274 E A R T
que ce fluide foit complettement évacué;
en accélérer Tifuie , en déchirant de nou-
veau les membranes dans, un endroit plus fa-
vorable 5 ou en foulevant un peu la tâte dé
l'enfant, du bout du doigt feulement.
S E C T I O N V.
De, V ouverture de la poche dis eaux.
De l'ou- 768, Si l'ouverture prématurée de la poché
verture de ^^^ ç:^^xiL , rend fouvent l'Accouchement plus
eaux!^ long 5 & à quelques égards plus laborieux , la
même çhofe vient aufli quelquefois de ce que
les membranes qui forment cette poche , ne
fe déchirent pas à propos ; d'où l'on voit
qu'il n'elî pas moins utile de les ouvrir dans
ce dernier cas , qu'il feroit avantageux de les
conferver entières dans le premier , fi on le
pouvoit.
Du temps ^69. Si ce vi^Çi dans un cas de perte ou da
ou ion doit convulfion , l'on ne doit jamais ouvrir la poche
ouvrir la po- . \
che des des eaux , avant que l'orifice de la matrice ne
eaux. foit entièrement préparé à l'Accouchement ;
ç'efl-à-dire , qu'il ne foit plus large qu'un écu
de fix francs, & que fon cercle ne foit affez
fouple & affez mince , pour qu'il puiffe aifé-
ment s'étendre au-delà. Le travail, de plus, doit
être dans, toute fa force.
JDUS ACCOUCHEMENS. 275
770. La manière d'oiivrir la poche des De la ma-
eaux , eft en général , très-fimple ; on avance ^^^^^ ^'^^"'
le bout du doigt au milieu de l'orifice- de la ^^^ ^3^^.
matrice ; on attend que les membranes y
foierît fortement engagées , & que la- poche
foit bien tendue ^ ce qui n'a lieu que pendant
la douleur ; & en pouffant alors , on y enfonce
le doigt. Si l'on ne réufliffoit pas à la première
fois 5 il faudroit attendre une autre douleur ,
& recommencer,
771. Ce procédé ne réuffit pas toujours;
foit parce que les membranes font d'un tiffu
fort ferré ou très-lâche , foit parce qu'elles
préfentent au doigt leur partie la plus épaiffe
& la plus celluleufe , ou que la tête de l'enfant
eil déjà tellement engagée, que les eaux ne
peuvent paffer au-deffous pour diftendre la
poche fuffifamment.
772. Quand les membranes préfentent à
l'orifice de la matrice leur partie la plus
épaiffe , ou qu'elles font fi dures , qu'on ne
peut les déchirer , eft fuivant ce qui vient
d'être dit , il faut commencer par les affoiblir
dans un point , en le raclant du bout de l'on-
gle , & l'on réuffira plus facilement enfuite ;
fi cependant l'on ne pouvoit encore y par-
venir 5 il faudroit les ouvrir avec la pointe
des cifeaux ordinaire's , qu'on introduira gar-
Si
V](> L' A R T
nie d'une petite boule de cire, fi on le juge
à propos 5 pour la conduire plus sûrement.
773, Lorfque la poche des eaux refte très-
flafque pendant la douleur , foit parce que les
membranes font d'une nature très-molle & peu
ferrée , ou parce que la tête , déjà trop baffe,
empêche les eaux de defcendre affez pour la
remplir & la diflendre , il faut la déchirer
en pinçant les membranes du bout de deux
doigts.
Précau- 774. Soit qu'on ne fe ferve que du doigt pour
tîons qu'il ouvrir la poche des eaux , en raclant les mem-
faut prendre . , /v «i t- r •
en ouvrant ^^^^^^-P^^^^^^^ aftoiblir , OU autrement, loit
lapochedes que l'on emploie les cifeaux , il faut bien
eaux. prendre garde de ne pas agir fur la tête de
l'eiifant , en prenant pour la poche dont il s'a-
git 5 la tumeur qui furvient affez fouvent au
cuir chevelu. Il faut éviter avec les mêmes
foins de porter l'inffrument , ou l'ongle , fur
la matrice même , dont la tête , quoique déjà
très-baffe , eff encore quelquefois recouverte.
Il eft alors d'autant plus facile aux perfonnes
médiocrement inffruites de fe tromper , que
l'orifice de la matrice eft caché en arrière ,
• & que cette portion utérine qui recouvre la
tête de l'enfant devient à la longue , & fur-
tout pendant la douleur , aufîi liffe ÔC aufîi
tendue que les nrembranes.
DES ACCOUCHEMEN S. IJJ
Section VI.
De ce que doit faire V Accoucheur après r ouverture
de la poche des eaux»
jy^. Il n'eft jamais plus à propos de toucher devoirs
la femme qu'après l'ouverture de la poche des de rAccou-
eaux ; foit pour s'affurer de la pofition de l'en- ^^^"^ ^P*"^^
r r ij 9 1 A r ■ l'ouverture
tant , Il 1 on n a pu la reconnoitre avant , loit ^^ i^ poche
pour obferver û la .tête s'engage d'une ma- des eaux,
niere favorable ou non ; afin de laiffer agir la
nature , ou de ne pas l'expofer à de vains ef-
forts 5 félon les circonftances.
776. S'il eft néceffaire d'exciter certaines Des con-
femmes à pouffer de toutes leurs forces pour ^eiis qu'on
M / 1 1 M« '1 9 /i • doit donner
accélérer leur délivrance , il n eit pas moins , , ^
^ ^ a la temrae ,
avantageux d'engager celles qui font fujettes après ce mo-
à la defcente de matrice , à une hernie quel- "^^"^*
conque , ou au crachement de fang , &c. à
modérer ces mêmes efforts.
777. Pour prévenir la defcente de la ma- Précau-
trice , quand on a quelque raifon de la crain- tiens qu'il
dre , il ne iiifîit pas d'engager la femme à ne ^^"^ ^^^^^
. ^ ^ ^ relative-
point trop s'efforcer en pouffant en en-bas ; ^^^^^ . ^ j^
l'Accoucheur doit auiîi de fon côté , pendant chute de la
chaque douleur , foutenir , du bout de quel-
ques doigts , le bord de l'orifice de la matrice ,
pour empêcher qu'il ne foit pouffé au-dehors
S3
matrice^
27S L A R T
par la tête de l'enfant; ce qiii arrive fur-tout
lorfque ce même bord a peu de fouplelTe.
L'on obfervera pareillement de ne pas l'entraî-
ner avec les épaules en dégageant le tronc.
Précau- y y g. Quand il exiile une tumeur her-
10ns re ati- j^— ^^ 'l £^^^^ {-^xxQ enforte de la réduire;
vement aux ^ '
hernies. & après fa rentrée 5 on fera de l'extrémité de
pluiieurs doigts , ou au moyen d'une pelotte
convenable , une prelTion fuffifante fur le lieu
même oii elle paroilToit, pour empêcher Tiffue
des parties qui la conftituoient. Il feroit à de-
firer qu'on pût exercer une preffion femblable
lorfque la hernie ne peut rentrer , afin (^e s'op-
pofèr à ce qu'une nouvelie portion d'inteflin ne
s'infinue dans la tumeur ëc ne donne lieu aux
accidens de l'étranglement : comme je l'ai vu
dans une femme qui portoit depuis neuf ans
une épiplomphale aflez volumineufe , &: qui
depuis deux jours faifoit en vain les plus grands
eiforts pour fe délivrer.
Précau- 779* Lorfque la femme eil fatiguée par les
tîons reiati- maux de reins dont il a été parlé ci-devant ,
vement aux ^^ |^^- ^^^^ ^^^^g jç5 lombes une ferviette rou-
oouleursdes / . ,
reins» lée OU pliée en plufieurs doubles félon fa lon-
gueur, avec laquelle deux aides lui foulevent
& lui appuient cette partie pendant chaque
douleur. Cette précaution , indépendamment
de ce qu'elle diminue un peu Fintenfité des
DES ACCOUCHEMENS. 279
douleurs dont il s'agit, eft fouvent néceflaire
dans les derniers momens de l'Accouchement
pour favoriier la fortie de l'enfant. On ne
peut guère s^en difpenfer^ fur -tout chez
les femmes qui font couchées à plat ; qui
ont les feffes enfoncées & cachées dans
l'épaifTeur des matelas, & qui manquent' de
forces ou de courage pour foulever le fiege
pendant les dernières douleurs , en s'appuyant
fur les épaules &: ks talons.
780. Quand la femme éprouve dans la partie Précau-
poftérieure des cuiffes &; des jambes de ces ^'^"^ rekti»
. vement aux
crampes, fouvent moms fupportables que les crampes,
douleurs , même les plus fortes , de l'Accou-
chement , on doit chercher à les en foulager ,
en faifant des fridlions feches dans toute l'é-
tendue de la partie afFeftée : ou bien eh agif-
fant différemment félon les circonftances.
781. Quand la tête de l'enfant commence Des foins
à faire effort contre les parties extérieures , on ^^^'^^^s^ ^®
1-1 ' 1 • » 11 r . dernier
doit les préparer de manière qu elles ne foient pas ^^^^^ ^e
endommagées dans les derniers momens. Outre l'Accouche-.
les corps gras, tels que le beurre, qu'on aura "^^^^*
foin d'y appliquer fouvent, .on introduira deux
doigts à l'entrée du vagin , pour l'élargir in-
-fenfiblement de même que la vulve , foit en
écartant les doigts fuccefîivement en différens
•fens , foit en appuyant en en-bas du côté du
S4
28o L' A R T
périnée ; mais on ne doit agir ainfi que dans
l'intervalle des douleurs ; fe bornant , pendant
qu'elles ont lieu , à foiitenir de la paume d'une
main le périnée , plus ou moins diftendu , afin
d'en .prévenir la déchirure , en empêchant la
tête de fortir trop brufquement.
782. Ces fortes de préparations ne font ja-
mais plus néceffaires que dans un premier Ac-
couchement. Leur omiiîion alors en difpenfe
même d'ordinaire pour les Accouchemens fui-
vans ; parce que le périnée s'étant déchiré ne
fe réunit qu'imparfaitement , & que les autres
parties ne reprennent jamais leur reifort na-
turel.
783. Quand l'extrémité poflérieure de la
tête elt engagée dans la vulve ^ comme dans
une efpece de couronne , fi le frein n'eil pas
alors trop diflendu , on permet à la femme de
fatisfaire au befoin qui la prefTe de pouffer en
en-bas ; 6c pendant ce temps , fans difcontinuer
de foutenir le périnée ^ ou favorife l'iffue de la
tête en la preffant en-deffous & vers l'anus de
la femme , comme pour obliger l'occiput à
s'élever du côté du mont de Vénus.
784. Le vulgaire penfe que l'Accoucheur 5
dans ce moment , va prendre la tête par les
oreilles pour la tirer à lui. S'il efl ridicule de
.le croire , il le feroit bien davantage de pro»
DES A CCOU C H EMEN S. 28 I
pofer ce moyen , ainfi que l'a fait un Méde-
cin {a) 5 dans une autre occafion. Il ne convien-
droit pas mieux de vouloir qu'on infinuât les
mains de chaque côté de la tête , pour la fai-
fir ; ou que l'on introduisît plusieurs doigts
dans l'anus de la femme pour preffer cette
t^to. de derrière en-devant.
785. La tête étant prefque fortie , on achevé pg \^ ^^^
^e la dégager en la relevant de plus en plus niere dont
vers le pubis , ou en infmuant l'index d'une ^^ f,*^ ^^^
r A / A • • / °^ dégager
main fous un des côtes de la mâchoire infé-iatête &ies
Heure. Auffi-tôt après on tourne la face vers épaules de
l'une des cuifTes de la femme , mais en obfer- ^^ ^^^'
vaut que ce foit vers celle où elle tend à fe
tourner d'elle-même. On s'affure enfuite de
la iituation des épaules à l'égard du détroit
inférieur ; on pouiTe l'une d'elles vers le fa-
crum , & on amené l'autre fous le pubis , quand
elles ne fe font pas ainii placées naturellement.
On les entraîne enfuite , de même que le reile
du tronc , en tirant avec ménagement fur la
tête 5 tandis que la mère de fon côté fait ce
qu'elle peut pour s'en délivrer.
786. On ne doit jamais fe permettre de faire
de grands efforts en tirant fur la tête & le col
(^) M. Raulin, Traité d'Accouchement, fait par
ordre du Gouvernement.
282 E A R T
de l'enfant , dans les vues d'extraire le tronc , !
quand la largeur des épaules y apporte quel- \
ques obftacles , parce que ces efforts font on ;
ne peut pas plus dangereux. Il faut en pareil ]
cas introduire l'index de chaque main fous les i
aiffelles pour s'en fervir en manière de cro- '
chet ; & fi cela ne fuffit pas , on y applique ;
des lacs , ou bien on fe fert des crochets mouf- \
{es qui terminent les branches du forceps /r^/2- ']
cals , ou de quelqu'autre à - peu - près fem- \
blable.
787. Il faut avant tout^ quand les épaules ;
ne viennent pas aifément , leur faire prendre
la fituation ci - deffus indiquée : car les plus
petites même ne peuvent fortir tranfverfale- '
ment qu'avec une extrême difficulté : il eft fa- ;
eile de s'en rendre compte. \
SectionVII. I
De quelques précautions particulières relatives â \
chaque pojition de la tête ^ ou à cT autres cir-^ 1
confiances qui rendent quelquefois V Accouche^ \
ment naturel plus difîciU.
Autres pré- 788. Des circonftances qu'il feroit trop long '•
d'expofer ici peuvent ajouter aux difficultés i
naturelles de l'Accouchement , en s'oppofant 1
ment na:u- plus OU moins au mouvement de pivot par '
rel. ;
cautions re
latives à
l'Accouche-
DES ACCOUCHEMENS. 283
lequel l'occiput, ou le front, vient fe placer
vis-à-vis l'arcade du pubis , dans le cas où la
tête s*efl engagée diagonalement dans la cavité
du baifin. On épargnera donc quelques diffi-
cultés à la femme en favorifant à propos ce
mouvement de rotation ou de pivot , & l'on
abrégera fouvent de beaucoup le travail de la
nature.
789. Quand la tête fe préfente dans la troi- De ce qu'il
fieme poiition , ce qui eft affez rare , ii le baf- ^^^^ ^aî»"e
fin de la femme efî: un peu refferré de devant ^"^" ,^^^^^
^ ^ ^ le preiente
en arrière , dans fa partie fupérieure , il faut dans la troi-
en avançant la main , ou plufieurs doigts feu- ^^^"^^ P°^^"
lement , à l'entrée de la matrice , détourner
l'occiput de deffus la fymphife du pubis & le
diriger vers l'une ou l'autre des cavités coty-
loïdes : ce qui s'exécute le plus fouvent avec
une forte de facilité au moment de l'ouverture
de la poche des eaux. Cette précaution peut
épargner à la femme les douleurs d'un travail
encore bien plus long que dans les premiers
cas & quelquefois même infrudueux.
790. Dans la quatrième & cinquième po- Pfécau-
iitions de la tête , il faut aulîi s'efforcer de ra- ^°"^ ^.^ ^^^~
^ ^ ^ ves a la qua-
mener l'occiput vers l'une de ces cavités co- même &
tyloïdes , pour qu'il puiiTe enfuite fe tourner cinquième
fous l'arcade du pubis , au liau de fe .porter i^^^^
vers la courbure du facriim. En dirigeant ainii
284 V A R T
le derrière de la tête , à mefure qu'elle s'en-
gage , dans l'une ou l'autre de ces pofitions ,
on ne fait fouvent que favorifer le travail de
la nature , qui tend à lui faire fuivre cette
marche ; mais quelquefois aufîi on lui prefcrit
en quelque forte des loix , & la facilité de
l'Accouchement efl: l'ouvrage de l'art.
Précau- yc) i . Il feroit à fouhaiter qu'on pût changer
îlons reiati- j^ ^^^^ j^ fixieme oofition de la tête , & la
ves a la 11- ^ , ^
xieme pofi- réduire à l'une des deux premières ; mais on
tion de Ja ne doit pas efpérer d'y parvenir , même en
portant la main dans la matrice au moment
de l'ouverture des membranes ; par rapport à
la difficulté de faire rouler le tronc de l'enfant
dans le même fens que la tête : à plus forte
raifon lorfque les eaux font écoulées depuis
long-temps , & que la tête eft déjà engagée
dans le fond du bafîin. On ne pourroit, dans
ce dernier moment , porter la face en-deffous
qu'en lui faifant parcourir la moitié de la cir-
conférence du baiîin ; & ce mouvement qui
fe feroit entièrement alors aux dépens de la
toriion du col , le tronc étant ^xè , & étroi-
tement ferré dans la matrice , feroit on ne -
peut plus dangereux pour l'enfant.
Autres yc)2. Dans ks meilleures pofitions , comme
précautions ^^^^ ^^^ autres', la tête s'engaee quelquefois
rclîit'VÊS a <j sj \. \.
de manière que le front defcend davantage
toutes ces
DES ACCOU CHEMEN S. iSj
que l'occiput ^ & qu'elle vient préfenter fon
plus grand diamètre , dans toute fa longueur, pofitions.
au détroit inférieur ; ce qui produit le plus
fouvent des obflacles infurmontables à fa for-
tie. Il eft facile de prévenir ces obilacles , en
changeant de bonne heure la fituation de la
matrice , & en foutenant un peu le devant de
la tête de l'enfant , pour forcer l'occiput à
defcendre. Nous expoferons par la fuite , d'une
manière plus détaillée , ce qu'il faut faire en
pareille circonflance. Voyc^^ §. 1213, jufqu'au
§. 1220 incluiivement.
, 793. 11 eil: très-ordinaire de voir naître l'en- Précau-
fant avec le cordon ombilical entortillé autour ^io"* reiati-
du col : cette difpolition , fans oppofer à la ^^^e^ent dû
fortie de la tête les obftacles qu'on lui attribue cordon fur
communément , exige quelques précautions ^^ ^^^ ^^
de la part de l'Accoucheur ; mais ce n'efî: que
quand la tête ell au-dehors ; afin qu'en déga-
geant le tronc , l'ombilic de l'enfant , déjà ti-
raillé 5 ne fe déchire pas, &: qu'on n'entraîne
point le placenta en même temps.
7 94. Quelques Auteurs ont confeillé , pour
éviter en pareil cas le déchirement de l'om-
bilic, ainfi que pour faciliter la fortie du tronc
de l'enfant, & empêcher que \q placenta ne foit
entraîné enimême temps, de défentortiller le
cordon , en le faifant paffer autant de fois par-
285 r A R T
deffus la tête, qu'il forme de circulaires fur le
col : ou bien de tenir la tête d'un côté contre
la vulve, & de faire fortir le tronc en le re-
courbant fur lui-même. Pour peu que l'on ren-
contre de difficultés à fuivre ces préceptes , il
f^ut couper le cordon , &: fur-tout quand la
face de l'enfant eft tuméfiée & livide , afin de
prévenir les effets d'un plus long étrangle-
ment.
795. On expofera dans la fuite les indica-
tions particulières que préfentent les autres
efpeces d'Accouchemens , qui peuvent appar-
tenir au premier ordre , ainfi que les circonf-
tances variées , qui , en les compliquant affez^
fouvent , les rendent contre nature.
5if»' ^ ^^
VES ACCOUCHEMENS. 287
CHAPITRE IV.
Des foins quon doit donner à l'enfant
nouveau-né, . %
796. LjES premiers foins qu'exige l'enfant
doivent être difFérens félon l'état où il fe trouve
au moment de fa nailTance*
Section première.
Des foins quon a -coutume d'accorder à t enfant ,
m fans accuiens,
797. Dès que l'enfant eft forti, on le couche Des foins
tranfvérfalement entre les jambes de fa mère , ^^'^/* ^^^^
& affez près d'elle pour que le cordon ne foit f^^
mt non-
point tiraillé ; on le tourne fur un de fes cô- veau-né,
tés , de manière que le fang & les eaux qui
découlent de la matrice ne lui tombent pas
dans la bouche.
■ 798. Flulieurs Accoucheurs font dans l'ufage Du temps
de laiffer l'enfant dans cet état pendant quel- ^!^^^ *^°"'
A r 1 Vient de
ques mmutes, oL même plus , fans toucher au laiffer l'en-
cordon ; ayant la précaution de foulever un fant fur le
peu les couvertures poiir qu'il puifle refpirer : ^^ «^^^^vai^*
îcindis que beaucoup d'autres fe' donnent â
288 L'A R T
peine le temps de lier & de couper le cordon
pour éloigner cet enfant de fa mère.
799. Il faut ne le laiffer , en effet , que le
moins de temps pofîible fous les couvertures ;
parce qu'il ne peut y refpirer qu'un air humide
& prefque toujours infedé , bien différent de
cet air pur & tempéré qui conviendroit ii fort
à la délicateffe de fes organes.
Des Hga- g 00. L'ufage de faire deux ligatures au cor-
tures quon ^^^ paroît auffi ancien que l'art même. La
fait au cor- . , . , 1 ■ 1
don. cramte dune hemorrhagie dangereufe , en
voyant couler quelques gouttes de fang des
vaiffeaux divifés , plutôt que l'hémorrhagie
même , femble y avoir donné lieu. On ne
pourroit s'élever aujourd'hui contre cet ufage
fans s'expofer à être taxé d'ignorance & d'im-
péritie , tant il a été refpe£i:é dans tous les
temps.
Dei'utiiité, 801. Ces ligatures ne paroiflent cependant
ôcdesincon- p^g elïentiellement néceffaires dans l'ordre na-
véniens de , .^ ,
ces lieatu- turel; piulque les vailleaux du cordon, coupe
res. à quelques pouces de l'ombilic , ne verfent
tout au plus de part & d'autres qu'une demi-
once 5 ou une once de fang , &; fouvent moins;
& que ce fluide s'arrête enfuite de lui-même.
Ces ligatures ne font pas feulement inutiles
dans le premier moment ^ mais elles peuvent
encore devenir nuifibles.
802.
DES ACCOU CHEMEN S. 289
802. Celle qui fe pratique fur la portion de
cordon qui refte à l'ombilic , toujours contraire
aux. enfans pléthoriques , dont la naiiTance ,
plus ou moins laborieufe , a donné lieu à des
embarras fanguins dans les principaux viiceres,
l'eft bien plus à ceux qui naiffent dans un état
d'apoplexie , ayant la face livide & gonflée ,
& avec des marques , par-tout, d'engorgement
profond ; car elle ne manque pas d'afîlirer leur
perte , en s'oppofant à l'évacuation qu'il efl fi
important alors de procurer par le cordon.
80^. Cette même lieature , daneereufe dans ^
. ^ ... , . Du temps
ces circonitances & toujours inutile d ail- où il faut lier
leurs dans le premier moment , peut devenir le cordon,
très-néceffaire par la fuite ; car on a vu des
enfans périr d'hémorrhagie par le cordon om-
bilical , dont la ligature avoit été mal faite ,
ainli que d'autres qui ont été confidérablement
affoiblis par cette perte , furvenue le lende-
main & même le furlendemain de leur naif-
fance. Puifqu'on ne peut éloigner des enfans
tout ce qui pourroit, dans ces premiers temps ,
forcer le fan g à reprendre fon cours vers les
vaifîeaux ombilicaux, il faut donc lier le cor-
don , & le faire avec foin.
804. Pour faire cette ligature on réunit De lama-
d'abord cinq ou fix brins de fil de Bretagne ; ^^iere de lier
on en fait un circulaire fur le cordon qu'on ar- ^ ^^^ ^"'
Tome. /, T
2C)0 U A R T
rête par le nœud fimple ; enfuite un deuxième
& troîiieme tours fixés par deux nœuds : en
obiervant que la ligature foit allez ferrée pour
réfifler ^ au befoin , à l'impulfion du fang.
Quand le cordon ell gras & comme œdé-
mateux , il vaut mieux faire deux ligatures ,
à cinq ou fix lignes de diftance , qu'une feule ;
parce que la première ^ quoique très-ferrée en
apparence , n'oblitère pas toujours les vaif-
feaux.
Précau- 805. Quelques Accoucheurs ont recomman-
tionsrecom- j^ d'exprimer de ce bout de cordon , avant
mandées 1 1 i- 1
avant la li- ^^ ^^ ^^^^ , le peu de fang qu il contient ,
gature du ainfi qu'une partie de cette humeur jaunâtre
cor on. ^ muqueufe qui en infiltre le tifiii cellulaire :
précaution futile , mais que bien des gens
exigent de nous , parce qu'on Jeur a fait croire
que le germe de plufieurs maladies fe trouvoit
dans cette humeur , ou provenoit de la cor-
ruption de ce peu de fang qu'on retire par
exprefîion des vaiffeaux ombilicaux.
De l'en- ^o<^- L'ufage efl de lier le cordon à deux
droit où l'on pouccs, OU environ 5 de l'ombilic : il faut s'y con-
çoit lier le f^j-j^gj- ^ parce que le vulgaire croit que celui-
ci eft plus enfoncé ou plus faillant , félon que
la ligature dont.il s'agit a été faite plus près
ou plus loin du ventre. L'Accoucheur doit
en penfer différemment. Le cordon ne fe dé-
(
DES Accouche M EN S. 291
tache jamais dans Tendroit lié , mais toujours
dans le lieu de ce cercle que forme l'épiderme
de l'enfant , fans qu'on puiiïe en donner une
explication bien claire.
807. La ligature qui a pour but de s'oppo- De j^ ]jg3_
fer à l'écoulement du fang de la mère par la ture qu'on
veine ombilicale , n'efi: pas feulement inutile, ^^ ."'^
' ^ ■' bout du cor-
comme on l'a déjà dit ; en s'oppofant au donquirefte
dégorgement du placenta , elle peut , en gé- ^u placenta,
néral rendre la délivrance un peu plus diffi-
cile. On ne doit jamais la faire, parce qu'elle
n'eil eflentiellement néceffaire dans aucun
cas : c'efl la pratique que j'ai toujours fuivie
& enfeignée. Smellié en avoit reconnu &:
annoncé tous les avantages long-temps avant
nous. ^
808. Cette ligature n'étoit pas abfolument
indiquée chez ces femmes qui , au rapport de
quelques Obfervateurs , ont perdu plufieurs
pintes de fang par la veine ombilicale. L'iner-
tie de la matrice préfentoit alors une indica-
tion bien différente ; il falloit faire contrarier
ce vifcere , & diffiper l'engourdifTement de
fes fibres , l'hémorrhagie fe feroit arrêtée fans
ligature ; ainfi que la perte s'arrête après la dé-
livrance , à mefure que la matrice fe refferre
fur elle-même. Plufieurs fois l'expérience m'a
été garant de cette alTertion.
T 2
tc^i n A R T ^
X
s E C T I O N I L
;i
Des fccours qu'on doit donner à Venfant qui j
naît dans un itat morbifiqiie, \
Etat où 809. Plufieurs enfans naiïTent dans un état !
peut e trou- (^'apopi^xie , d'aiitrcs dans un état d'afphixie , i
ver 1 entant V- ^ . 1
au moment OU de moft apparente , & quelques-uns vien- i
de fa naii- nent fi foibks , qu'on ofe à peine fe flatter de j
fance, 1 • \
les ranimer.
Des foins 8 10. La feûion du cordon , par rapport au j
qu'il exige dégorgement qu'elle procure , eil le fecours i
roît dans une ^^ P^^^^ efficace qu'on puiffe donner aux pre- '
efpeced'apo- miers : car il ne feroit pas moins dangereux j
piexie. ^g laiiTer ce cordon entier que de le lier. j
811. Ayant expofé ces enfans à un air libre \
&C tempéré , on retire de leur bouche les |
glaires qui la rempliffent affez fouvent , & l'on \
établit chez eux une efpece de refpiration ai-- !
tificielle 5 en foufîlant à plufieurs reprifes dans i
la bouche , pendant qu'on pince un peu le \
^nez, &C en comprimant enfuite, autant de fois, !
la poitrine , mais avec précaution. On irrite \
d'ailleurs la membrane pituitaire de ces en- 1
fans avec la barbe d'une plume ; on leur ap- ■
proche du nez un peu d'alkali volatil : on
leur frotte les régions temporales , celle de !
i'épine ôc du cœur avec des linges trempés .:
DES A C COUC H E MEN S. 293
dans une liqueur fpiritueufe quelconque.
8 1 2. Ces derniers fecours doivent être bien Des foins
moins épargnés aux enfans qui nailTent pâles ^^^ ^"^
, Y . a r donner a-
& décolorés ; qui ont les membres nalques , penfant ,
& qui paroifTent , en un mot , dans cet état quand il naît
^1 • o, 1 ^ r ^ dans un état
moyen entre la vie ex la mort , connu lous j, ^ , . .
•^ ^ ^ ' dafphixie,
le nom d'afphixie.
813. Les fripions feches faites avec des
linges chauds dans toute l'étendue de l'épine
6c l'infuflation de fumée de carte dans l'anus ,
ne doivent pas être négligées dans ce dernier
cas. On peut aufîi très-utilement faire couler
dans la bouche de l'enfant une ou deux gouttes
d'alkali volatil dans une petite cuillerée d'eau.
Au défaut d'alkali , on leur met fous le nez de
î'oignon , ou de l'ail écrafé.
814. Des enfans à qui l'on avoit adminifiré
quelques-uns de ces foins avec trop d'écono-
mie , ou peut-être qui n'en avoient été pri-
vés que parce qu'on les croyoit morts , ont
été retirés vivans , plufieurs heures après , de .
deflbus les linges où ils étoient déjà en quel-
que forte enfevelis : ce qui fait croire qu'on
auroit pu en fauver un grand nombre d'autres ,
en s'occupant plus férieufement de leur confer-
vation.
81). On penfe communément, qu'il eft Des pré»
eflentiel de tenir, pendant quelque temps ^ près "^^^^°^^
T3
294 ^'^ R T
qu'il faut de leur mère , & fans couper le cordon ombl-
prendre en- Yic2\ , les cnfans qui nailTent dans un excès de
faJs qui font ^1^^^^^ ^^ confidérable , quil y a peu d'efpoir
foibles» de ies conferver. Cette précaution n'ell pas
feulement inutile , elle peut encore devenir
nuifible à l'enfant. Le paffage du fang des vaif-
feaux de la matrice dans ceux du placenta , &
vice verfd , ne fe falfant plus alors , &; la cir-
culation étant prefque éteinte dans le cordon y
l'enfant ne peut être revivifié par fa mère ,
comme quelques-uns l'ont penfé. Elle ne peut
lui communiquer qu'un peu de chaleur , qu'il
feroit facile de lui procurer d'ailleurs. L'en-
fant , par ce prétendu fecours , fe trouye privé
de plus réels 6c plus efficaces , qu'on ne peut lui
adminiftrer qu'après l'avoir éloigné de fa mère,
ïnconvé- ^ï^' ^^^ ^^^^ ^Y ^ pl^^^ de pulfation dans
ràens des les arteres du cordon , il faut en faire la {ec-
ams ou es ^^^^^ , j^ ligature v devient inutile dans ce pré-
lavages fpi- ...
ritueiix. mier moment , puifqu'il n'y coule plus de fang.
Après avoir retiré l'enfant de defîbus les cou-
vertures 5 on le tient chaudement , & on lui
donne les foins indiqués au § 8 1 1 & fuivans.
On peut auiîî le baigner dans l'eau tiède mêlée
avec du vin : mais on ne doit jamais les plon-
ger dans l'eau-de-vie pure , dans des vins fpiri-
tueux 5 &CC. J'ai vu des enfans qui ont manqué
d'être vidimes de la trop grande crédulité
DES ACCOUCH EM E N s. 295
de leurs parens au fujet de pareils bains.
817. A la fuite des Accouchemens naturels,
jmais qui ont été difficiles & très-longs , foit
à caufe du peu de largeur des détroits du baf-
fin 5 ou de la réfiftance des parties molles , les
enfans apportent au fommet de la tête & un
peu en arrière une tumeur plus ou moins vo-
lumineufe , & pour l'ordinaire affez pâteufe :
le crâne même fe trouve plus alongé , ou il
a éprouvé d'autres changemens qui le font pa-
roître difforme : quelquefois aufli les os font
déprimés dans certains endroits , ou bien ils
font fradurés , & il y a enfoncement des
pièces.
818. Quand la tumeur du cuir chevelu n'eft soins qu'on
£mplement qu'œdémateufe, elle fe difîipe très» doit donner
aifément & en peu de temps : il fuffit de l'é- ^ ? ^.J^^
i ^ ^ qui naiilent
tu ver plufieurs fois avec du vin , de l'eau ma- avec une tu-
rinée , ou une infufion vulnéraire. Cette tu- "^eur fur la
meur fe réfout plus difficilement , lorfqu'elle ^^^^' ^ Y^^^_
eit fanguine , & fur-tout quand le fang , comme ture aux os
je l'ai rembarqué pluiieurs fois, efl: épanché fous ^^ crâne,
le péricrâne , ou fous les tégumens , &: qu'il y
ell coagulé. Quelquefois on eil obligé d'ou-
vrir cette efpece de tumeur.
8 1 9. Le public imagine que l'Accoucheur doit
pétrir la tcte de l'enfant pour la reilituer dans
fa forme naturelle, qu'elle paroît avoir perdue
T4
1^6 L A R T
dans l'Accouchement , & bien des Matrones
font. encore dans la même opinion. Quoique
de pareilles prenions , méthodiquement faites ,
n'aient rien de bien dangereux pour l'enfant ,
nous penfons qu'il eft plus falutaire de les
profcrire ; parce que la tête reprend d'elle-
même fa conformation naturelle. Ce n'eft que
quand il y a fraûure avec enfoncement aux
os 5 qu'il faut s'en occuper ; mais c'eft alors bien
moins par rapport à la difformité de la tête ,
qu'aux accidens qui dépendent de la frafture,
ou de la déprefiion- des os. Ce cas doit être
le partage d'un homme inftruit , &: non d'une
Sage-femme, i ,
L'Accou- 820. Après un Accouchement contre na-
cheur peut ^^^^ ^ laborieux, l'Accoucheur a quelquefois
avoir une . ^ ^. ^
luxation ou ^^^^ fradure OU une luxation à réduire ; parce
une fraaure qu'il ne peut toujours, malgré les plus exa^ies
uire. précautions , épargner ces accidens à l'enfant :
ce qui devroit l'engager à le bien examiner
avant de l'abandonner aux foins de fa gou-
'vernante.
821. L'enfant peut naître avec quelques
vices de conformation qu'il eil: important de cor-
riger , pour ainfi dire, fur le champ ; parce qu'ils
de confor- s'oppofent , les uns à la refpiration , les autres
tnationauffi ^ /^ f.icciou , à la déglutition, OU à l'éjeaion
tôt que l'en- ^^
fant eft né. ^es urines ôc des excremens. Heureux ! fi 1 art
On
eft
obligée
0
de
corriger cer-
tains
vices
DES AC C OU C H EM ENS. l^J
à ce fujet n'étoit jamais en défaut. Le détail
de toutes ces chofes appartient plus fpéciale-
ment à un traité de Chirurgie , ou de mala-
dies des enfans , qu'à celui dans lequel on ne
s'eft propofé que de parler des opérations re-
latives à l'Accouchement.
SectionIII.
Suite des foins quon a coutume de donner aux
enfans nouveaux-nés,
822. Après avoir fatisfait aux indications
preflantes du côté de la mère , l'avoir délivrée ,
& mife en état de paffer quelques inflans fur
le petit lit , l'Accoucheur doit de nouveau jet-
ter fes regards fur l'enfant. Il préfidera à
l'emmaillottement , afin d'en écarter ce qui
pourroit être nuifible ; enfuite il indiquera la
manière de gouverner l'enfant dans les pre-
miers temps.
823. Prefque tous les enfans font couverts
d'un enduit gras & vifqueux qu'il eft à propos
d'enlever , non-feulement pour la propreté ,
mais encore pour faciliter la tranfpiration à
laquelle il s'oppofe fortement.
824. Pour nettoyer facilement la peau & j^^ j^
la dépouiller de cette efpece de pommade , niered'enie-
il faut commencer par détremper celle-ci avec ^^^ ^^ ^^^
ma-
29& LA R r
madequîre-un peu d'huile , OU de beurre, afin de k
couvre la rendre plus coulante , & moins vifqueufe :
^^^"' elle s'enlève enfuite en effuyant légèrement
avec un linge doux. Autrement , étant obligé
de frotter fortement avec ce linge , on irrite
la peau , qui devient comme éréfipélateufe
dans ces endroits. On lave enfuite l'enfant
avec de l'eau tiède & un peu de vin , on le
baigne même fi on le juge à propos ; mais
on ne doit point le mettre dans l'eau froide >
dans ce premier moment , parce que les ef-
fets peuvent en être trop fâcheux.
Section IV.
De Pemmaillottemcnt des enfans nouveaux-nés.
825. Chaque peuple a fa manière de vêtir
i ou d'arranger l'enfant nouveau-né : mais il ne
peut , à cet égard, y avoir d'ufage plus contrah*e
à l'intention de la nature que celui du maillot ^
depuis fi long-temps adopté parmi nous , &:
malheureufement encore trop connu dans la
plupart de nos Provinces.
Utilité du 826. De toutes les parties qui compofent
bandage ce maillot, aucune ne paroit plus néceflaire
*^ue ^amour ^^^^ le petit bandage que l'on met autour du
du ventre de Ventre de l'enfant, foit pour foutenir le bout
l'enfant. ^^ cordon jufqu'au moment de fa chute , foit
DES Ac CO UC H EM ENS. 299
pour prévenir la hernie ombilicale , en atten-
dant que l'anneau fe foit afTez refferré pour
s'y oppofer de lui-même.
827. Dans le premier temps ce bandage De lama-
doit être fait de trois compreffes ; favoir , deux ^le^-edefaire
^ , ce bandage.
de la largeur de plufieurs pouces en quarre,
& d'une autre affez. longue pour faire le tour
du corps. On pratique à l'une des premières ,
& dans fon milieu , une ouverture du dia-
mètre de fix à huit lignes pour y piffer le
cordon , qu'on renverfe enfuite fur le côté
gauche du ventre ; on place la féconde com-
prefle par-defliis , & l'on foutient le tout de
la troisième , dont on fait autour du corps
un circulaire médiocrement ferré.
' 828. Quoique le cordon tombe le quatrième
ou le cinquième jour , & que l'ombilic foit en-
tièrement cicatrifé au huitième au plus tard,
il n'efl pas moins utile de continuer encore ce
petit bandage pendant quelques femaines : mais
l'on fera la première compreiTe un peu plus petite
& plus épaiffe , afin que la preilion fe faffe
plus exaâ:ement fur l'anneau ombilical , & ré-
ponde davantage aux vues qu'on fe propofe :
cette compreffe , alors , ne doit plus être échan-
crée dans fon milieu.
829. On ne doit d'ailleurs emmaillotter Delama-
l'enfant que le plus ûmplement poâlble , & ne niere dont
300 L' A R T
on devroit l'envelopper qu'autant que l'exigent la faifon &
habiller j^ propreté. La tête ne devroit être couverte que
veau-nér^" ^'^^^ Seguin & d'un bonnet, le col d'un fichu,
îa poitrine & les bras d'une petite chemife &
d'une camifoîle , que nous appelions brajjîercs ;
le refte du corps , depuis le deflbus des aif-
felles jufqu'aux pieds, d'un lange de toile &
d'un autre de futaine , ou de laine , dont on
relèvera l'excédent au-devant des jambes r on
affujettira le tout avec à^s épingles , & non
avec des bandes.
Delà né- 83 G. Les nourrices font intéreffées à tenir
ceffite de îeurs enfans dans la plus grande propreté : ce
^^'erTI^s Hn- ^'^^ qu'en les changeant de langes , auiîî-tôt
ges de l'en- qu'ils font gâtés , & en leur nétoyant chaque
fant. fQJ5 içg feiTes & les environs avec de l'eau
tiède, qu'on les préfervera de ces rougeurs
& de ces excoriations , qui font autant enne-
mies du repos de ces malheureux .enfans que
de celui des femmes qui les allaitent.
Delà ma- ^31' On couche l'enfant dans un petit ber-
nleredecou- ceau, OU panier garni, appelle Barcelonnettc ^
^ ^ & l'on croife quelques rubans par-delTus , pour
Tempêcher d'en fortir en fe remuant ; fur-tout
quand il devient plus fort.
inconvé- 832. L'ufage de bercer les enfans leur de-
riens de ber-yient fouvent très-nuifible , par rapport aux
cer es en- ^^^^^^q^q^q^^ q^^ç ^^s fecouiTcs répétées peu-
DES A C COU CHEMEN S. 3OI
vent produire dans fa frêle organifation. Lés
nourrices abandonneroient fans doute cet ufa-
ge , malgré l'efpece d'avantage qu'elles y trou-
vent , fi elles étoient convaincues que le fom"
meil , qu'elles procurent à leurs nourrifîbns ,
par ces fecoufles fréquentes , n'eil: qu'un fom-
meil centre nature , & plutôt un état coma-
teux & d'étourdiffement qu'un doux repos.
833. Le choix de l'air qui convient à l'en- Delaqua-
fant nouveau-né n'eft pas moins important que ^^^^ ^^ |'^^
, . , 1. o 1 1 r • iî qui convient
celui des alimens oC des autres choies qui 1 en- ^l'enfant.
tourent. Sa chambre doit être bien expofée &
bien percée , pour qu'on puiffe concilier à ce
fluide la falubrité néceffaire. Cette chambre
doit être auffi , autant qu'il eft poiîlble , éloi-
gnée du grand bruit, pour que l'enfant puiiTe
y dormir tranquillement , & que fon réveil ,
fur-tout 5 ne fe fafle pas en furfaut. Il n'efl pas
moins efTentiel qu'il foit couché en face de la
lumière ; c'eft le moyen d'empêcher qu'il ne
devienne louche.
834. L'enfant peut fe pafTer de nourriture le Du temps
premier jour ; mais il ne convient pas de con- °" ^^ ^^^^
,. . f. 1 i\ 1 commencer
tinuer cette diete ngoureuie au-delà de ce àfg|j.g g^^,
terme. En attendant on lui fait avaler de temps dre de la
en temps quelques cuillerées d'eau fucrée , ou ^°^^^^*"'
mielée , à deflein de détremper un peu le mè-
coniuruy dc de favorifer fon iffue. Bien des gens
nourriture a
30Z E A R T
lui font auiîl prendre l'huile d'amandes douces
& le firop de chicorée à la dofe d'une once ,
ou toute autre chofe femblable dans la vue de
le purger.
De la ma- 835. Nous approuvons affez les légers pur-
niere de les g^tifs , mais nous préférons à ce mélange d'huile
le premier ^ ^^ ^^^^P ' ^^ dernier avec deux fois autant
temps. d'eau commune pour le rendre plus coulant.
L'huile d'amandes douces ne convient que lorf-
que l'enfant efl tourmenté de coliques. Nous
continuons l'ufage du firop , mais à plus petite
dofe , jufqu'à ce que cette efpece de jaunifTe ,
qui furvient affez ordinairement dès les pre-
miers jours 5 foit entièrement difîipée.
836. Les enfans allaités par leur mère ont
moins befoin de ces fecours étrangers qiie les
autres , parce que le premier lait appelle colof"
îrum^ étant plus féreux que celui qu'on leur
procure fouvent d'ailleurs ^ remplit parfaite-
ment Tes mêmes indications. Il feroit facile de
procurer les mêmes qualités au lait de la nour-
rice 5 fi elle vouloit s'ailraindre à un régime
convenable.
Des aii- 837. AucuH aliment ne convient mieux à
mens qui l'enfant que le lait de fa mère. Quoique les
conviennent / 1 1 •
à l'enfant, niammelles ne le gonflent que le deuxième ou
le tjjpiiieme jour après l'Accouchement 5 on
ne doit pas en conclure que ce fluide ne corn-
DES ACCOUCHEMENS. 3O3
mence à s'y filtrer qu'à cette époque , &: que
l'enfant n'a pas befoin de nourriture avant ;
ainfi que pluiieurs l'ont malheureufement cru.
La mère doit lui préfenter le tetton dès les pre-
miers momens; mais la nourrice étrangère ne
le fera que plus tard.
838. Au défaut du lait de la mère on donne
celui d'une autre femme. Quoique le lait des
animaux réuiîiiTe fouvent afîez mal dans ce
pays , on efl cependant obligé quelquefois d'y
avoir recours, pour pluiieurs jours. On donne
alors le lait de vache , afFoibli avec un tiers
d'eau commune , ou une décoftion d'orge. On
a préféré jufqu'ici le lait de chèvre , à ce der-
nier 5 lorfque des circonftances particulières
ne permettoient pas de donner de nourrice à
l'enfant ; foit parce qu'on l'a cru plus analogue
avec le lait de la femme , foit parce que la
chèvre fe prête plus volontiers à la fuccion
de l'enfant, & s'y accoutume fans peine.
839. Il ne convient pas davantage d'habi- Du temps
tuer l'enfant à ne tetter qu'à certaines heures °" ^^ ^^^^
du jour 5 que de le préfenter au fein toutes les ^.^^^
fois qu'il s'éveille ou qu'il crie. Il faut l'allai-
ter quand il a faim : avec un peu de foin , la
nourrice pourra diilinguer les cris excités par ce
befoin d'avec ceux que font pouffer la douleur
ou la gêne.
304 r A R T
840. La noiifrice ne devroit allaiter fon en-
fant que quelque temps après fes repas , li ce
n'cfl dans le cas où l'on voudroit rendre fon lait
médicamenteux : alors elle laiffera moins d'in-
tervalle. Celle qui a foufFert long-temps de la
faim doit prendre quelque fluide un quart-
d'heure avant que de donner à tetter. Elle ne
doit jamais le faire dans un état d'ivreffe , de
violente paflîon , ni dans l'effet d'un purgatif.
Des incon- 84 1 . La bouillie, dont Tufage paroît fi généra-
véniens de ig^iej^t adopté, ne convient jamais moins à l'en-
^rdinaire ^^^^ 4^^^ ^^^^ ^^ premier temps de fa naiflance.
& de celle C'eft avec raifon qu'on la regarde comme le
qu'on peut y pj^^^ pemicieux de tous les alimens qu'on puiffe
après quel- ^^^^ donner alors : l'exemple du grand nombre
ques mois, d'enfans qui ont eu la force de digérer cet ali-
ment, ne doit pas nous rafliirer contre fes mau-
vaifes qualités. On ôte de fa vifcolité à la
bouillie &: on la rend un peu plus facile à di-
gérer, en faifant cuire, au four, la farine avec
. laquelle on la prépare.
842. Une panade bien faite & bien légère
vaut beaucoup mieux ; mais on ne doit com-
mencer à en donner à l'enfant qu'après le qua-
trième mois , &; lorfque le lait de fa nourrice
ne lui fuffit plus. On lui donne, dans la fuite,
un peu plus fouvent de cette panade , pour le
préparer au fevrage,
843»
DES A C C OU C H E ME N S. 3O5
843. Quoiqu'il paroiffe très - conforme au Du temps
vœu de la nature de ne fevrer l'enfant qu'a- oùi'onfevre
, . .les enians,
près l'éruption de fes vingt premières dents ^
on ne laiffe pas que de le faire, en général, beau-
coup plutôt ; mais pluiieurs ont été fort heu-
reux de retrouver le lait de leur nourrice dans
ce temps , parce qu'ils étoient devenus lan-
guiffans pendant le travail de leurs dernières
dents , & qu'ils ne pouvoient digérer d'autres
alimens,
844. De toutes les chofes qu'on efl: dans Descliofes
l'ufaee de prefcrire aux femmes pour leur pro- *}"' peuvent
*^ ^ ^ ... donner plus
curer davantage de lait , lorfqu'il vient à di~ de lait à la
minuer 5 rien ne réufîit mieux que celui de nourrice,
vache , pur , ou coupé avec la décoûion d'or-
ge : malgré le préjugé où font les bonnes fem-
mes qui croient que le lait chajjl h laiu
845. Si l'enfant venoit au monde avec quel- Reffource
ques vices de conformation qui s'oppofaffent P*^"^^"'^'^"^
à la déglutition , il faudroit le nourrir , en lui quand il ne
donnant plulieurs fois le jour de petits lave- P^"^ "^a
mens de lait , & en le baignant dans ce même
fluide. Les premiers ont déjà réulîl en pareil
cas. L'exemple des perfonnes adultes nourries
pendant quelque temps par des Ikveme^s de
bouillon 5 auroit dû , plutôt , indiquer cette
reflburce pour les enfans.
Tonu /, y
d'une bonne
nourrice.
306 L' A R T
Section V.
Des chofcs qui caraciérifint une bonne nourrice,
Carafteres %^(S. C'eft effentiellement à la qualité & à la
quantité du lait qu'on doit faire attention dans
le choix d'une nourrice ; & comme il peut
s'altérer aifément , il faut y veiller de temps
en temps , afin d'y remédier par un régime
convenable. Celui des femmes de la campa-
gne qu'on fait tranfporter dans les villes pour
nourrir fur le lieu , eft fur-tout fujet à cette
altération : le changement d'air , de nourri- -
ture 5 &: le défaut d'exercice en font le plus
fouvent la caufe.
Qualités s 847. Le lait doit être doux &: fucré , d'un
que doit \i^2x\ blanc , fans odeur, & d'une confiflance
^ ^ ^ ^' moyenne. Comme il contrade facilement l'o-
deur du vafe dans lequel on le reçoit , celle des
doigts qui le font couler ; qu'il conferve d'ail-
leurs pendant plufieurs heures le goût & l'o-
deur de certains alimens , ainfi que de quel-
ques médicamens ; pour en juger fainement ,
il faut que la nourrice foit à jeun depuis quel-
que temps , qu'elle fe lave les doigts avant
de le tirer , & qu'elle le reçoive dans
une taiTe de porcelaine, ou une cuiller bien
propre. L'Accoucheur doit auiTi fe laver
VES A CCOUC H E M E N S. 307
îa bouche avec de l'eau avant que de le
goûter.
848. Les traces que laiiTe en s'écoulant une
goutte de lait pofée fur l'ongle légèrement in-
cliné , fait connoître fa confiflance : quand il
efl trop épais il s'en écoule difficilement; trop
clair , il ne laiffe après lui d'autres traces que
celles de l'eau ; au lieu que celui qui eïl d'une
bonne confiflance , en fait voir une blan-
châtre.
849. On préfère ordinairement un lait de
trois mois à celui de ûx : fi celui-ci convient
moins , c'eil fans doute parce qu'étant plus
vieux , il peut venir à manquer avant que
l'enfant ne foit en âge d'être fevré , car il
eft fouvent préférable d'ailleurs au premier.
850. L'idée 5 oii font bien des gens, que j^
l'enfant nouveau-né renouvelle le lait de la l'opinion où
nourrice , a plus d'une fois été sdangereufe : ^'^^ ^^' ^"^
^ r\ ' r ' 11 l'enfant raou-
le gonflement qui lurvient aux mammelles „,,„ „j
dans les premiers jours a pu donner lieu à nouvdh u
cette erreur : mais ce gonflement eil illufoire. ^^-^'*^^^'*'^<'"''-
Il ne vient que de ce que l'enfant , fubflitué
au premier, ne peut à chaque fuccion, comme
le faifoit celui-ci , vuider complettement le fein
de fa nourrice , parce qu'il lui faut moins
d'alimens.
85 r. La nourrice doit être d'un âge moyen,
V2
3o8 E A R T
d'une bonne conftitution , & exempte de tout
virus ou de toute autre maladie. On préfère
celle qui efl brune à la blonde ; celle qui efl
d'un embonpoint médiocre à celle qui efl
très-graffe ou très-maigre ; la nourrice qui a
de belles dents à celle dont la bouche en eft
dégarnie , ou qui en a de gâtées ; enfin celle qui
a les mammelles d'une moyenne grofleur ,
parfemées de veines bleuâtres , dont l'aréole
efl: un peu monticuleux , le mammelon bien
percé & d'une longueur convenable. On doit
auiîi avoir beaucoup d'égard , dans le choix
d'une nourrice , aux qualités morales.
CHAPITRE V.
De la délivrance & du régime des femmes
en couches.
852. JLA délivrance & le régime que doivent
obferver les femmes en couches , ne forment
pas deux articles moins effentiels que les pré-
cédens. La moindre faute dans l'une 5 & la
plus petite inexaâ:itude dans l'autre , peuvent
également devenir la fource d'une foule de
maux ôc d'accidens graves.
DES ACCOUCHEMENS. 309
ARTICLEPREMIER. |
■j
De la délivrance, I
853. On eft convenu depuis long-temps de DeiadélU j
défigner par ce mot délivrance , la fortie du pla- vrance. ,.
centa & des membranes. Prefque toujours elle j
feroit l'ouvrage de la nature , ii on lui donnoit \
le temps de l'opérer. Il faut avouer que nous i
y contribuons bien peu , quoique le public fe
perfuade le contraire &: regarde ici notre mi- , i
niflere comme l'ancre du falut de la femme.. 1
854. Le pouvoir de la nature a cependant
fes bornes; &, dans la délivrance comme dans \
l'Accouchement , l'art eft quelquefois de la plus ;
grande utilité. i
855. Deux opinions contraires fe font éle- Opinions I
vées des débris de ces vérités fondamentales. J^^^^^y^-^^^ ;
la delivraa- i
Les uns ont prétendu qu'il falloit toujours ce. j
commettre l'expulfion du placenta aux ibins
de la nature , & les autres qu'on ne pouvoit ;
extraire ce corps trop promptement : ceux-ci
fe donnoient à peine le temps de lier le cor- \
don & de le couper pour introduire la main \
dans la matrice & délivrer la femme , pendant i
que les premiers attendoient patiemm.ent.
856. Les préceptes trop généraux émanés Le pou- i
de part ôc d'autre ont été fouvent funeftes à ^^^^ ^^ ^^ \
V3 ]
3^o L' A R T
nature a tes ^^ femme. Jl j a des cas fans doute , &
bornes dans nous les diilinguerons foigneufement , où
e ivran- ^ A.cQowch.Qux fe voit forcé de délivrer la
ce, & 1 art
fou utilité, femme fur le champ ; & d'autres oii les
circonilances exigent qu'il abandonne ce
foin prefque entièrement à la nature : mais
dans tous il peut coopérer utilement à la dé-
livrance en faififfant le moment favorable pouç
cela.
857. Avant que de faire connoître ce mo-
ment , & d'expofer la manière de délivrer la
femme , foit dans les circonilances ordinaires ,
foit dans les autres , fuivons la nature aban-
donnée à elle-même.
Section première.
De la délivrance naturelle.
Delà ma- ^5^* ^^ délivrance qui fe fait naturellement
îîlere dont Comprend deux temps , celui du décollement
s'opère la ^\\ placenta^ & celui de fon expulfion. Lama-
fpontanée ^^^^^ ^^ l'agent principal de cette double opé-
ration : fon a£î:ion feule force le placenta à fe
détacher ^ mais elle a fouvent befoin d'être
aidée , pour fe délivrer entièrement de cette
maffe : la contradion des mufcles abdominaux
vient alors à fon fecours.
DES AcCOirCHEMENS. 3II
859. Les efforts répétés , que fait la ma-
trice pour jfe délivrer de l'enfant , font ordi-
nairement ceux qui détruifent les adhérences
du placenta , puifqu'on le trouve prefque tou-
jours appliqué fur l'orifice immédiatement
après la fortie de cet enfant. Tantôt cette défu-
nion commence par le centre du placenta^ &C
tantôt par un point de fa circonférence ; ce
qui produit des phénomènes difFérens.
860. Dans le premier cas, le milieu du pla-
centa étant pouffé en avant , cette maffe fe ren-
verfe fur elle-même, de forte qu'elle forme par-
derriere une poche qui fe remplit de fang ,
& qu'elle vient offrir fa furface recouverte de
membranes & de vaiffeaux.
861. Il fe forme une poche à-peu-près fem-
blable , Se le placenta vient fe préfenter de
même quand il commence à fe féparer de la
matrice par l'endroit de fon bord qui efl le
plus éloigné de l'orifice de celle-ci : mais les
chofes fe paffent bien différemment lorfqu'il
fe détache par en-bas , fur-tout s'il eil dans
le voifinage de l'orifice. Le placenta fe roule
alors comme cylindriquement fur lui-même ,
félon la longueur de la matrice , de ma-
nière qu'il préfente au toucher fa furface an-
fraâueufe ; & que fa fortie efl toujours pré-
cédée d'un peu de fang fluide.
V 4
312 U A R T
862. Comme l'orifice de la matrice fe rt^-
ferre le plus fouvent aiifli-tôt que l'enfant en efl:
fprti 5 le placenta fe trouve renfermé pour
quelques minutes. Ce vifcere , encore très-
irrité , ne pouvant fouffrir ce corps , devenu
étranger , fe contrade bientôt de nouveau
pour i'expulfer , force fon orifice à fe rou-
vrir pour lui donner iffue, & la femme ne tarde
pas alors à faire quelques efforts pour accé-
lérer fa délivrance , par rapport à la gêne
qu'elle éprouve de la part du placenta engagé
dans le vagin.
863. Ce corps ^ en fortant, entraîne toujours
les membranes avec lui, à moins que leur union
à la m.atrice ne foit très-ferrée. Dans ce der-
nier cas ces membranes fe déchirent , & fou-
vent la portion retenue ne fe détache qu'à la
longue , & vient avec les lochies : mais ce
n'eft pas toujours fans accidens que la matrice
en fupporte la préfence jufqu'à ce moment.
864. La nature fuit conftamment cette marche
dans la délivrance ; mais elle ne le fait pas tou-
jours d'un pas égal , quelques femmes fe déli-
vrant très-vite , & d'autres très-lentement: ce
qui tient à plufieurs chofes que nous expoferons
ailleurs. La délivrance efl , en général , d'au-
tant plus prompte que l'expulfion de l'enfant
s'opère plus lentement, que la matrice efl plus
DES ACCOVCHEMENS. 313
irritable , qu'elle conferve plus de force &
moins de capacité au moment où cet enfant
vient d'en fortir , & vice vcrfd,
SectionI'I.
Des jignes qui indiquent le moment de coopérer
à la délivrance y& de la manière d^y procéder
dans le cas le plus ordinaire,
^G'i^, On ne doit jamais, dans l'ordre na- Du temps
turel , entreprendre de délivrer la femme que °^ ^'°^ ^°,^^
le placenta ne foit détaché , & que la matrice ^^ délivran-
ne *s'eiForce de l'expulfer. De nouvelles dou- ce.
leurs viennent annoncer cet inftant : la du-
reté & le peu de volume du globe utérin ,
qui fe fait fentir au - defîiis des os pubis , la
foupleffe du bord de l'orifice , la dilatation
de celui - ci , oc la préfence d'un corps qui
commence à s'y engager 5 ne font que le
confirmer.
866. On favorife la délivrance 1°. en laif- ^gs moyens
fant dégorger le placenta par la veine ombi- de favorifer
licale ; 2°. en faifant , d'une main ^ des fripions ^^ ^élivran-
ce.
fur la région hypogailrique de la femme pour
folliciter ou foutenir ra£l:ion de la matrice ;
3®. en tirant fur le cordon ombilical.
867. Les tracions qu'on fait fur ce cordon , à Précau-
defîein d'entraîner \q placenta ^ doivent être di- tions à ob-
3^4 L' A R T
ferver en ti- rigées de manière qu'elles le forcent à defcendre
cordo ^^ ^^ f^^'On l'axe du bafîin : ce qui ne peut avoir lieu
fans une précaution particulière , foit à caufe
, de la courbure naturelle du baffm même , foit à
caufe de la Situation de la femme, dont les
feiTes font plus ou moins cachées dans l'épaif-
feur des matelas. Cette précaution confxile à
former, de l'extrémité de plulieurs doigts intro*
duits profondément dans le vagin , une efpece
de poulie de renvoi au cordon ombilical.
S6S. L'Accoucheur 5 pour cet effet, ayant
faiii ce cordon d'une main garnie de linge fec ,
le tendra horizontal ement&: tirera deffus , tan-
dis qu'il portera trois doigts de l'autre main ,
réunis & formant une efpece de gouttière, der-
rière les os pubis & jufqu'à Tentrée du col de
la matrice , pour repouifer fortement en arrière
la bafe du cordon de lui faire faire dans ce même
fens un coude femblable à celui qu'il décriroit
dans la gorge d'une poulie.
869. En opérant ainfi , les traélions quoique
faites , dans une diredion horizontale , ou
prefque telle , agiffent fur le placenta , comme
fi le cordon traverfoit l'efpace compris entre
l'anus de la femme & la pointe du coccix , &
par conféquent, à-peu-près , félon l'axe du dé-
troit fupérieur.
870. Cette précaution efl fouvent des plus
DES ACCOU C HEMEN S^ 315
néceffaires. Sans elle on peut éprouver beau-
coup de difficultés à entraîner le placenta ; on
juge ce corps volumineux, tandis qu'il n'ex-
cède pas les bornes ordinaires ; ou bien il
paffe pour être très-adhérent , lorfqu'il eft en-
tièrement détaché : ce qui fait prendre à l'Ac-
coucheur un parti tout différent.
871. Quand \e placenta efl defcendu dans le Pfecau-
. \ r ' 1 ' tions nécef-
vagm 5 on le tire limplement a loi en relevant ^^^^^^ ^^^
lamainplacéeà l'extrémité du cordon. Onreçoit achever fa-
cette maffe dès qu'elle paroît au-dehors , & on renient la
la foutient de la main gauche placée tranfverfa-
lement au-deffous de la vulve ; tandis qu'on la
faiiit de la main droite , & qu'on la roule cinq ou
fix fois fur elle-même afin de ramaffer les mem-
branes , &: de les tordre en manière de corde.
872. Aucun procédé ne convient mieux que
ce dernier pour entraîner toutes les membranes
& prévenir les accidens qui ont été plus d'une
fois la fuite de la rétention de quelques-uns de
leurs lambeaux dans la matrice.
Section III.
Des chofes accidentelles qui doivent nous engager à
délivrer la femme plutôt ou plus tard ^ & avarier
la manière d^ opérer,
873. De tous les accidens qui peuvent nous du temps
^i6 L' A R T
où il con- engager à délivrer la femme , avant la réunion
vient de dé- ^^ tQ^s \^^ fignes indiqués ci-devant, aucun n'eft
livrer,quand , ^ im ' i .
il y a perte P^"^ pteliant que 1 hemorrhagie utérine ; parce
defang. que la matrice alors afFoiblie , par le fang
qu'elle verfe, manque de force pour expulfer
le placenta ^ dont la préfence ne fait que fa-
vorifer cet accident.
874..L'hémorrhagie efl apparente, ou cachée.
Dans le premier cas un ruiffeau de fang coule
du vagin : dans le fécond ce fluide s'épanche
dans la matrice , dont le placznta bouche l'ori-
fice 5 de forte qu'il en diilend les parois & en
remplit bientôt la cavité. Cette dernière efpece
d'hémorrhagie peut devenir plus dangereufe que
l'autre , par rapport à la fécurité où efl l'Accou-
cheur en attendant le moment favorable pour
délivrer.
875. Cette hemorrhagie cachée n'efl jamais
plus à craindre qu'à la fuite des accouchemens
précédés d'une perte abondante , & fur-tout fi
on les termine promptement ; parce que le pla-
centa y alors détaché , ceffant prefque tout-à-
coup d'être foutenu par l'enfant , vient fe pré-
fenter fur l'orifice de la matrice avant qu'elle
ne foit allez refTerrée fur elle-même pour réfifler
à l'abord du fang. Cet accident peut de même
arriver après la délivrance, fi , dans un cas d'iner-
tie de matrice jl'onvient à tamponner le vagin
DES AcC 0 U CHEMENS. 317
fans autre précaution , pour s'oppofer à l'écou-
lement du fang. Voyei §• 94^ ^ fuivant.
%j6. Les fyncopes fréquentes & les convul- Accldens
fions doivent aufîi nous déterminer à extraire *ï"i obligent
1 / ^ c^ 1 j. ' ^ • ^® délivrer
le placmta oC les autres corps étrangers ^^^ifansd'i*
en font la caufe. Heureux ^ fi la nature des
convulfions le permettoit toujours.
^Jj. L'inertie de la matrice , le refferrement Acddens
fpafmodique ou naturel defon col', l'adhérence qui peuvent
contre nature du placenta^ (on chatonnement , ^f^f'^ ^^ ^
délivrance ,
dans une poche particulière , dont nous déve- & la rendre
lopperons par la fuite le méchanifme de la for- plus difficile.
mation , font de ces accidens qui exigent que
l'on diffère plus ou moins la délivrance.
878, Ces dernières circonfiances exigent
aufîi quelque cliofe de différent, dans la ma-
nière d'opérer , dont on n'a pu faire mention
dans le procédé général. La foibleife & l'arra-
chement du cordon viennent encore ajouter aux
< difficultés naturelles que préfentent ces mêmes
circonflances.
Section IV.
De, la manUre de procéder à la délivrance dans U cas
de perte.
879. Si la perte exige qu'on délivre la femme 33^ jg
fur le champ 3 elle n'indique prefque rien con- îii^re de dé-
ma-
3iS U A R T
livrer dans Cernant la manière de le faire , qui n'ait 'été
le cas de expofé ci-devant; fi ce n'eft lorfque le placenta
perte. ^ . , ^ ,
conlerve encore une partie de fes adhérences
avec la matrice , que le cordon ombilical a été
arraché ^ ou qu'il efl trop foible pour fupporter
les efforts nécelTaires en pareils cas.
880. Quand le cordon eil entier &: afîezfort,
on tire deffus avec les précautions ordinaires ,
tandis qu'un aide follicite l'aâiion expultrice de
la matrice ,en faifant des fridions convenables
fur le ventre. Si le placenta réfifte à ces efforts
combinés , on ira le prendre à l'entrée de la
matrice en y avançant la main avec précaution.
On fe conduira de même quand le cordon ne
pourra fervir à çaufe de fa foibleffe ou autrement.
881. Lorfque \q placenta vl eu pas complette-
ment détaché 5 on cherche l'endroit où il s'eft
déjà féparé de la matrice : on infmue les doigts
par derrière, &ron achevé de détruire le reite
de fes adhérences , en agiffant comme fi l'on
vouloit féparer deux feuilles de papier unies en-
femble. Pendant tout ce temps l'on a grand foin
d'afTujettir la matrice en appuyant , de l'autre
main , fur le ventre de la femme. Foye^ §.898,
ce.
DES Ac COUCHEMEN S. 3Ï9
Section V.
Des obJlacUs à la dcUvrancc ^ provcnans de Vinzrth
de la matrice , & du rejferrcment fpafmodique ou
naturel de fon coL
882. Si l'inertie de la matrice , lorfque le fang indications
en découle abondamment , nous invite à déli- ^^^ prefcrit
vrer la femme fur le champ , elle doit nous en- / ' .
A ^ ^ la matrice re«
gager , quand il n'y 'a pas d'hémorrbagie , à ne lativement
rien faire quipuiffe donner occaiion au décol- àladéîivraa^
iement àw placenta^ avant que la matrice ne foit
revenue de fon engourdiiTement & ne foit en
état de fe refferrer fur elle-même : avec cette
précaution on prévient l'hémorrliagie , on em-
pêche que le fond de la matrice ne foit entraîné
avee le placenta , & que ce vifcere ne fe ren-
verfe^-ou ne fe retourne, comme un gant.
883. La contradion fpafmodique du col de i^dkat
la matrice n'apporte le plus fouvent à la déli- que prefcrit
vrance qu'un obftacle momentané. ïl eil rare ^^^\ °V
^ ... modique de
que cet état donne de l'inquiétude , s'il ne de- jg matrice.
vient vmiverfel , ou s'il n'eil accompagné de
quelqu'autre accident. C'eil alors l'efpece de
complication qui a lieu j qui doit fixer le choix
àts moyens qui conviennent le mieux.
884. Le refferrement naturel du col de la ma- indication
trice ne s'oppofe jamais plus fortement à la dé- ^"^ Puèrent
ion
320 L' A R T
le refferre- livrance qu'après l'avortement qui fe fait dans
les quatre premiers mois de la groïïeffe. S'il fe
ment natu-
rel du col de j-, ^ , A
la matrice, contracte allez pour y apporter quelque empê-
chement à la fuite d'un Accouchement à terme ,
cela ne dure que très-peu de temps ; car bientôt
alors il eil obligé de céder aux efforts de la na-
ture & de fe rouvrir pour donner iffue au pla-
centa,
885. Quand il n'y a d'autres obflacles à la
délivrance que celui qui dépend du refferrement
naturel du col de la matrice 5 il faut la différer
autant que l'exige cet état. Le délai n'eft jamais
bien long après l'Accouchement à terme ; mais
il l'eil 5 en général d'autant plus à la fuite des
avortemens que la groffeffe étoit moins avan-
cée. On verra dans l'une des fe6î:ions fuivantes ce
qu'on doit faire alors , foit pour empêcher ce
refferrement du col utérin , foit pour favori-
fer d'ailleurs la délivrance & prévenir les fui-
tes , quelquefois fâcheufes , de la rétention du
placenta.
Section VI.
Des objiacles à la délivrance , provenans des adhé-
rences contre nature du placenta ; & de ce qu'il
faut faire en pareil cas,
886. L'union du placenta à la matrice peut
être
. DES ACCOUCHEMEN S. 32I
être afTez étroite & affez forte pour réfifler,
non-feulement aux efforts de ce vifcere, fécon-
dés de ceux qu'on peut exercer en tirant fur le
cordon , mais encore à l'aftion immédiate de la
main : à moins qu'on ne veuille expofer la fem-
me à des accidens mille fois plus fâcheux que
ceux auxquels onvoudroit lafouflraire en la dé-
livrant.
887. Cette union,quelque ferrée qu'elle puiffe De la natu-
être, ne fe fait iamais qu'au moyen d'un tlffu cel- ^^
^ . . rences ex-
lulaire plus ou moins denfe : on ne voit dans traordinaires
aucun cas, de ces crêtes utérines , dont quelques àufiMcma,
Accoucheurs ont parlé , s'engrener profondé- ~
ment dans des anfraftuofités du placenta ; ce
qui doit au moins nous raffurer contre la
crainte de les déchirer.
888. Il ell très-rare que ces adhérences ex-
traordinaires du placenta foient également fer-
rées par-tout. Le plus fouvent il n'y a que cer-
tains lobes qui font comme identifiés avec la
fubftance de la matrice , & le reile n'y eft uni
que foiblement; mais ces lobes fe trouvent
tantôt au milieu & tantôt fur le bord du placen-
ta: ce qui peut offrir des phénomènes différens,
& rendre la délivrance plus ou moins difficile, indications
889. Si cette opération efl plus aifée quand le ^"^ prefcH-
placenta efl en partie détaché , que lorfqu'il efl ^^^ adh^ren-
encore par-tout adhérent , auiîi la circonftançe ces du pUz
Tome. L X ""''*•
322 L' A R T
eil-elle plus prefîante , à caufe de la perte qui
l'accompagne prefque toujours ; au lieu que cet
accident n'exifte pas dans le dernier cas.
890. Le lieu de la matrice qu'occupe le pla--
ccnta 5 celui du placenta oii efl implanté le cor-
don 5 la force & la foibleffe de ce dernier, font
autant de chofes qui ajoutent aux difficultés pro-
venantes de l'adhéfion plus ou moins grande,
& qui exigent, dans l'opération, certaines pré-
cautions particulières.
De la ma- 89 1 . On juge alTez bien de la région de la ma-
nière de re- ^j.-^^ ^v^ ^ç^ attaché le placenta , en obfervant
en pareil cas, ^^^^ ^"^^ point du botd de l'orifice fe contourne
le lieu qu'oc- le cordon ombilical , qu'on a foin de tendre
cupe le p a- ^'^J^g main : mais ce n'eil qu'en portant la main
centa, ^ ^ *■
dans la matrice même , qu'on peut reconnoître
la plupart des autres variétés.
De lama- 892. Il n'eftpasnéceflaire d'introduire la main
niere d'ope- ^^^^ |^ matrice pour en détacher le placenta ,
rer la déh- ,
vrance en toutes les fois que {^s adhérences font plus
pareil cas, fortes- que d'ordinaire : fouvent il fuffit de
tirer fur le cordon , en dirigeant les traitions
de manière qu'elles agiffent perpendiculaire-
ment au centre de l'étendue du placenta , oii
il eft inféré.
893. Pour obtenir cet avantage, il faut
faire décrire au cordon ombilical le coude
dont il eft parlé au §. 868 ; mais dans un
DES ACCOUCHEMENS. 323
fens différent , félon le lieu de la matrice
qu'occupe le placenta, Lorfque cette maffe
adhère à la partie antérieure de la matrice ,
on ne change rien au procédé expofé au para-
graphe doat il s'agit : quand elle efl attachée à
la partie poflérieure , on fait faire ce coude au
cordon , de derrière en-devant, en introduifant
\qs doigts qui forment la poulie vers le bord
poilérieur de l'orifice de la matrice , tandis qu'on
tirera de l'autre main fur l'extrémité de cette
corde vafculaire , le plus en en-bas poiîible.
Ce même coude fe fera au contraire de
droite à gauche, toutes les fois que le pla-
centa répondra au côté droit de la matrice,
& vice verfâ,
894. La précaution de former, de pludéurs
doigts , cette efpece de poulie de renvoi au cor-
don ombilical , pour changer la direâ:ion des
forces appliquées à fon extrémité, n'eft jamais
plus nécefîaire que dans le cas , oii il fe trouve
attaché au bas du placenta. Les raifons qu'en ap-
porte le célèbre M. Lcvret font fi claires qu'on
ne peut rien faire de mieux que de le con-
fulter (à).
{a) M. Levret, fuite des obfervations fur la caufe
& les accidens de plufieurs Accouchemens laborieux ,
page 139 , 4= édit.
Xa
3^4 L' A R T
Sennmens 895. Lorfque \t placenta réfiile , malgré cette
de quelques précaution , OU quc le cordon eiî: li foible qu'on
Auteurs , ur ^^ ^^^^^ ^^ £^^^^ ufage,pluiieurs Accoucheurs par-
la délivrai!- miles modernes rnême^penfent qu'il vaut mieux
ce. abandonner la délivrance au temps & aux foins
de la nature , que de porter la main dans la ma-
trice pour l'opérer. Ce confeil , que nous fom-
mes obligés de fuivre quelquefois , feroit très-
fage 5 fi l'on n'avoit rien à craindre de la réten-
tion à\\placenta:v[i2iis combien de femmes n'ont-
elles pas été vi£limes des accidens qui paroif-
fent inféparables de la putréfadion de ce corps,
( Voyci §. 906.) ou de fa préfence feulement ,
dans la matrice ?.
Conduite 896. Il faut doHC introduire la main pour ef-»
qu'il faut te- fayer au moins de délivrer la femme & de la
nir en parei pj-^fgj-ygj. jg ^es accidens. Ce précepte avoué ,
en pareil cas , de la plupart des praticiens , de-
vient de la plus grande importance quand la
préfence àw placenta , déjà détaché dans quel-
que endroit , donne lieu à une perte abondante.
897.11 efl toujours avantageux de conferver le
cordon ombilical , foit qu onfe propofe de déli-
vrer la femme fur le champ ^ foit que , par pru-
dence ou par néceiîité 5 on abandonne \e placenta
aux foins de la nature. Dans le premier cas , il
fervira au moins à diriger les. doigts fur cette
maile , &: dans le fécond , à l'ébranler ^
cas.
DES ACCOUCHEMEN S, 325
de temps à autre , & même à l'extraire lorfqiie
les efforts de la nature en auront détruit les
adhérences.
898. Toutes les fois qu'on porte la main dans Précau-
k\ r \ ^ , 1 "^ tions Utiles
matrice pour en détacher le placenta , on doit .,
^ •' ' en pareil cas,
commencer par fixer ce vifcere en appuyant de
l'autre main fur l'hypogaflre de la femme : au- /
trement on réufîiroit difficilement , ôc ce ne fe-
roit pas fans quelque rifque de bleffer la matrice.
899. On rencontre aifément le /7/^ce/z/i^ quand Signesaux-
le cordon y adhère encore , parce qu'il fert de ^"^ ^ °" ^^
•'^ ^ ? r T connoit le
guide ; mais on efl obligé de le rechercher pUcenta ,
quand cette corde vafculaire a été arrachée. On quandiecor-
k^^ 1 j • T r ' don eft arra-
reconnoit alors qu aux indices luivans : , ,
i^. la face interne au placenta eft parfemée de
rayons vafculaires très-apparens autaâ:;2°. la
femme ne diflingue prefque pas la préfence des
doigts quand on touche fur ce corps ; 3 ^, cette --
région de la matrice eil-plus molle & pré-
fente une épaiffeur du double ^ &: même du tri-
ple des autres endroits.
900. Comme il efl: très-rare que cette maffe ne De la ma-
foit déjà détachée en quelque lieu au moment oii ^^^^^ ^^ ^^'
l'on introduit la main dans la matrice,il faut tâcher placenta
de reconnoitre cet endroit, afin d'en continuer quand le cor-
le décollement, de ce point vers celui qui en efl
^ pu
le plus éloigné. Mais quand \q placenta eil: encore
par-tout adhérent , on commence à le détacher
X3
don eft ronî»
3 15 V A R T
par Tendroit qui paroît le plus commode & le
plus facile.
901. Lorfqu'il fe trouve déjà écarté de la
matrice par un point de fa circonférence , on
iniinue le bout des doigts pardeffous & on
avance la main doucement entre ces deux par-
ties , comme il a été dit au §. 880.
902. Quand cette maffe eft entièrement unie
à la matrice par toute l'étendue de fon bord ôc
que le milieu en eft détaché, on tire furie cordon
ombilical^ afin de pouvoir embrafler, du bout de
tous les doigts, cette partie détachée , qui fe pré-
fente commiC d'elle-même, en formant une faillie
plus ou moins grande en dedans. Si l'on ne
réulîit pas de cette manière , il faut faire enforte
de décoller une partie du bord du placenta
pour iniinuer la main pardeffous ; ou bien on
perce ce corps , avec le bout du doigt , à côté
de la bafe du cordon , pour achever de le fé-
parer de la matrice , en promenant ce même
doigt parderriere. Ce procédé nous a parfaite-
ment réuiïi dans un cas de l'efpece dont il s'a«
git , après avoir tenté inutilement de détacher
le placenta d'une autre manière.
Précaution 903. Avant de s'efforcer d'extraire le placent
qu'il faut ^^ .| £^^^^ 1^.^^ obferver de le détacher entière-
avoir avant ^ r r o
d'extraire le ^ent ; Car étant d'une nature tres-tongueule 6C
fiacenta, facile à fc déchircr , la portion adhérente pour-
DES ACCOU CHEMENS. 327
rok f efter dans la matrice , &: donner lieti aux
mêmes accidens que fila totalité y étoit retenue.
904. Il y a certains cas cependant , où bien Cas où il
loin de s'efforcer d'extraire tout le placenta ^ la ^^ prudent
, . , * ' rr • delaifferune
prudence exige qu on en laille une portion aux ^^^^^^^^ ou
foins de la nature. Smcllic en offre un exemple la totalité du
dans fon excellent ouvrage (a) ; oii Ton voit P^'^'=^^^^'
qu'il aima mieux fuivre ce parti que. de courir
les rifques de déchirer la matrice pour détacher
une portion de placenta ^ ç^\i lui parut fquir-
rheufe.
905. Si les adhérences du ^/^ce/zr^ étoient lî
étroites,qu'il ne formât qu'un feul & même corps
avec la matrice,il faudroit fe conduire comme l'a
fait Smellïe à l'occafion d'une portion de cette
maffe qui lui parut identifiée avec ce vifcere; c'efi:-
à-dire abandonner pour un temps la délivrance à
la nature : l'union à\\ placenta pourra fe relâcher
ou fe détruire , & il viendra s'offrir comme de
lui-même à la main de l'Accoucheur.
906. Il ne faut cependant pas fe difiimuler accidens
comDien les luîtes de cette circonltance , heu- produire la
reufement très-rare, peuvent être fâcheufes. rétention du
La putréfadion du placenta , prefque toujours F^'*""''**
inféparable de fa rétention dans la matrice ,
peut devenir la fource d'une multitude d'ac-
(<ï) SmelliCf tom. III, pag. 135.
X4
3^8 L' A R T
cidens , parmi lefquels la fétidité des lochies 9
la fuffocation de la matrice , les fyncopes , la
£evre lente , l'infomnie , font les plus légers.
907. De tous les remèdes auxquels l'empi-
rifme , plutôt que la faine médecine ^ attribue
les vertus de procurer l'expulfion de l'arriere-
faix 5 il n'en eil pas de plus dangereux que la
plupart de ceux qui font connus fous le nom
^cmmenagogues. Ils enflamment la mafle du
fang , loin de calmer le mouvement déréglé ,
dont il n'efl alors que trop fouvent agité.
Remèdes 908. Les anti-phlogiftiques & les anti-fep-
quon doit tiques doivent être employés de préférence
quand le p/1-^'^lo^ les circonfîances. On retire de grands
centa n'a pu avantages des inj épiions émollientes , déter-
eexrai.^^^^ & anti - putrides répétées pluiieurs fois
le jour. Elles relâchent les adhérences au pla-
centa , entraînent les matières putrides qui en
découlent , & préviennent les accidens qui
pourroient être l'effet de la réforption de ces
dernières.
909. On doit alors toucher la femme de
temps en temps pour examiner fi le placenta
n'efl: pas détaché ^ afin de l'extraire , foit en
tirant fur le cordon , fi on l'a confervé , foit
en agilTant autrement.
DES ACCOUCH EMENS. 329
SectionVII.
De la rétention cCune portion de placenta & des
^ caillots de fang dans la matrice , ainji que des
précautions quil faut prendre en pareil cas,
910. L'extra â:ion d'une portion de placent De la ré-
ta , ou d'un caillot qui s'eft formé dans la tendon d'u-
, . ^ . " . , 1 T /,. ne portion
matrice , doit faire partie de la délivrance , ^^ Ucema
î\ la préfence de pareils corps étrangers peut ou de quei-
produire les mêmes accidens que la rétention ^^^ caillot
de la totalité du placenta,
911. Ce n'eft pas toujours à\\ placenta même
que fe détachent ces portions qui reftent dans
la matrice &: qui nous obligent d'y porter la
main ; ce font quelquefois de ces efpeces de
cotiledons qui forment comme autant d'îles
fur les membranes ; ce qui les rend bien plus
difficiles à reconnoître.
912. On s'alTure qu'un lambeau du placenta ^ ^
^ ^ ■' Desfignes
même efl reilé dans la matrice , en ramaffant que le fia-
& en rapprochant tout ce qui en eft forti : "'^^^ ^^^
A, 1, ./i T . pas entier,
mais on ne reconnoit 1 exiitence des coti-
ledons particuliers qu'en introduifant la main
dans ce vifcere. La déchirure du placenta fait
toujours préfumer- la préfence du premier ,
& on peut le rechercher aufîi - tôt ; au
lieu que les traces que laiffent les autres fur
les membranes font on ne peut plus équivo-
330 L' A R r
ques : ce qui fait qu'on ne peut en foupçonner
l'exiflence- dans les premiers momens qui
fuivent la délivrance , ni même dans la fuite :
les accidens auxquels ils donnent lieu pouvant
provenir d'une autre caufe.
Accîdens c) 1 3 . La rétention de ces portions de pla,-»
^'ï \ "^ d^î c^nta n'efl: inquiétante qu'autant qu'elles devien-
rétention Vi^vil. la caufe de quelques accidens dont le plus
d'une por- à craindre efl l'hémorrhagie ; mais elle fe ma-
^ ^ '^'' nifefte plutôt ou plus tard : je l'ai vun^arri-
ver que le dixième jour des couches. Elle
exige le plus fouvent qu'on porte la main dans
la matrice pour en extraire le corps étranger.
914. Lorfqu'il n'exifle d'autres accidens que
ceux qui foîit la fuite de la fonte putride de
. la portion de placenta retenue , il faut avoir
recours aux injeftions indiquées au §. 908 ,
& les varier félon les circonilances.
Conduite ^^j^^ 5i q^ reconnoiïToit l'exiftence de c^s
que doit te- . , , 1 1 1 /f
^j^ j,^^^^^_ portions a^ placenta au moment de la deli-
cheur dans vrancc , il faudroit faire enforte de les extraire
ce cas. auffi-tôt , & ne pas attendre que les accidens
y contraignirent ; autrement il faut attendre
la naiflance de ces mêmes accidens , afin de
ne rien entreprendre d'inutile ; car prefque
toujours la nature fe délivre feule de ces
corps étrangers.
916. L'Accoucheur ne doit pas craindre 5
DES Ac CGUCHEMENS. 33Ï
en allant chercher les portions de placenta
retem?,es dans la matrice , de déchirer ces pré-
tendues productions utérines , que quelques-
uns ont comparées à des crêtes & défi-
gnées fous ce nom ; parce qu'on ne trouve
rien de femblable : d'ailleurs leur fenfibilité les
feroit aifément diilinguer des premières.
Section VIII.
De la délivrance dans U cas où le placenta eji
chatonnè,
917. On appelle //^£:^/z/^ enkifté , ou cha- jywfiac&ma
tonné, celui qui efî renfermé dans une cellule, ^^^^^^e»
faifant partie de la cavité de la matrice , & qui
eft quelquefois auiïi diftinde , que celle-ci ,
dans l'état naturel , l'eil de la cavité du col
même de ce vifcere.
918. Cette efpece de chatonnement n'eil
pas une découverte bien nouvelle , puifqu'on
en trouve des exemples dans l'ouvrage de F cil ;
mais cet Auteur n'en a pas connu la véritable
caufe. Parmi ceux qui ont parlé de cette
efpece de chaton , les uns l'ont attribué à la
ftrudure même de la matrice , 6i les autres
à fa contraftion fpafmodique <k, irréguliere.'
Ceux-ci ont penfé que le placenta ne (é chaton-
noit que lorfqu'il étoit attaché aux parties
532 L A R T
latérales de la matrice , & ceux-là , quand il
occupoit le centre du fond de ce vifcere feu-
lement. Ce dernier fentiment nous paroît plus
conforme à l'expérience & aux notions que
nous avons de la fl:ru£lure & des fondions
de k matrice.
Méchanif- c)!^. Les fibres de cet organe font en effet
medeiafor.^gllçj^ç^^ difpofées que fa cavité, en fe ref-
mation du ^ , , _
chaton qui f^i'i'^nt , conlerve toujours la forme du corps
renferme le qu'elle renferme. Cette cavité a une forte de
fiacenta, régularité avant l'écoulement des eaux de
l'amnios , qu'elle perd en général , d'autant
plus que l'enfant y féjourne plus long -temps
après l'évacuation complète de ce fluide. La
matrice fe reflerrant alors davantage à l'en-
droit du col de l'enfant que fur la tête &
le tronc , qui offrent plus de volume , prend
laforme d'une groffe courge ou calebaffe à
deux ventres ; ainii qu'on l'obferve alfez bien
quand on efl obligé de retourner l'enfant long-
temps après l'iffue des eaux , fur-tout lorfqu'il
pré fente la t^te.
920. Le cercle utérin appliqué fur le col
de l'enfant , félon les loix générales de la
contraQion de la matrice fur elle-même ^ fe
rétrécit beaucoup plus vite après l'Accouche-
ment 5 que ne le font proportionnellement
les autres cercles qui compofent ce vifcere i
DES ACCOUCHEMENS. 333
ce qui diftingue d'autant mieux les deux po-
ches dont nous venons de parler, que ce pre-
mier cercle devient plus étroit.
9x1. Lorfque la cavité de la matrice eft
ainfi partagée , le placmta , félon le lieu qu'il
occupe , (e trouve tantôt dans l'une de ces
cellules &: tantôt dans l'autre , ou chacune
d'elles en renferme une partie. Delà des pla-
cmta complettèment chatonnés , & d'autres
qui ne le font qu'à demi.
922. Quoique \q placenta foit chatonné, la Dumécha-
1 '!• 1 1 y ^ 1 '/r nifme de la
délivrance , le plus louvent , ne laille pas que , ,,.
^ , , ri délivrance
de s'opérer à l'ordinaire ; elle eft feulement dans le cas
un peu plus difficile , parce que la nature , où le pi
outre la réMance que lui oppofe le col de
la matrice , a de plus à vaincre celle de l'en-
trée du chaton.
. 923. Si cependant on ne pouvoit opérer la Deiama-
j /i- 1 i\r T • '\ r niere de dé-
delivrance par le procède ordmaire , il lau- ,.
^ , livrer en pa-
droit 5 après un délai fuffifant , avancer la reil cas.
main à l'entrée du chaton , la dilater , en dé-
tacher le placenta & l'extraire , comme il efl
dit ci-devant ; foit qu'on puiife faire ufage du
cordon ombilical , ou non.
924. Il efl utile de reporter la main immé-
diatement après dans la matrice , pour la
vuider des caillots qui pourroient s'y être
formés , ëc la faire contraâer enfuite de ina-
accH-
«aeftenkifté.
334 V A R T
niere que les deux poches fe réduifent en une
feule : ce qu'on obtient en ^tenant la main ,
ou plulieurs doigts feulement , dans l'efpece
de gorge qui divifoit ainfi cette cavité , jufqu'à
ce que la portion qui tù. au-deffus fe foit aiTez
refîerrée.
Section IX.
De la délivrance dans h cas où le placenta efi
attaché fur le col de la matrice,
Dei'adhé- c)!^. L'on ne craint plus aujourd'hui d'être
up a. ^^^^ d'avancer un paradoxe en publiant que
ctnta au col ^ r ~i
de la matri- le placenta s'attache quelquefois fur le col de
c^' la matrice & en recouvre l'orifice. Les vrais
Praticiens conviennent de ce fait , parce qu'il
n'en eft aucun qui ne l'ait obfervé.
Accident 926. Dans tous les autres cas le placenta
mfeparabie j^^ ^^ préfente qu'après l'enfant ; & la grof-
de la fitua- ^ _^ .^ ^ ,.^, ^^
tion du via- ^^^^ P^^i^ parcourir les ditrerens termes lans
cmta fur le être troublée par l'hémorrhagie ; mais dans
col de la ma- ^çj^^^ dont il s'agit le placenta fe préfente le
tnce. . ° . ^ . .
premier ; & la perte qui farvient toujours
avant l'Accouchement , paroît comme de
l'eiTence même de la grofleife : elle s'annonce
à la vérité plutôt ou plus tard félon les cir-
conflances. Tantôt elle paroît dès le fixieme
mois , quelquefois dans le courant du neu-
DES ACCOUCHEMENS. 335
vieme feulement ; mais le plus fouvent du
feptieme au huitième. Elle efl toujours légère
&: peut s'arrêter par les remèdes ordinaires ,
lorfqu'elle commence de bonne heure ; elle
devient enfuite d'autant plus abondante que la
groiTefle fe rapproche davantage de fon ter-
me , & ne l'eft enfin jamais plus que dans le
cours du travail de l'Accouchement.
927. On ne peut recônnoître li l'orifice de Signes aux-
la matrice eft le fiege du placenta qu'en y ^^^^^ *^" '^^"
^, ^ ^ ■' connoit que
portant le doigt ; au lieu de membranes très- le pUc^nta
lifTes , comme dans l'état ordinaire , on y eftfuriecol
trouve alors une fubflance molle & fongueu- ^ ^ "^^^"'
ce
fe : tout autre iigne eil incertain , & on ne
peut plus équivoque. Mais ces recherches
peuvent être nuifibles , en ce que le doigt dé-
range fouvent un caillot falutaire , qui s'op-
pofoit à l'écoulement du fang , ou tout au
moins qui modéroit l'hémorrhagie.
928. Le choix des moyens qui conviennent Conduite
le mieux dans le cas dont il s'agit , dépen- *ï"'°^ ^°^^
dant moins du lieu où efl fitué le placenta ,
que de l'inteniité même de l'hémorrhagie , on
doit peu fe mettre en peine , dans les pre-
miers temps , de recônnoître le fiege qu'oc-
cupe cette maffe.
929. Quand la perte eft légère , ou mé-
diocre , on prefcrit à la femme le repos le
cas.
33^ L* A R T
plus exad; on lui fait garder,. le plus long-
temps poflible 5 une Situation horizontale ; on
la faigne , fi les circonftances l'exigent ; on
ne lui donne que des boiffons tempérantes
& incraffantes , & des alimens de même na-
ture. Si la perte continue malgré ces précau-
tions 5 on applique fur le ventre des linges
trempés dans l'eau froide & le vinaigre ; on
introduit dans le vagin &; le col de la ma-
trice même , une efpece de bouchon ou de
peffaire , fait de filaffe bien fine , ou de char-
pie imbibée de la même liqueur. Quand l'hé-
morrhagie réfifte à tous ces moyens & qu'elle
fait craindre pour les jours de la femme , il
faut exciter les douleurs de l'Accouchement ,
& opérer celui-ci.
930. Si par cette dernière reffource on con-
ferve la vie à la mère , on ne doit pas fe diffi-
muler combien elle efl dangereufe pour l'en-
fant. 11 court d'autant plus de rifques qu'il efl
plus éloigné du terme de fa maturité , & que le
col de la matrice efl naturellement moins
difpofé à lui donner iffue : mais de deux
écueils fâcheux il faut préférer celui qui l'eft
moins.
931. Puifqu'il faut avoir recours alors à
l'Accouchement , on doit l'opérer le plus fû-
rement 6c le plus doucement poffible. La
méthode
DES ACCOU CHEMEN S. 337
méthode de Pii:{os {a) ne peut avoir dans le cas
dont il s'agit , les avantages réels qu'on lui a
généralement reconnus dans tous ceux où la
fource de l'hémorrhagie efl plus éloignée. La
perte dans ces derniers cas s'arrête , ou di-
minue après l'évacuation des eaux, en raifon
de la contradion de la matrice fur elle-même ,
& de la force du travail; de forte que le plus
fouvent l'Accouchement peut, fans aucun dan-
ger pour la mère , s'opérer naturellement: mais
quand le placenta eft attaché fur le col de la
matrice , fi l'hémorrhagie fe fufpend pour un
infiant après l'écoulement des eaux, elle re-
paroît enfuite , & devient d'autant plus abon-
dante que l'orifice fe dilate &: que la force du
travail augmente.
932. Dans la circonflance dont il s'agit, fi
l'on fe déterminoit à procurer l'écoulement des
eaux de l'amnios avant que l'état du col de la
matrice ne permît d'opérer l'Accouchement, il
fer oit peut-être plus avantageux de leur don-
ner ifTue en conduifant un trocart à tra-
vers le placenta; que de trouer celui-ci avec le
{a) Puios conreillolt dans le cas d'hémorrhagie abon-
dante d'exciter les douleurs de l'enfantement ^ en dilatant
le col de la matrice & en ouvrant les membranes. Voyez
fon excellent Mémoire fjir les pertes de fang, à la
fin de fon ouvrage fur l'^rt des Accouchemenst
Tome, h Y
338 E A R T
doigt. Ce nouveau moyen ne feroit cependant
pas abiolument fans inconvénient.
933. Quand l'orifice de la matrice eft dif-
pofé convenablement à l'Accouchement , on
. en détache le placenta d'un côté ^ & on dé-
chire les membranes au bord de cette maffe pour
aller prendre les pieds de l'enfant , &: l'ex-
traire.
934. Quelques Praticiens préfèrent de per-
cer le placenta dans le milieu &: de paffer la
main à travers pour retourner l'enfant ; mais
ce procédé eil plus difficile & moins fur que
celui que nous propofons. Ces Praticiens ex-
pofent prefque toujours le délivre à un dé-
collement total j en agiiTant ainfi , &: ils dé-
chirent quelques-unes des racines principales
du cordon ombilical. L'enfant étant obligé de
defcendre à travers cette maffe , ne manque
guère de l'entraîner par fes épaules ; ce qui en
augmente le volume ôc l'expo fe à quelques in-
convéniens de plus.
La femme 93 5- La femme livrée à elle-même, n'eil
peut.accou- p^s abfolument fans reffource , quand le pla.
eu e , ^^^,^ ç^ attaché fur le col de la matrice ;
quoique le ^
placenta fe quelquefois , dans l'extrême dilatation de l'ori-
préfente le £ce , cette mafle s'en fépare entièrement d'un
côté ^ les membranes fe déchirent & l'Accouche-
ment fefait naturellement; fi la femme, malgré
DES A C COU C H E M E NS. 339
îe fang qu'elle a répandu, confcrve aflez de force.
936. Les chofes à la vérité fe pafTent ra-
rement, ainli lorlque le centre du placenta ré-
pond au milieu de l'orifice ; parce que celui-
ci ne peut aflez s'élargir pour que le bord
de cette maïTe le quitte d'un côté , &; que
les membranes viennent s'y ouvrir. Le pla--
centa , fe détachant alors circulairement , efl
pouffé jufqu'à la vulve , par la tête de l'en-
fant , de forte qu'il précède en quelque ma-
nière la fortie de celle-ci.
937. Si l'on n'étoit appelle que dans ce
moment^ après avoir détaché cette maffe d'un
côté , & ouvert les membranes , il vaudroit
mieux fe fervir du forceps , que de retourner
l'enfant pour l'am.ener par les pieds.
938. Lorfque le placenta ^ après la fortie de
Fenfant , conferve encore une partie de ks
adhérences à la matrice , on doit attendre
que l'action de ce vifcere les ait détruites ,
pour l'entraîner; à moins que la perfévérance,
ou le renouvellement de l'hémorrhagie > n'o-
blige de délivrer la femme plutôt. Dans tous
ces cas , il eff rare d'entrainer la totalité des
membranes à la fuite du placenta , fi l'on n'y
apporte la plus grande attention ; parce qu'elles
s'en - détachent circulairement , pour le peu
que réfiffent leurs adhérences.
Y2
L' A R T
s E C T I O N X.
£)e la délivrance à la fuite de Vavortement,
$39. S'il y a des cas où l'on puiffe être forcé
de commettre la délivrance aux foins de la
nature &: d'avouer l'impuiflance de l'art à ce
fujet , ils ne font jamais plus fréquehs qu'à
la fuite de l'avortement. Nous n'avons pour
l'opérer alors prefque aucune des reffources
que nous laiffe l'Accouchement à terme. -
Deladiffi- ç^^q^ £çg difficultés de la délivrance croif-
culté qu'on ^ '^11 t ' r
^^^^«..^ ^ Isi^t Gi^ gênerai dans ce cas en railon mverle
rencontre a o
délivrer du terme de la grofTeffe , puifqu'elles font
après l'avor- d'autant plus grandes que celle-ci efl moins
tement. / o 9 i^ v • \
avancée , oi qu elles dimmuent a proportion
que l'avortement , ou l'Accouchement , fe
rapproche du terme de neuf mois.
941. Avant le troisième mois , la nature
trouve moins d'obilacles à fe débarraffer de
la totalité du produit de la conception ^ en
même temps qu'à expulfer le délivre féparé-
ment : on obferve le contraire après ce terme.
L'expérience nous apprend de plus qu'il efl
rare que ces Accouchemens ne fe faifent con-
formément au vœu de la nature , quand ,
fous le prétexte de l'aider , l'Accoucheur a le
foin de ne pas la troubler ; car il eil aulH
BES ACCOU C H EM EN S. 34I
rare de voir le fœtus , avant le troifieme mois ,
précéder la fortie de fes enveloppes , que de
le voir , fortir renfermé dans celles-ci , après
le quatrième mois.
942. En fuivant cette indication naturelle, De ce qu'il
on ne doit jamais ouvrir la poche des eaux ^^^ ^ ^"^^
à deffein d'abréger la durée du travail , fou- ^as , pour
vent pénible , de l'avortement , avant le terme favorifer la
' 2' r 1 • • • délivrance,
mdique ; comme on ne doit jamais manquer
de le faire , après cette époque , une fois que
la dilatation de l'orifice de la matrice efl fuf-
fifante pom* donner iffue , foit au fœtus , foit
au délivre.
943. Dans les trois premiers mois de la
groiTefle , fi cette poche vient à s'ouvrir , foit
fpontanéement ou autrement ^ avant que l'ori-
fice de la matrice ne foit affez ouvert pour don-
ner iffue au corps ovoïde en entier , elle fe
décharge des eaux Se du fœtus , encore très-
petit ; elle s'affaiffe enfuite fur elle-même , &:
ne peut être expulfée que par un travail beau-
coup plus long.
944. Si l'on étoit auprès de la femme dans
ce moment , il faudroit introduire un ou deux
doigts dans l'orifice de la matrice ^pour l'emr
pêcher de fe contrafter fur lui-même , & fa-
vorifer fon ultérieure dilatation , jufqu'à ce
qu'elle fuffife pour la délivrance ; qui s'opérera
Y3
34^ -^'^ ^ T
alors fans autre précaution & en très-peu de
temps : fi l'on n'eil appelle qu'après l'iffue des
N eaux , il faut attendre patiemment , à moins
que la perte ne nous force d'agir.
945. Mais comment délivrer la femme dans
ce dernier cas ? Le cordon ombilical , entraî-
né par le fœtus , a été arraché , ou bien il eil
il grêle qu'il ne peut fervir à l'extraûion du
placenta : les parties externes de la femme &
l'entrée du vagin font encore fi étroites que
la m.ain ne pourroit y pénétrer qu'avec force ,
&c en excitant beaucoup de douleur : le col
de la matrice , à peine dilaté , n'admettra au
plus' qu'un feul doigt , qui , loin de fervir à
extraire le placenta , ne fera que refouler vers
le fond de ce vifcere, la portion de cette m.aiTe
qui pourroit être engagée.
De ce qu'il 94^* Quand toutes ces chofes font dans un
faut faire , état auffi peu favorable à la délivrance , û la
quan 1 y a p^j.^^ j^'^^ p^^^ abondante , l'Accoucheur doit
perte , après ^ x . . .
la fortie du f^ bomer à folliciter vivement l'aôion de la
fœtus avor- matrice & à faire contrarier ce vifcere avec
aflez d'énergie pour achever de détacher &
d'expulfer le placenta : fouvent , de cette ma-
nière 5 il obtiendra de la nature en moins d'un
quarî-d'heure , ou d'une demi-heure , ce qu'il
n'auroit pu obtenir autrement qu'avec beau-
coup plus de peine & de temps.
te.
DES ACCOUCHEMENS. 343
947. Dès qu'une portion du placenta fera
engagée dans le col de la matrice & fera un
peu de faillie du côté du vagin , on pourra ,
de deux doigts, la faifir & la pincer , afin
d'entraîner le refte. C'efl auiîî dans ce mo-
ment où la pince à faux germe de M. Levret
conviendroit le mieux : mais elle eft inutile
quand le ^^tit placenta efl encore chatonné dans
la matrice , à moins qu'on ne veuille s'en fervir
pour dilater le col de ce vifcere & le prépa-
rer à Fiffue de ce corps étranger.
948. Il faut agir bien différemment lorfque
rhémorrhagie eil ii confidérable que le falut
de la femme eft , pour ainfi dire , l'affaire
d'un inftant. Si l'on ne peut extraire le pla^
centa fur le champ , il faut , fans trop de dé-
lai 5 oppofer au fang une dî^ue affez forte
pour l'empêcher de couler ; donner lieu par-
là à la formation d'un caillot , qui , en rem-
plifTant exaûement la cavité de la matrice ,
ferme lui - même la bouche des vaiffeaux
béans qui vomifTent ce fluide. On introduira
donc im morceau d'agaric, ou d'amadou, dans
le col de la matrice ; un tampon de fîlafTe
très-fine , ou de charpie brute , trempée dans
l'eau & le vinaigre, dont on remplira par-
faitement le vagin : on aura foin de foutenir
& d'appuyer ce tampon convenablement j.juf-
Y4
344 V A R r
qu'à ce que la matrice , irritée par fa pré-
fence , celle du caillot &: de l'arriere-faix , fe
contra6î:e avec affez de force pour fe délivrer
du tout.
949. Ce moyen , dont l'expérience a plus
d'une fois conilaté l'utilité dans le cas d'avor-
tement , comme dans celui de perte ancienne
& habituelle , pourroit avoir des fuites fâ-
cheufes , fi on Temployoit fans autre précau-
, tion 5 après un Accouchement à terme ; parce
qu'il fe formeroit alors un épanchement inté-
rieur capable de faire périr la femme, ainfi qu'on
le remarque dans l'une des Obfervations de
la Motte, (a) : la cavité de la matrice étant
encore trop vafle &: fes parois offrant trop
peu de réfiftance à l'abord du fang.
950. Quand le placenta du fœtus abortif
vient à fe putréfier dans la matrice , s'il pro-
duit quelques - uns des accidens énoncés au
§. 906 , on doit avoir recours aux injeûions
prefcrites au §. 908 : mais s'il ne farvient
rien de femblable , il ne faut pas fe mettre en
peine de ce corps étranger. Des femmes 3 en
grand nombre , l'ayant confervé pendant plu-
fieurs mois fans en être nullement incommo-
dées, l'ont rendu , comme defTéché, après ce
terme.
(^) Obferv. 386,nouv, édit.
DES ACCO U CH EMEN S. 34J
Section XI.
De la délivrance, à la fuite de V Accouchement de
plujieurs enfans.
951. Les rapports qu'ont prefque toujours De la dén-
ies jumeaux au moyen de leurs enveloppes , ^^^^^^ °^"*
11 rr -1 'i 1 le cas de )U-
annoncent de quelle conlequence il eli de m-aux.
n'entreprendre de délivrer la femme qu'après
la fortie du dernier ; quoique la pratique con-
traire femble être autorifée par quelques Ob-
fervations.
951. Quelquefois en effet , chaque jumeau
ayant {qs enveloppes bien diflindes & bien
féparées , le placenta du premier enfant n'é-
tant pour ainli dire qu'adoffé à celui du fé-
cond , pourroit être extrait ^ fans le moindre
inconvénient , auffi-tôt après la fortie de cet
enfant : mais comment reconnoitre ce cas ,
d'ailleurs fi rare ?
953. Il arrive bien plus fouvent qu'il rij a
Q^\\xïi placenta pour les jumeaux, ou bien que
les deux maffes font tellement liées enfemble
au moyen du chorion qui enveloppe les deux
enfans, qu'on ne pourroit extraire une portion
fans détacher l'autre en même temps : ce qui
pourroit devenir également dangereux pour la
mère 5c le fécond enfant.
34^ L' A R T
Temps où 954- Puirqu'on ne doit opérer la délivrance
l'on .doit qu'après la fortie du dernier enfant , excepté
a ors opérer ^^^^ ^^^ ^^^ ^v^ l^ nature nous met fur la voie
la délivran-
ce, d'agir autrement , en poulTant à l'entrée du
vagin le placenta du premier , il ne fera peut-
être pas inutile de lier , en attendant , le cor-
don qui defcend de cette maffe , comme quel-
ques-uns l'ont recommandé : mais il faudra le
dénouer au moment de la délivrance , pour
laifler dégorger l'arriere-faix commun , & par
ce moyen favorifer fa fortie.
955. On tiendra dans ce pioment les deux
cordons d'une main , &: on fe conduira , du
reiîe , pour délivrer la femme , comme s'il n'y
avoit eu qu'un feul enfant.
ARTICLE II.
De la manière de gouverner les femmes en couches^
Section première.
De ce qu'il faut faire immédiatement après la dé-
livrance & pendant le temps qiie la femme doit
refier fur le petit lit.
Des, pré- 9 5 6' Dés que la femme eft délivrée , que
cautions a ^^^^^ opération 'fe foit faite fpontanéement ou
obferver 1 • 9 /v 1
après la dé- "^^ ? ^ Accoucheur doit S aflurer , par le tou-
livrance. cher , fi le placenta ii'auroit pas entraîné &
DES A C e OU C H E M E N S, 347
renverfé le fond de la matrice , ou bien fi ce
vifcere , en entier , ne feroit pas trop defcen-
du ; afin de le relever ^ ou de réduire iur le
champ la partie renverfée. ^
957. Quand , à cet égard , le tout eft dans
l'ordre naturel , on le contente de faire quel-
ques fridions avec la main fur le bas-ventre ,
& l'on y revient de temps en temps , pour
exciter & foutenir le reffort , ou l'aûion to-
nique de la matrice , favorifer fon dégorge-
ment , & prévenir la formation des caillots ;
qui deviennent fouvent la fource de plufieurs
accidens.
958. Comme la femme doit refter quelque
temps fur le petit lit , où elle eil accouchée ,
foit pour s'y repofer un peu , foit parce qu'il
feroit imprudent & même dangereux de la re-
muer aufîi-tôt 5 par rapport à l'hémorrhagie ,
ou tout autre accident qu'elle vient d'éprou-
ver , ou bien dont elle eft menacée ; il faut la
mettre proprement, en fubflituant des linges
fecs à ceux qui font mouillés.
959. On la tient dans les premiers momens,
& autant que cela fe peut , couchée horizon-^
talement ; on lui fait rapprocher & alonger
les cuiiTes &: les jambes ; on la couvre plus
ou moins pour la défendre du froid , & on
lui prefcrit le filence , 6c le repos le plus'exad.
348 L'A R T
960. Il n'efl pas moins néceffaire de mo-
dérer les mouvemens de l'ame que,, ceux
du corps ; tout ce qui l'afFefte vivement
pouvant alors avoir des fuites fâcheufes , ainfi
que l'expérience le prouve. Combien de fem-
mes en effet n'ont-elles pas été vidimes d'un
accès de joie , de colère immodérée , ou de
toute autre paiîion femblable, un inftant après
l'Accouchement ?
961. Si la femme efl: altérée , on lui don-
nera de l'une de ces boiffons dont il efl: parlé
au §. 749 ; ou bien on lui accordera un petit
bouillon \ fi elle en a befoin. Il faut profcrire
entièrement alors Tufage de ces liqueurs fpi-
riîueufes , & de ces breuvages échauffans^
qu'on leur fait prendre , foit à deffein de les
réchauffer , foit dans les vues de prévenir les
tranchées utérines.
Desreme- 9^2. Chaque bonne femme, pour ainfi dire 9
des que bien offre fa petite formule contre ces douleurs 5
esgensprp- qyçiquçfQis pjyg ^ charge que celles de l'en-
polent pour ^ ^ ^ o ti
prévenir les fantcment : mais aucun de ces prétendus re-
tranchées, medes ne peut les prévenir. Si l'Accou-
^'cheur, fans approuver ces remèdes, eil fou-
vent obligé d'en permettre l'ufage , pour tran-
quiîlifer l'efprit de l'accouchée , &: ne point
encourir la difgrace des femmes qui les pro-
pofent , fa complaifance à cet égard ne doit
DES ACCOUCHEMENS. 349
s'étendre que fur ceux , qui, par leur nature
ou par leur dofe , font incapables de toute
adion.
963. Ces douleurs 5 aufîî peu ordinaires Caufe des
après le premier Accouchement que communes tranchées
à la fuite des autres , peuvent dépendre de plu-
fieurs caufes : tantôt elles font produites par
l'engorgement des parois de la matrice , & tan-
tôt par la préfence d'un caillot , ou d'un lam-
beau de placenta , qui ne peut être expulfé
que par des. efforts femblables à ceux de l'Ac-
couchement.
964. Une faignée du bras faite avant l'Ac- Moyens
couchement , ou ime faignée du pied , prati- P^'op^i^a*^-
> 'i r 1 V I r ques&cura-
quee piulieurs heures après, comme cela le^-f^^^g
fait chez certaines nations , pourroit prévenir chées.
une partie de ces tranchées , en diminuant
l'engorgement des vaiffeaux utérins : mais la
fortie des corps étrangers peut feule appaifer
les douleurs qui n'ont d'autres caufes que leur
préfence. La nature dans ce cas n'a prefque
jamais befoin d'aide , il ne faut qu'infpirer un
peu de courage à la femme.
965. Les fomentations émoUientes , les ca-
taplafmes , appliqués fur la région hypogaf-
trique, quelques lavemens, une boiffon abon-
dante , d'une infuiion lé|ere de fleurs de til-
leul , ou autre de cettS^efpece , ne peuvent
tran-
35© E A R T
opérer qu'un bien réel dans ces mêmes cas ,
& fur-tout dans celui d'engorgement. Quel-
quefois aufîî les tranchées font fi violentes ,
& les femmes en foufFrent fi cruellement ,
cju'on eft obligé de leur donner quelque po-
tion calmante : on préfère alors un peu de
liqueur minérale anodyne d'Hoffman , dans
l'eau de fleurs d'orange & de tilleul.
966. Après cette courte digreflion fur les
tranchées utérines , ne perdons pas de vue
que la femme efl: encore fur le petit lit , &
qu'il faut bientôt l'en retirer pour la mettre dans
im autre, où elle fera plus à fon aife; il faut donc
faire préparer ce dernier , & le garnir conve-
nablement pour que les lochies n'en pénètrent
pas les matelas ; qu'on ne pourroit changer y
ni auiîi commodément , ni aufli fouvent que
des alaifes,
66j, Avant d'y tranfporter la femme , on
lui ôte tout ce qui l'environne pour la chan-
ger de ce qui a été mouillé par la fueur , par
les eaux 6c le fang qui fe font écoulés de la
matrice : c'efl: ce que les gardes appellent gar-
nir & hahïlUr C accouchée. Quoique rarement
l'Accoucheur foit admis à cette toilette , &
que plus rarement encore il foit obligé
d'y mettre la main > il eil: cependant utile
qu'il fâche en quoi'^lle confifte 5 ÔC qu'il
DES A CCOU CH EM EN S. 35I
€n connoifle les avantages & les abus.
Section IL
De Vhahilhmmt & de la garniture de la femme
nouvellement accouchée.
968. Rien n'efl indifférent dans le temps des
couches ; les chofes les plus fimples en appa-
rence deviennent alors quelquefois très-nuili-
bles ; & les femmes fouvent font viâ:imes d'un
vain avantage qu'elles recherchent pour l'ave-
nir , ou tout au moins de leur ignorance &
de celle de leurs gardes. Ces femmes nous
fauront peut-être gré de nous être occupés de
leur premier ajuitement de couche ; alors peu
>\inporte que quelques Accoucheurs nous re-
prochent d'être entrés dans ce détail.
969. Chaque peuple a , pour ainli dire , fa
manière d'habiller & de traiter les femmes en
couches : la même ne peut paffer par-tout
pour la meilleure. Nous ne parlerons que de
ce qui efl en ufage parmi nous , &: nous fe-
rons remarquer , avant tout , que la fortune
y a mis autant de variétés qu'elle a établi de
conditions diiférentes parmi les femmes.
970. Nous ne faurions condamner la pré-
caution que les femmes i jaloufes de confer-
ver leur chevelure , ont de fe faire peigner
3 5 i L' A R T
quelques Jours avant d'accoucher, afin d'en oter
la poudre & la pommade. En dépouillant ainii
la peau du crâne de cetto^ efpece de croûte ,
elles en retirent fouvent un avantage plus réel
que celui que la plupart j recherchent ; car
en favorifant la tranfpiration de cette partie ,
elles préviennent des maux de tèto. quelque-
fois difficiles à dompter.
De la ma- c^ji. Les unes après être accouchées, ima-
niere d'ha- ^^^y^^^ j^e Douvoir trop fe garantir du froid ,
biller & de 5 i a j t r i
garnir la ^^ couvrent la tête de plulieurs bonnets pi-
femme nou- qués & de plufieurs coëffes , tandis que les
veileraent ^^^j-gg ^ p^f un principe contraire , la laiffent
SCCOllCll£6
prefque nue. L'excès de chaleur pouvant être
auiîi nuiiible que le froid , il faut fuivre un
jufle milieu dans cette coëifure & avoir égarV^
en cela , autant à l'habitude des femmes qu'à
la faifon où elles accouchent.
972. La chemife qu'on paffe à l'accouchée
eft chez la plupart très-courte & fendue par-
devant dans toute fa longueur ; du reiîe elle
reffemble affezbien à celle de l'homme , ayant de
longues manches à poignet & un collet. On a
grande raifon de la préférer aux chemifes or-
dinaires, puifque par préjugé l'on ne permet,
généralement encore , à la femme d'en chan-
ger avant le feptieme jour. Cette chemife étant
très-courte , ôc ouverte d'ailleurs comme une
camifole ,
DES Ac COUCHEMEN S, 355
camifole , eft moins expofée à fe gâter par les
lochies , & laifle plus de liberté , pour gar-
nir la poitrine &: le bas-ventre, &: en changer
les linges au befoin.
973. Par - deffus cette chemife les femmes
mettent une camifole à longues manches , ÔC
fouvent deux , fans avoir égard à la faifon ;
de forte que pour fe préferver du froid ,
quelques - unes s'accablent de chaleur , 5c
du poids des vêtemens qui ne fauroient être
ti'op légers & trop libres pendant le temps
qu'elles reftent au lit.
974. On ne voit pas trop clairement d'où
vient l'ufage généralement adopté en France
& dans quelques pays voiiins , de bander le
ventre & la poitrine de l'accouchée , ni
quel en a été d'abord le but. Ce qui pa-
roît davantage , c'eft que toutes les femmes
n'en retirent pas le fruit qu'elles en attendent,
& que quelques-unes , au lieu de ces vains agré-
mens qu'elles y recherchent , n'y trouvent
qu'une fource de maux dont tôt ou tard elles
font viôimes.
975. Les unes, en fe faifant ainii garnir le Desavan-
fein , n'ont d'autre but que de le défendre du ^^^^* ^ ^^^
. mconvé-
contaâ: de l'air , & d'y entretenir un peu de niens de ban-
chaleur : les autres fe propofent d'en confer- der la poi-
ver la forme & la beauté , en empêchant le ""^^^^^i'^^-
^ couchée,
Torm L Z
3ï4 L'A R T
lait de s'y porter & de le diflendre. Les pre-
mières ferrent peu le bandage , le^ dernières
le font davantage, & appliquent fouvent en-
core fur leur fein des topiques aïlringens ; mais
elles paient quelquefois au prix de leur fanté ,
ce vain agrément , qu'elles ne préfèrent fure-
ment que par ignorance.
Desincon-. 976. Il en eft de même du bandage qu'on
véiiiens & applique autour du ventre. Les femmes , en
de ban- ^'7 recherchant Q\\e cette ^ineKe de taille dont
der le ventre la grolTeffe les avoit privées, s'expofenî à de
de l'accou- f^cheufcs incommodités qui ne ceiTent le plus
fouvent qu'avec elles. Peu & Mauriccau fe font
élevés contre l'abus de ce bandage; mais ils
n'ont pas cru le devoir profcrire entièrement.
Sindlk en a fait connoîîre l'utilité chez les
femmes menacées ou attaquées de défaillance
t>c de fjnccpes dans les premiers momens
qui fuivent la délivrance : il recommandoit
même de faire comprimer le ventre de l'ac-
couchée pendant qu'on préparoit ce bandage.
977. L'expérience qui. m'en avoit confirmé
les avantages en pareilles circonftances , avant
que je connuffe les préceptes de Smcllic , m'a
depuis appris qu'il pouvoit ètxQ utile dans cer-
tains- cas de perte après l'Accouchement , en
modérant un peu le cours du fang vers la ma-r
trice , par h preflipa médiate qu'il exerce fur \q^
DES A C COU CHE ME N S. 3J5
•vaiiîeaux du bas-ventre. D'autres fois il s-op-'
pofe à la dilatation &: au bourfcufflement du
canal inteflinal , il prévient les hernies confé-
cutives en réliftant à Timpulfion des parties
flottantes. 'En^w , j'ai remarqué qu'à pareil
terme des couches , plufieurs femmes dont le
ventre n'avoit pas été légèrement contenu
dans les premiers temps , avoient la ma-
trice plus volumineufe & plus gorgée que le§
autres.
978. Il nous femble, d'après ces obfervations ,
qu'on ne devroit pas omettre ce bandage , &
qu'il faudroit même l'appliquer immédiatement
après la délivrance. La néceffité de bander la
poitrine n'efl pas auiîi évidente , &: nous pen-
fons qu'on feroit bien de s'en difpenfer. Il fuf-
£t , pour y entretenir la chaleur néceffaire , de
recouvrir le fein d'une ferviette mollette , ou
de l'une de ces pièces ouatées que les femmes
deflinent à cet ufage.
979. Le bandage de ventre fe fait de la ma- obferva-
niere fuivante ; on applique fur la région hy- tlon fur ie
pogailrique une ferviette , bien douce , pliée ''^"^^^S^ ^^
fous une forme quarrée , ou triangulaire , 6c
on la foutient par une autre pliée en long , dont
on entoure le ventre. On doit peu ferrer ce
bandage dans les premiers momens ; mais on
pourra le faire davantage par la fuite ^ e|i
Z 2
3 5^ L' ^ R T
augmentant infenliblement à mefure que le
volume de la matrice diminuera.
980. Un fichu placé fur le col , une alaife
dont on entoure les lombes & les cuiffes de
la femme , en manière de jupon , & une fer-
viette molle appliquée contre la vulve , doi-
vent completter la garniture de l'accouchée.
On la tranfporte enfuite dans fon lit , &: on
lui prefcrit un régime convenable à fon état.
981. Il eft difficile de fixer au Julie la ma-
nière de gouverner les femmes en couches,
même d'établir des préceptes généraux à ce
fujet 5 fans préalablement avoir fait connoître
les principaux phénomènes qui fe manifeilent
après l'Accouchement , 6c leurs différences
relativement aux diverfes circonftances qui
peuvent fe préfenter. Nous les expoferons
très-brièvement.
Section III.
Des principaux phéno?nenes quife manifejîent dans
U temps des couches.
Des fuites 982. L'on a diftingué avant nous les fuites
descoudies. jg^ couches en naturelles &; en accidentelles.
Les premières offrent des différences infinies
& purement individuelles ; les autres font tan-
tôt l'effet d'une difpofition prochaine à la ma-
DES ACCOU CHEMEN S, 357
ïadie , dont rAccouchement n'a fait que fa-
voriser le développement du germe , & tantôt
elles dépendent de la mauvaife habitude du
fujet 5 de l'impéritie de l'Accoucheur , de
l'inexaûitude de la femme dans le régim.e , ou
de quelque accident imprévu. Nous ne par-
lerons que des fuites de couches les plus or-
dinaires.
983. Une efpece d'accablement ou de laffi- Suites na-
tude femblable à celle qu'on éprouve à la ^^^^^^^^ «îes
couches
fuite d'un exercice violent & immodéré , fuc-
cede peu de temps après l'Accouchement, à
l'agitation excitée par le travail : mais bien-
tôt l'aélion du pouls fe réveille , la chaleur fe
ranime , la peau devient humide , une moi-
teur falutaire fe déclare , les membres recou-
vrent leur première liberté , l'ordre des fonc-
tions fe rétablit, &: le plus grand calme fuc-
cédant à cet effort de la nature , permet à la
femme de fe livrer paifiblement à la joie d'être
mère.
984. Pendant les premiers jours > il fe fait Deslochîes
un dégorgement abondant par la vulve. C'efl ^^"g"^"^^ ^
laiteufes.
d'abord du fang très-pur , dont la couleur &
la confifîance commencent à s'affoiblir, plutôt
ou plus tard , &: diminuent infeniiblement ; de
forte qu'après vingt-quatre heures , pour l'or-
dinaire , il ne paffe qu'une efpece de férofiîé
Z3
358 V A R T
roiuTâtre , qui ne tarde pas encore à changer
de nature. Elle devient bientôt plus épaifîe , plus
blanche , & comme purulente , ce qui lui a
^ fait donner le nom de lochies punformes. On
appelle les- deux premières efpeces lochies fan-
glanes ècférei{fes.
Deîa.du- 985. La durée & la quantité de ces difîé-
'. ' rentes efpeces de lochies font d'ailleurs rela-
tives à un grand nombre de circonilances dont
nous ne ferons nullement ici mention.Leslochies
fanguines coulent quelquefois pendant les deux
premiers jours , avec ou fans douleur : ce qui
tient à l'état de la matrice , oc à la nature du
fang , qui tantôt paiTe fluide , & tantôt en
caillot. Ce font ces douleurs qu'on défigne
, fous le nom de tranchées utérines. Voye^ §.962
& fuivans.
986. Si l'on connoiilbit moins le mécha-
nifme par lequel s'arrêtent ces premières lo-
chies 5 il y auroit de quoi être grandement
furpris de ce que toutes les femmes ne périiTent
pas d'hémorrhagie peu de temps après l'Ac-
couchement. S'il eft rare que cette évacuation
fe foutienne au-delà des deux premiers jours ,
il eft très-ordinaire de voir le fang reparoitre
de temps à autre dans le cours des premières
femaines , & même du mois entier : ce qui
provient de la foiblefTe àes vaifTeaux utérins 5
DES ACCOUC H E MEI^ S. 359 \
& de la largeur contre nature que quelques- ;
uns confervent encore. j
987. La fource de toute efpece d'écoulé- Delafuf- 1
ment fernble le plus fouvent fe tarir du deu- penfion des \
. ^ . . . lochies pen-
xieme au troiiiemejour, mais pour Vingt-quatre la fie-
heures feulement ou environ. La matière des lo- vre de lait. \
chics paroît alors refluer dans le fang ; il s'en ;
fait un tranfport vers les mammelles ; & il *
fe détermine une crife plus ou moins forte \
qu'on nomme communément Jievre de, lait, j
988. Cette crife s'annonce par quelques élan- De la fie- j
cemens dans le fein : bientôt après il y furvient ^"^^ ^^ î^^^- \
du oronflement & de la tenfion : fon volume
augmente infenfiblement , même de forte que \
la peau , dans certaines femmes , femble me- '
nacée de crevaffe. L'engorgement s'étend fort ■
fouvent au loin du côté des aiflelles , & rend \
quelquefois la refpiration difficile & laborieufe. '
Le pouls 5 pendant ce temps , acquiert de la \
force & de la fréquence : la tête s'appefantit, J
le vifage fe colore , une efpece de laiîitude , 1
univerfelle fe fait fentir , & la femme éprouve ■
des picottemens par tout le corps. -
989. Une fjeur , plus ou moins abondante , \
6c dont l'odeur aigre dénote affez le caraâ:ere ^
laiteux , ramené toujours le calme à fa fuite. i
Elle continue fouvent pendant vingt - quatre
heures , & même plus , en ne laiffant que de ^
Z 4
3(îo L A R T
courts intervalles. On ne doit rien faire qui
puiiTe la troubler ; & il pourroit être égale-
ment nuifible de la provoquer en furchargeant
la femme de couvertures , ou bien en lui don-
nant de ces boiffons échauffantes contre Tufase
defquelles nous nousfommes déjà expliqués. Il
faut feulement favorifer cette évacution quand
on y trouve la nature difpofée.
990. La fupprefîion des lochies qui a lieu
afîez fouvent pendant cette crife , en efl une
fuite il naturelle , qu'on ne doit jamais s'en
mettre en peine. Cet écoulement fe rétablit
de lui - même , quand les fueurs deviennent
moins abondantes^ & l'humeur des lochies ref-
femble alors en quelque forte à une matière
laiteufe , qui , par la fuite , acquiert plus ou
moins de coniiftance.
Temps où 991. Ce n'eil qu'à la ^xi du quatrième jour
lesmammei- des couches que les mammelles fe détendent ,
lescommen- r •. 9 11 r j ' . i
. - ^ , loit parce qu elles le ae2foro;ent par le mamme-
cent a le de , . o d r
gorger. ^^"^ -> ^oî^ parce que l'écoulement des lochies re-
commence 5 ou devient plus abondant , ou
qu'une partie du lait a été entraînée par les
fueurs.
Delà du- cjc)2. Les dernières lochies fe mêlant, dans
.es ^r- 1^ {y^{iY^Q à l'humeur des flueurs blanches aux-
nieres lo- ^
chies. quelles beaucoup de femmes font fujettes ,
l'on ne peut au jufle en connoître la fin. Elle^
entant.
n ES Ac C OU C H EM ENS. x6\ J
•^ j
coulent tantôt pendant un mois , même bien ]
plus long-temps, & rarement la fource s'en ;
tarit plutôt. La fupprelilon accidentelle de cet \
écoulement , de même que celle des lochies ]
rouges 5 peut devenir la caufe d'un très-grand \
nombre d'accidens , aufli variés par leur na-
ture 5 que par leur intcnfité , &: leurs effets. j
993. Les femmes qui nourriffent , s'affran- Etat de la j
chiiTent de la majeure partie de ces accidens , femme qui :
o A 1 r • 1-1 J- • ^ alaite foa j
oL même des fuites de couches ordmaires a
celles qui ne nourriffent pas. Rarement elles
éprouvent cette révolution laiteufe dont nous
venons de parler; parce qu'elles tranfmettent,
de temps à autre, à leur nourriffon , le fluide
redondant qui la détermine. Ces femmes ont
des fueurs moins abondantes que les autres ;
leur fein ne fe gonfle pas autant que celui de
ces dernières; les lochies ne coulent pas auiîi
long-temps ; & fi cette évacuation fe fufpend
au troiiieme jour , fouvent après ce terme ,
elle ne reparoît qu'en médiocre quantité.
994. Ce ferafous ce double afpeâ: que nous
confidérerons la femme en couches, pour dé-
terminer la manière de la gouverner, ou le ré«
gime qui lui convient le mieux.
362 L' A R T
Section IV.
Du régime des femmes en couches.
Durégime 0)9 5. Le régime , comme on le fait , ne s'en-
que oivcnt ^^^^ feulement des alimens , mais aiiiîi de
oblerver les ^ '
femines en toiit Ce qiiî a rapport aux chofes non-naturelles^
couches. dont l'iniluence , fur réconomie animale , ne
fe fait jamais mieux |bntir que dans le temps
des couches.
De fair. 996. Rien n'eft alors d'une plus grande im-
portance que le choix de l'air : L'exemple des
épidémies , qui exercent ii fouvent leur fureur
dans les grands hôpitaux , où la mifere conduit
tant de femmes , prouve à quel point ce fluide
doit être pur , & exempt de corruption. Les
miafmes putrides dont il efl chargé dans ces
endroits ne font pas les feules qui puiffent en
altérer la falubrité ; les corpufcules émanés
de quelques fleurs , telle que la rofe , & le
jafmin , ou d'autres fubftances odoriférantes ,
ont quelquefois donné lieu à de fâcheux acci-
dens , quoique chez des fcm.mes très -accou-
tumées dans un autre temps à ces fortes d'o-
deurs.
997. Un air trop chaud , ou trop froid, n'cflpas
moins contraire aux femm.es nouvelîemient ac-
couchées que celui qui efl: chargé de ces par-
DES ACCOUCH ÈM EN S. 363
tîes hétérogènes dont nous venons de parler.
Il eft effentiel que la chambre qu'elles habi-
tent fok bien fituée & bien percée , afin qu'on
puiffe renouveller ce fluide de temps en temps,
l'cchaufFer ou le rafraîchir félon le befoin.
998. L'accouchée ne devroit recevoir dans
les premiers jours que les vifitcs indifpenfa-
blés. Elle doit être peu couverte dans fon lit,
fi ce n'efl en hiver , ay|nt plus d'égard pour
cela au temps & à l'habitude qu'à l'état de
couches. Les rideaux du lit ne devroient ja-
mais être ferm.és , fi ce n'efl dans le moment
011 l'on tiendra les croifées &: les portes de la
chambre ouvertes pour en renouveller l'air.
999. Cette cham.bre doit être éloignée du
grand bruit : on ne fauroit d'ailleurs y gar-
der trop de iilence , pour que la femme puiiTe
Y repofer tranquillement , qu'elle ne foit point
éveillée en furfauî , ni incommodée , fur-tout
dans ce pays , par l'ébranlement & le bruit
qu'excitent les voitures. Déplus, cette cham-
bre ne doit être éclairée le jour que par une
lumière fort douce , & la nuit par une feule
bougie , qu'on aura le foin de détourner des
yeux de la malade.
1000. On ne doit pas obliger les femmes D£iaf,jua«
nouvellement accouchées à garder confia m- tion que
ment la même pofition , ÔC à reiler fur le dos ?^'^^ P^"^"
drela femme pendant les premières vingt-quatre heures ,
en couche, comme on ne leur recommande encore que
trop fouvent ; rien ne pouvant mieux les dé-
laiTer de la fatigue du travail , que la liberté
de remuer & de changer d'attitude : on ne doit
donc pas les en empêcher , fi ce n'ell: cependant
après une perte > ou quand l'on a quelque raifon
de craindre cet accident ;, d'ailleurs elles pour-
ront ie tourner tantôt fur un côté , tantôt fur
l'autre , & même fe mettre im peu à leur
féant.
Des paf- 1001. Les paflions vives n'étant pas moins
^"^* à craindre dans le temps des couches , que
tout mouvement immodéré du corps , on ne
doit en infpirer à la femme que de douces &
d'agréables , en faifant enforte de détourner
tout ce qui pourroit Taifeder vivement.
Des éva- 1002. Rien n'eft plus conforme au vœu de
cuations. |^ nature que de favorifer les évacuations par
îefquelles elle tend à fe dépouiller de l'humeur
laiteufe dont elle efl furchargée. Pour exciter
ou entretenir celle du ventre , l'on prefcrira
tous les jours un lavement emoUient èc même
deux, fi la malade étoit tourmentée de colique;
excepté dans ce temps de crife &c de fueurs
abondantes dont il a été parlé ci-deffus. On
les continuera après cette époque , & on les
rendra même de temps en temps laxatifs ^ en
ac-
DES Ac COUC HEM ENS. 365
mettant trois ou quatre onces de miel com-
mun 5 de miel mercurial , ou quelque chofe
de plus aûif , fi le cas le requiert.
1003. On entretient le cours des urines , & Delà boif-
la moiteur de la peau , en faifant boire à la f'onquicon-
iî 1 1 • j vient a la
.femme une tilanne dorge , ou de chiendent f^j^^^j^
avec un peu de rëgliffe ; une légère infuiion couchée.
de fleurs de tilleul , de camomille ou de ma-
tricaire , de fleurs de fureau , de millepertuis ,
ou d'autres plantes analogues : de l'eau com-
mune , & prefque froide , avec un peu de ii-
Top de capillaire , ou de guimauve , doit être
la boifîbn ordinaire des femmes qui ont de la
répugnance pour les premières.
1004. Ces boiffons favorifent également
l'écoulement des lochies ^ & fuffifent prefque
toujours pour les rappeller quand elles font
fiipprimées : l'engorgement , l'éréthifme , ou
l'inflammation de la matrice , étant le plus
fouvent la caufe de cette fuppreiîion.
1005. Très-rarement l'on eil: obligé d'avoir
recours à ces infjfions d'armoife , de rhue ,
de fafran oriental , &c. ainfi qu'à toutes ces
potions échauffantes , qu'on donne encore fi
fréquemment aux femmes du peuple , aban-
données aux foins d'une garde , ou d'une voi-
fine : le vin chaud avec le fucre & la cannelle
n'efl pas moins dangereux. Quand la fuppref-
^66 r A R T
fion des lochies vient de l'une des caiifes in-
diquées 5 les émoUiens & les délayans con-
viennent excluïivement.
1006. Ces boiffons & ces potions échauf-
fantes font cependant utiles dans certains cas ,
où. il y a plus de foibleife que d'ailridion
dans les vaiffeaux de la matrice : mais comme
il arrive fouvent qu'en prefcrivant les pre-
mières les femm.es fubilituent à une légère in-
fuiion , une forte décoftion des plantes qui
leur ont été indiquées , ainfi que plufieurs fois
j'en été témoin , l'Accoucheur doit s'expliquer
clairem.ent à ce fujet , ^ déterminer la quan-
tité de ces mêmxcs plantes qui convient pour
^ une pinte de boiiTon.
Bes ali- 1007. La quantité &: la nature des aîimens
rnsas. q^^g ^q\^ prendre la nouvelle accouchée doi-
vent être déterminées par les circonilances.
L'on ne fauroit , félon quelques-uns , faire
obferver une diète trop exacte à la femme
qui n'allaite pas fon enfant ; au lieu qu'il y a
peu de chofe à changer à fa manière ordinaire
de vivre , quand elle fe livre à cet important
devoir. Des préceptes auiïi vagues peuvent
être également nuifibles àe.ns l'un ^ l'autre
cas.
1008. Souvent on eil p])ligé d'accorder des
alimens à la première femme , & de tenir la
D ES A C C ou C F E M EN s. 3 67
féconde à la diète ; pafCe que l'habitude
chez elles n'efl pas la même,&c. Plulieurs fois
nous avons cru devoir prefcrire des alimens
à certaines femmes accoutumées à mang;er
beaucoup , pour calmer des accidens qui au-
roient exigé chez d. autres une diète févere.
1009. Quand il ne furvient rien d'extraor-
dinaire après l'Accouchement , on peut fans
crainte accorder à la femme , il elle a faim ,
deux petits potages par jour, & même trois,
foit au riz , ou autrement ; ou bien on lui
donnera du bouillon &: une croûte de pain ,
qu'elle y trempera , ou qu'elle mangera à fon
gré. Si l'on fait bien de retrancher ces potages
pendant la durée de la fièvre de lait , le len-
demain , ou le furlendemain , on permet de
plus un peu de légumes bien préparés , du
poiiTon , du poulet rôti , uu œuf frais , du
bon vin coupé avec un tiers ou partie égale
d'eau , 6c plus fi la femme le veut.
10 10. Le jour de la iievre de lait , on tien- Régime
dra la malade au bouillon , & on la fera boire ^^'^^ ^^î-
abondamment ; afin de fournir un véhicule . ° ^^^T ^
jour de la
convenable à l'humeur laiteufe , 6^ de reilituer fièvre de
au fang loifcmm dont il fe trouve dépouillé par ^^^^*
les fueurs qui ont lieu dans ce temps.
loii. Quelques femmes font à peine ac- d^s iq.
couchées qu'elles fe font appliquer fur la vulve tions qa'o»
^6S E A R T
efî dansi'u- des linges trempés dans rhuiîe &; le vin , pour
fage de faire ^^ calmer la douleur & l'irrîtation : par la
fur les par- r ' w r • iv «i o
tîes de la ^"^^^ ^^^^ luppnment 1 huile , & ne fe fervent
femme. que de vin dans lequel plusieurs font bouillir des
rofes, & même des fubflances plus aftringentes.
Ces dernières lotions ne font jamais plus utile-
ment employées que par les femmes fujettes au
relâchement du vagin , à la defcente de la ma-
trice ou en qui les fymphifes du balîin, ramollies
pendant la groffelTe , confervent trop de mo-
bilité après l'Accouchement : mais il faut bien
prendre garde de les employer dans le pre-
mier temps des couches. Les lotions émol-
lientes réfolutives & adouciffantes convien-
nent alors excluiivement.
ICI 2. Ces dernières fe font alTez communé-
ment avec le lait dans lequel on a fait bouillir une
petite poignée de cerfeuil. On peut y fubilituer
une eau de guimauve , d'aigremoine ou d'orge.
ICI 3. Dans bien des cas il ne feroit pas
moins utile de tenir fur le ventre , pendant
les premiers jours .des couches ^ des flanelles
trempées dans l'eau chaude , dans du lait , ou
une décoction de plantes émollientes ; afin
d'en entretenir la foupleffe & de favorifer le
dégorgement de la matrice , qu'un peu d'éré-
thifnie rend fouvent plus difficiles chez cer-
taines femmes.
1014.
DES Accouchement. 3(^9
I o 1 4. Le fel de duohus fe donne trop fréquem-
ment aux femmes en couches , pour le paffer
fous filence. Il paroît confacré à leur traite-
ment 5 & chaque Matrone fe croit en droit de
le prefcrire dès que la fîevre de lait ell paf-*
fée. Ce médicament n'efl: cependant pas in-
différent : beaucoup de femmes ne peuvent le
fupporter , même à très-petite dofe. S'il efl: des
cas oii il foit réellement indiqué , il s'en trouve
un bien plus grand nombre aii Ton peut s'en
paiî'er.
ICI 5. C'efl: aufïi l'ufage, plutôt que la rai- Del'ufags
fon , & le bon état de la femme , qui fixent le^" ^^^ ^^
temps ou 1 on doit , pour la première rois ,
changer la chemife & les autres ajuftemens
de couches : excepté les alaifes &C les fervieîtes
qui reçoivent l'humeur des lochies , qu'on doit
renouveller très - fouvent , ce n'efl encore
qu'au feptieme & même au neuvième jour
qu'on accorde cette faveur à la femme. Mais
pourquoi la laiffer croupir , en quelque forte,
aufli long-temps dans fes excrémens , tandis
qu'aucun état ne demande plus de foin 61 de
propreté que celui des couches ï
10 16. Nous penfons que ces femmes peu- Du temps
vent changer de linges beaucoup plutôt ,. & °^ l'accou-
toutes les fois que les leurs feront mouillés chanilT'^de
par la fueur ou autrement ; pourvu que ceux linges.
Tome /, A a
37^ L^ A R r
qu'on doityfubllitiierfoientbien fecs & chauf-
fés convenablement. On peut auffi. dès les pre-
miers jours les tranfporter avec foin dans un
petit lit 5 pour qu'on remue le leur , & qu'on
en renouvelle les draps s'il en eft befoin: mais
elles ne devroient marcher que le plus tard
poiîible , & jamais avant les huit ou dix pre-
miers jours ; même quand les couches font des
plus naturelles : avec cette précaution , elles
s'expoferoient moins au relâchement du vagin ,
à la defcente de la matrice , & à d'autres in-
commodités qui font les fuites de celles-ci.
Du temps 10 17. La plupart des femmes valétudinai-
ou il con- j.gg attribuant à l'humeur laiteufe l'altération
vient de pur-
ger l'accou- ^^ ^^^^^ fanté 5 fans avoir égard, fouvent , aux
ciiée. longues années qui fe font écoulées depuis
qu'elles font accouchées , imaginent qu'on ne
fauroit trop purger les autres dans le temps de
leurs couches. Quelques-unes veulent que ce
foît au neuvième jour , &: d'autres plus tard ,
6£ feulement après le retour des règles. Nous
ne nous élèverons point contre l'ufage des
purgatifs ; mais nous obferverons feulement
qu'on ne doit pas en abufer dans les premiers
temps 5 oC que le moment de les adminiflrer
dépend de certaines circonflances dont la plu-
part échappent toujours à l'œil de la garde la
plus entendue , & ne peuvent être faites que
par les perfonnes de Fart.
DES ACCOU C HEMENS. 37I
TROISIEME PARTIE.
Des ' Accouchemens du fécond ordre _,
vulgairement appelles contre-nature.
CHAPITRE PREMIER.
chement
contre - îia-
1018. v^ N convient, affez généralement , Caraaeres
d'appeller contre-nature l'Accouchement dans ^^ l'Accou-
lequel l'enfant préfente toute autre partie que le
fommet de la tête à l'orifice de la matrice; parce ture.
qu'on s'eft imaginé qu'il ne pouvoit alors s'o- ;
pérer fans les fecours de l'art. Nous avons déjà \
fait obferver que parmi ces parties il en étoit \
plufieurs , comme les pieds , les genoux &: les \
fefles , dont la préfence ne rendoit pas tou- ;
jours l'Accouchement effentiellement contre- \
nature. , . !
I o 1 9. Dans le nombre de ces Accouchemens, Carafteres |
que la nature ne peut opérer feule , ou qu'elle ^i^ïnaifs de |
•. c ' r ^ A 1 . r Accouche- ;
ne pourroit taire lans un extrême danger pour
i or ment con- j
la mère , ou pour l'enfant , il y en a beaucoup tre-natare , ■
• qui ne requièrent que la main d'une perfonne ^ ^"^abo- ^
rieux. ;
Aa 2 ■
372- V A R T
inflriîite , & d'autres qu'on ne peut terminer
qu'à Taide de quelques infirumens. Ce dernier
V ordre d'Accouchemens fera détaillé dans la
quatrième partie de cet Ouvrage (^) , nous
réfervant ici de faire connoître les premiers ,
que nous appellerons Accouckemens contre-
nature proprement dits ,. ou Accouchemens du
fécond ordre.
Rapport I020. Ces Accouchemens font {i rares qu'il
paroît impoiïible de fixer aucun rapport entre
contre -na- eux ôc Ics Accouchemens naturels : mais ils
tiire , avec ^^^^j^^ ^j.^g _ Variés , fi l'on a égard au gran4
ceux qui fe . , a . t ? /~ «t* • \
Cc^nx naturel- ^^^^^^"^ des rcgions que I entant peut oitrir a
iement, l'oriiîce de la matrice , & aux circonflances
qui peuvent exiger les fecours de l'art.
102 1. Par rap[X>rt à ces mêmes circonstan-
ces accidentelles , celui de tous les Accou-
chemens qui s'annonce avec les apparences
les plus favorables , peut devenir contre-na-
ture ; de forte qu'il n'y a point de régions
de la fur face de l'enfant qui ne puiiTent en
conflituer quelques efpeces.
1022. Parmi ces diverfes régions , les unes
fe préfentent plus fréquemment que les autres ,
&: plufieurs le font même ii rarement , qu'il
femblera peut-être qu'on auroit dû les pafîer
( <? ) Cette partie conilitiie le Tome IT,
DES ACCOUCH EMEf^ S, 375
fous filence : mais comme eiks n'en exi2:ent
que plus de foin & d'attention ^ nous avons
cru devoir les expofer.
ARTICLE PREMIER.
Section première.
Dlvijion des Accouchemens contre-nature ^ ou du
fécond ordre,
1023. Nous diviferons cet ordre d'Accou-
chemens prefque en autant de genres que les
Anatomifles ont afiigné de régions fur le corps
de l'enfant ; ÔC comme dans la plupart on efl
obligé de retourner l'enfant ôc de l'amener
par les pieds, les Accouchemens oii ces parties fe
préfentent naturellement à l'orifice de la ma-
trice , conftitueront le premier genre ; la pré-
fence des genoux & des ïq^qs cara£î:érifera le
deuxième Ôcle troifieme genres; parce que ces
Accouchemens reffemblent beaucoup aux pre-
miers. Quant aux carafteres des autres , nous
ne les défignerons que dans la fuite.
1024. Parmi ces différens genres d'Accou-
chemens , il en efl plufieurs qui ont tant de
rapport entre eux , relativement aux indications
générales & particulières qu'ils nous offrent ,
qu'après avoir fait connoître ce qui les carac-
Aa 3
374 U A R T
térife , ftous renverrons à celui qui aura été
décrit en premier pour la manière de les ter-
miner. Chaque genre d'Accouchemens que
nous diftinguerons comprendra plufieurs ef-
peces ; & celles-ci feront déduites des diverfes
poiitions que la partie ^ qui fe préfentera, fera
fufceptible de prendre relativement à l'entrée
du bafHn de la femme.
Section II.
Des caufes des Accouchcmens contre-nature 5 ou
du fécond ordre,
10x5. L'Accouchement peut être effentiel-
lement contre-nature ou le devenir acciden-
tellement : dans le premier cas , c'efl: toujours
la mauvaife iituation de l'enfant qui en eft la
caufe : dans le (econd , ce font différentes
circonftances qui peuvent compliquer le tra-
vail.
De ce qu'on 1026. Pour avoir une idée jufle de ce qu'on
doitappeller , . , .^ n - ^ ^■*
.. doit entendre par mauvaile pontion de len-
fitiondèVen- fant , il faut fe rappeller ce qui a été dit ail-
fant, leurs de fes dimenfions de de celles du baiîin
de la femme, & fe reffouvenir que cet enfant
ne peut fortir du fein de fa mère qu'en of-
frant à l'orifice de la matrice l'une des ex-
trémités de fon grand diamètre 5 ou de la
DES AcCOUCHEMElSt S. 375
forme ovoïde fous laquelle il eft naturelle-
ment replié. Sa fituation eil donc efîentielle-
ment mauvaife toutes les fois qu'il ne préfente
pas le fommet de la tête , les pieds , les ge-
noux , ou les feffes.
1027. Comme la fituation de l'enfant n'eft Obferva-
pas abfolument fixe avant l'écoulement des ^^^^^ ^J^^ ^^
eaux de l'amnios , quand ce fluide efl abon- ^^^^-q^ de
dant, qu'elle peut changer d'un inilant à l'autre, l'enfant.
& que des parties très-éloignées peuvent alors
fe préfenter fuccefîivement à l'orifice de la ma-
trice , l'Accoucheur ne doit établir fon dia-
gnoflic qu'après l'évacuation de ces mêmes
eaux. Nous avons vu pltifieurs fois de pareils
changemens dans le cours d'un travail prefque
ordinaire ; & c'eft fans doute d'après de fem-
blables obfervations que quelques Praticiens,
parmi les anciens , avoient prefcrit de faire
prendre à la femme des attitudes différentes
& fouvent bizarres à defTein d'en procurer une
plus favorable à l'enfant.
1028. Quand plufieurs parties de l'enfant
fe préfentent fuccefîivement à l'orifice de la
matrice , dès que celui-ci efl affez dilaté , fi
c'efl la tête qui s'y rencontre , il faut ouvrir
les membranes , pour la fixer , en donnant
iiTue aux eaux : mais fi l'enfant y ofFroit alors
une autre partie , il faudroit différer , pendant
Aa 4
ture.
376 L' A R T
quelque temps ^ l'évacuation de ce fluide ,
pour s'aiTurer ii cette pofition ne changeroit
pas ; en proportionnant néanmoins ce délai à
la nature des circonilances qui peuvent com-
pliquer le travai^l. Avec ces précautions <, l'Ac-
couchement , qui auroit été contre-nature ,
pourra quelquefois s'opérer de lui-même.
Csufesac- 1029. Parmi les caufes de l'Accouchement
cidenteiies çontre-nature en général . aucune ne l'eft à
de TAccou- -, • n • i
chesnent P^'*-^^ julie titre que la mauvaiie conformation
contre-na- du baffin. Elle femble même plutôt appartenir
aux Accouchemens du troifieme ordre qu'à
tout autre; puifqu'il eft rare que la main feule
de l'Accoucheur fuffife alors pour délivrer la
femme : à moins cependant c[ue ce défaut de
conformation ne foit bien léger.
1030. Les accidens qui exigent les fecours
de l'art , ou qui ne permettent pas d'abandon-
ner l'Accouchement aux foins de la nature ;
par rapport au danger auquel ils expofent la
mère, ou l'enfant, & fouvent les deux, font
l'hémorrhagie , les convullions , & les foiblef-
{es , ou fyncopes fréquentes ; l'épuifement de
la femme , la lenteur , ou la ceffation des dou-
leurs ; riffue du cordon ombilical , fon peu
de longueur , & fon entortillement fur le col
de l'enfant , fi l'on adopte l'opinion commune
à ce fiijet ; ajoutez encore à ces premières caufes
VES Ac COUC HEMEN S. 377
la préfence d'un fécond enfant, celle d'une
tumeur herniaire irréduQible , avec difpofition
cl l'étranglement ; quelquefois aufïi l'obliquité
de la matrice , & le reiferrement de fon col
fur celui de l'enfant.
Section IIL
Des accidens énoncés , conjidérés comme caufes
d* Accouchemens contre-nature , & des indica-
tions qtiils préfentent,
103 1. L'hémorrhagie , quelle qu'en foit la Examen
fource , demande toujours la plus férieufe at- <iecescaures
tention de la part de l'Accoucheur : fi elle ^^^ ^^ y,\^
exige quelquefois , pour le falut de la mère ou morrhagie.
de l'enfant , qu'on opère l'Accouchement fans
avoir égard au terme de la grofieffe, à plus forte
raifon devons-nous l'entreprendre , lorfque la
perte devient abondante dans le cours du tra-
vail 5 la nature y ayant déjà préparé les par-
ties favorablement.
1032. Le fang peut couler de la matrice, du
nez 5 ou de la bouche : dans le premier cas
c'eit toujours le détachement du placenta qui
€n eil la caufe ; dans les deux autres, c'efl fou-
vent la preilion qu'exerce la matrice fur les
vaiffeaux du bas-ventre, principalement dans le
moment de ces efforts violeiîs que fait la femme
378 r A R T
pour fe délivrer. On voit la néceffité de pro-
céder à rAccoiichement dans tous ces cas ,
foit pour procurer le reiTerrement de la matrice
fur elle-même , foit pour épargner à la femme
ces efforts fi dangereux qui produifent le
refoulement du fang vers les parties fupé-
rieures. -, '
1033. Si rhémorrhagie utérine exige tou-
jours ^ quand elle menace la femme ôc l'enfant
de quelque péril éminent y que nous procé-
dions à l'Accouchement , elle ne nous invite
pas dans tous ces cas à extraire l'enfant fur le
champ : quelquefois il fuffit d'ouvrir la poche
des eaux , & d'exciter des douleurs pour faire
cefTer la perte , & l'Accouchement peut , fans
aucun danger , s'achever naturellement {a). Il
faut cependant en excepter le cas oii X^placeiita
eil attaché fur le col de la matrice , parce que
rhémorrhagie ne tarde pas à recommencer , lî
elle s'eft arrêtée après l'écoulement des eaux.
Foyei §• 931-
Des con- 1034. Les convulfions qui furviennent pen-
vuifions. jgj^^ jg cours du travail de l'Accouchement ,
nous offrent prefque toujours la même indi-
cation ; parce qu'elles dépendent le plus fou-
vent de l'engorgement du cerveau ^ ou qu'elles
(rt) Puios , Mémoire fur les pertes de fang.
DES Ac C OU CHEMEN S. 379
peuvent y donner lieu , & même à quelque
chofe de plus fâcheux : mais ii elles exigent
qu'on termine l'Accouchement , elles n'y pré-
parent jamais les parties de la femme aufîi
bien que le fait l'hémorrhagie utérine. Celle-
ci afFoiblit & relâche ces parties , &: la con-
vulfion les reiTerre pour l'ordinaire.
103 5. Quand les convulfions s'annoncent de
bonne heure , il eft toujours très-utile d'avoir
recours à la faignée du bras , du pied , même
de la gorge , & de la réitérer plus ou moins
félon l 'intenfité de l'accident , en attendant
qu'on trouve des difpofitions aflez favorables
pour entreprendre d'opérer l'Accouchement.
1036. Il feroit bien à defirer qu'il fut tou-
jours pofîible dans ce cas d'extraire la tête de
l'enfant avec le forceps , à caufe du danger
qu'il y a de le retourner pour l'amener par les
pieds ; fur-tout lorfque la convuliion efl per-
manente , ou qu'elle ne laifTe que de courts
intervalles.
1037. Les fyncopes , pu les défaillances, i>es fyn-
qui fe répètent fréquemment dans le cours du copes.
travail , quoiqu'on ne puiffe en déterminer
précifément la caufe ; ainli que la foibleiTe
générale , ou l'épuifement , qui ôte à la femme
le pouvoir d'exercer des efforts fufHfans pour
fe délivrer 5 doivent nous engager de même à
3§o ^'^ R r
terminer rAccouchement , afin d'en prévenir
les fuites foiivent fâcheufes.
Deiaien- 1038. Ce même parti eft mille fois préfé-
teur& «iei^rable aux foins inutiles qu'on fe donne pour
douleurs, ranimer les douleurs languiiTantes , à la fuite
d'un travail fi long & û pénible , que fouvent
la matrice conferve à peine la faculté de fe
contrader , ou qu'elle eft dans une difpofition
plus oti moins grande à l'inflammation.
De la for- 1039. L'iffue du cordon ombilical , entraîné
rie du cor- 1 n i 1 19
don ombiii- P^^ ^ ^^ ^^ eaux au moment cie 1 ouverture
cal. des membranes , a toujours été coniidérée
comme un accident très-grave pour l'enfant ,
tant à caufe du contacl; de l'air qui refroidit ce
cordon &: y diminue le mouvement du fang ,
que de la compreiîion qui vient enfuite y in-
tercepter le cours de ce fluide.
Danger 1040. Ctt accident efl à craindra , fans
quni y au- doute ; mais le précepte , trop général , de ter-
rou e ui- j^jj^gj. l'Accouchement auiTi-tôt , en retour-»-
vre aveu- -'
giément la nant l'enfant , ne l'efl pas moins : tel enfant qui
routine ac- ^ p^j-j pendant qu'on le tiroit par les pieds ^
dans ce cas '^^^^^^^ P^ naître vivant malgré TiiTue du cor-
don 5 fi l'on avoit confié l'Accouchement aux
foins de la nature.
1 041. Il ne faut donc rien entreprendre alors
qu'on n'ait bien examiné la marche de la na-
ture 6c les effets qu'éprouve le cordon ombi-
DES Accovchemens. 3S1
Ikal : fouvent après riffue des eaux qui l'ont
entraîné, l'expulfion de l'enfant eft plus prompte
que ne le feroit fon extradion. Si l'on fuivoit
le précepte donné, on ajouteroit donc, dans
tous ces cas, au danger prefque inféparable de
l'adiion de retourner & d'amener l'enfant par
les pieds , celui d'une plus longue compreflion
du cordon,
1042. Toutes les fois d'ailleurs que ce cor-
don précède la tête de l'enfant & fe préfente
en premier , il n'éprouve pas une afîez forte
preilion pour que la circulation y foit anéan-
tie , & on peut fouflraire l'anfe qui pend en-
dehors au contaâ: de l'air ; non pas en l'en-
veloppant d'un linge , comme je l'ai vu faire,
mais en la repoulTant à l'entrée du vagin.
Avec cette précaution, & celle de placer le
cordon vers l'un des côtés du détroit fupérieur,
nous avons compté plus de cent quinze pulfa-
tions dans les artères ombilicales pendant cha-
que minute , environ dix heures après fon iffue.
1043. Tant que ces puîfations feront libres,
fi la tête de l'enfant s'engage , l'Accoucheur
doit attendre , à moins que d'autres raifons
ne l'obligent d'agir : l'Accouchement fe fera
heureufement , ou bien la tête fe rapprochera
affez des parties extérieures de la femme pour
être facilement prife ^ extraite ayeç le for-
382 E A R T
ceps : ce qui vaut mieux dans tous ces cas
que de retourner l'enfant.
1044. Le rifque que court celui-ci lorfque
le cordon eft forti , n'eft jamais plus grand
que quand le baiîin de la mère eft un peu
refferré , parce que la preiïion que ce cor-
don y éprouve elt alors plus forte. Cette cir-
conflance qui femble nous autorifer à fuivre la
route prefcrite , ne fait qu'ajouter aux écueils
qu'elle préfente naturellement : foit qu'on en-
treprenne de retourner 6c- d'extraire l'enfant
par les pieds , foit qu'on l'abandonne aux ef-
forts de la nature , fa mort , dans ce cas , eft
prefque toujours certaine.
1045. La fortie du cordon ombilical ne pré-
fente aucune indication particulière , quand il
ell froid , fans pulfation , ou putréfié : l'enfant
étant déjà mort , il faut laifTer à la nature le
foin de s'en délivrer , le cordon par lui-même
ne pouvant s'y oppofer , quoiqu'il forme une
anfe à l'extérieur.
1046. Si le cordon ne met pas alors d'ob-
ftacles à l'Accouchement, la plupart des Ac-
coucheurs font dans l'opinion qu'il y en ap-
porte de grands j quand il eil: naturellement très-
court , ou bien lorfque, plus long , il fe trouve
entortillé furie col de l'enfant: ils imaginent,
dans ce cas , qu'il retient la tête , & l'empêche
DES ACC OUCHEMENS. 383
de fortir , ou que s'il lui permet de defcendre
un peu pendant la douleur , il la retire aufîi-
tôt après , de forte qu'on la voit remonter.
1047. Qi-îand robfervation même de ces Pra-
ticiens ne nous découvriroit pas la fource de
leur erreur, les plus fimples notions du mécha-
nifme de l'Accouchement fufiiroient pour nous
faire connoître que l'effet qu'ils ont attribué à
l'entortillement du cordon fur le col de l'en-
fant provient d'une caufe bien différente. Si
ce que nous en avons dit au §. 607 ne laiife
pas entrevoir la profcription abfolue de tous
\ts moyens qu'ils ont propofés pour terminer
l'Accouchement , quand la tête continue de
rentrer après chaque douleur , on y découvre
au moins fur quels principes on doit avoir re-
cours à ces moyens.
1048. C'eft d'ailleurs fans aucune raifon fo-
lide&le plus fcuvent à faux, qu^on foupçonne
cette difpolition , foit naturelle ou accidentelle
du cordon ombilical : on ne peut reconnoître
avant la forîie de l'enfant fi cette corde vaf-
culaire eft très-courte ou très-longue ; & ce
n'eil qu'après Tiffue de la iQto. qu'on peut voir
fi elle eil entortillée autour du col : ce n'eft
auffi que dans ce moment que cette difpcfition
exige l'attention de l'Accoucheur 5 car elle ne
peut nuire plutôt ni à la mère , ni à l'enfant.
3^4 V A R T
Dasobi^a- 1049. L'obfervation a prouvé plus d'un<s
des à TAc fQJs q^ie ]a préfence d'un fécond enfant pou-
coucîicfncnt , •*
ciépendans ^^^^ apporter à la fortie du premier , des ob-
deiapréfen- flacles infurmontables aux agens naturels de
cond eafant" ^'-^ccouchement ; foit parce que l'un & l'autre
tendent à s'engager en même temps , foit parce
que leur pofition refpeâ:ive eil telle que la
matrice ne peut agir afîez immédiatement fur
celui qui fe préfente bien , pour l'expulfer ; ce
qui arrive , fur-tout quand l'un d'eux eft placé
en travers , & l'autre félon l'axe du bafîin.
FoycT^ §. 2081 & fuivans.
1050. L'union de ces enfans au moyen de
quelques-unes de leurs parties , foit dures , ou
molles ; certains vices de conformation par
addition , comme la préfence de deux têtes
fur un même tronc , ou de deux troncs pour
une feule tête ; l'hydropifie du bas-ventre ou
de la ttte , &;c. font encore autant de caufes
qui rendent l'Accouchement contre-nature ,
difficile ou laborieux. Voye;^ §. 1838 & fui-
vans jufqu'au §.1851.
Précau- loji. Si l'exiflence d'une hernie irrédu£li-
tions qu exi- j^|ç ^^-^ inguinale , ou autre , n'exiee pas tou-
ge la hernie, . ' ^ ' ' 5 1 y
en général, jours qu'on opere l'Accouchement, lobferva-
flans le temps tion apprend qu'il efî: prudent au moins de le
e ccou- £^.^^ quelquefois , pour empêcher que cette
ehemenr, . ^ , ^
hernie ne devienne plus confidérable par l'ifTue
d'une
DES Ac COUCHEMENS. 38}
d'une nouvelle portion d'inteftin , & ne s'é-
trangle à la fuite des efforts que fait la femme.
1052. Il eil en général fi facile de corriger Del'obli-
la iituation vicieufe de la matrice 5 appellée ^^^^^ ^^ ^^
obliquité , & d'en prévenir les effets , que ce
feroit 5 pour ainli dire , à regret que nous la
compterions parmi les caufes des Accouche-
mens contre-nature , s'il ne falloit à ce fujet
réveiller l'attention des jeunes Praticiens , &
leur faire connoître tout ce qui peut effentiel-
lement donner lieu à ces Accouchemens.
1053. Il arrive bien rarement que le ref- Deiacon-
ferrement du col de la matrice fur celui de traâion du
col Ô^ I3 îT13*
l'enfant , s'oppofe affez fortement à la defcente t^ij-e f^^j. cè-
des épaules , pour rendre l'Accouchement im- lui de l'en-
poffible fans les fecours de l'art. L'expérience ^^^^'
nous apprend que c'efl: tantôt le cercle de l'o-
rifice externe de la matrice qui fe contra £le
ainfi , & tantôt celui qui , dans l'état naturel ,
en conflitue l'orifice interne. Dans le premier
cas, la tête efl entièrement dans le vagin, &
dans le fécond elle efl encore enveloppée du
col de la matrice. Celui-ci eft le plus ordi-
naire.
1054. Si l'obftacle qu'on attribue à la con-
traftion de l'un ou l'autre de ces cercles utérins
étoit aufli réel qu'on pourroit fe l'imaginer ^
d'après la lefturç de quelques Auteurs , il faut
Tome /, B b
jg^ r A R T
avouer qui! feroit diiScile d'y remédier, ait
moins dans le premier cas , où la the de l'en-
• fant 5 occupant la cavité du baiîin , ne permet
pas d'y iniinuer la main pour aller dilater l'o-
rifice de la matrice trop refferré : le fécond
cas préfente moins de difficulté , parce que la
lête ell au^deiTus du baffin»
Section ÎV.
Des Jignes de V Accouchement contre-nature en
général , ou des Accouchemens du fécond ordre»
1055. L'Accouchement contre-nature s'an-
nonce par des douleurs dont la caufe ^ la
marche & les effets ne différent en rien de
ce qu'elles nous offrent dans l'Accouchement
îe plus naturel. Les lignes qui le caradiérifent
fe déduifent des accidens qui compliquent le
travail , ou de la iituation de l'enfant.
Signes de 10 5 6. On diflingue facilement les cas,, ou
l'Accouche- \^ femme éprouve une perte , des convul-
' iioîis 5 ou tout autre accident , de ceux où le
travail de l'Accouchement n'eil compliqué d'au-
cune de ces caufes : mais ce n'efl que par le
toucher qu'on reconnoît la iituation de l'en-
fant. Si quelquefois on y parvient fans peine ,
même avant l'ouverture de la poche des eau7c ,
quelquefois auiîi Ton n'acquiert cette connoif-
ment contre
îiaturCe
DES ACCOUCHEMËNS.^ 387
fance qu'avec beaucoup de difficulté. Comme
îl eft impofîîble d'expofer ici les fignes carac*
tërifliques de toutes les pofitions que l'enfant
eft fufceptible de prendre à l'orifice de la ma^
trice 5 nous ne les indiquerons que dans la
fuite 5 à mefure que nous parlerons de cha-
cune de ces pofitions.
1057. Quand on a reconnu que l'Accouche-
ment doit être contre-nature, à caufe de la
mauvaife fituation de l'enfant , il faut en inf-
truire les parens de la femme , & leur en faire
connoître tout le danger , s'il en exifle , afin
d'éviter les reproches qu'ils pourroient nous
faire en cas d'événement fâcheux : mais on
fera plus réfervé envers la femme , crainte
de l'eifrayer fur fon état ; fi ce n'eft cepen-
dant lorfque la Religion exige qu'on le lui
faffe connoître.
Section V.
Indications que prêf entent les Accoiichemens du
fécond ordre j ou contre-nature»
1058. Ces Accouchemens préfentent des in-
dications générales & de particulières : les
premières confiilent à retourner l'enfant pour
l'amener par les pieds ; à changer certaines
pofitions de la tête pour en procurer une meil-
Bb2
388 L' A R T
' leure ; à corriger la marche défefliieufe que
fuit quelquefois cttto. partie , en s'engageant
■dans le balîin , ou iimplement à repoufTer une
extrémité dont la préfence Fempêche de s'en-
gager.
1059. Les indications particulières font dif-
férentes félon la fituation de l'enfant , la partie
qu'il offre à l'entrée du baflin 3 & les circonf-
tances qui nous déterminent à opérer.
ARTICLE IL
Préceptes généraux relatifs aux Accouchemens
contre-nature.^ ou du fécond ordre.
Du temps 1060. Lorfqu'on n'a reconnu qu'imparfai-
oùil eft né- tement la fituation de l'enfant à l'orifice de la
ceffaire de j^^trice, fx l'abfence des fign^s qui caraftérifent
favoirfil'en- ' ^ ^. . ;
fant eft bien 1^ prefence de la tête , tait loupçonner que
ouraaifitué. cette lituation n'eii: pas favorable , il faut at-
tendre le moment de l'ouverture de la poche
ties eaux , pour difîiper les doutes qu'on a
fur ce fujet.
Dei'lnftant 1061. Rien ne nous invite, avant cette
lepiusfavo- époque , à terminer l'Accouchement, que la
ra e pour j^^^^y^ jfg fituation de l'enfant rend contre-na-
opérer,
ture ; fi ce n'eft cependant lorfque la femme
éprouve quelqu'un de ces accidens graves dont
il a été fait mention ci-dçiTus. Tout délai, un
DES ACCOVCHEMENS. 58^
peu long, après ce moment, efl contraire aux
principes de la faine pratique ; & les fuites
qui peuvent en réfulter nous obligent quel-
quefois de différer encore rAccouchement
pour fatis faire aux vues particulières & pref-
fantes qu'elles nous prefcrivent.
1062. Si l'on doit craindre de plonger la
matrice dans l'inertie en opérant l'Accouche-
ment dès le premier infiant ; û les violences
qu'il faudroit exercer pour en ouvrir le col ,
& retourner , avant le moment prefcrit , im
enfant mal fitué , font également à redouter ;
l'engorgement & l'inflammation de la matrice
font très-fou vent la fuite des efforts inutiles,
auxquels oljBRndonne ce vifçere après l'éva-
cuation des eaux.
1063. Le moment le plus favorable pour
opérer efl donc celui de l'extrême dilatation
de l'orifice de la matrice & de l'ouverture
fpontanée des membranes, quand elle fe fait
à propos. Il faut attendre ce moment, lorfqu^on
efl appelle avant ; mais fi l'on arrive beaucoup
plus tard , il faut opérer fur le champ , à moins
que l'état inflammatoire de la matrice ne s'y
oppofe ; car il efl néceffaire avant tout de dé-
tendre ce vifcere , & de diminuer l'engorge-
ment de fes vaifTeaux.
1064. Ce cas, oii l'Accoucheur efl appelle
Bb3
59^ ^' ^ ^ T
quelque temps après l'ouverture fpontanée de
la poche des eaux , n'eu pas le feul où il ne
puilTe profiter de Tinflant indiqué pour retour-
ner l'enfant : fouvent dans ce moment l'Ac-
couchement fe préfente encore fous les plus
belles apparences , &: les accidens qui doivent
nous déterminer à opérer ne fe manifeflent
que plus tard. Dans ce cas 5 à la vérité , la
tète, de l'enfant ^ fe préfentant prefque toujours^
s'engage plus ou moins dans le fond du baffin^
^ peut être facilement extraite avec le forceps,
«le forte que l'Accouchement diffère peu du
naturel.
1065. On efl aufîi forcé de laiffer échapper
le moment qui auroit été le pîiWfcvorable , à
certains égards , pour retourner l'enfant , lorf-
que la poche des eaux fe déchire au comriien-
cement du travail , & avant que le col de la
matrice ne fe foit affez relâché , & allez ou-
vert 5 pour le paffage de la main.
De rutiîlté 1066. Une faignée faite à propos, Aqs injeC'
delafaignée, tions émollientes & mucilagineufes , les bains
&c. dans ^ 1^^ fumigations humides, jointes à certaines
l'Accouche- ° , , . i t r
mentcontre- dilatations operees méthodiquement , lont
nature. quelquefois très-utiles , en pareil cas , pour
affoiblir la roideur du col de la matrice , ôc
en faciliter Ja dilatation.
Ï067. Àuffi-tôt que le moment d'opérer fera
DES ACCOU CHEMENS, 391
indiqué , foit par la nature des circonfences ,
foit par l'état du travail , l'Accoucheur , s'y.
étant préparé , donnera à la femme une fitua-.
tion favorable.
Section première.
De la jituatïon qui conviznt à la fimmc dans
r Accouchement contre-natur-c,
Ï068. La iituation de la femme, dans ce
cas 5 comme dans tous les autres , eft afîez in-
différente avant le moment de l'Accouche-
ment , à moins que quelques cir confiances
n'obligent de lui en prefcrire une plutôt qu'une
autre : mais il n'en eft pas de même au mo-
ment 011 l'on doit opérer.
1069. La femme doit être alors couchée Deïafitua-
fur le dos , & le plus horizontalement que ^^^^ q^'^^
faire fe peut ; les feifes étant lituées au bord ^\ c^ ^ ^l
du lit 5 de manière que le coccix 6c le périnée
ne foient point appuyés , les cuiffes & les
jambes à demi ployées , &c les pieds pofés fur
deux chaifes placées convenablement ^ ou fou-
tenus par des aides.
1070. Une couchette ordinaire efl préfé-
rable en pareil cas au lit de fangles dont on
fe fert communément dans l'Accouchement
naturel. On doit même préférer à toute autre
Bb4
39^ L' A R T
celle qui efl d'une moyenne largeur , & faire
enforte que les colonnes n'en foient oas mon-
tées fur des roulettes , tant pour la fureté de
la femme , que pour la commodité de l'Ac-
coucheur & des aides. Cette couchette étant
garnie de fa pailîaffe & de plufieurs matelas,
on place fous l'extrémité de ceux-ci ^ un couffin
folide pour que les feffes de la femme s'y en-
foncent moins , & qu'elles y foient plus il:a-
, blés : on recouvre le bout de ce lit de quel-
ques draps plies en forme d'alaifes , &: on
place les oreillers au milieu.
Des aides 1071. La femme y étant couchée comme
qui font ne- jj g/]- ^^^ ^^^ g^ 1069 , OU la recouvre d'un
pour fixer ia ^^^? ^ même d'une couverture fi la faifon
femme. l'exige , pour la défendre du froid , & ne pas
l'expofer nue aux yeux des affiftans , même
de l'Accoucheur à qui le ta£l:, en pareil cas,
efl d'un bien plus grand fecours que la vue.
Deux aides , d'une main appuyée fur les ge-
noux 5 ô^ de l'autre fur les pieds , fixeront les
extrémités inférieures de cette femme , &: en
écarteront les cuiffes convenablement ; un
troiiieme , li cela efl néceilaire , fe placera
derrière les épaules , pour la retenir de ce
côté , & l'empêcher de defcendre , tandis
qu'un quatrième fournira les chofesdont on
aura befoin. Nous ferons obferver, à la louange
DES ACCOUCHEMENS. 395
des femmes , qu'il y en a bien peu qui n'aient
aflbz de courage , pour difpenfer de cette mul-
titude d'aides , 6c alors deux fuffifent.
loyz. Nous ne voyons pas l'utilité de ces
pofitions bizarres & incommodes que quel-
ques Accoucheurs ont confeillé de faire pren-
dre à la femme dans ce moment ; comme ,
de la faire placer fur les coudes & fur les ge-
noux , le ventre tourné vers le lit , &c. La
fiuiation que nous venons de preicrire convient
également dans tous les cas.
Section IL
Préceptes généraux relatifs à la manière d'introduire
la main dans la matrice,
1073. Quand il s'agit de porter la main dans Précau-
la matrice, pour opérer l'Accouchement, quel- "<^^^^ P"^^^^"
eues Praticiens font encore dans l'ufage de
^ ^ c> pour intro-
s'attacher un tablier, de fe découvrir les bras duireiamain
jufqu'aux aiflelles , m.ême de fe les garnir de ^^^"^ ^^ ^^^
£ rr i. c. ^ > ^' 11 delafemme/
laulles manches , cx;c» C^es précautions , la plu-
part inutiles , infpirent toujours à la femme
plus de crainte que de confiance , &: un ap-
pareil moins effrayant l'a fouvent \çXvÇ,ç. dans
un état d'anxiété & d'accidens difHciles à
calmer.
1074. S'il eil néceifaire de fe découvrir les
394 L* A R T
bras pour retourner l'enfant , il convient de
ne le faire qu'autant que la main pénètre dans la
matrice : des linges placés fur l'une des chaifes
qui foutiennent les pieds de la femme fervi-
ront à l'Accoucheur pour fe garantir du fang
& des eaux qui découlent de la matrice , &
pour s'effuyer la main toutes les fois qu'il la
retirera de ce vifcere , afin de ne pas l'expofer
enfanglantée aux yeux de la femme 6c des
affiilans.
1075. L'Opérateur doit toujours travailler dé
fang-froid ^ & paroître tranquille , même dans
les cas les plus fâcheux ; afin de ne point
augmenter l'inquiétude de la femme , pour
qui le moindre embarras ^ le moindre propos
& le plus petit gefle font alors comme autant
de bouches qui femblent lui annoncer fa perte.
1076. Avant d'introduire la main dans la
matrice , on obfervera de la tremper dans un
mucilage quelconque , de l'enduire de beurre
ou de tout autre corps gras , pour que l'in-
troduftion s'en faiTe pUis aifément , & excite
moins de douleur. Cette précaution peut être
d'ailleurs quelquefois très-utile à l'Accoucheur.
Delà ma- 1077. Dans tous les cas , on doit agir len-
niere d'in- . . ^ i. ■/" 1
ti-oduire la ^^^^^^^ 5 remuer peu la mam , oC cnoilir le
main , & du moment favorable pour le faire. Quand les
temps cù on parties extérieures de la femme font étroites ,
doit le faire.
DES ACCOUCH E MENS. 395
on y introduit fuccefîivement les doigts , de
forte que les premiers , en dilatant un peu ,
préparent la voie aux autres. Le temps de la
douleur efl celui qu'il faut choifn* pour avan-
cer la main dans le vagin , parce que la femme
fe livrant alors aux efTorts de l'Accouchement,
& pouffant en en-bas , la fait pour ainfl dire
entrer d'elle-même.
1078. S'il paroît utile de préférer le mo-
ment de la douleur à celui du calme pour faire
pénétrer la m.ain dans le vagin , il eft bien
important de n'agir que pendant ce dernier,
pour la faire entrer dans la matrice , & de ne
lui faire faire aucun mouvement quand la dou-
leur a lieu ; parce que les parois de ce vifcere
embraffant alors plus fortement l'enfant , &:
étant bien plus tendues , réMent davantage ,
& font bien plus expofées à fe déchirer,
1079. On ne fauroit agir avec trop de len-
teur & de ménasjement Dour dilater le col de
la matrice , lorfqu'il conferve un peu d'épaif-
feur , & qu'il n'eft pas d'ailleurs très-fouple ,
crainte de le déchirer dans l'endroit de fon
union avec le vagin , où de plus grands efforts
exerceroient prefque entièrement leur a£tion.
1080. Quoique la main ait déjà franchi ce ^gs ot^^.
premier détroit de la matrice , fouvent on eff des que la
obligé de la retirer plufieurs fois de celle-ci ^^^*^
ren-
jnain
396 E A R T
contre dans avant de poiivoir atteindre aux pieds de Ten-
cette opéra- f^^t ; parce qu'elle y eft tellement ferrée pen-
dant la contraâ:ion , ou la douleur , qu'elle
s'engourdit , ou qu'elle éprouve des crampes
fi douloureufes , qu'elle perd toute faculté de
bien faire.
Précau- 1081. Pendant tout le temps qu'on emploie
r ■ ' a introduire cette main , ôc à retourner l'en-
laire pen- '
dant qu'on fant , l'autre doit être appliquée extérieurement
introduit la au-deffus du fond de la matrice pour fixer ce
vifcere , ou pour changer au befoin fa direc-
tion , & faire certaines preilions que des cir-
conftances , plus difficiles à déterminer ici ,
qu'à failir auprès de la femme , rendent quel-
quefois néceffaires.
Du choix 1082. Les deux mains ne conviennent pas
e la main ^oujours également pour aller prendre les pieds
le on doit ^^ l'enfant & le retourner : s'il efl des occa-
opérer. fions OU l'oD puifie s'en fervir indifféremment,
il en efl bien plus qui exigent l'une d'elles,
& non pas l'autre. Le choix qu'on en doit
faire tient à la fituation particulière de
l'enfant.
De la di- 1083. La direûion que la main doit fuivre,
re ion que |^ pofition qu'elle doit tarder en avançant dans
la main doit a x o •>
fuivre. ^^ matrice , & l'étendue qu'elle doit parcou-
rir, doivent auiîi être variées félon la fituation
de l'enfant; 6c la partie qu'il préfente ^ de forte
VES ACCOU CHEMEN S. 397
qu'on ne peut donner ici, à ce fujet , que des
règles très-générales.
1084, On doit toujours inllnuer la main par -
l'endroit le plus facile &le plus fur pour parvenir
aux pieds de l'enfant. Quelquefois c'eil en fui-
vant l'un des côtés de la matrice ; bien plus
fouvent , en la dirigeant le long de la partie
poilérieure de ce vifcere ; & prefque jamais
en l'iniinuant au - deffous de fa partie anté-
rieure.
1085'. Lorfqu'il eil néceffaire de retourner Du fens
l'enfant , il faut toujours en ramener les pieds ^^^ lequel
lur la iuriace antérieure ; ann de recour- ^^ner les
ber le tronc , de plus en plus , dans ce même pieds dei'en-
fens « ôc de lui faire décrire un arc beaucoup '"^'^' ^^^^^
. , , 1 . ^ 1 • • onleretourr
moins alonge dansla mat rice. On ne doit ja- ^e.
mais tirer fur les extrémités de manière à ren-
verfer l'enfant en arrière , ou à faire fubir à
l'épine quelques inflexions , ou contorfions
dangereufes.
1086. Quoiqu'on puifîe dans bien dés cas. De l'utilité
OLi l'on retourne l'enfant , l'extraire en tirant /^^ prendre
les deux
fur un feul pied , il vaut toujours mieux pren- ^^^
dre les deux ^ parce que l'Accouchement s'en
fera plus facilement. Cette précaution d'ail-
leurs devient quelquefois ii néceffaire , que fans
elle on arracheroit plutôt le premier pied que
de faire ayancer l'enfant. Souvent , à la vé-
39^ Z'^ i? T
rite 5 comme ces parties font glifiantes à caiifë
des glaires 6c du fang qui les enduifent , ainfî
que la main de l'Accoucheur ^ il eft on ne
peut plus difficile de les entraîner en même
temps. Il faut alors , après avoir amené l'une
de ces extrémités à l'entrée du vagin , la fixer
au moyen d'un lacs , & aller reprendre l'autre.
Du temps 1087. Il ne faut jamais s'efforcer de retour-
ou il faut j^çj, l'enfant pendant la douleur - parce qu'il
retourner ^, ^ , ,
l'enfant. "" ^il alors plus étroitement ferré dans la ma-
trice : m.ais , autant qu'il eft pofiible , il faut
attendre ce moment pour l'extraire , dès que
les pieds font fortis , & que la tête , dans le
cas où elle fe préfentoit , s'efl éloignée fuffi-
. famment du détroit fupérieur : fi la femme 5
d'après cette obfervation, ne doit faire aucun
effort pendant que l'Accoucheur s'occupe à
retourner l'enfant , elle ne fauroit trop pouffer
en en-bas lorfqu'il en fait l'extra ûion.
Sentimens 1088. Quelques Accoucheurs veulent qu'on
de quelques abandonne indiflindement Texpulfion de Ven-
Pratlciens r m t i \
fur ce qu'il ^^^^ ^^^^ etîorts de la nature 5 après en avoir
faut faire amené les pieds à l'orifice du vagin ; mais cet
après avoir ç^fant n'étant pas encore alors retourné en-
amené les . , rr • • • m
pieds del'en- tierement 5 ces efforts deviendroient mutiles
fant, 6c dangereux. Si l'on vouloit fuivre ce pré-
cepte 5 il faudroit , ait moins, amener les feffes
de l'enfant au paffage: autrement, loin d'ob-
nES ACCOUCHEMEN s. 399
vier aux inconvéniens , qu'on a prétendu
pouvoir éviter , on ne feroit fouvent qu'ex-
pofer l'enfant à de plus fâcheux : les cas
oii l'on pourroit fuivre ce précepte avec
le moins de danger , font précifément ceux oii
l'on peut y fans aucun rifque , achever d'ex-
traire l'enfant en tirant fur les parties forties.
1089. Cette opération ne doit jamais fe faire De la ma-
nière dex-
précipitamment , ni en tirant par fecouiTes fur
1 /•/•/-/• 1 19 r • ^^^'^^^ ren-
ies extrémités inférieures de 1 enfant ; mais fai...
toujours d'une manière lente & continue , fur-
tout quand les eaux de l'amnios ne font que de
s'écouler ; afin de prévenir les effets de la dé-
plétion trop fubite de la matrice , & de moins
fatiguer les parties fur lefquelles on agit.
1090. Le danger auquel font expofés la mère du Ranger
& l'enfant , dans les Accouchemens contre-na- auquel la
ture , eil toujours relatif à l'efpece & à Tin- f^^^, '^^^^'
' ^ . ^ tant font ex*
tenfité de l'accident qui rend l'Accouchement pofés dans
tel , ainli qu'à d'autres circonflances qui doi- l'Accouche-
vent être déduites du temps où les eaux fe font
écoulées , de celui où l'on opère, de la fituation
plus ou moins fâcheufe de l'enfant , &c.
ÏO91. Dans tous les Accouchemens contre- De la né-
nature j où l'on a quelque raifon de craindre *^^^"^ ^ °^"
. ■; '\ r r f^^ver i'en-
pour la vie de 1 entant , il faut 1 ondoyer fur f^^t , dans
la première partie qui fe montre au-dehors : l'Accouche-
dans les Accouchemens laborieux, il eft même
mentcontre-
ature.
ment con-
tré-nature.
400 L' A B. T
quelquefois à propos de conduire l'eau fur la
iQX.Q^ de cet enfant au moyen d'une feringue ,
avant d'entreprendre de le délivrer. Nous nous
difpenferions de tranfcrire ici la formule ufitée
dans tous ces cas de néceilité , ii toutes les
perfonnes pour qui nous écrivons étoient par-
faitement inflruites des rites facrés de notre
Religion.
1092. En répandant l'eau en forme de croix
fur la partie que l'enfant préfente , on doit
prononcer clairement &: diftindlement ces pa*
rôles : Enfant , je. u baptife au nom du Pcre
& du Fils & du Saïnt'Efprit. Si l'on n'a pas
de fignes bien certains qu'il foit vivant , on
y ajoute ces mots ^ fi tu es vivant. Si c'efl un
enfant monflrueux , ou un embryon peu déve-
loppé , on donne également le Baptême fous
condition ^ en difant alors : Si tu es capable de
Baptême , /e te baptife , &c.
i
CHAPITRE
JDES ÂCCOUCHEMENS. 4OI
* . ^ I ■ ■■ ..^ I I ; , . , , I . ,1 , j , I ,
CHAPITRE IL
ARTICLE PREMIER.
Accouchcmens contre-nature du premier
genre j ou. dans lef quels V enfant pré-
fente les pieds.
Î093. jL/es obfervations multipliées ïont
connoître que rAccouchement dans lequel Accouche-
î'enfant préfenîe les pieds n'exigent pas ^-"^<^^«^^^^'
/v-M 1 r 119 < nature on
eflentieilement les lecours de 1 art : quel- renfant pré-
ques Accoucheurs l'ont même regardé comme ^^^"^^ i-«
l'un à^s plus naturels , & nous avons cru de- ^^^ ^*
voir le comprendre dans cette claffe , avant
d'expofer les indications , foit générales , ou
particulières qu'il peut offrir : mais il s^en faut
de beaucoup qu'il foit toujours auffi heureux
que celui où la tête fe préfente la première.
1094. Si l'on réfléchit fur les fuites ordi-
naires de ces deux efpeces générales d'Accou-
chemens , on verra qu'il eft à defirer que la der-
nière, qui eilla plus fréquente^ ait toujours lieu.
Î095. ^Accouchement dans lequel les pieds
s'engagent les premiers , conlidéré comme na-
turel , n'eft pas le plus avantageux ; & il eft d'ail-
Tomc /, Ce
4^1 V A R T
leurs fi rare , qu'on ne peut établir fes rap-
ports avec celui où la tête fe préfente : mais
en tant que contre nature cet Accouchement
doit pafîer pour le plus facile &: le plus favo-
rable. Perfonne , ii ce n'eil peut-être dans ces
fiecles d'ignorance oii l'art d'accoucher n'étoit
cultivé que par àes femmes , n'a recommandé
de repoulTer les pieds , lorfqu'ils fe préfen-
tent , pour ramener la tête , ou toute autre
partie , à l'entrée de la matrice ; au lieu que
tous les Accoucheurs ont confeillé de les al-
ler chercher quand l'enfant étoit mal fitué , ou
bien lorfqu'il ne pouvoit venir naturellement ,
quoique placé convenablement.
Du danger ioc)6. Le danger qui menace l'enfant lorf-
auqiie en- j^^ vient naturellement en préfentant les
tant eft ex- J-^ ^ ■>^
pofé dans pieds eil en raifon de la compreflion plus ou
cet Accou- moins forte , & plus ou moins longue , qu'il
chement. , " r ^ • i i r
éprouve en traverlant les parties de la lemme:
celui auquel il eft expofé quand on en fait
l'extraQion , en tirant fur ces mêmes extré-
mités , eft auffi proportionné à l'intenfité de
cette première caufe & de plus à l'extenfion
forcée , & au tiraillement de la moelle épi-
niere : d'où l'on voit que les circonftances
dans lefquelles il conviendroit le plus d'aban-
donner i'expuliion de Tenfant aux efforts de
la nature , font celles où il y a le moins d'in-
mications
îy ES Accouche MENS. 403
convéniens à craindre de fon extraction par
îes pieds , & vice verfd.
Section première.
Des indications générales que nous préfentent les
Accoucheinens où. Venfant vient en offrant les
pieds^
1097. Quand le travail de l'Accouchement ^^^
n'efl compliqué d'aucun accident fâcheux, on quepréfente
doit tenir à l'égard de la femme , iufqu'après ^"^ Accou-
1 ouverture de la poche des eaux , la même
conduite que il l'enfant préfentoit la tête : à cette
époque on commencera à dégager les pieds , û
on le peut faire , au moyen de deux doigts in-
troduits dans le vagin , ou bien on les diri-
gera feulement de manière qu'ils ne puiflent
s'arrêter contre quelques points du balîin ,
jufqu'à ce qu'ils foient parvenus au-dehors.
1098. S'il eft plus falutaire alors de coopé-
rer à l'Accouchement en tirant fur ces extré-
mités , dans le cas même oii la mère pourroit
fe délivrer feule , à plus forte raifon quand
elle eft dans l'impuiffance de le faire , ou que
fa délivrance ne peut être différée fans un
. danger éminent , foit pour elle , foit pour
l'enfant, Très-fouvent même dans ce dernier
cas on eil obligé d'introduire la main dans le va-
Ce 2.
404 L A R T
gin pour aller prendre les pieds à l'oriiîce de
la matrice.
Descaufes icc?^. A ces cauies génér-ales , énoncées
qui exigeiit j • , ^ . .^ , ^ • 1 r
\qs fe -urs ^^P^^^^ ^^ '^* ï^3ï 5 juiqiiau ^^. 1054 mciuli-
de lart , vement 5 qui peuvent rendre TAccouchement
quand l'en- contre-n?^ture 5 on peut ajouter ici la manière
f.uit préfente , , • t /- r r -.9
les p-eds. "^^^^ ^^^ pieds le preieritent 6: s engagent.
Des diver- noo. Nous avons fixé ailleurs les difFé-
fes pofitions rentes positions que les pieds peuvent prendre
queie^pieûs ^ p^gard du baiiin à quatre principales. Voye?
peuvent . t. r r -^ \.
prendre. §• ^^4 jufqu'au §.688 incluHvement. Quel-
quefois la troiiieme, &, prefque toujours, la
quatrième de ces politions , olFriroient de
grandes difficultés aux elForts naturels de l'Ac-
couchement, fi on ne les changeoit à propos en
ramenant l'enfant à l'une- des deux premières ,
quand ce changement ne s'opère pas com.me
de lui-même.
Précau- iioi. Affez fouvent un feul pied fe pré-
tions relati- fente & s'engage dans l'orifice de la matrice ,
VÊS T T'A f—
couchement P^"^^*^^ 93-^^ l'autre extrémité inférieure efl
cù l'tîifant retenue au-delTus du bailin, de manière qu'elle >>
ne^ préfente s'oppofe à la fortie de l'enfant. S'il n^Çt pas
toujours néceffaire d'aller chercher cette fé-
conde extrémité , il ferait toujours très-utile
de le faire : on ne peut s'en difpenfer , même
dans les cas les plus favorables, qu'en la for-
çant de fe déployer , ôi de s'alonger fur la
DES ACCOUCHEMENS. 405 j
poitrine de l'enfant , à mefiire que le tronc \
defcend. \
1102. Pour obtenir cet avantage, fouvent ;
il faut , en tirant , tourner la pointe du pied !
forti de dehors en dedans , & faire décrire à
la cuiïTe une rotation femblable. \
1 1 03 . S'il falloit employer beaucoup de force De la né-
pour faire defcendre l'enfant, en tirant fur un ceffité d'aller j
r \ ' ^ 1/1 / .• . ,. , .-i chercher le ;
leul pied, maigre les précautions inmquees , il ^^^^^^ -^^
vaudroit mieux aller prendre le fécond pied, j
en infinuant la main le long de la cuiffe qui
efl déjà fortie , que d'infiïler fur ces tenta- |
tives : car on pourroit luxer l'extrémité dont i
il s'agit, ou bien féparer du corps du fe- |
mur , t'épiphyfe qui en conilitue la tête ; ce ■ \
qui fsroit on ne peut plus dangereux pour l'en- \
fant, en fuppofant qu'on l'amenât vivant après \
de pareils efforts. j
1104. Nous ne vivons plus dans ces temps \
où l'on croyoit qu'il falloit faire rentrer le pre-
mier pied pour les ramener tous deux enfem- <
ble ; bien loin d'agir ainfi , on doit retenir ce ^ ■ \
pied au-dehors , foit au moyen d'une main , :
ou d'un lacs, pendant qu'on ira chercher le \
fécond. ;
1105. Souvent on éprouve les mêmes dif- :
ficultés à faire defcendre l'enfant dont les deux 1
pieds fe préfentent parallèlement à l'orifice de ^
Ce 3 i
4o6 L' A R T
la matrice ; mais ces difficultés viennent alors .
de ce que les feffes de Tenfant , fur lefquelles
font naturellement appuyées ces extrémités ,
fe font engagées en même temps qu'elles ; de
forte que le baiîin, quoique d'une largeur or-^
dinaire 5 fe trouve trop étroit relativement à
toutes ces parties , ainfi réunies. On prévient
ces obilacles en dégageant les pieds , avant
' que les feS^es ne foient ferrées entre les os du
baiîin ; & on les furmonte lorfqu'ils ont lieu ,
en repouffant ces mêmes parties au-deffus du
détroit fupérieur , avant de s'efforcer d'entraî-?
ner les pieds.
De la ne- j j^^^ 5»j| ç^ fouvent néceffaite d'aller cher-
s'aiTurer ^^^^ ^^ fecond pied de l'enfant , lorfqu'il n'en
dans quel- préfente qu'un , il n'eff pas moins à propos ,
ques cas , û qi^^^nd On en rencontre trois , ou quatre , de
î°s deux
pieds qui fe ^^i^i^'^g^i^r les deux qui appartiennent au même
préfentent enfant , pour ne pas s'expofer à engager les
font au me- j^nieaux en même temps. On devroit avoir
ine enfant, t a • 1 ^ r \ 1?
la même attention dans pluiieurs cas ou Ion
ne trouve que deux pieds à l'orifice de la ma-
trice, parce qu'il efl poiHble que chaque ju-
meau en préfente un.
De la ma- 1107. Quand on eu obligé d'introduire la
mère de fai- ^^^r^ ^ l'entrée de la matrice , pour y
fiï iss pieds. ^ .
prendre les pieds , oq les accroche comme
l'on peut 5 en paffant l'index enîr'eux dc en,
DES ACCOUCHEMENS. 407 '
les ferrant étroitement des autres doigts. Lorf- '
qu'ils font au-dehors , on les enveloppe d'ua j
linge fec & doux , pour les tenir plus aifé- \
ment & plus fûrement , étant , comme on le ;
fait , très-gliffant : après cela on entraîne les j
feifes au paflage ^ en tirant obliquement en
en-bas. >
1108. On faifit alors ces mêmes extrémités -
1
au-deffus des genoux , afin de moms fatiguer j
l'articulation des pieds & des jambes; & pour j
ménager celle des cuifles , on applique les ^
mains fur les hanches de l'enfant auiîi-tôt que ^
les feffes font forties. j
1109. Il ne faut jamais porter les mains fur De l'en- ;
le bas-ventre & la poitrine de l'enfant, à defîein *^^°^^ ^^ '^
de tirer de plus près lur les parties retenues ; on ^^^^^ ^^ \
gêneroit &; on intercepteront même le mouve- renfantpour \
ment du cœur en fe conduifant ainfi ; on compri- ^^^^^ ^eltus, |
meroit & on meurtriroit également le foie , très- i
volumineux & très-tendre à cette époque de la \
vie ; ce qui feroit des plus dangereux. Ce font |
les hanches que les mains doivent empoigner^ 1
juiqu'à ce que les épaules ibient au-dehors. :
11 10. Quand on a dégagé les deux pieds j
de l'enfant , il defcend aifément jufqu'à ce que
les aifîelles rencontrent le détroit fupérieur ,
à caufe de la régularité de cette efpece de coin
alongé que le tronc forme jufqu'à cet endroit j
C c 4
4oS E A R T
îîiais aîors fa marche fe ralentit & devient
plus difficile , par rapport à la {aillie que font
les épaules & aux obilacles que trouvent les
bras à fe relever vers les côtés de la tête :
ce qui oblige TAccouclieur à exercer de plus
grands eiForts pour le faire avancer.
lïîi. On ne fauroit en général extraire
l'enfant trop lentement 5 afin que la dilatation
At^ parties de la femme s'opère plus graduelle-
ment & avec moins de douleur, il faut en outre
, obferver que les forces qu'on exerce agiffent
' félon l'axe du baiîin de la femme. Une trac-
tion continue , dirigée alternativem.ent de bas
en haut ôt de haut en bas , mais de forte
qu'elle coupe obliquement le détroit inférieur
du bailin , eft préférable à tous c^s mouve-
mens plus compofés , & fur-tout à ceux de
rotation que quelque Praticiens font exécuter
à l'enfant.
Des pré- 1 1 12.. Dans les Accouchemens par les pieds
cautions qu- que nous fommes forcés d'opérer , le cordon
exige le cor- ^j^j^^j^^^l ne defcend pas toujours dans les
don cmbih- , ^ '
cal , qusnd mêmes proportions que le tronc de l'enfant
on amené fuj- lequel on agit imm^édiatement. Il ne peut
l'enfant oar a ^ '^ > i • •
j .^^ ^ être entrame que par ceiui-ci ; mais aupara-
vant il fe tend fortement, & l'ombilic tiraillé ,
eil menacé de fe déchirer , pour peu que ce
cordon foit retenu au-defius du bafiin. Pour
DES ACCOUCHEMENS. 409
prévenir ce déchirement , dont les fuites
pourroient être fâcheufes , on ne doit pas
oublier, auffi-tôt que les feffes paroiiTent au
pafTage , d'infmuer dçux doigts le long du
ventre de l'enfant , pour fai^ir le cordon 6c
en faire descendre une anfe plus ou moins
longue 5 félon les circonflances. On répétera
la même chofe de temps en temps , à mefure
que le tronc fe dégagera. Dans ce même genre
d'Accouchement le cordon fe trouve aufli quel-
quefois paiTé entre les cuiffes de l'enfant ; ce
qui peut expofer l'ombilic au même déchire-
ment. Il faut donc encore le relâcher , en ti-
rant fur la portion qui monte le long du dos
de l'enfant, & en former une anfe aifez conli-
dérable pour le faire glilTer par-deiTus l'une
des feifes , y paiTer une des extrémités infé-
rieures , & le placer fur un des côtés de l'en-
fant.
1 1 13. Si le cordon étoit alors fi tendu qu'on
ne puiffe en faire defcendre la moindre partie ,
foit parce qu'il peut former en même temps
des circulaires fur le col de l'enfant , ou au-
trement , il vaudroit mieux le couper & en
froiiTer fimplement les deux bouts , de l'ex-
trémité des doigts , fans les lier , que de tirer
fur l'enfant dans l'état de teniion 011 efl ce cordon.
Il 14, Auffi-tôt que les aiffelles paroiffent à De la né-
4ÎO E A R T
ceffîtédedé' la vulve , on doit dégager les bras de l'enfant r
gager les j^^ avantages qu'on en retire ne font plus
brss ds l'en* c/ x jf^
faut, quand conteflés aujourd'hui ; fi ce n'eft par des per-
cnietirepar fonnes plus attachées aux premières impref-
^^ pis S. fiQj^s qu'elles ont reçues , qu'inftniites des vrais
principes de l'art. Il efl dangereux , difent-
elles 5 d'abaiffer ces extrémités , foit parce
que 5 étant appliquées le long du col de l'en-
fant , elles préviennent l'étranglement que
pourroiî produire le refferrement de l'orifice
de la matrice fur cette partie , foit parce qu'é-
tant ainfi placées elles rendent plus régulier
l'efpece de coin que forme l'enfant, & favo-
rife la fortie de la tête. Nous ne perdrons pas le
temps à réfuter cette opinion ; l'expérience ô^
la raifon lui font contraires.
II 15. Les cas où l'on pourroit fe difpenfer
de dégager les bras de l'enfant , font toujours
ceux où il efl le plus facile de les abaiifer ;
le baiîin de la mère étant alors très-fpacieux
relativement au volume de la tête. Mais quand
ce même rapport de dimeniions n'exifle pas ,
il eft on ne peut plus falutaire de fuivre le
parti que nous propofons , parce que les bras
ne font qu'ajouter à la groffeur refpe£l:ive de
la tête &: rendre fa fortie plus laborieufe.
De la ma- III 6. En dégageant les bras de l'enfant il
«iere dé dé- £^y^ toujours Ics ramener fur le devant de k
r>ES ACCOUCHEMENS. 4I I
poitrine, en faifant décrire au coude le même gager les
trajet qu'il paroît avoir parcouru en fe rele-
vant du côté de la tête : de plus , on doit com-
mencer par le bras qui eft en-defîbus , parce
qu'il ell m.oins ferré , pour l'ordinaire , que
celui qui fe trouve derrière le pubis.
11 17. Pour dégager le premier, on relevé
obliquement vers l'une des aines de la femme,
le tronc de l'enfant , entouré d'une ferviette ,
& on le foutient d'une main , pendant que de
l'autre on agit de la manière fuivante. On
abaiffe d'abord l'épaule , autant qu'on le peut ,
félon la longueur du tronc , en la faifiiTant au
moyen du pouce , de l'index & du doigt du
milieu : on infmue enfuite ces derniers doigts
dans le vagin , en montant le long du bras ,
& de la partie poflérieure du col de l'enfant ,
jufqu'au pli du coude : fur lequel on appuie
pour le faire defcendre vers la poitrine & le
dégager.
1 11 8. On enveloppe aufîi-tôt cette extré-
mité du même linge qui entoure l'enfant ; on
porte ce dernier en en-bas , vers l'endroit dia-
métralement oppofé à celui où on l'avoit d'a-
bord relevé , & on le foutient de la main qui
a dégagé le premier bras , pendant que de l'au-
tre on abaifle le fécond ^ en fuivaat les mêmes
Règles,
bras de l'en-
41 i L A K T
1 1 19. Quoiqu'il foit généralement alfé de dé-
gager les bras de l'enfant , on ne laiiTe cepen-
dant pas que d'y trouver quelquefois des difficul-
tés : tantôt elles viennent de l'oubli de quel-
ques-uns des principes que nous venons d'éta-
blir ; & tantôt de ce que la th.^ 5 étant trop
haute ou trop baiTe , comprime fortement les
bras contre le rebord interne du détroit fupé-
rieur > ou du détroit inférieur. Ces dilficuités
peuvent dépendre aufll de ce que l'un des bras
defcend diredement derrière la iymphife du
puhis 5 ou de ce qu'il fe croife avec la partie
pofl:érieure du col de l'enfant.
1 1 20. Les obilacles qui n'ont d'autres caufes
que romillion de quelques - unes des précau-
tions que nous avons recommandées , feront
faciles à furmonter ^ en fe rappellant à propos
ces mêmes précautions ; mais il n'en eil pas
ainfi dans les autres cas. Lorfque la tête de
l'enfant eil encore fi haute que les épaules pa-
roilTent à peine à l'entrée du vagin , il faut
faire enforre de la faire defcendre , ou bien
dégager les bras qui la retiennent : on par-
vient toujours à ce dernier but avec de la pa-
tience 6^ en agiffant lentement. Quand la tête 5
trop defcendue , comprime les bras contre le
rebord du détroit inférieur, il faut au contraire
la repouiTer un peu 6i la faire rentrer dans
DES Accouche M EN S. 415
l'excavation du baÏÏin, pour que ces extrémités
foient moins ferrées.
1 121. Si l'un des bras fe trou voit fortement;
engagé entre la fymphife du pubis 6c la tête
de Fenfant , de forte qu'on ne puifle le déga-
ger 5 il faiidroit un peu repouffer celle-ci , afin
de rendre ce bras plus libre ^ & de pouvoir le
faire palTer vers le côté du baiïin, oii répond
la face. Quand l'un des bras croife le derrière
du col de l'enfant {^oyei §. 1 162 ) , il faut agir
de même Çc ne l'abaiffer qu'en dernier lieu.
11 22. Après avoir dégagé les bras, il faut De lama-
s'occuper de l'extraftion de la tête. Soit qu'elle ^^^^^ ^f^"
r,' 1 t t i-r 99/' trairelatête,
lejourne un peu dans ie baiim, ou quon s ef- j^ ^^^^^
force de l'extraire aufîi-tôt en tirant fur le étant forti.
tronc & les épaules , c'eft-là le moment le
plus critique & le plus dangereux pour l'en-
fant : 'd'un côté , il eft expofé aux fuites fâ-
cheufes de la compreilion du cordon , &: de
l'autre , aux trilles effets de l'exteniion & du
tiraillement de la moelle épiniere.
î 123. Si quelques praticiens dans les vues opinion
de le çonferver, ont confeillé d'abandonner dv: quelques
i'expuliîon de la tète aux efforts de la nature , P'^^^^f^^^^ ^
d autres ont penle quon ne pouvoit trop
promptement l'extraire, quand elle étoit par-
venue à ce point : l'opinion des uns &C des
autres peut ètXQ également dangereufe.
414 L A R t
1 1 24. Dans l'ordre naturel , c'efl-à-dire ,
quand le baflin de la femme ëc la tête de ren-
fant font dans leurs jufres proportions refpe cli-
ves, TAccoucheur ne doit agir que de con-
cert avec les efrorts de la nature; mais il ob-
fervera avant toutes choies de donner à la
tQte une fituation favorable , fi elle ne s'efc pas
tournée ainii d'elle-même : il placera la face
de côté 5 il la tête eft encore au-deffus du
détroit fupérieur ; & en-defious ^ lorfqu'elle
occupe l'excavation du baiîin.
Ï125. On introduit enfuite un doigt dans
la bouche de l'enfant , mais bien moins pour
accrocher la mâchoire inférieure & tirer def-
fus, que pour faire décrire au menton, un
plan continu avec la poitrine , &: empêcher
qu'il ne s'accroche en quelque endroit du baïïin.
On foutient le tronc de la même main & de
l'avant-bras , pendant que de l'autre, placée fur
le dos de l'enfant , on embraffe le derrière du
col, au moyen de V index &c du doigt du mi-
lieu recoiu-bés au-deffus des épaules.
II 26. Quand la tête eil encore au détroit
fupérieur , on doit tirer prefque diredement
en en-bas , pour la faire defcendre ; mais avec
ménagement, & feulement pendant les efforts
de la femme , qu'on follicite vivement alors ^
en lui affurant l'efpoir d'une prompte déli-
DES A ccouchemen S. 415
Vrance. Lorfque la tête efl defcendue dans le
petit 'bafîîn, & que la face regarde le facriim^
fi l'on fait encore quelques efforts pour l'ex-
traire , ce ne doit être qu'en relevant le corps
de l'enfant vers le pubis de la mère : car en
tirant dans tout autre fens , & fur-tout en en-
bas 5 on s'oppoferoit direftement à l'intention
de la nature. La fortie de la tête eft alors
prefque entièrement l'ouvrage de celle-ci , &
les eiforts extérieurs , quoique bien dirigés ,
deviennent dans ce moment d'un foible fecours.
I ï 17. L'Accoucheur n'a pour ainfi dire autre
chofe à faire pendant ce temps , que de foute-
nir le tronc de l'enfant d'une main ; & de l'au-
tre le périnée de la femme , pour en prévenir
la déchirure , ainii qu'on le fait dans l'Accou-
chement naturel.
1 128. Les chofes ne fe terminent cependant
pas toujours auiîi heureufement dans ces der-
niers temps de l'Accouchement^où l'enfant vient
par les pieds , parce que le rapport des dimen-
fions de la tête & du bafîîn n'efl pas tou-
jours auiîi favorable. Quand il y a défaut de
proportion entre ces parties , plus ce défaut
eil coniidérable 5 moins la vie de l'enfant eft
en fureté; & plus l'Accoucheur doit agir avec
ménagement, parce que fes efforts malheu-
reufement alors néceSairçs , ajoutent au dan-
4i6 V A R r
ger réel & prefque inévitable que court
l'enfant.
1 129. La mort de ce dernier,- en pareil cas ,
éft toujours moins l'efiet de la compreiîion
de la tête , que de celle du cordon 6c de la
poitrine : elle dépend fur-tout du tiraillement
qu'éprouve la moelle épiniere 6c alongée dans
les extenlions forcées de la colonne verté=-
brale , ainli que de la compreHion , & même
du déchirement de cette fubûance médullaire.
IJviÇ: trifle expérience n'a dû que trop fouvent
faire connoître ctlX.^ vérité. L'examen anato-
mique d'un affez grand nombre d'enfanSj au
fecours defquels j'avois été appelle : mais trop
tard 5 en la dévoilant entièrement à mes yeux ,
m'a conduit pluiieurs fois depuis , à l'emploi
falutaire d'un moyen déjà connu , mais trop
négligé dans la circoniîance préfente : quoique
feul capable d'affranchir l'enfant d'une partie
du péril dont il efl menacé. Voy^^ §. 113,2.
De la ma- 1 1 3 0. La plupart dcs Accoucheurs ou Sages-
nieredontla femmes, fe conduifent bien différemment dans
Accoucheurs ^^^^^ fâcheufe conjon£iure;les uus accrochent
agiffent en la mâchoire inférieure au mioyen de deux doigts
pareil cas. introduits dans la bouche de l'enfant, & les
autres difent qu'ils placent ces mêmes doigts
fur les côtés du nez , ou les avancent au-deffus
' du front ; foib les reffources quand le baffm eil
affç;ç
DES A C COU C H EMEN S. 417
affez grand relativement au volume de la tête ,
mais purement fpéculaîives , fur'-tout la der-
nière , lorfqu'un défaut de proportion entre ces
mêmes parties^ , s'oppofe à l'Accouchement.
1 13 I. Si tous ces Accoucheurs s'efforcent de
faire defcendre la tête conformément à l'inten-
tion de la nature , il en eft d'autres qui n'ayant
d'efpoir que dans leurs bras^ tirent furie trond
de l'enfant fans pitié ot fans ménagement pour
faire fortir cette tête, fans avoir égard à la di-
re £lion qu'*elle doit fuivre , &: que la nature
tend en vain à lui imprimer. La direôion où ils
peuvent employer le plus de force leur paroif-
fant la meilleure , les uns tirent fur le tronc en
le portant directement en en-bas; en le rele-
vant ; ou parallèlement à l'horizon : les autres,
en l'inclinant alternativement d'un côté & d'au-
tre ; en lui faifant décrire un mouvement en
forme de fronde , ou de rotation félon fon axe.
Ceux-ci agiffent d'un trait continu & gradué ,
& ceux-là, en tirant par fecouffes.
113 2. Toutes ces manœuvres font également De la n:é-
funefles à l'enfant ; parce que les efforts exté- tîio^e qui
9'/T"./'i,A, 5 \ ' r convient le
rieurs n aeiilent lur la tête qu après avon* lor- .
^^ . . nueux dans
tement diilendu & tiraillé le col. Une méthode
par laquelle on agiroit immédiatement , & pour
ainlî dire exclusivement fur la tête , feroit bien
moins dangereufe ôc plus recommandable,
Tom& L D d .
ce cas.
4iS LA R t
Smellie paroît avoir ienti le premier cette îm«
portante vérité , 6c l'a mife en pratique plu-
Heurs fois avec fuccès; puifqu'on lit dans fon
recueil d'obfervations , qu'il a obtenu du for-
ceps, dans la circonilance malheureufe qui nous
occupe, des avantages qu'on rechercheroit vai-
nement ailleurs.Un de ces Accoucheurs qui pa-
roiffent avoir imité Smeilie , recommande d'in-
troduire une feule branche du forceps fur la
face de l'enfant; mais que peut-on en atten-
dre (a) }
Section IL
Accouchement contre-nature de la première efpece y
où V enfant préfente les pieds.
Première ^ ^ 3 3 • Nous ne répéterons point ici ce qui a
cfpeced'Ac- été dit au §. 6'è<^ fur les lignes caraûériftiques
couchement j^ ^^^^^ cfpece d'accouchement. Nous ferons
ou les pieds *•
fe préfen- remarquer feulement qu'aucune autre ne prê-
tent.
( <2 ) Nous n'indiquons ici que fommairement l'u-
tilité du forceps pour l'extraflion de la tête de l'en-
fant après la fortie du tronc , nous réfervant d'en
détailler tous les avantages dans la quatrième partie
de cet ouvrage , où nous expoferons aufîî les indica-
tions particulières , que préfente l'hydropifie de la
tête ou du bas- ventre; ces conformations monftrueufes
qui peuvent rendre très-difficile l'Accouchement où
l'enfant vient en préfentant les pieds, &€.
DE s AccpUC HEMEN s. 419
fente lîioins d'indications particulières ; parce
que la lituation de l'enfant eft telle que la plus
grande largeur des fefTes , des épaules & de la
tête 5 vient fucceiîivement fe prcfenter diago-
nalement à l'entrée du baffin , ii l'Accoucheur
a le foin de maintenir ces parties dans leur
direâ:ion naturelle.
1134. Dans cette efpece d'Accouchement, indications
on effaiera , auffi-tôt que la poche des eaux fera particulières
ouverte , de dégager les pieds , en introduifant i^J* p^e!,Jej.g
plufieurs doigts dans le vagin ; & fi on ne le efpece d'Ac-
peut, on fe contentera de les diriger conve- ^^^'^^^"^^^^^
nablement , en attendant qu'ils foient affez def ^.^^^ _^ ^^^
cendus , pour être accrochés de ces mêmes pieds,
doigts & amenés au dehors. Mais on ira les
prendre à l'entrée de la matrice , en y intro-
duifant toute la main, lorfque la femme éprou- '
vera des accidens.
1 1 3 5 . Quand les fefles feront forties , on in-
linu^era le long du ventre de l'enfant , l'index
& le doigt du milieu de la main gauche, pour
examiner l'état de l'ombilic , & le relâcher ,
s'il eu menacé de rupture , en le faifant def-
cendre comme il eft dit au §. iiiz & fui-
vant. On enveloppera enfuite d'un linge fec
toutes les parties forties ; on embraffera de la
main droite la hanche droite de l'enfant, êc
de l'autre la hanche gauche, pour tirer obli-
D dz
410 V A R T
quement en en-bas , jùfqu'à ce qu^on éprouve
quelques difficultés ; alors on dirigera les ef-
forts autrement , &: les mains n'agiront plus
qu'alternativement, de la manière fuivante.
1136. De la main droite ^ on tirera fur la
hanche , qu'elle embraffe ^ en relevant les par-
ties déjà forties vers l'aine droite delà femme;
& auffi-tôt après on en fera autant de la main
gauche, en reportant ces mêmes parties obli-
quement en en-bas , & fuivant une ligne qui
tendroit à pafTer fous la cuiffe gauche de la
mère. On répétera alternativement la même
chofe; mais en agiffant très-lentement , & en
donnant aux mouvemens qu'on fera décrire aux
pieds de l'enfant _;, une affez grande étendue
pour dégager à chaque fois vme portion du
tronc {a),
(^) La pratique fait mieux fentir les avantages de
cette manière d'agir , qu'on ne peut les faire connoître
ici, où nous ferons remarquer feulement quelle eft
moins fatigante pour l'enfant , que fi l'on tiroit di-
reiSement félon la longueur du tronc ; parce qu'il faut
moins d'efforts pour le faire avancer. L'Accoucheur,
d'ailleurs , peut fe difpenfer de ces futiles & embar'
raflantes précautions , que quelques-uns ont recom-
mandées, pour fe maintenir dans une fituation ferme
& fiable ; telles que d'écarter les pieds à angle de
quarante-cinq degrés , ou environ , de fe faire foute-
îiir par-derriere au moyen d'un aide, &c.
DES AcCOUCHEMENS. 4IÏ
ï 1 37. Quand il fera temps de dégager les bras
de l'enfant, on relèvera le tronc obliquement
vers l'iane droite de la femme , ou on le fou-
tiendra de la main gauche, pendant que de
l'autre on abaiffera le bras droit , qui eu en-
deflbus 5 conformément aux principes établis
ailleurs : l'ayant enfuite enveloppé du même
linge que le tronc , on portera le tout en
en-bas , 6c vers la cuiffe gauche de la femme ;
& on le foutiendra de la main droite , tandis
que de la gauche an dégagera le fécond bras
de deffous le pubis.
1 1 3 8. Après avoir fatisfait à tout cô qui con-
cerne l'abaiflement des bras , on introduira le
long du col de l'enfant , Tiiidex &: le doigt du
milieu de la main gauche , pour examiner ta
lituation de la face refpeâ:ivement au 'détroit
fupérieur, & la mettre de côté, ii elle s'en
eu écartée , ou pour l'aider à fe tourner en-
deffous , quand la tête eu defcendue dans l'ex-
cavation du baiîin.
1 139. On portera enfuite l'un de ces mêmes
doigts à l'entrée de la bouche de l'enfant , 6c
on continuera d'extraire la tête félon les pré-
ceptes établis ci-devant.
Dd3
422. L' A R T
Section I I I.
Accouchemens contre^ncuure de la féconde efpccSy.
où V enfant préfente les pieds»
Seconde 1 140. Cette feconde efpece d'accouchement
efpecedAc- contre-îiature eil, après celle que nous venons
couchement , , , ^ ^
où \qs pieds ^c décrire , la moins défavorable de toutes cel-
fe préfen- les qui exigent qu'on amené l'enfant par les
pieds. La fituation de ce dernier à l'égard du
baffin , paroîtra la même dans l'une & l'autre
efpece , fi l'on ne confidere que le rapport
des dimenfions de cqs parties. La feule diffé-
rence qu'on y remarque, vient de ce que le
dos de Tenfant dans la première efpece 9 ré-
pond au côté gauche de la mère, &: dans la
deuxième, au côté droit.
1141. De cette légère diiférence naiflent
cependant les indications curatives particuliè-
res que nous offre cette dernière efpece d'ac-
couchement.
Indications 1142. On fe Conduira comme dans le
paiticu leres ^^ précédent , iufqu'à ce que les feffes
cueprefente ^ . ,
la feconde de l'enfant paroifîent à la vulve; mais à cette
efpece d'Ac- époque , on introduira deux doigts de la main
où Venfant ^^^^^^ ^^^'^ l'ombilic , afin de relâcher le cor-
vfent par les don s'il eil trop tiraillé : enfuite on embraf-
pieds. jçj^.3 ^Q çç^^ç j^^^-j^ 1^ hanche droite à peine
DES Ac COUCHEMEN Sm 425
dégagée de deflbus le pubis ^ àc de la main gau-
che celle qui eu en arrière , fans trop ferrer
le ventre de l'enfant : on tirera alternative-
ment fur Tune 6c l'autre , en portant oblique-
ment les extrémités inférieures de l'enfant de
haut en bas , & de bas en haut , & en fiii-
vant une ligne qui paiTeroit de l'aine gauche
de la femme au-deflbus de la cuifle droite.
On répétera ces mêmes mouvemens jufqu'au
moment d'abaiiler les bras , & on obfervera
foigneufement de ne jamais tordre le tronc
de l'enfant félon fon axe.
1143. L'Accoucheur alors foutiendra de fa
main droite le corps de l'enfant vers l'aine
gauche de la femme , pendant que de la main
gauche il abaiflera le bras qui eu. en-deffous :
enfuite , portant le tronc en en-bas &c vers la
cuiiTe droite, il dégagera le fécond bras de def-
fous le pubis , en l'entraînant , comme il
convient , de la première main.
1 144. On examinera immédiatement après
fi la face de l'enfant regarde le côté gauche
du baffin ; on la tournera ainfi lorfque cette
pofition n'aura pas lieu , & on la dirigera en-
fuite vers le milieu du facrum , dès que la tête
aura franchi le détroit fupérieur , pour ache-
ver l'Accouchement comme il a été dit ci-
devant,
Dd4
* 414 L' A R T
Section IV.
Accouchemens contre-nature de la troijiemc efpece^
oà V enfant préfente les pieds,
Troifîeme 1145. ^^ poiitioîi des pieds qui conflitue
efpece dv.c- ^^^.^g eipece d'Accouchement ell: affez rare,
couchement q .< , f, . . ^ . , .^ /
où les pieds ^ ^^ S'en faudroit de beaucoup qu'elle fût
fe préfen- auffi favorable que les deux premières , fi l'en-
tent. £^j,^ ^^ g9^j^ détournoit pour ainfi dire comme
de lui-même, à mefure qu'il fe dégage, &
s'il ne revenoit infeniiblenient à Tune de cel-
les-ci.
Indications- 1Ï46. On ne fauroit faire prendre trop de
particulières j^onne heure cette direûion au tronc de l'en-
la troifieme ^^"^ ? iorlqu 11 preiente les pieds, aans la polition
efpece d'Ac- oii les talons répondent au pubis 6c les orteils
couchement ^^ J}icrum ; afin de détourner la face à propos
cù l'enfant . ^ iw-ii- r >^
vient par les ^^ ûeiius la laiilie facro-vertebrale , & d em-
pieds, pêcher que la tête ne vienne préfenter la plus
grande longueur parallèlement au plus petit
diamètre du détroit fupérieur.
1 147. On ne doit cependant pas toujours
juger de la véritable fituation de la tète ref-
pedivement à ce détroit, par la poiition qu'on
a donnée au tronc, ni même de celle du tronc
d'après la fituation des pieds ; car très-fouvent
on fe tromperoit au défavantage de l'enfant:
DES Ac CGUC H EM ENS. 415
la face pouvant fe trouver de côté pendant
que îa poitrine eft en-deffous , & que les pieds
font encore dans une autre diredion ; & vic&
verjd,
1 148. Aufli-tôt que les pieds de l'enfant fe-
ront au-dehors , on en dirigera la pointe vers
le côté droit , ou vers le côté gauche du baf-
fui 5 &: un peu en-deffous , pour les ramener
à la première ou à îa féconde position : on
tournera la poitrine vers le même endroit ^ à
mefure que le tronc fe dégagera ; & quand
les épaules feront aflez defcendues , on s'afTu-
rera de la poiition de la tête , en examinant ,
au moyen d'un doigt introduit le long du col,
il la face a fubi le même déplacement, & ii
elle s'efl tournée vers le côté où l'on a dirigé
la poitrine.
1149. Si le détroit fupérieur étoit un peu
refferré de devant en arrière , il feroit utile
de conferver au tronc de l'enfant fa pofition
primitive , c'efl-à-dire , de faire defcendre le
dos directement derrière le pubis : il faudroit
même le ramener à cette poiition fi l'une des
deux premières avoit lieu , parce qu'il defcen-
dra plus facilement. Mais alors , dès l'inftant
que les épaules auront franchi le détroit dont
il s'agit, il ne faudra pas oublier de tourner
la face de coté ; en avançant plulieurs doigts fur
4i6 L* A R t
l'une des joues de l'enfant , & non en roulant
le tronc fur fon axe.
De la mail- 1150. Un Accoucheur inftniit n'enclaveça
vaife pofi- jajj^jjjg la tête félon fa plus grande longueur
tion que la r • o 1 /> • ^i
tête rrerd ^^^tre k pubis oC le Jacrum y en tirant î enfant
quelquefois par les pieds ; s'il a toujours préfenî à l'efprit
ans ce cas. |^ rapport des dimensions de cette partie avec
celles du baflin : mais il ne peut fe promettre
de ne jamais être appelle dans le cas où la tête
fera fixée de cette manière , pour opérer ce
que d'autres auront vainement tenté de faire.
Si cet accident efl quelquefois l'efe des efforts
naturels de l'Accouchement , bien plus fou-
vent il ne dépend que des manœuvres mal
dirigées de l'Accoucheur, trop affervi au pré-
cepte illufoire de ceux qui ont recommandé
de faire toujours venir la face èn-deffous.
II 51. Il efl rare , en pareil cas , que l'en-
fant vive encore quand on efl appelle en
fécond pour achever d'en délivrer la mère ;
foit que l'Accoucheur, qui n'a fu prévenir ce
fâcheux événement , ait tiré fortement fur le
tronc , &; fe foit en quelque forte épuifé avant
d'avouer fon impuiflance , comme cela n'efl
que trop ordinaire ; ou qu'il n'ait fait encore
aucun effort femblable.
De la ma- 1152.. Quand la tête efl ainfî retenue au
niere depia- détroit fupériçur , il faut l'en dégager , en la
VES ACCOV CHEMEJSf S. 427
repouffant un p eu, & tourner enfuite la face de cer la tête,
côté. On ne doit jamais efpérer ce déplacement ^^^^ ^yqx*
des feuls efforts qu'on pourroit exercer fur traire,
le tronc, qui eft au-dehors , foit en le rou-
lant indifféremment félon fon axe,, en le
refoulant un peu , ou autrement ; car tous
ces mouvemens font d'autant plus libres , ÔC
réuiïïffent d'autant moins , que le «^1 de l'en-
fant a été plus tiraillé. Les efforts qu'on emploie
■fur le tronc , n'agiffent d'ailleurs fur la tète^
qu'autant que l'on donne aux mouvemens dont
il s'agit, beaucoup plus d^étendue que leurs
bornes naturelles ne le permettent, pour le
bien de l'enfant; ce qui devient alors très-
dangereux s'il efl encore vivant.
II 53. Pour déplacer la tête comme il
convient , on doit commencer par abaiffer
les bras dé l'enfant avec tout le ménagement
pofîible ; on introduit enfuite une main dans
le vagin , ou pluiieurs doigts feulement , pour
repouffer un tant foit peu l'occiput au-deffus
du pubis ; détourner le front de devant l'angle
facro-vertébral , & le placer vis-à-vis l'une
des fymphyfes facro-iliaques : mais de préfé-
rence vers la droite. Après cela on con-
tinue d'extraire la tête , comme dans le cas
le plus ordinaire.
42.S r A R T
SECTIOîi V.
De la quatrume efpecc cT Accouchement contre-na-^
ture , oîù U enfant préfente, les pieds.
Quatrième 1 1 54. La fitiiation de Venhnt dans cette qiia-
efpeced'Ac- . ^ , /, ,, <
couchement ^^^^^^ elpece d Accoucûement eft telle que la
où les pieds face- Vient toujours en-defïïis. Si le plus fou-
fe prefen- ^^^^ çt|ç ç^ détourne un peu de la fvmphyfe
àii pubis a mefureque la tête fe rapproche dii
détroit fupérieur , elle ne manque jamais de
fe placer au-deiTous de cette fjmphyfe auiTi-
tôt qu'elle a franchi ce même détroit : ce qui
rend l'Accouchement plus difficile , & plus
laborieux que dans les trois premières efpeces.
Opinion ii55.La plupart des Accoucheurs , moins
des Accou. effrayés des difficultés que la face de Fenfant
cheurs fur , J-
cette efpece éprouve à fe dégager de deffous les os pubis 5
d'Accouché- que du phantôme qu'ils fe font prefque
toujours fait en vain , à l'occafion de la re-^
tention du menton fur le rebord fupérieur de
ces mêmes os , oii l'enfant refte 5 difent-iîs 3
comme accroché , ont recommandé de tourner
la face exactement en-deffous , en roulant le
tronc fur fon axe , dès que les hanches
font dégagées. Si on exéculoit ponduellement
ce précepte , quoique diâ:é dans des vues
très-falutaires , il pourroit avoir les mêmes
ment.
JDES A CCOU CHE ME N S. 429
fuites -que celles qu'on fe propoferoit d'éviter ;
car en condliilant la face de l'enfant en-deffous ,
avant que la tête ait franchi le détroit fupé-
rieur , le menton pourroit également s'accro-
cher en arrière, ou bien l'on expoferoit la
tête à s'engager en préfentant fa plus grande
longueur félon le plus petit diamètre de ce
détroit.
II 56. Deux hommes des plus célèbres ,
l'un parmi nous, & l'autre chez les Anglois ,
ont prefcrit de mettre la face de l'enfant fim-
plement de côté , ou de la tourner tout au
plus vers l'une des fymphyfes facro -iliaques.
S'ils ont mieux connu les rapports des di-
meniions de la tête avec celles du baiîin ,,
que ceux qui les avoient précédés , ils pa-
roiffent s'être plus occupés à dévoiler les dé-
fauts de la méthode de ceux-ci qu'à la per-
feâ:ionner. Ces derniers , en tournant la poi-
trine de l'enfant en-deffous , laiffoient prefque
toujours , mais contre leur intention , la face
de côté ; pendant que la plupart aujourd'hui
laifîent cette partie fur le pubis en tournant
feulement la poitrine de coté,
II 57. Pour tracer plus clairement la ma- ï^^^icanons
, 1 • / 1 • -i particulières
mère dont on doit le conduire en pareil cas , pj.^^gj^^g
nous diftinguerons trois temps dans l'efpece cette efpece
^'Accouchement dont il s'agit. Dans le pre-
d'Accouchc-
ment»
43^ JO A R Ty
mier , les pieds de Fenfant font encore con-
tenus dans la matrice : dans le fécond ^ l'en-
fant eft fort! Jufqu'aux lombes , & les eaux
font écoulées depuis long-temps : dans le
troifieme , les épaules font au-dehors ou pa-
roiffent à la vulve , ôc la tête eïl déjà adaptée
au détroit fupérieur.
11 58. Dans le premier temps , dès que
l'Accoucheur pourra failir , d'une main , les
pieds de l'enfant , il en tournera la pointe en
deffous 5 en tirant prefque direftement en
en-bas. Il aura foin dans la fuite , de placer la
poitrine , à mefure qu'elle fe dégagera , au
moins vis-à-vis Tune des fymphyfes facro-
iliaques , mais de préférence au-devant de la
droite ; & d'en faire autant à l'égard de la
face quand les épaules feront forties. Ce chan-
gement s'opère facilement alors ; mais il n'en
eft pas de même dans le deuxième temps ;
parce que les épaules & la t^X.^ étant plus
étroitement emxbraffées par la matrice , fuivent
plus difficilement & plus imparfaitement , le
mouvement qu'on imprime aux parties qui
font au-dehors.
11 59. Dans la converiion qu'on doit faire
fubir à l'enfant dans ce fécond temps , on
aura égard ,1^. au rapport de la poitrine
avec les fymphyfes fa cro -iliaques , afin de
DES ACCOUC H EM EN S. 43I
la tourner vers celle dont elle fera la plus
voifme : z°. on obfervera d'embrafîer la
partie inférieure du tronc de l'enfant le plus
près poflible de l'entrée de la matrice : 3*^%
de n'agir , pour opérer ce déplacement ,
que dans l'intervalle des douleurs. Quant à
la manière de le faire , voici celle qui nous
paroit la plus convenable.
1 1 60. On faifira l'enfant par les hanches ,
ou même un peu plus haut , en introduifant
à l'entrée du vagin , les quatre doigts de
chaque main ; les uns du côté des lombes ,
& les autres au-deffous du pubis. On agira
d'abord comme pour refouler en dedans la
partie inférieure du tronc , & aufîi-tôt après
on la fera defcendre , de ce qu'elle aura paru
remonter ; on répétera ces mouvemens plu-
lieurs fois de fuite , &: , en les continuant ,
on inclinera la poitrine vers la fymphyfe
facro-iiiaque , où l'on fe propofe de tourner
la face : on la fera même pafîer un peu au-
delà de cette fymphyfe , félon le confeil de
Smellie , pour la ramener enfuite vis-à-vis :
ayant égard en cela à la mobilité na-
turelle du col de l'enfant , & à la torlion
dont il eft fufceptible , fans perdre de vue
l'obfervation que nous avons fait faire , au
§.1152.
432. L'A R T
1161. Malgré toutes ces précautions 5 on
ne doit pas fe flatter de faire prendre conf-
tamment à la tête cette pofition favorable ,
qu'on s'efforce de lui procurer ; car la face
refle quelquefois au-deilus du pubis. Ce der-
nier cas eft des plus dangereux pour l'enfant ,
fi l'on n'y fait attention ^ avant de tirer fur
le tronc , par rapport à l'état de torfion forcée
cil eu alors le col. Après avoir tourné la poi-
trine en-deifous , comme nous venons de le
dire , il faudra donc, auiïi-tôt qu'on pourra
toucher la tête y s'aiTurer avant tout de fa
véritable pofition.
Précau- 1 1 62. Il arrive prefque toiijours , quand on
tion à ob- tourne ainii le tronc de l'enfant félon fon
. axe 5 qu'un des bras fe place obliquement
tr/ement a ^^ T- ^ T-
l'abaiffement derrière le col , & au-deflbus de l'occiput ,
des bras. ppj. lequel il fe trouve enfuite plus ou moins
ferré contre l'un des os pubis ; ce qui rend
, fon abaiffement plus difficile ;, & la defcente
de la tête fouvent plus laborieufe.
1163. Quand l'Accoucheur n'a pas fu dé-
tourner à propos la face de l'enfant de defliis
le pubis y s'il s'en apperçoit au moment où
la tête ne fait que s'appliquer au détroit fupé-
rieur , il peut encore efpérer de la déplacer
en fe conduifant comme nous venons de le
recommander : mais il ne doit rien fe pro-
mettre
DES Accouche M EN S. 433
promettre de cette manière d'agir , lorfqu'une
perfonne ignorante a tiré inconfidérément fur
le tronc , à deffein d'extraire la tête , ainfi
retenue ; ou lorfque la nature s'efl long-temps
efforcée de l'expulfer.
11 64. Il efl extraordinairement rare 5 qu'en De lama-
pareil cas ce foit le menton qui fe trouve re- "'^"^^^ontia
tenu 5 & comme accroche au rebord des os s'arrêter au
puhïs ; prefque toujours c'eft le milieu de la détroit fupé-
f\ V 1*1 rieur , dans
ace , a-peu-pres vers la racme du nez : ce '
^ ^ ^ cette efpece
qui fait que la tête , alors plus ou moins en- d'Accouché^
gagée . eft bien plus difficile à déplacer. La ment,
même remarque doit être faite à Toccafion
de la troifieme poiition , lorfque la face def-
cend direftement au-devant de la faillie du
facrum ; car ce n'efl: pas le menton qui s'ar-
rête commiunément fur cette partie.
11 6 5 . L'enfant , le plus fouvent , eit vic-
time de cette mauvaife poiition de la tête :
s'il n'efl pas toujours privé de la vie , on
doit en efpérer bien peu , lorfque la Sage-
Femme 5 ou l'Accoucheur avoue fon incapa-
cité & en fait appeller un fécond.
1166. Pour déplacer la tête ainfi retenue De la ma-,
à l'entrée du baiîin , on doit agir immédia- "iere de dé-
tement deffus ; afin d'éviter l'écueil . où la ^ ^^^^ ^/^^^
' , en pareil cas.
mobilité du tronc , en pareilles circonflances ,
a précipité plufieurs accoucheurs , qui croyoient
Tome /. E e
434 L' A R T
avoir hiis la face de Tentant de côté , ou en
4efibus ; parce qu'ils y avoient aifément
tourné la poitrine (a). Ce mouvement de ro-
tation de la part du tronc , eft toujours d'au-
tant plus libre & plus facile , que le col de
l'enfant a été plus tiraillé , comme nous
l'avons remarqué ci-devant : on ne fait que
tordre ce dernier fur lui-même en agiffant de
cette manière , & faciliter la féparation du
tronc d'avec la tête.
Î167. Après avoir dégagé les bras de l'en-
fant 5 avec précaution , fur-tout s'il efl encore
vivant, on en foutiendra le tronc au moyen
de la main gauche , ôc on introduira la droite
le long de la partie poftérieure du col, pour
refouler l'occiput au-deffus de l'angle facro-
vertébral , & le tourner vers l'une des fym-
phyfes facro-iliaques , même vers l'une des
cavités cotyloides , ii on le peut : pendant
qu'on détourne ainfi l'occiput de la faillie du
facrum , il faut obferver de faire rouler le
tronc , qui eil au-dehors , dans le même fens,
Lorfque la tête fera complettement defcendue
dans le balîin , on placera la face en defTous ;
pour l'extraire comme il convient.
-^- — — — ^_
{a) V. Delamothe^ entre autres, Obferv. 275, 6cc.
nouv. édit.
DES ACCOUCHEMENS. 435
ARTICLE I I L
Accouchemens contre-nature du fécond genre , ou
dans hj quels ï^ enfant préfente les genoux,
1 168. La réunion de toutes les chofes , fans Accouche-
lefquelles l'Accouchement ne peut s'opérer na- mens où
turellement , fe rencontre ii rarement dans ^'^"^^^"^ P^^'
fente les ££"■
la femme dont l'enfant préfente les genoux , qo^x.
qu'il eft permis de ranger ce genre d'Accou-
chement dans la claffe de ceux qui font
contre-nature , indépendamment des caufes
qui peuvent rendre tel , celui qui s'annonce
fous les apparences les plus favorables.
Section première.
Des caufes qui rendent difficile ou contre-nature ,
P Accouchement où lUnfant préfente les genoux,
11 69, Les obflacles qui s'oppofent le plus Caufes
fouvent au vœu de la nature , dans ce genre particulières
d'Accouchement , viennent de ce qu'un ieul ^'"1 ^f""!!"^
VI,, . difficile lAc-
genou fe prelente a 1 entrée de la matrice , couchement
pendant que l'autre extrémité , repliée fur ©ù l'enfant
elle-même , efl retenue fur la marge du ^^^ ^^^^ ^^
^ genoux,
baiîin , ide manière que l'enfant ne peut def-
cendre malgré l'iRtenûté des efforts qui ten-
dent à l'expulfer.
Ee 2
4}6 L' A R T
1 ijo. Ce ne feroit pas non plus fans de gran-
des difficultés , que l'Accouchement pourroit
s'opérer naturellement, quand les deux genoux
fe pré (enter oient en même temps ; parce qu'ils
s'appuient , en defcendant , fur la partie re-
courbée àii facrum , où ils s'arrêtent ; pendant
que les pieds , pouffes par les feffes , qui
font alors forcées de s'engager , tendent à
fortir les premiers : ce qui ne peut avoir lieu
qu'autant que le baffin de la femme eft très-
grand.. Dans l'état contraire , l'Accouchement
devient impoffible fans les fecours de l'art.
Caufes 1 171. A ces premières caufes qui établiffent
générales fréquemment la néceffité des fecours de l'art ,
1^^ fecours ^^^^ l'Accouchement où l'enfant préfente les
de l'art, genoux , il faut ajouter toutes celles dont il
quand l'en- ^^ parlé ci-devant ; telles font les convul-
lesTenoux! ^^^^^ -> ^^ perte , ÔCc. Voy^i §. Ï03 I , & fui-
vant.
SectionII.
Différences effentidles des Accouchcmens où l'en'
fant préfente les genoux ^ de leurs caracleres ^
& des indications quils nous offrent,
Caraaeres iiyi. Les différences effentielles des Ac-
dcs Accou- couchemens , dans lefquels l'enfant préfente
chemens ou -^
l'enfant pré- l^s genoux ;, ainfi que leurs caractères 5 ayant
VES AcCOUCHEMENSé 437
été déjà expofés au §. 719 Se fuivans , il fente les gê-
nons refte ici à faire connoître les indications ^^"^•
que nous offre ce genre d'Accouchement.
Parmi ces indications , il y en a de géné-
rales & de particulières. Celles-ci fe déduifent
de la fituation refpedive des genoux , foit
à l'égard d'eux-mêmes , foit à l'égard du bafîin
de la mère , & des accidens qui compliquent
le travail. Les indications générales font les
mêmes que dans les Accouchemens contre-
nature du premier genre , ou dans lefquels
l'enfant préfente les pieds.
II73. ^^ ^ ^^^ C^lA étoit à propos de dé- indications
gager ces derniers toutes les fois que les ge- gs^^^-'^-^s
crus nous
noux fe préfentoient : mais loin de donner ^^^^^^^ ^.^
un pareil précepte , nous poferons comme Accouche-
ime règle invariable , de n'aller prendre les
pieds qu'autant que le travail fera compliqué
d'accidens ; que les genoux feront encore à
l'entrée du baiîin , ou fufceptibles d'y être
aifément repouifés. Dans les autres cas , il faut
laiffer defcendre les genoux , & fe contenter
de favorifer leur progreiiion , en les écartant
des diiFérens endroits du balîin , oii ils pour-
voient s'arrêter ; pour les accrocher de l'index
de chaque m.ain , un peu recourbé fur le pli
du jarret , lorfqu'ils feront aiTez avancés ^ 6c
achever ainii de les dégager.
Ee 3
mens.
4}S L' A R T
1174. Ces fecom-s , qui ne font , dans le
cas dont nous venons de parler , que d'une
utilité 5 pour ainli dire relative , deviennent
abfolument néceffaires , lorfque la femme efl
épuifée 5 ou que des accidens graves exigent
qu'on termine rAccouchement fans délai. Si
, les genoux font encore fort éloignés, dans le
moment 011 l'on efl: obligé d'opérer , il faut
les repoulTer au-delTus de la marge du baflin ,
en introduifant la main ^ & aller prendre les
pieds. On fe conduit de la même manière
quand les genoux pouffes par les efforts du
travail , font venus s'arrêter fur la partie re-
courbée du facrum ^ &C que les pieds font
defcendus au même point , mais d'un autre
côté 5 de forte que la longueur des jambes
fe préfente de front : on repouffe alors les pre-
miers éc on amené les pieds. Mais on agit
différemment lorfque les genoux font très-
avancés 5 Se les pieds encore fort haut ; on
s'efforce de les entraîner au moyen des doigts
recourbés fur le pli des jarrets , comme on
le remarque au § précédent : au défaut des
doigts on a recours aux lacs.
De l'utilité 1175. On préfère à tout autre un ruban
des lacs dans j^ ^^ j^ j»^^j^ pouce & long d'une aune :
les Accoii- o «■ '-^
chemens où ^^ ^^ P^ie en deux ; on en adapte l'anfe en
l'enfant pré- mailiere de chaperon fur le bout de l'index ^
DES A C C 0 U CH EMEN S. 439
& on l'afTajettit ainfi en tirant plus ou moins fente les ge-
de l'autre main , fur les deux chefs. On introduit ^^^'^ ' ^ ^^
\ ' j. 1 I r 1 A / la manière
ce doigt couvert du lacs lur le cote externe .^, , _„,.
*-* de les apph-
/ du genou : on l'infmue entre la jambe & quer.
la cuiffe de l'enfant , en le recourbant fur le
pli du jarret , de forte que fon extrémité s'a-
vance jufqu'au côté interne , en parcourant
toute la longueur de ce même pli : on porte
l'anfe du lacs affez loin , pour qu'on puiffe
le fixer du bout du pouce , dirigé à l'oppofé
du doigt , de manière qu'ils embraffent le
genou exaâiement entre eux. Pendant qu'on
retient l'anfe du lacs fixée par le moyen du
pouce 5 contre la face interne du genou , on
dégage l'index du pli du jarret , où il s'eft
déchargé du ruban , pour venir le reprendre
de l'autre côté , avec, le pouce , & l'entraîner
au-dehors. Il n'eil jamais nécefTaire d'appli-
quer deux lacs , un fur chaque genou , parce
qu'un feul fuffit. .
1176. Le lacs étant placé de la ^orte fur
le pli du jarret , l'on en faifit les deux chefs
d'une main , en leur faifant faire quelques
tours fur plufieurs doigts , s'ils font affez longs :
on tire alors à foi , en fuivant l'axe du baf-
fm 5 pendant que de l'index de l'autre main,
appliqué fur la partie externe du fécond genou ,
& légèrement recourbé au-deffus , on le tient
E e 4
440 L^A R T
fortement rapproché du premier , afin qu'il foît
obligé de defcendre en même temps , & de
fuîVre la même diredion.
II 77. Au défaut du lacs , on pourroit uti-
lement 5 6^ avec beaucoup moins de peine >
fe fervir d\m crochet mouffe ; comme j'ai
employé plulieurs fois , fur le pli des aines ,
celui qui termine les branches du forceps
courbes de la dernière carreâ:ion de M. Le-
vret , dans quelques cas oii les feffes de l'en-
fant , depuis long-temps étroitement ferrées
dans le balîin , ne pouvoient s'en dégager. Voyc^^
5- 1587. Il efl d'ailleurs exceffivement rare
qu'on foit obligé de recourir à de pareils
moyens , lorfque les genoux fe font engagés
les premiers.
Du choix II 78. Soit qu'on ait recours aux lacs , ou
e la mam j_^^^^ ^^ crochet dont il s'agit , foit qu'on fe
qui convient sd ■> i
le mieux propofe de repouffer les genoux , pour dé-
pour opérer gager les pieds , ou feulement de diriger les
dans tous ces • i • 5*i ^ c •
premiers , de manière quils parcourent laci-
lement le canal du baiîin , il efl affez indif-
férent de fe fervir de la main droite , ou de
la main gauche. Mais il n'en efl pas de même
lorfqu'un feul genou s'efl engagé , & que la
féconde extrémité , retenue au-deffus du baf-
fin 5 s'oppofe à l'Accouchement. Dans ce cas ,
oii il faut au moins aller chercher le pied de
VES ACCOUCHEMENS. 44I
l'extrémité retenue , fi l'on ne peut dégager
les deux , en repoiiffant d'abord le genou qui
eil defcendu , la facilité de l'opération dépend
du choix de la main qu'on infinue dans la
matrice ; & ce choix doit être didié par la
lituation refpedive des deux extrémités infé-
rieures de l'enfant , de même que par la iitua-
tion particulière de celle qui eil arrêtée fur
l'entrée du balîin ; de forte que , tantôt il
faut introduire la main droite ^ & tantôt la
main gauche.
ARTICLE IV.
Des Accouchemens contre. - nature du troïjiemt
genre , ou dans lefquels Venfant préfente les
fejfes.
1179. En fe rappellani: ici ce que nous Des Ac-
avons dit ailleurs des caufes communes des couchemens
Accouchemens contre-nature & des difficultés t^T^i'o.
preiente les
que les femmes éprouvent en général à fe feiTes.
délivrer , d'elles-mêmes , d'un enfant préfen-
tant les îeKçis , on conviendra que ce genre
d'Accouchement peut être mis encore , à jufte
titre 5 au nombre de ceux qui font contre-na-
ture. C'eft ainfi que nous allons le coniidérer,
après en avoir parlé dans un autre endroit
comme d'un Accouchement naturel.
44^ V ^ R T
Section première.
Des cai/fes qui peuvent rendre difficiles ou contre^
nature les Accouchemens dans Lefquels ren^
fant préfente Us fejjes : des différences effen-
tielles de ces Accouchemens & de leurs ca-
ractères,
Caufes 1 1 80. Nous ne chercherons pas à déterminer
de la difficuî- pourquoi l'enfant préfente quelquefois le fiege ,
couchement ^^^^^^^ ^^ nous égarer avec ceux qui fe
où l'enfant font efforcés d'en donner la raifon : nous
prefente les nous bornerons feulement à l'expolition des
caufes qui rendent l'Accouchement fouvent
impofîible , en pareil cas ^ ou du moins très-
difficile , ôc même dangereux fans les fecours
de l'art. Parmi ces caufes il y en a de com-
munes & de particulières ; celles-ci dépendent
du volume extraordinaire des feffesde l'enfant,
relativement au baffin de la mère 3 de leur
iituation , &c. Quant aux caufes communes ,
elles ont fait le fujet d'une de nos fedions
précédentes.
Différen- 1181. Les différences efîentielles que pré-
ces de ces fente ce genre d'Accouchement viennent de
couchemens ^^ nianiere dont les feifes fe préfentent à l'é--
gard de l'entrée du baffin. Tantôt leur fituation
eil telle que le dos de l'enfant répond direde-
DES ACCOUCHEMENS. 445
ment au pubis , ou aux lombes de la mère , &
tantôt à l'un de côtés , ou à l'un de ces
efpaces intermédiaires , que laifient ces pre-
miers points. Nous avons cru devoir fixer
ici ces pofitions variées , au nombre de
quatre.
1182. Il n'efl: pas toujours plus facile de Erreur oà
reconnoitre la pofition qui a lieu . que de iu- ^^"^ tombes
r ^ - rr • pluiieurs Ac-
ger 5 11 ce font les telles ou d'autres parties coucheurs ,
qui fe préfentent. On y trouve fouvent beau- à roccafion
coup de difficultés , fur- tout , avant l'ouver- ^ ^f^
^ 77 couchemens,
ture de la poche des eaux , & quand les feffes
font depuis long-temps engagées & ferrées
entre les os du bafïin : dans le premier cas
elles fe trouvent pour ainii dire au-defîiis de
la portée du doigt , & dans le fécond elles
font tuméfiées confidérablement. Des Accou-
cheurs les ont quelquefois pris , mais prin-
cipalement dans ce dernier cas , pour la tête
de l'enfant , dont ils croyoïent les té2;umens
engorgés &: gonflés : l'un d'eux en pareille
occasion , penfant que la tête étoit enclavée ,
termina même l'Accouchement avec le for-
ceps. Son erreur , en découvrant dans cet
inflrument un nouveau moyen d'extraire l'enfant
préfentant le iiege , parut favorable aux pro-
grès de l'art ; mais feulement aux yeux de
l'ignorance , ou de la prévention ; car il s'en
444 L' A R T
faut de beaucoup que ce moyen foit alof's re-
commandabie. Foje^ §.1585 ôc les deuxfui-
vans.
Section IL
Des indications que prêfentent les Accouchemens ^
ou V enfant préfente les fefes,
Oplmon 1183. L'idée différente qu'on a eue du rap-
desAuteurs, ^^^ j^^ dimenfions des feiTes de l'enfant ,
fur la ma- ^
nleredeter- S-Vec Celles du baffin de la mère 5 ou plutôt
miner ces le défaut de ces connoiiTances , a fait naître
ccouc e- pi^f^gufg opinions fur la manière d'opérer les
accouchemens dont il s'agit. Les uns fe font
imaginés qu'il falloit toujours repouffer les
{Q^es y &C dégager les pieds ; pendant que
les autres au contraire , ont penfé qu'il
falloit commettre l'expulfion de l'enfant
aux efforts de la fem.me : mais la con-
duite des uns & des autres ne doit pas fervir
de règles. Les indications que préfente ce
genre d'Accouchement étant différentes , félon
les circonffances qui compliquent le travail ,
le temps de celui-ci , la fituation des feffes ,
&c.
Indications 1 1 84. Quand il n'exiffe aucun de ces ac-
que préfen- ^j j^^^^ ^^^^ -j ^^ .|^ ci-devant , fi les feïïes
tent les Ac- 1 -,, ^ ^ ai»
coucheraens ^^ ^ enfant font petites , Se même d un vo-
où l'enfant lume moyen relativement aux diamètres du
DES Accouche M EN S, 445
bafliii de la femme , pourvu d'ailleurs qu'elles préfente iss
foient bien placées , il faut abandomier TAc- *^ ^^*
couchement aux efforts de la nature , jufqu'à
ce qu'elles occupent le fond de cette cavité :
mais dans ce moment on favorifera leur for-
tie 5 en tirant à foi , pendant la durée de
chaque douleur , au moyen de l'index de
l'une & de l'autre main , conduit au-deffus
des hanches , & recourbé en manière de cro-
chet vers le pli des aines. Après avoir ainii
dégagé le tronc &: les pieds , on achevé
l'Accouchement , comme ii ces derniers s'é-
toient pré fentes naturellement.
1185. Quand l'obliquité de la matrice eil
conlîdérable , ou lorfque ce vifcere contient
beaucoup d'eau , le corps de l'enfant fe trouve
quelquefois tellement incliné relativement à
l'axe du balîin de la mère , qu'il ne préfente
qu'une des fefles : ce qui fait que l'Accouchement
ne peut s'opérer feul , à moins que la féconde
feffe 5 retenue fur vm des points de la marge
du bailin ne fe rapproche affez du détroit
fupérieur pour qu'elles puiffent s'y engager
l'une & l'autre , ou que la longueur du corps
de l'enfant ne devienne à-peu-près parallèle
à l'axe de ce détroit. Ce changement s'obtient
fouvent en faifant coucher la femme fur le
côté oppofé à celui de la déviation de la ma-
44^ L' A R T
trice , pendant les premiers temps du travail ,
& fur-tout au moment de l'écoulement à^s
eaux. Quand cette précaution ne fufîit pas ,
on introduit une main à l'entrée de la ma-
trice 5 pour ramener au centre du détroit fu-
périeur , la feffe de l'enfant qui efl appuyée
fur le rebord du baffin : ou bien , ce qui vaut
infiniment mieux , on dégage les pieds.
Du cas où II 86. Ce font ces derniers qu'il faut aller
1 convi n ç]^gj.^]^gj. lorfque la femme eil menacée de
de dégager ^ ^
les pieds , quelque accident , ou qu'elle en éprouve ; lorf-
quand les q^e le volume des feffes furpalTe tellement
^çj ^^^' la largeur du baffin qu'elles ne peuvent s'y en-
gager 5 ou qu'elles ne le feroient qu'avec
beaucoup de difficulté : parce qu'il eil à crain-
dre 5 dans tous ces cas , que la femme ne s'é-
puife & ne fuccembe , avant que ces parties
de l'enfant ne foient affez avancées pour être
accrochées, & entraînées au moyen des doigts,
de la manière décrite dans l'un des paragra-
phes précédens.
Du cas où II By. L'on ne doit cependant pas entrepren-
l'on ne doit ^^ç. de dégager les pieds , toutes les fois qu'un
^J^^^*^"^^*^ accident quelconque exige qu'on termine fans
les pieds, délai , l'Accouchement oii l'enfant préfente
quand les \q^ feffes : Cette méthode ne peut être mife
feffesfepré- . rs » ^ -.. ' il
fentent ^^ pratique furement , qu autant qu elles
font encore à l'entrée du baifin , ou qu'elles
VES ACCOUC H E MEN S, 447
y font fi peu engagées , qu'il eft facile de
les repouffer. Lorfqu'elles occupent le fond
de cette cavité , qu'elles y font fortement
ferrées , & fur-tout , quand elles ont fran-
chi l'orifice de la matrice , il ne faut plus
penfer à dégager les pieds ; parce qu'on ex-
poferoit alors la mère & l'enfant à un péril
trop éminent.
1188. Dans ces derniers cas , il faut s'ef- De l'utilité
forcer d'entraîner les feffes avec le doigt in- des lacs ou
dex de chaque main , recourbé en manière "'^^°*^'^^^*
^ . . mouffes ,
de crochet , fur le pli des aines : fi on ne le dans le cas
pouvoit par ce moyen , on auroit recours aux où l'enfant
lacs ou aux crochets mouffes , tels que ceux^^^^^^^
qui terminent les branches du forceps. A ne con-
fidérerque la matière de,ces divers inflrumens,
& leur manière d'agir , le lacs paroîtra ,
fans doute , mériter la préférence : mais fon
application efl: fi difficile que ce n'efl qu'avec v
une forte de répugnance que nous le comptons
ici au nombre des reffources de l'art.
1189. Pour fe fervir du lacs utilement , il De lama-
faut qu'il foit appliqué fur le pli de l'aine , "\~^^ ^'^P-
de manière qu'il embraffe le haut de la cuiffe : [ ^^^^^ ^^^
mais comment le placer ? il efl plus facile de
le concevoir que de l'exécuter. Ayant plié le
ruban dans fon milieu , on en adapte l'anfe fur
le bout du doigt index d'une main , comme
448 L' A R T
pour l'appliquer fur le pli du jar/et. On in-
fmue ce doigt au-deffus de l'une des hanches
de l'enfant ; on le recourbe du côté de l'aine
entre la cuilTe oi le ventre , &: on l'avance
auiîi loin qu'il eil poiîible , vers les parties
fexuelles. On introduit alors un crochet con-
venable entre les cuiffes de l'enfant , en le
dirigeant de l'extrémité du pouce de la même
main chargée du lacs ; on tourne la pointe
de ce crochet vers le bout du doigt qui eil
muni du ruban , & l'on fait enforte d'accro-
cher l'anfe de ce dernier & de l'entraîner au-
dehors : mais on n'y parvient fouvent qu'a-
près beaucoup de tentatives , fatigantes pour
les parties de la mère Se celles de l'enfant.
Quand on réuilit à appliquer le lacs , de cette
manière , on en fait ufage comme nous l'a-
vons prefcrit à l'occafion des genoux.
Du danger iic)0. On a déjà VU comment l'ufage du
(l'extraire forceps s'étoit introduit dans la pratique àes
l'enfant avec Accouchemens oii l'enfant préfente le fiege :
le forceps, fl l'application de cet inflrument ell plus fim-
ple que celle du lacs , il s'en faut de beau-
coup que fa manière d'agir foit aiifîi {\\ïq
pour l'enfant : ce moyen eil m.ême fi dan-
gereux 5 qu'on ne devroit s'en fervir , tout
au plus 5 s'il n'en exifloit pas d'autres ^ que
quand l'enfant dt mort. Foyei %, 1 586 & fuiv.
1191.
DES ACCOU CHEMEN S. 44%
Ï191. Les crochets mouiTes méritent la De l'utilité
préférence dans tous les cas : nous n'avons «^^s crochets
pas la gloire de les avoir propofés le premier , ^^^ extrai-
pluiieurs l'ayant fait avant nous. La facilité re les feffes
de les appliquer &: la fimplicité de leurs effets , ^^ ^^^^^^f*
comparées à la difficulté de placer le lacs & au
danger que traîne à fa fuite l'ufage du for-
ceps , devroient à jamais faire profcrire ces
derniers.
1192. Les crochets dont il s'agit doivent
être longs d'un pouce &: un quart , ou en-
viron 5 plus arrondis qu'applatrs , & terminés
par une efpece d'olive : leur tige , longue
d'un pied , doit être un peu recourbée pour
s'accommoder à la convexité de la hanche
de l'enfant , & conformée d'ailleurs de ma-
nière qu'elle puiiTe s'unir à un fécond inflru-
ment femblable , & former au befoin une
efpece de forceps. Au défaut de ces crochets ,
je me fuis plufieurs fois fer vi avec fuccès de
celui qui termine les branches du forceps
courbe.
1 193. Un feul peut fuffire pour extraire les
{qKqs de l'enfant quand elles font engagées dia-
gonalement , pourvu qu'on le place fur le
pli de l'aine , qui répond dxifacrum de la mère :
mais lorfqu'elles fe préfentent dans la troi-
fieme ou quatrième pôfition , & qu'elles font
Tome /, Ff
4 5 o L A R T \
fortement ferrées dans le baflln , comme les \
obilacles qui s'oppofent à leur fortie , font i
beaucoup plus grands , il fera peut-être nécef- j
faire d'appliquer deux de ces crochets , pour
s'en fervir comme d'une efpece de forceps. \
SêgtionIII. \
Des caractères de la première efpece cT Accouche- ^
ment , où V enfant préfente les feffes ; & de la \
manière d'aller chercher les pieds en pareil cas, \
Delapre- II 94. Dans cette efpece d'Accouchement, \
mereefpece j^^ ^^^^^ ^^ préfentent diaeonalement à l'en- \
d'Accouché- ^ rr -i r ^
ment où l'en- tree du baffin ; de forte que la hanche gauche i
faut préfen- (Je l'enfant répond à la cavité cotyloïde droite ]
es. ^^ 1^ mère, & la hanche droite à la fym- ;
phyfe facro-iliaque gauche. C*eil de toutes les :
poiitions des feffes la plus favorable à leur -\
iffue 5 foit qu'elle s'opère naturellement ou i
non. \
De la ma- II95» Quand les circonffances qui compîi- ]
niere d'ope- q^gj^^. \q travail de l'Accouchement , exigerit ^
qu'on amené l'enfant par les pieds , l'Accou- i
cheur ira les prendre de fa main gauche , qu'il |
introduira dans la matrice , en la paflant au- \
devant de la fymphyfe facro-iliaque droite. |
Il repoufîera d'abord les f^iîes , fi elles ont \
commencé à s'engager , 6c les placera fiir la ;
rer.
nES ACCOUCH EM E NS. 45I
foffe iliaque gauche : enfuite en infinuant la
main le long de la partie poftérieure des cuifles
& des jambes de l'enfant , fi elles font alon-
gées vers la poitrine , il ira chercher les pieds,
qu'il accrochera iimplement du bout des doigts
im peu recourbés , pour les entraîner à l'entrée
du vagin : il les embraffera différemment
alors y pour les dégager entièrement , & il
continuera d'opérer l'Accouchement , comme
fi ces mêmes parties s'étoient préfentées na-
turellement ) dans la première pofition. Foye^
§. 1133 ^ fuivans.
SectionIV.
JDes caraciercs de la féconde efpece d"" Accouche-
ment , où r enfant préfente les feffes ^ & de la
manière de l'opérer,
1196. Dans cette efpece d'Accouchement, ^^ j^ ç^^
comme dans la première , les feffes préfen- conde efpe-
tent leur plus grande largeur diagonalement à *^^ «^'-^ccou-
-, / 1 1 /T' -1 . 11 chement où
1 entrée du bamn ; mais de manière que la han- l'enfant prê-
che droite de l'enfant répond à la cavité fente les feli
cotyloïde gauche , & la hanche gauche à la '
fymphyfe facro-iliaque droite. ^
1197. Lorfque l'Accouchement ne peut fe Deiama-
faire naturellement , & qu'on juge l'extraction ^^"^ d'opi-
de l'enfant par les pieds préférable à toute autre
rer.
4 î 2. JO A R T
méthode , on doit introduire la main droite
dans la matrice , en paffant au-devant de la
fymphyfe facro-iliaque gauche , 6c en fuivant
le derrière des cuiffes de l'enfant , pour aller
prendre les pieds , & terminer l'Accouchement ;
comme celui de la féconde efpece , où ces
extrémités fe préfentent naturellement. Voye:^
§. 1 140. & fuivans*
I 'f
S E C T I O N V.
Des caraUcrcs de la troijieme efpece d^ Accouche-'
ment où Uenfant préfente les feffes ; & de
la manière £opérer dans ce cas.
Delatroi- Ï19S. La polition des ï^^QS qui conftitue
fieme efpece cette efpece d'Accouchement eft telle , que
d'Accouché- 1^ ^^^ ^^ l'enfant répond à la ligne blanche,
ment ou les ^ '-'
feffes fe pré- ^ ^^^ puhïs de la merc ; la face &: la poitrine
fentent. regardant la partie poftérieure de la matrice.
Opinion ^^99* ^^tte pofition qui efl beaucoup plus
de quelques- rare que les précédentes , feroit auili bien
unsfurcette ^^^^^ favorable à l'Accouchement , fi les
pofition de , i a i u r
l'enfant., cpaules & la tête de 1 enfant dans les
progrès du travail ^ ne venoient prefque
toujours fe préfenter diagonalement à l'en-
trée du baiîin. Ce n'efl: cependant pas l'i-
dée qu'en ont eue les Accoucheurs : prefque
tous 5 confidérant cette pofition comme la
DES ACCOUCHEME N S. 453
meilleure de toutes celles que les feffes puil-
fent prendre , fe font efforcés , non-feulement
dy maintenir le tronc &: la tête à mefure
que l'enfant defcendoit , mais encore d'y rap-
peller toutes les autres poiitions. S'ils avoient
obfervé la marche de la nature avec plus de
foin , ils auroient vu qu'elle étoit bien diffé-
rente 5 & que le plus fouvent , malgré leurs
efforts , la face de l'enfant fe plaçoit de côté.
Loin de les imiter , il faut donc favorifer ce
demi-tour latéral des épaules & de la tête>
en dirigeant les feffes obliquement comme
dans la première , ou dans la deuxième po-
fition.
1 200. Lorfqu'il efl néceffaire d'aller cher- De la ma
cher les pieds de l'enfant , on doit introduire "^^""^ d'ope-
. . . rer cette ef-
la mam vers la partie poiteneure de la ma- ^ ^yj^^.
trice 5 en fuivant le derrière des cuiffes & couchementi
des jambes de l'enfant : on écarte d'abord les
feffes du détroit fupérieur , en les portant en
avant , & au-deffus des os pubis , êc Ton va
faifiir les extrémités dont il s'agit. On pour-
rôit dans le premier moment faire décrire
aux feffes , le demi-tour dont il efl queflion
au paragraphe précédent , s'il ne paroifToit
plus à propos d'attendre pour cela que les
pieds foient entièrement dégagés.
Ff|
Section VI.
Des caractères de la quatrième ejpece d^ Accouche-
ment où r enfant préfente les feffcs ; 6* de là
manière de l'opérer.
Quatrième 1201. Dans Cette quatrième efpece d'Accou-
efpece d'Ac- clément , les feffes font placées de manière
couchement i u r
les feffes ^^^ ^^ ^^^ ^^ ^ enfant regarde la colonne
ou
fe préfen- lombaire de la mère , pendant que la face &:
*^"^- la poitrine font fituées fous la partie antérieure
de la matrice.
Opinion I202. C'eft la moins fréquente & la moins
^u'on doit favorable des quatre pofitions indiquées. La
avoir fur i i r i
cette pofi- ^^^^^î"^ trouve le plus louvent alors , tant
tion de l'en- d'obilacles à fe délivrer feule , qu'il vaut tou-
fant,&deîa JQj^^j.^ niieux déplacer les feffes , & dégager
p^^gj.^ les pieds , quand on s'eft rendu de bonne
heure auprès de la femme , que d'abandonner
celle-ci à des efforts qui pourroient devenir inu-
tiles 5 & augmenter les difficultés inféparables
de cette efpece d'Accouchement : on ne doit
s'éloigner de cette règle , qu'autant qu'on eff
appelle trop tard pour la fuivre. Dans ce cas
d'exception , où les feffes fe trouvent comme en-
clavées dans le fond du baiîin , on doit faire
enforte de les entraîner au moyen des doigts
introduits dans le pli des aines , ou avec les
DES ACCOUCHEMENS. 455
crochets moufles , li les circonftances les re-
quièrent. Mais en dégageant ces parties , on
doit obferver de leur faire décrire le demi-
tour dont il a été parlé plus haut , afin de
commencer à détourner la face de defîiis le
pubis,
1103. 11 eftafl^'ez indifférent d'introduire la
main droite ou la main gauche dans la ma-
trice , pour aller prendre les pieds de l'enfant
dans l'efpece d'Accouchement dont il s'agit. On
introduit l'une ou l'autre dans un état de fupi-
nation , fi les fefl^es font déjà engagées dans le
détroit fupérieur , afin de les repouflTer plus fa-
cilement : enfuite on dirige les doigts réu-
nis , fur l'une des hanches de l'enfant , & le
pouce fur l'autre , pour empoigner afiTez for-
tement la partie inférieure du tronc , & lui
faire décrire un quart de rotation , & même
plus fi on le peut , de manière à tourner le
dos vers l'une des fofles iliaques de la mère ;
favoir , vers la droite quand on fe fert de
la main droite , & vice verfd. Après cela , on
va chercher les pieds , en avançant la main
le long de la partie poflérieure des cuiflTes de
l'enfant , & on les entraîne comme dans toutes
les pofitions précédentes.
Ff4
A R T I C L E V. \
Des Accouchemcns contre -nuture du quatrième ^
genre , ou dans Lefquels V enfant préfente k \
fommet de la tète ^ à rorifice de la matrice, |
Accouche- 1204. Les Accouchemens où l'enfant pré- \
mens ans ç^^^ç, ^q fommet de la tête à Torifice de la ;
ielquels le 1
fommet de niatrice 5 feroient toujours les plus avantageux \
la tête fe £ les loix de la nature étoient immuables dans \
prçfente» ^ r n- i r i 1
cette lonaion , les femmes exemptes de tout \
accident , & li le rapport qu'on obferve com- ]
munément entre les diamètres de la tête & ;
ceux du baflin , ie trouvoit conftamment le \
même ; car les obftacles qui s'oppofent à ces \
Accouchemens , ou qui les rendent difficiles & ^
dangereux , ne viennent que de ces trois \
f^urces 5 réunies ou feparées.
i
Section première. ^
Des caufes qui rendent contre-nature ou difficiles \
les Accouchemens dans lefquels C enfant prifentc ]
le fommet de la tête, \
1 !
D-s caufes i^o?» Ces caufes ^ dont la plupart ont été |
qui exigent expofécs dans une fe6tion particulière , font |
les fecours ç^ grand nombre. Celles qui proviennent de \
de l'art dans * ,, , , . ito-/ ^
les Accou- ^^ ^^^"^ dépendent de certames derecîuoiites \
DES ACCOV CHEMENS. 457
du baffin ; du manque de forces néceflaires diemens où
pour l'expulfion de l'enfant ; & de quelques lefommetde
. . . latêtefepre-
accidens qui lurviennent avant ou dans le ^-^nte.
cours du travail. Celles qui dépendent de
l'enfant viennent du volume extraordinaire de
fa tête relativement au baiîin de la mère ; de
la manière dont elle fe préfente à l'entrée de
cette cavité ; de la prélence d'une main , ou
d'un pied , qui , l'ayant précédé , l'empêche
de s'y engager ; de la direction que lui im^
priment, dans fa defcente, les forces expultri-
ces de la matrice , ou de l'ilTue prématurée
du cordon ombilical , &:c.
1206. Quelques-unes de ces caufes font
comme innées avec la mère ou l'enfant , &
exiftent avant l'époque du travail deTAccouche-
ment : les autres font purement accidentelles ,
& fe manifeftent plutôt ou plus tard , foit
avant , ou pendant ce même travail. La plu-
part de ces caufes préfentent des indications
différentes , à quelques égards , non-feulement
félon leur efpece & leur intenfité , mais en-
core félon le temps où elles fe manifeflent.
4^8 r A R T
Section IL
Des indications que préfentent les Accouchcmens
ou C enfant préfente le fommet de la tête quand
le travail efl compliqué de quelques - unes des
caufes énoncées.
Indications 1207. Si l'on n'a fouvcnt que peu de chofe
que nous ^ ^^^^^ pour diiîîper le danger qui provient de
préfentent ^ / c ' ^ A
les caufes quelques-unes de ces cames , pour écarter les
énoncées, obllacles qu'elles apportent à l'Accouchement,
& mettre la femme dans le cas de fe délivrer
feule ; fouvent auffi l'on eft obligé de déplacer
la tête 5 de retourner l'enfant & de l'extraire '
par les pieds ; d'opérer l'Accouchement avec
le forceps , ou par le moyen de tout autre
inflrument.
1208. Quand la tête préfente fa plus grande
longueur au petit diamètre de l'entrée d'un
bafiin , un peu refferré de devant en arrière ,
l'on n'a d'autre indication à remplir que celle
de la déplacer ^ & de lui faire prendre une
meilleure pofition. Si la préfence d'ime main
ou d'un pied s'oppofe à la defcente de la tête^
on fait enforte de les repouffer au-defîlis de
celle-ci , & de les faire rentrer dans la ma-
trice , à moins que d'autres circonftances
n'exigent qu'on agiffe différemment. Enfin on
DE^S ACCOUCHEMENS. 459
corrige la marche défedueufe de la tête lorf-
qu'elle ne fuit pas celle qui a été tracée , en
parlant du méchanifme de chaque efpece d'Ac--
couchement naturel du premier genre.
1 209. Toutes les fois qu'il furvient une Des cas où
perte abondante , ou qu'il fe manifefte tout "■[ ^«^^^^'^"^
. alors de re-
autre accident grave dans un temps du tra- tourner l'en-
vail 5 où la tête de l'enfant conferve encore fant, & de
toute fa mobilité au-deifus de l'entrée du baf- ""^ ^^ ^^
forceps con-
fm , ou qu'elle efl: à peine engagée dans ce vient exclu-
détroit 5 & que les eaux de l'amnios font ré- fivement.
cemment écoulées , il faut retourner l'enfant
& l'extraire par les pieds. Mais il vaut mieux
fe fervir du forceps , quand ces accidens fur-
viennent pkis tard , & que la tête eft déjà
defcendue de la moitié de fa longueur ; fur-
tout il les eaux font entièrement évacuées de-
puis quelque temps. Cet infiniment doit être
employé exclufivement lorfque la tête occupe
le fond du baffin , quand elle a franchi le col
de la matrice , & qu'elle eft entièrement dans
le vagin ; car aucun autre moyen ne peut être
alors falu taire à l'enfant.
12 10. Ce n'eft qu'au défaut du forceps , &;
autant qu'il efl: impoiîibîe de fe le procurer fur
le champ , qu'il eft permis de repoufler la
tête de l'enfant , à defîein de le faire venir
par les pieds , quand elle eit entièrement à^i'
460 V A R T
cendiie dans le baflin ; encore faut-il ) pour y
être autorifé , que cette tête ait traverfé le
détroit fupérieur avec aifance , en pouffant
au'devant d'elle le cercle qui conilitue alors
le col de la matrice : comme on le remarque
le plus fouvent chez les femmes menacées de
defcente de matrice , dont le baiîin eft très-
large du côté de fon entrée , &: en qui le cercle
utérin dont il s'agit conferve quelque roideur.
(a). Cette méthode , contraire en apparence
à l'opinion de quelques Auteurs ,, qui fouîien-
nent qu'il eft impoiîible de retourner l'enfant
quand la tête eft auiîi baffe , eft bien préfé-
rable aux crochets dont la plupart fe fervent
encore aujourd'hui en pareil cas , au défaut
du forceps , pour terminer l'Accouchement ,
lorfqu'ils ont le moindre foupçon de la mort
de l'enfant.
{a) Nous avons fait remarquer au §. 599 , que la
tète de Tenfant pouyoit occuper le fond du baffin ,
fans avoir franchi l'orifice de la matrice , & qu'il étoit
important de bien diftinguer ce cas de cslui où elle
eft entièrement dans le vagin. Dans ce dernier , on ne
peut plus la repouffer , ni retourner l'enfant ; & dans
l'autre on peut le faire, fi les circonftances exigent
qu'on termine l'Accouchement fans délai: mais nous
préférons l'ulage du forceps , parce qu'il eft plus firtiple ,
que les effets en font plus prompts 6c plus certains.
DES ACCOUCHÈMEN S, 461
III I. Les accidens énoncés ne font pas les
feuls qui puiflent nous jetter dans la trifte né-
ceiîité de retourner Tenfant , ou de l'extraire
avec le forceps quand il préfente le fommet
de la tête. La foiblefle de la femme, TiiTue du
cordon ombilical , & la mauvaife conforma-
tion du baffin , nous prefcrivent fouvent les
mêmes indications. Prelque tous ceux qui ont
confeillé Sc pratiqué l'Accouchement par les
pieds 5 à l'occaiion de cette dernière caufe ,
Font fait fans avoir égard à l'étendue du dé-
faut de rapport qui exiftoit entre les dimen-
sions de la tête de l'enfant & celles du bafîin
^e la mère ; de forte que pour un enfant qu'ils
ont confervé à la vie par cette méthode, un
très-grand nombre en ont été les vidimes.
Cette" méthode ne convient tout au plus que
dans le cas 011 le défaut de proportion qui
s'oppofe à l'Accouchement eil de très-peu de
chofe : lorfqu'il eft plus confidérable , il exige
l'ufage du forceps , l'opération céfarienne , ou
toute autre , félon l'état de Tenfant : comme
on le verra dans la fuite de cet Ouvrage.
12X2. Ce n'eft pas dans les vues d'ajouter
aux forces expultrices de la femme , en tirant
fur les pieds de l'enfant , ou fur les autres
parties qui précèdent la tête , ainfi que le font
beaucoup d'Accoucheurs , qu'on doit entre-
462 V A R T
prendre de retourner cet enfant quand la mau*
vaife conformation du baffin , quoique très-
légère 5 ne permet pas à la tête de s'engager.
La flrufture particulière de celle-ci nous in-
dique fur quel principe nous devons opérer
ainfi. Cette flrudl:ure eft telle , que la tête s'af-
faiffe plus aifément félon fon épaiffeur , &:
s'engage plus facilement , quand l'enfant vient
par les pieds , que lorfqu'elle fe préfente la
première : quoique bien des gens penfent le
contraire , & font dans l'opinion qu'elle offre
alors fa plus grande largeur.
Section III.
Di ta mauvaïfi Jituation que la têu prend quelque^
fois en s engageant dans le hajjîn , laquelle po^
Jît'ion rend contre-nature V Accouchement où VeU"
fant prifente le vertex.
Autre C3ufe 1 2 1 3 . Quoique la tête de l'enfant fe préfente
d'Accouché- convenablement à l'entrée du baflin, l'Accou-
ment x ci- ç]^ç^^q^^^q ^^^^ ^^-j-g facile qu'autant qu'elle fuit
le , quand le ^ . , r -i r •
fommetdela dans fa defcente la marche qui a ete décrite
tête fe pré- gn expofant le méchanifme des différentes ef-
^"^^* peces d'Accouchemens naturels du premier
genre. Lorfqu'elle s'engage autrement , (qs
plus grands diamètres avancent de front , &
viennent fe préfenter dans toute leur longueur
DES ACCOUCHEMENS* 463
à ceux du détroit inférieur ; tantôt dans une
diredion & tantôt dans une autre : ce qui
rend l'Accouchement impofllble fans les fe-
cours de l'art.
Il 14. Quand la tête fuit fa marche natu-
relle , elle conferve fa flexion antérieure , & le
menton refle appliqué fur le haut de la poitrine,
jufqu'à ce que la bafe de l'occiput foit ap-
puyée contre le fommet de l'arcade du pubis ;
ou fur le bord antérieur du périnée , fi la face
vient en-defllis. On remarque le contraire
dans le cas dont il s'agit ; le menton quitte le
haut de la poitrine , Ôc la tête fe renverfe fur
le dos dès qu'elle commence à s'engager ; de
forte que c'efl la fontanelle antérieure, ou bien
la partie fupérieure du front, qui vient à la
longue fe placer au centre du baiîin , ou du
détroit inférieur.
1 2 1 5 . M. Levra nous offre , dans l'une de Opinion de
fes obfervations , le tableau le plus exad de ^' ^^^^^f*
cette mauvaife pofition accidentelle de la j^auvaife
tête. Mais, félon cet Auteur, c'eil: de la fituation pofition" ac-
oblique & latérale du corps de l'enfant , qu'il cidenteUe.
regarde comme la caufe la moins connue des
Accouchemens laborieux , d'où proviennent
tous les obftacles qui s'oppofent à la fortie de
cet enfant. Ce font les épaules, dit-il, arrêtées
au détroit fupérieur qui empêchent la tête de
464 r A R T
defcendre^ foit que la nature s'efforce de l'ex-»
pulfer, foit qu'on entreprenne de l'extraire avec
le forceps ou autrement. (^). Si de la M.otu &
Smellie ne fe font pas expliqués aufli clairement à
l'occalion de cette fâcheufe polition,ils ont mieux
faifi la véritable indication qu'elle nous offre.
Des caufes 1 2 1 6. Cette pofition eft l'effet de la direftion
qui orcen ^^^ forces Utérines , & de la manière dont
la tête de /
ranfant à elles agiffent fur la tête. On ne l'obferve pref-
defcendrede q^g jamais que l'obliquité de la matrice , qui
la manière ^- r ir • j-i* ^ f-^f
^Q^^ll^^^gu en elt la caule déterminante , n ait heu du cote
où répond l'occiput : la dire£i:ion des forces
expultrices dans les autres cas étant affez conf-
tamment telle , qu'elles agiffent de manière à
faire defcendre l'extrémité occipitale de la tête.
Dans celui dont il s'agit , la direâ:ion de ces
mêmes forces traverfe obliquement la tête de fa
bafe au vcrux^ 6c de l'occiput au front , de forte
qu'elles agiffent au-devant du centre de fon
mouvement , & la contraignent de fe renverfer
fur le dos , à mefure qu'elle fait un pas en
Erreur de avant. M. Levret attribue cet effet primitive-
M. Levret , j^ent à la fituation latérale du placenta , & fe-
condement à celle du tronc de l'enfant dans
{a) Voyez la féconde Obferv. de M. Levret, fur
les caufes & les accidens de plufieurs Accouchemens
laborieux , 4^ édit. page 4,
la
DES ACCOUCHEMEN S. 46^
la matrice : en adoptant fon opinion , ce fe-
roit adopter une foule d'erreurs dont ce Pra-
ticien célèbre n'a pu fe garantir , & partageif
en quelque forte la critique judicieufe à plu-
fîeurs égards , mais trop févere , qu'il en a
efTuyée {a),
SectionIV.
Des moyens de prévenir & de corriger la mauvaife
Jituation de la tête dont il s'agit.
Il 17. M. Levret , prefque le feul qui ait Opinion
parlé de cette mauvaife pofition de la tête , ^^ ^'^* ^^'
a recommandé , dans les vues de la prévenir, n^oyens de
d'ouvrir la poche des eaux de bonne heure , prévenir ou
& d'aller chercher les pieds de l'enfant toutes les ^^ corriger
/ ^ , cette poil-
fois que la face fe préfente de côté. Ce précepte, ^iq^ de la
donné avec toute la confiance que peut feule tê:e.
infpirer une longue expérience , a fans doute
échappé à la fagacité de fon Auteur. Il feroit
dangereux de le fuivre trop aveuglément ; car
des milliers d'enfans qui n'auroient trouvé que
de fqibles obflacles à leur naifîance , feroient
vi£i:imes d'un pareil procédé : puifque l'Ac-
couchement par les pieds eu fouvent dange-
(a) Voyez la Pratique des Accouchemens , pre-
mière Partie , par M. Alphonfs le Roy.
Tome L G g
466 L A R T
reux , &C que la face fe préfente prefqiie tou-
jours de côté dans celui qui fe fait naturel-
lement. M. Levret n'a pas mieux réuiîi dans le
choix de la méthode qu'il a propofée pour cor-
riger cette mauvaife fituation &c ramener la
tête à fa pofition naturelle. Dans l'opinion
où il étoit que ce font les épaules , retenues
& comme enclavées au détroit fupérieur , qui
s'oppofent alors à l'Accouchement , il s'eiî:
contenté de recommander de les déplacer : la
face , dit-il , fe tournera enfuite d'elle-même
en-deffus ou en-deffous , & les obftacles cefTe-
ront. Perfonne ne difconviendra que le rap-
port des épaules au détroit fupérieur ne foit
alors tel qu'elles ne puifTent apporter quelque
empêchement à la fortie de l'enfant, même à
celle de la tête ; mais très-certainement l'obf-
tacle principal ne provient pas de cette caufe^
Il ne dépend que de la mauvaife pofition de
la tête même , de ce qu'elle eft renverfée fur
le dos , & qu'elle préfente fon plus grand
diamètre de front ; puifqu'il ne s'agit que de
la ramener à fa pofition &: à fa marche na-
turelle pour mettre la femme dans le cas
de fe délivrer feule. Nous, avons plufieurs
fois démontré cette vérité au grand nombre
d'élevés qui fuivent nos cours ; & ce n'eil
pas fans étonnement qu'ils ont vu fe terminer,
DES ACCOU CHEMENS, 46J
quelques minutes après ce fimple déplacement
de la tête , des Accouchemens qui réfiftoient
depuis long-temps aux efForts les plus violens
& les mieux foutenus de la nature. Si nous
avions befoin d'autres preuves pour appuyer
notre opinion , nous ne les rechercherions que
dans les Ouvrages de Smdlk^ de dt la Mont
& du célèbre Lzvnt même , quoique contraire
à fon afîertion.
12 18. Il eft toujours facile d'empêcher la Deîama-
tête de prendre cette poiition vicieufe , en «^'Cre de fe
s'en^aseant dans le balîin, &C de lui faire dé- \ '"
o XD ? pareil cas ,
crire fa marche ordinaire : il ne faut, pour cela , foit pour
que changer à propos la direâ:ion des forces Pî"evenir ou
, ' or ' 1 1 po^'^ corri-
utermes , oC loutemr pendant quelque temps i^ ^^^^
la partie antérieure de la tête , pour faire valfe pofi-
baiffer fon extrémité occipitale. On commen- ^^°": ^°^^ ^^
. . s'agit,
cera donc dans les grandes obliquités de ma-
trice , par redreifer l'axe de ce vifcere & le
ramener à-peu-près dans la direftion de celui
du bafîin ; en faifant coucher la femme à cet
effet fur le côté oppofé à l'obliquité : ou bien
on opérera le même déplacement de la matrice
par une prelîion exercée convenablement fur
le ventre. Enfuite , au moyen de plufieurs
doigts introduits dans le vagin , on foutiendra
le front de l'enfant , afin que les efforts na-
turels agiffent fur l'occiput & le faffent def-
4(58 r A R T
cendre. Il faut éviter foigneufement alors d'ap-
puyer fur la fontanelle antérieure , & fur fes
environs où les os font très-fouples , crainte
que l'enfant ne foit viâ:ime de la dépreiTion
de ces pièces ofîeufes , & de la comprelHon
du cerveau.
Il 19. On doit agir de même pour redrefler
la tête de l'enfant &: la ramener à fa marche
naturelle , quand on n'a pas fu prévenir la
mauvaife fîtuation dont il s'agit. La femme
étant couchée fur le côté oppofé à la dévia-
tion du fond de la matrice , on repouffera le
front autant qu'il fera pofîible , pendant la
douleur, àc avec les précautions recomman-
dées. Si l'on ne réuiîiffoit pas complettement
de cette manière , il faudroit introduire l'in-
dex & le doigt du milieu de l'autre main
au-deffus de la protubérance occipitale , pour
achever de faire descendre cette région , en
tirant à foi ; comme fi l'on fe fervoit d'une
efpece de crochet.
1220. 11 eff {\ rare qu'on ne puiffe , par ce
double procédé , opérer le changement né-
ceffaire , ou convertir la mauvaife pofition de
la tête en une meilleure , qu'il fembleroit inu-
tile de prefcrire d'autres moyens. Mais ce-
pendant , comme la tête peut être tellement
ferrée entre les os du baffin que les doigts ne
nES ACCOUCHEMENS. 4^9
piilffent pénétrer au-delTus de l'occiput , nous
en reparlerons dans la fuite ; lorfque nous trai-
terons des Accouchemens , où le levier , vul-
gairement appelle de Roonhuifen , peut être
de quelque avantage.
T22I. Prefque toujours la tête s'échappe du
bafîin , & l'Accouchement fe termine à la pre-
mière , ou à la féconde douleur qui furvient
après qu'on a corrigé fa mauvaife fituation ;
à moins que d'autres caufes ne s'y oppofent.
Si les circonflances l'exigent , on fe fert alors
du forceps , ou l'on fe conduit différemment.
Section V.
De la manière de retourner V enfant en général ^
pour ramener par les pieds , & fur-tout quand
il préfente le fommet de la tête,
1222. Lorfqu'on efl obligé de retourner l'en- Préceptes
fant , dont le fommet de la tête fe préfente , généraux
^ . ^ relatifs a la
la poche des eaux efl entière ou non , & ce manière de
fluide écoulé récemment , ou depuis long- retourner
temps. Dans le premier cas , l'enfant efl libre ^^^.^., ,
^ A ^ ' quand il prc-
• en quelque forte au milieu de la matrice , ôc fente le ver-
dans le fécond , il s'y trouve tellement ferré ^^x.
que la main ne peut y pénétrer qu'avec une
extrême difficulté. C'eft dans ce dernier état
que nous le fuppoferons.
<^g3
4JO L" A R T
1213, La femme étant placée comme il
convient , on doit introduire l'une ou l'autre
jnain dans la matrice , félon la pofition de la
tête qui a lieu. On dégage celle-ci du détroit
fapérieur , fi elle y efl engagée , en la repouf-
fant de bas en haut &: de derrière en devant :
aufli-tôt après on dirige la main fur le front
& on porte la tête fur l'une des foffes ilia-
ques , oii on la maintient dans la fuite au
moyen du poignet & de l'avant-bras, pour
empêcher qu'elle n'obéiffe aux efforts des
douleurs , 6c qu'elle ne redefcende , pendant
qu'on va prendre les pieds.
1224. Pour parvenir plus facilement à
ces derniers , & les amener de même ,
ayant éloigné la tête 'fuffifamment du dé-
troit fupérieur , il faut infmuer la main en
fuivant le côté du tronc qui eift le plus près de
la partie poflérieure de la matrice. On palTe
d'abord les doigts réunis fur l'oreille ^ de-là
fur le côté du col, mais en les dirigeant un peu
vers le derrière de l'épaule , pour éviter la
faillie qu'elle préfente : on les conduit enfuite
infenfiblement fur le flanc & la hanche , d'oii .
l'on va prendre les pieds , en pafîant fur la
cuiffe & la jambe. On accroche ces extrémités
du bout des doigts légèrement recourbés , &
on les entraîne à l'entrée du vagin. Lorfqu'on
DES A CCOUCH EMEN S. 47 1
ne peut faifir d'abord qu'un feul pied , il faut
prendre celui qui répond au côté de l'enfant,
que la main a parcouru , à moins qu'il ne foit
engagé dans le pli du jarret de l'autre extré-
mité, comme on le rencontre quelquefois; car
il faudroit alors commencer par dégager ce-
lui de cette extrémité. Aufli-tôt que le pre-
mier pied efl: forti de la matrice , il faut réin-
troduire la main dans ce vifcere pour prendre
le fécond , foit en fuivant le même chemin
qu'auparavant , ou le derrière de l'extrémité
déjà déployée ; félon la facilité , ou les diffi-
cultés qu'on éprouvera.
1225. En obfervant exaftement le plan que
nous venons de tracer , on évitera de prendre
l'épaule de l'enfant pour la hanche ; le coude pour
le genou, &: la main pour lepied;cequin'eftpas
toujours fort aifé à diftinguer, quand la main qui
opère efl fortement ferrée dans la matrice :
toutes ces extrémités fe préfenteront fuccefîi-
vement aux doigts , &; non pêle-mêle , comme
on les rencontre le plus fouvent , lorfque ,
d'après le confeil de la plupart des Accou-
cheurs , on infmue la main le long de la
poitrine de l'enfant. En fuivant celle-ci , les
pieds fe trouvent d'ailleurs prefque toujours
appliqués au dos de la main , & on ne peut les
reconnoître , ni les accrocher ; de forte que
G g4
47^ L' A R T
quelquefois on les cherche bien loin tandis
qu'ils font bien près : ajoutez à cela qu'on
écarte les bras de l'enfant de l'axe du tronc ,
& qu'on rend la rotation de celui-ci plus dif-
ficile. Par le premier procédé , on rapproche
au contraire toutes ces parties d'un centre
commun ; on pelotone pour ainfi dire l'en-
fant fur lui-même , & on le retourne plus
aifément.
Dangers 1216. Quelques Praticiens à qui la force
qu'il V a de /- i_i ^ . T , . . ^
iemùie temr iieu ae prmcipes , le contentent
ne tiret que r r '
fur un feui le plus fouvent d'amener un feul pied 5 foit
pied, quand q^g \q fommet de la tête fe préfentè , foit que
on retourne ., ^ ^ 1 ,- , • • r
l'enfant. ^ entant le trouve mai iitue : mais , en tirant lur
une feule extrémité , s'ils opèrent quelquefois
l'Accouchement , quelquefois auffi , après avoir
luxé 5 fraâiuré , & même arraché c^tto. ex-
trémité 5 ils fe voient dans la honteufe né-
cefiité d'aller chercher la féconde. Ce n'eil
tout au plus que dans le cas , oii les eaux ne
font que de s'écouler , & iorfque le baffin de
la femme Qi^ d'une largeur naturelle , qu'on
doit fe difpenfer d'aller chercher le fécond
pied , & entreprendre de tirer l'enfant par un
feul.
De Putilité r^ ^ ^1 j l'j?
, , 1227. Ouand on rencontre beaucoup de Qir-
du lacs , ^' ^
quand on re- ficulté à dégager ks pieds , fi l'on peut ame-
tourne l'en- j^çj; \q premier au-dehors ;, ou à la vulve feu-
fsnt.
DES AtCOU CHEMENS. 473
lement , il faut y attacher un lacs pour le
retenir , pendant qu'on ira chercher le fécond.
I2z8. Quoiqu'on ait amené les deux pieds
de l'enfant à l'orifice de la matrice , ce n'eft
pas toujours fans beaucoup de peine , qu'on
parvient à les dégager entièrement ; foit parce
qu'il efl diïHcile de les embrafîer affez étroite-
ment delà même main; foit parce que la tête eft
encore retenue dans le voilinage du détroit
fupérieur , & ne peut d'elle-même s'en éloi-
gner afl'ez , pour que les fefîes s'y engagent.
S'il eft toujours néceffaire alors de repouffer
la tête pour parvenir au but qu'on fe propofe ,
quelquefois on eft obligé d'agir immédiatement
fur z^ttç, partie , au moyen d'une main , en
même temps qu'on tire de' l'autre fur les pieds.
Mais comm.e il eil impofiible d'introduire l'une
êc l'autre main à 'la fois dans le vagin , & de les
appliquer imim.édiatement à la tête & aux pieds ,
on place un lacs fur ces derniers , ou fur l'un
d'eux , pour les entraîner , en tirant de loin ;
pendant que de l'autre main , introduite , on
éloigne la tête du détroit fupérieur. En agif-
fant ainfi , des forces ménagées fuffiront pour
vaincre un obftacle , que celles de plufieurs
perfonnes enfemble 5 appliquées aux pieds feu-
lement 5 auroient fouvent eu peine à fur-
monter.
474 L' A R T \
1229. Il n'eïî: jamais néceffalre d'appliquer i
un lacs fur chaque pied , ni d'entourer l'un
& l'autre du même ruban : il fuffit de le por- '\
ter fur un feul , & l'on préfère de le placer \
fur celui qui efl au-deffous àxx pubis, .\
De la ma- 123 G. Pour appliquer ce lacs ^ on le plie j
mère o'ap- ^^^^ ç^^ milieu , & OU paffe les deux chefs \
piïquer le . ;
iacs fur le ^^^^ l'anfe qui en réfulte , afin d'en former un ^
pied. anneau , en manière de nœud coulant. Il ell fa« ;
cile d'y engager le pied jufqu'au bas de la ;
jambe , quand cette extrémité fe préfente à !
la vulve : mais l'on n'y parvient que difficile- \
ment , lorique ce pied eil encore fort haut \
dans le baffin. Quelques Praticiens paffent ;
alors- le poignet dans l'anneau qu'ils ont for- \
mé avec le lacs , & après avoir faifi le pied ^ ,
de la même main introduite dans le vagin ^ '
ils portent cet anneau fur le bas de la jambe ;
en le pouffant de plufieurs doigts de l'autre
main , & ils le ferrent plus ou moins , en ti- ij
rant enfuite fur les deux chefs du ruban qui i
pendent au-dehors. D'autres fe font fervi d'une 1
efpece de petit forceps , poiu* appliquer ce \
ruban au pied , ou d'un inilrument defliné à \
porter des ligatures dans les lieux profonds» \
Un porte-lacs fur le pied , ne feroit pas d'une \
invention difficile, 1
r>ES ACCOUCHEMENS. 475
Section VÎ.
Des Jignes caraciinjliqucs de la première efpece
cT Accouchement contre - nature , où l'enfant
préfente le fommet de la tête , & de la manière
de retourner Venfant , dans ce même cas,
123 I. Nous ne ferons que retracer ici les Delapre-
caraderes de la pofition de la tête , qui conf- miere efpece
titue cette efpece d'Accouchement , les ayant , J' '
*^ 'y mentoulen-
expofés affez au long dans un autre lieu. Cette fant préfen-
pofition eft telle que la future fagittale tra- teiefommet
verfe obliquement le bafîin de la cavité coty-
loïde gauche, à la jonftion facro-iliaque droi-
te ; le front étant au-devant de celle-ci , &
l'occiput derrière celle-là.
1232. S'il paroit indifférent d'introduire Du choîx
la main droite , ou la main gauche , dans la ^^ '^ *^^^"
,, -, aveclaquel-
matrice , pour retourner 1 entant au moment j^ ^^
con-
rer.
de l'ouverture de la poche des eaux, quand la tête vient d'opé-
fe préfente dans la première pofition ; il eft ii
important de fe fervir de la main gauche , lorf-
que ce fluide eft évacué depuis long-temps ,
qu'on doit attribuer à ce défaut d'attention ,
prefque toutes les difficultés qu'on rencontre
h faiiir les pieds. Si la main gauche efl alors
fi néceffaire , on ne peut difconvenir qu'elle
ne foit préférable à la droite , dans le pre-
476 r A R T
mier cas : dans l'un & l'autre , elle a tou-
jours bien moins de chemin à parcourir ,
que celle-ci, pour parvenir aux pieds : on
peut à fon moyen , les entraîner dans la
direâ:ion la plus naturelle , & retourner l'en-
fant de la manière la plus favorable : ce qu'il
efl prefque impoffible d'exécuter de la main
droite , comme on le remarque clairement par
la démonflration.
1233. On fe fervira donc toujours de la
main gauche , dans l'efpece d'Accouchement
dont il s'agit , pour retourner l'enfant. On l'in-
troduira dans un état prefque moyen , entre la
pronation & la fupination : on dégagera la
tête du détroit fupérieur , en la dirigeant fur
le devant de la foffe iliaque gauche , où on
la fixera du poignet & de l'avant-bras , pen-
dant qu'on ira prendre les pieds , en parcou-
rant le côté gauche de l'enfant , pour les dé-
gager de la manière indiquée ci-deffus.
1234. Après avoir entraîné les pieds juf-
qu'au milieu du vagin , on éloignera de nou-
veau la tête de l'enfant du détroit fupérieur ,
afin de favorifer la converfion du tronc , &
de les faire defcendre plus facilement. Si
l'on ne pouvoit les entraîner , en même temps,
au-delà du lieu indiqué, par rapport à la
difficulté qu'il y a de les tenir de la même
DES ACCOU C H EMEN S. 477
main , il faudroit en abandonner un pour
l'aller reprendre aulîi-tôt que le premier fera
dégagé.
1235. Dès le moment où les pieds paroiflent
au-dehors , il faut tirer prefque uniquement ,
mais pendant un inftant feulement ", fur celui
qui efl au-defîbus du pubis. On favorife par
ce moyen , la defcente des feffes , on s'épargne
fouvent quelques difficultés , & on dirige conf-
tamment la poitrine de l'enfant ^ vers la jonc-
tion facro-iliaque gauche : de forte que le
tronc fe place , en defcendant , comme dans
la féconde efpece d'Accouchement , où l'en-
fant préfente les pieds. Du refte , on opère
de même que dans cette dernière efpece.
SectionVII.
Des caracieres de la féconde efpece d^ Accouche-^
ment contre-nature , ou Venfant préfente le
fommet de la tête ; & de la manière de le ter-
miner,
1236. La pofition de la tête qui conftitue Seconde
cette efpece d'Accouchement , paroîtra la espèce d'Ac-
A 1 ' / j ^ /• i> r \ couchement
même que la précédente , 11 1 on ne conlidere , , .
^ ^ ' ou le lom-
que le rapport des dimeniions de cette partie , met de la
avec celles de l'entrée du baiîin ; puifque dans ^^-^ ^^ F^^"
Tune & l'autre , la futiure fagittale traverfe
478 E A R T
ce détroit obliquement. La différence qu'il y
a vient de ce que l'occiput , dans la pofition
qui fait le fujet de cette fedion , répond à
la cavité cotyloïde droite , &: le front à la
jonâ:ion facro-iliaque gauche.
De la ma- 1237. Quand on fe propofe , dans ce cas,
niere dont il ^'allerprendre l'enfant par lespieds , il fautintro-
opérer. duire la main droite dans la matrice : les avanta-
ges l'emportent tellement fur ceux de la main
gauche , qu'il feroit impoffible alors de déga-
ger les pieds , au moyen de cette dernière ,
& de retourner l'enfant , fi les eaux étoient
écoulées depuis long-temps. On commencera
également par repoufler la tête au-deffus de l'en* '
trée du bafîin , {\ elle y efi engagée : on la dirigera
fur la fofle iliaque droite , où l'on aura foin de
la maintenir , pendant qu'on ira chercher les
pieds 5 comme dans le premier cas ; mais en
fuivant le côté droit de l'enfant.
1238. Aufli-tôt que ces extrémités feront
au-dehors , on tirera avec un peu plus de
force fur le pied gauche , qui fe trouve alors
fous le pubis ; tant pour faciliter la defcente
des fefles , que pour obliger la poitrine à fe
tourner vers la jonûion facro-iliaque droite ,
& à fe placer comme dans la première efpece
d'Accouchement , oii les pieds fe préfentent
naturellement. Voyez ce que nous avons dit
DES Ac COU C H E ME N S. 479
à l'occafion de celle-ci , depuis le §. 1133 >
jufqii'au §.1139.
Section VI IL
Des caractères de la troïjieme efpece d'Accouché-'
ment contre-nature , oîc t enfant préfente U
fommet de la tête ^ & de la manière de Co-
perer»
1139. Dans cette efpece d'Accouchement, Troifieme
îa future fao;ittale traverfe l'entrée du baflin ^^P^^^'^''^'^*
^ • 1 r couchement
diredement de devant en arrière , de forte qù le fom-
que l'occiput répond au pubis ^ & la face au met de la
y tête fe pré-
acrum. . ^
lente.
1240. Cette poiition, par elle-même , peut,
'i. indépendamment de toute autre caufe , rendre
l'Accouchement difficile , ou contre-nature ,
quand le baflin de la femme ne jouit pas de
toute fa largeur naturelle ; parce que le plus
grand diamètre de la tête fe préfente paral-
lèlement au plus petit diamètre du détroit
fupérieur , & dans le fens oii ce détroit eil
le plus fouvent refferré : mais lorfque le bafîin
eil: bien conformé , cette poiition peut être tout
auffi favorable à l'Accouchement que les pré-
cédentes. L'indication qu'elle préfente dans le
premier cas , fe déduit facilement de ce qui
vient d'être dit du rapport des dimeniions
ce cas.
480 H A R T
de la tête avec celle du détroit fiipérieur. îl
faut détourner l'occiput de deffus le pubis y èc
le diriger vers Tune des cavités cotyloïdes :
quelques doigts introduits dans le vagin , fuf-
£fent ordinairement pour opérer ce change-
ment 5 pourvu qu'on y procède de bonne
heure.
Deiariiain 1241. Lorfqu'il fe rencontre quelques-unes
dont on doit j^g caufes qui exigent qu'on retourne l'en-
fant 5 &: qu'on le faffe venir par les pieds ,
l'une ou l'autre main peut être introduite ,
avec le même avantage dans le fein de la
femme , û l'Accoucheur eft habitué à s'en fer-
vir également. On Tiniinue en fuivant îe^^-
crum 5 jufqu'à ce qu'elle embraffe exadement
le front &: une partie du reiîe de la face.
On fait alors décrire à la tête , un quart de
rotation fur fon axe , afin de mettre la face
de côté 5 & l'on obferve dans la fuite d'en
faire faire autant au tronc ; parce que ce
premier mouvement fe borne à la tête , &
n'eil qu'une fuite de la torfion du col. Quand
on fe fert de la main droite , on tourne la
face vers le côté gauche de la femme , en
portant la tête fur la fofle iliaque droite , &
vice verfa ; pour terminer l'Accouchement ,
comme celui de la première , ou de la fé-
conde efpece de ce même genre.
Section
DES ACCOUCHEMENS. 481
Section IX.
Des caraaercs de la quatrième & de la cinquième
efpeces d^ Accouchemens contre-nature , où Veh"
fant prêfente le fommet de la tête ; & de la
manière d'opérer dans Vun & Vautre cas,
1242. Dans l'une & l'autre de ces deux ef- Delaqua-
peces d'Accouchemens , la tête de l'enfant fe pré- . ' .
A ' A Cinquième
it\\X.Q: diagonalement à l'entrée du baffin : mais efpeces d'Ac-
de forte que dans la quatrième l'occiput répond couchemens
à la fymphyfe facro-iliaque droite , & le front ^^^ ^^ j^
à la cavité cotyloïde gauche : au lieu que tête fe pré-
dans la cinquième , ce dernier eft fitué der- ^^"^^*
riere la cavité cotyloïde droite , & l'occiput
vis-à-vis la fymphyfe facro-iliaque gauche.
1243. Nous avons fait remarquer ailleurs , Delama-
que l'Accouchement étoit en général plus dif- "^^^^ ^ ^P^~
T- ^ ^ ^ , . ter Gans ces
ficile , quand la tête de l'enfant fe prefentoit deux cas,
ainfi que dans les premières pofitions ;
la face fe tournant alors prefque toujours
au-deffous du puhis. Mais il eit très-rare ,
lorfque le baffin de la mère eft bien confor-
mé 5 que cette feule caufe nous oblige à re-
tourner l'enfant ; parce que les obftacles qui
en réfultent , ne fe manifeilent que quand la tête
fe préfente , pour ainfi dire^ au paffage ; ôc
Tome L H h
482 E A R T
que fouventil n'eil plus temps de la repouffer
pour aller prendre les pieds.
1244. Si la tête ne pouvoitfe dégager dans
cette pofition oii le front répond à l'arcade
du pubis , il faudroit donc fe fervir du for-
ceps : mais on ira prendre les pieds , fi des
caufes étrangères à cette pofition , nous in-
vitent à opérer l'Accouchement plutôt , &
fe manifeftent quand la tête efl encore libre
au-deffus du bafîin. La manière de retourner
l'enfant dont le fommet de la tête fe préfente
dans la quatrième pofition , efl: exaftement
la même que pour la deuxième ^ & l'on doit
fe conduire dans la cinquième , comme dans
la première. Voyez la VP & la VIF ferions ,
où l'on traite de ces deux efpeces d'Accou-
chemens. ^ Nous obferverons feulement , que
c'efi: fur-tout dans celles que nous expofons
que l'Accoucheur doit tirer prefque unique-*
ment fur le pied qui efl au-defîbus du piéis..
de la mère , dès que l'un & l'autre paroifTent
au-dehors ; fçavoir fur le pied gauche dans
la quatrième efpece , & fur le pied droit dans
la cinquième ; afin d'engager les ïq^qs de
l'enfant plus aifément & de tourner en même
temps la poitrine vis-à-vis l'une des fymphy-
fes facro-iliaques.
nES ACCOUCHEMEN S. 483
Section X.
Des caractères de la Jix'ieme efpece d^ Accouche-
ment contre-nature , dans lequel V enfant prl-
fente le fommet de la tête à V orifice de la ma-'
trice ; & de la manière d'opérer alors,
X245. ^^ poiition de la tête qui cara^^érife sixième
cette fixieme efpece d'Accouchement , eft ^^P^^^ ^^^'
telle que le front répond au pubis & Focci- ^^ renfant
put 3ufacrum, préfente le
1246. Cette efpece d'Accouchement confi- ^o"^^'^ ^^
dérée comme naturelle réunit en elle les dif-
ficultés effentielles de la troifieme , quatrième &c
cinquième efpeces : d'un côté la tête préfente fon
plus grand diamètre au plus petit du détroit
fupérieur ^ & de l'autre la face vient conf-
tamment fe placer fous le pubis,
1247. Pour épargner à la femme un tra- Deiacon-
vall alors toujours très-long , même quand duke qu'on
le baflln a toute fa largeur naturelle , on doit ^^^^ ^^^^^
dans cette
au moment de 1 ouverture de la poche des efpece d'Ac-
eaux , ou au plus tard quelques minutes après , couchement.
détourner l'occiput de deffus la faillie du
facrum , & le ramener infenliblement du côté
de l'arcade du pubis , à mefure que la tête
s'enfonce dans le bafiîn ; mais il ne faut ja-
mais tenter ce déplacement quand elle oc-
H h X
4§4 L'^ ^ T'
cupe entièrement cette cavité. Ce ne feroît
alors qu'avec des forces fiipérieures que la
face pourroit être conduite de deffous le pu--
bis au-devant du facrum ; 6c ce déplacement
ne pouvant fe faire qu'au dépens d'une tor-
iion extraordinaire du col , deviendroit très-
dangereux pour l'enfant , s'il ne le faifoit
mourir à l'inilant.
1248. Quand le bafîin de la mère «eft un
peu refferré , ou lorfqu'il exifte des accidens,
û la tête peut encore être repouflée , on
doit retourner l'enfant & l'amener par les
pieds : autrement on fe fervira du forceps.
Dans le premier cas , on introduit , à fon
choix, l'une ou l'autre main dans la matri-
ce ; on applique d'abord les doigts , fur
l'un des côtés de la tête , & le pouce fur
l'autre ; afin de l'empoigner avec affez de
force 5 pour lui faire exécuter un mouvement
de pivot, au moyen duquel on tourne la face ,,
vers l'un des côtés du baffin ; fçavoir vers
le côté gauche , fi l'on fe fert de la main
droite , & vice vcrfâ. Après avoir déplacé la
tête ainli , &; l'avoir réduite à l'une des po-
litions qui conflituent les deux premières
efpeces d'Accouchemens du genre que nous
détaillons , on continue d'avancer la m.ain ,
pour prendre les pieds , comme il a été pref-
I>£S A C COU C^E MENS. 485
crit à l'occaiion de ces dernières. On obferve
de plus 5 en chemin faifant , de tourner la
poitrine de l'enfant dans le même fens que
la face , &: de faire faire au tronc , félon fon
axe , un mouvement de rotation femblable à
celui qu'on a fait décrire à la tête dans le
premier inilant. Du refle on achevé l'Ac-
couchement comme dans les efpeces précé-
dentes.
ARTICLE V I.
Des Accouchemens contre - nature du cinquième,
genre , ou dans kfquels Venfant préfente la
face, ,
1249. Les auteurs fourniflent beaucoup DesAccou»
d'exemples d'Accouchemens , oii l'enfant pré- chemens ou
r • 1 r V 15 -r 11 • • l'enfant pré-
lentoit la race a 1 orifice de la m.atrice ; mais fenteiaiace.
la plupart de ces auteurs font fi diffus qu'on
a peine à les comprendre : de forte que bien
loin de nous éclairer fur la conduite qu'il
faut tenir en pareil cas , leurs préceptes con-
tradiftoires ne fervent fouvent qu'à nous dé-
tourner du chemin qu'il fau droit fuivre. Tout
ce qu'on remarque à travers cette obfcurité ,
c'eil que parmi les femmes dont l'enfant fe
préfentoit ainfi , les unes fe font délivrées
feules & que l'Accouchement des autres a été
des plus laborieux.
Hh3
J^S6 LArt
Section première.
Des caufes , desjignes , & différences des Accoii-
chemens y dans lefquels l'enfant préfente la face»
Des caufes 1250. Prefque toiis ceux qui ont fait men-
qmdétermi-^jçjj^ de Cette mauvaife pofition de l'enfant.
nent la face \ 19 1 i« • / i 1 «ou
de l'enfant à ^ attribuent a 1 obliquite de la matrice ; & 1 on
fepréfenter. ne peut difconvenir que cette obliquité n'en
foit au moins une caufe éloignée ou prédiA
pofante. La face , malgré la déviation dont
il s'agit y ne fe préfente prefque jamais dans
le commencement du travail : ce n'eil d'abord
que le haut du front , & elle ne s'avance ,
- qu'autant que les efforts de l'Accouchement
fe répètent.
115 1. Ceux qui ont bien compris ce que
nous avons dit du méchanifme de la mau-
' vaife fituation que la tête prend quelquefois
en fe plongeant dans le fond du baiîin , lorf-
qu'elle préfente le vertex ^ ne feront point em-
barraffés pour expliquer comment la face peut
s'y engager ; &: ils concevront clairement
d'ailleurs d'où proviennent les difficultés qui
s'oppofent alors à l'Accouchement , ou qui
le rendent au moins toujours des plus longs
& des plus laborieux. Voye^^ §. 12 13 ÔC fui-
yans; jufqu'au §. jiio.
D ES A C cou C H EMEN s. 487
1252. On reconnoît aifement la face en Carafteres j
touchant la femme dans les premiers momens ^^ ^^ ^^^^' |
qui fuivent l'ouverture de la poche des eaux ; ^
parce que les fignes qui la cara£l:érifent ne ;
font pas encore mafquéspar la tuméfaftion ;
qui Y furvient un peu plus tard : ces fignes 1
diftinâ:ifs font le nez , la bouche , le menton , > :
le rebord des orbites 6l la future qui règne
le long du front. {
1253. Nous diflinguerons quatre efpeces ^^^ p^^^, j
d'Accouchemens dans lefquels l'enfant préfente tions que la |
la face , relativement aux quatre pofitions prin- ^^^ P^^^ ;
' , . ^ J A 1" prendre re- .
cipales que cette région peut prendre aie- jativement \
gard du bafîin. aubaflin. - i
1254. Dans la première , la longueur de la
face fe préfente félon le plus petit diamètre ^ :
du détroit fupérieur, le front eft fitué au-delïus \
du pubis ^ &c le menton répond à l'angle facro-
vertébral. ;
1255. Dans la féconde pofition , la Ion- ]
gueur de la face fe préfente auiîi parallèlement \
au petit diamètre de l'entrée du bafîin ; mais J
le menton fe trouve derrière le pubis , & le j
front au-devant du facrum, . ]
1256. Dans latroifieme, la face eu. fituée
tranfverfalement à l'égard du baflin , de ma- . ^
hiere que le front répond au côté gauche de
celui-ci 5 & le menton au côté droit. ^
Hh4 J
48g r A R T
1257. Le contraire a lieu dans la quatrième
efpece, le front étant placé vers le côté droit,
6c le menton vers le gauche.
1258. Ces quatre politions ne fe rencontrent
pas aulîi fréquemment les unes que les autres :
les deux dernières font les plus ordinaires ,
quoiqu'elles foient elles-mêmes très-rares , fi
on les confidere relativement aux autres po-
rtions de l'enfant 5 foit bonnes , ou mau-
vaifes.
1259. Ces Accouchemens doivent paffer
pour contre-nature 5 indépendamment des ac-
cidens qui peuvent rendre tels ceux où l'en-^
fant fe préfente de la manière la plus avanta-
geufe. Pour qu'ils fe faffent feuls , félon le lan-
gage vulgaire ^ il faut que la tête foit très-
petite & le balîin de la mère en même temps
très-large ; autrement ils deviennent fort longs
& fort difficiles : les enfans naiffent avec la
face tuméfiée & livide 5 & prefque toujours
privés de la vie , ou tout au moins prêts à la
perdre , à caufe de l'engorgement du cerveau.
Section IL
Des indications générales que nous offrcjit Us
Accouchemens où V enfant préfente la face,
1160, Les obilacles qui s'oppofent le plus
re-
nES ACCOVCHEMENS. 489
roiivent à l'Accouchement où la face fe pré-
fente , les difficultés que la femme éprouve à
fe délivrer feule , même dans les circonflances
les plus favorables , ainfi que le danger qui
menace alors l'enfant , femblent nous inviter ,
dans tous les cas , à venir au fecours de l'une
& de l'autre.
1 26 1 . L'indication la plus générale que nous Des cas où
offre ce genre d'Accouchement confifte à re- ^^ convien-
drefler la tête de l'enfant ; c'eft-à-dire à faire j^çneriatête
remonter la face &C defcendre l'occiput pour à fa fituation
rappeller le fommet à fa iituation ordinaire, naturelle, &
Quand on ne peut féconder auiîi heureufement -^ £3^.
les efforts de la nature, foit parce qu'on efl tourner l'ea
appelle trop tard , ou que des circonflances "
accidentelles préfentent une indication plus
urgente , comme celle d'opérer l'Accouche-
ment fur le champ , on eu obligé de retourner
l'enfant , pour l'amener par les pieds ; ou d'ex-
traire la tête avec des inilrumens.
1262. C'efl 5 félon quelques-uns , perdre im
temps précieux que de s'occuper à convertir
la mauvaife pofition de la tète en une meil-
leure , parce qu'on y réuflit rarement : mais
on y réufîiroit plus rarement encore , qu'on
■îne devroit pas négliger au moins de le tenter ,
eu égard aux avantages que l'enfant pourroit
en retirer , & au danger qui accompagne fou-
49^ L' A R T
vent les autres méthodes d'opérer l'Accou-*
chement.
De la ma- 1263. Lorfqu'on fe propofe de ramener la
mère d'ope- ^^^^ ^ ç^ pofition naturelle , c'efl moins fur la
fer en fféne™
rai , pour ^^^^ qu'on doit agir , en la repoulTant 5 comme
ramener la la plupart dcs Accoucheurs l'ont confeillé 5 que
tece a a 1- ç^^^ l'occiput , qu'il faut tâcher d'accrocher de
tuation na-* .
lurelle, quelques doigts pour l'entraîner en-bas. Quand
la tête efl: libre fur l'entrée du baiTm , ce pro-
cédé peut s'exécuter fans beaucoup de peine ;
mais il efl: toujours très-difficile , 6c fouvent
impraticable , lorfqu'elle occupe le fond de
cette cavité , 6c qu'elle y efl étroitement ferrée;
parce que les doigts ne peuvent plus pénétrer
afTez loin pour embraffer le derrière de la tête.
Un levier plus courbe &; plus large que celui
qui efl connu parmi nous , offre quelquefois
les mêmes avantages. Foyq §. 1726 ôc fui-
vans, jufqu'au §. 1744 inclufivement.
1264. Si l'on trouve afTez de reffources
dans les forces de la na^ture pour opérer l'Ac-
couchement , il faudra donc efTayer de rame-
ner la tête à fa bonne pofition : dans l'état
contraire , on retournera l'enfant , &: on l'a-
mènera par les pieds , à moins que d'autres
circonflances ne s'y oppofent & n'exigent l'u-
fage du levier ou du forceps.
DES ACCOU CHEMEN S. 49I
S E C T I O N I I I.
Méthode <£opirer V Accouchement de la première
efpece où L'enfant préfente la face,
1265. Cette efpece d'Accouchement eft une De la ma-
des plus rares qui puiffent fe rencontrer ; & il ^^^^^ d'ope-
s'en faut aufli de beaucoup que la poiition de première
la tête qui la conftitue foit des meilleures : pofition de
elle eil même telle que le plus fouvent on ne ^^^^^^>v^^^
, \ 19 1 11 • ramener la
peut la ramener a 1 une de celles - ci , parce ^ête de l'en-
que la main ne peut être conduite directement fant à fa fî-
fur l'occiput pour l'entraîner en en-bas 5 comme ^^^"°^ ^^'
dans les pofitions fuivantes. Pour parvenir à
ramener la tête à fa iituation naturelle , dans
le cas dont il s'agit , il faudroit repoùffer la
face en agiffant fur les côtés du nez , ce qui
ne feroit pas fans inconvëniens pour l'enfant ;
ou bien , il faudroit d'abord la déplacer
& la diriger tranfverfalement à l'égard du baf-
fin 5 afin de conduire enfuite la main fur la
région occipitale comme dans la troifieme ou
la quatrième pofition : mais £ ces procédés
ne font pas faciles à exécuter même à l'inllant de
l'écoulement des eaux , à plus forte raifon ,
lorfque la tête de l'enfant a déjà franchi le
détroit fupérieur , & qu'elle occupe le fond
du baffin.
De la ma- 12 66. Quatid il eft néceffaire de fetoiifnef \
niere de rc- l'enfant DOur l'amener par les pieds , on peut :
tourner l'en- . ,..-' r r - ^ ^ . / .
fant dans ce indifteremment le lervir de la mam droite
même cas. OU de la main gauche. On l'introduit en fui- \
vant le facrum , & dans un état de fupination , \
jufqu'à ce que l'extrémité des doigts foit par- \
venue fous le menton de l'enfant ; on écarte \
alors ceux-ci pour embraffer exadement le bas ]
de la face ^ & la repoufîer ; on .porte eniuite j
la tête fur l'une des foffes iliaques , favoir \
fur la droite fi on fe fert de la main droite , '
& vice verfâ , mais en obfervant de tourner la
face en même temps vers l'autre côté : ainfi '
que nous l'avons recommandé à l'occaiion de \
la troiiieme &: fixieme efpeces d'Accouchemens ;
oii le fommet de la tête fe préfente. Après cela 1
on va prendre les pieds comme dans ce der* - \
nier cas. |
S E C T I O N I V. 1
Méthode (£ opérer V Accouchement de la féconde j
tfpece 5 ou r enfant préfente la face.
Seconde 1267. Si l'on peut encore efpérer de fléchir
cfpece d'Ac- la tête de l'enfant fur fa poitrine , & de ra- |
couchement , ^ , v u . ' j '
V , ^ r mener le lommet ou le vertex a 1 entrée du ;
ou la race le 1
préfente, & balîin, quand la face fe préfente dans la po- j
de la manie- fjtion qui conftitue cette efpece d'Accouché- J
DES Ac COUCHEMEN S. 495
ment , on ne doit guère fe promettre de la ré- re de Topé-
duire entièrement à fa pofition naturelle : fi "^^^^
ce n'eft peut-être dans le moment où la poche
àes eaux vient à s'ouvrir ; encore ne feroit-
ce pas fans de bien grandes difficultés qu'on
y parviendroit. Ce déplacement n'eft plus pof-
fible 5 & il feroit même dangereux de le ten-
ter 5 lorfque ce fluide efl écoulé depuis quelque
temps. Si l'on veut effayer de l'opérer dans
le premier moment , il faut avancer une main
le long du facrum & de la partie poflérieure
de la matrice , jufqu'à ce que les doigts puif-
fent embralTer l'occiput affez étroitement pour
l'entraîner , & forcer par ce moyen la face à
remonter. On tourne enfuite cette même ré-
gion occipitale vers l'une des cavités coty-
loïdes 5 afin de la diriger infenfiblement dans
les derniers temps fous l'arcade du pubis.
1 268. Lorfqu'on rencontre trop de difficulté
dans cette entreprife , ou bien que les circonf-
tances exigent qu'on retourne l'enfant & qu'on
l'amené par les pieds , on peut encore , à fon
gré 5 introduire l'une ou Fautre main dans la
matrice. On dégage d'abord la tête du détroit
fupérieur , en la faifant remonter convenable-
ment : on la faifit enfuite de manière à pou-
voir en détourner le lommet de defTus la fail-
lie àwjacrum^ 6c le diriger vers l'une des foiles
494 V A R T
iliaques , favoir , vers la droite quand on fe
fert de la main droite , 6* vïu verfd. Après
avoir donné cette poiition tranfverfale à la
tête, on inlinue la main en fuivant im des côtés
de l'enfant , pour aller prendre les pieds ôc
terminer l'Accouchement félon les règles pref-
crites à Toccafion de la fixieme efpece, où le
vcrux fe préfente.
Sectio^^ V.
Méthode particulière d'opérer P Accouchement de la
troijieme efpece , où V enfant préfente la face,
Troifieme 12 69. Quand l'on n'a d'autres indications à
efpece d'Ac- remplir dans cette efpece d'Accouchement que
. , r. r celle de ramener la tête à fa Situation natu-
ou la face le
prefente ,& relie , on doit introduire la main droite vers
de la manie- \q ^ôté gauche du baiîin 5 jufqu'à ce qu'on
puilTe recourber le bout des doigts au-deffus
de l'occiput pour l'entraîner, en tirant à foi.
Si la tête étoit defcendue dans le fond du baf-
lin 5 fans cependant y être trop ferrée , de
manière qu'on ne puiffe avancer les doigts
affez loin fur l'occiput , il faudroit effayer
de relever la face , au moyen de quelques
doigts de la main gauche placés fur la mâ-
choire fupérieure , &: à côté du nez. Si l'on
pouvoit ainii repouffer le bas de la face , on
rer.
DES Ac COUC H EMJENS. 495
firayeroit un chemin plus libre à l'autre main du
côté de l'occiput : mais comme l'on ne fauroit
agir avec trop de précaution fur l'endroit indi-
qué , fi l'on éprouvoit quelques difficultés à
faire remonter la face de cette maniéré , il
vaudroit mieux, crainte de la meurtrir &; de
la contondre , appliquer le levier fur le der-
rière de la tête. Voye^ §. 1738 & fuivans.
1 270. Quand on efl obligé de retourner
l'enfant , foit qu'on ait ramené la tète à fa po-
£tion naturelle ou non , l'on doit fe conduire
comme dans la première efpece d'Accouche-
ment où le vertex fe préfente. On introduira
donc la main gauche dans la matrice , en la
dirigeant le long du côté gauche de l'enfant ,
pour aller prendre les pieds. Voye^ §. 123 1 ,
jufqu'au §. 1235 inclufivement.
Section VI.
Méthode d'opérer l'Accouchement de la quatrième
efpece , oîi V enfant préfente la face,
1271. Cette efpece d'Accouchement diffère Quatrième
peu de la précédente 5 quant à la manière de efpece d'Ac-
l'opérer ; fi ce n'eft qu'on doit exécuter de la ^^"^^f^^f
\ ^ , , ou la face fe
main gauche tout ce qui vient d'être prefcrit préfeme , &
pour la droite, & vice verfâ. Veut-on, par de la manie-
exemple , changer la pofition de la tête en une ^^ ^ ^^^'
49^ L' A R T
meilleure , il faut introduire la main gauche
vers le côté droit du bafîin , pour accrocher
l'occiput 5 qui eil au-defîlis , & l'entraîner:
mais on fe fert de la main droite lorfqu'il eil
néceffaire de retourner l'enfant &: de l'amener
par les pieds. On obferve d'ailleurs les pré-
cautions ci - devant énoncées ; &: quand les
pieds font fortls , on termine l'Accouchement
comme file fommet de la tête fe ïixt préfenté
-dans la féconde pofition. /^oje:^ §. 1236 Ô2
fuivant {a),
A R T I C L E V I L
Des Accouchemens contu-natuu dujixkmc genre l
ou bien dans Uf quels V enfant préfente le devant
du col y vulgairement appelle la gorge.
DesAccou- 1272. On peut inférer du filence que la
chemens où plupart des Auteurs ont gardé fur les Accou-
Tenfant pré-
fente le de- ■■ -— —
vant du coi. ^^^ Quelques Auteurs font mention d'Accouche-
mens oii l'enfant préfente le front; & l'un d'entre
eux ajoute même , qu'ils font plus fâcheux que ceux
où il préfente la face : mais cette allégation efl: abfo-
lument faufle. Comme ces Accouchemens fe trouvent
compris dans les deux derniers genres que nous ve-
nons de décrire , 8c qu'ils offrent les mêmes indica-
tions , nous avons cru devoir nous difpenfer de les
expofer en particulier,
chemens
r>ES ACCO UCHEMEN s. 497
cliemens oii l'enfant préfente la partie anté-
rieure du col , qu'ils font extrêmement rares : de
la Motte eil: prefque le feul qui en ait fait men-
tion ; encore n'en cite-t-il que deux exemples.
Section première.
Des caufes , desjignes & des différences des Accou-
chemens , oîi V enfant préfente le devant du col ,
ainji que des indications qu'ils nous offrent,
1273. Ces Accouchemens ont tant de rap- Des caufes
port avec ceux du genre précédent qu'on peut q"i peuvent
les regarder comme l'efFet des mêmes caufes. ^°^^'^'' ^^^^
On conçoit racilement pourquoi le devant du vaife fitua-
col 5 plutôt qu'une autre région de la furface ^i^^ ^^ l'en-.
de l'enfant , vient fe placer fur l'entrée du
baiïin , lorfqu'on fait attention qu'au moment
de l'ouverture de la poche des eaux le grand
diamètre du corps de l'enfant peut être incliné
à l'égard de l'axe du baiîin , de manière que
le front fe trouve appuyé fur le rebord du dé-
troit fupérieur du côté oppofé à celui de l'o-
bliquité ; car dans ce cas l'effet des contrariions
de la matrice fe borne prefque uniquement à
renverfer la tête en arrière , ôc'à faire avancer
la région dont il s'agit.
1274. Cette inclinaifon du grand diamètre
du corps de l'enfant à l'égard de l'axe du baf-
Tome h \\
49^ L' A R T
fin de la mère , peut être une fuite de robli»
quité de la matrice , ou feulement de la grande
quantité d'eau qu'elle contient. Si ces caufes
qui fe rencontrent fouvent enfemble ne for-
cent pas conftamment la partie antérieure du
col à fe préfenter , c'efî: que la fituation de
l'enfant^ à l'inftant de l'écoulement des eaux,
n'eft pas toujours la même relativement au
détroit fupérjeur.
1275. ^^^ ^^^^ clairement pourquoi l'enfant,
dont le devant du col fe préfente le premier ,
ne peut naître fans les fecours de l'art. L'obf-
tacle vient alors du défaut de proportion qui
exiile entre le vuide du balîin & le volume
des parties qui s'efforcent de s'y engager en
même temps , c'eft-à-dire de la tête & de la
poitrine.
Des carac- 1276. Ce n'eft qu'au moment de l'ouverture
teres qui j^ |^ poche des eaux 5 & mêm.e quelque temps
font recon- ^ , a 1 1 i
noîtreiede- ^P^^^ , qu OU peut reconnoitre le devant du
vant du col. col ; parce que les fignes caraftérifliques de
cette région , qu'on ne touche que très-fuper-
ficiellement avant c^t inftant , font peu fen-
fibles, & que ceux qui pourroient difliper toute
incertitude, font encore fouvent éloignés du
cercle que le bout du doigt peut alors parcourir.
Ces derniers lignes font le menton , & le haut
de la poitrine , que dénotent clairement
DES ACCOUCHEMENS. 499
l'cchancriire du Jîernum &C les clavicules.
1277. Le devant du col ne fe préfente pas Des pofi-
toujours de la même manière à l'entrée du fions que le
neur.
baiîin : on remarque , dans l'une des deux ^7^"'^
^ / col peut
obfervations communiquées par de la Motte , prendre à
que le menton fe trouvoit accroché au pubis , l'égard du
Se qu'il répondoît 3.\\facrum dans l'autre. Quoi- ^ ^^^ ^^'^
que perfonne n'ait parlé bien clairement des
poiitions tranfverfales , ou un peu diagonales
de cette région , elles paroiflent cependant ,
d'après la forme du bafîîn &: des parties de
l'enfant , devoir être plus fréquentes que les
autres. Nous réduirons toutes ces poiitions à
quatre principales.
1278. Dans la première , la longueur du
col fe trouve placée félon le petit diamètre
du détroit fupérieur , de manière que le bas
de la face eft appuyé fur le pubis , & le haut
de la poitrine fur la faillie du facrum.
1279. Dans la féconde , c'efl: la poitrine
qui fe trouve au-deffus du pubis , & la face
vers le facrum ; mais un peu de côté à caufe
de la faillie de ce dernier.
1280. Dans la troiiieme pofition , le col eil
placé tranfverfalement , de forte que la tête
efl appuyée fur le devant de la foffe iliaque
gauche , & la poitrine fur la droite.
1281. Dans la quatrième pofition , l'enfant
Ii2
5 00 L^ A R T
^ eil aiifîl placé en travers , mais de façon que
la poitrine eft iituée fur la fofle iliaque gau-;
che 5 àc la tête fur la droite.
1282. Ces quatre positions qui conflituent
autant d'efpeces d'Accouchemens , font égale-
ment fâcheufes pour l'enfant. Il ne peut naître
dans cette attitude , oii la tête eft renverfée
fur le dos ; & le danger qui. le menace eil
proportionné à la force & à la durée de la
pfelîion qu'il éprouve de la part de la matrice,
après l'écoulement des eaux.
Des indi- 1283. Les indications générales que nous
cations que offrent CCS fortes d'Accouchemens , relative-
nous o rent ^^^^^ ^ j^ manière de les terminer , fe rédui-
ces diverles . ^
pofitions. fent aux deux fuivantes : il faut ramener la
tèto. de l'enfant à fa fituation naturelle , ou
aller prendre les pieds ; mais il eft toujours
Çi difficile de fatisfaire à la première de ces
indications , même dans les circonilances les
plus favorables , que nous ne confeillons pas
de le tenter.
Section IL
Méthode d'opèrcf V Accouchement de la première,
efpece ou V enfant prefcnte le devant du col.
„ / 1284. Dans cette efpece d'Accouchement,
efpece d'Ac- cil il efl toujours néceffaire d'aller chercher
DES Ac COUCHEMENS. JOI
les pieds de l'enfant &: de le retourner , on couchemenc
X r 1 • • 1 • 15 15 X où le devant
peut, a Ion choix, introduire lune ou 1 autre ^^^^^ç^^^^^
main dans le fein de la femme. On l'infinue fente , & de
d'abord en-deffous , jufques fur la poitrine de ^^ manière
15 r r • /- 15 11 ' ^^ l'opérer.
1 entant ; eniuite , li i on opère de la mam
droite , on dirige les doigts en les recourbant
un peu fur le coté & la hanche droite , pour
embraffer le tronc de manière à le faire rout-
ier fur fon axe , & à lui tourner le ventre du
côté gauche de la femme , autant qu'il efl
poffible. Après cela , on va chercher le pied
droit , & on l'entraîne jufqii'à la vulve , où
on le retient au moyen d'un lacs, fi on le juge
à propos , tandis qu'on reporte la main vers
le fond de la matrice pour en dégager le fé-
cond. Dès qu'ils font fortis l'un 6c l'autre , on
tire un peu plus fort fur le premier , pendant
quelques inilans , &: enfuite fur les deux éga-
lement ; obfervant alors d'appuyer légèrement
d'une main fur l'endroit du ventre de la femme,
où répond la tête de l'enfant , comme pour la
repouffer en en-haut. Quand on a introduit
la main gauche dans la matrice , au lieu de
la droite , on dirige les doigts vers la hanche
gauche de l'enfant , en paffant obliquement
fous fa poitrine , qu'on s'efforce de tourner
vers le côté droit de la mère ; enfuite on dé-
gage les pieds fuccelîivement , comme dans le
Ii3
^01 L'A R T
cas précédent ; mais en commençant par celui
du côté gauche , pour terminer l'Accouchement
avec les précautions indiquées. ■.
Section II L '
De la manier c (T opérer r Accouchement de la fe^
conde efpece , oà t enfant préfente le devant du
coL
Seconde 1285. Il paroît impofîible que la face de
efpece d'Ac- penfant puîlTe refter fur la faillie de la colonne
où le devant lon^^aire, dans la poiition du col dont il s'agit,
du col fe pré- & que le menton fe préfente diredement au-
fente. devant de l'angle fupérieur du. facrum : le plus
fouvent 5 il cela n'arrive pas toujours ainfi, la
face fe place fur le côté de cette faillie.
jy^, 1286. Dans ce cas , le rapport de l'enfant
niere d'opé- avec le baffm & Ton attitude dans la matrice,
rer dans ce font tcls qu'on entrevoit à peine comment on
pourra porter la main jufqu'aux pieds , &c fur-
tout quand les eaux font écoulées depuis long-
temps. Pour opérer plus fûrement alors , l'Ac-
coucheur fera choix de fa main droite , toutes
les fois que la face fera placée fur le côté droit
de la colonne vertébrale , & vice verfâ. L'ayant
introduite jufqu'au-deiTus de l'oreille droite de
l'enfant, on portera la tête vers le devant de
la fo ITe iliaque ^ fur laquelle elle efl: déjà ap-
cas
nES Accou en EMEN s. 503
piiyée , pendant que de l'autre main , appliquée
fur le ventre , on inclinera le fond de la ma-
trice du côté gauche ; afin de donner à l'en-
fant une position prefque tranfverfale à l'égard
du bafîin , & de favorifer le refte de la ma-
nœuvre. Après avoir opéré ce déplacement
autant qu'il eft poffible de le faire , on diri-
gera la main qui efl en-dedans , fur le pied
droit , & on le fera defcendre le plus qu'on
pourra avant d'aller chercher le fécond. On
continuera d'opérer d'ailleurs comme dans la
polition précédente.
1287. Lorfqu'on eft obligé de fe fervir de
la main gauche , il faut l'introduire vers le
côté droit du baffin , afin de porter la tête de
l'enfant fur le devant de la fofle iliaque gau-
che : on inclinera pendant ce temps le fond
de la matrice du côté droit , pour s'épargner
quelques-unes des difficultés qu'on rencontre-
roit fans cette précaution , en allant à la re-
cherche des pieds.
Il 4
5^4 V A R T
Section IV.
JDc la manière d^ opérer r Accouchement de la troijîemz
^ quatrième efpeces , oà le devant du col fi
préfente»
Troifieme 1288. On doit toujours opérer de la main
efpeced'Ac- gauche, dans la troifîeme efpece d'Accouche-
coiichement ^ 1, ^ ,^ , , , ■ .
le devant ^^^^^ •> OU i entant preiente le devant du col.
ou
ducoifepré- On l'inlinue au-deffous du corps de l'enfant,
fente, & de ^^^^^ ^^ ^^^-^ ^^ ^^^^ gauche , iufqu'à la han-
la manière , ^ , ^ ^
de l'opérer. ^^^ > pour parvenir plus facilement aux pieds ,
qu'on entraînera félon l'ordre dans lequel ils fe
préfenteront. Du refte, on fe conduira comme
ci-devant 5 pour achever de retourner l'enfant.
Si l'on éprouvoit quelques difficultés à faire def-
cendre les pieds après les avoir dégagés de la
matrice ,11 faudroit repoulîer un peu , & même
à différentes reprifeSjliles circonflances Fexi-
geoientjle haut de la poitrine de l'enfant; afin
^ de favorifer la defcente des feffes , qui fans '
cette précaution, trouveroient peut-être fou-
Yent de grands obilacles à s'engager,
1289. Quelques praticiens ont confeillé pour
parvenir plus facilement aux pieds de l'enfant,
dans la poiition du col dont il s'agit , de re-
pouffer d'abord la tête au-deffus de la folTe
iliaque gauche ^ ôc de faire defcendre le devant
DES ACCOVCHEMENS. JOJ
des ciiiiTes à l'entrée du bafîin , en y faifant
palTer fuccelîivement la poitrine & le bas-ven-
tre : mais ce procédé ne pouvant s'exécuter
tout au plus qu'au moment de l'évacuation
des eaux , 6c non fans beaucoup de difficul-
té 5 ce ne feroit donc que dans ce moment
qu'il feroit permis de le tenter , ii celui que
nous venons de décrire au §. précédent ,
n'étoit alors bien plus facile , & préférable
conféquemment dans tous les cas.
1290. Il faut fe conduire dans la quatrième Delama-
poiition du col ^ de même que dans la troi- ^^^'^^ ^'°P^'
fieme ; avec cette légère différence cependant , (^ie^^e ef_
qu'ayant introduit la main droite en-deffous , pece d'Ac-
on dirigera les doigts obliquement vers la foife couchea-nent
iliaque gauche de la femme , 6c en fuiyant le préfentê le
côté droit de l'enfant , pour parvenir aux pieds devant du
& les dégager, en obfervant les précautions ^^^'
indiquées au §. 1288.
ARTICLE VIII.
Des Accouchemcns contre-nature dufeptieme genre , "^
cil dans kfquels V enfant préfente la poitrine.
1291. On ne fera pas furpris de ce qu'il Des Ac-
fe rencontre à peine dans les Auteurs quelques couchemens
... n.' •-' j?A 1 N où l'enfant
exemples bien carattenies d Accouchement ou «réfente la
l'enfant ait préfenîé le devant de la poitrine ; poitrine.
5^^ L' A R T
fi l'on fait attention à l'attitude qu'il doit né- i
ceiTairement prendre pour le placer ainii. Sans |
s'éloigner de la forme ovoïde fous laquelle il j
efl: naturellement replié dans le fein de fa mere^ \
il peut offrir le dos , les lombes , l'épaule ou |
la tête , les genoux ou les pieds , avec les \
mains & le cordon (a) ; mais le devant de la ;
poitrine ne peut fe placer à l'entrée du baf- i
lin , que la tête ne foit renverfée fur le dos. i
Quelques praticiens l'ont même repréfenté
ayant alors les cuiffes alongées ^ les jambes \
fléchies , ^ les pieds appuyés fur les lombes. |
V. §. 1305.
Section première. '
Des caufes des Jignes & différences des JccoU" \
chemens , ou V enfant prefente la poitrine, '
!
I
Des caufes 1292. Cette mauvaife poiition ne peut être i
qui détermi- l'effet que du concours de plufieurs caufes ; car , \
nent la poi- ^ \ 1 1 • • n '^ ■
^^ une leule ne peut la produire : mais 1 on ne voit \
tnne a
préfenter.
{à) Les Auteurs font pleins d'obfervations où l'en-
fant préfentoit en même temps à l'orifice de la matrice ^
les mains , les genoux ou les pieds, & le cordon. Nous
ne ferons cependant pas de ces Accoudiemens un genre
particulier, parce qu'il n'offrent d'autres règles de pra-
tique que ceUes qui conviennent aux Accouchemens
dont nous parlons , ou que nous avons déjà expofés.
£>ES ACCOUCH EMEN S. 5O7
pas trop évidemment quel eil renchaînement
des circonftances capables d'y donner lieu. Il
paroît que l'étendue extraordinaire de la ca-
vité de la matrice , relativement au volume
du fœtus dans les derniers temps de la grof-
fefle 5 efl une condition abfolument néceffaire
pour que les chofes arrivent ainii.
1 293. Il efî: bien plus facile d'expliquer pour- Des caufes
quoi l'Accouchement ne peut s'opérer natu- ^^^^ rendent
ces Accou"
rellement , quand l'enfant préfente la poitrine, chemens
Toute la difficulté vient alors de ce que la contre -na^
plus grande longueur du corps de celui - ci ^^''^*
fe trouve en quelque forte parallèle à l'un
des diamètres du baffin , & tend pour ainii
dire à s'y engager de front , au lieu d'y offrir
une de (qs extrémités.
1294.11 eil facile de reconnoître la poitrine Cara^eres
après l'évacuation des eaux : elle préfente une ^,^. P^"^^
furface aulîi étendue que l'entrée du baffin , ^^ i^ ^q\.
& peut affez s'y engager pour devenir ac- trine.
ceffible au doigt de l'Accoucheur; qui diflin-
gue fans peine les côtes , les clavicules, la
région du Jîernum , &; le haut de l'abdomen.
1295. Quoique les Accouchemens de ce
genre ne fe rencontrent que très -rarement,
nous en diflinguerons cependant quatre efpe-
ces relativement aux quatre pofitions princi-
jos r A R T ' - \
pales dans lefquelles la poitrine peut fé j
préfenter. \
1296. Dans la première, le devant du col
de l'enfant eft appuyé fur le rebord du pubis , |
& le bas-ventre au-deiïus du facrum , la Ion- \
gueur de la poitrine étant placée dans la di- ^
reâ:ion du petit diamètre de l'entrée du baiîin, ]
1297. On obferve le contraire dans la deu- \
xieme efpece, le bas-ventre de l'enfant étant j
au-deffus du pubis de la mère, &: le devant :
du col fur la bafe du facrum, \
1298. La iîtuation du col de l'enfant fur la \
marge ^u baiîin du côté gauche, & celle du
ventre fur la fbfle iliaque droite , caraQéri- \
fent la troisième efpece de ce genre d'Accou- |
cbement ; tandis que la pofition inverfe de ces
mêmes parties , relativement au baffin , conf^ ;
titue la quatrième. I
j
SectionIL \
- j
Des différentes méthodes d'opérer les Accouche'-' .
mens ^ où V enfant préfente la poitrine, \
Des indi- 1299. L'obftacle qui s'oppofe à la fortie de
cations que l'enfant, dans tous ces cas , provenant de la
les A ^^"^ ' ^"^^^^ indiquée au §. 1293 , l'indication la plus
chemens où générale que nous offrent les Accouchemens
DES ACCOUCUEMENS. 5O9
dont il s'agît , eft facile à faiiir : elle coniifte l'enfant pré-
à ramener la tête ou les pieds à l'entrée du ^^^^^ ^^ P^^"
baffin. Si quelques-uns ont confeillé d'y rame-
ner la première , & d'abandonner enfuite l'Ac-
couchement aux efforts de la nature , les autres ,
pour le terminer fur le champ , ont expreifé-
ment recommandé d'aller prendre les pieds.
1300. Quand on fuppoferoit ces deux mé-
thodes également faciles, elles ne pourroient
être admifes indifféremment dans toutes les
circonftances. Ce n'eil tout au plus qu'au mo-
ment de l'ouverture de la poche des eaux &
quand la femme eft exempte de tout accident ,
qu'on pourroit tenter avec quelque efpoir de
fuccès , de ramener la tête à fa fituation natu-
relle ; mais nous ne confeillons pas de le faire ,
car pour une feule fois qu'on réuffiroit ,
combien de tentatives inutiles &: auili fati-
gantes pour la mère que pour l'enfant , ne
feroit-on pas ? l'extradion de l'enfant par les
pieds 5 eil préférable dans tous les cas.
1301. Parmi les partifans de cette dernière
méthode, les uns veulent pour ramener les
pieds de l'enfant à l'orifice de la matrice , qu'on
refoule la poitrine , &; fuccefîivement le bas-
ventre , les cuifTes & les genoux , vers le fond
de ce vifcere : d'autres recommandent de les
aller prendre fur les lombes de l'enfant ^ où ils
510 L' A n T
les fuppofent appuyés , en paffant la main fous
l'un de (qs côtés , pour les entraîner , en fai-
fant rouler le tronc fur fon axe. Le premier
de ces procédés n'eft praticable tout au plus
qu'au moment de l'ouverture de la poche des
eaux; & le fécond , fi on le tentoit plus tard ,
feroit ii dangereux pour l'enfant, qu'on ne fçau-
roit s'excufer de l'avoir préféré à tout autre,
1302. La pratique la plus fûre efl d'aller
chercher les pieds , en infinuant une main vers
le bas du tronc de l'enfant ^^ tn {q condui-
fant en tout pour chaque poiition indiquée,
comme pour celle du col , qui a été délignée
fous le même nom numérique. Voyez l'article
précédent.
1303. L'on ne doit dans aucun de ces cas ,
effayer d'extraire l'enfant en tirant fur un feul
pied ; parce qu'on l'expoferoit à des accidens
graves , dont le moindre fouvent , feroit la
luxation de la cuifTe.
^.^
DES ACCOUCHEMENS. 5II
A R T ï C L E I X.
Section première.
Des Accouchcmens contre^nature du kidtUme geri"
rc 5 ou dans Icfquds l'enfant préfente le bas-
ventre , à r orifice de la matrice , de leurs caufes ,
de leurs Jignes^ & de leurs différences,
1304. Les Accouchemens dans lefqueîs l'en- Des Ac-
fant préfente le bas-ventre , ne paroîtront pas couchemens
moins extraordinaires que ceux où il offre la ^^.^ ^^^^^
^ prefente le
poitrine en premier lieu , fi Ton fe fait une basventre.
jufte idée de l'attitude qu'il doit avoir alors
dans la matrice. Les caufes tant éloignées que
prochaines de ces deux genres d'Accouche-
mens, paroiiTent les mêmes à quelques cir-
confiances près; & les obilacles qui s'oppo-
fent à la fortie de l'enfant du fein de fa mère ,
dans l'un &: l'autre cas ^ proviennent auiîi de
la même fource.
1305. L'enfant dont le bas-ventre ie pré- Delams-
fente , n'efi: pas toujours replié de la même ^^^^^^ donc
manière dans la matrice. S'il a ouelquefois le f" ^^ f.\
^ . il alors replie
tronc courbe en arrière , la tête renverfée fur dans le feia
le dos , les cuiffes alongées, les jambes f[é~ «^e fa mère.
chies 5 & les pieds appuyés fur les lombes ,
comme la plupart des auteurs l'ont dépeint ,
de forte qu'il décrit une efpece d'ellipfe , dont
512 V A H T
le plus grand diamètre s'étend du fommet de
la tête aux genoux ; quelquefois aulli , comme
je l'ai obfervéjil a les extrémités inférieures
ployées à l'ordinaire, les genoux étant feule-
ment dans une plus grande abduûion , ôc
comme placés fur les côtés du ventre.
Des fignes 1 306. Les lignes qui cara£l:énfent les Accôu-
qm caraae- ^^j^^ei^e^s dont il s'ao;it , fe découvrent aifément
gion abdo' au toucher. La région abdominale placée fur
minaie de l'orifice de la matrice, y forme une tumeur
en ant. j^Q^^g ^ pg^ faillante , mais aiTez large , termi-
née d'un côté par le rebord de la poitrine ,
& de l'autre par celui du baffin: on remarque
fur-tout dans l'étendue de ce dernier , l'épine
antérieure de chaque os des îles. Ajoutez au
milieu de cette tumeur l'infertion du cordon
ombilical , qui fuiîiroit pour diffiper toute
incertitude.
Des pofi- 1307. Dans la première efpece de ce genre
tions que ^^'^ccouchement 5 l'enfant eft fitué de manière
cette recfion.
peutprendre ^^^ ^^ poitrine fe trouve au-deffus du pubis
fur le détroit de la mère, & les extrémités inférieures au-
iupérieur. deifuS ^'^/ /^^r///7Z.
1308. On remarque le contraire dans la
deuxième efpece , quant à la fituation refpec-
tive de toutes ces parties , la poitrine étant
au-deiTus du facrum , 6c les cuilTes au-deiTus
du pubis.
1309.
DES ACCOUC H E MEN S, 513
1309» Dans la troifieme efpece , le bas-
ventre fe préfente tranfverfalement à l'entrée
du baflin , de forte que la poitrine fe trouve
appuyée fur la fofTe iliaque gauche, les cuiiTes
& les genoux étant fur la droite.
13 10. Dans la quatrième elpece , le ventre
efl auffi placé tranfverfalement fur l'entrée du
bafîin , mais de forte que la poitrine répond
à la foff^ iliaque droite , &: les extrémités in-
férieures à celle du côté oppofé.
13 II. Il efl extrêmement rare dans tous ces
cas , qu'une anfe du cordon ombilical ne fe
préfente & ne s'engage au moment de l'ou-
verture de la poche des eaux : ce qui peut
ajouter iinguliérement au danger qui vient alors
de la mauvaife attitude de l'enfant , fi l'on ne
termine l'Accouchement fur le champ.
Section IL
Des indications que nous offrent les Accouche^-i
mens où V enfant préfente le bas-ventre,
1 3 1 2. Les indications générales que nous pré-
{Qxxx.^'^t ces Accouchemens , relativement à la
manière dont on doit faire venir l'enfant, font
abfolument les mêmes que dans les différentes
efpeces du genre précédent. Si quelques Pra-
ticiens ont prefcrit dç ramener l'enfant à û^
Tome /, Kk
5 î 4 U A R T
fituation naturelle , pour abandonner enfuiîe
TAccouchement aux efforts de la femme ; les
autres avec plus de raifon, ont recommandé
d'aller prendre l'enfant par les pieds. La pre-
mière de ces méthodes feroit fans doute plus
conforme aux vues de la nature , fi elle pré-
fentoit moins de difficultés ; mais elle en offre
de {\ grandes , même à Finftant de l'écoulé^
ment des eaux , qu'on doit craindre d'être
obligé , après beaucoup de tentatives infruc-
tueufes ^ de revenir à la féconde.
Section III.
Méthodes particulières d'opérer les Accouchemens de
la première & de la féconde efpeces y où L^ enfant
préfente le bas-ventre.
De la ma- ^3^3* E)ai^s la première de ces efpeces d'Ac-
ïiiered'opé- couchemens 5 on introduira la main dans la
rer la P'^e* jnatrice,jufqu'au-deffus de hiidûXXie à\\ facrum^
pece d'Ac- OU fe trouvent les pieds ou bien les genoux,
couchement félon que l'enfant eil replié fous l'une ou l'au-
ou 1 enfant ^j.^ forme indiquée au §. 1305 ; ayant pris
bas-ventre, l^s unes OU les autres de ces Parties , comme
il convient , mais les pieds de préférence , on
les entraînera au dehors , pour terminer l'Ac-
-couchement de la même manière que fi elles
fe fuffent préfentées naturellement.
i
DES ACCOUCHEMENS. Ç I Ç \
5314. Il n'eft pas aiifTi facile d'opérer De la ma- \
rAccouchement de la féconde efpece où Fen- "'^^^ ^'°P^" ]
fant préfente le bas-ventre, fur-tout quand les ^^ erpece !
cuîfTes font alongées , ôc que les jambes &: d'Accouché- '
les pieds fe trouvent renverfés fur les lombes ; J"^"^ ^" ® ;
^ , , bas -ventre \
parce qu'on ne peut porter les doigts direde- fg préfente. '
ment fur les genoux , à moins que par une
prefÏÏon extérieure faite convenablement, on '
ne les détourne de deffus la fymphyfe du pubis; :
pu bien qu'on ne repouffe en arrière & en ■
haut la poitrine de l'enfant, pour les faire def- j
cendre à l'entrée du bafîin. On agira donc de :
l'une ou l'autre manière , préférant la dernière,
û Ton opère au moment de l'évacuation des ;
eaux. Lorfque ce fluide au contraire fera écoulé i
depuis long-temps, on introduira la main fur !
un des côtés du ballin , en recourbant les doigts ;
vers les genoux , qu'on inclinera de ce même !
côté , en preffant extérieurement de l'autre :
main , jufqu'à ce que l'on puiiTe les accrocher !
6c les entraîner. ■ }
13 15, Quelques Accoucheurs imagineront
peut-être dans ce cas, de pafTer la main fur 1
Tune des hanches de l'enfant , pour aller de j
fuites'emparer des pieds appuyés furies lombes i
& les entraîner; mais en s'épargnant un peu
de difficulté en agiffant ainfi , ils expoferont ]
Kk z '
l'enfant à im danger éminent, dont il eft â \
couvert dans les autres procédés. • \
Section IV. i
i
De la manicre d^opircr ks Accouchemens de, la \
troijieme & quatrième efpeces ou V enfant pré^ \
fente le bas -ventre, -\
■ ^j' A ■ 13 t6. L'on n'éprouveiamais autant d'obftacles •
niere d ope- " -^ , r . ) ^ ^
rer la troifie- à terminer les Accouchemens de la troilieme &l j
meefpecede q^3^^.jgJ^ç efpeces du genre dont il s'agit , que j
ceux de la première & deuxième efpeces, quelle \
aînii que la que foit la fituatiou des extrémités inférieu- ]
quatrième, j-es de l'enfant refpe Vivement au tronc. Dans i
la troifieme efpece , on introduira la main \
-gauche au-deflbus de la partie latérale droite j
de la matrice , pour faifir les genoux , fi i
les cuiiTes de l'enfant font alongées , & les |
pieds 5 fi elles font fléchies. On fe conduira |
de même dans la quatrième efpece , mais en |
infinuant la main droite au-defilis de la foffe 1
iliaque gauche de la femme, vers laquelle font
alors ces extrémités.
13 17. Dans le cas où la main introduite à
l'entrée de la matrice, pour s'afiurer de la po-
fition de l'enfant ,ne feroit pas celle que nous j
venons d'indiquer, relativement à chaque po- ■
DES ACCOUCHEMEN S. J I7
fitîon tranfverfale du bas-ventre , il faudroit ,
li les eaux étoient récemment écoulées , au lieu
de diriger d'abord les doigts vers les genoux
ou les pieds , commencer par refouler la poi-
trine de l'enfant au-deffus de la folTe iliaque
qui la foutient , afin de rapprocher ces extré-
mités de l'entrée du bafîin , & de les empoi-
gner plus facilement. Autrement il faut retirer
cette main, & fe fervir de l'autre comme il
a été dit ci-deffus.
A R T I C L E X.
Section première.^
Des Accouchemens contre-nature du neuvième,
genre , ou dans lef quels V enfant pr If ente le devant
des cuiffes & du bafjîn ; de leurs caufes , de
leurs Jignes ^ & de leurs diff'érences,
13 18. La poffibilité des Accouchemens où Des Ac-
l'enfant préfente le devant des cuiffes & la couchemens
1 • r 11 ^ • A 1 -r o^ l'enfant
région des parties lexuelles , aoit être admiie pj-éfeme le
comme une conféquence de ceux du genre devant du
' ' -i ^ r\ j. r j9 baffin & des
preceaent. Un en rencontre 11 peu dexem- .^
/ / o M 1 cuiffes,
pies 5 à la vérité , & ils ont tant de rapport
avec ces derniers, que nous les aurions vo-
lontiers paffés fous filence^ ii les fignes qui
\qs caraciérifent n'étoient diiférens de ceux qui
5 î 8 L' A R T
font reconnoître que c'ell le ventre ou la poî-»
trine qui le préfente.
Descaufes 1319- Les caufes qui peuvent donner lieu
qm donnent ^ ^^ neuvième genre d'Accouchement , font les
fiîuation de ^nêmes qui déterminent le bas-ventre ou la
l'enfant. poitrine à fe préfenter. La région des parties
fexuelles & le devant des cuifles ne peuvent
en eîTet fe placer à l'orifice de la matrice, que
l'enfant ne foit renverfé fur fa partie poilé-
rieure , qu'il n'ait les pieds appuyés fur les
lombes, & que le grand axe de la forme ovoï-
de qu'il décrit dans le fein de fa mère ne s'é-
tende du fommet de la tête aux genoux, com-
me on le voit au §. 1305.
Caraaeres i ^ 20. On ne peut reconnoître aufli facile-
es parties ^^^^^ ^^ toucher , Cette région de la furface de
aiîignees, ^
l'enfant, que celle de l'abdomen; parce qu'elle
ne peut s'adapter auiïi exaâiement que celle-ci ,
à l'entrée du baffin de la femme , & qu'elle
refle le plus fouvent au-deffus de la portée du
doigt. On la diflingue à la foupleife de la tu-
meur abdominale qui fe trouve aux environs ;
aux parties fexuelles , fur-tout fi c'efi: un gar-
çon , parce qu'elles font plus failîantes ; & aux
deux colonnes parallèles que forment les cuif-
fes toujours alongées en pareils cas.
Des pofi- 1321. Dans la première des quatre pofitions
tlons que principales que ces parties peuvent prendre à
DES ACCOUCHEMENS, ^X<)
regard du bafîin , les genoux font appuyés peuvent
au-defTus ou à côté de la faillie du facriim , & Prendre ces
le bas-ventre au-deffus du pubis: la poitrine &
la face étant fous la partie antérieure de la
matrice.
1322. Dans la féconde pofition , ces der-
nières régions de l'enfant regardent la partie
poflérieure de la matrice &: les genoux font
fitués fur le rebord du bafîin en-devant.
1323. Dans la troiiieme, l'enfant efl placé
îranfverfaiement de manière que les genoux
font appuyés fur le bas de la ïo^e iliaque
droite , pendant que la poitrine fe trouve fur
la gauche. C'eft le contraire dans la quatrième
pofition , la poitrine & le ventre de l'enfant
étant fur la foffe iliaque droite , &: les genoux
fur la gauche.
SegtionII.
De la manière d'opérer les Accouchemens dans
lefquels l'enfant préfente la région des parties
fexuelles ^ & le devant des cuiffes.
indi-
1324. L'indication que nous offrent ces dif^ jy^^
férentes efpeces d' Accouchemens , efl facile à cations que
faifrr : elle conMe à prendre les pieds ou les "^^^ offrent
genoux de 1 entant , pour 1 extraire du lein de tespofitions.
fa mère ; en fe conduifant à cet égard , pour
Kk4
chaque pofition défignée ci-deffus , comme
pour celle du bas-ventre , indiquée par le
même nom numérique. Voye:^^ l'article IX , Sec-
tions III &: IV.
w. . ... . ■ — I I. , , ■— ^ .
CHAPITRE ML
Des Accouchemens oît Venfaiit -préfente
à l^ orifice de la matrice ^ les différentes
régions de fa fur face pofiérieure.
Des cauf s 1 3 2, 5 . V^ E S Accouchemens fe rencontrent un
qui peuvent p^^^ pj^g fouvent que ceux où l'enfant pré-
donner heu f ' 1 r r c
aux Accou- ^^^^^ ^^^^ des régions de la luriace antérieure.
chemens où On a VU ci-devant quelle attitude iïnguliere &
en ant pre^ gênante il devoit prendre pour préfenter la
lente quel- *-' . .
qu'une des^^-^? 1^ col, la poitrine ou le bas-ventre, à
régions de l'orifice de la matrice, & quel devoit être l'en-
f^^'^^^^^^' chainement des caufes néceffaires pour pro-
duire cet effet. Il n'en efl pas de même des
Accouchemens dont nous allons faire l'expofé:
des caufes très-fimples , telles que l'obliquité
de la matrice, & une plus grande quantité
" d'eau qu'à l'ordinaire , peuvent y donner lieu ;
parce que l'enfant , fans perdre cette forme
ovoïde fous laquelle il efl naturellement replié 3,
neure.
r>ES ACCOUCHEMENS. 52I
peut offrir à l'orifice de la matrice, la région occi-
pitale, le derrière du col, le dos & les lombes.
1326. Le même danger n'accompagne pas Pronoftic
non plus ces deux ordres d'Accouchemens. général de
Ceux que nous allons expoier font moins fâ- ^" Accou-
cheux , toutes chofes ég?.les d'ailleurs , pour la
mère & l'enfant ; & ils offrent bien moins de
difficultés que les premiers.
ARTICLEPREMIER.
Des Accouchemzns contre-nature du dixième genre ^
ou dans hf quels r enfant préfente la région occi-
pitale Ci V orifice de la matrice^
Section première.
De leurs eau fis , de leurs caractères , de leurs diffé-
rences^ & des indications générales quils nous
offrent,
l'^ij. La préfence de la région occipitale Accouche-
à l'orifice delà matrice, ou fur l'entrée du "^^"^°"^'^"*
1 rr n • i? /v i i i / • • i fantpréfente
baîlin, eit toujours 1 effet de la déviation de la réaion oc-
l'axe longitudinal du tronc de l'enfant , rela- dpîtaie,
tivement à celui du bafiin : ce qui peut dé-
pendre de l'obliquité même de la matrice ou
de la grande quantité d'eau qu'elle renferme.
1318. Une tumeur ronde &: folide, fur la- caraderes
522 V A R r
de cette ré^ quelle Oïl diftmgiie la fontanelle pofléneure ^
gion. la liiture lambdoide & les efpaces membra-
neux qui font au bas de chacune de fes bran«
ches 5 caraftérife la région occipitale.
^Des diver- 132.9. Cette région peut fe préfenter dans
fes manières quatre iltuations différentes. Dans la première ,
dont cette ^ r 1 1 a a ' 1 r «i
*<i^ ^n o.M^ le lommet de la tête elt appuyé contre la lail-
regi-on peut 1 1 y z
fe préfenter. lie àwfacrum^ & le derrière du col fur le rebord
des os pubis ; de forte que le dos répond à
la partie antérieure de la matrice.
1330. Dans la féconde position, le fommef
de la tête efl au-defliis des os pubis , le der-
rière du col fur la bafe àufacrum^ 6c le dos
de l'enfant contre la partie poilérieure de la
matrice.
1 3 3 I . Dans la troiiieme poiition de la région
occipitale , le derrière du col efl appuyé fur
le bord inférieur de la foffe iliaque droite , le
fommet de la tête répond au côté gauche ,16
dos de l'enfant à la partie latérale droite de
la matrice, &C la poitrine à la partie latérale
gauche de ce vifcere.
1332. On remarque le contraire dans la
quatrième poiition , quant au rapport de tou-
tes ces parties avec le baiîin ; le fommet de la
tête répondant au côté droit de cette cavité ,
& le derrière du col , ainfi que le dos de l'en-
fant au côté gauche. Cqs deux dernières poil-
VES ACCOUCREMENS. 523
tions font plus fréquentes que les autres.
1333. Ces Accouchemens différent peu de Des indî-
ceux où l'enfant préfente le fommet de la tête cations que
\ 19 • r 11 • o M » • préfentent
a 1 orifice de la matrice ; & ils n exigent pas ^^^ diverfes
toujours les fecours de l'art. Souvent la tête poiitions.
fe réduit comme d'elle-même à fa fituation
naturelle , à mefure que le travail augmente ;
parce que la diredion de l'axe de la matrice
ou de celui de l'enfant vient à changer , foit
par rapport à la fituation que garde la fem-
me , ou à la contra£i:ion même de la ma-
trice après l'écoulement des eaux. Quand ce
changement ne s'opère pas ainii , on doit pref-
crire à la femme de fe coucher fur le côté
oppofé à celui de la déviation de la matrice ,
ou 5 ce qui eil alors abfolument la même chofe ,
fur le côté 011 répond le fommet de la tête.
Si cette précaution ne fufîit pas encore , on
introduit une main dans la matrice, pour rame-
ner le fommet de la tête au milieu du baiîin.
1334. On doit agir différemment quand le
travail de l'Accouchement efl compliqué de
quelques-uns de ces accidens dont il a été fait
mention' cî-devant, & que nous avons regardés
comme autant de caufes qui rendent l'Accou-
chement contre-nature , par rapport au dan-
ger qui les accompagne ; car il faut retour-
ner l'enfant &: l'amener par les pieds , à moins ,
€14 U A R T
^ qu'on ne juge plus expédient d'extraire la tête
au moyen du forceps, ^oyq §. i'745 ôc fui-
vans ^ jufqu'au §. 1750 inclufivement.
Section IL
De la manière (^opérer V Accouchement de la pre-
miere efpece , où V enfant préfente la région occi-
pitale,
Deiapre- 1335. Dans Cette première efpece d'Accou-
miere efpe- ^hement , qui eft très-rare , on doit faire cou-
ce d'Accou- ^
cl-ej^^ent où ^^^^ ^^ femme horizontalement fur le dos ,
la région oc- pour diminuer Tobliquité antérieure de la ma-
cipitaie fe ^j.-^^ ^ ^ obliger , par ce moyen , le fommet
de la tête , qui eft appuyée contre la faillie
du facrum , à venir fe placer au centre du baf-
lin. Autrement on introduit une main à l'en-
trée de la matrice, en fuivant le facrum^ pour
accrocher en quelque forte cette même partie
de la tête 6c l'entraîner convenablement : mais
alors on a le foin de tourner en même temps
la région occipitale vers l'une ou l'autre ca-
vité cotyloïde de la femme.
De la ma- 1336. Quand les circonflances accidentelles
exigent quon retourne 1 entant oc ou on la-
teurnerlen- on. i
fant en pa- mené par les pieds , on porte la main un peu
reil cas. pl^g loin , mais dans la même dire£î:ion : on
déplace la tête en lui faifant décrire un mou-
n ES ACCOÙCHEMENS. 525
vement de pivot affez étendu pour que l'oc-
ciput regarde Tune ou l'autre fofTe iliaque ;
favoir celle du côté droit quand on opère de
la main droite , & vice verfd. A mefure que
la main pénètre plus avant , on tourne le tronc
de l'enfant dans le même fens ; &; l'on opère du
refle en obiervant tout ce qui a été prefcrit
pour la troifieme pofition du fommet de la tête.
Voye^^ §• 12,41.
SectionIII.
De la manière £ opérer V Accouchement de la fe^
coude efpece , ou V enfant préfente la région occi-
pitale,
1337. L'on ne doit rien efpérer des efforts Seconde
de la nature dans cette efpece d'Accouché- efpece d'Ac-
ment , pour peu que le baflin de la femme *^°"'^"^"'^^
^ *• ^ ou la région
foit refferré ; parce que la tête de l'enfant ne occipitale fe
peut defcendre que la face ne,vienne en~deffus P^^^^"^^*
comme dans la fixieme pofition du fommet.
Il eil toujours extrêmement difficile alors ,
même en s'y prenant de très-bonne heure , &
dans le moment le plus favorable, de chan-
ger la fituation de la tête & de la diriger de
manière que l'occiput vienne fe préfenter ,
dans les derniers temps , fous l'arcade du /?;/-
Vis : c'efl poiurquoi nous penfons qu'il vaut
^i6 L" A R T
mieux retourner l'enfant &; l'amener par le^
pieds , que d'expofer la femme à des efforts non
feulement toujours douloureux ôc fatigans ,
mais qui feroient encore le plus fouvent in-
fruclueux.
1338. On infmue , à cet effet , une main
dans la matrice , en la paffant fur un des cô-
tés de la tête , qu'on écarte de l'entrée du baf-
fin 5 en tournant l'occiput vers la foffe iliaque
droite de la femme , fi l'on fe fert de la main
droite , & vice verfâ ; 6c l'on opère d'ailleurs de
la même manière que pour la iixieme poiition
du fommet de la tête, f^qyei §. 1248.
SectionIV. ">
De la manière d'opérer V Accouchement de la troi^
Jieme efpece ou V enfant prifente la région occi"
pitale,
Trolfieme I339. Le fommet de la tête foiblement re-
efpece d'Ac- ^^j^^^ £^j. |ç ^^^-^ gauche du bafîin , peut venir
.couchement i i • a i r 19 «
où l'enfant comme de lui-même , dans cette elpece d Ac-
préfente la couchement 5 fe placer au centre du détroit
fupérieur, fi la femme refte couchée pendant
quelque temps fur le côté gauche. Lorfqiie
cette précaution , auflî fimple qu'exempte de
douleurs , ne fuffit pas pour opérer ce chan-
gement avantageux, l'Accoucheur doit intro-
duire fa main droile dans le fçin de la femme,
région occi
pitale.
DES ACCOUCH EMEN S. 527
jiifques fur le fommet de la tête de l*enfant,
pour la ramener à fa fituation naturelle, &
abandonner enfuite rAccouchement aux foins
de la nature.
1340. Lorfque des circonftances paçticu- Delama-
lieres exigent qu'on termine l'Accouchement niere de re-
fans délai , il faut retourner l'enfant & l'a- ^^^^ ^^^^J
mener par les pieds. On introduit alors la quecenepo-
lîiain droite dans la diredion indiquée au pa- ^"^^^ ^ ^^^"'
ragraphe précédent : on écarte la tête de l'en-
trée du baffin , en la pouffant vers la foffe
iliaque droite , &: l'en va chercher les pieds ,
en parcourant le côté droit de l'enfant ; ainli
que nous l'avons recommandé en traitant de
la féconde pofition du vertex. Foyci §. 1237
& fuivant.
Section V.
JDc la manière cT opérer rAccouchement de la qua-
trième efpece , où Venfant préfente la région
occipitale,
1341. Lorfqu'on ne fe propofe, dans cette Quatrième
efpece d'Accouchement , que de ramener la ^^P^ce d'Ac-
A V r /' • 11 11 couchement
tête a la lituation naturelle , pour abandonner où la région
enfuite Texpulfion de l'enfant aux foins de la occipitale fe
nature , il faut d'abord faire coucher la femme P"^^^^^^^*
fur le côté droit, afin de diminuer l'obliquité
528 r A R T 1
de la matrice 5 & forcer, par ce moyen ^ 1
le fommet de la tête à fe rapprocher de l'en- |
trée du baffin. Si cette précaution ne fuffit pas , \
on avancera la main gauche dans la matrice , j
Jufqu'au bas de la foffe iliaque droite , pour :
empoigner la tête 6c la réduire à la pofition '
aiîignée. \
1342. On fe fert également de cette main, !
lorfqu'il s'agit de retourner l'enfant. On Tin- |
finue dans la même diredion , afin d'écarter la \
tête de l'entrée du baffin &: de la pouffer fur
la foile iliaque gauche, commeàToccaiion de >;
la première poiiîion du verux : on continue J
enfuite d'opérer comme il a été dit à l'article '
oii l'on traite de celle-ci. Foyei §, 1232 & :
fuivans. ;
A R T I C L E I L \
\
JDes Accouchcjîiens contre-nature du on:^ieme genre ^ \
ou dans lefquels V enfant préfente le derrière du
col ^ vulgairement appelle la nuque. \
Section première. \
\
De leurs caiifes^ de leurs fignes^ de leurs différences l
& des indications générales qiHils nous offrent, j
Accouche- 1343- Cette pofition contre - nature peut
mens où le g^-j-^ l'effet du concours des deux caufes j
aifignées^
DES A C cou C H E M E NS. 529
afîignées au §. 1325 , ou de l'une d'elles derrière du
feulement. ^^^ ^^ '^'^'
1344. On reconnoit aiiement la partie pol- cara£lere$
térieure du col de l'enfant au toucher , quand de cette ré-
les eaux font écoulées : fes caractères font les 2^°"'
tubercules épineux des vertèbres cervicales ,
toujours d'autant plus fenfibles au taft , que la
tête de l'enfant efl fléchie davantage fur la poi-
trine , & que la matrice embrafle le tout plus
étroitement : les angles de la mâchoire infé-
rieure , le bord fupérieur des omoplates ca-
radérifent également cette région.
1345. Le derrière du col peut fe préfenter p^^ p^ij.
à l'entrée du baiîin de différentes manières : tions que
ce qui conftitue autant d'efpeces d'Accouché- P^"' P'^^""
■"■ dre cette re-
inens. ^ gion,
1346. Dans la première, la iituation de Fen-
fant efl: telle que l'occiput fe trouve appuyé
fur le rebord des os pubis , & le dos au-deffus
de la bafe dii facrum,
1347. Dans la deuxième, Tocciput eft fur
un des côtés de la faillie du facrum , le dos fur
le pubis y & au-deflbus de la partie antérieure
de la matrice.
1348. Dans la troilieme, la longueur du col
eft placée tranfverfalement à l'égard du baiîin,
de forte que l'occiput fe trouve appuyé fur Iç.
Tome L L 1
53^ -^^^ ^ ^
bas de la foffe iliaque gauche , & le dos fur îa
foffe iliaque droite.
1349. Dans la quatrième, le col fe préfente
également en travers ; mais de manière que
l'occiput eft fur le bas de la foffe iliaque droite ,
& le dos fur la gauche. Ces deux dernières po-
sitions fe rencontrent plus fouvent que les pre-
mières.
Indications ijjo. L'Accouchement ne peut s'opérer,
que nous ^j^j^g aucun de ces cas , fans le fecours de l'art;
ces différen- ^ ^^ ^'^^ peut-être dans quelques circonllances
tesporitions. extrêmement rares , où le fommet de la tête
peut venir comme de lui-même fe placer au
centre du baffin, moyennant la pofition qu'on fait
prendre à la femme : ainli qu'on l'a remarqué
ci-devant à l'occalion des Accouchemens où la
région occipitale fe préfente.
1 3 5 1 . La première indication que nous pref-
crivent ces diverfes poiitions de l'enfant , con-
£fl:e à ramener la tête à fa iituation ordinaire
lorfqu'on trouve affez de reflburces dans les
forces de la femme pour opérer l'Accouche-
ment. Il faut cependant en excepter le premier
cas , ainfi qu'on le verra dans la fedion fui-
vante. Mais cette indication , qui paroît la plus
naturelle , offre quelquefois tant de difficultés
dans l'exécution , qu'il vaut mieux s'en écarter ,
& aller chercher les pieds , que d'infiflçr à
DES ACCOUCH EM EN S. 55I
vouloir ramener la tête : foiivent d'ailleurs ,
cette méthode eft contre-indiquée par des cir-
conflances accidentelles , qui exigent qu'on
termine l'Accouchement fans délai.
SectionIL
De la manière, d'opérer t Accouchement de la pre-
mière efpece , où V enfant préfente le derrière du
col y ou la nuque,
1352. Quand on fait attention aux difficul- Première
tés qu'on doit éprouver à ramener le fommet erpeced'Ao
de la tête au centre du baflin , fur-tout lorfque ^^ renfant
les eaux de l'amnios font écoulées depuis quel- préfente i*
que temps , & à détourner la face de defliis ^^p^^ P°^"
... , . teneure d^
le pubis dans le cas dont il s'agit , on voit qu'il ^q\^
eft plus prudent de retourner l'enfant &: de l'a-
mener par les pieds ^ que de fatiguer la mère
par des tentatives inutiles , qui ne feroient que
rendre ce dernier parti plus difficile à exé-
cuter.
1353. Dans cette efpece d'Accouchement, De lama-
on peut , à fon gré, fe fervir de la main droite "^^''^^^ fer-
j , i. c 19 j 1 • miner cette
OU de la gauche, bi l on opère de la première, efpece d'Ac-
on l'iniinuera dans un état moyen entre la couchementg
pronation & la fupination vers le côté gauche
de la matrice, jufqu'à ce qu'elle foit parvenue
tir l'épaule droite de l'enfant. Dans ce mo*-
Ll 2
55^ ^'^ ^ T
ment , on s'efforcera de faire rouler un tant
foit peu le tronc de celui-ci fur fon axe , &
d'en tourner le dos vers le côté droit de la
femme : enfuite , on ira chercher les pieds ,
avec les précautions ordinaires , &C on les en-
traînera fucceiîivement à l'entrée du vagin ,
en commençant par le pied droit. Lorfqu ils
feront l'un & l'autre dans cet endroit , on ti-
rera uniquement fur le pied gauche , mais
pendant quelque temps feulement ; afin d'a-
chever de tourner la poitrine de l'enfant vers
le côté gauche de la femme , & de favorifer
d'ailleurs fa flexion en - devant : ce qui fe
conçoit très-clairement d'après la démonflra-
tion. On tire enfuite également fur les deux
pieds , & à mefure que l'enfant defcend , on
continue de diriger la poitrine & la face vers
la jondion facro-iliaque droite ; pour extraire
la tête , comme on le remarque à l'occafiorî
de la première position des pieds.
1354. Si l'on opéroit de la main gauche ,
il faudroit le faire félon les mêmes principes.
Mais on doit l'infinuer vers le côté droit de
la matrice ; tourner le dos de l'enfant , en che-
min faifant , du côté gauche de ce vifcere ;
prendre d'abord le pied gauche , & enfuite le
droit ; tirer prefque uniquement fur celui-ci ,
après avoir amené l'un ôc l'autre dans le va*
DES ACCOUCHEMENS. 535
gîn ; 6t diriger en dernier lieu la poitrine &
la face vers la jonâ:ion facro-iliaque gauche,
pour faire venir la tête comme dans la deu-
xième pofition des pieds.
Section II I.
De la manière d'opérer V Accouchement de la fc'
conde efpece , 011 Venfan t prèfente la nuque,
1355. On pourroit effayer , dans ce cas, Seconde
de ramener la tête à fa fituation naturelle , ii efpece dAc-
le travail de l'Accouchement n'étoit compli- ^^ renfant
que d'aucun accident : mais ce n'eft pas fans préfente le
peine qu'on doit fe promettre d'y parvenir, <^^"^^^^ ^^
même à l'inftant de l'écoulement des eaux.
L'expérience nous porte à croire qu'il feroit
encore plus à propos d'aller chercher les pieds.
Si cependant on vouloit tenter à ramener la
tête , il faudroit fe conduire de la manière fui-
vante.
1356. La femme étant couchée fur le dos & De k ma^
au bord de fon lit, on introduit la main droite "^^^^ d'ope-
dans la matrice , en fuivant la partie pofté- ^ ^,^^_^
rieure de ce vifcere, jufqu'à ce que les doigts couchement,;
embraffent affez exaftement le deffus de la tête
pour l'entraîner à l'entrée du baffin. On ob-
fef ve en même temps de tourner l'occiput vers
la cavité cotyloïde gauche , 6c d'exercer une
Ll 3
534 L' A R T
prefîion convenable de l'autre main fur le ven-
tre de la femme , pour diminuer un peu l'o-
bliquité antérieure de la matrice.
1357. Quand il eu néceffaire de retourner
l'enfant &; de l'extraire par les pieds , on in-
troduit la main droite fous l'occiput, d'où l'on
dirige les doigts obliquement fur le côté droit
de la tête , pour l'écarter de la colonne lom-
baire de la mère , & la porter au-deffus des
os pubis; mais de manière que l'oreille réponde
enfuite à la main qui opère : on continue d'a-
vancer celle-ci, en fuivantle même côté de l'en-
fant , pendant que de la main gauche , qui eft
au-dehors , on incline un peu le fond de la
matrice vers le côté droit. Lorfqu'on rencontre
les pieds, on les dégage & l'on tire deflus dans
l'ordre indiqué à l'occalion de la première po-
jQtion. Si l'on éprouve quelque difficulté à les
amener entièrement au-dehors , on éloigne la
tête du détroit fupérieur , & en la pouffant
vers la foffe iliaque droite.
1358. Lorfqu'on opère de la main gauche,
on l'introduit de même fous l'occiput ; mais
on dirige les doigts fur le côté gauche de la
tête , pour la foulever au - deffus du pubis ,
comme dans le cas précédent , & aller prendre
les pieds , en fuivant ce même côté de l'en-
fent, &:c.
VES ACCOUCHEMENS. 535
Section IV.
De la manière d'opérer l^ Accouchement de la trm^
Jieme efpece , où V enfant préfente le derrière du
col,
1359. Lorfqu'on reconnoît, avant l'ouver- Troifieme
tiire de la poche des eaux , la pofition qui efpece d'Ac-
conflitue cette efpece d'Accouchement , il eft ^^^'^ ^"^^"
J- 'ou lenfant
à propos de faire coucher la femme fur le préfeme le
côté gauche , jufqu'au moment où ce fluide derrière du
col
vient à s'écouler ; parce qu'au moyen de cette
précaution, la tête de l'enfant peut revenir à
fa iituation naturelle. Autrement , on intro-
duira la main droite dans le fein de la femme
en montant vers la foffe iliaque gauche , juf-
qu'à ce que les doigts foient parvenus fur le
fommet de la tête , qu'on s'efforcera d'entraî-
ner à l'entrée du baiîîn ; pendant que de l'autre
main on exercera une preflion affez forte fur
le ventre de la femme pour incliner le fond
de la matrice vers le côté gauche.
1360. Quand on éprouve trop de difficulté Delama-
â ramener la tête à fa fituation naturelle , ou "^^'^^ ^^f
, rer cette et-
que des circonitances étrangères à la mauvaife pece d'Ac-
pofition dont il s'agit exigent qu'on termine couchement*
l'Accouchement, fans rien attendre des forces
de la mère , il faut aller chercher les pieds ,
LI4
536 L A R r
Se retourner l'enfant. On introduit alors la
main droite vers le r^r^^;^; , comme ci-devant;
mais en même temps un peu en-deffous , &C
vers la tempe droite, pour écarter la tête de
la partie poftérieure du bafîin ; la porter au-
defîus des os pubis , & la pouffer vers le de-
vant de la foffe iliaque droite , autant qu'on
le peut. Après cela , on va prendre les pieds,
en fuivant le côté droit de l'enfant : on entraîne
d'abord celui de ce côté , & enfuite le gauche.
Quand ils font à l'entrée du vagin , on tire
prefque uniquement fur le dernier , & l'on a
la précaution de repouffer la tête de nouveau ,
fi l'on éprouve quelque difficulté à les faire
defcendre. Du reile 5 on achevé l'Accouche-
ment comme nous l'avons recommandé à
l'occaiion des différentes efpeces où Iç fom-»
met de la tête fe préfente.
Section V.
De la manière cTopérer r Accouchement de la qua*
trieme efpece , où la nuque fe préfente.
Quatrième 1361. Cette efpece d'Accouchement offre les
e pece d Ac j^^j^g^ indications que la précédente : mais foit
couchement ^ ^ i a \ r
où le der- qu'on fe propofe de ramener la tête a fa po-
tière du col fitioii naturelle , ou de retourner l'enfant pour
fe prefenie. ^'ç^traire par les pieds , il faut opérer de la
VES AtCOVCHEMENS. 537 |
main gauche. Pour fatisfaire à la première de
ces deux indications , on introduit cette main
au-deffus de la foffe iliaque droite , &: on en- \
traîne le fommet de la tête à l'entrée du baf- |
fin ; pendant que de la main droite on exerce i
une prefîion convenable fur le ventre de la |
femme pour changer la direction de la matrice '
ôc en incliner légèrement le fond vers le côté :
droit. l
1362. Lorfqu'on veut retourner l'enfant. Delà ma- \
on infmue la première main dans la même di- "iere d'opé- i
n' • 1 rr ^ A ^ rer cette ef- ■
rettion ; mais en la pallant en même temps un ^,^^^ ■
peu au-deiTous de la tête pour la foulever du couchemçnt, ;
côté des os pubis , & la porter fur le devant 5
de la fofle iliaque gauche : enfuite l'on va j
chercher les pieds , en fuivant le côté gauche \
de l'enfant , êc on les dégage avec les pré- '
cautions indiquées dans la fedion précédente. :
On obferve , à mefure qu'on s'efforce de les . ^
faire defcendre , fur-tout ii l'on y rencontre ]
quelque difficulté , de repoufler la tête de plus
en plus vers le haut de la foffe iliaque gauche. \
-^J^
^
538 LA R T
A R T I C L E I I L
Des Accouchemens contre-nature du dou:^ieme genre ,
ou dans Lefquels U enfant prêf ente le dos à Vorifiu
de la matrice.
Section première.
De leurs caufes , de leurs Jignes , de leurs diffl'
rences & des indications qiiils nous offrent»
Accouche- 13^3- ^^^ Accoiichemens fe rencontrent un
mens dans peu plus fouvent que ceux où l'enfant préfente
lefquels 1 en- ^^ nuque , quoiqu'ils paroiiTent dépendre des
tantpreiente a / . ^ '
le dos. mêmes caufes : ce qui dépend fans doute de
la forme du dos , qui eft plus arrondi que le
derrière du col , & plus propre conféquem-
ment à s'adapter à l'entrée du baflin.
Caraaeres 1 3 ^4' ^^ reconnoît facilement , au toucher,
auxquels on cette région de l'enfant quand les eaux font écou-
reconnoît
lées. Elles préfentent une tumeur affez large &
cette région. . , .
inégale , fur laquelle on diflingue les tubercules
épineux des vertèbres, quoique très-petits au
terme de la naiffance ; les côtes , le bord
poftérieur , & l'angle inférieur des omoplates.
Des pofi- 1365. Le dos peut fe placer de quatre ma-
tiens que le ^^'^^^3 différentes à l'entrée du baffin. Dans la
fant peut première poiition, le derrière du col efl ap-
DES ACCOUCHEMEN S. 539
puyé fur le rebord des os pubis , & la région prendre à
des lombes au-defllis du facrum, l'égard du
1366. Dans la deuxième, ce font les lombes
de l'enfant qui font au-deifus des os pubis ^ pen-
dant que la nuque eft fur le rebord poftérieur
du bafîin,
1 3 67. Dans la troifieme , le dos eft placé
tranfverfalement , de manière que la tête fe
trouve fur le bas de la foife iliaque gauche ,
& les lombes fur la droite,
1 3 68. La quatrième pofition offre le contraire
de la précédente ; la tête de l'enfant étant fur le
bas de la fofle iliaque droite , &: les lombes
fur la foffe iliaque gauche. Ces deux por-
tions tranfverfales font plus ordinaires que les
autres.
1369. Les Accouchemens où l'enfant pré- Desinica-
fente le dos nous offrent les mêmes indications *^°"^ ^^®
' 'J . T . J nouspréfen-
que ceux du genre précèdent. Le rapport des tg^t ces di-
dimenfions du corps de cet enfant avec celles verfes poli-
du bafîin de la mère eff toujours tel qu'il ne ^^°"^'
peut alors fortir qu'on n'ait ramené la tête ou
les pieds au paffage ; mais les Accoucheurs
font encore partagés fur le parti qui convient
le mieux : les uns propofent d'y ramener la
tête, & les autres veulent, avec bien plus de
raifon, qu'on retourne l'enfant. Quand on fait
attention à l'éloignement de la tête du détroit
540 U A R T
fupérieur , à la forme irrégullere de l'enfant
replié fur lui-même , &: à la manière dont il eft
embrafle par les parois de la matrice après l'é-
coulement des eaux, l'on entrevoit tant de dif-
ficultés à faire revenir la tête à fa fituation na-
turelle 5 qu'on ne peut s'empêcker de regarder
la méthode propofée par les derniers , comme
la feule & unique qui foit praticable en pareil
cas : il faut donc retourner l'enfant &: l'extraire
par les pieds toutes les fois qu'il préfente le
dos.
Section IL
D& la manière £oplnr V Accouchement de ta prC"
miere efpece , ou r enfant prêfente te dos.
Première 1370. Quand on admettroit la pofîibilité de
efpece d'Ac- ramener la tête de l'enfant à fa fituation natu-
où l'enfant ^^^^ •> ^^^^ ^^^ ^^^ OU il préfente le dos , il fau-
préfente le droit en excepter celui dont il s'agit; car toutes
dos. tentatives à cet effet feroient certainement
alors inutiles , & même nuifibles : aucun autre
parti que celui d'extraire l'enfant par les pieds
ne convient dans ce cas.
De la ma- 1 3 7 1 • La manière la plus fimple d'y pro-
nlere diopé- céder au moment de l'écoulement des eaux
cet c- j^ l'amnios eft d'infmuer la main dans un état
couchement. ^ ^ ^ . zi / •
de fupination , en fuivant la partie poiteneure
de la matrice , les lombes ôc les fefTes de l'en-
\
DES A ce OU C H E M E N S. 54I
fant , jufqu'à ce qu'on pui-fTe bien faliir les
pieds , appliqués fur ces dernières , & les en-
traîner dans le vagin. Pendant ce dernier inf-
tant , on appuiera légèrement de l'autre main
fur le milieu du ventre de la femme , dans
l'endroit oii répond la tête , afin de pouffer
celle-ci en arrière & en haut , & de favorifer
la defcente des pieds.
1372. Ce procédé , toujours facile à exé-
cuter 5 quand on opère à l'inftant de l'évacua-
tion des eaux , par rapport à la mobilité dont
l'enfant jouit encore, préfente tant de diffi-
cultés lorfque ce fluide eil écoulé depuis long-
temps 5 & que cet enfant eft. étroitement ferré
dans la matrice , qu'il vaut mieux en pareille
circonflance fe conduire de la manière fui-
vante.
1373. On introduit alors la main droite
vers le côté gauche de la matrice , en la tenant
dans un état moyen entre la pronation & la
fupination , jufqu'à ce qu'elle foit parvenue fur
la hanche de l'enfant. Dans ce moment on
écarte les feffes de celui - ci , de la colonne
lombaire de la mère , en les pouffant vers le
côté droit ; pendant que de l'autre main ap-
pliquée extérieurement fur le ventre, on indina
le lieu où fe trouve la tête vers le côté gaiiche ;
pour dpnner à l'enfant une iituatlcn diagonale
542 V A R T
relativement à l'entrée du baffin. On dégage
enfuite les pieds, comme dans l'Accouchement
de la première efpece où la nuque fe préfente;
& l'on tire de même avec plus de force fur le
pied gauche , dès qu'ils font parvenus l'un ôc
l'autre à l'entrée du vagin ; afin de favorifer
la flexion antérieure de l'enfant , & faire dé-
crire aux lombes un léger mouvement de tor-
fion néceflaire à la defcente des feffes. On
pourroit aufîi fe fervir de la main gauche dans
le premier temps ; mais il fàudroit l'introduire
fur l'autre côté de l'enfant, & fous la partie la-
térale droite de la matrice , &c.
Section II L
De la manière d'opérer ^ Accouchement de la fi-^,
conde efpece , ou t enfant préfente le dos^
Seconde Ï374- Pçur terminer cette efpece d'Accou-
cfpece d'Ac- chement , on doit agir en tout de la même
couchement . i r i r \ i
où l'enfant ^^^^^^^ ^^ pour la leconde elpece , ou le
préfente le derrière du col fe préfente ; excepté qu'il ne
dos , & de {2,\xt pas efîayer de ramener la tête à fa bonne
de l'opérer po^^tion. Voye^^ la feftion troifieme de l'article
précédent, §. 1357 & fuivant.
DES Ac COUC HEMENS. 543
SectionIV.
De la majiien d^opérer l^ Accouchement de la troi"
Jieme efpece , où V enfant préfente le dos,
1375. Lorfqu'on peut opérer cette efpece Troifieme
d'Accouchement au moment de l'ouverture de efpece d'Ac-
, . , ^ ^ . ^ ^ . . couchement
la poche des eaux, on le iervira , a ion choix , ^^ renfant
de la main droite ou de la main gauche ; mais préfente le
difFéremment. Ouand on préfère la dernière , ^°^ ' ^ ^®
rr M* ^^ manière
il faut l'infinuer au-deffus de la fofle iliaque de l'opérer,
droite de la femme , pour accrocher les pieds
de l'enfant qui y répondent , & les entraîner ;
pendant qu'on exercera de l'autre main une
prefîion affez forte fur le côté gauche du ventre
de la femme 011 fe trouve la tête , afin de pouf-
fer celle-ci en en-haut & vers le côté oppofé , à
mefure qu'on s'efforcera de faire defcendre les
premiers.
1376. Lorfqu'on opère de la main droite ,
on l'infinue au-defTous de l'enfant ; on porte
le dos de celui-ci au-deiTus des os pubis ; on
dirige enfuite les doigts vers la hanche droite, &:
on dégage les pieds fucceflivement^ jufqu'à l'en-
trée du vagin. On tire alors prefque uniquement
fur le pied gauche , afin de favorifer la con-
verfion du tronc & les mouvemens néceffaires
à la defcente des feffes : après ce moment on
agit également fur les deux pieds , ôc l'on fe
544 r A R T
conduit du refîe comme dans tous les cas oii
l'on a été obligé de retourner Tenfant.
1377. Ce dernier procédé efl: le feul qui
convienne , ou tout au moins celui qui préfente
le moins de difficultés lorfque les eaux font
écoulées depuis long-temps.
Section V.
De. la manière d'opérer l'Accouchement de la qua*
trïeme efpece , ou V enfant prêfente le dos,
1378. Cette efpece d'Accouchement paroî-
Quatrieme tra la même que la précédente , fi l'on ne conii-
cfpece d'Ac- jçj.g ^^g j^ rapport des dimeniions de l'en-
où l'enfant ^^^^ ^^^^ Celles du baffin de la mère : elle
préfente le offre aufli les mômes indications , ôc on peut
^^^' l'opérer de la main droite , ou de la main gau-
che , félon les circonftances.
1379. Lorfqu'on y procède au moment de
£>e la jna. l'ouverture de la poche des eaux, on infinue
niere d'opé- la main droite vers le côté gauche de la ma-
rer dans ce ^^.^^ ^ jufqu'au-deffus de la foffe iliaque oii
font les pieds de l'enfant ; pour les accrocher
du bout des doigts & les entraîner ; pendant
qu'on exercera de l'autre main une preflîon
convenable fur le côté droit du ventre , comme
fi l'on vouloit incliner la matrice vers le côté
oppofé,
ï3B0f
DES ACCÙUCHEMENS. 54^
1380. Dans ce même cas , on peut aller
chercher les pieds avec la main gauche , mais
en l'introduifant au-deffous du corps de l'en-
fant, qu'on écarte de la colonne lombaire de
la femme , & en dirigeant les doigts vers la
hanche gauche. On dégage d'abord le pied
gauche , & enfuite le pied droit , fur lequel
on tire prefque uniquement , dans le premier
moment , pour favorifer la flexion du tronc i
néceffaire à la defcente des fefles : après cela ,
on fe conduit comme dans les autres cas.
1381. C'eft ce dernier procédé qu'il faut
mettre en pratique , quand l'enfant eit étroi-
tement ferré dans la matrice , & que les eaux
font évacuées depuis plufieurs heures : ce qui
n'eit que trop ordinaire lorfque nous fommes
appelles en fécond pour terminer de pareils
Accouchemens.
1382. Dans toutes ces mauvaifes positions
de l'enfant , comme dans celles où il prefente
le derrière du col , ou les lombes , &c. plu-
fieurs Accoucheurs confeillent de refouler la
partie inférieure du tronc vers le fond de la
matrice , pour ramener la tête à fa fltuation
naturelle ; ou bien de repouffer celle-ci en en-
haut pour rapprocher les pieds de l'orifice de
la matrice , en faifant paffer fucceflivement fur
i:e dernier toutes les régions du corps de l'en-
Tom^ L M m
VA R T
fant , comprifes entre celle qui s'y préfente i !
& celle qu'on veut y ramener. Cette méthode !
ne peut être que le fruit d'une mauvaife fpé- ;
culation ; & en admettant qu'elle foit pratica- j
t)le , ce ne feroit tout au plus que dans le mo- !
ment de l'ouverture de la poche des eaux ; i
encore fera-t-elle toujours bien plus difficile à :
exécuter , & bien plus fatigante pour la fem- |
me , que celles que nous avons prefcrites.
A R T I C L E I V.
^es Accouckemens contre - nature du treizième ï
genre , ou bien dans Ufquels Venfam prifcntc \
la région lombaire, \
Section première. ;
■I
-0e leurs caufes , de leurs Jignes , de leurs diffé'^ |
rences & de leurs indications relativement à la \
manière d^ opérer. ■ \
I
Accouche- 1383» La région lombaire ie préfente auflî \
ment où l'en- fouvent à l'orifîce de la matrice que la région 1
faut prefen* ^^ j^^ ^ ^^^ àeniL genres d'Accouché mens i
te les lom- . ^ ^ «i n
bes. nous paroiffent l'effet des mêmes caufes : il eft
difficile d'ailleurs de leur en affigner de parti-
culières.
Carafteres j ^ g^^ Quand les eaux font écoulées , & que ;
lomba'ire!^" Içs lombes de l'enfant font un peu ferrées, fu^
DES A C COU CH E ME N S. 547
l'entrée du baiîîn , on les reconnoît fans beau-
coup de peine. On diftingue au milieu de l'ef-
pece de tumeur qu'elles forment une rangée de
tubercules affez faillans; les fauffes cotes d'une
part , & les angles poflérieurs des os des îles
de l'autre.
1385. Dans la première efpece d'Accouché- Pofitions
'ment, oii cette région fe préfente, le dos de que peuvent
l'enfant eft au-deffus du pubis de la mère , & lombes a^
Iqs feffes font en arrière au-deffus àwfacrum, renfant re-
1386. Dans la deuxième efpece, les feffes ^s^ivement
& les pieds de l'enfant font fitués au-deffus du
p^hïs , contre la partie antérieure de la ma-
trice ; le dos &: la tête fur la partie pofférieure
de ce vifcere.
1387. Dans la troisième , le dos eft fur la
foffe iliaque gauche , les î^^ts &c les pieds font
* fur la droite.
1388. Dans la quatrième , c'eff fur cette
dernière foffe iliaque que font appuyés le dos
& la tête ; les f^&s 6c les pieds étant fur la
gauche.
1389. Toutes les fois que 1res lombes fe pré- indications
4entent à l'orifice de la matrice , l'Accouche- ^"^ ^^^^
ment ne peut s'opérer fans les fecours de l'art; ^^^ différen-
û , au moment de l'ouverture de la poche des tespofitionç
-eaux , cette région ne s'éloigne comme d'elle-
pême, & fx Içs feffes ne viennent fe placer à
Mm a
548 L' A R T
l'entrée du bafîîn. Lorfque ce changement , que
nous n'avons encore obfervé que deux fois ,
ne s'opère pas fpontanéement , il faut aller
prendre l'enfant par les pieds. Nous nous per-
fuadons que perfonne n'ofera propofer une
méthode contraire , d'après les difficultés que
nous avons fait entrevoir à ramener la tête à
fa fituation naturelle , dans le cas oii le dos
6c même la nuque fe préfente : mais quelques
Accoucheurs préféreront peut-être , comme
nous Tavons entendu recommander , d'amener
feulement les feffes au détroit fupérieur pour
commettre enfuite l'expuliion de l'enfant aux
efforts de la mère : cette méthode paroîtra
même fondée , li l'on ne fait attention qu'au
grand nombre de femmes qui fe font délivrées,
pour ainfi dire , feules , dans le cas où l'enfant
préfentoit le liège. Ces mêmes Accoucheurs ne
tarderont pas à fe départir de leur opinion ,
pour peu qu'ils réfléchiffent , i°. à combien de
douleurs ils expoferoient la femme en fe bor-
nant à ramener les feffes de l'enfant à l'entrée
du bafîin ; 2^, qu'il efl: plus difficile , dans le
cas dont il s'agit , d'amener ces parties &
de leur donner une fituation favorable , que
de failir les pieds &: de les faire defcendre ;
30. que l'Accouchement confidéré comme na-
turel 5 efl toujours bien plus facile ôc moins
nES Ac cou CH EMENS. 549
douloureux quand ces derniers fe préfentent,
que lorfque ce font les feffes , &c. &c. &c. (^).
Section IL
De la manière cTopérer les Accouchemens où V en-
fant prêfente le^ lombes,
1390. La manière d'opérer chacune de ces
différentes efpeces d'Accouchemens eft à peu
de chofe près la même que celle qui a été
prefcrite pour chaque pofition du dos.
1391. Dans la première efpece , on infinue De la ma-
la main dans un état de fupination jufqu'au "iere d'ope-
deflus du facrum de la mère , pour faifir les T*^ ' t ^^^J^e^
pieds & les entraîner , pendant que de l'autre fe préfen-
main on appuiera plus ou moins fur le ventre ^^^^ ^^"^ ^^
de la femme, dans les vues de diminuer l'obli- » .^„
quité antérieure de la matrice. J^oyes;^^, 1370
& fui vans.
1392. Lorfque les lombes fe préfentent De lama-
dans la féconde pofition , fi l'on peut opérer "iere d'ope-
au moment de l'ouverture de la poche ^ ^ ^^^
des eaux , on repouflera le dos de l'en- fition des
. lombes,
(iî) On ne doit pas inférer de ce paragraphe , que
nous fommes dans l'opinion qu'il faille aller chercher
les pieds de l'enfant toutes les fois qu'il prétente les
fefles. On a dû remarquer ci-devant quel eft notre
fçntiment à ce fujet.
Mm 3
jjo L A R r
fant en arrière , en inlinuant la main à-peit-
près comme dans le premier cas ; afin de rap-
procher les pieds, qui font au-deiTus àw pubis ^
de l'entrée du baffin , &: de les faiiir plus fa-
cilement. Autrement, fi les eaux font écoulées
depuis quelque temps , il faut aller chercher
ces mêmes extrémités , en fe conduifant de la
manière que nous avons recommandée dans
la féconde pofition du dos. Foyc^ §. 1374.
De la ma- 1 3 94. Dans la troifieme efpece , on ira cher-
niere d'ope- ^^^j, j^^ pieds en introduifant la main gauche
rer dans la
troii
ifieme & au-defiiis de la fofie iliaque droite de la mère ;
la cinquième & dans la quatrième efpece , en infinuant la
pofitionsdes ^adin droite vers le côté gauche du baffin. Du
lombes. . , ^ 1 -r o
relie , on opérera comme dans Ja troilieme oc
la quatrième pofitions du dos. f^oyei la qua-»
trieme & la cinquième feûions de Fartklç
précédent.
CHAPITRE IV.
Des Accouchemens oîi l^ enfant préfente
les régions de fes fur faces latérales, .
Aécoiichc^ ^395' louTle monde fait que la furface
mensoùren- du corps préfente deux côtés parfaitement
ly ES Ac cou CH EMEK si 5 J f
femblables , le droit & le gauche ; & qu'on fant préfen^
y diftineue plufieurs régions. Nous fixerons ^^ ^^^ l^
'' or D ^ régions de
celles-ci au nombre de cinq relativement à fes parties
notre objet; i^. le côté de la tête ; 2°. celui latérales,
du col; 30. l'épaule; 40. le côté proprement
dit, ou la partie latérale de la poitrine ; 5°.
la hanche.
1396. Ces cinq régions peuvent fe préfen-
ter également à l'orifice de la matrice au mo-
ment de l'Accouchement : ce qui ofFre des
indications différentes relativement à la ma-
nière, d'opérer. Celle - ci doit être variée ,
non feulement pour chacune de ces ré-
gions , & leurs diverfes pofitions , mais en-
core félon qu'elles appartiennent au côté droit
ou au côté gauche du corps. Pour en faire
fentir toute la différence y après avoir expofé
ce qui a rapport à l'une des pofitions de telle
ou telle région du côté droit, nous ferons
connoître de fuite ce qui regarde la même
pofition du côté gauche. Nous ne craindrons
pas de nous répéter au befoin , pour déve-
lopper le méçhanifme de ces Açcouchemeng
avec plus de clarté,
1397. Ces mauvaifes fituations de Tenfant Caufê <f»
dépendent de l'enchaînement de plufieurs eau- ^^^ mauvai»
caufes , qu'il feroit bien difiicile de déterminer : ^^^^
rpbliquité de la matrice & la grande quantité
Mm 4
55^ L" A R T
d'eau qui entoure qvielquefois l'enfant les fa-
vorifent toutes , & paroifTent même fuffire
pour donner lieu à plufieurs d'entre elles in-
dépendamment de toute autre caufe.
Diagnoftic 1398. Le diagnoftic de ces Accouchemens
& pronoftic j^'^ii pgg pjyg difficile à failir que celui des
H p CES A ^ —
couchemens. P^^^*^^^^^ ' ^ -^ pronoflic, toutes cliofes étant
égales d'ailleurs , doit en être le même.
ARTICLE PREMIER.
Des Accouchemens contre " nature du quator:^leme
& du qmn:^leme genres , dans lefquels V enfant
préfente le côté droit ^ au le coté gauche de la
tête.
Section première.
De leurs caufes ^ de leurs fignes , de leurs différent
ces ^ & des indications quils nous offrent.
Des Ac- 1399» ^^^ deux genres d'Accouchemens
couchemens peuvent être l'effet des caufes générales afE-
préfente un g^^^s Hu §. 1397, OU de l'une d'elles feule-
dcs côtés de ment : le grand diamètre du corps de l'enfant
la tête. ^^ pouvant être parallèle à l'axe du bafîin
quand la matrice efl inclinée dans un fens
quelconque , ou lorfqu'elle contient une gran-
de quantité d'eau.
Caractères 1400. On reconnoît facilement au toucher
DES ACCOUCHEMENS. 553
les parties latérales de la tête , fur-tout après des régions
l'écoulement des eaux. On rencontre alors une / ^,
la tête.
tumeur folide & affez ronde à l'entrée du baflln.
L'on ne peut toucher ni la fontanelle antérieure
ni la poftérieure ; & fi l'on trouve quelque chofe
de femblable , cç font ces efpaces membraneux
qui fe remarquent au bas de la future lamb*
doïde & de la coronale : mais avant tout , l'o-
reille nous fait voir que c'efl un des côtés de
la tête que parcourt le doigt. Il ne nous refle
donc plus qu'à rechercher fi c'ell le côté droit
ou le côté gauche; ce qu'il eftbien effentiel de
diftinguer , pour déterminer la meilleure ma-
nière d'opérer.
1401. Pour faire cette diflinûion , il faut
foigneufement obferver le rapport de tous les
caradleres énoncés à l'égard du baiîin ^ comme
on le voit dans le §. fuivant.
1401. Dans la première poiition des côtés Des pon-
de la tête 5 qui n'eft pas à beaucoup près, la ^^^"^ ^"^
plus ordinaire à^s quatre dont nous allons prendre ces
parler , le fommet efl au-deffus du rebord des régions , à
os pubis , contre la partie antérieure de la ma- ^^^^'^ , "
"* ^ . baffin de la
trice 5 6v la bafe du crâne vers lefacrum ; mais femme.
de manière que la face regarde la foffe iliaque
gauche lorfque c'efl: le côté droit de la tête
qui fe préfente , & la foife iliaque droite quand
c'efl le côté gauche : ce qu'on reconnoît par
554 r A R T
la iituation du bord poilérieur de l'oreille y
& de l'angle de la mâchoire inférieure , ou de
tout autre caradlere , à l'égard du baiîln.
1403. Dans la féconde poiition, qui efl la
plus fréquente , le fommet de la tête eft fitué
tranfverfalement fur l'union du facrum avec la
colonne vertébrale , & la bafe de la mâchoire
inférieure , ou l'oreille contre le puhis : la
face regarde la fofle iliaque droite quand c'efl
le côté droit de la tête qui fe préfente , 6c
la fofle iliaque gauche lorfque c'eft le côté
gauche.
1404. Dans la troifieme pofition , le fommet
de la tête répond au bas de la foffe iliaque
gauche , & la bafe de la mâchoire inférieure
à la droite : la face eu couchée tranfverfale*
ment fur la fymphyfe facro-vertébrale , lorf*
que c'efl le côté droit de la tête', & fous la
partie antérieure de la matrice quand c'eil le
côté gauche.
1405. Dans la quatrième pofition , le fom*-
met de la tète répond à la foiTe iliaque droite,
& la bafe du crâne à la fofîe iliaque gauche : la
face eu. fituée fous la partie antérieure de la
matrice , au-defîiis des os pziMs , quand c'efl
le côté droit de la tête , & fur la fymphyfe
facro-vertébràle lorfque c'efl: le côté gauche.
Indications 1^06. Ces Accouchemens offrent des indi-
DES ACCOUCH EMENS. Î5Ç
cations générales & de particulières. Les pre- que nous
mieres confiflent à ramener la tête à fa fitua- P'^e^*^'^"'^^
tion naturelle , pour abandonner enfuite l'ex- ^^^^-^^j^
pulfion de l'enfant aux forces de la mère , ou
bien à le retourner pour l'extraire par les pieds,
félon les circonflances qui accompagnent le
travail.
SectionII.
De la manière d'opérer les Accouchemens de la
première efpece ^ ou P enfant préfente un des côtés
de la tête,
Î407. Cette efpece d'Accouchement qui eft premiei*
excefïivement rare , feroit un de ces cas où il efpece d'Ac-
conviendroit de faire placer la femme fur fes ^^"^^^'"'f^^
. ^ ^ ou lenfanô
coudes & fur ies genoux , la face tournée en préfente ua
en-bas , fi l'on pouvoit efpérer quelques avan- <^es côtés de
tages de cette pofition ; parce qu'elle paroît.^'^ ^* .
la plus propre pour obliger la tête à reprendre de ropérer.
fa fituation naturelle : mais cette attitude eft
fi incommode pour la femme , qu'elle ne pour^
roit la garder qu'un infiant, & que nous né
devons jamais la prefcrire. Il vaut mieux faire
coucher la femme fur le dos , & introduire une
main à l'entrée de la matrice , pour écarter
la bafe du crâne de l'enfant de la faillie du
facrum ; pendant que de l'autre main on exer-
5 5^ ^'^ ^ ^
cera une pfeiîîon plus ou moins forte fur la
région hypogaflrique où répond le fommet de
la tête 5 dans les vues de l'obliger par ce moyen
à defcendre vers le milieu du détroit fupé-
rieur. Si l'on ne pouvoit parvenir à ce premier
but ^ qui eO: de ramener la tête à fa iituation
. naturelle , il faudroit retourner l'enfant & l'a-
mener par les pieds , ainii qu'on doit le faire
toutes les fois que le travail eft compliqué de
quelques - unes de ces circonftances acciden-
telles dont on a déjà parlé plufieurs fois.
De la ma- 1 408. Pour retourner l'enfant, quand c'eû le
nîere de re- ^ôté droit de la tête qui fe préfente, on doit in-
tourner l'en- I ► 1 • 1 • 1 1
fant dans la troduire la main droite dans la matrice , en mon-
premierepo- tant vers la foffe iliaque gauche , où répond
fition du co- j^ £^^g . ^£j^ d^écarter la tête de ce côté , & de la
la tête. pouffer fur la foffe iliaque droite : enfuite on
va prendre les pieds , & l'on termine l'Accou-
chement , comme dans la féconde efpece , où
le vcrux fe préfente. Voyc:^ §. 1237 ^ ^^ ^^i"
vant.
De la ma- 1409. Lorfque c'eff le côté gauche de la tête
niere de re- ^^j ç^ préfente à l'orifîce de la matrice , dans
tournerl'en- ^ ^ . . ,. , ^, , . , , .
fant dans la ^^ pomion indiquée , 1 on doit opérer de la mam
première gauche , qu'on introduira vers la foffe iliaque
pofition du ji-Qi^ç ^ qI^ répond la face; pour diriger la tête
de la tête. ^^^ ^^ ^^^^ iliaque gauche , & aller prendre
les pieds,' comme dans la première pofi-
' DES AcCOJfCHEMENS. 557
tion du verto:. Foye^^ §. 1232 & fiiivans*
Section II L
JDc la manière cTopirer les Accouchemens de la
deuxième efpece ^ où V enfant pnfente un des
côtés de la tête.
1410. Nous avons déjà fait remarquer que Seconde
la pofition de la tête qui conftitue cette efpece efpece d'Ac-
d' Accouchement , eft la plus ordinaire des qua- '^^"f ^^^^'^
^ . , J^ ou les deuîf
tre qui viennent d'être indiquées : elle ne peut côtés de la
avoir lieu que la matrice ne foit très-inclinée ^^^^ ^^ P^^*
en-devant. L'expérience nous a démontré plu- ^^*^^^^*
lieurs fois qu'il fuffifoit , dans la plupart de
ces cas , de diminuer cette obliquité en faifant
coucher la femme fur le dos , & le plus hori-
zontalement pofTibîe 5 pour rappeller la tête à fa
iituation naturelle. Si cette précaution étoit in-
frudueufe , il faudroit opérer le déplacement
dont il s'agit , en introduifant une main dans
la' matrice , jufqu'au deffus de la bafe duj^-
crum ; pour accrocher , en quelque forte , le
fommet de la tête , qui j répond , & l'entrai-
ner au centre de l'entrée du baiîîn.
141 1, Quand des circonftances particulières De la ma-
ne nous permettent pas de confier l'Accou- "^^''^ ^^ *"^-
ehement aux foins de la nature , & Qu'il faut ? "^ T \^'
' T tant dans îa
Kopérer fur le champ , on retourne l'enfant , féconde po--
JjS V A R T
fidon du cô- & on l'amené par les pieds. Si c'eil: alors le
té droit de la côté droit de la tête qui fe préfente, on fe
fert de la main gauche , qu'on introduit au«
deffus du ycrux , pour redreffer la tête comme
il vient d'être dit ; pendant qu'on exercera , de
l'autre main , une prefîion plus ou moins forte
fur le ventre de la femme, dans les vues de
diminuer l'obliquité antérieure de la matrice :
enfuite on ira chercher les pieds , de la même
manière que fi le fommet de la tête fe fût
préfenté dans la première pofition.
0e la ma- 1412.. Si le côté gauche de la tête, au lieu
fiierede re- du côté droit, fe trouve à l'orifice de la ma-*
tourneri'en- ^^^^^ ^^ opere de la main droite. On com-
fant dans la ^ ^
féconde po- mence de même par ramener le vtrux au
fition du cô- détroit fupérieur ; ôc l'on pouffe la tête enfuite
te gauche de £^j. |^ £^^g iliaque droite, pour continuer
d'aller prendre les pieds de l'enfant , comme
dans la féconde pofition du vcrtcx,
SectionIV.
Pe la manière d'opérer les Accouchemens de la
troijieme efpece , ou V enfant préfente Vun des
côtés de la tête,
Troifieme 1 4 1 3 . L'on ne peut fe rappeller la pofition de
fcfpeced'Ac-j^^A^ç quî conftitue cette efpece d'Accouché-
couchement ^ n \ t ce '\
©ù reofant ment, fans être prévenu qu'il eitplus djmçuç
DES ACCOUCHEMENS. 559
de la ramener à fa fituation naturelle , que préfente ua
de? côt('
la tête.
dans le cas précédent. Pour y parvenir , lorf- ^^^ *^°^" *
que c'eft le côté droit de la tête qui fe pré-
fente , de la main droite introduite à l'entrée
de la matrice , on éloignera la face de l'en-
fant de la bafe du facrum ; pendant qu'on fera
de l'autre main une prefïion afTez forte fur la
région hypogaflrique de la femme , pour obli-
ger Tocciput , qui y répond , à defcendre vers
le milieu du bafîin : enfuite on recomman-
dera à la femme de fe coucher un peu fur le
côté gauche , pour y incliner légèrement le
fond de la matrice.
1414. On doit fe conduire de même à cer-
tains égards dans la troifieme pofition du côté
gauche de la tête , fi on veut la ramener à fa
fituation naturelle : ce qui s'opère toujours
bien plus facilement que dans le cas précédent,-
parce que l'occiput eft appuyé fur la bafe du
facrum , & qu'on peut porter la main directe-
ment deffus 5 pour l'entraîner convenablement
à l'entrée du balîin.
14 1 5 . Quand les circonftances exigent qu'on De la ma*
retoiu-ne l'enfant pour l'amener par les pieds , ^^^^^ ^^^^*
on fe fert de la main droite , fi c'eft le côté ^^^^ ^^^^ i^
droit de la tête qui fe préfente , dans la pofi- troifieme
tion dont il s'agit On introduit cette main P^^\'''^" ^.^
febn k dirçftiott i\i facrum & au-deflbus de la ^^i^ j^j.
5^o L A R T
face de l'enfant. On fouleve la tête en la por-
tant en - devant , & en même temps vers la
foiTe iliaque droite ; puis l'on va prendre les
pieds comme dans la féconde pofition du rer-
ux 5 en fe conduifant alors , ainli que dans la
fuite , de la manière indiquée à l'occafion de
cette dernière efpece d'Accouchement.
De lama- 14 1 6. Si l'on veut Opérer de la même main
niere de re- ^^^^ j^ troifieme pofition du côté gauche de
tournerl'en- r 15 • • /> / y ?,
fant dans la la tcte , apres 1 avoir mlmuee lous 1 occiput ,
troifieme appujé ' contre la bafe du facrum , il faut fe
pofition du cQj^poj.ter d'abord comme fi l'on n'avoit d'au-
cote gauche / . 1 /v x r y
de la tête, tre intention que de ramener la tête a la li-
tuation naturelle ; pour la diriger eniiiite fur.
le devant de la foiTe iliaque droite , & aller
prendre les pieds de la même manière que
dans le cas précédent. Après avoir dégagé
ceux-ci jufqu'à l'entrée du vagin , on doit ob-
ferver de tirer un peu plus fur le pied gauche ,
pendant quelques inilans , afin de favorifer les.
mouvemens du tronc , néceffaires à la defcente
des feffes. Du refle on fe conduit à l'ordi-
naire.
1417. On pourroit opérer aufli de la main
gauche dans cette troifieme pofition du côté
gauche de la tête : mais alors il faudroit l'in-
finuer vers la fofTe iliaque droite de la mère
& pouffer la tête vers l'autre , pour aller faifir
les
DES ACCOUCHEMENS. J(îl
les pieds , en parcourant le côté gauche de
l'enfant. Si Ton préféroit cette méthode à celle
.qui fait le fujet du §. précédent , il faudroit
aufîi tirer prefque uniquement fur le pied droit,
après avoir amené l'un 6c l'autre dans le vagin;
pour remplir les mêmes vues que ci-defTus, où
nous avons confeillé d'agir , dans ce même .
moment, avec plus de force fur le pied gauche.
Section V,
De la manière cT opérer les Accouchemens de la
quatrième efpece , où t enfant préfente un des
côtés de la tête.
141 8. Lorfque le côté droit de la tête fe Manière
préfente dans la pofition qui conflitue cette d'opérer
efpece d'Accouchement , on peut , fans beau- ^"^ ^ '^'^T
*■ 1 r 7 trieme poli-
coup de peine , la ramener à fa fituation na- don du côté
turelle , en introduifant une main fous l'occi- ^l^^^ ^^ ^^
put, qui efl appuyé contre la bafe duy^cr///7z,
& en l'entraînant au détroit fupérieur; pendant
qu'on incline un peu le fond de la matrice vers
le côté droit. Quand il eilnéceffaire de retourner
l'enfant &: de l'amener par les pieds , on peut
fe fervir de la main droite , ou de l^ main
gauche. Si l'on introduit la première , il faut
la diriger vers la foffe iliaque gauche de la
Tome L N n
tête.
5^2 V A R t
mère , pour aller pi'endre les pieds en fuivant
ie côté droit de Tenfant ; & lorfqu'ils feront
dégages jufqii'à Centrée du vagin , Ton obfer-
vera de tirer prefque uniquement fur le pied
gauche , pour faciliter la converiion du tronc
& la defcente des ï^^^s , dans une direftion
convenable. Du refte on opère l'Accouchement
à l'ordinaire.
141 9. Lorfqu'on veut fe fervir de la main
gauche , il faut l'infmuer fous l'occiput , qui
efl appuyé contre la bafe àwfacrum^ pour l'en-
traîner au détroit fupérieur , comme fi l'on ne
vouloit que ramener la tête à fa fituation na-
turelle. On écarte enfuite cette dernière de
l'entrée du bafîin , en la pouffant fur le devant
de la foffe iliaque gauche , & l'on va chercher
les pieds en fuivant le côté gauche de l'en-
fant. Quand ils font dégagés de la matrice,
on tire d'abord prefque uniquement fur le
pied droit , pour courber le tronc plus
facilement fur fa partie antérieure , & fa-
vorifer la defcente des feffes. Après ce temps ,
on agit également fur les deux pieds , & l'on
fe conduit comme dans le cas précédent.
De la ma- 1420. Pour ramener la tête à fa fituation
niere d'opé- naturelle , lorfque fa partie latérale gauche fe
rer ans a pj-^fg^^^g ^^^^ \^ quatrième poiition , on intro-
quatneme * , ^ ^ *
pofuion du duit l'uae OU l'suîf e raain à Tçatrée de la ma»
DES AcCÔVCItEMENS. 565
tfice , & en arrière , pour foulever la face côté gauche
qui répond à la bafe àwfacrum; pendant qu'on delatête*
exercera de l'autre main , appliquée fur la ré-
gion hypogaftrique de la femme , une preflion '
affez forte pour obliger l'occiput , qui eïl au-
defîbus 5 à fe rapprocher du détroit fupérieur.
Si l'on parvient au but qu'on fe propofe , on
fera pencher la femme fur le côté droit pour
rappeller Taxe de la matrice , inclinée vers le
côté gauche ^ parallèlement à celui du bafîin j
& l'on abandonnera l'Accouchement auié- ef*
forts de la nature*
142 1. Lorfqu'on ne peut ramener là tête à
fa fituation naturelle , ou que des circonftances
accidentelles exigent qu'on opère l'Accouche-
ment, il faut retourner l'enfant & l'extraire
par les pieds. On introduit alors la main gau-
che dans la matrice ^ & dans un état de fu-
pination , en fuivant la partie poftérieure de
ce vifcere. On écarte la face , en chemin fai-
fant 5 de la bafe du fà^rum y fur laquelle elle
eil tranfverfalement appuyée , & l'on porte
la tête en même temps fur le devant de la
foile iliaque gauche : puis l'on va fàilir les
pieds en faivant le côté gauche de l'enfant ,
pour achever l'Accouchement félon les règles
prefcrites ù l'égard des autres pofitions*
Nn 1
5<Î4 L* A R T
ARTICLE IL
D&s Accouchcmens contre-nature du fei:^ieme & du
dix'feptierm genres , ou bien dans Lef quels r en-
fant préfente un des côtés du coL
Section première.
Des caufes , des fignes , & des différences de ces
Accouchemens,
Accouche-' i»|22. Les Accouchemens dans lefquels l'en-
mensoùi'eii- fg^t préfente un des côtes du col font bien
fant préfente • r ' i i '
; . , moins rreauens que ceux des deux genres pre-
un des cotes ' i t or
du col. ,cédens , quoiqu'ils proviennent des mêmes
xaufes générales : ce qu'il faut encore attri-
buer à la forme particulière des régions de
la furface de l'enfant qui les conftituent.
. 1423» Il eft impoiîible de reconnoître les
parties latérales du col , quand elles fe pré-
sentent 5 & de juger de leur fituation particu-
lière relativement au baflin de la mère , avant
l'ouverture de la poche des eaux ; & ce n'efl
alors qu'en introduifant la main dans le vagin
qu'on peut y parvenir : mais l'on ne doit faire
ces recherches qu'au moment d'opérer l'Ac-
couchement, ç'eft-à-dire qu'autant que les par-
ties de la femme y font bien préparées , ôc que
le travail qû dans toute fa force.
DES A ce 0 U C H E M EN S. 5(35
1424. Cette région n'offre en elle-même Carafteres
^icune marque fenfible au toucher qui puifle ^^^ parties
^ ^ 5 A latérales du
la faire diflinguer des autres. Ce n eft que ^.^i^
par le haut de l'épaule , la clavicule , l'angle
de la mâchoire inférieure , le bas de l'oreille ,
&c. qu'on peut la reconnoître : elle ne fe pré-
fente jamais à l'orifice de la matrice que la
plupart de ces caraûeres ne foient très-près
du cercle de ce dernier.
1425. Dans la première pofition de l'un ou Des pofi-
tions dans
l'autre côté du col , l'oreille &: l'ande de la , „
A 1 . • / . / ' 1 lefquelles
mâchoire inférieure font appuyés iur le re- ce;
;s resions
bord des os pubis , &: Tépaule fur la bafe du peuvent fe
facrum : la face regarde le côté gauche de la ^'^^ ^"^^^*
mère quand c'eft le côté droit du col qui fe
préfente , & vice vcrfâ.
1426. Dans la féconde portion , l'angle de
la mâchoire inférieure &: l'oreille font fitués
contre la bafe au facrum^ Se l'épaule fe trouve
fur le pubis : la face répond à la foffe iliaque
droite lorfque c'eil le côté droit du col qui
fe préfente, & à la foffe iliaque gauche quand
c'eft le côté gauche.
1427. L'enfant efl placé tranfverfalement
fir le baiîin dans les deux autres pôfitions.
Dans la troifiéme , le côté de la tête fe trouve ■
appuyé fur la fofie iliaque gauche &c l'épaule
Iur l'autre : la face répand à la fymphyfe facro-
N n 3
^66 U A R T
vertébrale 5 îorfque c'efl le côté droit du col
qui fe préfente , & à la partie antérieure de U
ïnatrice , au-deffus des os piibis quand c'efl le
côté gauche.
1428, Dans la quatrième pofition ^ le côté
de la tête eft appuyé fur la fofle iliaque droite,
& l'épaule fur la gauche : la face fe trouve placée
tranfverfalement au^deffus des os pubis fi c'eft
le côté droit du col qui fe préfente , au lieu
qu'elle répond à la fymphyfe facro- vertébrale
quand ç'eft le côté gauche,
SectionII.
I)es indications que nous offrent ces deux genres
d^ Accouchemens &■ de la manier^ de les opérer^
Des indu 1429. On ne doit rien efpérer des forces de
cations que j^ i^çj-e lorfqu'une des parties latérales du col
tent ces dif- ^^ ^ enfant le prelente a 1 orifice de la matrice ,
féremes ef- fi ce n'eft après qu'on a i^amené la tête , ou
peces qAc- |g^ pieds - à leur fituation naturelle : mais il
eouchemens. * .
efi toujours fi difficile alors de fatisfaire à là
première de ces indications , que nous confeil*
Ions de ne jamais le tenter , & d'aller prendre
les pieds dans tous les cas.
De la ma- 1430. La manière d'opérer efi: abfoliiment
mère dope-^^ même Gue dans les différentes efpeces d'Ac-
rer ces Ac- ^ ^ ^
eouchemens, eouchemens des deux genres précedens. îî
lyES Ac COVCHEMENS. ^6j
faut fe conduire à cet effet dans chaque pofi-
tion de la partie latérale droite du col comme
dans celle du côté droit de la tête défignée
fous le même nom numérique ; & prendre
pour règle dans les différentes fituations du
côté gauche , ce que nous avons dit à Toc-
cafion de celles de la partie latérale gauche de
la tête,
ARTICLE III.
Des Accouchcmens contre-nature du dlx-hulticme
&du dix-neui^ïeme genres ^ ou bien dans lef quels
t enfant préfente l'une ou Vautre épaule.
Section première.
Des caufes , des flânes , & différences de ces
deux genres d' Accouchemens y aïnfi que des in'*
dications qi^ils nous offrent,
143 1. Quoique ces Accouchemens paroif- l>es Ac-
fent dépendre des mêmes ^caufes que les pré- *^°"^ ^"^«^s
cedens , ils iont néanmoins bien plus irequens : préfente
ce qui vient fans doute de ce que l'épaule étant l'une des
faillante & arrondie , s'accommode beaucoup ^^^" ^^'
mieux que la partie latérale du col à la forme
de l'entrée du bafîîn.
1432. Il eil: affez facile de reconnoître l'é- Cara^eres
paule au toucher , par rapport aux clavicules j q^epréfente
' Nn 4
5é8 r A R T
répaule, au aux angles de Tomoplate , aux bras & aux
toucher. côîes. Quelquefois la fortie de la main de
l'enfant dénote , avant tout , la préfence de
l'épaule à l'orifice de la matrice , & nous fait
" également connoitre de quelle manière elle efl
fituée 5 &: fi c'efl l'épaule droite ou l'épaule
gauche {à).
Des pofi- 1433. Les épaules peuvent fepréfenter dans
tions que différentes pofitions à l'orifice de la matrice.
p e u V p n t "^
prendre les ^'^^^ ^^ première 5 la partie latérale du col efî:
épaules de appuyée fur le rebord des os pubis , & le côté
1 enfant , a j^ j^ poitrine au-deffus du facrum : le devant
détroit fu- ^^ celle-ci regarde la folfe iliaque gauche quand
périeur. c'eii l'épaule droite qui fe préfente , & la foffe
iliaque droite lorfque c'efl l'épaule gauche.
1434. Dans la féconde pofition , la partie
latérale du col eft fur le bord fiipérieur du
facrum^ &: le côté proprement dit au-deflus
du pubis : la poitrine répond à la foffe iliaque
droite fi c'efl Tépaule droite qui fe préfente,
& vice verfd,
1435. I^^-i^s la troifieme, le col & la tête
font appuyés fur la fofie iliaque gauche , tan-
dis que le côté & la hanche font fur la droite ;
le dos efl placé tranfverfalement fous la partie
(^z) La fortie de la main de l'enfant, dans tous ces
cas , n'eft qu'un accident dciit nous parlerons dans la
fuite de cet article.
DES ACCOUCHEMENS. 569
antérieure de la matrice , lorfqiie c'efl l*épaule
droite ; & fur la partie poftérieure de ce vifcere
quand c'eft l'épaule gauche.
1436. L'enfant efl de même placé tranfver-
falement dans la quatrième pofition des épau-
les ; mais la tête fe trouve fur la foffe iliaque
droite , & le bas du tronc fur la gauche : la
poitrine eft fituée fous la partie antérieure
de la matrice , dans la quatrième pofition de
l'épaule droite , & au-defliis du facrum dans
celle de l'épaule gauche.
1437. L'indication que nous offrent ces for- indications
tes d'Accouchemens , eil facile à faifir ; elle que nous
confifle à extraire l'enfant par les pieds : on ^^^^ ^^^
I '/••11! difter entes
feroit peu fonde à confeilier de ramener alors pofmonsdes
la tête à fa fituation naturelle. ' épaules.
SectionIL
D^ la 7nanicre d'opérer Us Accouchemcns de la
première efpece ^ ou V enfant préfente l'épaule,
1438. Il n'efl pas indifférent d'introduire Delama-
î'une ou l'autre main dans le fein de la femme niere d'opé-
pour aller prendre les pieds de l'enfant , quand ^^^ ^^ ^^^'
il préfente une des épaules dans la pofition qui d'Accouche-
conilitue cette efpece d'Accouchement. La main mentoùi'ea-
droite convient excluiivement quand c'eft l'é- ;"^P^^^ente
1 ' épaule
paule droite, & viceverfd. Dans le premier cas on droite.
^JO U A R T
riniîniie en fuivant la partie poflérieure & la-i
térale gauche de la matrice : on dégage Tépaule
de l'entrée du bafîin en la pouffant autant qu'on
le peut fur la foffe iliaque droite , pour par-
venir plus facilement aux pieds & les entraî-
ner fucceflîvement dans le vagin. Si l'on éprouve
quelque difficulté à les dégager entièrement , il
faut avoir la précaution d'éloigner l'épaule de
plus en plus du détroit fupérieur , comme nous
l'avons prefçrit plufieurs fois à l'égard de la
tête. \
De la ma- 1439. Lorfque c'efl: l'épaule gauche qui fe
siere ope- pj-^fgj^^g ]>q^ ^q\^ introduire la main eauche ,
rer la pre- ^ . . , . ♦ ,
îniere efpe- en fuivant la partie poflérieure * & latérale
ce d'Accou- Jj-oite de la matrice , pour retourner l'enfant,
l'épaule eau- ^^ éçarte d'abord l'épaule de l'entrée du baf-
che fe pré- fin , en la pouffant vers la foffe iliaque gauche ,
fente, ^ ]»q^ opere du refte en prenant les mêmes
précautions que dans le cas précédent.
Section II L
^ De la manlcre £oplrcr Us Accouchcmens de la fe^
condc efpcce , ou V enfant préfente V épaule.
De la ma- 1440. Dans la féconde efpece d'Accouche-
iniere dopé- x^^^^^ qù l'épaule droite fe préfente , il faut
chementT" î^^^^Q ^^' 11*^ ^^ main gauche , en fuivant la partie
k féconde latérale droite de la matrice . fi l'on veut par-
DES ACC OU CKEMEN S. 57I
venir aux pieds & retourner l'enfant conve- efpece où
nablement. On écarte la tête & l'épaule , en ^'^p^""^^^
droite fe
chemin faifant , de l'entrée du bafîin , & on préfente,
les dirige vers la folTe iliaque gauche , pendant
que de l'autre main appliquée extérieurement
fur le ventre de la femme , on incline légère-
ment le fond de la matrice du côté droit.
Quand on efl parvenu aux pieds , on les en-
traîne fucceiîivement , & fi l'on éprouve
quelques difficultés à les dégager entièrement,
on éloigne de nouveau l'épaule du détroit fu-
périeur. Du reile , Ton fe conduit à Tordis
naire.
1441, On opère félon les mêmes principes Deiama-
dans la féconde pofition de l'épaule gauche ; "''^'"^ ^^^^^
mais c'eft de la main droite qu'il faut aller conde efpe-
chercher les pieds. On l'introduit vers le côté ce d'Accou-
gauche de la matrice : on écarte, en pafTant, î;,""^!°^ °^
c» , . , . 1 épaule gau-
l'épaule & la tête du détroit fupérieur , & che fe pré»
on les dirige fur la fofle iliaque droite ; pen- ^^nte.
dant qu'on incline le fond de la matrice de
l'autre côté , en exerçant une prefîîon conve-
nable de la féconde main appliquée fur le
ventre de la femme : on dégage les pieds avec
les précautions ordinaires , & l'on continue
d'opérer enfuite comme dans les cas précé-
d§n§f
572- V A R T
Section IV.
Z?e la manière d'opérer les Accouchemtns de la
troïjîeme efpece où V enfant préfente V épaule.
De la ma- 1442. Quand c'eft l'épaule droite qui fe pré-
mere ope- {ç^^^ ^^^^ Q^txt troifieme pofition , il faut in-
rerlAcc^u- ^ ^ ^
chement de troduire la main droite dans la matrice , en
la troifie- paiTant au-deffous de la poitrine de l'enfant. On
", «.'^'\ écarte celle-ci de la colonne lombaire de la
ou lepaule
droitefepré- femme, en la portant au-deffus des ospuhïs^\\\i-
fente, q^'^ ^ç q^^g l'épaule foit entièrement dégagée
du détroit fupérieur ; & l'on va chercher
les pieds en dirigeant les doigts vers le côté
droit. Lorfque ces extrémités font defcendues
jufqu'à l'entrée du vagin , l'on doit tirer pref-
que uniquem.ent fur le pied gauche pendant
un inftant , en le tenant de plulieurs doigts
feulement , tandis que des autres on repouf-
fera l'épaule de plus en plus au-deffus des os
pubis ; bfîn de favorifer le mouvement de
flexion & de rotation que le tronc doit exé=
cuter 5 pour que les feffes s'engagent plus libre-
ment. Après cet inftant, on agira également
fur les deux pieds , & l'on continuera d'extraire
l'enfant comme fi ces mêmes extrémités s'é»
toient préfentées naturellement.
DES AcCOUCHEMEN S. 57^
1443. Lorfque c'eft l'cpaule gauche qui fe Delama-
préfente, fi l'on veut parvenir plus facilement «lered'opé-
aux pieds de l'enfant, &: les dégager de la ^^^^^^^^^^^^
manière la plus favorable , il faut introduire la troifieme
la main gauche à-peu-près dans un état moyen ^^P^^^ ^^
1 ' o ^ r ' • r • 1 l'épaule gau-
entre la pronation oc la lupmation, en iuivant le ^he fe pré-
côté gauche de l'enfant , ainii que la partie laté- fente.
raie droite & antérieure de la matrice , jufqu'à
ce que les doigts rencontrent les extrémités
dont il s'agit. On dégage alors ces dernières
fuccefîivement, &: en commençant parcelle du
côté que la main a parcourue ; m.ais en obfer-
vant de les faire paffer l'une &: l'autre fur la
poitrine de l'enfaat. On tire enfuite prefque uni-
quement fur le pied droit , pendant qu'on re-
pouffe , du bout de quelques doigts , l'épaule
qui fe préfentoit au-deffus du facrum : après
cela on agit également fur les deux pieds ,&:
avec les précautions ordinaires.
S E C T I O N V.
De la manière de terminer les Accouchemens de
la quatrième efpece , oit V enfant pt If ente
Vi'paule,
1444. La manière d'opérer l'Accouchement De lama-
ne doit pas être la même dans la quatrième ^^^"^ ^'*^P^-
polition de l'une & de Tautre épaule , ainli que y^, ^ ^"^J
ff4 V A R t
pece d'Ac- nous Tavorts déjà fait ôbferver dans la Seâlôîî
couchement précédente. Quand c'efl: l'épaule droite qui fé
droite?^"/- P^^^^^^^ ? ^^ ^^^^^ introduire la main droite dans
fente» la matrice ^ en fuivant la partie latérale gau*
che & antérieure de ce vifcere , & en la re-
courbant un peu au ^ deffiis du pubis ; pour
aller prendre les pieds , & les dégager fuc*
ceiîivement , en commençant pat celui du
côté droit, & en les faifant pâffer fur la poi-
trine de l'enfant* On tire prefque uniquement
fur le pied gauche ^ aufii-tôt que l'un & l'au-
tre font parvenus dans le vagin , pendant
qu'on repoufTe l'épaule en arrière & en haut ,
au moyen de quelques doigts ; ainfi qu'on le
Remarque au §. 1443 , fur-tout il l'on éprouve
quelque difficulté à faire defcendre les pieds»
Enfuite on agit également fur ces extrémi-
tés, jufqu'à ce que les feiTes foient dégagées j
& l'on continué d'opérer comme dans les
autres cas.
De ta ma- 1445. Quand c'eft l'épaule gauche qui fe
mère d'ope- pj-éfente dans la quatriem.e pofition , il faut
rer TAccou- . - , . 111 •
ciiement de i^hi^uer la mam gauche dans la matrice 5 en
la quatrième la portant dans un état de fupination au-def-
efpece ou ^-^^^ ^^ j^ poitrine de l'enfant. On s'occupe
1 épaule gau- -^ ^ ^ ^ ^
che fc pré- d'abord à dégager l'épaule du détroit fupe-
ientc. rieur , en la foulevant au-defîiis du rebord des
os pubis ; enfuite on dirige les doigts ver$ la
\
DES ACCOV CHEUENS. 575
hanche gauche de l'enfant, delà fur la cuifle &
le pied qu'on entraîne à l'entrée du vagin*
On reporte alors la main dans la matrice , pour
en dégager le fécond pied; & c'eft fur celui-ci
qu'il faut tirer prefque uniquement , après l'a-
voir amené au même point que le premier,
afin de remplir plus facilement les vues qu'on
fe propofe. Ou reprend après cela l'autre pied,
& on les fait defcendre également , jufqu'à
ce qu'on puiffe faifir les cuiffes , pour conti-
nuer d'extraire l'enfant, en fuivant les pré-
ceptes donnés.
Section VL
Dès Accouchemens où la main de t enfant fc
préfinu la première,
1446. Nous avons cru devoir rapporter à Des Ac»
cet article plutôt qu'à tout autre les Accou- ^ouchemens
. 1? ' > /Y" *^^ ^ main
chemens où l'une des mains de 1 enfant's offre ^j^ l'enfant
la première à nos recherches , quoiqu'elle puiffe fe préfçnte,
fe préfenter dans d'autres circonffances que
celles oii l'épaule eft placée flir l'entrée du
baiîin ; mais il eff rare à la vérité , que la main
feule s'engage alors & s'échappe du fein de la
femme : ce qui arrive au contraire affez fou-
vent dans les deux genres d'Aeçouchemens
que n©us venons d'expofer.
57^ L' A R T
1447. Parmi les préceptes que la plupart des
Auteurs nous ont tranfinis à l'occafion des
Accouchemens, où la main de l'enfant fe pré-
fente la première , il en efl plufieurs qui font
contraires aux vrais principes de l'art . Ôc même
aux fentimens d'humanité dont tous les hom-,
mes doivent être pénétrés. Rien ne peut ex-
cufer l'efpece de cruauté qu'on a fi fouvent
exercée envers ces malheureux enfans.
1448. Pour répandre plus de clarté fur ce
qui concerne ces Accouchem.ens , nous diftin-
guerons les différentes circonilances où la main
de l'enfant peut fe préfenter, parce qu'on ne
doit {)as agir dans toutes de la même manière.
De ce qu'il 1449. La main de l'enfant peut fe préfen-
faut faire , ^^^ >^ l'orifice de la matrice avant l'ouverture de
quand la
mainfe pré- ^^ poche des eaux, OC le plus fouvent alors elle
fente avec la y accompagne la tête. Si quelquefois dans la
^^^^* fuite elle s'engage avec celle-ci , prefque tou-
jours elle s'éloigne d'elle-même dans les pro-
grès du travail , 6c la tête avance feule. Dans
le premier cas , il eil: bien rare que la pré-
fence de la main de l'enfant s'oppofe à l'Ac-
couchement, fi le baiîin de la femme jouit
d'une bonne conformation; parce que celui-ci
a plus de largeur alors qu'il n'en faut pour le
pafTage de ,1a tête.
1450. Quoiqu'il enfpit^il vaut cependant
mieux
DES ACCOUCHEMEN S. 577
mieux repouffer la main quand on la décou-
vre de bonne heure , que de la laifler defcen-
dre. L'expérience nous a fouvent démontré ,
même en préfence de nos élevés , qu'il fuffifoit,
pour faire difparoître la main de l'enfant , de
la foutenir de l'extrémité d'un doigt , pendant
que la tête s'engageoit dans le détroit fupérieur.
Mais on ne doit plus chercher à la repouf-
fer lorfque la tête occupe le fond du bafïin :
il faut fe contenter alors de détourner le bras
des côtés de ce dernier, & de le conduire
vers l'une des échancrures ifchiatiques.
145 1. 11 arrive bien rarement que les deux
mains de l'enfant fe préfentent avec la tête ,
& plus rarement encore qu'on foit obligé de
repouffer celle-ci &: de retourner l'enfant à
l'occafion de cette légère complication , tant
il eft facile d'y remédier. L'on ne doit
fuivre ce parti fouvent dangereux , quoique
difté de nos jours par un Accoucheur d'un
certain ordre (d) , qu'autant que la préfence
du bras de l'enfant a détourné la tête de l'axe
du balîin , ôc lui a fait prendre une mauvaife
pofition ; encore faut-il , pour y être auto*
rifé, qu'on ne puiffe rétablir cette tête dans
{a) M. Dekuris , édit. nouvelle , §. 749 & fuivant,
Tomc.L O©
57^ I^ A R t
fa pofition naturelle, après avoir fait rentrer
ia main dans la matrice.
Opînion 1452. La préfence de la main ou du
d'un Accou- j^j-^^ f^^j. l'oriiice de la matrice , quelle qu'en
cheuf des ^ . , ,. ^. ^ . . ,.
plus moder- ^^^^ ^^ direction , ne prelcrit aucune indi-
nés fur ce cation particidiere avant l'ouverture de la
^'^^* poche des eaux; & l'on ne doit avoir égard
après ce moment, qu'à la partie que l'en-
fant préfente , & à fa poiition , pour la
manière d'opérer. Un Auteur des plus mo-
dernes 5 craignant que la main ou le coude
de l'enfant ne s'engageât dans le vagin , ii les
membranes venoient à s'ouvrir fpontanée-
ment , a publié qu'il falloit , avant ce moment ,
introduire une main dans la matrice , dit côté
cppofé à celui où fe trouve la tête , aller percer les
membranes vers le fond , faijîr un pied, ou les
pieds, & les amener dans le vagin (^). Nous
n'entrevoyons pas trop clairement quels pour-
roient être les avantages de ce procédé , déjà
recommandé par Peu 6c Smellie^ dans d'autres
cas 5 mais par ce dernier, avec des reflridlions
bien effentielles : fes inconvéniens fe décou-
vrent plus facilement, & quels que foient les
premiers, ils ne compenferont jamais ceux-ci.
(^) M. JDeleurie, édit. nouvelie , §.740.
DES Ac COUCHEMENS, 579
1453. Il efl bon, fans doute, d'empêcher
que la main ou le bras de l'enfant ne s'engage
dans le vagin , lorfque c^ parties fe préfen-
tent avant l'ouverture de la poche des eaux,
& fur-tout 11 l'enfant eft mal fitué ; mais il fufîit,
pour obtenir cet avantage , d'ouvrir les mem-
branes iur l'orifice même de la matrice, ou
d'opérer au moment de leur rupture fponta-
née il elle fe fait à temps : il n'eft jamais né-
cefTaire d'introduire la main entre ces mem-
branes & la matrice , pour les aller déchirer
vers le fond de celle-ci , ou dans l'endroit le
plus éloigné de l'orifice.
.1454. Nous ne (omm.ç.s pas toujours ap- Des cas où
pelles afiez de bonne heure pour opérer dans ^^ ^'"'^'^ ^®
i,/,rL- Q r '^ 1 ° 1 l'enfanc eft
ce moment d élection , oc louvenî la main de dehors
l'enfant eil au dehors , où bien le bra? fe trouve
tléchi dans le vagin, de forte que c'eil le
coude qui.fe préiente ; fou vent aullî cette extré-
raité eit tuméfiée ^ livide, quand nous nous
rendons auprès de la femme pour liïi donner des
fecours. C'eiî dans de pareilles circonflances
que les perfonnes chargées du foin de termi-
ner l'Accouchement , fe font conduites diffé-
remment félon les principes qu'elles avoient,
& l'idée qu'elles s'étoient faite de cette efpece
d'Accouchemeiit.
Î45 5. Les unes fe font imaginé qu'elles pour- Divarfes
Oo 2
^8o L A R r
méthodes roieiît extraire l'enfant du fein de fa mère en
d'opérer , tirant fur le bras ; d'autres fe font efforcées de
propofées& y c ' ^ i i
mifesenufa- ^ ^^^^'^ rentrer dans la matrice pour retourner
ge dansie cas l'enfant & l'amener par les pieds ; & plufieurs ont
ou la maii^ arraché cette extrémité, & quelquefois les deux,
de l'enfant ^ ^ i i t •
eil en -de- ^^ ^^ tordant lur elle-même , pour la deiarticu-
hors. 1er plus aifément. Quelques Praticiens , par
un principe apparent d'humanité, ont amputé
ki bras le plus haut poffible , foit avec des
tenailles inciiives ou autrement, croyant l'am-
putation moins cruelle que l'arrachement ; ou
bien ils fe font contentés de- faire de profondes
inciiions fur cette partie dans les vues d'en
procurer le dégorgement quand elle étoit tu-
méfiée , & qu'elle paroifToit gangrenée. Un
Accoucheur du iiecle dernier , confeilloit
de pafTer un lacs autour du corps , au moyen
d'un crochet mouife fénétré , pour faire, def-
cendre les feffes pejrdant qu'on repouiferoit
le haut de la poitrine; & de nos jours enfin,
on a propofé d'aller chercher la féconde main
de l'enfant, lorfqu'on ne pouvoit entrer dans
la matrice, pour en, dégager les pieds. Voy&i_
§. 1469.
1456. Ces divers procédés , qui ne paroif-
fent qu'une conféquence les uns des autres ,
n'ont pu être que le fruit de l'ignorance de
la plupart des Matrones qui ont été prefque
DES A C COUC H E MEN S. 581
feules en pofTelîion de l'exercice de l'art d'ac-
coucher 5 jufque vers le milieu du fiecle der-
nier ; ainli que de l'erreur des hommes qu'el-
les ont appelles à leur fecours.
1457. Quand on connoît le rapport des On ne doit
dimenfions de l'enfant dont le bras eft forti P^^ "^^^ ^""^
de la matrice, avec celles d'un baffin de l^^^ l'enfantpour
geur naturelle , on voit clairement ce qu'on l'extraire du
peut attendre des efforts qu'on exerceroit (wt ^^"^ ^^ ^^
mère
cette extrémité à deffein d'extraire l'enfant.
Si quelquefois l'on a terminé l'Accouchement
de cette manière , c'efl que l'enfant étoit très-
petit , & le bafîin de la mère afTez grand pour
le laifTer pafTer en double : ces faits ne font
que àes exceptions bien rares , & ne peuvent
fervir de règles.
1458. L'intention de faire rentrer le bras La réduc»
forti feroit bien plus louable , fi on le pou- ^^°" ^" ^^^^
' rr -i 1 • i> forti efl: fou-
voit aiiement dans tous les cas ; mais 1 on ^^^^ impof-
ne peut y parvenir qu'autant que les eaux font fibie , & ja-
récemment écoulées : prefque toujours on le "\^^^ «écef-
tenteroit vainement un quart d'heure après l'é-
vacuation de ce fluide, &: les tentatives qu'on fe-
rait à ce defTein feroient alors d'autant plus dan-
gereufes qu'on y emploieroitplus de forces. Au-
cun dçs moyens propofés pour faire rentrer le
bras de l'enfant^n'efl plus fécond en inconvéniens
O03
5S2 V A R T
que cette efpece de béquille inventée par un
Accouchetir Anglois {a),
1459. La réduction dubrasforti n*eftpasheu-
reufement eflentielle aux vues que doit avoir
l'Accoucheur dans le cas dont il s'agit. Ce n'eft
pas la préfence de cette extrémité engagée
dans le paiTage, qui s'oppofe à l'introdudion
de la main dans la matrice , pour en déga-
ger les pieds de l'enfant &: le retourner : c'efl
la contradion de la matrice même fur le corps
de cet enfant , la roideur de fon col &: le peu
de dilatation de fon orifice , qui y apportent
obftacle. Il fera facile de fe convaincre de
cette vérité , fi l'on fait attention à la largeur
naturelle du baflin de la femme ; à l'extrême
dilatation dont l'orifice de la matrice eft fuf-
ceptible ; de même qu'à celle qu'il éprouve dans
tous les Accouchemens ; & fur-tout en com-
parant fes dimenfions dans ce dernier degré de
dilatation au volume de la main de l'Accou-
cbeur appliquée au bras de l'enfant.
Lapréfen- 1460. La grolTeur de ce bras, même tumé-
cedubrasde ^^ ^^^ dernier point ,_ne peut jamais remplir
l'enfant dans . , \ rc o > > >■
rorifice de entièrement le paflage ; oc cette extrémité
la matrice jointe à la main de l'Opérateur^ ne peut fur-
n'eft pas ce — -~~ ~~ 7"
qui s'oppofe W Burton. Son Ouvrage a été traduit en François,
à l'entrée de par un Médecin de la Faculté de Paris.
BES ACC%UCHEMENS, 585
pafTer en volume la groffeur de la poitrine ou la main de
la tête de l'enfant. Or fi l'orifice de la matrice eft l'Accou-
fufceptible d'une affez grande dilatation , & le ^ ^"^'
bafîin naturellement aflez large , pour donner
iffue à ces parties ; fi en d'autres temps , on
a vu ces mêmes parties franchir ce double
fc" paffage, quoi qu'y étant précédées ou accom-
pagnées d'un bras ou d'une extrémité inférieure,
I comme dans les Accouchemens, par exem-
ple , où l'enfant vient en préfentant les feffes ;
comment a-t-on pu croire que le bras de l'en-
fant , fain ou turnéfié , pouvoit s'oppofer à l'en-
trée de la main de l'Accoucheur dans la matrice t
Comment a-t-on pu perfuader à des perfonnes
fenfées que ce bras fermoit entièrement le paf-
fage , qu'on a eu raifon de l'amputer ou de l'ar*
racher, & que cette opération étoit néceâaire ?
1461. Lorfqu^on procède à l'Accouchement Source
au moment de l'évacuation des eaux, fi le col desobfiacies
de la matrice efi fouple, & fon orifice bien ^'^^ y^'^^°""
^ ^ tre lAccou-
dilaté y quoique le bras, de l'enfant y foit cheur,quand
engagé ^ on y introduit aufiî facilement la ^^ ^''^^ ^^
o, ^ j, r ^ . l'enfant e{l:
mam, oC on retourne cet entant avec autant
engage»
d'aifance que dans tout autre cas. Dans quel-
ques circonfiances oii la préfence du bras de
l'enfant fembloit oppofer les plus grands obs-
tacles à rintroduâ:ion de la main dans la ma-
trice 3 6^ où Ton avoit déjà fait beaucoup d'efi-
O04
5 §4 n A 1^ T
forts inutiles , pour y pénétrer , une perte ino-»
pinée fît cefTer ces obilacles , & procura l'a-
vantage d'opérer fans peine un Accouchement
dont on commençoit à regarder les difficultés
comme au-deffus des reffources falutaires de
l'art. Cette hémorrhagie a-t-elle fait quelque
chofe de plus , que de relâcher le col de la
matrice , d'en affoiblir la réfiflanœ, & de difîi-
per le refîerrement naturel ou fpafmodique de
tout le corps de ce vifcere ?
Erreur de 1462. C'eil donc cette foupleffe qu'il faut
ceux qui ont (i'^V)Qj-^ procurer aux fibres de la matrice, fi
cru qu'il . , ^ -i' r r •
étoit nécef- ^^^^ "^ jouiiient de cette dilpofition favora-
faire d'arra- blc ^ même nécefTaire à l'Accouchement , tou-
c er ou de ^^^ j^^ ^^-^ qu'on efl obligé de retourner l'en-
couper le ^ ^ 1 r
hras de l'en- f^nt , foit que le bras fe prélente ou non. En
fdnt. rempliffant ces premières vues, l'Accoucheur
fe préparera un accès facile vers les pieds de
l'enfant , & ne fe croira plus dans la îrifle
néceliité d'arracher ou de couper le bras de
cet infortuné. Il reconnoîtra de même qu'il
n'eil pas nécefTaire de faire rentrer cette extré-
mité , pour terminer l'Accouchement.
146 3. Ces manœuvres enfantées par l'igno-
rance , & accréditées par des perfonnes fans
principes, étoient tout au plus excufables dans
le fiecle qui a vu naître leurs Auteurs , èc les
Pi-aticiens qui les exerceroient aujoiu-d'hui ^
DES ACCOU CHEMENS. 585 j
feroient mille fois plus cruels que c^s pre- i
miers. Elles ne font permifes dans aucun cas ; |
parce qu'elles ne peuvent jamais conduire au
but principal qu'on fe propofe : fi elles paroif-
fent avoir eu quelque fuccès , celui-ci n'a été j
qu'apparent , &: ne fauroit en impofer aux per- \
fonnes inftruites. La facilité qu'on a eue quel- !
quefois d'aller faifir les pieds de l'enfant , après
l'arrachement du bras , quoiqu'on ne l'ait pu j
faire avant , ne doit pas être attribuée à l'ab- 1
fence de cette extrémité : l'on n'a été rede- j
vable de ce prétendu avantage qu'aux violen- \
ces qu'on a exercées fur le col de la matrice , \
&c aux déchirures peut-être qu'on y a faites \
en s'elForçant d'arracher le bras. On auroit pu i
en procurer la dilatation par des moyens plus ;
doux, 6c conferver cette extrémité à l'enfant. :
1464. La putréfaftion même de cette extrémi- L'on ne ^
té 5 qui ne fembleroit laiffer d'autre efpoir de fa- ^°'^ jamais >
1 15 /• 1 19 • 1 retrancher j
1 Ut pour 1 eniant que dans 1 amputation , ne de- , j^^.^^ ^^^^^ \
vroit pas nous auîorifer à la pratiquer avant ,
l'Accouchement; parce qu'on la fera bien plus ^
fûrement après , que dans le temps où l'enfant j
eu encore renfermé dans le fein de fa mère.
Quelques Praticiens paroilTent aufîi n'avoir 1
retranché ce membre , que parce qu'ils ont î
jugé d'après fa putrétadion que l'enfant étoit i
mort ; mais cette putréfaction qui n'eft fouvent ]
58^ L'A R T
que Jocale, caraâ:énfe ii peu cet état, que
plufieurs fois lorfqu'on ne croyoit mutiler &
n'extraire qu'un cadavre , on a mutilé ôc extrait
un enfant vivant : ce qui annonce avec quelle
prudence on devroit fe conduire en pareils cas.
Ceflàrétat i^S<^, Quel que foit l'état du brasforti,il
&defoncoi ^ donc y taire moms d attention qu a letat
qu'il faut fai- du col & du corps de la matrice. Si ce vif-
re attention ^^j-^ ^^ point été fatigué par les vains efforts
de renfant ^'^ travail, OU par des mams imprudentes;
eiiforti. il fon col efl fouple & bien dilaté , il faut
y introduire la main , félon les règles pref-
crites à l'occafion des différentes pofltions
de l'une & l'autre épaule , pour en dégager
les pieds & retourner l'enfant; comme fi le
bras n'étoit pas forti, en donnant cependant
à ce dernier les attentions néceffaires. Voyc^^
§. 1471 &fuivant»
Des moyens 1466. Quand la matrice efl: dans un état de
qu'on doit fpafme, ou qu'elle s'efl déjà fortement contrac»
empioyeren ^^^ ç^^^ j^ ^ j^ l'enfant , il faut la détendre
pareil cas,
& la relâcher par des moyens convenables;
tels que la faignée du bras , les bains , &c.
On ne doit entreprendre de retourner l'enfant
qu'après avoir fatisfait à cette première indi-
cation , parce qu'elle efl la plus urgente. Nous
ferons cbferver ici qu'il ne faut pas trop multi-
plier les faignées , & qu'il feroit dangereux
DES A C COU C H E ME N S. 587
fou vent de prendre pour règle à ce fujet ce
qu'un jeune Médecin , nouvellement initié
dans l'art des Accouchemens , a confeillé. La
pratique ne lui avoir point encore appris ce
qu'il Y avoit à craindre ou à efpérer de ces
faignées multipliées , qu'il regarde comme l'an-
cre du falut de la femme (^). L'autorité de
M. Solayrès , que cite ce Médecin à l'appui
de fon opinion , ne doit pas en impofer : cet
Accoucheur l'auroit démenti lui-même, s'il
eût vécu : jamais il n'a confeillé de multiplier les
faignées au point qu'on pourroit le croire d'après
la leûure de la diifertation dont il s'agit. Solay-
rès li'a rencontré d'ailleurs de ces cas , où le
bras de l'enfant étoit forti , que les plus favo-
rables à l'Accouchement : ce que je puis cer-
tifier y ayant été long-temps fon élevé 6c fon
ami.
1467. L'état de contraction fpafmodique ou Le àiî^t
autre de la matrice n'eil pas la feule caufe ^^ dilatation
• yy A 1 j ^ i . du col delà
qui punie nous empêcher de porter la mam . n.
^ ^ ^ matrice eît
dans ce vifcere, pour retourner l'enfant dont ce quis'op-
le bras eil forti. Souvent, au moment où cette P°^^ le plus
extrémité paroît au dehors , l'orifice de la chement
■ quand le bras
(a) M. Alphonfe le Roy^ Journal de Médecine , du ^^ l'enfant
mois de Mars ^774. C'efl la première année que ce eft forti.
Médecin a commencé à fe livrer à la pratique & à
l'enfeigncment de IVt d'Accoucher.
588 r A R T
matrice n'efl que peu dilaté , & fon bord cou-
ferve encore beaucoup de roideur & d'épaif-
feur; foit parce que la poche des eaux s'eft
ouverte prématurément, ou que le travail n'a
De ce qu'il pas encore duré affez de temps pour procu-
faut faire , ^tt la dilatation requife. Toutes tentatives
ficedeiam*^ P^^^^ Opérer l'Accouchement fur le champ ,
îrice n'eft feroient dangereufes non-feulement dans le
pas encore cas OU la matrice fatiguée par la longueur du
travail , ou dans un état de fpafmé , s'oppofe
fortement à l'entrée de la main de l'Accou-
cheur 5 mais encore dans celui où les mem_-
branes fe font déchirées avant que l'orifice de
ce vifcere ne foit parvenu au degré de dila-
tation nécelTaire ; ou tout au moins , que fes
fibres n'aient acquis affez de foupleffe pouf
permettre une facile dilatation ultérieure. Les
tentatives dont il s'agit ne feroient fouvent
qu'augmenter , dans ce dernier cas , la contrac-
tion naturelle du col de la matrice , accélérer
la tuméfaârion du bras de l'enfant, deiTécher
en quelque forte les parties de la femme ^ &
les enflammer : ce qui rendroit la circonflance^
déjà fâcheufe en elle-même, bien plus fâcheufe
encore. Il faut donc attendre alors , pour opé-
rer l'Accouchement , que les fibres qui confli-
tuent le bord de l'orifice de la matrice fe
foient affoiblies , 6c jouifTent de cette foiipleiTe
DES A C COUC H EMEN s. 589
néceflaire à une dilatation convenable ; ou
bien que celle-ci fe foit opérée comme d'elle-
même-î On évitera auffi pendant ce temps de
toucher la femme trop fréquemment , dans les
vues de favorifer cette dilatation, crainte de
produire un effet contraire.
1468. Si la réfiftance du col de la matrice
ne cédoit pas aux elforts naturels de l'Accou-
chement 5 la faignée du bras , & les bains ,
pourroient être d'un grand fecours. L'on peut
y employer le temps néceffaire ; parce que
la préfence du bras n'offre jamais par elle-
même d'indications bien. urg entes. : il ne faut
s'efforcer en un mot d'introduire la main dans
la matrice , pour prendre les pieds de l'en-
fant ,. qu'après avoir fufHfamnient affoibli la
réliflance du bord de l'orifice, oc détendu le
corps de ce vifcere.
1469. Ce confeil paroîtra fans doute pré- pratique
férable à celui qu'un Accoucheur vient de pu- d'un Accou-
blier pour la féconde fois. 11 faut , félon ce ^"^^^ ^'^
• 1 P^^^ moder-
praticien , aller chercher la féconde mam de ^^^^
l!enfant j lorfqu'on né peut pénétrer dans la
ipatrice pour en dégager les pieds : « j'ai cou-
» tume , dit-il , dé tenter les moyens d'en-
>> trer dans la matrice i fi je ne le peux pas ,
»■ je tâche de dégager l'autre bras 6c de l'a-
»...mener dans l@;:){r^gin .: cette façQn d'agir m'a^
59^ Z' ^ i? r
» conftamment réufîi; la réflexion m'a guidé
» dans le premier travail que j'ai terminé
5> ainii, &c. » On trouve dans ce pafîage une
contradiûion de^ plus manifeiles : comment
pénétrer dans la matrice pour aller prendre'
le fécond bras de l'enfant , lôrfqu'on ne peut
y entrer pour faifir les pieds ? Ce confeil n'eil
sûrement pas le fruit de la réflexion , mais
de l'erreur : il efl facile d'en découvrir la
fource. La iituation de l'enfant , lorfqu'un bras
efl: forti de la matrice , efl: le plus fouvent
telle , que l'autre extrémité fupérieure efî: plus
éloignée de l'orifice de ce vifcere , que ne le
font les pieds ; & il efl: toujours impoiîible,
en tirant fur cette féconde extrémité flipé-
rieure , dé faire changer avantageufement la
pofîtion de l'enfant dans le cas pour lequel
on recommande un pareil procédé. Les bornes
de cet ouvrage ne nous permettent pas de
développer ici cette vérité.
Corollaires 1470. On peut réfumef dé tout ce que
de tout ce j^q^^j venons de dire à l'occaiion des Accou-
avons expo- c^^ï^^^s oii la main de l'enfant efl: fortie. Se
fé , fur les le bras engagé dans l'orifice de la matrice ,
Accouche- jo^ ^^v^ £^^^^ ^^^-^ ^^ d'ép^ards , dans tous
mens ou le ^ ^ ^ ,^ ^ .
bras de l'en- ces cas , à l'état de la matrice , qu'à celui de
fant eft en- l'extrémité de l'enfant, qui ne préfente parelle-
^^^^* même aucuae indication eflentielle ^ fi ce n'efl
nES ACCOUCHEMENS. 591
après l'accouchement , lorfqu'elle eft tumé-
fiée , livide ou gangrenée : 2^. qu'on ne doit
jamais effayer de faire rentrer cette extrémité
dans la matrice , quand il 7 a quelque temps
que les eaux font écoulées : 3^^ que fa ré-
dudîon 5 quoique polîible au moment de l'ou-
verture de la poche , qui contient ce fluide ,
& conféquemment à l'inflant où cette même
extrémité s'échappe de la matrice , n'efl pa$
eflentiellement néceffaire : 40. qu'il eil con-
traire à tout principe d'humanité d'arracher,
ou d'amputer ce membre: 5^. qu'il feroit ab-
furde de vouloir extraire l'enfant en tirant
fur le bras ^ ainii que de vouloir aller
chercher fa féconde main , quand on ne
peut pénétrer dans la matrice pour en déga-
ger les pieds , à caufe de la forte eontraélion
de ce vifcere , & du peu de dilatation de fon
orifice : 60. qu'il ne feroit pas même raifon-
nable , dans le cas dont il s'agit 5 de dégager
cette main &: de tirer defliis \ à deflein de
changer la poiition du tronc de l'enfant , quand
bien même elle fe trôuveroit affez près de
l'orifice de la matrice pour qu'on pût l'en-
traîner , en y infinuant quelques doigts feu-
lement : 70. enfin , qu'on doit toujours aller
faifir les pieds , & retourner l'enfant , mais
qu'il feroit dangereux d'y procéder ayant que
59^ L'A R r
\ts parties de la femme n'y aient été favora-
blement préparées par la nature ou par l'art.
Desatten- I47I- ^ arrive fouvent, en pareil cas, que
tions qu'exi- la main de l'enfant difparoît & femble ren-
ge la pre en- ^^^^ dans la matrice, à mefure qu'on fait def-
ce du bras , ,
qui eft en- Cendre les pieds. Cet effet , dont on découvre
gagé. facilement la caufe , n'eil pas toujours des plus
heureux pour l'enfant. Si quelquefois cette
extrémité fupérieure fe place alors dans le
bafîin de la femme , de manière que par la
fuite elle fe trouve appliquée fur le côté de
la tête , comme on le remarque affez conf-
tamment dans les Accouchemens où l'enfant
vient par les pieds ; quelquefois aufîi , le coude
s'arc-boute contre un point à^s parois de cette
cavité 5 &; apporte des obftacles à la defcente
du tronc ; ou bien le bras , proprement dit ,
étant forcé de fe relever vers la tête , ne peut
le faire fans fe fraâ:urer.
. 1471. Pour éviter ces inconvéniens , il faut
obferver de faire defcendre cette extrémité
dans les mêmes proportions que le tronc.
On ira donc reprendre la main de l'enfant ,
il elle difparoît entièrement , aufîi-tôt que les
cuiffes feront dégagées , &: Ton maintiendra
le bras alongé contre le tronc. îl feroit en-
core bien plus sûr &; plus expédient d'appli-
quer un laçâ fur le poignet de l'enfant , avant
d'aller
DES Ac COUCHEMEN S. 595
d'aller prendre les pieds , comme nous l'avons
déjà recommandé dans un petit ouvrage pu-
blié en faveur des Sages-Femmes Ça), On re- utilité
tirera de ce lacs un double avantage ; celui qu'on peut
de fixej* le bras de l'enfant félon fa longueur '^^^'^'^'^ ^'"-^
. ^ , lacsaopliqué
contre un des côtes du baffin , afin d'empêcher ^^ poignet
qu'il ne fe replie dans ce canal pendant qu'on du bras i\\xi
introduira la main dans la matrice, pour aller ^^ "•
prendre les pieds ; ÔC celui de prévenir les in-
convéniens énoncés au §. précédent. Si l'on
emploie ce lacs , il faudra bien obferver de
ne pas tirer defliis pendant qu'on s'efforcera
de dégager les pieds & de les amener au de^
hors ; afin de ne pas fixer l'épaule à l'entrée
du balîin , dans un temps oii elle doit nécef-
fairement s'en éloigner un peu : ce n'eft qu'au
moment oii les fefles de l'enfant font enoja-
gées au paffage, qu'il faut tirer fur ce lacs pour
faire reparoître la main.
(a) Principes fur l'art d'Accoucher ^ en faveur des
Sage-Femmes de provinces, &c. 1775.
'^.^*
J^"^.
Tome /• P p
594 V A R T I
/ A R T ï C L E IV. I
Des Accouchcmens contre-nature du vingtième & \
du vingt-unième genres , ou bien dans lefquels \
Venfant préfente un des côtés de la poitrine, '
Section PREMIERE.
Des caufes , des fignes & des différences de 'ces
deux genres d'^Accouchemens , ainji que des in^
dications quils nous offrent.
Accouche- 1473' ^^ ^^ ^^^ difficile d'affigner les caufes
mens où l'en. paj.|-iculieres de ces Accouchemens , que celles
fant préfente ^ i t ^ r r r -y
un descôtés, ^^ precedens : quant aux caules générales,
proprement cUes paroiffent les mêmes.
^^c*r et ^474* ^^ reconnoît aifément , au toucher ,
de ces ré- la partie latérale de la poitrine de l'enfant ,
gions. par rapport aux côtes , à l'aiffelle ou au bras
& à la hanche. L'on diftingue avec la même
facilité 5 il c'eft le côté droit ou le côté gauche
qui fe préfente , en faifant attention à la iitua-
tion particulière de toutes ces parties , rela-
tivement à l'entrée du baiîîn de la femme.
Des pofi- 1475. I^ai^s la première pofition de l'un &
que p^^^^j.ç ç^^^ l'aiffelle de l'enfant eft fur le pu-
peuvent ' ■'
prendre ces his de la mère 5 & la hanche fur le haut du
régions fury^^^-^^^ . j^^jg |g devant de la poitrine regarde
baffin. ^^ ^^^^ iliaque gauche , lorfque c'ed le côté
DES ACCOU CHEMEN S. 595
droit qui fe préfente , & la foffe iliaque droite
quand c*eil le côté gauche.
1476. Dans la féconde pofition , Taiffelle
eft appuyée fur la bafe du facrum , & la hanche
fur le pubis ; la poitrine répond à la foiTe
iliaque droite , lorfque c'efl le côté droit , &
vice verfd,
1477. Dans la troifieme pofition, le tronc
de l'enfant eil fitué en travers , de manière
que l'aiffelle fe trouve appuyée fur le bas de
la foffe iliaque gauche , & la hanche fur l'autre :
fi c'eil le côté droit de l'enfant qui fe pré-
fente 5 le devant de la poitrine répond à la
partie poflérieure de la matrice , tandis qu'elle
efl placée tranfverfalement fous la partie an-
térieure de ce vifcere , lorfque c'efl le côté
gauche qui en recouvre l'orifice.
1478. Dans la quatrième pofition de l'un
& l'autre côté , le tronc de l'enfant fe préfente
aufîi tranfverfalement à l'égard du balîin;.mais
de forte que l'aiffelle efl fur le bas de la fofTe
iliaque droite , la hanche fur la gauche , le
dos fur la partie poflérieure de la i.iatrice,
lorfque c'efl le côté droit ; & fous la partie
antérieure de ce vifcere au-deffus des oi pu-*
bis 5 quand c'efl le côté gauche.
1479. L'indication générale que nous offrent ^^j j^^j,
ces diverfes pofitions de l'enfant^ confifte à cations qu$
P p z
nous pfcfen- dégager îes pieds pour l'extraire du fein de fa .
tent ces dif- mère. Cetie indication ne peut être alors contre- i
eren es po- j^^j^j^^^g p^j. ^g^j^ qu'on s'efForceroit vainement 1
fitions, 7 I
de remplir , en voulant amener la tête à fa ii- !
tuation naturelle. Quant à la manière d'opé- |
rer , elle doit être un peu différente dans cha* ^
cune de ces poiitions. l
SectionII. I
■V
De la manière d'opérer les Accouclumens de la \
première efpece ou V enfant préfente un de fes \
côtés proprement dit. i
De la ma- 1480. Quoiqu'il foit en général aifez facile
niera d'opé- ^'amener les felfes de l'enfant à l'entrée du
première bafîin , & dans une iituation àes plus favo-
pofition des rables à leur fortie , quand il fe préfente dans
côtés. 1^ pofition qui constitue l'efpece d'Accouche-
ment dont il s'agit , il faut néanmoins tenir
une conduite différente , & aller prendre les
pieds ; parce que ce parti eft plus sûr , &
qu'on épargne toujours beaucoup de douleurs
à la femme.
148 1. Lorfque les eaux font récemment
écoulées, on doit introduire la main fous la
hanche de l'enfant , & en fuivant la partie
poflérieure de la matrice , jufqu'à ce qu'on
puiffe faifir les deux pieds appliqués fur les
DES A C COU C H E M E NS. 597
feffes , & les entraîner ; pendant qu'on appuiera
de l'autre main fur le ventre de la femme ,
pour diminuer l'obliquité antérieure de la ma-
trice , &: concourir par ce moyen à ramener
le grand diamètre du corps de l'enfant dans
la dire61:ion de l'axe du bafîin. Ce procédé,
toujours facile à exécuter dans le moment dont
il s'agit 5 peut préfenter d'affez grandes diffi-
cultés 5 quand les eaux font écoulées depuis
long-temps , pour qu'on foit obligé d'avoir
recours au fuivant.
1482. Dans ce dernier cas, fi c'eft le côté De lama-
droit qui fe préfente 5 l'on doit introduire ^^rVdans^ta
main droite vers la partie poflérieure & la- première
térale gauche de la matrice , en fuivant la portion- dur
cuiffe de l'enfant qui en eft voifme , pour par- ^ ^^ ^^^^^
venir aux pieds & les dégager fuccefîivement , gauche,
comme dans la première pofition de l'épaule
droite : on opère d'ailleurs de même qu'à Toc-
cafion de celle-ci. Lorfque l'enfant préfente
le côté gauche , il faut introduire la main
gauche dans la matrice , pour aller prendre
les pieds , en fuivant la partie latérale droite
de ce vifcere ; comme dans la première poii-
tien de l'épaule gauche.
*^^
PP3
LA R T
59»
S E C T I O N I I I. S
ï
1
De la maiiicn d^ opérer les Accouchernens de lafe^ .[
conde efpece ^ où F enfant prif ente un defes côtés, \
\
Delà ma- 14B3. Dans Cette efpece d'Accouchement, \
niere d'opé- lorfque c'eft le côté droit qui fe préfente , on i
-. , introduit la main eauche dans la matrice , en l
féconde po- c> 's
fition du montant vers la foffe iliaque droite , jufqu'à ',
côté droit, çg q^jg iç3 doigts foient parvenus fur les pieds , i
qu'on dégage alors comm^ dans les cas ci- \
devant énoncés. Si l'on ép;!^ouve quelques dif- |
ficultés par la fuite à faire defcendre ces ex- i
trémités , on tire davantage, & même prefqué 1
uniquement fur le pied gauche ; pendant qu'on i
éloigne l'épaule de la bafe du facrum ^ en la
repouffant , ou en la foulevant du bout de |
plulieurs doig|:s. 1
De la ma- 14S4. Quand c'efl: le côté gauche qui fe J
niera d'opé- préfente à Toriiice de la matrice dans la po- 1
rer ans a ^^^^^^ dont il s'agit , il faut introduire la main
féconde po- ^ d ^ . ^
fidon'du cô- droite pour aller prendre les pieds : mais on ;
té gauche, l'iniinue en montant vers la foffe iliaque gau- \
che. On obferve d'ailleurs les précautions in- j
diquées à l'occalion de la féconde poiition de j
l'épaule gauche. ' ',;
->!
DES Ac COUC H EM ENS. 599
Section IV.
De la manière d'opérer les Accouchemens de la
troijieme efpecc , où l'enfant préfente un de fcs
cotes,
1485. Lorfqu'on eft affez heureux pour Delà ma-
opérer au moment de l'ouverture de la poche "^^"^^ ^'«P-*
^ts eaux , on trouve peu de difticuiLes a ter- troifiemepo-
miner les Accouchemens de cette efpece; parce fitiondei'un
que l'enfant eil: encore peu ferré dans la ma- »^ l'autre
côte
trice 5 & qu'on peut aifément en aller prendre
les deux pieds, en introduifant la main gauche
jufqu'au-defTus de la fofle iliaque droite , où
ils font fitués. Mais il n'en eil pas toujours
de même quand nous ne fommes appelles qu'a-
près ce moment favorable, & qu'il y a long-
temps que les eaux font écoulées. Les obfta-
clés que nous rencontrons alors font en raifon
de la contraction immédiate de la matrice fur
le corps de l'enfant ; & le procédé que nous
venons de décrire fouvent n'efl: pas le plus
iimple ni le plus fur qu'on puiffe exécuter.
i486. Nous penfons qu'il vaudroit mieux, De la ma-
en pareil cas , fe conduire de la manière fui- "^^''^ ^'^pé-
yante. Si c'eft le côté droit qui fe préfente , ^roifieme
l'on introduira la main droite dans la matrice, pofition du
au-de£bus de la poitrine de l'enfant, & en la '^^^^ ^^°^^*
Pp4
6oo L^ A R T
V dirigeant vers fa hanche Se fa cuifTe droites y
pour dégager d'abord le pied de ce côté , &
l'amener dans le vagin. On reporte auffi-tôt la
main vers le fécond pied , &c après l'avoir dé-
gagé au même point que le précédent , l'on agit
prefque uniquement deiTus, pendant le premier
inftant ; tandis que , de l'extrémité de quelques
doigts de la main , on fouleve l'épaule de plus
en plus vers le devant du bafîin , pour favo-
rifer la rotation du tronc & la defcente des
feffes. Après cela , on tire également fur les
deux pieds , dz l'on continue d'opérer comme
dans les autres cas.
De la ma- 1487. Il faut introduire la main gauche , Se
mère ope- ^^^^ ^^^^ autre direûion, û l'on veut parvenir
rer dans la ^ ^ ^
troifieme aux pieds de l'enfant , quand c'eft le côté gau-
pofition du che de la poitrine qui fe préfente dans la troi-
coiegaucie. ^^^^^ poiition. Il faut alors inlinuer cette main
fous la partie antérieure & latérale droite de
la matrice , en fuivant la hanche Se la cuiffe
gauches de l'enfant , jufqu'à ce qu'on puifTe
atteindre au même pied Se l'entraîner ; en le
faifant paffer fur la poitrine de cet enfant Se
derrière le pubis de la m^ere. On dégage enfuite
le pied droit de la même manière; Se c'eft fur
ce dernier que l'on agit principalement dans
les premiers temps , pendant qu'on repouffe ,
du bout de quelques doigts, l'épaule qui eil
DES ACCOUCH EM EN S. 6o£
su-defîiis du facrum. On peut confulter pour
le reile de l'opération, ce que nous avons dit-
à l'occaiion de la troifieme pofition de l'épaule
gauche.
Section V.
De la manicre d^opérer les Accoiichemens de la
quatrième efpece , oii V enfant prêfente un de fes
côtés,
1488. Les diverfes manières d'opérer ces
fortes d'Accouchemens font afTez femblables
à celles que nous venons de décrire ; fi ce
n'efl qu'il faut exécuter ici de la main droite
tout ce que nous avons confeillé de faire avec
la main gauche dans les autres cas , & vice
verfd,
1489. Lorfque les eaux ne feront que de Delama-
s'écouler , on ira donc chercher les pieds de ^^^^^ d'ope-
l'enfant , en introduifant la main droite dans ^^^^^ç. efpg.
la matrice , &: en la dirigeant vers la foile ce d'Accou-
iliaque gauche • où ils fe trouvent : &: pen- chement ou
, , \ , . , ' ^ l'un des co-
dant qu on entramera ces extrémités , on exer- ^^s fe pré-
cera, de la main gauche, une preiîîon conve- fente,
nable fur le côté droit du ventre , dans les
vues de ramener plus facilement le grand dia-
mètre du corps de l'enfant parallèlement à
l'axe du bafîin , &: de favorifer la defcente des
feffes.
6oi V A R T
Delà ma- 1490. Quand les eaux font écoulées depuis '
niere d'opé- long-temps , & que l'enfant efl fortement ferré
rer dans la j , , .. ^
quatrième ^^"^ ^^ matrice , il faut de même y introduire
pofition du la main droite , fi c'efl: le côté droit de la poi-
cote droit, ^j-j^^g ^^j ^^ préfente , mais en fuivant une autre
direction. On doit l'infinuer d'abord fous la
partie latérale gauche &; antérieure de ce
vifcere, en la recourbant de manière à pouvoir
faifir le pied droit qui eft au-deffus des os pubis ^
& à l'entraîner dans le vagin , en le faifant
pafler fur la poitrine ; comme on le remarque
à l'occafion de la quatrième pofition de l'é-
paule droite. Du refle on fe conduit de même
que dans ce dernier cas , foit pour dégager-
le fécond pied, foit pour terminer l'Accouche-
ment.
De la ma- 1491. Lorfque c'eft le côté gauche qui fe
niera d'opé- préfente 5 on introduit au contraire la main
rer dans la , , . , 1 r • . , rr
quatrième g^^^^^^^ ^3î^s un ctat de lupmation , au-dellous
pofition du de l'enfant , & en la dirigeant fur la hanche
cotegauche. §^ \^ cuiffe gauches , pour parvenir aux pieds
& les dégager; comme dans la quatrième po-
fition de l'épaule gauche.
^J^
^1».
DES ACCOUCH EMEN S. 605
A R T I C L E V.
Des Accouchemens contre-nature du vingt-deuxième
& du vingt'troijieme genres , ou bien dans lef- >
quels l'enfant préfente Vune ou Vautre hanche à
V orifice de la matrice.
Section première.
Des caufes , des fignes , & des différences de ces
deux genres d^Accouchemens , ainji que des in--
dications qu^ils nous offrent,
1492. Les hanches de l'enfant fe préfentent ^^^ ^'^^
, ^ ^ „ .^ j . ^ . couchemens
un peu puis fouvent a 1 orince de la matrice ^^ ^enfant
que les parties latérales de la poitrine & du préfente l'u-
col , mais plus rarement que les épaules. L'o- "^ ^^^ ^^°"
clies
bliquité de la matrice & la furabondance des
eaux de l'amnios font des caufes fuffifantes
pour donner lieu à ces fortes de pofitions ;
foit que ces deux caufes fe rencontrent en
même temps , ou qu'il n'en exiile qu'une feule.
1493, Nous ne reconnoiffons la hanche de Caraderes
l'enfant fouvent qu'avec peine avant l'ouver^ ^^
ture de la poche des eaux ; parce qu'on ne
peut alors parcourir une affez grande étendue
de cette région pour rencontrer des carafteres
qui foient propres à diiîiper toute incertitude ;
tels que la crête de l'os des îles ^ les dernières
6o4 L A R T
des fauffes côtes , l'anus , &c. ; car refpece
de tumeur que forme la hanche fur l'orifice
de la matrice reffemble beaucoup à celle que
la partie latérale & fupérieure de la tête pré-
fente au taâ: , quand le cuir chevelu eft un
peu tuméfié ^ &;c.
Des pofi- 1494. Chaque hanche peut fe préfenter de
i î elles ^^i^^re manières différentes à l'orifice de la ma-
ies hanches trice.
de l'enfant 1495. I^^^s la première pofition , les feifes
préfenter ^^ Tenfant font appuyées contre la marge du
baiîin poftérieurement , & la crête de l'os des
îles efl contre le pubis ; mais de forte que la
poitrine répond au côté gauche de la matrice
quand c'eft la hanche droite qui fe préfente ,
& vice verfâ. Cette pofition fe rencontre plus
fréquemment que les autres.
Î496. Dans la féconde , qui efl la plus rare,
les feffes de l'enfant font contre le pubis 6c fous
la partie antérieure de la matrice , & la crête de
l'os des îles répond aufacrujn; de manière que
la poitrine de l'enfant regarde le côté droit de
, la femme , quand c'efl la hanche droite qui
fe préfente , & vice verfâ,
1497. Dans la troifieme pofition, les feffes
de l'enfant font placées fur le bas de la foffe
iliaque droite, ôc la crête de l'os àes îles
eft tournée vers la gauche , qui foutient
DES ACCOUCHEMEN S. 605
le corps ; mais de forte que la poitrine ré-
pond à la partie poflérieure de la matrice ,
quand c'efl la hanche droite qui fe préfente ;
& à la partie antérieure de ce vifcere , lorfque
c'efi: la hanche gauche.
1498. Dans la quatrième poîltion des han-
ches , les feffes font fituées fur la marge du
bafîin du côté gauche , &: le corps de l'enfant
eft appuyé fur la foife iliaque droite : la poi-
trine fe trouve fous la partie antérieure de la
matrice , lorfque c'eft la hanche droite , & fur
la partie poflérieure de ce vifcere , quand c'efl
la hanche gauche.
1499. L'Accouchement dans lequel l'enfant ^es indica-
préfente la hanche , n'eft pas toujours impof- tions que
iible fans les fecours de l'art : il peut quelque- "^"^P^^^^'
^ ^ ^ tent ces dir»
fois s'opérer naturellement , ou moyennant les férentes po-
foins qu'exigent les Accouchemens dans lef- Citions,
quels les fefîes fe préfentent. L'expérience nous
a été pluiieurs fois garante de cette affertion.
1500. Comme la préfence de la hanche à
l'orifice de la matrice eft toujours l'effet de
rinclinaifon du grand diamètre du corps de
l'enfant relativement à l'axe du bafîin , & que
cette obliquité peut être la fuite de celle de
la matrice, ou de la grande quantité d'eau que
contient ce vifcere , ce diamètre peut rede-
venir parallèle à l'axe du baiïin , à mefure que
6o6 E A R T
la matrice fe contrade , &: que les eaux s'é-
coulent ; de manière que la hanche s'éloigne
du détroit fupérieur, & que les feffes viennent
s'y préfenter ; ce qui permet à lenfant, pouffé
par les feuls efforts de la. mère, de s'engager
& de defcendre. ^
1 501. Si ce changement de direftion, qui efl
abfolument néceffaire à la fortie de l'enfant ,
s'opère quelquefois comme de lui-même , ou
au moyen de la iituation que garde la femme
pendant le travail , quelquefois aufîi on ne peut
l'obtenir qu'en introduifant la main dans la
matrice. Dans ces derniers cas l'on doit tou-
jours dégager les pieds de l'enfant , & ne ja-
mais fe borner à ramener les feffes à l'entrée du
bafîin ; parce que ce parti eff plus facile &: plus
fur , &: qu'on épargne d'ailleurs beaucoup de
douleurs à la femme.
SectionII.
De la manière d'opérer les Accouchemens de la
première efpece , où V enfant préfente la hanche.
Delà ma- 1502. Lorfqu'on a reconnu la position de
mère gène- 1^ hanche qui conftitue cette efpece d'Accou-
rale d'opérer - „ , . , ,
les Accou- chement , avant 1 ouverture de la poche des
chemens de eaux , il faut recommander à la femme de fe
la première ^^^^-j, couchée fur le dos ; dans les vues de
DES ACCOU C H EM EN S. 6oj
diminuer l'obliquité antérieure de la matrice , efpeceoùles
& de rappeller , par ce moyen , les feffes de hanches fe
,, P X \, / 1 , /v' 1 11 préfentent.
1 enfant a rentrée du bamn dans une de leurs
meilleures pofitions : ce qui leur permet alors
de s'y engager , & nous difpenfe d'introduire
la main dans la matrice , pour opérer ce chan-
gement.
1 503. Si l'enfant étoit fort gros relativement
à la largeur du bafîin , û le travail duroit de-
puis long-temps, ou s'il exiftoit àQS accidens,
il ne faudroit cependant pas fe borner à la fi-
tuation de la femme; car il eft à propos, dans
tous ces cas d'aller faifir les pieds , pour opé-
rer l'Accouchement , ainfi que nous l'avons
confeillé dans le cas où les felTes même fe pré-
fentent dans la pofition la plus avantageufe.
On introduit donc la main , à cet effet , dans
la diredion du facrum , jufqu'au - delTus des
feffes de l'enfant , pour accrocher les deux-
pieds qui y répondent , & les entraîner ; pen-
dant que de l'autre main on exercera une cer- •
taine preffion fur le ventre de la femme , dans
les vues de diminuer l'obliquité antérieure de la
matrice, qui a toujours lieu en pareille circonf-
tance.
1504. Quoique le choix de la main qu'on Du choix
introduit alors dans la matrice paroilTé affez ^ . ^ "!^"
^ qui convient
arbitraire, il peut être utile cependant de préfé* \q mieux
6oB L A R r
dans cette rer la main droite , quand c'eft la hanche droite
efpeced'Ac- qui fg préfente , & vice verfd ; parce qu'il fe-
roit plus facile d'aller prendre les pieds de
l'enfant , fi , pair cas fortuit , ils étoient alon-
gés vers le bas de la poitrine , comme on l'a
piufieurs fois obfervé , au lieu d'être appli-
qués fur les ki^Qs,
SectionIïI.
De la manière d'opérer les Accouchemens de la
féconde efpece , où t enfant préfinte la hanche.
De la ma- 1505. On ne doit rien attendre des efforts
rxiere d'ope- ^^ j^ nature dans la pofition de l'enfant qui
rer \ç.s Ac- y » •
couchemens conititue Cette efpece d Accouchement : il faut
de la féconde introduire la main dans la matrice , quand les
f ^^u^ ^" parties de la femme y feront bien difpofées .
les hanches ^ -' ^ ^ ,
fe préfen- & aller prendre les pieds. Si l'on éprouvoit
tent. trop de difficultés à dégager ceux-ci de defîlis
\q pubis 5 ce qui arrive fur-tout quand les eaux
font écoulées depuis long-temps , il faudroit
accrocher les genoux & les entraîner ; pour
opérer l'Accouchement ^ comme dans le cas
où ces parties fe préfentent naturellement.
Du choix I J06. Lorfque c'eft la hanche droite qui fe
de la main r^ 1 r 1 /• • -i /-
prelente dans cette leconde polition , il laut
qui convient ^ r ?
le mieux en introduire la main gauche vers la partie la-
pareilcas. téralè droite & un peu antérieure de la ma-
trice 5 fi l'on veut accrocher les genoux , du
bout
DES ACCOU CHEMEN S. 6o^
bout des doigts , ou dégager les pieds. On
fe fervira au contraire de la main droite dans
la kconàQ position de la hanche gauche , &
or\ obfervera de l'infinuer vers le côté gauche
de la matrice.
Section IV.
De la manière d'opérer les Âccouchemens de la
troijîeme & quatrième efpeces , ou V enfant pré-
fente la hanche,
1507. Dans les Accouchemens de la troi- Deiama-
iieme. efpece où l'enfant préfente l'une des "'^*"f ^""l^'
^ ^ rer les Ac-
hanches , foit la droite , ou la gauche , les couchemens
feffes peuvent venir fe placer à l'entrée du de la troifie-
bafîin & s'y engao^er , fans autre précaution ^^ , ^ P^*^®
J o ^ ^ 1 ou les haii*
que celle de faire coucher la femme fur le ches fe pré-
côté droit pour y incliner le fond de la ma- fentent.
trice déviée alors vers le côté gauche : on
peut obtenir le même avantage dans les Ac-
couchemens de la quatrième efpece , en fai-
fant coucher la femme fur le côté gauche.
1508. Si cette précaution ne fuffifoit pas
pour produire cet effet , ou fi d'autres raifons
ne permettoient pas de fe borner à rappeller
les feffes , par ce moyen , à l'entrée du baf-
iin , il faudtoit , dans la troifieme pofition de
l'une & l'autre hanches^ introduire la main
Tome /. ^ Q q
6io UArt des Accouchemens.
gauche dans la matrice , & jufqii'au - deffus
de la fofle iliaque droite , pour en dégager
les pieds de Tenfant. On pourroit aufîl ,
dans les mêmes vues , fe fervir alors de la
main droite , quand c'eft la hanche droite qui
fe préfente ; mais on réulîîroit un peu plus
difficilement qu'avec la première , & il fau-
df oit dégager les pieds , comme on l'a remar-
qué à l'oçcafion de la troilieme pofition du
côté droit proprement dit.
De la ma- 1 509. La main droite eft préférable à Tautre
nieïe d'opé- j^ns la quatrième pofition Aqs hanches : on
rinfinue alors vers la foffe iliaque gauche de
quatrième tl o
pofition des la mère ^ pour dégager les pieds qui s'y trou-
haaches» y^j^^- ^ ^ terminer l'Accouchement à l'ordi-
naire, 1
Fin du Tome p p^e m i e k. •
i
V
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&
COUNTWAY LIBRARY OF MEDICINE
RG
93
B32
RARE BOOKS DEPARTMENT
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